tendances de consommation Les locavores... p8
commerce alimentaire La fin du déclin p17
défibrillateurs dans l’entreprise Pour sauver des vies... p21
maine éco LE MAGAZINE ÉCONOMIQUE DE LA CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DU MANS ET DE LA SARTHE
métallurgie
la mutation est en marche N°160 JANVIER 2012
édito
Bernard Warain, président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mans et de la Sarthe president@lemans.cci.fr
N° 160 - JANVIER 2012 MAGAZINE BIMESTRIEL ÉDITÉ PAR LA CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DU MANS ET DE LA SARTHE 1 bd René Levasseur, BP 22385 72002 Le Mans cedex 1 Tél. 02 43 21 00 00 Fax 02 43 21 00 50 www.lemans.sarthe.cci.fr
Directeur de la publication : Bernard Warain Rédactrice en chef : Maryse Gauthier Rédactrice en chef adjointe : Karine Méteyer Ont collaboré à ce numéro : Anne-Marie d'Argentré Emmanuel Chevreul étienne Bouton Photos : Ad’Hoc Photographie CCI - Droits réservés pour “La vie des entreprises” Couverture : Ad’Hoc Photographie - NTN
"2012, et alors…" Je ne sais pas pour vous mais nous avons l’impression que la terre va s’arrêter de tourner, que le ciel va nous tomber sur la tête, que nous sommes à la veille de catastrophes… Mais, bon sang ! Arrêtez d’être aussi pessimistes, regardez la vie devant vous, regardez l'avenir, regardez où nous vivons, la chance de vivre en France, d’être soigné par une très bonne médecine, de pouvoir se nourrir chaque jour et aussi 90 % d’entre nous avons du travail… Moi, ce qui me gêne dans cette année 2012, c’est l’incertitude… politique, emploi et sécurité. Mais, savez-vous aussi que dans chaque "crise", il y a son renouveau. Arrêtons de se laisser vivre et d’attendre tout des autres. Baisse de chiffre d’affaires : je cherche des idées nouvelles, plein de solutions à cela.
Regarder autour de soi, sortir de chez soi, voir ailleurs, aller dans des salons professionnels, chercher à exporter, aller "sur la toile", se remettre en question, changer votre bureau de place, donner un coup de peinture, vider de vieilles affaires, ne pas se croire indispensable, faire un petit week-end, etc. Voyez, ce n’est pas du tout un édito de président de CCI pour les entreprises, mais sans vous et votre optimisme, votre affaire ne peut pas refléter la santé si vous-même n’êtes pas en "volonté de faire" et de bien faire. Bonne année 2012 à tous. Bien amicalement,
Maquette : Okaparka Mise en page - Gravure : Atmosphère Communication Publicité : Maine Éditions, Pascal Tauvel - Tél. 06 08 16 69 79 Fax 02 43 87 00 91 Impression : Auffret Plessix Tirage : 16 300 exemplaires ISSN : 1269-6633
maine éco janvier 2012 1
sommaire 4
Focus
8
Actualité
Commerce alimentaire L'essor des locavores
10 La vie des entreprises 14 Actualité
8
Tendances de consommation : les locavores
économie sociale et solidaire Des entreprises et des hommes
17 Commerce
Commerce alimentaire spécialisé La fin du déclin ?
19 Industrie
14
Les entreprises de l'économie sociale et solidaire
Emballage alimentaire Ligépack, une plateforme régionale d'innovation créée en Sarthe
21 Entreprise
La charte du cœur Les entreprises s'engagent pour sauver des vies
22 Juridique
Baux commerciaux Qui prend en charge les travaux d'accessibilité ?
24 DOSSIER
Métallurgie La mutation est en marche
30 International
22
Qui prend en charge les travaux d'accessibilité ?
Accompagnement des entreprises à l’étranger CCI International Pays de la Loire fête ses dix ans
33 Conjoncture
Enquête mensuelle de conjoncture dans l'industrie Consommation des ménages en GMS
34 D’une communauté de communes… à l’autre
Le Pays Calaisien Du nouveau sur le plateau
39 Formation
Alternance Ce que change la loi Cherpion
40 Lu pour vous
34
42 Maine Découvertes Du nouveau au Pays Calaisien
2 maine éco janvier 2012
Les momies égyptiennes du musée de Tessé Souvenirs d’outre-tombe
44 Opportunités d’affaires
Annonces commerciales Annonces industrielles
agenda DOSSIER
30 janvier
Conférence sur "Les achats en low cost country, précautions à prendre et pièges à éviter" CCI Contact : Sarthe international au 02 43 21 00 24
31 janvier - 1er et 2 février
Préventica, salon sur les risques et la qualité de vie au travail Bordeaux www.preventica.com
1er - 2 février
Salon des entrepreneurs Paris, Palais des congrès www.salondesentrepreneurs.com
2 février
métallurgie
La mutation est en marche Pourvoyant plus d’un million et demi d’emplois à travers une très large palette de métiers, la métallurgie française est, depuis quelques années, en pleine mutation. Visant l’excellence, les entreprises de ce secteur développent des produits dont le degré de technicité est en constante progression, tout en améliorant sans cesse les conditions de travail de leurs salariés. Contraintes d’être en alerte permanente pour répondre aux besoins d’un marché toujours plus imprévisible et de faire face à une concurrence internationale effrénée, elles ont remarquablement su s’adapter à la nouvelle donne et fait preuve d’une réelle réactivité qui leur permet de repartir sur de bonnes bases après la crise de 2008/2009. Pourtant bien des clichés et des interrogations demeurent…
Remise des trophées aux entreprises ayant suivi Dinamic et présentation des nouveautés du programme CCI Contact : CCI - Katy Rondeau au 02 43 21 00 37
3 février
11 h - 12 h 30 : Atelier Gesico (intelligence économique) avec une présentation de l'agrégateur de données Corporama CCI Contact : CCI - Christelle Bodet au 02 43 21 00 35
7 février
16 h : Réunion label "Origine France garantie" CCI
28 février
9 h - 11 h : Atelier sur les nouveaux exportateurs CCI Contact : CCI - Myriam Reuzé au 02 43 21 00 12
6 mars
8 h 30 - 10 h 30 : "Les matinales découvertes" sur l'amélioration de l'ergonomie d'un site web CCI Contact : Manuella Lechat au 02 43 21 00 01
19-25 mars
Semaine de l'industrie
20 mars
Formation d'une journée sur les techniques bancaires à l'international CCI Contact : CCI - Myriam Reuzé au 02 43 21 00 12
20 mars
8 h 30 - 10 h 30 : "Les matinales découvertes" sur la e-réputation CCI Contact : Manuella Lechat au 02 43 21 00 01
20-22 mars
Salon de l'industrie et de la sous-traitance du Grand Ouest www.industrie-nantes.com
27-28 mars
Contact : CCI - Karine Cerutti au 02 43 21 00 56
Innovac, le salon des porteurs de projets innovants Reims
7 février
www.innovact.com
8 h 30 - 10 h 30 : "Les matinales découvertes" sur la création d'un blog d'entreprise CCI
5 avril
Contact : Manuella Lechat au 02 43 21 00 01
9 h - 11 h : Matinale juridique/ international sur les contrats de distribution et d'agent commercial CCI
9 février
Contact : CCI - Myriam Reuzé au 02 43 21 00 12
Réunion club Espace entreprendre 72 CCI Contact : CCI - Richard Otjacques au 02 43 21 00 34
21 février
8 h 30 - 10 h 30 : "Les matinales découvertes" sur les usages du web 2.0 pour votre entreprise CCI Contact : Manuella Lechat au 02 43 21 00 01 maine éco janvier 2012 3
[focus]
[Concours Vise plus haut]
Avant le 29 février 2012
Jérôme Bonaldi parrain de la 9e édition
Versez votre taxe d'apprentissage à la CCI En 2011, près de 13 000 entreprises des Pays de la Loire ont fait confiance à leur CCI pour traiter leur taxe d’apprentissage. Elles ont ainsi bénéficié d’un accompagnement personnalisé et d’une expertise avérée : un service efficace et simple avec une seule déclaration, une seule attestation de règlement et une assistance technique permanente des conseillers CCI.
"Ce concours est une belle aventure humaine qui donne envie aux jeunes d'apprendre en étant le moins académique possible", s'enthousiasme Jérôme Bonaldi parrain pour la deuxième fois du concours de culture générale "Vise plus haut" proposé par la Chambre de commerce et d'industrie aux apprentis. L'objectif est d'enrichir leurs connaissances de façon ludique et conviviale, mais aussi de développer leur esprit d'analyse et de réflexion. Cette année, six centres de formation d'apprentis de la Sarthe et un du Maine-et-Loire participent, soit 23 équipes de jeunes en CAP, bac pro, BP et BTS inscrites. Ces équipes constituées de cinq jeunes volontaires sont encadrées par l’un de leurs formateurs et un "coach" bénévole issu du monde professionnel.
Ensemble, ils découvrent les sujets du concours sur une encyclopédie multimédia et échangent sur des sujets d’actualité. Au programme cette année : les grands inventeurs, les institutions françaises, l'Union européenne, les personnages de la révolution française, les grands écrivains et les expressions françaises. Pour valider les connaissances et marquer des points, deux quiz intermédiaires sont organisés avant la grande finale de mai 2012. La Région des Pays de la Loire, le Conseil général, le Crédit Agricole de l'Anjou et du Maine, la Fnac, le Rotary club du Mans, Doucet et Micro Application restent les fidèles partenaires de "Vise plus haut" et permettront d'offrir l'équivalent de 1 700 € de prix aux participants.
La CCI s’engage aussi à respecter les souhaits de l'entreprise selon le cadre législatif et lui adresse la liste des établissements d’enseignement bénéficiaires et le reçu libératoire avec les sommes calculées pour chaque école. Ces éléments seront accessibles sur le site Internet ainsi que sur le courrier d’information à destination du CFA ou de la section d’apprentissage pour répondre à la nouvelle réglementation. Par ailleurs, la CCI garantit une répartition des fonds non affectés de la taxe au profit des formations les mieux adaptées
[Les Entrepreneuriales]
Pour apprendre à créer son entreprise Le programme "les Entrepreneuriales" est un dispositif de sensibilisation des étudiants à la création d'entreprise et d'activités. 232 étudiants des cinq campus universitaires ligériens ont postulé au programme de la promotion 2012. Huit équipes sarthoises de 2 à 4 étudiants (à partir de bac + 2) se lancent. Leur originalité : elles sont pluridisciplinaires et décloisonnent ainsi les filières universitaires et les grandes écoles. Sur le campus du Mans, participent l'Ismans, l'Ensim, l'EGC, l'Isialm, et l'université du Maine. Sur une durée d'environ cinq mois, le programme - gratuit - est composé de 14 soirées de formation pratique avec des experts et des professionnels
4 maine éco janvier 2012
au développement des entreprises de la région. Les CCI ligériennes font le choix d’investir sur les hommes
(étude de marché, stratégie, business plan…), un accompagnement mensuel par un chef d'entreprise et un coach conseiller à la création de la CCI. L'équipe confronte son nouveau concept d'activité sur le terrain et élabore son projet d'entreprise au plus près de la réalité économique et financière. Six prix régionaux allant de 500 à 1 000 € seront attribués par les partenaires, chefs d'entreprise et enseignants impliqués dans le dispositif. Par ce programme d'entraînement terrain, les étudiants démystifient l'acte d'entreprendre et franchiront un jour, peut-être, le pas de la création d'entreprise.
et leurs qualifications (chaque année
Plus d'information : www.les-entrepreneuriales.fr
Plus d'information : www.lemans.sarthe.cci.fr
30 000 apprentis sont formés en Pays de la Loire et des milliers de jeunes sont engagés dans des cursus de formation les menant à tous les niveaux). À travers ce service, vous participez concrètement au développement des entreprises du territoire grâce à une répartition optimisée de cette taxe.
