Automation Magazine nr 236 (FR)

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DOSSIER

TECHNOLOGIE DES CAPTEURS

p26 – Une ancienne usine à gaufres fabrique désormais des rails de robots

p30 – « Ne transformez pas nos enfants en ordinateurs », prévient consultante IA Mieke De Ketelaere

p40 – ABB investit 20 millions d’euros dans une nouvelle usine à Evergem

236 JUIN - JUILLET - AOÛT 2024 THE LARGEST PROFESSIONAL COMMUNITY IN INDUSTRIAL AUTOMATION 11.000 SUBSCRIBERS Périodique trimestriel de InduMotion asbl –54e année JuinJuilletAoût 2024. Distribution Turnhout –P309959

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INVESTIR POUR GARANTIR LA PROSPÉRITÉ

Mesurer, c’est savoir, et à cet égard, les capteurs sont essentiels. Dans ce nouveau numéro d’Automation Magazine, la technologie des capteurs y occupe une place centrale car la digitalisation et l’automatisation donnent un avantage à notre industrie, mais il faut des données et des capteurs.

Les capteurs modernes intègrent de plus en plus de mesures et de fonctions intelligentes autour du diagnostic et de la gestion des actifs. Les réseaux de capteurs numériques libèrent l’intelligence et stimulent l’automatisation dans nos usines. C’est d’ailleurs l’un des principes d’Industrie 4.0 : rendre les systèmes plus intelligents afin qu’ils puissent fournir un retour d’information sur leur fonctionnement. Les composants sont connectés via l’Internet des objets (IoT) et surveillés en temps réel. Cela nécessite toutefois des investissements conséquents.

La fièvre électorale est derrière nous et il semble que nos politiciens réalisent à quel point l’industrie manufacturière est importante pour le pays. Bonne nouvelle : l’entreprise technologique imec de Leuven a levé 2,5 milliards d’euros dont une partie provient du soutien du gouvernement flamand et de subventions européennes. Imec veut renforcer son rôle de pionnier dans l’industrie mondiale des puces électroniques et va construire une nouvelle salle blanche.

« La fièvre électorale est derrière nous et il semble que nos politiciens réalisent à quel point l’industrie manufacturière est importante pour le pays. »

Imec est le plus grand centre de recherche indépendant au monde dans le domaine de la nanoélectronique et la technologie digitale. Les entreprises peuvent y tester les puces les plus avancées en vue d’une utilisation future dans leurs produits, notamment les soins de santé intelligents, l’intelligence artificielle et la transition vers l’énergie durable. Après la crise du coronavirus, l’Union européenne a décidé de soutenir l’industrie européenne des puces électroniques via l’EU Chips Act. L’Europe investit au total 43 milliards d’euros dans le développement et la production.

Les investissements sont importants pour notre prospérité, alors félicitations au géant ABB et à la PME Vansichen qui investissent dans l’avenir. ABB a inauguré une nouvelle usine de moulage par injection de 20 millions d’euros à Evergem, près de Gand, afin de répondre à la demande croissante de solutions d’électrification sûres, intelligentes et durables en Europe. L’usine doit répondre aux dernières exigences en termes d’efficacité énergétique par l’installation de machines de moulage par injection innovantes, de technologies numériques et de solutions d’automatisation. Vansichen Linear Technology a construit à Kiewit près de Hasselt un bâtiment flambant neuf qui abrite un atelier de production moderne et des rails de robots prêts à être expédiés dans le monde entier.

Félicitations également à Sirris qui souffle 75 bougies et contribue à soutenir l’industrie manufacturière dans le pays. Le centre d’innovation pour l’industrie technologique en Belgique investit cette année 5,5 millions d’euros supplémentaires dans la connaissance et l’infrastructure, en plus des investissements annuels. Une part importante du montant – 4 millions d’euros – sera consacrée à la construction de trois environnements de démonstration et d’essai industriels dans les laboratoires de Courtrai, Genk et Charleroi.

Outre les centres de R&D, les salons et les événements de mise en réseau sont importants pour s’inspirer mutuellement et conclure des affaires. Dernièrement, Sven Mollie d’Industrialfairs a annoncé lors de la réunion statutaire annuelle de notre association professionnelle InduMotion que 90 pourcents de la surface d’exposition de l’événement biennal INE était vendue. La prochaine édition aura lieu en février 2025.

Indumation Network Event (INE) est une soirée de réseautage organisée en alternance à INDUMATION.BE. Suite au succès d’INDUMATION.BE 2024, les inscriptions à INE 2025 vont bon train. Notez donc dans votre agenda la prochaine édition planifiée le jeudi 20 février 2025 au Brabanthal à Leuven. INDUMATION.BE aura lieu en 2026, du mercredi 4 au vendredi 6 février, à Courtrai Xpo.

www.automation-magazine.be

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2024 / 3
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INDUMOTION

InduMotion asbl est l’association professionnelle des entreprises spécialisées dans l’automatisation d’industrie et des systèmes d’entraînement (électriques, hydrauliques, mécaniques, pneumatiques), actives comme fabricant, importateur officiel ou distributeur sur le marché Belge.

Membre du Comité européen CETOP.

asbl InduMotion

Provinciesteenweg 9 – 3150 Haacht

TVA BE0431 258 733

Secrétariat : Gerda Van Keer, tél. +32 471 20 96 73 gerda.vankeer@indumotion.be info@indumotion.be

CONSEIL D’ADMINISTRATION

Hugues Maes (SMC Belgium) : Président

Bart Vanhaverbeke (Voith Turbo) : Vice-Président

Marcel De Winter : Secrétaire général

Guy Mertens (Act in Time) : Trésorier

Vincent De Cooman (WITTENSTEIN): Administrateur

Luc Roelandt (Stromag) : Administrateur

Jean-Marc Orban (Festo) : Administrateur

Pieter Vansichen (Cobotracks): Administrateur

VÉRIFICATEURS AUX COMPTES

Adriaan De Potter (Protec)

Maciej Szygowski (Doedijns Fluid Industry)

AUTOMATION MAGAZINE

Automation Magazine est un périodique trimestriel de l’association InduMotion asbl. Le magazine paraît quatre fois par année (mars, juin, septembre et décembre).

RÉDACTION redactie@automation-magazine.be www.automation-magazine.be

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Moïzo - Peter De Vester peter@moizo.be tél. +32 3 326 18 92 mob. + 32 497 55 15 41

ÉDITEUR RESPONSABLE

Hugues Maes vzw InduMotion Provinciesteenweg 9 – 3150 Haacht info@indumotion.be www.indumotion.be

COMITÉ DE RÉDACTION

Ludo De Groef, Marcel De Winter, Claudia Liedl, Hugues Maes, Guy Mertens, Patrick Polspoel, Roger Stas, Maxime Vansichen, Filip Vanwynsberghe.

SECRÉTARIAT

Gerda Van Keer, tél. +32 471 20 96 73 gerda.vankeer@indumotion.be info@automation-magazine.be

RÉALISATION

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Lange Winkelhaakstraat 26 – 2060 Antwerpen

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ÉDITION

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© InduMotion 2024 Photo de couverture © Adobe Stock

Vansichen Linear Technology dispose d’un nouveau bâtiment d’entreprise.

P3 EDITO Investir pour garantir la prospérité

P5 CONTENU

P7 DOSSIER Technologie Des Capteurs

P24 Intelligence artificielle et abeilles volantes à la Foire de Hannovre 2024

P26 Une ancienne usine à gaufres fabrique désormais des rails de robots

P29 Posez votre candidature au concours Automation Magazine Award

P30 INTERVIEW « Ne transformez pas nos enfants en ordinateurs », prévient consulante IA Mieke De Ketelaere

P35 Beckhoff: Fonction de pesage et alimentation des capteurs combinées dans une seule borne

P36 Sirris 75 ans: des millions supplémentaires pour l’innovation

P39 Dix-huit écoles suivent le projet STEMpact

P40 ABB ouvre une nouvelle usine économe en énergie de 20 millions d’euros à Evergem

P42 AGORIA Repli de la croissance de l’industrie technologique

P44 L’industrie manufacturière sous haute surveillance fiscale

P46 PRODUITS

P49 TECHTELEX

P50 CONCLUSION

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2024 / 5
CONTENU

LES

ORGANES SENSORIELS DE L’USINE

DOSSIER

« Mesurer, c’est savoir » dit le vieil adage, et cette sagesse philosophique est plus actuelle que jamais maintenant que deux grandes tendances dans l’industrie nécessitent toujours plus de données de capteurs. La première tendance est bien entendu l’intérêt croissant pour l’intelligence artificielle, qui inclut notamment la recherche de corrélations entre les valeurs mesurées pour mieux comprendre les processus. La deuxième tendance est la poursuite d’une plus grande automatisation, l’objectif ultime étant la création d’une d'une usine sombre ou « dark factory ».

À l’instar de nos yeux, les capteurs sont les organes sensoriels ultimes de l’usine.

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2024 / 7

Les capteurs sont particulièrement cruciaux dans le développement de véhicules à conduite autonome.

L’un des grands défis auxquels sont confrontées les entreprises industrielles est la recherche de personnel compétent. Le départ à la retraite des collaborateurs plus âgés entraîne à chaque fois la disparition d’une montagne de connaissances et d’expériences. Or, celles-ci sont indispensables pour garantir le bon déroulement des processus de production et détecter à temps les erreurs et les anomalies. À cet égard, les collaborateurs expérimentés sont souvent les organes sensoriels de l’usine.

L’intelligence artificielle vise à compenser partiellement le manque de ce type d’expérience en collectant et en analysant davantage de données de capteurs d’une manière qui transcende l’ingénierie traditionnelle de mesure et de contrôle. Un exemple d’application cité dans ce dossier est la surveillance conditionnelle qui cherche à détecter les tendances et les modèles anormaux dans les données et à tirer des conclusions sur les problèmes pouvant survenir dans les installations. Les capteurs qui fournissent les données nécessaires deviennent les organes sensoriels de l’usine.

Dans la ‘dark factory’ – un terme utilisé pour désigner un processus de production entièrement autonome – cette question est abordée dans sa forme la plus extrême. Dès

que l’on décide d’exécuter un processus automatisé et sans personnel, les capteurs doivent assumer le rôle de dernier opérateur. Ce rôle consiste à superviser le processus dans son ensemble et à constater les situations anormales.

Dans certains cas, la comparaison avec les organes sensoriels est à prendre au pied de la lettre. C’est évidemment le cas pour les systèmes de vision, mais l’utilisation de mesures de vibrations pour la surveillance conditionnelle, par exemple, est en quelque sorte similaire à l’écoute des sons émis par une machine. Des expériences sont également menées dans le domaine de l’intelligence artificielle pour utiliser des microphones dans la surveillance conditionnelle.

Dans ce dossier, nous examinons quelques évolutions de la technologie des capteurs plus classique ainsi que la tendance croissante à la numérisation qui est à nouveau liée à une approche de l’analyse et de la surveillance fondée sur les données. Les réseaux de capteurs numériques fournissent une vue d’ensemble de tout ce qui se passe dans l’usine, de manière accessible pour de nombreuses nouvelles applications. Les réseaux de capteurs deviennent alors les organes sensoriels ultimes de l’usine.

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Dans un capteur de vérin comme le MPS-G, une puce MEMS mesure, outre la position, l’accélération dans trois directions ainsi que la température.

PLUS DE MESURES ET DE FONCTIONS INTELLIGENTES

La digitalisation est une tendance majeure dans l’industrie et cela commence au niveau des capteurs qui collectent les données pour réaliser des applications avancées. Les capteurs modernes intègrent plus de mesures et de fonctions intelligentes autour du diagnostic et de la gestion des actifs. Les réseaux de capteurs digitaux débloquent cette intelligence et rendent les données disponibles dans la pyramide d’automatisation, voire dans le cloud.

Un exemple simple qui peut illustrer la tendance à la digitalisation est l’évolution des capteurs utilisés pour détecter la position de vérins pneumatiques. Dans l’approche classique, des capteurs à contact reed ou solid state commutent dans un circuit analogique à 0..10 V ou 4..20 mA lorsque le vérin atteint une position définie au préalable. Cela fonctionne bien et le

principe est largement utilisé dans les applications simples, mais les capteurs de vérins modernes et avancés offrent plus de possibilités que la seule détection de position.

« Dans un capteur de vérin comme le MPS-G, une puce MEMS combine plusieurs mesures », explique Jens Roux, product manager Digitalisering chez SICK. « Outre la position, elle mesure l’accélération dans trois directions ainsi que la température. On peut donc obtenir plus de données sur ce qui arrive au vérin dans le processus, et notamment de l’information sur les chocs et les vibrations. »

La lecture des données via les circuits analogiques serait fastidieuse, d’où le passage à la communication digitale. Dans le monde de l’ingénierie mécanique et de l’automatisation des usines, il s’agit pratiquement de facto d’IO-Link au niveau

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2024 / 9
DOSSIER

Les capteurs avancés, comme le capteur de débit FTMg qui réalise également la détection de fuite, ont une connexion directe à Ethernet.

du capteur. Ce protocole assure une communication un-surun entre un capteur et un maître IO-Link, qui peut être une carte d’entrée sur un automate ou un ilot E/S qui, à son tour, communique typiquement avec un automate via l’un des protocoles Ethernet industriels.

Communication digitale

Le rôle que joue IO-Link dans le concept de la digitalisation n’est pas à sous-estimer. « Pratiquement tous les fournisseurs de capteurs et d’actionneurs ont adhéré à la norme, ce qui permet aux utilisateurs de s’en servir facilement comme base pour leurs projets de digitalisation », poursuit Jens Roux. « L’approche point à point rend l’implémentation simple et claire. Un câble doté d’un connecteur à trois broches suffit pour mettre à disposition toutes les données du capteur. Un autre avantage de la communication digitale est que les valeurs mesurées sont communiquées correctement, alors qu’avec un affichage analogique, elles peuvent être influencées par des perturbations electro-magnétiques. La seule limitation : la distance entre le capteur et le maître ne doit pas dépasser les 20 mètres. »

Un aspect important d’IO-Link est que le contenu de la communication est normalisé, en ce sens que chaque capteur compatible avec IO-Link est accompagné d’un fichier IODD (IO Device Description) qui décrit les paramètres et les valeurs de mesure disponibles et leur format. « Le fichier établit une distinction entre les données de processus qui sont lues de manière cyclique et les données de service pouvant être demandées de manière acyclique. L’utilisateur dispose ainsi d’un aperçu complet des données disponibles. »

Les données vers le cloud

Pour transmettre les données des capteurs au niveau IT à des fins d’analyse et autres applications, le maître IO-Link propose une fonction appelée Dual Talk permettant à deux réseaux différents supérieurs de communiquer avec le capteur, indépendamment l’un de l’autre via le maître. L’un de ces réseaux est généralement le réseau industriel sur lequel la commande de la machine communique avec les actionneurs, les capteurs et les autres ilots E/S. L’autre peut être un réseau IT qui connecte l’ilot à un serveur local ou au cloud, et qui est complètement séparé du réseau industriel.

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© SICK

Le Monitoring Box, un appareil périphérique sur le réseau de capteurs local, analyse les données et établit la connexion au réseau IT ou au cloud.

Un protocole populaire pour le second réseau est le Message Queuing Telemetry Transport (MQTT). Ce protocole de messagerie léger repose sur TCP/IP et fonctionne selon le concept publish/suscribe. Le maître IO-Link publie les données souhaitées du capteur sur le réseau et un serveur ou une application dans le cloud s’abonne pour recevoir les données de manière cyclique. Dans l’architecture MQTT, le serveur rendant les informations disponibles est appelé ‘broker’ (courtier) et les données sont des ‘topics’ (rubriques).

Un serveur web dans le cloud peut ainsi visualiser les données d’un capteur d’une ligne de production sans effectuer d’adaptations dans la ligne de production. C’est une évolution importante car dans un passé pas si lointain, ce type de communication devait passer par un automate qui devait alors consacrer une partie de sa puissance de calcul au traitement des demandes de données externes. L'ouverture de ports de communication internet sur l'automate présentait également un risque de sécurité ou était du moins perçu comme tel par les ingénieurs au niveau OT.

Les capteurs plus avancés disposent parfois d’un port Ethernet et d’un serveur web intégré afin qu’ils soient directement accessibles au monde extérieur et puissent agir en tant que point d'accès MQTT.

Solutions performantes

Outre le déblocage des données et les possibilités offertes pour obtenir un meilleur aperçu de l’état des machines, l’efficacité globale des équipements, etc., la digitalisation offre des nouvelles opportunités en matière de commande de processus et de machines.

Jens Roux: « Une cellule photoélectrique classique peut par exemple détecter la présence d’un objet dans le faisceau lumineux de la cellule. Un tel capteur a une sortie oui/non mais la cellule photoélectrique peut également mesurer l’intensité du faisceau lumineux réfléchi et communiquer la valeur via IO-Link. De cette manière, la cellule peut notamment distinguer les objets clairs des objets sombres. Nous avons une application dans une biscuiterie où une cellule photoélectrique vérifie si de la confiture est appliquée sur le biscuit. Le reflet est bien différent de celui obtenu sans confiture. C’est un bel exemple de la manière dont la digitalisation crée des opportunités, permettant aux capteurs simples de réaliser des solutions hautement performantes. »

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DOSSIER

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COMPOSANTS ET SYSTÈMES INTELLIGENTS POUR

L’INTERNET DES OBJETS

Les réducteurs intelligents de WITTENSTEIN contiennent un module de capteur qui mesure la température et les accélérations dans les trois axes.

L’un des principes d’Industrie 4.0 est de rendre les composants et les systèmes plus intelligents pour qu’ils puissent fournir un retour d’information de leur état. Dans l’Internet des objets (IoT), les composants intelligents sont connectés et peuvent être surveillés en temps réel. À la base, on trouve des capteurs qui observent et quantifient l’état réel des composants et des systèmes.

Que les composants électroniques deviennent plus intelligents est une étape logique mais avec l’Internet des objets, les composants passifs intègrent également de l’électronique et de l’intelligence. On peut citer comme exemple, en technique d’entraînement, les réducteurs de WITTENSTEIN intégrant un module de capteur appelé cynapse. Le module de capteur mesure la température et les accélérations dans les trois axes. Les valeurs de mesure sont lues via IO-Link par un PLC ou un serveur local, ou envoyées vers une plateforme cloud où les données peuvent être consultées et/ou analysées. L’objectif est une surveillance conditionnelle du composant, mais le capteur peut également être utilisé pour suivre le processus dans lequel le boîtier de commutation est intégré.

« L’analyse des données et le suivi des tendances permettent d’effectuer une maintenance préventive », explique Jelle Van Deun, sales engineer chez WITTENSTEIN. « L’usure des roulements ou du joint d'étanchéité de la chambre remplie d’huile entraîne par exemple des modifications dans le modèle des vibrations. Si on les reconnait, on peut alors planifier une maintenance en temps opportun. Des modifications dans le processus peuvent également être détectées via le capteur. Dans une machine à scier, des vibrations permettraient de savoir quand il faut remplacer la lame de scie. »

Anomalies dans les données de capteurs

La surveillance conditionnelle est un thème courant dans l’industrie et elle est souvent citée en exemple quand il est question d’Internet des objets ou d’intelligence artificielle. « Dans la pratique, cependant, l’application n’est pas simple », signale Jelle Van Deun. « Dans une machine, de nombreux éléments ont une influence sur les vibrations, auxquels s’ajoutent les influences d’autres machines présentes dans l’environnement. Pour tirer des conclusions concrètes, il faut énormément de données et une bonne compréhension de l’application. Il n’existe pas encore aujourd’hui d’application standard capable de déterminer l’état d’un joint, par exemple. En fonction de l’application chez un client, on peut cependant analyser les vibrations normales et le moment où des anomalies se produisent. »

Pour ce faire, le module de capteur effectue un premier traitement des données. Il convertit les résultats apparemment aléatoires des capteurs d’accélération en valeurs plus faciles à suivre et à interpréter. Une de ces valeurs est la moyenne quadratique des valeurs de mesure les plus récentes – un calcul analogue à celui de la puissance effective dans une application à courant alternatif. Une seconde valeur calculée est le ‘peak to peak’, l’amplitude d’un pic étant maintenue pendant un laps de temps pour être enregistrée.

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DOSSIER

L’analyse des tendances et des modèles dans les données permettent de détecter les anomalies et de mettre en place une maintenance prédictive. (Image WITTENSTEIN)

« Examiner les tendances des données permet de détecter une usure », poursuit Jelle Van Deun. « Si on dispose d’assez de données, il est possible de reconnaître des modèles qui pourraient être liés à certaines erreurs du passé. On peut alors obtenir un système capable d’indiquer de manière préventive quand planifier une maintenance. »

Détecter les pertes dans les réseaux d’air comprimé Une autre application populaire de l’Internet des objets est la création de réseaux d’air comprimé intelligents. Ils sont obtenus en plaçant des capteurs dans un réseau qui mesurent en continu la pression, le débit et la température. Cela permet de détecter des défauts comme les fuites d’air comprimé, mais aussi d’analyser et d’améliorer l’efficience globale du réseau. Pour fonctionner correctement, les actionneurs doivent recevoir de l’air comprimé à une pression suffisamment élevée et à un débit donné. Si la pression dans le réseau est trop élevée, la consommation d’énergie est supérieure au

strict nécessaire. Si la pression est trop basse, les composants fonctionnent moins bien. Une analyse approfondie du réseau permet d’atteindre un bon équilibre où l’offre et la demande sont parfaitement adaptées.

La Compressed Air Manager App d’Emerson est un exemple concret d’une telle application. Cette solution complète comprend à la fois le hardware et le software utiles à une surveillance efficiente de l’air comprimé. À la base, on trouve des capteurs de débit AVENTICS AF2 qui collectent des données pneumatiques dans toute l’usine. Les capteurs sont connectés à une armoire centrale via un réseau Ethernet qui alimente également les capteurs via le Power over Ethernet (PoE). Dans l’armoire, une passerelle périphérique collecte et traite les données. Les résultats peuvent être envoyés au cloud via OPC UA ainsi qu’aux systèmes locaux comme MES et les solutions HMI/SCADA.

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À la base de la Compressed Air Manager App, on trouve les capteurs de débit AVENTICS AF2 qui collectent des données pneumatiques dans toute l’usine.

Il est généralement admis que dans une installation d’air comprimé moyenne, environ 30 pourcents de l’air comprimé généré est perdu. Les principaux responsables sont les fuites causées par des défauts aux raccords et tuyaux, l’exposition aux vibrations et l’usure des composants. Mais les déséquilibres du réseau sont également une source importante de pertes d’énergie. En surveillant le réseau d’air comprimé en permanence, les fuites et autres écarts peuvent être détectés à temps et les entreprises peuvent réduire leur consommation d’air comprimé de 20 à 30 pourcents.

En utilisant la Compressed Air Manager App, les utilisateurs accèdent directement aux capteurs de débit AF2 connectés et peuvent les commander, où qu’ils soient. Les entreprises surveillent en permanence les données, les tendances et

les coûts de consommation d’air comprimé, du niveau de la machine individuelle jusqu’à l’ensemble de la ligne ou de l’installation, en fournissant aux équipes des perspectives actualisées qui stimulent l’amélioration continue. Les entreprises peuvent alors augmenter leurs économies d’énergie, réaliser des initiatives de développement durable et réduire l’intensité de la maintenance et les audits d’air.

www.emerson.com www.wittenstein.biz

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DOSSIER
© Emerson

L’ESSOR DES CODEURS ABSOLUS

Pas de contrôle de mouvement sans retour d’information et, dans ce contexte, les codeurs absolus qui indiquent avec précision et sans ambiguïté la position dans laquelle se trouve un entraînement. Les codeurs multitours les plus avancés peuvent également déterminer le nombre de tours effectués par un axe, même après une coupure de courant.

Dans les applications d’entraînement, plusieurs manières permettent à un système de donner un retour d’information sur sa position. La solution la plus basique consiste à utiliser des commutateurs mécaniques où un chariot sur un axe linéaire, actionne un commutateur par contact physique lorsqu’une position donnée est atteinte. Il peut s’agir de positions finales ou d’une position zéro spécifique (position d’origine) utilisée pour le calibrage. Même lors de l’utilisation d’un moteur pas à pas ou d’un système asservi capable de suivre sa vitesse et sa position, le calibrage reste nécessaire pour corriger les imprécisions qui apparaissent au fil du temps. L’utilisation d’une position zéro est également nécessaire au démarrage d’une machine lorsque la commande n’a aucune idée de la position dans laquelle elle se trouve.

Bien que les commutateurs mécaniques soient encore largement utilisés, ils présentent l’inconvénient de nécessiter un contact physique, une structure supplémentaire devant alors être prévue sur les axes mobiles pour établir le contact. Un autre inconvénient est que les interrupteurs mécaniques sont sujets à l’usure, en particulier dans les environnements de production difficiles. C’est pourquoi ils sont de plus en plus remplacés par des détecteurs de proximité ou des capteurs optiques qui détectent par exemple la présence d’un chariot sans contact physique. Les détecteurs de proximité utilisent des capteurs inductifs ou capacitifs. Les capteurs optiques (cellules photoélectriques) utilisent un faisceau lumineux réfléchi ou interrompu par l’objet à détecter.

Codeurs sans contact

Lorsque nous déclarons comme ci-dessus que les systèmes asservis sont capables de suivre leur vitesse et leur position, nous faisons référence aux codeurs de ces systèmes. Ceuxci peuvent être placés sur un axe en tant que composant séparé ou – et c’est de plus en plus souvent le cas - intégrés au moteur. Le codeur est un disque contenant des ouvertures, des marquages ou des aimants qui sont détectés lors de la rotation par un capteur optique, capacitif ou inductif. Des impulsions sont générées durant la rotation – jusqu’à 10.000 et plus par tour – qui permettent de calculer à tout moment la position angulaire de l’axe et la vitesse de rotation. À partir de la position zéro sur un axe, il est également possible de calculer la position d’un chariot sur cet axe lorsqu’il est entraîné par une vis à billes, par exemple. Par ailleurs, le codeur

Dans les nouvelles variantes RIM2000 et RIM5000 des codeurs sans paliers de Kübler, la résolution du capteur et donc le nombre d’impulsions par tour est librement programmable. © Multiprox

possède une position zéro, de sorte que l’angle de l’axe peut être déterminé en comptant les impulsions à partir de cette position zéro.

Les codeurs sont des instruments délicats qui ont la vie dure dans de nombreuses applications en raison des chocs et des vibrations. La partie rotative d’un codeur repose sur l’axe de l’application. Dans le cas de codeurs optiques, la plaque de verre dans laquelle les évidements sont réalisés risque de se briser. Pour les codeurs à aimants, les vibrations et les influences extérieures peuvent perturber la mesure. Dans tous les cas, le roulement et le joint sont des pièces d’usure. Un principe de mesure permettant de contourner ces problèmes est celui du circuit de résonance inductif. L’axe rotatif est équipé d’un système de bobines inductives au lieu d’aimants. Cela présente l’avantage que le boîtier du capteur peut être encapsulé et que l’axe rotatif ne doit pas entrer dans le boîtier. Ce principe est appelé codeur sans contact.

Une autre solution consiste à utiliser un anneau magnétique codé qui est placé sur un axe et lu par un capteur inductif

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séparé. Le principe de fonctionnement de ce type de codeur sans roulement est comparable à celui d’un codeur linéaire, mais la bande avec le codage n’est pas une règle et se trouve autour de l’axe dont on veut déterminer la position angulaire.

Codeurs absolus

Avec un codeur absolu, les ouvertures, les marquages ou les aimants sur le disque sont choisis de manière à obtenir une valeur unique sous chaque angle. Avec les capteurs optiques, cela se fait par exemple en examinant une combinaison d’ouvertures dans le disque. Les ouvertures sont choisies de manière à révéler une combinaison unique sous chaque angle. Par conséquent, le codeur n’a plus besoin d’une position zéro pour déterminer l’angle sous lequel un axe est positionné. Dès qu’une machine est mise sous tension, le codeur voit sa position. La résolution ne s’exprime plus en nombre d’impulsions par tour mais en nombre de positions uniques que le codeur peut détecter et afficher – par exemple 1024.

L’intérêt croissant pour les codeurs absolus s’explique en partie par le fait que la différence de prix par rapport aux codeurs incrémentaux s’est réduite ces dernières années. Leur utilisation présente des avantages spécifiques. Après une coupure de courant ou lors du démarrage d’une machine, le codeur connaît immédiatement l’angle d’un axe sans devoir d’abord se mettre en position zéro. Cela permet de gagner du temps et peut s’avérer important dans les applications où un mouvement dans la mauvaise direction lors de la recherche de la position zéro pourrait causer des dommages ou des situations dangereuses. Un autre avantage est que, dans un réseau numérique, on obtient une lecture directe de la position sans avoir à calculer avec les impulsions, ce qui signifie aucune perte d’impulsions dans la communication en raison d’influences de perturbations electro-magnétiques.

Codeurs multitours

Tous les avantages des codeurs absolus prennent malheureusement fin lorsque - comme c’est souvent le cas - un axe peut effectuer plusieurs tours. Cela nous amène au domaine des codeurs absolus multitours où un certain nombre de principes ingénieux ont été développés. La solution la plus simple consiste à ajouter une petite puce au codeur absolu capable de compter et de suivre le nombre de tours. L’inconvénient majeur est qu’en cas de panne de courant, la puce peut mémoriser le nombre de tours effectués précédemment mais elle ne reçoit pas de nouvelles impulsions lorsque l’axe est déplacé manuellement pendant cette période. Il y a donc un risque que le nombre de tours ne soit plus correct lorsque le codeur est à nouveau alimenté.

La solution ingénieuse trouvée à ce problème utilise un principe quelque peu similaire à celui d’un mouvement d’horlogerie où la grande aiguille fait ce que fait un codeur absolu tandis que la petite aiguille est entraînée par un jeu d’engrenages pour indiquer le nombre de tours que la grande aiguille a effectué. Pour un codeur, cela signifie que le premier disque avec le codeur absolu entraîne via un jeu d’engrenages

© Multiprox

Dans la série des codeurs QR24 de TURCK, appliquant le principe du circuit de résonance inductif, l’élément capteur (en haut) et l’élément de positionnement (en bas) sont encapsulés pour éviter toute pénétration d’eau.