[Trophée des UCA]
11-12 mai
Dépôt des dossiers avant le 10 février 2012
2e édition "Ici les boîtes bougent"
Pour la 3e année consécutive, la CCI reconduit son Trophée des UCA dont l'objectif est de valoriser les associations de commerçants et artisans du département et de faire reconnaître le travail mené par les membres de leur bureau. Les UCA qui souhaitent participer à ce dispositif doivent remplir un dossier avant le 10 février 2012, dans lequel elles devront fournir des informations sur le fonctionnement de l'association (composition, budget,
communication interne…), des renseignements sur les actions de défense ou de représentation, un descriptif des actions commerciales 2011 et les projets d'animations pour 2012. En mars 2011, le trophée a été remis officiellement à 18 UCA participantes, en présence des élus locaux des communes concernées. La cérémonie de remise des Trophées des UCA, millésime 2011-2012 aura lieu début avril. Contact CCI : Christelle Verrier au 02 43 21 00 25
[Une distinction pour Catherine Charpentier]
Le prix "Madame commerce de France 2011" Catherine Charpentier, élue à la CCI depuis six ans et présidente de la commission Commerces, services et tourisme, a reçu des mains de Frédéric Lefebvre, secrétaire d'État chargé du Commerce, de l'artisanat, des PME et du tourisme, le prix "Madame commerce de France 2011". Une cérémonie organisée par le Cefec (Conseil européen femmes entreprises et commerce) qui récompense une femme du monde du commerce au regard de son parcours professionnel et de son engagement dans la vie économique. Depuis 15 ans, Catherine Charpentier vend de la lingerie sur les marchés sarthois. Son engagement pour la profession l'a tout naturellement amenée à la présidence du syndicat des commerçants non sédentaires de la Sarthe en 2008.
En faisant de la place de la République du Mans, le lieu de rencontres et d'échanges des chefs d'entreprises sarthoises et du grand public, le Medef Sarthe a, lors de sa première manifestation "Ici, les boîtes bougent !" en mai 2011, réussi à créer une véritable dynamique autour de cet événement printanier des entreprises. C'est pourquoi il lance la deuxième édition les 11 et 12 mai 2012 de nouveau sur la place de la République au Mans. Cette manifestation, dont l'objectif est de promouvoir les entreprises sarthoises,
[Salon du stage]
rassemblera de nombreux acteurs locaux
Bilan très satisfaisant pour la 6e édition
qui auront à cœur de montrer leur savoir-
Le Salon du stage rencontre toujours plus de succès. Organisé en octobre dernier par la Société Générale, la CCI, le Medef, l'université du Maine et la Maison de l'emploi et de la formation, le salon a accueilli dans la halle des sports de l'université, 1 300 étudiants sarthois et de départements limitrophes. Une cinquantaine d'entreprises à la recherche de stagiaires ont pu récolter 2 000 curriculum
vitae et réaliser autant d'entretiens en face à face. 52 % des entreprises sont satisfaites, voire même 46 % très satisfaites du salon et souhaitent à 96 % participer à une prochaine édition, d'autant plus que les profils des visiteurs correspondaient à leurs attentes pour 96 %. De leur côté, les étudiants sont également à 85 % satisfaits et très satisfaits.
faire et le dynamisme de notre territoire. 65 stands seront dédiés aux entreprises, des jobs dating seront organisés ainsi que des tables rondes. Ces deux journées seront aussi animées par des temps forts comme un tremplin musical, un concert et des dédicaces d'auteurs sarthois. Vous pouvez encore devenir partenaire et participer à cette manifestation. Plus d'information : www.icilesboitesbougent.com
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[focus] [Label "Origine France garantie"]
EGC du Maine
Une réunion pour informer les PMI
La vingtième promotion de diplômés
Lancée en mai 2011, la marque "Origine France garantie" peut être obtenue par toute entreprise produisant en France. Le principe retenu est simple : 50 % à minima de la valeur ajoutée est française et le produit prend ses caractéristiques essentielles en France. Sont pris en compte les produits industriels, mais aussi les produits naturels ou les produits transformés. Pour donner suite au lancement d'Origine France garantie,
la CCI du Mans organise le 7 février à 16 h dans ses locaux, une réunion destinée à informer les entreprises régionales sur l'intérêt d'obtenir ce label. L'association d'entreprises Pro France et Bureau Véritas, organisme de certification, interviendront pour présenter le cahier des charges et la procédure d'attribution de la marque "Origine France garantie". Ils répondront aux questions des entreprises qui souhaitent constituer un dossier de demande de labellisation. Des entreprises engagées dans cette démarche d'acquisition du label apporteront également leur témoignage. Contact CCI : Karine Cerutti au 02 43 21 00 56.
Le 21 octobre dernier dans les locaux de la CCI, l’École de gestion et de commerce du Maine célébrait la remise de diplômes de sa vingtième promotion. Pour cette année, Yves Bouttier, PDG de Conty, avait été choisi comme parrain, mais aussi Jacques Charbonnel, expert comptable intervenant à l’école depuis sa création, parrain d’honneur, plébiscité par les étudiants. En termes d’effectifs, cette promotion 2011 est la plus importante que l’EGC ait connue en 22 ans : 42 étudiants dont 38 diplômés. Véritable école généraliste, axée sur la polyvalence, l'EGC essaie de donner le goût d'entreprendre et compte déjà plus de 550 anciens. Pour la première fois depuis la rentrée 2011, le cap des 120 étudiants/apprentis a été passé. Et en 2012, l’école aura l’honneur de sortir sa première promotion d’apprentis. Ils seront 44 apprentis et étudiants à tenter d’obtenir le titre de l’EGC de niveau bac + 3.
[Groupe Escra-Iscam]
Une marraine pour la 40e promotion
En 2011, pour la première fois dans l'histoire de l'école, c'est une marraine, Marie-Christine Caubet, présidente du directoire du groupe
6 maine éco janvier 2012
Volkswagen France, qui a remis les diplômes aux étudiants de la 40e promotion Escra (École supérieure du commerce des réseaux
de l'automobile, titre de niveau 3) et de la 35e promotion Epcra (titre de niveau 4). Depuis 40 ans, le groupe Escra-Iscam forme des professionnels pour tous les secteurs de la distribution automobile (constructeurs/ importateurs, équipementiers, réseaux automobiles, grossistes distributeurs et distributeurs spécialisés). Fort de plus de 3 000 anciens élèves, aujourd'hui collaborateurs, cadres et dirigeants exerçant en France et en Europe, l'école de la CCI est un véritable relais pour la profession dans ses besoins en nouveaux collaborateurs et en perfectionnement de ses salariés. Les enseignements dispensés incluant des cours généraux et appliqués, des interventions de professionnels, des conférences thématiques ainsi que des périodes de réalisations en entreprises, permettent un placement à plus de 90 % dans les neuf mois. Pour l'année 2011, le taux de réussite pour l'Escra est de 80 % et de 83 % pour l'Epcra.
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maine éco janvier 2012 7
actualité
Commerce alimentaire
L’essor des locavores Consommer des aliments de saison fabriqués à côté de chez soi, tel est le credo des locavores. Le commerce de proximité et la grande distribution s’intéressent de plus en plus à cette nouvelle catégorie de consommateurs, attentifs à la préservation des richesses du terroir.
Made in USA Né officiellement à San Francisco, le locavorisme prône de consommer prioritairement des aliments produits dans un rayon de 100 miles (160 km) autour de chez soi. En France, un opérateur comme Le petit producteur est un relais très actif de la communauté locavore. 8 maine éco janvier 2012
P
our Julie, acheter des tomates en plein hiver, c’est une hérésie. Cette locavore convaincue installée près d’Écommoy ne jure que par les produits locaux de saison. Oui au potimarron cultivé sur son terrain par le maraîcher du coin, non à la tomate sous serre transbahutée en camion depuis le Maroc. "Acheter local, c’est bon pour ma santé, pour la préservation de l’environnement et pour le maintien de l’emploi", justifie Julie. Cette mère de famille de quatre enfants s’est d’ailleurs inscrite dans une Amap (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne). Chaque semaine, elle va chercher son panier de produits locaux, principalement constitué de fruits et légumes. Julie s’y retrouve en termes de fraîcheur, et l’agriculteur en termes de revenus. Ce dernier est certain de ne pas produire à perte, et peut même s’offrir le luxe de remettre au goût du jour des variétés méconnues. Un phénomène qui prend de l’ampleur en Sarthe, où l’on dénombre aujourd’hui près d’une quinzaine d’Amap réparties dans tout le département. À noter que le locavorisme ne se réduit pas au label biologique, mais se détermine par rapport au caractère local de la production. Un produit bio qui a parcouru des milliers de kilomètres ne correspond pas aux attentes du consommateur locavore.
Isabelle Senand, directrice d’études chez Xerfi.
Un mouvement diffus Tournés vers une consommation locale voire ultra locale, les locavores sont en plein essor en France. Pourtant, il est difficile d’estimer leur nombre précis, et d’avoir une juste évaluation des volumes consommés, qu’il s’agisse de fruits, de légumes, de viande, d’œufs ou de produits laitiers. "On dispose de très peu de chiffres" reconnaît Isabelle Senand, qui a réalisé pour le cabinet Xerfi une étude documentaire sur le marché des produits régionaux. "Par définition, les produits locavores sont des produits de saison que l’on peut trouver dans un rayon d’une centaine de kilomètres autour de chez soi. Les volumes ne sont pas très importants, car ils sont limités par les questions d’approvisionnement. Nous manquons de recul, mais on sait que le phénomène est en train d’émerger et qu’il y a une forte demande des jeunes générations". Un phénomène sociologique qui n’a pas échappé aux leaders de la grande distribution. Certaines enseignes, comme Intermarché ou Système U, font depuis longtemps la part belle aux producteurs locaux au sein de leurs rayons. Chez d’autres, la création de gammes spécialisées est plus récente. "Ce qui change, c’est que les produits locavores sont désormais clairement mis en avant par la grande distribution" pointe Isabelle Senand. Pour offrir encore plus de transparence à leurs clients, certaines marques ont fait le choix de l’ultra personnalisation. Chez Lesieur par exemple, la photo et le nom de l’un des 500 partenaires agriculteurs figurent directement sur le packaging des bouteilles d’huile Fleur de Colza. De façon plus générique, des étiquetages spécifiques comme "Le lait d’ici", "Je mange local" ou "En
Chef-boucher chez Les éleveurs régionaux au Mans, Jean-Luc Hunault garantit l’origine de la viande de bœuf proposée aux clients du magasin.
direct du producteur" indiquent que le produit vendu en grande surface est bien d’origine locale. Le client sait ainsi avec précision d’où viennent les aliments dont il emplit son caddie.
Le circuit court a la cote Outre leur présence accrue dans les linéaires des GMS, les produits locavores ont également leur place au sein des commerces de proximité. "Cette tendance se développe au sein du commerce de détail et chez les grossistes. Pour les pommes par exemple, la région de production apparaît de plus en plus clairement, car le locavorisme correspond à une recherche de produits qualitatifs et typiques". Une demande d’authenticité à laquelle les circuits de vente directe répondent parfaitement. Dans la Sarthe, de nombreux exploitants agricoles se
actualité
interview
François Giniès directeur du centre E.Leclerc Médicis (Allonnes) sont organisés pour vendre depuis leur exploitation lait, fromage, viande ou légumes. À Chahaignes, la ferme de la Malvoyère, spécialisée dans les volailles de terroir, s’adresse aussi bien aux particuliers qu’aux professionnels tels que bouchers et volaillers. À l’heure de la mondialisation, perçue comme une menace, le circuit court a la cote. "En période de crise, on observe une tendance au repli. Pour certains, ce type de consommation est même une forme de patriotisme économique", relève Isabelle Senand. À condition que le prix ne soit pas un obstacle, car le locavore n’est pas forcément prêt à dépenser plus. Gérant de la SARL mancelle Les éleveurs régionaux, qui propose des produits de boucherie (ainsi que des produits laitiers bio issus de la ferme de la Fontaine à Spay), Régis Froger s’en rend compte quotidiennement. "Le consommateur vient chez nous pour acheter des produits régionaux, mais à condition qu’il y ait un bon rapport qualité-prix". Attentif à ce qu’il met dans son assiette, le locavore garde aussi l’œil sur son porte-monnaie. Une donnée que les professionnels du commerce alimentaire doivent avoir à l’esprit s’ils veulent séduire cette clientèle exigeante et bien informée. ◗◗ Anne-Marie d’Argentré
François Giniès compte élargir en 2012 l’offre de produits locaux au sein du centre E.Leclerc d’Allonnes.