4th Gear

3rd Gear

© Act in time

2nd Gear

Les codeurs absolus intégrés dans les moteurs pas à pas de la série AZ d’Oriental Motor utilisent un mécanisme d’engrenage pour lire le nombre de tours sur un second disque de codeur.

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2024 / 17 DOSSIER

Minute Hand

Basic principles are like an analog clock

Hour Hand

Second Hand

9:00:03

Sensor (eye)

© Act in time

Le fonctionnement des codeurs multitours est quelque peu similaire à celui d’un mouvement d’horlogerie où la petite aiguille est entraînée par un jeu d’engrenages pour indiquer le nombre de tours effectués par la grande aiguille.

un deuxième disque sur lequel se trouve à nouveau un codeur absolu qui indique cette fois le nombre de tours du premier disque. Même après une coupure de courant et si l’axe a été déplacé manuellement, ce type de codeur connaît immédiatement sa position et le nombre de tours par rapport à un point zéro au redémarrage. Comme sur une horloge, le nombre de tours pouvant être compté de cette manière est limité mais il peut dépasser 1.000, ce qui est plus que suffisant pour de nombreuses applications de mouvement.

S’il faut compter un plus grand nombre de tours – sur de grands portiques, par exemple – il existe une troisième solution fondée sur la technologie Energy Harvesting. Un tel codeur utilise un capteur Wiegand, c’est-à-dire un fil dans

Homing Accuracy (ZHOME)

lequel un courant électrique est généré sous l’influence d’un champ magnétique. Cela permet de générer une impulsion par tour qui suffit à activer un compteur. L’avantage par rapport au compteur à batterie est que ces impulsions sont également générées lorsque l’axe est actionné manuellement, de sorte que le codeur connaît sa position exacte même après une coupure de courant.

www.actintime.be www.multiprox.be

Homing Accuracy (External Sensors)

© Act in time

Précision du mode opératoire homing lors de l’utilisation d’un codeur interne par rapport à un capteur externe.

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DES DONNÉES AUX VALEURS DE MESURE

Nombre de solutions visant à surveiller et à améliorer la fiabilité, la sécurité et l’efficience des processus nécessitent toujours plus de données. Ces données sont en partie obtenues en plaçant davantage de capteurs et d’instruments mais de l’information sur les processus peut également être obtenue par l’utilisation de logiciels et l’intelligence artificielle. La création de capteurs logiciels est une application intéressante.

L’utilisation de données pour optimiser les processus est une tendance absolue dans l’industrie et a un impact majeur dans le monde des capteurs et des instruments. « Le nombre d’instruments placé dans les processus est en constante augmentation », déclare Pascal Sterkendries, head of business unit Process Instrumentation & Analytics chez Siemens. « Les gens veulent surveiller plus de variables, ce qui nécessite plus de mesures. Une nouvelle tendance est que l’information et les connaissances ne proviennent pas uniquement des mesures mais également de la combinaison de données. Les réseaux de capteurs fournissent plus d’information que les seules valeurs de mesure des capteurs. »

Une technique typique dans l’approche des réseaux de capteurs fondée sur les données consiste à rechercher des corrélations entre les valeurs mesurées. On peut ainsi déduire des données les facteurs qui s’influencent mutuellement. Cela peut aussi signifier que l’on peut supprimer un capteur du réseau et obtenir la même quantité d’information à partir de corrélations. Il est donc possible de créer un modèle capable d’indiquer quelle aurait été la valeur mesurée par le capteur.

Un tel modèle est appelé capteur logiciel car il fournit une valeur pour une variable en temps réel, comme si elle était mesurée par un capteur.

Predictive Emission Monitoring

Un domaine dans lequel les capteurs logiciels sont en plein essor concerne les mesures d’émissions. Dans ce contexte, Siemens parle de Predictive Emission Monitoring Systems (PEMS). « La mesure d’émissions nécessite généralement des analyseurs complexes », poursuit Lukas Arslan, global product manager Digitalization Solutions for Process Analyzers chez Siemens. « Avec un PEMS, les émissions sont déterminées à l’aide de corrélations avec d’autres données. Par exemple, la puissance d’une turbine, la consommation de carburant et l’humidité peuvent être des éléments qui déterminent l’ampleur des émissions de NOx. Une fois ces corrélations établies, un modèle peut être développé pour prédire les émissions en temps réel. »

Aujourd’hui, la création d’un tel modèle fait typiquement appel à l’intelligence artificielle. Ce qui ne signifie pas nécessairement qu’il s’agit d’un réseau neuronal. « Il existe de nombreuses techniques pour réaliser des modèles », ajoute Lukas Arslan. « Il s’agit d’analyser les corrélations et de trouver un modèle qui les reflète avec précision. Dans certains projets, on peut mesurer les émissions dans diverses conditions, ce qui fournit des données pouvant être utilisées dans l’apprentissage automatique. Dans un nouveau projet,

Dans un logiciel, un modèle peut être évalué en temps réel en comparant les données du modèle aux données des capteurs physiques. © Siemens

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2024 / 19 DOSSIER

Si les capteurs logiciels reviennent sur le devant de la scène, c’est en grande partie grâce à l’essor de l’intelligence artificielle et à la manière dont les défis sont abordés en fonction des données.

Une approche des réseaux de capteurs fondée sur les données peut signifier que l’on peut supprimer un capteur du réseau tout en conservant la même quantité d’informations à partir de corrélations.

Un modèle IA est dérivé des données réelles en recherchant un modèle qui correspond le mieux possible aux données.

ces mesures n’existent pas et on peut travailler avec des modèles basés sur la physique. »

Des grandeurs pas directement mesurables

Le concept des capteurs logiciels existe depuis plusieurs décennies mais son utilisation était limitée. S’il revient aujourd’hui sur le devant de la scène, c’est en grande partie grâce à l’essor de l’intelligence artificielle et à la manière dont les défis sont abordés en fonction des données. « Si on veut modéliser un processus de manière classique, en s’appuyant sur les lois de la physique, cela peut prendre des semaines, voire des mois », explique Lukas Arslan. « Si l’on a une bonne compréhension des processus et des données, un modèle IA peut être créé en quelques jours. Cela fait une grande différence. »

En outre, le modèle IA – précisément parce qu’il est dérivé de données réelles - peut être hautement précis et fiable. On le constate déjà dans le domaine de la mesure des émissions, où les autorités prévoient progressivement davantage de possibilités d’utilisation de ces techniques pour se conformer à l’obligation d’enregistrement des entreprises.

Les capteurs logiciels trouvent des applications dans d’autres domaines comme le contrôle qualité des produits.

Une caractéristique typique du concept est qu’un capteur logiciel peut également générer des ‘valeurs mesurées’ pour des quantités ne pouvant pas être mesurées directement avec un capteur ou un instrument. Dans une biscuiterie, par exemple, un capteur logiciel pourrait indiquer si les produits sont correctement cuits, ce qui ne peut être mesuré directement mais peut être dérivé d’autres paramètres par le biais d’un modèle.

Surveillance conditionnelle

À cet égard, il existe un parallèle intéressant entre les capteurs logiciels et les systèmes de surveillance conditionnelle plus familiers comme le Sitrans SCM IQ, dans le sens où lors d’une surveillance conditionnelle, la santé d’une installation est ‘mesurée’ sur base d’une corrélation entre les valeurs de mesure de capteurs. Un tel système mesure généralement les vibrations et les températures des machines qui, en soi, ne disent pas toujours grand-chose, mais prend tout son sens dans un modèle qui étudie les tendances et les corrélations. La différence réside dans le fait que la surveillance conditionnelle ne fonctionne généralement pas avec une valeur mesurée en temps réel mais le système génère une alarme lorsqu’une valeur seuil est dépassée. Il s’agit d’une solution qui s’exécute généralement dans le cloud, où l’utilisateur peut déterminer la manière dont il souhaite recevoir les alarmes. Un capteur logiciel qui génère une valeur mesurée en temps réel fonctionne généralement sur site et fait partie du système qui comprend également les capteurs réels.

www.siemens.be

20 Images © Siemens

Les radars ignorent l’influence de la pluie et de la poussière et peuvent être utilisés dans des environnements extrêmes, là où les barrières immatérielles ou les scrutateurs laser ont du mal à s’imposer.

LE RADAR DANS LES APPLICATIONS DE SÉCURITÉ

Dans les applications de sécurité, les capteurs optoélectroniques comme les barrières immatérielles et les scrutateurs lasers sont largement utilisés dans le contrôle d’accès et la surveillance de zones. Ces dernières années, une alternative a été ajoutée qui s’avère efficace dans la surveillance de zones car elle réagit principalement au mouvement : le capteur radar.

Les radars utilisés dans les applications de sécurité fonctionnent selon le principe Frequency Modulated Continuous Wave (FMCW). La fréquence de l’onde émise varie en continue. L’analyse des réflexions permet de détecter la présence d’objets dans une zone définie au préalable. En se focalisant sur les modifications du spectre des réflexions, on peut établir une distinction entre les objets fixes et les objets en mouvement. C’est particulièrement intéressant dans les applications de sécurité car cela permet de détecter la présence de personnes. Le capteur est si sensible qu’il détecte les battements de cœur d’une personne essayant de rester parfaitement immobile.

Chez Pilz, la seconde génération du PSENradar vient d’être lancée. Une des nouveautés est la configuration flexible du

champ de vision du capteur. Classiquement, un capteur a une portée symétrique et conique. Dans la nouvelle génération, un angle de vision asymétrique ou de couloir peut également être réglé. L’utilisateur définit la zone qu’il souhaite surveiller et le capteur peut être déployé dans des espaces confinés.

Environnements extrêmes

En raison de ses propriétés spécifiques, le capteur radar est plus souvent choisi dans un certain nombre d’applications de sécurité car les systèmes optiques peuvent poser des problèmes », explique Nico Declercq, sales et marketing manager chez Pilz. « Dans les environnements extrêmes, poussiéreux et sales, il est difficile de travailler avec des barrières immatérielles ou des scrutateurs laser car les faisceaux lumineux peuvent se réfléchir sur les particules de poussière. Avec le capteur radar, les influences sont entièrement filtrées. Il est donc intéressant pour les applications extérieures où la pluie et le brouillard mais aussi la lumière du soleil peuvent affecter les systèmes optiques. Il est par exemple souvent utilisé dans les grandes grues à portique. Placé sur la partie mobile de la grue, le capteur considère les obstacles fixes comme des objets en mouvement et peut les détecter. »

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2024 / 21 DOSSIER

Par leur sensibilité au mouvement, les capteurs radar trouvent des applications intéressantes dans la prévention du redémarrage dans les zones protégées d’usines.

Par leur sensibilité au mouvement, les capteurs radar sont également déployés dans des applications concernant la prévention du redémarrage. Dans les zones abritant des machines et des robots en mouvement, il est encore courant de délimiter l’espace avec un grillage. L’application de sécurité consiste à mettre les machines en sécurité avant qu’une personne ne pénètre dans la zone. « Certains de nos clients équipent également ces zones de capteurs radar. Cela permet d’éviter le redémarrage d’une installation tant qu’une personne se trouve dans la zone grillagée. Dès qu’une demande d’accès a lieu au portail, les capteurs radar sont activés. Tant qu’ils détectent un mouvement, l’installation ne redémarre pas. »

Réinitialisation automatique

Bien qu’ils soient tous deux utilisés pour la surveillance de zones, le capteur radar et le scrutateur laser ont un principe de fonctionnement différent. Le scrutateur laser fonctionne dans un plan horizontal et détecte les obstacles provoquant la réflexion des faisceaux laser. Pour une application comme

la prévention du redémarrage, ce n’est pas très utile car il y a énormément d’objets dans une cellule d’usinage. De plus, un opérateur risque de ne pas être détecté s’ils se trouve à une hauteur supérieure au plan des faisceaux laser.

La fonction de réinitialisation automatique constitue une application quelque peu similaire, pour laquelle le radar est désormais utilisé. Cette fonction est par exemple appliquée lorsqu’il y a un sas dans la zone protégée où les produits sont amenés et enlevés. C’est notamment le cas d’un convoyeur à rouleaux situé dans une zone protégée, accessible de l’extérieur par un chariot élévateur qui vient apporter et enlever les marchandises. L’accès est généralement séparé par une barrière immatérielle qui stoppe le convoyeur lorsque le chariot élévateur est détecté. Un radar peut être utile pour détecter le départ du chariot élévateur et l’absence de mouvement pour la réinitialisation de la protection, le convoyeur étant alors relancé et la barrière immatérielle réactivée.

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Les capteurs radar détectent les personnes qui s’approchent trop près d’une machine, la distance étant librement configurable.

Détection de l’inclinaison

Un avantage est de pouvoir définir avec précision la zone à surveiller, en indiquant jusqu’où elle doit s’étendre, quel que soit l’angle. Différents niveaux peuvent être définis : un avertissement peut être donné quand une personne s’approche trop près d’une machine, l’arrêt d’urgence étant effectivement déclenché dans un deuxième temps seulement. Un aspect particulier du capteur radar est qu’il contient un inclinomètre qui détecte quand il bouge. Des risques de sécurité dans l’environnement de production peuvent en effet

Le radar est souvent utilisé dans les grandes grues à portique. Lorsque le capteur se trouve sur la partie mobile de la grue, il considère les obstacles fixes comme des objets mobiles et peut les détecter.

survenir quand certains opérateurs tentent temporairement de contourner le système de sécurité dans des situations exceptionnelles. La détection de l’inclinaison enregistre la rotation ou le déplacement du capteur radar, ce qui permet de savoir quand la zone de sécurité initiale risque de ne plus être couverte correctement.

www.pilz.be

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2024 / 23 DOSSIER

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ET ABEILLES VOLANTES

Le secteur industriel a besoin d’une transformation digitale vers une plus grande durabilité et résilience. Les entreprises veulent faire plus avec moins de ressources. Des acteurs technologiques comme Microsoft, Meta et Google étaient présents à la Foire de Hanovre 2024 – le plus grand salon industriel au monde – car les logiciels jouent un rôle plus important dans l’automatisation.

Plus de 130.000 visiteurs de 150 pays, 4.000 exposants, 300 startups … voilà quelques chiffres de la Foire de Hanovre. Le stand de Siemens de 2.800 m² était traditionnellement le plus grand du salon. L’entreprise y a donné des présentations sur l’IA industrielle, les jumeaux numériques (alimentés par NVIDIA Omniverse), la cybersécurité et la convergence des technologies de l’information et opérationnelles. Siemens a montré aux clients comment ils peuvent tirer avantage de la plateforme commerciale en ligne ouverte Xcelerator.

« Avec nos partenaires, nous montrons comment des innovations comme l’IA, les jumeaux numériques et l’automatisation définie par logiciel peuvent aider les clients à relever de multiples défis : accroître la compétitivité, comprimer les coûts, surmonter la pénurie de main d’œuvre ou augmenter la durabilité », a déclaré Roland Busch, président et CEO de Siemens AG.

Pleins feux sur Siemens Industrial Copilot

Lors du salon SPS à l’automne dernier, Siemens et son partenaire Schaeffler ont dévoilé en première mondiale un assistant intégré dans une machine de production alimenté

par l’IA. Le Siemens Industrial Copilot aide les automaticiens à générer plus rapidement du code pour les contrôleurs logiques programmables (PLC). Il a une nouvelle fois été mis à l’honneur à la Foire de Hanovre.

Dans le cadre de son portefeuille Xcelerator, Siemens a présenté Electrification X, son offre SaaS permettant de gérer, d’optimiser et d’automatiser l’infrastructure d’électrification complexe des entreprises commerciales, industrielles et des services publics. Il s’agit d’améliorer l’efficacité et la performance et de réduire les coûts et les émissions de CO2

L’entreprise gantoise Robovision était présente à Hanovre. Elle vient de lever 42 millions de dollars pour poursuivre le développement de sa technologie de vision. Robovision compte ouvrir un bureau aux Etats-Unis et proposer sa plateforme IA pour collecter, labelliser, entrainer, tester et appliquer des images.

Spectacle aérien d’un essaim d’abeilles bioniques chez Festo Le stand de Festo s’est distingué avec la BionicBee, un objet volant ultraléger doté d’une commande hautement précise. Après 15 ans de recherche, le Festo Bionic Learning Network a développé un objet capable de voler en grand nombre et de manière autonome en essaim. Le premier spectacle aérien de la BionicBee a eu lieu à la Foire de Hanovre.

D’un poids de 34 grammes, une longueur de 220 millimètres et une envergure de 240 millimètres, la BionicBee est un bijou de technologie fabriqué à la main. Les développeurs ont utilisé

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La BionicBee, est un objet volant ultratéger capable de voler de manière autonome en essaim.

pour la première fois la méthode de conception générative : après l’introduction de quelques paramètres, l’application logicielle utilise des principes de conception définis pour trouver la structure optimale permettant d’utiliser le moins de matériaux possible tout en conservant une construction la plus stable (légère) possible.

Le comportement autonome de l’essaim d’abeilles est obtenu par le système de localisation indoor doté de la technologie à bande ultra-large (UWB), qui établit une mesure précise du temps et permet aux abeilles de se localiser dans l’espace, indépendamment les unes des autres. Pour voler en essaim, les abeilles suivent des trajectoires définies par l’ordinateur central.

Cette année, le Prix Hermes a été décerné à Schunk pour son kit de préhension 2D, un produit basé sur l’IA avec un temps d’apprentissage court pour la reconnaissance, ce qui permet notamment l’automatisation de tâches de tri à moindre coût.

La prochaine édition de la Foire de Hanovre aura lieu du 31 mars au 4 avril 2025.

www.festo.com/bionicbee www.hannovermesse.de www.robovision.ai www.schunk.com www.siemens.be

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AUTOMATION MAGAZINE MARS 2024 / 25
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UNE ANCIENNE USINE À GAUFRES FABRIQUE DÉSORMAIS DES RAILS DE ROBOTS

Malgré le besoin d’automatisation dans l’industrie, Maxime Vansichen constate que la robotisation n’en est qu’à ses balbutiements dans les entreprises belges. « La programmation est un gros obstacle. Vous pouvez avoir 10 robots, mais il faut des ingénieurs pour les piloter et le coût salarial associé est souvent trop élevé pour les PME moyennes. » Automation Magazine est allé visiter le nouvel atelier de production de Vansichen où des rails de robots sont prêts à être envoyés dans le monde entier.

Spécialisé dans le mouvement linéaire, Vansichen Linear Technology a déménagé de ses locaux situés en périphérie de Hasselt pour s’installer dans une ancienne usine à gaufres à Kiewit, Bedrijfsstraat 28. Le site abritait un atelier de production depuis 2020 et le nouveau bâtiment complète l’ensemble avec des zones de production et de stockage supplémentaires.

Vansichen Linear Technology a été fondé en 1993 par Maxime

Vansichen et son épouse Vera Landmeters. « Dans le garage de la maison », se souvient Maxime, qui se lance dans la vente de composants linéaires de grands fabricants. « Je rassemblais tous les composants utilisés dans la technologie linéaire et je vendais les produits sur base d’une commission. » Maxime propose ensuite des solutions sur mesure puis l’entreprise déménage vers la Herkenrodesingel à Hasselt. Comme la fabrication de grands rails de robots demande de l’espace, l’entreprise déménage finalement vers la zone industrielle de Kiewit.

Un bâtiment durable et des plafonds climatiques

Le nouveau bâtiment se trouve à un jet de pierre de Corda Campus, le haut lieu technologique pour les entreprises (en démarrage). Le terrain s’étend sur 48 ares et comprend un atelier de production et des entrepôts de 420 m² et 710 m² équipés notamment d’un pont roulant de 5 tonnes pour les grands projets. Le nouvel immeuble de bureaux a une superficie de 1.150 m² et peut accueillir 40 collaborateurs. La marge de croissance est donc suffisante car Vansichen emploie actuellement 25 personnes. 224 panneaux solaires sont placés en toiture et l’énergie géothermique est déployée via 11 forages de 145 mètres de profondeur pour rafraîchir et chauffer les bureaux via les plafonds climatiques de Kreon. Les bureaux et les salles de réunion possèdent de grandes surfaces vitrées, le grand réfectoire est équipé d’un bar et d’une terrasse pour déjeuner dehors quand il fait beau.

Dans les entrepôts, le matériel est rangé minutieusement. Chaque chose est à sa place et la propreté est telle qu’on peut manger à même le sol. « Tout est en effet très propre et bien rangé. Nous avons dû récurer les murs pour éliminer la pâte à gaufre et le chocolat résiduels. Tout a été démonté et remonté. « Ce bâtiment est notre carte de visite. Quand les clients viennent nous voir, la première impression est primordiale. »

Vansichen connaît une belle croissance organique et reste une entreprise familiale. Vera, l’épouse de Maxime, gère l’administration, et les fils Pieter et Thomas sont impliqués depuis 2017 et prêts à internationaliser l’entreprise. Sur les conseils de leur père, tous deux ont d’abord acquis une expérience professionnelle hors de l’entreprise. Thomas a finalisé des études en finance et assurances puis a travaillé chez ING. Son frère ainé Pieter a suivi une formation d’ingénieur industriel et a obtenu un Master en Management. Il a travaillé comme chef de projet chez Atlas Copco Airpower à Wuxi en Chine puis chez Howden en Ecosse et aux Pays-Bas.

« L’arrivée des enfants en 2017 est l’étape la plus importante pour nous car nous avions sérieusement envisagé de vendre l’entreprise. Une fois passé 50 ans, on sait comment faire des affaires, mais on ne veut plus le stress qui va avec. L’arrivée de Thomas et Pieter nous a rassurés. Ils ont repris une partie des tâches, les décisions sont prises plus rapidement et nous avons pu agir », poursuit Maxime. « Avec eux, nous avons créé la filiale Cobotracks (2019) et acquis le collègue allemand SimKon (2020). »

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La famille Vansichen: Thomas, Vera et Maxime, et Pieter, le fils aîné.

VANSICHEN

Des bureaux à grands vitrages avec des plafonds climatiques.

Une approche commerciale originale

L’activité principale de Vansichen Lineairtechniek est la vente de composants standard pour la technologie linéaire. L’entreprise travaille avec des fabricants comme Bahr, Winkel, Rollon, Hiwin, Atlanta, etc.. Les clients ont donc le choix parmi une gamme complète de composants. Vansichen construit des rails de robots pour divers fabricants de robots, FANUC Robotics étant le principal. L’entreprise a rassemblé dans un catalogue les systèmes de rails pour pratiquement tous les types de robots de FANUC. D’autres marques de robots peuvent être équipées de tels rails s’ils ne sont pas repris dans l’assortiment standard du fabricant de robots. Vansichen propose des solutions sur mesure pour des fabricants comme KUKA, Staübli, ABB, Universal Robots, Omron, etc.

La personnalisation est importante pour Maxime Vansichen qui a développé l’entreprise selon une approche commerciale originale. « Si vous connaissez bien votre secteur et votre groupe-cible, vous percevez ce que le marché a besoin. Vous vous posez donc la question: À quel problème notre client estil confronté et comment peut-on l’aider ? Inutile de proposer un sandwich à une personne sortant rassasiée d’un restaurant ! De nos jours, les entreprises sous-traitent pratiquement tout. Jadis, elles commandaient des composants, aujourd’hui elles en veulent plus car elles n’ont pas le savoir-faire ni les machines en interne. Vansichen a choisi librement de commercialiser aujourd’hui ce que le marché demande. Nous adaptons les composants aux souhaits des clients afin qu’ils aient une solution à leurs problèmes. »

Vansichen est un acteur ‘one-stop-shop’, les techniciens se chargent de l’ingénierie et élaborent des plans qui sont

Beaucoup de projets nécessitent des travaux sur mesure.

réalisés par des partenaires. Ce faisant, l’entreprise familiale conserve la gestion complète du projet et croit fermement dans la co-création pour parvenir à la meilleure solution avec l’aide du client.

Dans l’atelier, un grand projet pour CEAD (Connecting Engineering And Design) est prêt à être expédié en Floride. L’entreprise américaine est spécialisée dans les solutions d’impression 3D. Un autre projet de CEAD concerne la construction de deux rails de 46 mètres de long. Sur chacun, des bras robotisés et des imprimantes 3D peuvent se déplacer pour la construction du plus grand bateau imprimé en 3D au monde à Abu Dhabi. Vansichen réalise une petite centaine de projets par an dont 70 pourcents à l’étranger. « Nous sommes présents dans des pays comme les PaysBas, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France, l’Autriche et le Danemark. C’est principalement dû aux entreprises belges qui ont une filiale ou un projet dans ces pays. Nos rails de robots et systèmes linéaires sont installés aux Etats-Unis, en Chine, en Malaisie et en Thaïlande. »

Lancement de Cobotracks et acquisition de SimKon Vansichen a acquis SimKon en 2020. L’entreprise allemande fabrique des rails de robots et est basée à Hilchenbach (près de Cologne). Dernièrement, l’assortiment de Vansichen Linear Technology et de SimKon a été étendu aux positionneurs pour compléter la ligne des rails de robots. Parmi les domaines d’application, il y a le soudage, le moulage par rotation, l’impression 3D (placer les pièces imprimées dans la position d’impression idéale), et des ressources pour l’assemblage de pièces lourdes ayant une charge utile de maximum 20 tonnes.

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2024 / 27

Le hall de production est d’une propreté irréprochable.

L’autre filiale, Cobotracks, commercialise des systèmes linéaires avec un logiciel intégré pour le pilotage des cobots. Cobotracks a notamment développé le Linear Motion Kit permettant au cobot de se déplacer le long d’un rail linéaire tout en étant piloté par le contrôleur du robot. Cobotracks s’adresse aux intégrateurs de cobots. Le kit est conçu pour un usage industriel et la base comprend un module linéaire en acier, un servomoteur SEW et un logiciel spécifique au cobot. Le Linear Motion Kit est certifié UR+ par Universal

Robots, le leader de marché dans le domaine des cobots. Cette reconnaissance garantit un plug-and-play simple pour les clients d’Universal Robot qui intègrent le Linear Motion Kit dans leurs applications.

D’après Maxime Vansichen, le marché belge de l’automatisation n’a pas encore atteint une maturité suffisante. « La question n’est plus ‘dois-je automatiser ma production ou non’. Les entreprises ont bien compris qu’il faut automatiser. Mais la programmation et le pilotage des robots exigent un investissement dans du personnel hautement qualifié et c’est un point sensible pour les PME. Les techniciens sont rares et chers. »

Pour le personnel de Vansichen, le travail est plus agréable sur le nouveau site. « Nous voulons que chaque collaborateur fasse partie intégrante de l’entreprise et de l’équipe. Certaines personnes travaillent pour nous depuis 25 ans. Il s’agit de les traiter comme on aimerait être traité. Chaque salle de réunion porte le nom d’un lieu spécifique - Reims, Lisbonne, … - où nous nous sommes tous rendus lors d’un week-end d’entreprise. Une relation de confiance à long terme est cruciale envers notre personnel, mais aussi nos clients », conclut Maxime Vansichen.

www.cobotracks.com www.simkon.de www.vansichen.be

Vansichen fabrique des rails pour différents types de robots, ci-dessous un exemple avec un robot de BLOOM Robotics.

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AUTOMATION AWARD

POSEZ VOTRE CANDIDATURE AU CONCOURS AUTOMATION MAGAZINE AWARD

Quelle est la personne, l’organisation ou l’entreprise qui succèdera à Lieven Scheire, Jasna Rokegem, Luc Van Thillo, le Solar Team et Kim Aerts ? Le journaliste scientifique populaire, la techdesigner, l’entrepreneur de Robotland, les KU Leuven étudiants, et la gérante de KoMotion étaient les gagnants en 2019, 2020, 2021, 2022 et 2023 de l’Automation Magazine Award.

Vous êtes-vous – ou votre organisation, institution ou entreprise – distingué récemment dans le domaine de l’hydraulique, de la pneumatique, des techniques d’entraînement et/ou de l’automatisation industrielle ? Notre magazine recherche le lauréat du concours Automation Magazine Award 2024.

L’asbl InduMotion est la fédération professionnelle des entreprises spécialisées dans l’automatisation industrielle et les techniques d’entraînement (électrique, hydraulique, mécanique et pneumatique) qui, en tant que producteur, importateur officiel ou distributeur, sont actives sur le marché belge. InduMotion est aussi l’éditeur d’Automation Magazine et l’organisateur du concours annuel Automation Magazine Award.

Vous pouvez participer à l’édition 2024 du concours Automation Magazine Award en vous inscrivant par e-mail. Le comité de rédaction de la revue sélectionnera le gagnant. La remise du prix aura lieu de la journée annuelle Automation Magazine Day, un événement exclusif réservé aux membres d’InduMotion asbl. Cette année, cet événement aura lieu au Parlement flamand.

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« NE TRANSFORMEZ PAS NOS ENFANTS EN ORDINATEURS »

‘IT PERSON OF THE YEAR 2024’ ET SPÉCIALISTE DE L’IA, MIEKE DE KETELAERE ATTIRE L’ATTENTION SUR L’ÉTHIQUE DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

« Je suis une véritable techno-optimiste » lance Mieke De Ketelaere, « mais l’IA a urgemment besoin d'un mode d'emploi. »

Mieke De Ketelaere est ingénieure et promotrice de l’intelligence artificielle (IA). Elle est actuellement consultante IA et professeure adjointe à la Vlerick Business School.