Les centres Leclerc viennent de diffuser la campagne "Les alliances locales", qui met en avant la collaboration entre l’enseigne et des producteurs locaux. Ces alliances existent-elles dans la Sarthe ? Nous avions déjà mis en place il y a trois ans les Terroirs Médicis, qui regroupent 16 producteurs locaux de la Sarthe proposant 240 références en charcuterie, viande, fromage, fruits et légumes. Ils seront désormais identifiés par cette nouvelle bannière, afin d’harmoniser la communication. Nous allons accueillir une quinzaine de nouveaux producteurs en 2012, ce qui fera une trentaine de producteurs en tout. S’approvisionner auprès d’un producteur local, n’est-ce pas plus compliqué en termes de garantie sur les volumes et la livraison régulière des produits ? Non, car tous ont une capacité de production suffisante par rapport aux volumes qu’ils doivent passer. Si exceptionnellement il y avait une rupture, les consommateurs le comprendraient car ce sont des produits
du terroir, pas des produits industriels. Les produits sont livrés directement par le producteur, et présentent toutes les garanties en termes de traçabilité, de sécurité et de respect des normes d’hygiène. Comment les clients peuvent-il repérer ces produits 100 % production locale ? L’identification se fait tout de suite car il y a une PLV spécifique, avec bannières et macarons. Les producteurs ont également la possibilité de faire des animations en magasin pour faire découvrir leurs produits. Cette consommation locavore est-elle importante ou reste-t-elle marginale à l’échelle de votre magasin ? Le produit local est significatif, mais il représente une petite emprise de chiffre d’affaires car les volumes sont peu importants. On a fait 270 000 articles producteurs locaux sur l’année, nous ne sommes pas dans le même raisonnement qu’un produit de marque de grande consommation. maine éco janvier 2012 9
la vie des entreprises Christ
Rapprochement avec la société Reitzel Installée à Connerré et spécialisée dans les cornichons, condiments et plats cuisinés, la société Charles Christ a été rachetée par Reitzel France, un acteur majeur sur le marché du condiment. Sans successeur familial, son dirigeant Gérald Christ a contacté Pierre Darmon, directeur général de Reitzel France. Il reste président de la société Christ créée en 1929 par son grand-père et devient actionnaire de la société Reitzel. Les deux sites de Connerré restent en place (130 salariés) ainsi que celui de Reitzel à Bourré dans le Loir-et-Cher (50 personnes). Ce rapprochement ouvre de nouvelles perspectives pour Reitzel notamment sur le marché des plats cuisinés, une des spécialités de l'entreprise sarthoise. Reitzel France appartient au groupe international Reitzel, spécialiste des condiments, basé à Aigle en Suisse. Son activité représente 28 % du chiffre d'affaires du groupe avec 24 millions d'euros en 2010. La même année, le chiffre d'affaires de Christ s'est élevé à 33 millions d'euros.
Le Mans Créapolis
L'association a dix ans
N
ée en décembre 2001 à l’initiative de Jean-Claude Boulard, maire du Mans, et de quelques chefs d’entreprises, l’association Le Mans Créapolis a fêté ses dix années d'activité en décembre dernier. Pendant toutes ces années, elle a développé les liens entre le monde créatif et le monde de l’entreprise pour stimuler l’activité économique. En 2005, la première pépinière thématique de la région des Pays de la Loire était ouverte. Dédié aux jeunes entreprises créatives de moins de trois ans dont le cœur d’activité est lié à la création, le Pôle Créapolis accueille aujourd’hui trois studios graphiques, un architecte, une architecte paysagiste, un photographe, une créatrice de mode et les bureaux de l’association. Forte de plus de 90 adhérents mis en réseau, Créapolis a créé des liens très étroits avec l’ensemble du tissu économique provoquant rencontres, échanges de compétences et développement économique. L'association organise également des conférences, des salons professionnels dédiés aux métiers de la création, des expositions comme "Nos histoires de mode", des concours nationaux de design, etc. Son équipe et ses adhérents ne manquent pas d'idées pour sensibiliser aux apports des métiers de la création, véritables avantages concurrentiels pour les entreprises.
10 maine éco janvier 2012
Une nouvelle ligne robotisée de soudure chez Buisard Le spécialiste de la fabrication de cabines pour tracteurs et engins de travaux publics, a investi trois millions d'euros dans l'installation d'une nouvelle ligne robotisée de soudure, dont un million dans l'extension du bâtiment. L'objectif est de monter 40 cabines par jour qui équiperont les futurs tracteurs Claas. Une vingtaine d'emplois pourraient être créés. Buisard compte actuellement près de 400 salariés, dont une cinquantaine d'intérimaires.
Céline Robert Chapeaux s'installe à Coulaines La créatrice de chapeaux et PDG de la SARL Enilec Trebor, Céline Robert, a quitté la zone de Monthéard au Mans pour installer son atelier rue du Champ Fleuri à Coulaines. Dans des locaux plus spacieux (300 m²), l'équipe de neuf personnes (plus deux au Bon Marché à Paris) peut stocker ses matières premières et préparer ses collections de chapeaux mais aussi casquettes, bonnets, écharpes, etc. L'atelier est ouvert au public dans la semaine.
Le label La clef verte pour La Petite Auberge à Malicorne Le restaurant a obtenu le label environnemental international La clef verte en septembre dernier. Il fait partie des quinze premiers restaurants français labellisés. La clef verte s'adresse dorénavant aux restaurants après avoir concerné les campings, les gîtes, les chambres d'hôtes et résidences de tourisme. Il s'agit de promouvoir les démarches de développement durable dans la restauration. Outre la gestion du bâtiment (eau, énergie, déchets, produits d'entretien), la formation du personnel et l'information des clients, le label regarde en particulier le contenu de l'assiette. Les CCI sont partenaires de ce dispositif.
GFL va déménager à Neuville-sur-Sarthe Le fabricant français de literie va quitter son site historique d'Yvré-l'Évêque pour rejoindre la future zone du Chapeau à Neuville-sur-Sarthe. Désormais orientée vers la vente au grand public, la société de 35 salariés avait besoin de nouvelles conditions logistiques et de production. Avec cet investissement de près de 3 millions d'euros, elle disposera de 5 500 m² de bâtiment, avec une possibilité d'extension de 3 000 m². Le déménagement est prévu en novembre 2012.
la vie des entreprises
Groupe Bobet
À la conquête de la grande distribution et du grand public
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evenu en 30 ans un acteur majeur du secteur de la fourniture pour les industries agroalimentaires en France mais aussi à l'étranger, le Groupe Bobet à Champagné souhaite trouver de nouvelles applications ou marchés pour ses produits. Il entend non seulement conforter sa position auprès des industries agroalimentaires, mais aussi élargir son savoirfaire à de nouvelles applications (la décoration notamment) et aborder de nouveaux marchés : grande distribution et grand public. Deux des trois entreprises du groupe, Bobet Matériel et Manulatex - la troisième Termet est spécialisée dans les équipements pour les industries de la viande - peuvent en effet proposer au grand public des produits séduisants par leurs fonctionnalités, leurs performances ou leur design. Le groupe va ainsi lancer des produits spécifiques pour la grande distribution avec un emballage adapté à ce circuit de vente, optimiser des sites marchands web pour cette nouvelle clientèle, participer au salon Maison & Objet 2012 pour la marque Le Labo Design de Manulatex et communiquer dans la presse spécialisée. Belle exemple de réalisation qui peut séduire les architectes et designers d'intérieur : le mur en lamellé métal réalisé pour la nouvelle mairie de Montpellier. Avec 250 salariés, des filiales au Brésil et en Hongrie, le Groupe Bobet a réalisé un chiffre d'affaires de 30 millions d'euros en 2010.
Novasep
Trois fonds d'investissement américains majoritaires au capital du groupe
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es fonds d'investissement américains Pimco, Tennenbaum et Silver Point ont pris le contrôle de la société Novasep
basée à Pompey en Meurthe-et-Moselle, présente au Mans avec un établissement situé sur la technopole de l'Université. Le groupe, leader dans le domaine de la fabrication et de la purification de principes actifs principalement destinés à l'industrie pharmaceutique, a ainsi trouvé une solution pour sortir
Le Gasseau
d'une situation d'endettement trop élevée,
Le restaurant hôtel de charme au Gault et Millau
malgré des performances opérationnelles
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our la deuxième année consécutive, Le Gasseau est référencé en 2012 dans le fameux guide Gault & Millau. Ouvert en 2009 par la chef de cuisine Theodora Hauzer, l'établissement est situé au sein du Domaine du Gasseau, un site touristique aménagé par la communauté de communes des Alpes mancelles. Le restaurant de 45 couverts sert une cuisine française traditionnelle élaborée avec un maximum de produits frais, provenant si possible de producteurs locaux. Quant à l'hôtel, il propose 11 chambres au grand calme avec vue sur le parc de 35 hectares. La chef est aussi Maître-restaurateur depuis avril 2011, Restaurateur de France et a obtenu le label Qualité tourisme, une belle performance pour un établissement nouvellement créé. Ouvert toute l'année, Le Gasseau accueille principalement une clientèle de particuliers, notamment étrangère (britannique, belge, hollandaise, etc.) grâce à son bon référencement sur les sites de réservation en ligne ( Booking.com, Lafourchette.com, etc.). Pour la clientèle locale, le bouche-à-oreille reste le meilleur moyen de communication en particulier pour les réunions de famille. Le cadre attractif séduit aussi de plus en plus une clientèle de professionnels. Une petite salle de séminaire peut accueillir 20 personnes.
satisfaisantes. Le Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri) et le Fonds stratégique d’investissement (FSI) ont validé l'opération. Le FSI va d'ailleurs investir environ 30 millions d'euros dans le groupe de 1 200 salariés afin de financer ses projets de développement. Intégré au groupe Novasep en 2003, le site du Mans d'environ 60 salariés (Séripharm) est spécialisé dans la purification de substances actives pour la fabrication de médicaments anticancéreux. Le chiffre d'affaires du groupe s'élève à 300 millions d'euros.
maine éco janvier 2012 11
la vie des entreprises Groupe Jemini
Une plateforme logistique de 11 000 m² à Montfort-le-Gesnois Le Groupe Jemini s'ancre en Sarthe. Après avoir rapatrié à Écommoy ses bureaux situés en région parisienne - sauf les show-room et siège social qui restent boulevard Saint-Germain à Paris - le spécialiste des produits sous licence pour enfants va regrouper dans le département ses différents entrepôts situés à Noisy (93) et au Lude. Une plateforme logistique unique de près de 11 000 m² est ainsi installée à Montfort-le-Gesnois, dans des bâtiments précédemment occupés par une entreprise de logistique, pour concentrer toutes ses activités de stockage et d'expédition. Le chantier démarré en janvier doit durer deux mois. Cette opération va s'accompagner de nombreuses créations d'emplois. Une dizaine de personnes dans un premier temps, qualifiées dans les métiers de l’entreposage, de la logistique et de la préparation de commande. Le Groupe Jemini, né en 2010 du rapprochement de Jemini et de la PME de Noisy-le-Grand Spel, également spécialisée en produits sous licence, est coté sur NYSE Alternext depuis février 2011. Ses dirigeants, Daniel Lévi, Sylver Amouyal, Thierry Bertoux et Georges Gangand, misent sur une stratégie mixte de croissance interne et externe pour se développer. Ils ont ainsi racheté Pixi en juillet dernier, le leader français des figurines sous licence installé dans le Calvados (marques Pixi et Plastoy). Un beau succès a d'ailleurs été rencontré avec la licence Tintin. 300 000 pièces - figurines et accessoires à l'effigie des héros du film de Spielberg - ont été commercialisées en Europe mais aussi aux États-Unis, dans les magasins Toys"R"Us. En 2010, le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 34,9 millions d'euros, en progression de 12,3 %. Sur un effectif total de 75 salariés, 50 travaillent dans la Sarthe.
Valeo
30 millions d'euros investis à Sablé-sur-Sarthe L’équipementier automobile Valeo a investi 30 millions d’euros et embauché 70 personnes dans les 18 derniers mois à Sablé-sur-Sarthe, notamment pour industrialiser l'électronique de l'alterno-démarreur stop-start, le i-StARS. Celui-ci a été lancé par le groupe PSA dans la motorisation e-HDI sur une dizaine de modèles. Également adopté par Nissan, ce nouveau système devrait bientôt séduire d'autres constructeurs. Ce n'est qu'un début pour l'usine Valeo qui poursuit sa politique de développement des techniques innovantes pour répondre aux enjeux de la voiture de demain, quelle que soit sa motorisation : thermique, hybride ou tout électrique. Jacques Aschenbroich, le directeur général du groupe, a annoncé que le site sabolien produira aussi l'électronique pour le véhicule électrique. L’effectif réduit à moins de 200 salariés au plus fort de la crise économique en 2009 est aujourd’hui de 600 personnes.
12 maine éco janvier 2012
Weber SA change de mains Jean-Claude Weber, créateur de l'entreprise éponyme en 1984, a passé le relais à son directeur technique, Christophe Fontana, 44 ans. Une transmission en douceur bien préparée pendant cinq ans. Weber SA, installée à Château-du-Loir, est spécialisée dans la sous-traitance en tôlerie fine et mécano-soudure légère orientée vers le prototype, la pièce unitaire, les petites ou moyennes séries. Avec 15 salariés, l'entreprise travaille pour les secteurs ferroviaire, pharmaceutique, machines spéciales, agroalimentaire ou encore électronique.
Mercuriale Data devient Datadis Implantée au Mans depuis 1995, la société experte en géomarketing Mercuriale Data a intégré le groupe ISR-France et s'appelle désormais Datadis. Elle poursuit son activité - études de marché, analyses statistiques, développements cartographiques - avec pour ses clients encore plus de données, des études plus complètes et des solutions clients plus pertinentes.
Soregor ouvre une deuxième agence en Sarthe Spécialisé dans l'accompagnement des TPE/PME, le groupe Soregor, dont le siège est à Angers, poursuit son développement en Sarthe avec l'ouverture d'une agence à Sablé-sur-Sarthe, après celle du Mans. Outre l'expertise comptable, les professionnels peuvent bénéficier de services complémentaires : expertise sociale, audit, informatique, juridique, formation et conseil. Avec plus de 700 collaborateurs et 46 millions de chiffre d'affaires, Soregor est le 10 e groupe d'expertise comptable français.
Les Compagnons du goût aux côtés d'Action contre la faim Membres de la confrérie des Compagnons du goût, la Boucherie des Gourmets au Mans et la Boucherie Joubert à Saint-Calais ont reversé 0,15 € par commande du 1er au 31 décembre 2011 dans le cadre de l'opération Délices & Partage. Les sommes ainsi collectées sont reversées à l'association Action contre la faim. Créés en 1997, les Compagnons du goût rassemblent en France plus de 400 artisans bouchers charcutiers traiteurs qui s'engagent à respecter une charte, gage de qualité pour leurs clients.
Publi-reportage
Opti Finance - Century 21 Harmony : Une belle réussite pour ce groupe financier et immobilier, créé il y a plus de 20 ans … Le groupe manceau « Opti Finance - Century 21 Harmony » propose son expertise dans deux secteurs d’activités complémentaires : la finance et l’immobilier.
cabinets indépendants français en gestion de patrimoine, en terme d’actifs gérés. « Notre passage sous l’enseigne Century 21 en 1995 nous a permis de consolider notre développement. Nous sommes actuellement placés dans les 3 premières agences nationales Century 21 », rajoute Olivier Lhermitte.
UN DÉVELOPPEMENT RAISONNÉ À L’ÉCHELLE DU GROUPE
UNE ASSOCIATION NATURELLE L’histoire commence en 1990 avec la création d’Opti Finance par Dominique Payen. « L’objectif était de lancer une activité indépendante de conseil en gestion de patrimoine », se souvient le Président d’Opti Finance.
Dominique Payen, Président d'Opti Finance.
La branche immobilière du groupe est créée trois ans plus tard : Olivier Lhermitte, aujourd’hui Président de Century 21 Harmony et Directeur Général d’Opti Finance, rejoint Dominique Payen.
« Il est judicieux de s’appuyer sur des investissements immobiliers pour s’assurer des revenus réguliers et se constituer ou accroître son patrimoine. C’est pourquoi Opti Finance s’est associé à Accord Immobilier, spécialiste du domaine de l’immobilier, sous l’enseigne Century 21 Harmony », précisent les deux dirigeants.
En 20 ans de croissance régulière, le groupe compte actuellement plus de 110 collaborateurs.
UN GROUPE FINANCIER ET IMMOBILIER Analyser les besoins, répondre aux prérogatives et proposer une stratégie d’investissement personnalisée et durable, sont les objectifs des conseillers patrimoniaux d’Opti Finance. Opti Finance apporte à sa clientèle ses 22 années d’expérience et son réseau d’experts : « Nous travaillons avec des partenaires sélectionnés pour leur fiabilité et leur performance », insiste Dominique Payen. Aujourd’hui, Opti Finance gère au quotidien 620 millions d’euros d’actifs financiers et se place au 2nd rang des
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Pour Opti Finance, l’objectif affiché aujourd’hui est d’atteindre le milliard d’actifs d’ici 3 à 5 ans notamment grâce à la croissance externe. « Nous continuerons à bâtir notre développement sur des partenariats sûrs et solides. Nous ne sommes pas des équilibristes », conclut Dominique Payen. Pour sa part, d’ici 5 ans, Century 21 Harmony veut se développer dans un secteur géographique précis : le Grand Ouest et la Région Parisienne. « Nous sommes prêts à saisir les opportunités intéressantes. Néanmoins, nous resterons vigilants et sélectifs dans nos choix afin de continuer à proposer à nos clients le meilleur service offert par une agence immobilière », souligne Olivier Lhermitte.
Olivier Lhermitte, Président de Century 21 Harmony et Directeur Général d'Opti Finance.
Bien évidemment, le développement du groupe est intimement lié. C’est ensemble et solidairement qu’Opti Finance et Century 21 Harmony poursuivent leur croissance au nom de la même ambition.
Groupe opti Finance - century 21 Harmony :
chiffres clés 2011 -
118 collaborateurs 10,5 millions d’euros de chiffre d’affaires Siège social au Mans 5 bureaux (Le Mans, Rouen, Paris, Rennes et Cholet) 11 agences immobilières
(Le Mans, Rouen, Evreux, Alençon, Saint Germain en Laye, Versailles, Brétigny sur Orge)
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actualité
Économie sociale et solidaire
Des entreprises et des hommes Mutuelles, coopératives, associations… ces entreprises représentent un pan non négligeable de l'activité économique : elles emploient 10 % des salariés français du secteur privé. Leur principal leitmotiv : placer l'humain au cœur de l'économie.
Pour le gérant de Créalabo, Cyrille Davoine (à droite), les 19 salariés associés de la Scop sont très impliqués et investis.
S
’entraider, s’associer, mettre en commun ses idées et son argent pour survivre, mieux vivre ou s’organiser professionnellement, dès le Moyen Âge cette solidarité se développe dans les "guildes", les corporations, les confréries ou le compagnonnage. Mais c'est surtout au XIXe siècle, avec l'accroissement de la misère et des injustices engendrées par la révolution industrielle, que ces idées s'ancrent solidement. Associations ouvrières, sociétés de secours mutuel, coopératives agricoles, ouvrières de production, de consom mation, de crédit, voient alors le jour. Aujourd'hui, cette économie représente 10 % de l'emploi privé, revêt des formes juridiques diverses (mutuelles, coopératives, associations, fondations) et est présente dans quasiment tous
14 maine éco janvier 2012
les secteurs d'activités : agriculture, industrie, services financiers, santé, assurances, éducation, services à la personne, etc. Selon la Cress (1), 30 % du marché agroalimentaire est géré en coopératives, 60 % des dépôts bancaires se font dans les banques de l'économie sociale et solidaire et 60 % des organismes de complémentaire santé sont des mutuelles. En Pays de la Loire, l'économie sociale et solidaire représente 13 600 établissements employeurs et plus de 150 000 salariés, soit 14,1 % de l'emploi salarié privé. Le bilan de l'emploi 2010 est une nouvelle fois positif avec la progression des secteurs associatif et mutualiste. En Sarthe, 1 788 établissements (1 448 associations, 291 coopératives, 43 mutuelles et 6 fondations) emploient 20 207 salariés.
Des salariés co-entrepreneurs Quand en 2007 leur entreprise connaît d'importantes difficultés, cinq salariés décident de la reprendre sous forme de Scop (Société coopérative et participative). "Nous ne connaissions pas du tout ce type d'entreprise, explique Cyrille Davoine, le gérant. C'est un ancien cadre de la société qui nous en a parlé. Avec l'aide de l'Union régionale des Scop de l'Ouest (2), nous avons monté le projet et avons relancé l'activité avec 17 salariés sur 25 en avril 2008." Ainsi naît Créalabo, qui reste dans les locaux loués à la commune de Laigné-en-Belin. Concepteur et fabricant de mobilier de laboratoire (paillasses, meubles…) et d'éléments de sécurité nécessaires dans l'utilisation
actualité
de produits dangereux (sorbonnes, armoires de stockage, capteurs ventilés), l'établissement fonctionne bien avec deux premières belles années puis une troisième plus juste avec une concurrence virulente au niveau des prix et le contexte de crise défavorable. Aujourd'hui, Créalabo compte 19 salariés associés dont une personne à temps partiel. "Les mentalités ont beaucoup changé depuis notre mutation en Scop. Chacun est très investi, d'autant que cela a permis de sauver nos emplois. Tout le monde est réellement impliqué et motivé. Les salariés associés sont force de proposition", se félicite le gérant. Ce modèle de société n'est pas réservé aux entreprises en difficulté : 90 % des Scop sont de pures créations ou des reprises/transmissions notamment lors du départ en retraite du dirigeant ou du retrait des actionnaires majoritaires. "Une Scop est structurée comme une entreprise classique, en SA ou en SARL, indique Anne Kermarrec, déléguée régionale de l'Union régionale des Scop de l'Ouest. Les salariés associés sont co-entrepreneurs avec au moins 50 % du capital et au moins 65 % des droits de vote. Les délibérations sont votées en AG selon la règle "un associé = une voix", quel que soit le montant de l'apport en capital de chacun. La création de richesse est distribuée entre salariés, associés et entreprise (avec au moins 16 % du résultat en réserve)". Créalabo a choisi de reverser 45 % des bénéfices aux salariés, 10 % aux associés (ensemble des salariés, plus deux actionnaires extérieurs) et 45 % sont placés en réserve. "Les Scop sont imposées uniquement sur les dividendes et sur les réserves qui seraient supérieurs au montant distribué aux salariés, précise Cyrille Davoine. Le législateur a prévu de favoriser le développement de l'entreprise, il faut donc s'engager à investir - en fonds
propres ou en crédit - dans les cinq ans le montant affecté aux réserves."
Non délocalisables et non opéables Les Scop ont un statut avantageux, elles peuvent aussi compter sur l'appui d'un réseau, d'une solidarité entre elles et d'un suivi de proximité. "Quasiment toutes les Scop sont adhérentes à la Confédération générale des Scop et versent une cotisation annuelle (3/1 000 du chiffre d'affaires), explique Anne Kermarrec. Les délégués accompagnent le développement des Scop, animent le réseau et réalisent des audits
délocalisable et ne peut pas non plus être reprise par un groupe. Les salariés associés ne cèderaient pas leur outil de travail…" Autre forme de coopérative qui se développe : la Scic (Société coopérative d'intérêt collectif). C'est une réponse aux projets qui associent efficacité économique et utilité sociale. Son fonctionnement est proche de celui de la Scop mais ses associés sont multiples et impliqués dans le projet : usagers, salariés, associations, entreprises, collectivités locales, etc. Christophe Godet a ainsi créé Pignon sur rue en 2009 à Fresnay-sur-Sarthe. "Avec mon associé
La Scic (société coopérative d'intérêt collectif) est le système le plus démocratique, selon Christophe Godet, créateur de Pignon sur rue.