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Le destin familial a voulu que Mieke De Ketelaere devienne ingénieure. Aucune banane ne tombe d’un pommier. C’était dans ses gênes, par le grand-père qui fut professeur d’électrotechnique. « Je viens d’une famille d’universitaires, mon père m’a emmenée toute petite au premier Flanders Technology, à l’époque de Gaston Geens ». « J’ai toujours été fascinée par la question du ‘pourquoi’. Lorsque nous allions en famille dans un parc d’attractions, je voulais savoir comment les attractions étaient construites. À cinq ans, je démontais les stylos à bille pour voir comment ils fonctionnaient. Les Lego et les voitures Matchbox m’ont inspirée pour ‘inventer’ des choses pour améliorer le monde. Mes sœurs étaient moins intéressées, mais c’était une évidence pour moi. J’avais des bonnes notes en mathématiques et en physique mais les études ne m’intéressaient pas vraiment, je préférais bricoler. J’ai par exemple dessiné un projet pour tourner automatiquement les pages d’un livre de manière pneumatique. »

Après un Master en Sciences industrielles de l’Ingénieur (Département Electromécanique) à la KIHO (Gand), Mieke De Ketelaere poursuit ses études et décroche en 1992 un Master en Génie civil (Département Cybernétique) à l’Université technique de Stuttgart en Allemagne. Durant ses études, elle découvre le domaine de l’apprentissage profond. En 1995, l’Université d’Auckland (Nouvelle-Zélande) lui demande de promouvoir l’usage de l’intelligence artificielle en médecine. « J’ai développé un système qui indiquait le moment idéal pour déclencher le travail chez la femme enceinte. Mais j’ai été choquée de constater que les médecins ne s’en servaient pas car ils voulaient organiser autant que possible les accouchements durant leurs heures de travail. »

Le parcours professionnel de Mieke De Ketelaere est impressionnant : elle a débuté sa carrière en Nouvelle-Zélande en tant que business analyst chez QED Software. En 1999, elle rentre en Europe pour soutenir les startups de la Silicon Valley dans leur projet d’implantation d’une filiale en Europe. Elle travaille ensuite chez CrossWorlds software, qui est racheté par IBM en 2002. Après un bref passage chez SAP, elle occupe diverses fonctions chez Microsoft pendant cinq ans. En 2007, elle rejoint SAS et y reste de manière pratiquement ininterrompue jusqu’en 2019. Au cours de ces années, Mieke De Ketelaere enseigne dans plusieurs écoles de commerce, notamment la Vlerick School, ISDI et Nyenrode. Sur base de son intérêt multidisciplinaire pour les données et l’IA, elle est sélectionnée en tant qu’experte en IA pour rédiger la note de politique belge, sous la conduite du Premier ministre Alexander De Croo. En mai 2019, elle rejoint l’imec à Leuven en tant que AI Director, et y reste durant 4 ans. Dernièrement, elle a remporté l’Award ‘IT Person of the Year 2024’ décerné par Computable Belgium.

Début 2020, Mieke De Ketelaere publie son premier ouvrage ‘Homme versus Machine’ dans lequel elle explique, avec des mots simples, ce que l’IA signifie pour notre société. « Il faut construire un monde d’intelligence collective où l’homme et la machine peuvent collaborer de manière sûre, respectueuse et

transparente », écrit-elle. Pour Mieke De Ketelaere, les ingénieurs ne parviendront jamais à prévoir tous les scénarios d’avenir possibles ni à comprendre pleinement la complexité de notre monde. Les systèmes IA qu’ils construisent ne seront donc jamais parfaits. Certains experts sont toutefois convaincus que nous pourrons construire à terme un système qui transcendera les compétences cognitives, les connaissances générales et les expériences détaillées de l’intelligence humaine. Les vitesses de traitement élevées et les mémoires plus importantes des ordinateurs devraient créer un système artificiel super intelligent.

« Ce scénario fait penser à de la science-fiction encore aujourd’hui. L’IA viendrait à surpasser l’intelligence humaine, mais on ne sait pas vraiment si c’est possible et quelle forme cela prendra. L’IA ne fonctionne pas comme le cerveau humain et on ne peut pas la comparer à un cerveau. L’IA pilotée par les données ne raisonne pas, n’a pas toujours de bons sens, ne s’adapte pas automatiquement aux situations changeantes, n’a pas d’empathie, etc. »

« L’IA a besoin de trois éléments constitutifs : des algorithmes (formules mathématiques), des données servant d’entrées brutes pour l’algorithme, et du hardware (outre le stockage de données, des puces rapides pour les calculs). Par une combinaison intelligente de capteurs et de l’IA, la production dans les usines peut devenir plus sûre, la qualité peut être améliorée de manière plus proactive. L’IA et la technologie peuvent aider l’homme dans des tâches où son cerveau est limité. On ne sait pas entrer dans un matériau pour déceler un problème de qualité en production, mais des caméras hyperspectrales associées à l’IA peuvent le faire. On ne peut pas détecter à l’oeil nu des problèmes minimes liés aux vibrations. Un capteur intelligent combiné à l’IA peut prédire la tendance et planifier une maintenance en temps opportun. L’IA dans un environnement de production a un impact sur les coûts et les risques et peut aider l’homme à surmonter ses limites. L’IA en tant que technologie peut aider l’homme et prendre en charge des tâches dans des environnements dangereux ou sales. On pourrait dire qu’à l’origine, l’objectif principal de l’IA était d’aider l’homme à faire face aux incertitudes de l’environnement de travail et du monde en général. Ces dernières années, cependant, nous avons commencé à embarquer l’IA dans toutes sortes de machines et à associer les perspectives de l’IA à des décisions autonomes. Nous avons commencé à retirer l’individu, le collaborateur, de la ‘boucle’ du processus et à utiliser l’IA comme ‘technologie cachée’. Mais l’intelligence artificielle reste une statistique avancée qui a ses limites. On ne peut pas laisser les connaissances de processus, qui comprennent souvent des règles et sont sensibles au contexte, à un outil technique. »

D’après Mieke De Ketelaere, l’IA n’atteindra jamais le niveau de ‘conscience’ et il y aura toujours une distinction entre l’intelligence ‘réelle’ (humaine) et l’intelligence artificielle. « Notre cerveau essaie de fonctionner de manière optimale

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2024 / 31 INTERVIEW

Notre cerveau est ‘paresseux’ par nature, et cette quête de la paresse est un moteur pour l’innovation.

à tout moment en termes de consommation d’énergie. On pourrait dire que le cerveau est ‘paresseux’ par nature, et cette quête de la paresse est un moteur pour l’innovation. Aujourd’hui encore, la personne intelligente rêve d’une vie plus saine, plus heureuse et plus productive. Nous voulons faire ce que nous aimons, l’homme n'a plus à s’occuper de tâches ennuyeuses, sales et dangereuses. Nous voulons faire de la planche à voile en Italie pendant que l’ordinateur fait son travail. L’IA sera un outil important dans nos vies. »

L’essor récent de l’IA générative – la nouvelle génération de l’IA capable de générer du texte et des images à partir de demandes textuelles – crée un point de basculement, estime Mieke De Ketelaere. « Cela génère plus d’incertitude dans nos vies qu’elle n’en résout. Les utilisateurs oublient qu’il ne s’agit que de statistiques avancées qui peuvent donner des mauvaises réponses et manipuler indirectement les individus avec des images, des textes et de l’audio incorrects. Je suis une véritable techno-optimiste mais savoir qu’une grande partie de la technologie sous-jacente à l’IA reste cachée et que l’on

ne prend pas assez de temps pour expliquer ce simple fait m’insupporte. L’IA donnera toujours une réponse, même si elle est fausse. Posez deux fois la même question à ChatGPT et vous obtiendrez deux fois une réponse différente. Voilà comment fonctionne cette technologie. Cela va à l’encontre de la technologie que nous connaissons depuis longtemps. Une calculatrice donnera le même résultat aujourd’hui et demain, en Belgique et à l’autre bout du monde. »

De sa carrière, Mieke se souvient particulièrement de son travail à l’imec et aujourd’hui à la Vlerick School. « Si je devais un jour me faire tatouer, les logos de l’imec et de Vlerick seraient dans ma liste », dit-elle en riant. Sa leçon de vie professionnelle lui a appris que les ingénieurs pensent de manière trop linéaire. « Les ingénieurs réfléchissent à la manière de rendre les choses plus efficaces et plus performantes, mais ce n’est pas la panacée. Les ingénieurs pensent noir/blanc ou binaire (0 ou 1). Parfois, leurs recherches et développements sont naïfs ou décentrés par rapport au monde, et je me demande parfois ‘qui diable attend cette

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solution ?’ Dans le monde de l’entreprise, la pression des chiffres trimestriels est constante. Tout est axé sur le profit, il y a toujours des agendas cachés. »

« Les ingénieurs ont besoin d’empathie, une compétence essentielle, j’en ai fait personnellement l’expérience. Chez Microsoft, nous avons passé plusieurs jours dans une abbaye lors d’un jeu de simulation d’entreprise. Nous, un groupe de nerds, avons construit la meilleure machine, mais au cours du jeu, il est apparu que personne ne voulait l’acheter. Il n’y avait pas de stratégie de marque ou de marketing, les clients ne nous connaissaient pas, … C’était naïf et arrogant de notre part de mépriser des départements comme les RH, la publicité et le marketing, la vente, … »

« Si je peux lancer un appel, c’est d’accorder davantage d’attention au développement des compétences humaines chez les jeunes. Les écoles feraient mieux d’investir dans des boîtes de jeu qui encouragent l’interaction et le contact social, au lieu de laisser les enfants traîner sur TikTok. Les réseaux sociaux ne sont pas du tout ‘sociaux’. Il faut insister sur l’importance de la pensée critique et ne pas transformer nos enfants en ordinateurs. »

« Il est essentiel qu’une personne ait suffisamment de contacts sociaux, chaleureux et humains. Notre cerveau veut utiliser le moins d’énergie possible et l’IA peut y contribuer. Internet peut créer une dépendance aussi forte que l’alcool et les drogues. Le monde numérique vous déprimera toujours. Les algorithmes vous montrent ce que vous aimez, ils veulent être votre meilleur ami, évitent les questions critiques et ne tolèrent pas la contradiction. L’IA renforce cela et n'est pas un environnement sûr. Ayez toujours l’esprit critique ! »

« Avec un système IA, il faut que tout soit aussi précis que possible, ce qui n’est possible que si l’on dispose de bonnes données d’entraînement ou de saisies correctes. Il existe un lien entre la quantité de données d’entraînement que vous pouvez exploiter et l’exactitude du résultat, fondée sur les données. La qualité de Google Translate était médiocre au début mais on obtient aujourd’hui de bonnes traductions. »

« Il faut également savoir que l’utilisation de l’IA a un impact négatif sur notre planète car les serveurs consomment énormément d’énergie. L’IA a désormais une approche centralisée : tout fonctionne sur des serveurs aux USA ou en Chine. Nous avons perdu le contrôle des données. Une approche décentralisée est préférable pour notre planète : réaliser des analyses sur site à partir d’ensembles de données plus restreints. C’est la seule voie à suivre et c’est mieux pour l’environnement et la vie privée de chacun. »

« L’IA doit être éthique, fiable et économe en énergie. Je plaide pour un débat plus large sur l’IA où l’impact sociétal, la manipulation, la dépendance et l’éthique sont pris en compte », souligne Mieke De Ketelaere. « L’European AI Act responsabilise tous les acteurs de la chaîne, tant le fabricant/ producteur, le distributeur, le vendeur que l’entreprise qui va utiliser l’IA dans un service ou un produit : tout le monde est conjointement responsable. »

www.dwengo.org www.gmdeketelaere.com www.vlerick.com

Dernièrement, Mieke De Ketelaere, en collaboration avec la journaliste Saskia Martens, a écrit le livre de lecture à voix haute Yoko, l’histoire d’une petite chenille qui explique aux enfants comment fonctionne le monde de l’entreprise.

Mieke considère le monde des affaires comme une ‘jungle’ et les collègues comme des ‘animaux colorés’ aux caractéristiques typiquement ‘animales’, ce qui l’a inspirée à écrire un livre de lecture à voix haute avec ‘l’aide’ de l’IA.

« J’ai appris que faire un bon livre est en réalité un travail humain. Dans ce livre, les enfants apprennent que nous sommes tous différents et qu’il faut faire ses propres choix. » Un message que Mieke De Ketelaere fait passer sur son site web, via la citation de la créatrice de mode Coco Chanel ‘Ne sois pas comme les autres, chérie.’

De Ketelaere, Geertrui Mieke (2020). Homme versus machine. Éditions Pelckmans (également disponible en néerlandais et en anglais)

De Ketelaere, Geertrui Mieke en Martens, Saskia (2024). Yoko en de magische ster. Éditions Pelckmans. Les revenus de ce livre sont reversés à l’asbl Dwengo.org qui produit du matériel IA pour les écoles.

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2024 / 33 INTERVIEW

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FONCTION DE PESAGE ET ALIMENTATION

DES CAPTEURS COMBINÉES DANS UNE SEULE BORNE

Avec ses quatre bornes d'entrée analogique EL336x EtherCAT, Beckhoff propose une solution particulièrement compacte et économique pour l'intégration de fonctions de pesage dans les contrôle-commandes. L'intégration de la tension d'alimentation des cellules de charge est particulièrement avantageuse.

Les bornes d'entrée analogique EL3361-0100 et EL33620100 EtherCAT disposent d'entrées analogiques pour le raccordement direct d'un ou deux ponts de résistance (jauges de contrainte) ou de cellules de charge dans un système de raccordement à 4 ou 6 fils. L'alimentation du capteur à 10 V est déjà intégrée. La résolution de la valeur analogique est de 24 bits et 10 ksps. Pour les applications plus exigeantes, les EL3361 et EL3362 offrent également une alimentation commutable des capteurs (5/10 V) ainsi que des entrées (p. ex., pour la tare) et des sorties (p. ex., pour les messages de disponibilité) numériques qui peuvent être commandées localement ou par l'intermédiaire de la commande.

Les bornes analogiques EL336x complètent judicieusement l'offre existante de Beckhoff en matière de technique de pesage et s'insèrent dans la gamme au-dessus du EL3351 et à côté du EL3356 avec des fonctionnalités supplémentaires. Les bornes de mesure ELM350x EtherCAT, qui prennent en charge des filtres librement réglables, la capacité de quart de pont/ demi-pont et des taux d'échantillonnage encore plus élevés (également en connexion avec la bibliothèque de pesage TwinCAT 3), sont la solution idéale pour les applications dynamiques les plus exigeantes qui nécessitent un niveau de technologie de mesure encore plus élevé.

www.beckhoff.com/el336x

Les bornes d'entrée analogique EL336x EtherCAT permettent une mise en œuvre compacte et économique de fonctions de pesage de haute performance.

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2024 / 35
BECKHOFF

DES MILLIONS SUPPLÉMENTAIRES POUR L’INNOVATION

DANS L’INDUSTRIE

Sirris, le centre d'innovation pour l'industrie technologique en Belgique, investit cette année 5,5 millions d'euros supplémentaires dans la connaissance et l'infrastructure, en plus de ses investissements annuels. Une part importante de ce montant - 4 millions d'euros - sera consacrée à la construction de trois nouveaux environnements industriels de démonstration et de test dans les laboratoires de Courtrai, Genk et Charleroi. Les 1,5 millions d’euros restants sont destinés à la recherche et au développement de GenAI.

Avec ces investissements supplémentaires, Sirris souhaite aider encore mieux l'industrie belge à relever les défis sans précédent dans le domaine de la transition énergétique, de la numérisation et de la GenAI. « Après 75 ans, notre mission consistant à rendre les entreprises plus compétitives grâce à l'innovation technologique est plus que jamais d'actualité. Nous aidons les entreprises à conserver une avance de trois ans sur le marché grâce à l'adoption de connaissances et de technologies et à rester ainsi hautement compétitives », disent les dirigeants du centre d'innovation.

Sirris souffle ces 75 bougies. Depuis sa création par Agoria en avril 1949, le centre technologique a été l'un des fondateurs de nombreuses innovations technologiques réussies pour ses clients. Pensons par exemple à l'accompagnement de Sonaca dans la commande numérique des machines qui fabriquèrent les premières pièces pour Airbus dans les années 1970 et à celui d'Arcomet dans le développement des premières grues auto-assemblées dans les années 1990. La première machine CNC (Computer Numerical Control) de Belgique, une machine automatisée contrôlée par un programme informatique, a été présentée chez Sirris à Louvain à la fin des années 1960.