de fonctionnement sur le respect de la réglementation et de l'esprit coopératif. Nous sommes très proches de l'entreprise, comme l'expert-comptable." La Sarthe compte actuellement 22 Scop, dont certaines ont plus de 30 ans, comme l'entreprise de plomberie/ chauffage/électricité Scetec au Mans (140 salariés). "Une Scop n'est pas
d'alors, nous avions choisi cette forme d'entreprise car nous voulions permettre aux collectivités locales d'avoir un droit de regard et de parole vu notre activité : l'aide aux personnes fragilisées". Cette Scic "services à la personne" a été la première des Pays de la Loire. Actuellement, cinq salariés (sur vingt et un) ont des parts sociales, plus une
personne étrangère à l'entreprise, ainsi que trois collectivités (les villes de Fresnay-sur-Sarthe, Saint-Ouende-Mimbré et Saint-Paul-le-Gaultier). Sans oublier Bérus, petite commune de 420 habitants, qui a versé une subvention. "Notre secteur d'activité concerne l'humain. Nous intervenons à domicile pour nous occuper des personnes (ménage, repassage, aide à la toilette, téléassistance, livraison de repas). La Scic correspond parfaitement à ce type d'activité. Nous travaillons sur les valeurs humaines et nous nous attachons à les transmettre". Pignon sur rue est à l'écoute de tous ses partenaires. Chacun peut donner son avis sur l'outil de travail, la qualité des prestations, les problèmes éventuels. "Ce système est le plus démocratique et c'est pour cette raison que nous l'avons choisi". De plus, son fonctionnement motive les salariés. "Nous sommes proches, solidaires et à l'écoute. Parfois, un salarié peut être confronté à une situation compliquée lors d'une intervention à domicile. Il sait qu'il peut compter sur moi ou un collègue pour lui donner un coup de main. On peut aussi facilement discuter de tous les sujets concernant l'entreprise de façon informelle. Ce fonctionnement rassure les salariés et limite le nombre d'arrêts de travail". Une formule qui porte ses fruits pour Pignon sur rue dont le chiffre d'affaires est passé de 190 000 € en 2010 à 520 000 € en 2011… ◗◗ Karine Méteyer (1) Chambre régionale de l'économie sociale et solidaire des Pays de la Loire. L'une des 26 Cress de France, associations représentatives et transversales qui ont vocation à réunir les acteurs de l’économie sociale (et solidaire) de leur région. Pour favoriser une meilleure reconnaissance de leurs actions au niveau national, elles ont initié la création en 2004 d'un conseil national. (2) Implantation régionale de la Confédération générale des Scop, présente dans les douze départements des régions Bretagne, Pays de la Loire et Basse Normandie.
maine éco janvier 2012 15
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16 maine éco janvier 2012
commerce Commerce alimentaire spécialisé
La fin du déclin ? Le commerce alimentaire spécialisé (boulangeries, pâtisseries, boucheries, charcuteries, poissonneries, primeurs…) a cruellement souffert durant de longues années, mais selon l'Insee (1), la tendance est en train de s'inverser, la clientèle renouant avec le plaisir de la proximité, la qualité des produits et des services personnalisés.
Sébastien et Sylvie Guillemard tiennent une pâtisserie-chocolaterie depuis 13 ans à La Flèche avec huit salariés et apprentis.
P
orte-drapeaux des centres-villes et des quartiers, les commerces alimentaires de proximité sont des lieux de vie et d'échanges qui représentent un atout majeur pour le développement économique et urbain. Pourtant, depuis 15 ans, le commerce alimentaire spécialisé s'est fortement rétracté, sa part de marché passant de 22 % en 1993 à 17 % en 2007. Cette baisse globale est assez différente selon les produits. Pour la viande, le poisson et produits de la mer, la part de marché ne cesse de baisser de 1993 à 2007, selon l'étude de l'Insee, même si le rythme de cette baisse s'atténue. La part de marché des boulangeries et crémeries, assez fluctuante, se stabilise, voire se redresse en fin de période, celle des boissons et des fruits et légumes repart même à la hausse. Depuis le début des années 2000, cette tendance au recul des parts de marché s'atténue quel que soit le produit et s'inverse même pour certains. Les produits préparés vendus dans les boucheries/charcuteries par exemple continuent d'être les segments les plus dynamiques. Par ailleurs, même si le nombre total
de commerces alimentaires spécialisés décroît, leur taille moyenne augmente : un établissement fait travailler 2,9 personnes contre 2,3 en 1993.
Miser sur la créativité et l'originalité "Les commerces alimentaires de proximité sont toujours très appréciés par les consommateurs, notamment parce qu'ils proposent des produits de qualité et des conseils personnalisés", souligne Sébastien Guillemard, pâtissier chocolatier à La Flèche depuis 13 ans, entouré de sa femme, de huit salariés et apprentis. "Les artisanscommerçants doivent miser sur la créativité et l'originalité des produits. Il faut également sans cesse innover, poursuit le président des pâtissiers de la Sarthe. Actuellement, je travaille sur la diminution du sucre et des colorants avec le Centre technique des métiers de la pâtisserie. Nous avons fait aussi de gros efforts sur les allergènes. Nous modernisons notre outil et nos méthodes de travail pour répondre en permanence à des normes d'hygiènes toujours plus strictes."
"Nous devons toujours essayer de répondre aux attentes du client, renchérit Sylvie Guillemard. Par exemple, nous avons lancé en février 2011 notre espace Facebook pour annoncer nos ateliers thématiques, le lancement d'un nouveau produit, proposer des recettes..." Résultat : 1 500 "amis" et un impact sur le chiffre d'affaires, difficile à quantifier mais réel. "Même si nous exerçons un métier indépendant, il est nécessaire de jouer collectif entre commerçants", insiste Sébastien Guillemard, également président de l'Union commerciale et artisanale qui compte 70 adhérents. "Cela crée une véritable dynamique commerciale, mais aussi beaucoup d'échanges et d'entraide." Le concept de commerce alimentaire de proximité résiste finalement plutôt bien et commence même à donner des idées à la grande distribution qui veut reconquérir les centres-villes. Prenons le dernier exemple en date d'Auchan qui vient d'ouvrir à Lille sur 980 m2 Les Partisans du goût, présenté comme le spécialiste du multifrais dans un esprit de marché couvert. L'enseigne héberge sous un même toit une boulangerie, une boucherie, une poissonnerie, un traiteur, des fruits et légumes, une épicerie et une cave à vin. À l'image de La Compagnie des marchés au Mans, mais en plein cœur de ville. Les hypermarchés sont arrivés à maturité et aujourd'hui la distribution vise très clairement, avec ces nouveaux concepts d'ultraproximité, la clientèle de centreville pour trouver de nouveaux relais de croissance. Le commerce alimentaire spécialisé a donc encore des cartes à jouer. ◗◗ Maryse Gauthier (1) Institut national de la statistique et des études économiques, Insee première, n° 1359, juin 2011.
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industrie Emballages alimentaires
Ligépack, une plateforme régionale d'innovation créée en Sarthe En projet depuis 2009, la plateforme régionale d'innovation (PRI) Ligépack, dédiée aux emballages alimentaires, est opérationnelle depuis janvier. Basée au Mans, elle rapproche entreprises, laboratoires de recherche et acteurs de la formation pour travailler ensemble sur de nouveaux produits.
Environnement (créé par deux ingénieurs Ismans) pour des analyses sur le cycle de vie des produits.
F
orte de son tissu agroalimentaire, la Sarthe accueille la PRI Ligépack, structure de soutien à l'innovation dans le domaine des emballages et conditionnements alimentaires. C'est une des dernières PRI nées dans la région des Pays de la Loire, qui en compte 38 actives et 35 en projet. Située dans les locaux du Centre de transfert de technologie du Mans (CTTM), cette plateforme a pour objectif de trouver des solutions innovantes concrètes en matière d'emballage pour répondre aux besoins des entreprises agroalimentaires, en tenant compte des contraintes des entreprises d'emballage et de l'évolution de plus en plus contraignante de la réglementation. Matériaux, recyclage, ergonomie, design… seront au cœur des réflexions. Comme pour toutes les autres PRI, Ligépack rassemble des entreprises, des acteurs de la recherche et de la formation. Présidée par Jérôme Bardini, PDG de l'entreprise Éliopack à La Ferté-Bernard (découpe, complexage et impression sur supports d'emballages souples), elle réunit déjà de nombreux industriels : Bioslit (emballage en matières plastiques), LDC (abattage et transformation de la volaille, traiteur, œufs,
aliments pour animaux d'élevage), Groupe Ardagh (emballages métalliques), Bopack (étiquettes adhésives imprimées), Sotapharm (ampoules en verre), Posson Packaging (impression des packagings en carton) et Uni Packaging (fabrication de sacs et sachets, films thermoformables) en Sarthe, Europlastiques (emballages alimentaires par injection thermoplastique) en Mayenne et Fleury Michon (charcuterie, traiteur et traiteur de la mer) en Vendée.
Créer une dynamique d'innovation Ces entreprises pourront compter sur un partenariat étroit avec les établissements de recherche et de formation du territoire spécialisés dans les matériaux : CTTM pour les services liés aux propriétés mécaniques des emballages (perméabilité, fuites, etc.), Laboratoire départemental de la Sarthe (LDS) pour les migrations contenant/ contenu et université du Maine pour le développement de nouveaux matériaux et l'adaptation de leurs fonctionnalités (type matériaux bio-sourcés). D'autres partenariats pourront être développés à l'avenir, notamment avec l'Ismans (école d'ingénieurs de la CCI) associé au cabinet Labelia Conseil
Toute entreprise industrielle des secteurs agroalimentaire et emballage de la région peut bien sûr adhérer à Ligépack. De trente adhérents actuellement, les porteurs de la plateforme comptent atteindre la centaine dans les deux ans à venir. "Notre ambition est d'aider les adhérents à inventer les emballages de demain, affirme Jérôme Bardini. Petites, moyennes et grandes entreprises collaborent pour trouver des solutions collectives ou individuelles. Il s'agit dans tous les cas de fournir au consommateur final un produit sans risque." Pour Jacques Auxiette, président de la Région "Qu'on l'appelle mini-cluster ou grappe d'entreprises, la PRI permet un partage des connaissances en utilisant les compétences du territoire en priorité. Comme la démarche d'innovation n'est pas immédiatement rentable, les économies d'échelle réalisées dans le cadre de la plateforme donnent de la force à un ensemble de PME." Le budget s'élève à 2,6 millions d'euros pour cinq ans, avec notamment la mise en place de moyens de contrôle spécifiques pour faire des tests. Les prestations sont facturées aux entreprises. Le Conseil régional a accordé une subvention de 943 350 euros, le Conseil général, à l'initiative du projet, 138 250 € et le Syndicat mixte d'aménagement de la technopole du Mans, 73 250 €. Premier investissement à disposition des industriels : un analyseur de migration. ◗◗ Karine Méteyer Contact : Sylvie Moison-Pichard au 02 43 57 43 17
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La charte du cœur
Les entreprises s'engagent pour sauver des vies moment de la journée. Ces formations sont intéressantes à titre professionnel mais aussi personnel, car ces gestes qui sauvent peuvent être utiles à n'importe quel moment de la vie", ajoute Stéphane Oster. L'association RMC/BFM s'est fixée comme mission de fédérer et d'accompagner les entreprises pour organiser la sensibilisation des salariés par la mise à disposition d'une exposition pédagogique sur le fonctionnement du cœur et l'arrêt cardiaque ; par une aide à l'organisation d'ateliers de démonstration des gestes de premiers secours et l'utilisation d'un défibrillateur et par une préparation de conférences au sein des entreprises pour échanger sur les bonnes pratiques.
Samuel Chevallier, PDG du Super U de Parigné-L'évêque, aux côtés de Stéphane Oster, son directeur de site et de trois sauveteurs secouristes du travail sur les 13 que compte l'entreprise.
Pour sauver des milliers de victimes d'arrêt cardiaque, l'association RMC/BFM a lancé sous le patronage du ministère du Travail, de l'emploi et de la santé, la "Charte du cœur" dont l'objectif est de mobiliser et de fédérer les entreprises autour de cet enjeu de santé publique.
S
i on projette les statistiques nationales au niveau de notre département, il y a un arrêt cardiaque extrahospitalier par jour sur la Sarthe," analyse Samuel Chevallier, PDG du Super U de Parigné-L'Évêque, et élu de la CCI. "Les entreprises ont un rôle déterminant à jouer pour développer le maillage du territoire en défibrillateurs. Ces appareils devraient même être obligatoires pour les entreprises accueillant beaucoup de public tels que les centres commerciaux". Système U fait parti des 80 entreprises signataires de la Charte du cœur au niveau national. Cette dernière vise à sensibiliser les salariés sur les risques cardiaques, au massage cardiaque et aux gestes de premiers secours, à encourager l'apprentissage de ces gestes et à soutenir l'installation de défibrillateurs. À l'origine de ce projet : le constat d'un faible taux de survie des victimes et la conviction qu'il est possible de faire mieux et de sauver chaque année plusieurs milliers de vies, à condition que tous les acteurs (publics comme privés) se mobilisent.