La première machine additive, ou imprimante 3D, en Belgique, a été implantée à Liège grâce à Sirris en 1990.

Plus actif et ambitieux que jamais

Malgré de nombreuses années à son actif, Sirris est plus actif et ambitieux que jamais. « Les différentes crises successives et tensions géopolitiques font que de plus en plus de sociétés de production belges souhaitent ramener leur chaîne d'approvisionnement en Europe. Cela n'est possible que s'ils rendent leurs processus de production plus compétitifs, plus écologiques et plus économes en énergie en utilisant les technologies les plus modernes », déclare Herman Derache, directeur général de Sirris.

« La plupart des PME ne disposent pas de suffisamment de temps et de ressources pour suivre les évolutions technologiques de plus en plus rapides et pour estimer les innovations qu'elles devraient mettre en œuvre. C'est là que Sirris fait la différence. Grâce au savoir-faire collecté et aux environnements de tests industriels, un processus d'innovation ne doit pas nécessairement prendre des mois ni coûter une somme d'argent inutile. Parfois, cinq jours suffisent

Sirris CEO Herman Derache.

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SIRRIS 75 ANS

Sirris accompagne les entreprises dans la réalisation de leurs ambitions d'innovation. Plus de 150 ingénieurs, scientifiques et techniciens multidisciplinaires aident le monde des affaires belge à partir de huit sites belges. Les laboratoires industriels de Sirris dotés d'équipements ultramodernes peuvent être utilisés par les entreprises pour des études de faisabilité, des prototypages, des preuves de concept, des démonstrations et des tests accrédités. Sirris joue en outre un rôle central au sein d'un vaste réseau d'innovation composé de centres de recherche, d'universités, de gouvernements et d'institutions internationales.

pour réaliser une innovation industrielle révolutionnaire et ainsi fournir du travail à des centaines de personnes. »

Expérimentez avec les dernières technologies

Pour célébrer son 75e anniversaire, Sirris investit cette année 4 millions d'euros supplémentaires dans de tout nouveaux environnements industriels de démonstration et de test. Ceux-ci ont été élaboré dans ses laboratoires de Courtrai, Genk et Charleroi. À partir de décembre, les PME de l'industrie manufacturière belge pourront expérimenter les technologies de fabrication les plus modernes.

« Ces investissements importants permettent de réaliser les ambitions de Sirris. Nous souhaitons réaliser environ 1.350 processus d'innovation chaque année d'ici fin 2025 (+ 10 %) et organiser 300 000 moments de contact avec des entreprises du secteur. Nous élargirons donc encore notre équipe d'experts au cours de l'année à venir avec 20 nouveaux collaborateurs pour atteindre 190 au total », raconte Herman Derache.

Trois ans d'avance sur le marché

Les experts de Sirris guideront également les entreprises dans de nouveaux domaines tels que l'énergie verte, la cybersécurité et la production circulaire dans les années à venir. Mais Sirris réalise également des progrès

significatifs dans le domaine de l'IA, avec 1,5 million d'euros d'investissements supplémentaires en 2024. Cela devrait permettre d'offrir aux entreprises du secteur technologique environ trois ans d'avance sur le marché.

Sirris suit de près tous les progrès technologiques, bien avant que le grand public n'en ait connaissance. Par exemple, la vision de Sirris de « l'usine du futur » a déjà été finalisée en 2012, bien avant que l'Allemagne ne lance le concept d'Industrie 4.0. Au cours des 14 dernières années, 50 millions d'euros ont déjà été investis dans ce domaine. Sirris a également aidé de nombreuses entreprises belges à se lancer dans l'économie circulaire (investissement 5,5 millions d'euros) et la transition énergétique (investissement 12 millions d'euros). Cette année, Sirris met un accent particulier sur l’IA.

Frappant : la Belgique s'est récemment classée numéro 1 en Europe en termes d'investissements en R&D. Il reste cependant beaucoup à faire pour impliquer les PME de notre pays dans l’innovation et accélérer la mise en œuvre des nouvelles technologies sans accroître les risques.

www.sirris.be www.innovaders.be

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2024 / 37

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DIX-HUIT ÉCOLES

SUIVENT LE PROJET STEMPACT

En collaboration avec les entreprises, investir davantage dans l'offre STEM (Science, Technologie, Ingénierie & Mathématiques) pour mieux adapter les compétences des étudiants au marché du travail. À cette fin, dix-huit écoles secondaires se sont engagées avec enthousiasme dans leur programme STEMpact cette année scolaire, sous la direction de la Voka – Chambres de commerce Anvers-Waesland et Flandre occidentale. En tant qu'écoles ayant le plan d'action le plus efficace à cet égard, Sjabi de Puurs et Novaplus d'Anvers ont respectivement reçu un STEMpact Award.

« La connaissance est la seule matière première dont dispose la Belgique. C'est pourquoi il est crucial d'améliorer la qualité de l'éducation, afin que notre marché du travail continue à trouver suffisamment de jeunes excellents », le secrétaire général Philippe Heyvaert de Voka - Chambre de Commerce Anvers-Waasland explique pourquoi Voka, un réseau flamand d'entreprises, s'engage activement sur l'ensemble de la chaîne de la connaissance. Avec les Talent Centers, par exemple, elle facilite le bon choix d'études pour les étudiants de sixième année et du premier cycle de l'enseignement secondaire. En outre, il guide également les écoles dans leur trajectoire STEM, convaincu qu’investir dans un enseignement STEM de haute qualité peut faire la différence pour la Flandre.

Par exemple, le processus STEMpact a également été lancé cette année scolaire via le Fonds d'excellence du ministère flamand de l'Éducation. Dans ce nouveau programme, dix-huit écoles flamandes se sont engagées à renforcer qualitativement leur offre STEM en travaillant en étroite collaboration avec des entreprises flamandes. De cette manière, cela contribue également à réduire l’écart entre les compétences acquises dans l’enseignement secondaire et les compétences recherchées sur le marché du travail.

« Après une évaluation de base approfondie, les écoles participantes ont élaboré leur plan d'action. Cela se concentre, entre autres, sur l'optimisation de la méthode d'apprentissage pour une éducation par projet, la professionnalisation des enseignants et une meilleure coopération avec le monde des affaires. Le Voka – Chambres de Commerce Anvers-Waasland et Flandre Occidentale les ont accompagnés dans cet exercice en leur proposant un réseau d'apprentissage et un mentorat par des chefs d'entreprise », Philippe Heyvaert explique le processus STEMpact.

Le 29 mai 2024, les dix-huit écoles participantes du Château Pironne à Sint-Niklaas ont présenté leurs initiatives au jury. Sur cette base, les premiers STEMpact Awards pourraient être décernés. Le prix Excellent STEM School, décerné à l'école ayant le plan d'action le plus percutant, a été décerné à Sjabi de Puurs, qui a collaboré avec Pfizer dans son projet. Novaplus d'Anvers a ensuite reçu le prix du producteur le plus prometteur. Cette école termine sa trajectoire STEMpact en collaboration avec Nokia.

« En tant que petite école comptant seulement environ deux cents étudiants dans des options d'études avec finalité de transfert, nous sommes très satisfaits de cette récompense. Parce qu'intégrer les STEM à travers des collaborations avec des entreprises n'est pas facile », répond avec joie la directrice Wendy Haepers de Novaplus. « De très belles choses ont déjà émergé de notre collaboration avec Nokia. Lors d’une visite d’entreprise, nous avons constaté à quel point nos étudiants en étaient vraiment inspirés. Il y a également eu une belle interaction au cours de laquelle, entre autres choses, du matériel spécifique a été développé ensemble. »

« En fait, les dix-huit écoles participantes, leurs enseignants, leurs étudiants et les entreprises qui les accompagnent sont des gagnants. Car en participant à ce processus, ils prouvent qu'ils peuvent générer un impact avec l'enseignement STEM en intégrant le STEM dans l'ensemble de leur fonctionnement : dans la manière d'enseigner, en renforçant les compétences du personnel, dans les collaborations avec les partenaires, etc. Ils peuvent ainsi élargir davantage leur formation et leur soutien STEM et se concentrer davantage sur les besoins du marché du travail. Le monde des affaires flamand se situe au sommet de l’entrepreneuriat industriel mondial. Cela devrait également être le cas demain », conclut le directeur général Luc Luwel de Voka - Chambre de Commerce Anvers-Waasland.

www.voka.be

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2024 / 39
ÉDUCATION
Wendy Haepers de Novaplus avec le prix STEMpact.

ABB OUVRE UNE NOUVELLE USINE ÉCONOME EN ÉNERGIE DE 20 MILLIONS D’EUROS À EVERGEM

ABB a ouvert un nouveau site de fabrication de moulage par injection de 20 millions d'euros à Evergem, près de Gand, afin de répondre à la demande croissante de solutions d'électrification sûres, intelligentes et durables en Europe.

L'usine moderne de ABB a été développée pour répondre aux dernières exigences en matière d'efficacité énergétique grâce à l'installation de nouvelles machines de moulage par injection, de technologies numériques et de solutions d'automatisation. Elle remplace une installation existante qui a rejoint ABB dans le cadre de l'acquisition de GE Industrial Solutions en 2018. Le site produira des boîtiers

de distribution d'énergie qui servent de boîtiers de protection pour les composants de distribution électrique tels que les disjoncteurs, les fusibles, les interrupteurs et les compteurs, assurant ainsi la sécurité de la distribution, du comptage et du contrôle de l'électricité dans les bâtiments résidentiels, commerciaux et industriels.

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L’initiative Mission to Zero

Le marché mondial des boîtiers électriques devrait passer de 7,42 milliards de dollars en 2024 à 13,15 milliards de dollars d'ici 2032 en raison de la demande croissante de nouveaux bâtiments, de la modernisation des bâtiments existants avec des systèmes électriques plus efficaces et plus fiables, et des progrès de la distribution électrique.

Le nouveau site Evergem fait partie de l'initiative Mission to Zero d'ABB visant à réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre (GES) des sites ABB, tout en aidant les clients à réduire leurs émissions de GES en leur fournissant une feuille de route de décarbonisation qu'ils peuvent mettre en œuvre.

Cette initiative devrait permettre de réduire les émissions de CO2 de plus de 6.700 tonnes et la consommation d'énergie de plus de 9.400 MWh par an par rapport à 2019 dans l'installation précédente. Ces mesures devraient permettre de réduire les coûts énergétiques d'environ 2,5 millions d'euros par an.

Équipé de machines à haut rendement énergétique, il est prévu que 10 % de l'énergie nécessaire au site soit produite par 1.330 panneaux solaires installés sur le toit, le reste provenant de sources d'énergie verte certifiées. L'éclairage LED, les chargeurs de véhicules électriques, les pompes à chaleur, les circuits d'eau de refroidissement et une nouvelle installation de ventilation contribuent également à la réduction de la consommation d'énergie et des émissions de carbone.

Améliorer l’efficacité énergétique

Le site Evergem surveillera et optimisera en permanence l'utilisation de l'énergie, en s'appuyant sur les propres solutions numériques d'ABB, telles que ABB Ability Building Analyzer, qui suit les données des bâtiments et les services publics en temps réel et fournit des informations exploitables pour optimiser l'efficacité énergétique. Ceci, associé à l'utilisation d'énergies vertes et de pompes à chaleur, facilite également la réduction de la consommation d'énergie et des émissions de CO2 D'autres technologies numériques, telles qu'un système de gestion des bâtiments, seront introduites dans les mois à venir afin d'améliorer encore l'efficacité énergétique.

« L'approche Mission to Zero d'Evergem est un exemple significatif de notre objectif de permettre une société à plus faible émission de carbone et de notre engagement à accélérer la transition vers une fabrication plus durable », a déclaré Mike Mustapha, président de la division Smart Buildings d'ABB Electrification.

« Ce site avancé est conçu pour répondre à la demande future, et non pas seulement aux besoins actuels. L'intégration de technologies de pointe et de processus innovants susceptibles d'optimiser l'efficacité et la productivité aujourd'hui et dans les années à venir constituera un terrain de formation et une feuille de route en matière de durabilité pour notre personnel et nos clients. Nous continuerons à combiner les technologies numériques avec des mesures visant à réduire la consommation d'énergie et à augmenter les sources d'énergie renouvelable à Evergem en 2024 et au-delà. »

Pour favoriser une société à faible émission de carbone, ABB adopte une approche scientifique rigoureuse des objectifs nets zéro, conformément à la norme Net-Zero de l'initiative Science Based Targets (SBTi). ABB s'associe à ses clients pour réduire les émissions et développer les énergies renouvelables. Un programme évolutif, Mission to Zero, couvre la production d'énergie, la gestion de l'énergie et l'automatisation des bâtiments pour les opérations industrielles et commerciales.

Pour plus d'informations sur le programme Mission to Zero d'ABB, consultez le site:  https://new.abb.com/mission-to-zero

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2024 / 41 ABB

REPLI DE LA CROISSANCE DE L’INDUSTRIE TECHNOLOGIQUE BELGE EN 2024

Chaque fin d’année, le Centre d'Études d’Agoria réalise une enquête auprès de ses membres sur leurs performances en matière de chiffre d’affaires, d'emploi et investissements et sur leurs attentes pour l’année suivante. Les informations chiffrées et les commentaires rassemblés via cette enquête nous permettent d’approfondir l’analyse de l’évolution des secteurs technologiques durant l’année écoulée et d’affiner nos prévisions pour les 12 prochains mois.

2023 : Entre croissance des marchés et freins à la production En 2023, la croissance du chiffre d’affaires a atteint 5,5%. C’est moins qu’en 2021 et 2022, mais supérieur à l’évolution des années 2015 à 2020. Cette croissance a été réalisée grâce à une progression de 2,4% des prix de vente moyens et à une hausse de 3,1% du volume d’activité. Pour ces deux composantes, l’évolution 2023 est également plus rapide que celles des années 2015-2020.

Les entreprises technologiques ont bénéficié d’une demande pour leur produits plus dynamique en 2023. Ce sont en particulier les investissements des entreprises qui en sont à l’origine, alors que la conjoncture dans l’industrie et la construction a été défavorable et que la consommation des particuliers a été freinée par l’inflation.

Evolution des marchés de l’industrie technologique belge

Cependant, l’année passée a également été marquée par des frein à la production exceptionnellement importants. C’est en particulier le cas des difficultés d’approvisionnement, qui ne reviennent que lentement vers une situation normale, et de la pénurie de main d’œuvre, qui n’a plus reculé depuis 4 trimestres.

Moyenne de l’évolution BE et EU des investissements des entreprises et pouvoirs publics, de l’activité dans l’industrie et la construction et de la consommation des particuliers.

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AGORIA

Part des entreprises entravées par l’insuffisance de main d'aoeuvre qualifiée

Part des entreprises touchées par des difficultés d'approvisionnement

Dans ce contexte et sur base des chiffres disponibles jusqu’au 3e trimestre, nous estimons que l’emploi des secteurs technologiques a progressé de 1500 unités entre fin 2022 et fin 2023.

Les investissements ont également augmenté en 2023. Ils ont dépassé de 13% leur niveau de 2022 et de 39% leur niveau de 2021. Les télécoms et la mécanique se distinguent avec des augmentations de respectivement 66% et 56% en deux ans. En revanche, l’acquisition de nouveaux équipements a stagné dans l’automobile et reculé dans les non-ferreux, fonderies et 1re transformation du métal.