Une démarche citoyenne "L'entreprise est un lieu de vie. Signer la Charte du cœur, c'est s'engager dans une démarche de responsabilité sociale et citoyenne, ajoute Samuel Chevallier. Avant même l'existence de cette charte, nous avons acheté un défibrillateur en 2009 pour environ 1 200 €. Il est situé à l'accueil du magasin et signalé par des affiches à l'entrée". La seule contrainte est de vérifier l'état de charge des batteries. "Nous avons fait référencer et géolocaliser le défibrillateur du magasin sur l'application "arrêt cardiaque" pour Smartphone", complète Stéphane Oster, directeur du site. "Par ailleurs, nous faisons de gros efforts sur la santé, la sécurité et l'hygiène au travail, précise le directeur du Super U. Nous avons 13 sauveteurs secouristes du travail (SST) formés sur 75 salariés, car, comme nos amplitudes horaires d'ouvertures sont très larges, nous nous organisons pour qu'il y ait toujours des salariés formés aux gestes de premiers secours de présents quel que soit le
◗◗ Maryse Gauthier Plus d'information : www.charteducoeur.com
En bref • 40 000 personnes décèdent d'un arrêt cardiaque extrahospitalier chaque année en France. • Le taux de survie des victimes est très faible, de 2 à 3 % contre 30 % à Seattle aux États-Unis, c'est dix fois plus qu'en France grâce à la densité du maillage en défibrillateurs et à la formation de la population aux gestes de premiers secours. • Dès l'arrêt du cœur, après quatre minutes, chaque minute qui passe réduit le taux de survie de 10 %. Une intervention rapide est donc vitale. Or des témoins sont présents dans 70 % des cas d'arrêt cardiaque. • 87 000 défibrillateurs sont installés en France en 2011 contre 5 000 en 2008. • Depuis le décret du 4 mai 2007, chaque citoyen est autorisé à utiliser un défibrillateur automatisé externe. maine éco janvier 2012 21
juridique
Baux commerciaux
Qui prend en charge les travaux Il n’existe pas de disposition précise qui prévoit la prise en charge des travaux d’accessibilité par l’une ou l’autre des parties à un bail commercial. D’une manière générale, les charges et les travaux sont répartis librement par les parties au bail commercial.
L
e contrat de bail commercial peut mettre expressément les travaux d’accessibilité à la charge du preneur (le locataire). À défaut, ces travaux doivent être pris en charge par le bailleur en vertu d’une disposition générale du Code civil qui prévoit que le bailleur est tenu de délivrer au preneur un local en conformité avec son activité spécifiée dans le contrat de bail. Cette obligation du bailleur repose sur l’article 1719-2 du Code civil : il est tenu d’entretenir la chose louée en état de servir à l’usage pour lequel elle a été louée. Cependant, l’article 1719-2 n’étant pas une règle absolue, certaines clauses du bail peuvent indirectement imposer au preneur la prise en charge des travaux d’accessibilité au local qu’il loue. Il en est ainsi lorsqu’il est stipulé dans le 22 maine éco janvier 2012
contrat de bail que le preneur prend à sa charge les travaux imposés par l’autorité administrative ou une clause similaire se référant aux travaux rendus obligatoires par une nouvelle réglementation. Deux situations peuvent alors se présenter : • soit le bail ne prévoit pas que les travaux imposés par l’autorité administrative sont à la charge du preneur, • soit le bail prévoit que les travaux imposés par l’autorité administrative sont à la charge du preneur.
Les travaux à la charge du bailleur Nous n’avons pas pour l’instant connaissance de jurisprudence relative aux travaux d’accessibilité. En l’absence de clause expresse mettant à la charge
du locataire les travaux prescrits par l’administration, la jurisprudence de la cour de cassation est constante : il appartient au bailleur de supporter le coût des travaux de mise en conformité au titre de son obligation de délivrance (défini à article 1719 du Code civil). Elle lui impose de maintenir les lieux en état de servir à l’usage auquel ils sont destinés. Dans ce cas, le preneur est créancier d’une obligation consistant dans "la réalisation des travaux d’accessibilité", il peut contraindre en justice son bailleur, débiteur, de faire faire, à ses frais, les travaux imposés par cette réglementation. Pour ce faire, le preneur doit préalablement envoyer à son bailleur une injonction par lettre recommandée avec accusé de réception. Le droit du preneur repose sur l’article
juridique
d'accessibilité ? 1144 du Code civil : "Le créancier peut aussi, en cas d'inexécution, être autorisé à faire exécuter lui-même l'obligation aux dépens du débiteur. Celui-ci peut être condamné à faire l'avance des sommes nécessaires à cette exécution".
Les travaux à la charge du locataire Voici quelques exemples de clauses qui peuvent mettre clairement à la charge du locataire les travaux imposés par l’autorité administrative : • "Le preneur devra se conformer à toutes prescriptions de l’autorité pour cause d’hygiène, de salubrité et autres causes, et exécuter à ses frais tous travaux qui seraient prescrits à ce sujet dans les lieux loués". • "Le preneur exécutera les travaux qui pourraient être exigés par le service de salubrité et les inspecteurs du travail, pour la ventilation, l’aération, la sécurité, et toutes autres prescriptions ainsi que tous les travaux
déterminés par les règlements administratifs". En revanche d’autres clauses ne mettent pas à la charge du preneur les travaux imposés par l’administration. Ainsi une cour d’appel a pu juger que la clause selon laquelle "le locataire s’oblige à prendre l’immeuble dans son état actuel sans pouvoir exiger aucune réparation autre que celles qui seraient ou deviendraient nécessaires à la toiture et aux gros murs", ne vise pas expressément les travaux prescrits par l’autorité administrative. De même la clause qui oblige le locataire "à se conformer rigoureusement pour l’exploitation de son commerce aux prescriptions admi nistratives pouvant s’y rapporter", ne prévoit pas de façon explicite à qui revient la charge des travaux nécessaires pour satisfaire aux prescriptions administratives. En conclusion, le preneur d’un bail commercial peut se trouver devant l’une des situations suivantes :
• soit il existe dans son bail une clause spécifique qui met à sa charge les travaux d’accessibilité, le preneur devra donc les exécuter sans réclamer d’indemnité au bailleur ; • soit il existe dans son bail une clause générale qui met à sa charge les travaux imposés par l’administration, le preneur devra donc réaliser à sa charge les travaux d’accessibilité ; • soit il n’existe aucune clause qui met à sa charge les travaux d’accessibilité, son bailleur devra donc prendre en charge les travaux d'accessibilité conformément à l’article 1719-2 du Code civil. Source : Service Inforeg de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris www.inforeg.cci.fr
Taxe d'aménagement Entrée en vigueur au 1er mars 2012 La taxe d'aménagement destinée à financer les équipements publics nécessités par l'urbanisation remplacera la taxe locale d'équipement (TLE) et ses taxes annexes. "Les opérations d'aménagement et les opérations de construction, de reconstruction et d'agrandissement des bâtiments, installations ou aménagements de toute nature" faisant l'objet d'une autorisation d'urbanisme (permis de construire, permis d'aménager, déclaration préalable de travaux...) sont assujetties à la taxe d'aménagement à compter du 1er mars 2012 (Article L. 331-9 du Code de l'urbanisme). Les bénéficiaires de l'autorisation d'urbanisme sont les débiteurs de la taxe.
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Dossier Métallurgie
La mutation est en marche Pourvoyant plus d’un million et demi d’emplois à travers une très large palette de métiers, la métallurgie française est, depuis quelques années, en pleine mutation. Visant l’excellence, les entreprises de ce secteur développent des produits dont le degré de technicité est en constante progression, tout en améliorant sans cesse les conditions de travail de leurs salariés. Contraintes d’être en alerte permanente pour répondre aux besoins d’un marché toujours plus imprévisible et de faire face à une concurrence internationale effrénée, elles ont remarquablement su s’adapter à la nouvelle donne et fait preuve d’une réelle réactivité qui leur permet de repartir sur de bonnes bases après la crise de 2008/2009. Pourtant bien des clichés et des interrogations demeurent…
L
industrie de la métallurgie rassemble des entreprises technologiques de toutes tailles autour de huit grands secteurs : automobile, aéronautique et spatial, électrique/électronique, mécanique, métallurgie, navale, ferroviaire et équipements énergétiques. Selon la principale organisation professionnelle du secteur, l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), la métallurgie française représente 45 000 entreprises employant 1,6 million de salariés et réalisant un chiffre d’affaires 24 maine éco janvier 2012
de 358 milliards d’euros. 47 % des ventes des industries métallurgiques sont destinées à l’exportation.
La moitié des emplois industriels ligériens et sarthois Suivant les mêmes sources statistiques, les Pays de la Loire occupent la troisième marche du podium des régions les mieux dotées en activités métallurgiques (après l’île-de-France
et Rhône-Alpes). Le Comité de développement de la métallurgie (CDM) en Pays de la Loire recense ainsi près de 3 400 établissements représentant, à eux seuls, la moitié des emplois industriels ligériens (soit un total de 120 000). Autre constat, qui n’est pas spécifique à la région : 90 % des entreprises ont moins de 70 salariés et 45 % des emplois sont concentrés sur les 70 principaux établissements. "L’industrie métallurgique ligérienne est implantée sur un large éventail
Le Comité de développement de la métallurgie
Une structure de réflexion et de solidarité
de marchés : machinisme agricole, équipements pour l’agro-alimentaire, automobile, aéronautique, matériels et équipements pour le BTP, énergie, ferroviaire... C’est un atout majeur qui lui permet de ne pas dépendre d’un unique secteur d’activité, souligne Jérémie Béranger, chargé de l’action Prospective au CDM. Cette diversité se retrouve en Sarthe, même si le poids de l’automobile y est historiquement plus fort que dans nos autres départements."
Ainsi, le tiers des 17 900 Sarthois employés par l’industrie métallurgique travaille pour le secteur de l’automobile et notamment au sein de cinq "poids lourds" : Renault, GKN, NTN, Valeo et Johnson Controls. "Au total, nous comptons en Sarthe 420 entreprises de métallurgie et mécanique qui fournissent 45 % des emplois industriels du département. 86 % d’entre elles ont moins de 50 salariés", précise Jean-Claude Pasteau, délégué général de l’UIMM Sarthe.
Le Comité de développement de la métallurgie (CDM) des Pays de la Loire a été créé en 2005 par cinq partenaires : l’UIMM, la Fédération des industries mécaniques, la Chambre régionale de commerce et d’industrie, le Centre technique des industries mécaniques (Cetim) et Plasti Ouest. "Ces organismes professionnels se sont regroupés dans le but de favoriser le développement du secteur de la mécanique et des matériaux en mutualisant leurs compétences pour développer des actions concrètes, concertées et lisibles", résume Jérémie Béranger, chargé de mission Prospective au CDM des Pays de la Loire. Les actions pilotées par le CDM sont issues des avis et attentes exprimés par les industriels de la région et donnent lieu à un travail de collaboration entre les entreprises ligériennes. Aujourd’hui, le CDM est un interlocuteur privilégié des acteurs de l’industrie mécanique/matériaux en Pays de la Loire aux côtés du pôle de compétitivité EMC2 et du cluster Néopolia avec lesquels il travaille en étroite collaboration. Dans cette perspective, l’organisme s’attache à renforcer les liens entre sa centaine de dirigeants adhérents et développe une réflexion prospective en s’appuyant sur un processus très élaboré de veille stratégique. À cet effet, le CDM réalise chaque semestre auprès d’experts une grande collecte d’informations qualitatives visant à définir les signaux annonciateurs de changements, les points de vigilance, et les marchés émergents qui peuvent intéresser les industriels de la région dans la conduite de leurs stratégies. À partir de ce travail, des ateliers pratiques permettent de donner aux industriels des outils les aidant à appréhender et à gérer les problématiques repérées. Ces rencontres se traduisent aussi par la publication de documents synthétiques et pédagogiques. Contact : CDM, Claudine Brossard au 02 40 44 63 87 maine éco janvier 2012 25
Dossier La crise est passée ! Au vu de ces chiffres, le poids de la métallurgie française demeure, à l’évidence, de première importance et les analystes qui prédisent régulièrement la disparition de ces industries en Europe occidentale sont largement démentis. "Au contraire, depuis un an, observant la réussite du modèle allemand, les décideurs prennent conscience qu’il faut impérativement investir dans l’industrie pour relancer notre économie", affirme Thierry Quillet, directeur général de Souriau, entreprise historique de la métallurgie sarthoise, spécialisée dans la conception et la production de solutions connectiques, qui emploie 800
salariés sur Champagné et La FertéBernard. "La métallurgie demeure l’un des principaux pourvoyeurs d’emplois, car elle a, plus que d’autres secteurs, besoin d’interventions humaines. C’est pourquoi elle continue de s’imposer comme l’un des moteurs de la croissance du pays". D’ailleurs, après avoir subi de plein fouet la crise économique des années 2008/2009, les entreprises de la métallurgie relèvent incontestablement la tête depuis un an. Des piliers de l’économie sarthoise, comme Renault, Buisard (fabricant de cabines pour engins agricoles et de BTP), l’équipementier automobile Valeo ou encore la fonderie Grandry ont dès à présent retrouvé des
chiffres d’affaires antérieurs à 2008 et recrutent de nouveau après avoir vu leurs activités diminuer de moitié au plus fort de la récession. L’exemple de la PME mancelle Serma industrie est, à ce titre, très significatif. Rachetée fin 2010, après que ses précédents propriétaires ont dû déposer le bilan suite à des impayés, cette société de sous-traitance en métallerie, mécanique et maintenance industrielle a vu ses effectifs passer de 20 à 28 en l’espace d’une année et a remarquablement redressé la barre, élargissant, pour ce faire, son panel de clients. "Aujourd’hui, nos carnets de commandes sont pleins d’un mois à l’autre, même s’il devient plus difficile
d’établir des prévisions car nos donneurs d’ordres travaillent de plus en plus dans l’urgence", constate Béatrice Bonhommet, responsable administrative et comptable de Serma industrie. À l’autre bout de l’échelle, le groupe Souriau a lui aussi passé la tempête, sans même être contraint de licencier. "Comme dans la plupart des grandes entreprises, nous avons développé un niveau de flexibilité qui nous permet d’adapter notre organisation en fonction des variations d’activité. Nous traversons mieux les crises ce qui n’était pas le cas dans les années 80 et 90, explique Thierry Quillet. C’est aujourd’hui un mode de fonctionnement transparent avec nos partenaires
interview
Trois questions à Loïc Bessin Dirigeant de Le Pratique Installée à La Milesse depuis 2003, l’entreprise Le Pratique est née il y a plus d’un siècle au Mans. Employant 35 salariés, elle produit des pièces de toutes tailles, en petites et moyennes séries, pour tous les secteurs de l’industrie : automobile, aéronautique, imprimerie… dans le domaine de l’aéronautique. Dans cette logique, nous avons embauché trois personnes au cours de l’année qui vient de s’achever et prévoyons deux recrutements supplémentaires en 2012. Quelles ont été les principales évolutions récentes des métiers de la métallurgie ?
Quelle est aujourd’hui la situation de votre entreprise ? Après avoir subi une chute de 40 % de notre chiffre d’affaires en 2009, nous avons retrouvé, en 2011, des résultats équivalents à ceux de 2008. Notre clientèle a, cependant, quelque peu évolué : nous avons notamment accru notre implantation 26 maine éco janvier 2012
Au cours de ces dernières années, notamment à travers les crises successives, la métallurgie a connu une importante mutation. Ainsi, j’observe deux évolutions majeures : d’une part, les nouvelles technologies se sont imposées, d’autre part nous devons être toujours plus polyvalents afin de proposer au client une offre complète conforme à ses attentes. Désormais, la plupart de nos entreprises ont pris en compte ces évolutions et c’est pourquoi je pense que ce qui est actuellement produit en France devrait le rester.
Dans cette même logique, nos conditions de travail se sont indéniablement améliorées, ce qui devrait nous permettre de séduire les jeunes générations dont nous avons besoin pour reprendre le flambeau. Quel peut être l’avenir de la métallurgie française ? Notre secteur d’activités possède un vrai potentiel de développement, y compris en termes d’embauches. Cependant, il ne faudrait pas que les discours alarmistes, qui ne correspondent pas à ce que nous vivons sur le terrain, viennent briser cette dynamique qui repose sur une consommation des ménages positive. Une nouvelle crise serait dramatique. À mon sens, il faut encore innover, notamment en matière de services à la clientèle.
Jean-Claude Pasteau, délégué général de l'UIMM Sarthe, et Thierry Quillet, directeur général de Souriau.
sociaux. Ce système est aussi devenu une pépinière de talents utile aux recrutements. Il nous a permis de recruter plus de 30 salariés en 2012".
Innover, investir, exporter, capter les compétences Mais, selon Thierry Quillet, la réussite des entreprises industrielles dépend avant tout de leur capacité à innover, à investir, à exporter, et à capter les talents et les compétences. "En ce sens, nos industriels ont su faire évoluer leurs outils de travail et faire appel aux nouvelles technologies pour développer des produits de grande qualité répondant aux besoins des marchés, explique Jean-Claude Pasteau. On retrouve de l’innovation à chaque étape du processus de fabrication, de la conception jusqu’à la phase de logistique clients". Ce pari sur la modernité et l’excellence a, de toute évidence, permis aux industriels français de résister à leurs concurrents des pays low-cost et de préserver les activités industrielles technologiques sur le territoire hexagonal. "Chez Souriau, nous avons toujours eu la conviction profonde que malgré la mondialisation, toute notre industrie n’avait pas vocation à être délocalisée, assure Thierry Quillet. Dans cet esprit, nous avons opté pour une stratégie privilégiant une production haut de gamme qui requiert des compétences que nous sommes quasiment les seuls à maîtriser. Ainsi, nous sommes aujourd’hui présents sur tous les grands programmes de l’aéronautique, avec Airbus, Boeing, Ariane…" "Grâce au fruit de leurs investissements, d’autres fleurons de la métallurgie sar-
thoise sont également à la pointe sur des innovations présentant un fort potentiel de croissance", ajoute JeanClaude Pasteau citant les exemples de Renault s’implantant sur le créneau des véhicules électriques, de Valeo (Sablé-sur-Sarthe) sur la technologie du Stop and start, d’Ardagh et de son centre de recherches à Crosmières (près de La Flèche), de Claas Tractor… "De nombreux acteurs locaux, notamment des petites et moyennes entreprises, se sont aussi positionnés sur des niches qu’ils exploitent au maximum, à l’image de Besnard à La Flèche, devenu le leader mondial du conditionnement d’asperges, ou d’Alroc, spécialiste des outils de préparation des câbles installé à Tuffé". Certains entrepreneurs commencent même à relocaliser la production qu’ils sous-traitaient dans les pays émergents, tel Ledpower à Saint-Calais ou le fabricant de vélos électriques qui envisage de s’implanter à Mamers. Nous pouvons ainsi affirmer que la métallurgie n'est pas en phase de désindustrialisation comme on l’entend parfois… mais en voie de consolidation à travers la mue qu’elle opère. Cette mutation est semblable à celle qu’a connue l’agriculture après la Seconde Guerre mondiale et la sidérurgie dans les années 80.
entreprises industrielles du secteur mécanique/matériaux ont connu sur les dernières années une profonde mutation de leur contexte devenu durablement instable. Nous sommes à présent contraints de faire preuve d’une créativité permanente en matière de stratégie, d’orienter et de mettre en mouvement rapidement l’entreprise sur de nouveaux rails lorsqu’une menace ou une opportunité se présente". En d’autres termes, dans un contexte économique mondial où les crises se succèdent dans des laps de temps de plus en plus rapprochés et de manière soudaine, les entreprises industrielles ont l’obligation de s’adapter pour être sans cesse plus réactives dans leur méthode de travail et dans le développement de leurs produits. Déjà, au vu des témoignages et des statistiques cités ci-dessus, la métallurgie française, et notamment sarthoise, a su faire la preuve de sa capacité à faire évoluer sa production et à investir des marchés nouveaux. Les entrepreneurs nationaux ont aussi démontré qu’ils possèdent les atouts pour se plier aux nouveaux rythmes imposés. Cette mutation peut même représenter une belle opportunité, car elle implique une diminution des délais de production qui peut conduire à une réduction des distances entre les différents acteurs, favorisant des relocalisations. Pour autant, cette nouvelle donne que les entrepreneurs français ont tout à fait
les moyens de gérer demande une organisation très rigoureuse. "Le climat est moins serein", reconnaît Béatrice Bonhommet, ajoutant qu’il faut être de plus en plus polyvalent. "Nous sommes dans une économie du mouvement où il faut faire preuve d’agilité devant des opportunités et des menaces plus nombreuses", résume Jérémie Béranger.
Améliorer l’image pour séduire les jeunes Autre difficulté à laquelle se heurte l’industrie de la métallurgie en France : un déficit d’image qui ralentit les indispensables recrutements. "Les formations techniques ne sont pas suffisamment valorisées, regrette ainsi la responsable administrative et comptable de Serma Industrie. En conséquence, les jeunes rechignent à s’orienter vers nos professions qui, pourtant, offrent de réels débouchés, dans des conditions de travail qui se sont nettement améliorées". "L’industrie de la métallurgie est, sans doute, le secteur d’activités qui présente la plus large gamme de métiers, à la fois traditionnels et innovants. Chaque jeune, quels que soient ses aspirations et son niveau de qualification, peut trouver chez nous un métier qui le passionne", assure le directeur général de Souriau, précisant que son entreprise emploie en permanence une trentaine d’apprentis auxquels sont adjoints des tuteurs.
"Faire preuve d’agilité pour faire face à l’agitation" Marc Moreuil, président du Comité de développement de la métallurgie des Pays de la Loire, écrit ainsi dans un éditorial : "Nous en sommes à présent convaincus : plus qu’une crise, nos
La métallurgie n'est pas en phase de désindustrialisation, mais en voie de consolidation à travers la mue qu'elle opère.
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Dossier des établissements d’enseignement supérieur comme le Pôle plasturgie d’Alençon. "En novembre, nous avons accueilli le Pro Pulsion Tour au Mans. Nous sommes allés à la rencontre des collégiens et des lycéens, pour leur faire découvrir la diversité de nos métiers (150) et leur démontrer que le niveau de qualification s’élève sans cesse renforçant ainsi l’intérêt des tâches à accomplir", explique JeanClaude Pasteau. À l’heure où les enfants du Baby-boom partent en retraite, l’attractivité des entreprises auprès des nouvelles générations est, plus que jamais, un enjeu majeur.
indispensables à la poursuite de leur croissance, les mutations opérées par ces dernières auront été vaines. L’avenir de l’industrie française serait dangereusement remis en cause alors que celle-ci tient en main de nombreux atouts qui lui permettent aujourd’hui de tenir tête à la concurrence. Ce qui fait dire à certains chefs d’entreprise "qu’il serait temps que les banquiers s’intéressent à l’économie réelle au lieu de spéculer sur le virtuel ". ◗◗ Emmanuel Chevreul
économie réelle et économie virtuelle Pour encourager les nouvelles générations à se tourner vers elles, les industries de la métallurgie ont logiquement choisi de privilégier la voie de l’apprentissage et développent dans cette perspective
leurs propres filières de formation. L’UIMM gère ainsi des centres "maison" (dont l’AFPI du Mans qui compte 350 apprentis) tout en nouant des partenariats avec les lycées professionnels ou
Enfin, une ultime épée de Damoclès plane sur la tête des industries de la métallurgie : la crise financière. En effet, si les banques se refusent à accorder les emprunts dont les entreprises ont besoin pour réaliser les investissements
Cisna
Un outil unique et performant au service des industries
Guillaume Glangeaud, chef de projet Cisna, explique que les PME peuvent accéder aux logiciels de simulation numérique les plus performants via cette plateforme régionale d'innovation située à l'Institut automobile du Mans.