2024 : ralentissement en vue Au départ d’un niveau très élevé en début d’année passée, la demande adressée à nos secteurs a reculé régulièrement. Elle est maintenant retombée à un niveau tel que la moitié des entreprises technologiques estiment que cela représente un frein à leur activité. Les commentaires en réponse à notre enquête pointent dans le même sens. On y constate que la demande perd du terrain en tant que facteur important à l’origine de l’évolution du chiffre d’affaires. La part de marché et le développement de nouveaux marchés/produits sont, eux, plus souvent mis en avant.

Avec la pénurie de mains d’œuvre et les difficultés d’approvisionnement, les conditions sont réunies pour un ralentissement dans nos secteurs. Toutefois, les signaux issus de notre enquête indiquent que ce mouvement devrait rester limité. Nous prévoyons dès lors pour 2024 une progression du chiffre d’affaires de l’industrie technologique de l’ordre de 2,5% qui devrait se décomposer en une hausse des prix de vente de 1% et du volume d’activité de 1,5%.

À nouveau, les évolutions sectorielles de l’activité apparaissent très diverses : l’automobile (-8%) et la mécanique (-2%) vont reculer nettement alors que l’IT-services (+5%) devrait retrouver une évolution proche de sa moyenne de long terme.

Dans la foulée, la dynamique de l’emploi faiblit encore. On prévoit un recul de l’effectif dans les secteurs technologiques manufacturiers, surtout en mécanique et automobile. Toutefois, cela devrait être compensé par une reprise de la croissance dans l’ICT. Globalement, le nombre de personnes occupées dans l’industrie technologique fin 2024 devrait rester proche de son niveau de fin 2023.

Enfin nous prévoyons que les investissements vont s’éroder de 2%. Ils seront toutefois encore élevés, aux environs de 5,9 milliards d’euros. Un recul marqué devrait être observé dans les secteurs manufacturiers, qui ont investi des montants importants en 2022 et 2023. Cette baisse sera en grande partie compensée par de nouvelles augmentations en télécom et IT-services.

Conclusion

Après une année 2023 encore favorable, 2024 s’annonce comme une année plus faible pour les secteurs de l’industrie technologique. La croissance de l’activité sera modeste alors que l’emploi devrait stagner et les investissements se replier de 2%.

www.agoria.be

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2024 / 43

L'INDUSTRIE MANUFACTURIÈRE SOUS HAUTE SURVEILLANCE FISCALE

Pour de nombreuses entreprises, le travail en équipe, qui est maintenant plus essentiel que jamais dans l'activité opérationnelle, constitue une partie intégrante de leur activité. Le travail en équipe est directement lié à un paysage financier et économique en mutation et devrait conduire à une productivité accrue, à une plus grande flexibilité et à une augmentation de l'emploi. En contrepartie, les coûts salariaux accrus associés à l'emploi de travailleurs en équipes successives représentent un défi. Les avocats Winnie Milbou et Jan Tuerlinckx avertissent que les entreprises doivent faire attention à ne pas perdre un avantage fiscal en raison du travail en équipe.

Afin de fournir aux entreprises un avantage concurrentiel par rapport à nos pays voisins, une incitation fiscale a été introduite pour renforcer la compétitivité des entreprises recourant au travail en équipe. Cette incitation a été mise en place en 2003, au début des années 2000, en corrélation avec les restructurations opérées durant cette période au sein de l'usine d'assemblage automobile de Ford Genk, site belge initial du groupe Ford, dont les activités ont ensuite été transférées vers des sites de Ford situées en dehors de la Belgique. L'année dernière, nous avons célébré le vingtième anniversaire de cette mesure, et il semble que l'administration fiscale considère chaque année anniversaire supplémentaire comme une année de trop.

En principe, l'employeur est tenu de retenir et de verser au Trésor le précompte professionnel sur le salaire du travailleur. Cela permet au travailleur de recevoir un salaire net sur lequel l'impôt des personnes physiques a déjà été en grande partie prélevé, via ce qu'on appelle le « précompte professionnel ». Cependant, dans certains cas, l'employeur a le droit à une dispense partielle du versement de ce précompte professionnel, sans que cela n'impacte la charge fiscale du travailleur.

Prenons un exemple concret : un salarié ayant un salaire brut imposable de 4.000 euros sur lequel 1.000 euros de précompte professionnel doivent être retenus. Le salarié paie l'impôt des personnes physiques selon le barème progressif, et peut imputer le montant total du précompte professionnel retenu par l'employeur, soit 1.000 euros. Cependant, l'employeur bénéficie d'une dispense partielle de précompte professionnel et ne verse pas la totalité des 1.000 euros à la Trésorerie, mais seulement 750 euros. Cette réduction n'a aucun impact sur le salarié, qui peut toujours imputer 1.000 euros de son IPP. En revanche, l'employeur peut conserver 250 euros, considérés comme une subvention imposable dans le calcul de l'impôt sur les sociétés.

La dispense de versement du précompte professionnel pour le travail en équipe vise à soutenir les industries manufacturières confrontées à des coûts salariaux élevés. Elle est accessible aux entreprises où le travail est organisé en équipes d'au moins deux travailleurs réalisant les mêmes tâches, se relayant tout au long de la journée avec un chevauchement ne dépassant pas un quart de la journée de travail. A noter qu’en 2009, il a été précisé que le travailleur concerné doit effectuer au moins un tiers de son temps de travail en équipes ou en travail de nuit chaque mois pour que l'exonération puisse être appliquée par l'employeur.

Pour bénéficier de la dispense de versement du précompte professionnel pour les travaux dits « immobiliers », qui font partie du travail en équipe, les conditions sont quelques peu différentes. Cette exonération est ouverte aux entreprises où le travail est effectué par au moins une équipe d'au moins deux personnes et tant que ces travaux concernent l'immobilier. Bien que cette réglementation soit inscrite dans le Code des Impôts sur les Revenus, elle repose sur la définition des "travaux immobiliers" telle qu'elle est définie dans le Code de la TVA. Cependant, la législation sur la TVA n'a pas été mise à jour selon le nouveau droit des biens repris dans le Code civil. Comprendre cette mesure requiert donc la lecture et la comparaison de l’ensemble trois codes différents, ce qui rend l'application de cette dispense de versement incroyablement complexe.

Il est indéniable que la mesure coûte cher à l'État belge. En 2019, la Cour des comptes a publié un rapport sévère révélant que toutes les dispenses de versements de précompte professionnel en 2017 représentaient une dépense totale de 2,9 milliards d'euros. Pourtant, la législation complexe a par le passé conduit à des lacunes dans les contrôles menés par

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Jan Tuerlinckx Winnie Milbou

le SPF Finances. Par exemple, lors des opérations de contrôle en 2017 et 2018, aucun fichier de contribuables à contrôler n'a été transmis aux services opérationnels, en raison d'un désaccord entre le SPF Finances et le cabinet du ministre des Finances sur la définition du terme « travail en équipe ». En décembre 2023, un rapport de suivi a révélé que le coût des régimes de dispenses de versement de précompte professionnel avait augmenté pour atteindre 3,9 milliards d'euros en 2021. L'exonération de précompte professionnel pour le travail en équipe et de nuit représente près de 50% de cette somme.

Bien que seuls quelques cas soient portés devant les tribunaux, jusqu'à présent, c'est surtout la jurisprudence qui a clarifié les notions auparavant vagues. Récemment, la Cour constitutionnel s'est prononcée sur la signification de la notion de « même ampleur » à la suite d'une question préjudicielle de la Cour de cassation. Cette dernière se demandait si la loi violait le principe d'égalité s’il fallait considérer que la notion de « même ampleur » exclue les entreprises dans lesquelles le travail est effectué selon des heures de pointe et creuses, et où l'équipe du matin est toujours plus nombreuse que celle du soir. La Cour constitutionnelle a procédé à une évaluation critique, confrontant l'objectif de la mesure fiscale à son coût, et a conclu que cette interprétation très stricte ne violait pas notre Constitution, notamment le principe d'égalité.

Ce rapport de la Cour des comptes a-t-il eu un impact sur le terrain ? Probablement, car les contrôles ont été considérablement renforcés dans les années qui ont suivi. Bien que la législation n'ait pas été modifiée, l'administration fiscale a adopté l'interprétation la plus restrictive parmi toutes les possibilités, ce qui a souvent placé le gouvernement et les contribuables en désaccord.

Pour diverses entreprises, l'égalisation stricte des équipes successives signifie en pratique qu'elles ne peuvent plus bénéficier de l'avantage fiscal. Il est toutefois important de noter que l'administration fiscale a depuis longtemps adopté cette position stricte et que l'ampleur des équipes a toujours été l'un des premiers points de contrôle lors de l'application de l'exonération. Le législateur est intervenu en adoptant la loi du 12 mai 2024, publiée au Moniteur belge le 29 mai 2024, proposant une alternative selon laquelle les équipes ne doivent pas nécessairement être alignées en termes d'ampleur. Cependant, cela entraîne des coûts. Les entreprises doivent réduire proportionnellement l'exonération si l'ampleur des équipes diffère. Cet assouplissement est considéré comme un régime de transition, limité dans le temps jusqu'au 31 décembre 2026. De plus, il est possible (et implicitement, peutêtre même nécessaire) de l'appliquer rétroactivement à partir du 1er janvier 2021.

La déclaration fiscale pour l'année 2021 peut être modifiée sur initiative de l'entreprise jusqu'au 31 décembre 2024, par le biais d'une réclamation contre sa propre déclaration. À partir de 2025, cette option ne sera plus disponible, bien qu'il soit toujours théoriquement possible que l'administration fiscale modifie la déclaration et réclame le précompte professionnel non versé.

Ces contrôles ont révélé une mauvaise préparation. Les entreprises semblaient souvent incapables de dévoiler la réalité sous-jacente de l'exonération appliquée et se sont retrouvées tenues de rembourser l’ intégral du précompte professionnel non versé. Ce n'était pas tant que la réalité divergeait considérablement du calcul numérique, mais plutôt que les preuves à la base de ce calcul étaient souvent perdues ou non documentées de manière cohérente.

La préparation est donc essentielle. Les entreprises doivent avoir une approche intégrée pour évaluer les conditions fiscales du travail en équipes, en déterminant quelles données et quelles justifications sous-tendent ces conditions, et comment ces justifications sont liées à l'activité opérationnelle. Lors d'un contrôle, il doit être possible de démontrer où et quand les équipes ont été déployées, ainsi que les tâches concrètes qui ont été effectuées et rapportées par l'entreprise. Il est crucial que les entreprises comprennent que l'administration fiscale continuera systématiquement à rejeter l'exonération si, lors du contrôle, elles semblent devoir encore constituer le dossier et ne peuvent fournir que le strict minimum.

www.tuerlinckx.eu

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2024 / 45
FISCALE
PRIME
© Algimantas Tirlikas

DES

CAPTEURS HAPTIQUES DE SEULEMENT 8,4 MM DE DIAMÈTRE

Resense - une joint-venture créée par WIKA Alexander Wiegand, spécialiste des équipements de mesure, et WITTENSTEIN pour façonner le futur marché des capteurs haptiques - introduit sur le marché industriel les plus petits capteurs de force/couple à six axes du monde.

Grâce à la conception inégalée de leur arbre creux et à leurs dimensions compactes, ils confèrent un « sense of touch » aux machines dans les domaines de la technologie médicale, de la robotique et de la micromanipulation.

www.resense.io

CERTIFICATION ISO 3 POUR LES UNITÉS LINÉAIRES CTL

UNIMOTION, officiellement distribué en Belgique par Act in Time, annonce que ses unités linéaires CTL ont reçu les certifications ISO 3 et ISO 5 pour salles blanches. Cette certification confirme que les unités linéaires CTL répondent aux normes strictes et sont donc parfaitement adaptées aux applications utilisées dans les environnements de salles blanches.

L’unité linéaire CTL est une unité avec un moteur linéaire intégré conçue pour une grande précision, une dynamique élevée et un fonctionnement sans jeu. Avec le système de mesure de position intégré, il s’agit d’une solution plug-anddrive prête à l’emploi pour l’utilisateur.

Conçus pour une grande précision et des performances dynamiques, ils ont un design innovant et compact qui a déjà été récompensé par le German Design Award 2022.

Avec la certification ISO 3 et ISO 5, les unités linéaires CTL sont désormais également adaptées à une utilisation dans des environnements où les émissions de particules les plus faibles sont requises. Ceci est particulièrement important dans

des industries telles que la fabrication de semi-conducteurs, les produits pharmaceutiques ou la technologie médicale, où même les plus petites particules peuvent causer des dommages importants aux produits, voire les rendre inutilisables.

Pour plus d'informations, contactez-nous via: sales@actintime.be

www.actintime.be

www.linmotion.nl/fr/

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PRODUITS
driven by motion GUIDAGES
MODULES
ELEMENTS
CALCULS
MODIFICATIONS
LinMotion
LINEAIRES • VIS A BILLES •
LINEAIRES •
POUR MACHINES •
SUR MESURE

Communication fiable

SÉRIE EXW1

SMC PRÉSENTE LE NOUVEAU SYSTÈME SANS FIL INDUSTRIEL, LA

SMC présente le nouveau système sans fil industriel compact de la série EXW1 avec une portée étendue jusqu'à 100 m. De technologie similaire à l'EX600-W actuel, l'EXW1 est plus petit, plus léger et peut être équipé d'une communication série.

SMC a développé ce système sans fil unique en tant que solution éprouvée en réponse aux exigences des usines modernes, où une grande mobilité et liberté de mouvement sont requises. La série EXW1 répond également à l'utilisation croissante de robots et autres équipements où les solutions filaires sont un cauchemar.

La nouvelle série EXW1 apporte des innovations basées sur les commentaires des clients sur l'EX600-W. Par exemple, la vitesse du réseau a été augmentée à 1 Mbps (250 kbps dans le cas de l'EX600-W) et le module connecte jusqu'à 11 768 entrées/11 768 sorties à une seule base. De plus, les dimensions ont été réduites de 86 % et le poids de 83 % par rapport à l'EX600-W. L'EXW1 est un système de signaux d'E/S qui peut être utilisé conjointement avec l'EX600-W, offrant une plus grande flexibilité afin que des vannes et des capteurs IO-Link puissent être ajoutés pour répondre aux différents besoins des applications.

Comme l'EX600-W, l'EXW1 garantit également des communications robustes et sécurisées, mais avec une portée étendue allant jusqu'à 100 m, lui permettant d'être connecté à une large gamme de périphériques d'entrée/sortie situés dans l'usine. Comme son prédécesseur, l'EXW1 transmet également via des ondes radio dans la bande haute fréquence ISM de 2,4 GHz, une bande non commerciale réservée à des fins industrielles, scientifiques et médicales. Il utilise les fonctionnalités de saut de fréquence (FH) et de sélection de canal de fréquence (FCS), qui empêchent les interférences provenant d'autres appareils sans fil, en plus du cryptage des données qui empêche tout accès non autorisé de l'extérieur. Avec la possibilité d'ajouter une antenne externe (IP67), la base/télécommande sans fil peut même être installée dans une armoire métallique ou un panneau/boîtier de commande dans un environnement poussiéreux ou difficile, sans affecter la portée ou les performances de communication.

Parce que l'EXW1 est compact et léger, il est idéal pour le montage sur des moules ou des pièces mobiles de robots et d'AGV. Avec une vitesse de communication, des temps de réponse et un transfert de données améliorés, l'EXW1 est largement applicable dans l'industrie.

L’Industrial Wireless de SMC résout les problèmes associés aux câbles dans les parties mobiles des machines, telles que les bras rotatifs, les tables d'indexation ou dans les bras de robots pour les changements d'outils. Des exemples de problèmes récurrents incluent les dommages lors du débranchement des câbles dans les pièces mobiles, les complications dues au câblage excessif, le manque d'espace et le manque de personnel technique. Les problèmes ci-dessus entraînent non seulement une perte de productivité, mais nécessitent également du temps et des ressources pour installer des câbles de remplacement et restaurer toutes les connexions. Avec SMC Industrial Wireless, vous économisez sur les coûts en utilisant moins de câbles, de connecteurs et d'autres outils tels que des connexions rotatives coûteuses.

Même lorsque plusieurs bases sans fil sont utilisées dans la même zone de communication, comme dans l'automatisation d'une usine, chaque base sans fil peut communiquer efficacement avec les télécommandes auxquelles elle est associée.

www.smc.be

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2024 / 47
PRODUITS

LA BAIE TX COLO DE RITTAL

Rittal élargit son offre d’armoires standardisées de réseaux et serveurs pour les infrastructures IT avec la baie TX Colo. L’acteur mondial dans le domaine de l’habillage électrique et des infrastructures IT répond ainsi à la demande du marché en pleine croissance de la colocation.

La colocation permet à des entreprises de louer des baies complètement équipées ou une salle entière d’un opérateur spécialisé de centres de données pour y intégrer leurs propres équipements informatiques. Ainsi ne sont-elles pas obligées d’héberger tous leurs appareils sur leur propre site. Les fournisseurs de colocation proposent des centres de données ultramodernes qui assurent une gestion sécurisée et efficace de ces appareils. L’infrastructure IT doit toutefois fournir des performances de haut niveau : haute efficacité énergétique, qualité et fiabilité garanties, normalisation internationale, attestation et certification documentées sont désormais la norme. Parallèlement, les composants doivent être compatibles entre eux et rapidement évolutifs.

Avec la nouvelle baie TX Colo, Rittal aide les fournisseurs de colocation à satisfaire rapidement à ces exigences et à la demande en pleine croissance. « Le marché de la colocation se développe à un rythme impressionnant », observe Koen Van Hende, Product Manager IT Solutions chez Rittal. « Cette croissance est tirée par la demande croissante de puissance de calcul, de sécurité et d’évolutivité. Face à la complexité

PARKER LANCE LE CAPTEUR DE PRESSION SCP09 PRODUITS

et à la taille croissantes des infrastructures IT, les entreprises recherchent de plus en plus des solutions flexibles et parées pour l’avenir. » La baie TX Colo a été spécialement conçue pour les grands centres de données. L’utilisation de composants standard garantit des délais de livraison rapides et grâce à la préconfiguration, la solution est immédiatement prête à l’emploi. La conception standardisée assure une grande homogénéité dans le centre de données, où la baie TX Colo peut être couplée à d’autres baies IT de Rittal.

La baie peut être adaptée individuellement grâce à la gamme étendue d’accessoires Rittal et au pas standard de 25 mm dans la construction du châssis. La baie TX Colo intègre des cloisons étanches et intermédiaires pour une circulation d’air optimale. Des découpes dans le toit pourvues de brosses passe-câbles sur toute la profondeur et des goulottes de câbles simplifient le cheminement des câbles.

La poignée Confort VX avec serrure à combinaison offre une sécurité d’accès supplémentaire. La baie possède aussi des portes ventilées qui garantissent une climatisation optimale.

www.rittal.be

Parker Hannifin lance le capteur de pression SCP09, une solution polyvalente et fiable pour applications hydrauliques.

Le capteur SCP09 est conçu pour fournir une mesure de pression exacte et précise dans une grande variété de conditions, de sorte qu'il convient aussi bien aux machines mobiles qu'aux applications hydrauliques industrielles. Scellé hermétiquement sans joint interne, il est très fiable et résistant à la contamination, garantissant des mesures précises dans des environnements difficiles. Le capteur dispose d'une plage de pression comprise entre 10 et 600 bars, et il peut être mis en œuvre dans de nombreuses applications.

Ses dimensions réduites facilitent le montage dans des espaces exigus, pour des conceptions plus compactes. Les options proposées sont nombreuses, notamment une variété de filetages et de connecteurs, pour une intégration facile dans les dans les systèmes et processus de production existants. Le SCP09 est également hautement compatible avec différents fluides et gaz, ce qui permet une utilisation universelle et une manipulation facile. Sa haute compatibilité avec les fluides permet de réduire les temps d'arrêt et d'allonger la durée de vie. Le capteur est conçu pour offrir une stabilité à long terme et une faible dérive, et son brochage est adapté aux OEM grâce à des interfaces électriques et des raccords de procédés courants.

https://ph.parker.com/fr/fr/pressure-sensor-scp09-sensocontrol

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Les membres d'InduMotion ont visité ArcelorMittal (anciennement SIDMAR) à Gand le mercredi 5 juin. Les invités ont pu découvrir comment l'entreprise fabrique de l'acier de haute qualité dans d'immenses hauts fourneaux à partir de charbon et de minerai de fer. Il a été récemment annoncé que le gouvernement flamand augmenterait son aide aux investissements de 350 à 600 millions d'euros en faveur d'ArcelorMittal Gent. L'investissement servira à « décarboner » l'aciérie. Rendre les hauts fourneaux d'ArcelorMittal Gand neutres en CO2 est essentiel pour la conversion du site industriel vers une production neutre en carbone d'ici 2050. En outre, le gouvernement fédéral promet à ArcelorMittal 10 ans d'énergie verte pour le site de Gand. La direction de l'aciérie étudie actuellement la possibilité de construire deux hauts fourneaux électriques d'une capacité de 400 mégawatts. (www.indumotion.be) Siemens Smart Infrastructure lance Electrification X. Electrification X, une offre SaaS de l'internet des objets (IoT) hautement évolutive, permettra de transformer l'infrastructure d'électrification. Electrification X est le dernier portefeuille SaaS et IoT de Siemens Xcelerator. Building X, la plateforme de construction évolutive et numérique, a été la première offre présentée en 2022 dans le cadre de Siemens Xcelerator. Ensuite, Gridscale X, le logiciel de gestion de réseau avancé de Siemens, a été annoncé en février 2024. Electrification X complète désormais le trio, renforçant ainsi l'engagement de Siemens pour une technologie innovante dans le secteur de l'électrification. Electrification X est conçu pour gérer, optimiser et automatiser l'infrastructure d'électrification lourdement mise à l’épreuve des clients commerciaux, industriels et publics, en améliorant l'efficacité et la performance tout en réduisant les coûts et les émissions de CO2. Au moment du lancement, l'offre Electrification X comprend les applications suivantes : Load Management, Network Fault Management, Asset Management, Sustainability Energy Management et OT Companion. (www.siemens.be) Kabelwerken Eupen a reçu le prix « Équipe technique de l'année » de la BEMAS. Lors du Maintenance Forum fin avril, l'association belge de maintenance BEMAS a décerné le prix annuel de l'équipe technique de l'année en Wallonie à Kabelwerken Eupen. Les sites de production de cette entreprise, situés au bord de la Vesdre et de la Helle, ont été durement touchés par les inondations de 2021. Cependant, grâce aux efforts exceptionnels de son propre personnel, l'entreprise a pu redémarrer en un temps record, ce qui, selon le jury, témoigne d'une résilience exceptionnelle. (www.bemas.org) Le fournisseur international de pièces détachées TVH a été désigné comme service de réparation agréé pour les produits Bosch Rexroth HMI. La multinationale allemande spécialisée dans les technologies d'entraînement et de contrôle confie désormais sa propre gamme de pièces HMI pour la réparation et la remise à neuf au département électronique de THV à Waregem. (www.boschrexroth.com) Le ministre flamande de l'Économie, de l'Innovation et du Travail, Jo Brouns, a signé un nouveau contrat de gestion avec VITO. La signature a été accompagnée d'une visite au VITO à Mol dans le cadre pleinement opérationnel de LignoValue et Pillar II, la première et unique ligne pilote de bio-aromatiques à base de lignine en Europe. L'accord définit clairement les lignes directrices de VITO pour les années à venir. Le gouvernement flamand accorde une subvention de base annuelle de 63 millions d'euros, soit une augmentation de 8 millions par rapport au précédent contrat de gestion. En outre, elle investira 10 millions d’euros dans le nouveau bâtiment phare du laboratoire terrestre en 2024. Et le gouvernement flamand investit cette année 6 millions d’euros supplémentaires dans des lignes pilotes et des laboratoires vivants. LignoValue et Pillar II sont de bons exemples de lignes pilotes dans lesquelles VITO - co-initiateur de Biorizon - prend la tête au niveau européen. Là où le pétrole fossile semble désormais indispensable dans certains procédés de production, VITO part de la lignine. La lignine représente une alternative précieuse pour la production de composés aromatiques, remplaçant les éléments de base chimiques à base de pétrole actuellement utilisés. (www.vito.be) Radwell International, le fournisseur d'équipements de contrôle électrique et électronique industriels neufs et d'occasion, étend ses activités en Belgique. Radwell s'est lancé en Belgique en septembre 2022 avec l'acquisition du spécialiste de la réparation industrielle K+S European Services et prévoit désormais une nouvelle expansion à Saint-Trond, créant jusqu'à dix emplois pour les ingénieurs électroniciens et le personnel technique du service client. Basée aux États-Unis et comptant plus de 2 000 employés répartis sur quatre-vingts sites dans le monde, la société est un distributeur agréé de plus de 350 fabricants, spécialisé dans les pièces de rechange difficiles à trouver pour les solutions de réparation. Suite à de récentes acquisitions, Radwell stocke désormais plus de 250 000 pièces de rechange nouvelles et anciennes sur ses sites européens en Belgique, en Allemagne, en République tchèque, en Pologne et au Royaume-Uni. (www.radwell.com) Le spécialiste des robots KUKA possède un nouveau bâtiment d'entreprise dans le Limbourg, Koolmeesstraat 7-9 à Houthalen. L’usine du futur nécessite mobilité et flexibilité. Les lignes de production statiques cèdent la place à la prochaine génération de robots : les unités robotisées intelligentes et mobiles prennent de plus en plus le devant de la scène. Dans le nouveau bâtiment ultramoderne de KUKA, les clients peuvent se familiariser avec les dernières technologies et innovations dans le monde de l'automatisation. « Entrez dans notre monde orange et découvrez nos impressionnantes technologies avancées et nos produits innovants. Découvrez comment nous soutenons et contribuons à transformer l’industrie. Des systèmes d'automatisation révolutionnaires aux solutions révolutionnaires : chez KUKA, nous montrons comment les entreprises peuvent rester compétitives », déclare fièrement le fabricant de robots. (www.kuka.be)

AUTOMATION MAGAZINE MARS 2024 / 49 TECHTELEX

MESURER, C'EST SAVOIR ET FAIRE LE BON CHOIX !

Les capteurs de mesure ont tous une chose en commun : ils servent à mesurer quelque chose. De plus, il existe de nombreuses variations : en termes d'application, de grandeur mesurée et de technologie utilisée, mais aussi en termes de précision, de temps de réponse, de durabilité, de nature analogique ou numérique, etc. Choisir le bon capteur est donc une tâche complexe. Il est préférable de demander l'avis d'un expert en fonction de vos besoins - après tout, se fier uniquement à Google peut avoir de graves conséquences.

Tout commence par l'application pour laquelle le capteur sera utilisé et, par conséquent, le type de grandeur à mesurer. Qu’il s’agisse de température, de pression, d’humidité, d’intensité lumineuse ou de vitesse de l’air : chaque grandeur nécessite un capteur spécifique. De plus, il existe parfois différentes unités de mesure pour certaines grandeurs (comme le bar et le pascal pour la pression) et différentes techniques de mesure. Il est donc crucial de comprendre les exigences de l’application puis de choisir le capteur qui leur convient le mieux. Les conseils d'une personne connaissant l'application et les processus métiers concernés sont souhaitables, d'autant plus que la technologie des capteurs de mesure ne s'arrête pas.

De plus, la précision du capteur est également essentielle. Pour les applications en métallurgie, où la température peut dépasser mille °C, elle n'atteint pas quelques degrés, pour les applications critiques dans les laboratoires pharmaceutiques ou dans un contexte médical - par exemple en FIV - 0,05 °C peut faire toute la différence. Des mesures très précises y sont donc cruciales, principalement pour le bon déroulement des processus, mais aussi en termes de sécurité, de conformité légale et de responsabilité.

Un autre facteur important est le temps de réponse du capteur. Dans les situations où des mesures rapides sont requises, telles que le contrôle de processus ou les environnements dynamiques, un capteur avec un temps de réponse rapide est nécessaire pour fournir des données en temps réel. Dans d’autres applications, comme la surveillance du climat, un temps de réponse plus lent est acceptable. À ce propos, il est également important de voir quelles interfaces sont disponibles pour le capteur. De plus en plus, tout est connecté via l'IoT, il est donc important de disposer de connexions sans fil telles que le WiFi. Cela permet de rendre les données de mesure disponibles dans le cloud à des coûts informatiques limités, d'où elles peuvent être transmises à d'autres outils via API ( interface de programmation d'application).

La fiabilité et la durabilité jouent également un rôle majeur dans le choix d'un capteur de mesure. Un capteur doit être capable de fonctionner dans diverses conditions

environnementales, allant des températures extrêmes à l'humidité et à la pression. De plus, les capteurs doivent être suffisamment robustes pour résister à une utilisation à long terme sans affecter la précision des mesures. Un étalonnage régulier des capteurs de mesure est donc recommandé pour vérifier la précision du capteur. La possibilité d'ajuster les capteurs pendant l'étalonnage peut également prolonger la durée de vie du capteur.

Une dernière considération est bien sûr le prix. Il est utile de faire une analyse coûts-avantages. Même s'il peut être tentant de choisir l'option la moins chère, tenez compte du coût total sur la durée de vie du capteur, y compris l'étalonnage, la maintenance et les éventuelles réparations.

Conclusion? Le choix d'un capteur de mesure est une décision importante qui affecte la qualité, la précision et le bon fonctionnement de vos processus industriels critiques, et constitue un processus complexe qui nécessite une analyse approfondie des exigences, des spécifications de performances et des coûts en fonction de vos besoins. Alors faites-vous conseiller par un expert !

www.testo.be

Jeroen Van Der Kelen est directeur général de Testo Belgique.

La société allemande Testo est le leader mondial des solutions et technologies de mesure innovantes et de haute précision pour le CVC/R, l'alimentation, la pharmacie et l'industrie. Les produits, solutions et services de Testo permettent d'économiser du temps et des ressources et d'améliorer la qualité des biens, contribuant ainsi à la protection de notre santé et de l'environnement. Testo compte aujourd'hui 37 filiales et 3.500 collaborateurs dans 25 pays à travers le monde, dont la Belgique est le pays le plus important après l'Allemagne, tant en termes de chiffre d'affaires que d'innovation.

50 SPEAKERS’ CORNER POUR LES EXPERTS EN TECHNIQUE. CONCLUSION
Mechanics Motion Control ATB Automation

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