Créé en 2005 sous l’impulsion des collectivités, des professionnels du secteur automobile et de la Chambre de commerce et d’industrie du Mans et de la Sarthe, l’Institut de l’automobile du Mans (IAM), a pour vocation de
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développer la filière automobile sur les Pays de la Loire. Dans cet objectif, la structure assure une veille technologique et économique, tout en favorisant la mise en réseau des acteurs du secteur. Également chargé d’accompagner l’évolution des performances internes, l’IAM a mis en place une Plateforme régionale d’innovation appelée Cisna (Calcul intensif et simulation numérique automobile). "Nous avons mesuré combien il est difficile aux petites et moyennes entreprises, pour des raisons financières, d’avoir accès aux logiciels de simulation numérique les plus performants, qu’il est pourtant indispensable de maîtriser pour rester compétitif", résume Guillaume Glangeaud, chef de projet Cisna. C’est pourquoi l’IAM, avec le soutien du Conseil régional et de l’Union européenne, a choisi d’acquérir un "supercalculateur" composé de 128 processeurs et d’un ensemble de logiciels mis à la
disposition des entreprises ligériennes, au sein d’espaces confidentiels. "Notre mission consiste à sensibiliser et à accompagner les entreprises dans l’utilisation de ces outils qui peuvent aussi servir la croissance d’autres secteurs d’activités, comme l’éolien. Une quinzaine d’entreprises, de toutes tailles, viennent régulièrement utiliser la plateforme et d’autres n’hésitent plus à nous demander de les aider à résoudre leurs problématiques", poursuit Guillaume Glangeaud, précisant que le Cisna dispose d’une puissance de calcul exceptionnel qui génère un important gain de temps. À l’évidence, ce service, unique en France, répond parfaitement aux besoins d’entrepreneurs conduits à développer des produits de plus en plus élaborés à des coûts nécessairement optimisés. Contact : Institut de l’automobile du Mans, tél. : 02 53 04 85 30 cisna@institut-automobile-du-mans.fr
international
Accompagnement des entreprises à l’étranger
CCI International Pays de la Loire Faire le pari gagnant de l'exportation… Depuis dix ans, les entreprises de la région peuvent compter sur CCI International, le service d'accompagnement à l'international créé par les cinq CCI des Pays de la Loire. D'après une récente enquête, 80 % des entreprises conseillées au cours des cinq dernières années ont obtenu un résultat positif. Pour poursuivre sur sa lancée, CCI International a défini son plan d'actions pour les années à venir.
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Journée pays Turquie organisée à la CCI du Mans et de la Sarthe.
A
lors que le développement à l'international est devenu un réel levier de croissance, les entreprises de la région sont encore trop frileuses pour se lancer. Pourtant, les acteurs régionaux du dévelop pement économique sont mobilisés pour accompagner les entreprises à l'étranger. Les CCI de la région ont ainsi décidé de mutualiser leurs services export en 2001 pour optimiser leurs actions. CCI International Pays de la Loire était né. Au cours des dix années passées, ses conseillers ont contribué à renforcer la performance des entreprises de la région sur les marchés étrangers. Diagnostics, coachings, missions à l'étranger, VIE… un millier d'accompagnements significatifs ont été effectués pour près de 700 entreprises ces cinq dernières années.
Pour connaître l'efficacité des actions engagées, CCI International a réalisé une enquête en juin 2011. 504 entreprises ont répondu. Résultats : 80 % déclarent avoir obtenu un résultat positif, avec une croissance de leur chiffre d’affaires export pour 53 % d'entre elles, la création de plus de 300 emplois "export" et les trois-quarts qui ont développé leur activité à l'étranger. 79 % des sociétés jugent l'impact de l'accompagnement de CCI International significatif ou déterminant.
"Moins de 10 % des exportateurs concentrent plus de 90 % du chiffre d’affaires export" Si cette enquête est encourageante pour l'activité de CCI International,
reste que les résultats du commerce extérieur de la région demeurent décevants. Alors qu'ils sont la 3e région industrielle française, les Pays de la Loire occupent une place à l'export qui varie du 8e au 11e rang national. "L’activité est concentrée sur un faible nombre d’entreprises, explique JeanFrançois Gendron, président du comité stratégique international des CCI des Pays de la Loire. Moins de 10 % des exportateurs concentrent plus de 90 % du chiffre d’affaires export. Et la démarche internationale de beaucoup de PME reste opportuniste et peu structurée : à peine 50 % des exportateurs disposent d’outils de communication en anglais et moins d'un sur deux a un salarié dédié à l’activité export. Dans ce contexte, les CCI ont des atouts pour accompagner les entreprises
international
fête ses dix ans à la fois dans la structuration de leur démarche, dans le ciblage et la pénétration des marchés. Les conseillers à l'international, répartis sur le terrain, conseillent les entreprises dans l’élaboration de leur stratégie, l’analyse de leurs ressources humaines, l'approche des marchés et pays, organisent la relation avec les partenaires (Ubifrance, CCIFE…), animent un partage d'expériences et une dynamique collective entre entreprises (création de groupements, organisation de missions, salons…) et mettent en place des actions locales (ateliers, formations…)". Plus que jamais, CCI International s’est donné pour mission d'aider de nouveaux exportateurs dans leur développement à l’international, mais aussi de conseiller et structurer la démarche export de ceux qui souhaitent aller plus loin dans la mise en place d’une stratégie export. "Notre objectif est de contribuer à renforcer la performance à l'international des entreprises de la région, dans la durée, par un accompagnement individualisé et structurant, en lien étroit avec les acteurs et partenaires du territoire et les réseaux ressources nationaux et internationaux."
entreprises bien rodées à l'international ne sont pas laissées de côté. Leur expérience particulièrement performante sur un marché peut permettre à des PME moins structurées de bénéficier de leur expérience, d'un réseau ou encore d'un appui logistique. Ce projet s'inscrit logiquement dans le prolongement des actions menées depuis plusieurs années, en relation avec les autres services des CCI et tous les acteurs qui agissent à l'international (État, Région, pôles de compétitivité, équipe de France à l'export…). Avec les différents outils et les compétences à leur disposition, les entreprises de la région peuvent compter sur CCI International pour réussir leurs projets à l'export. ◗◗ Karine Méteyer Contact CCI : Holger Menkhaus au 02 43 21 00 53
Samex
S'entourer de conseils
Fabricant de mailles plastiques (emballages techniques et intermédiaires) à Saint-Vincent-des-Prés, la société Samex a historiquement toujours exporté "mais de façon naturelle avec des clients qui contactaient l'entreprise pour acquérir ses produits," précise Jean-Michel Parellada, président de la SA. Le chiffre d'affaires export représente aujourd'hui 8 à 10 %
[Chiffres-clés]
de l'activité et Samex vend principalement en Europe (Pays-Bas,
CCI International : • une équipe de 29 personnes, dont 16 conseillers
"Quand on pressent qu'un marché peut être intéressant pour
Des actions sur mesure
• 1 500 rendez-vous et visites d'entreprises par an
les bonnes clés d'entrée. Il faut mettre de côté les freins
CCI International va donc déployer un plan d'actions ciblé et segmenté selon la maturité et le potentiel export des entreprises. L'équipe s'est notamment fixé comme objectif d'accompagner au moins 150 nouveaux exportateurs vers un réel développement international. Elle va aussi renforcer sa présence auprès des exportateurs encore peu structurés pour les conseiller dans leur stratégie export et leur proposer des solutions RH, comme des stages export encadrés par des conseillers ou des cadres export à temps partagé. Les
• une centaine de réunions ou ateliers organisés par an dans les CCI de la région avec 1 500 participants
- notamment la langue - et s'entourer de conseils." Le dirigeant de
• près de 3 000 PME régionales visitées en trois ans
même si bien sûr on a toujours un avis préalable. Puis, nous
Allemagne, Suisse, Italie, Portugal) et au Maghreb (Maroc). nos produits, toute la difficulté est d'obtenir les informations pertinentes sur ce marché, mesurer le potentiel et déterminer psychologiques liés à la non connaissance de la culture du pays cette PME d'une trentaine de salariés travaille de façon récurrente avec les conseillers CCI depuis 2008. "J'ai assisté à plusieurs journées pays pour avoir une première idée des potentiels, avons participé à des journées de prospection au Maroc, en Italie, en Pologne. Via la CCI, nous avons trouvé des correspondants locaux. Nous sommes également en relation avec la CCI pour l'administration des ventes, concernant les procédures douanières par exemple, et les formations au commerce international. Nous apprécions l'équipe de la CCI, toujours à l'écoute et réactive !" maine éco janvier 2012 31
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MATINÉE PORTES OUVERTES LE JEUDI 2 FÉVRIER 2012 SAS CONTY 6 rue de Provence, 72190 Saint PAVACE 2 sessions : 9h et 10h30. Inscription par téléphone au 02 43 82 06 63 Ou par mail à Véronique.salomez@ets-conty.fr
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32 maine éco janvier 2012
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Libérateur d'énergie
conjoncture
TENDANCES
Indicateurs économiques 124,58 : En novembre 2011, l’indice des prix à la consommation (IPC) est en hausse de 0,3 %, après une augmentation de 0,2 % en octobre. Sur un an, il s’accroît de 2,5 %. Hors tabac, l’indice augmente de 0,2 % (+ 2,4 % sur un an). Corrigé des variations saisonnières, l’IPC croît de 0,3 % (+ 2,5 % sur un an). L’accroissement de l’IPC du mois de novembre provient de la hausse des prix de l’énergie, de celle du tabac (+ 2,8 % ; + 6,9 % sur un an), de hausses tarifaires et du renchérissement de l’alimentation. Les prix des services liés au tourisme sont en recul. Ceux des produits manufacturés sont stables. En décembre 2011, la confiance des ménages est stable : l’indicateur qui la synthétise est identique à celui de novembre et demeure à son plus bas niveau depuis décembre 2008. L’opinion des ménages sur leur situation financière personnelle passée et future recule. Leur opinion sur l’opportunité de faire des achats importants est stable par rapport à novembre.
9,22 € : Smic horaire brut (depuis le 1er janvier 2012) soit un brut mensuel de 1 398,37 € pour 35 heures hebdomadaires (151,67 h de travail), 1 073 € net. 1 624 : L’indice du coût de la construction (ICC) s’établit à 1 624 au troisième trimestre 2011 après 1 593 au trimestre précédent. En glissement annuel, l’ICC augmente de 6,84 %, après une hausse de 5,01 %, au deuxième trimestre 2011. 105,31 : Au troisième trimestre 2011, l’indice des loyers commerciaux s’établit à 105,31. Sur un an, il est en hausse de 2,88 %.
Enquête mensuelle de conjoncture dans l'industrie (Décembre 2011) Selon les chefs d'entreprise interrogés en décembre 2011, le fléchissement de la conjoncture industrielle entamé en juillet se poursuit : l'indicateur synthétique du climat des affaires diminue de deux points par rapport à novembre. Il se situe en dessous de sa moyenne de longue période. L’indicateur de retournement reste dans la zone indiquant une conjoncture défavorable. Les entrepreneurs de l’industrie manufacturière estiment que leur activité passée a nettement baissé, le solde correspondant étant très inférieur à sa moyenne de longue période. Les stocks de produits finis se sont légèrement allégés et retrouvent un niveau jugé normal. Les carnets de commande globaux se dégarnissent sensiblement et sont désormais considérés comme peu étoffés. Le niveau des carnets de commande étrangers augmente légèrement en décembre mais est toujours jugé faible. Les perspectives personnelles de production pour les trois prochains mois, en très légère amélioration, restent défavorables. Les perspectives générales, qui représentent l’opinion des industriels sur l’activité de l’industrie dans son ensemble, continuent de se replier, se situant à un niveau très inférieur de leur moyenne de longue période. (Source Insee)
Consommation des ménages en GMS L'analyse de novembre
454€
366€ 351€
345€
357€
326€
330€ 326€
308€
303€
3%
2%
303€
325€
333€
4% -3 %
-4 % -7 % nov.-10
déc.-10
2010
janv.-11 fév.-11
mars.-11 avr.-11
mai.-11
-6 %
juin.-11 juil.-11 août.-11 sept.-11 oct.-11
nov.-11
2011
Méthodologie du baromètre MarketingScan : Calculé mensuellement, pour les 9 000 foyers panélistes, cet indicateur mesure l’ensemble des sommes dépensées en moyenne par un panéliste MarketingScan, dans 23 GMS d’Angers et du Mans (12 hypermarchés et 11 supermarchés). Cet indice est la combinaison de deux indicateurs : - l e panier moyen du panéliste par passage aux caisses (ceci représente le "ticket de caisse du consommateur" qui couvre l’ensemble de ses achats en GMS : alimentation, entretien, hygiène-beauté, textile, bazar, petit-électroménager, disques…) ; - le nombre mensuel de visites. Budget moyen = panier moyen par passage x nombre de visites mensuelles.
Au mois de novembre, les ménages français ont dépensé 342 € en grandes et moyennes surfaces, ce qui inscrit la période en recul de 3 % par rapport à novembre 2010. Après un mois d’octobre difficile, la consommation des foyers continue donc de fléchir. C’est le repli de la fréquence de visites en magasin, toujours dans le rouge (- 5 %), qui explique essentiellement cette tendance baissière, ce malgré un panier moyen en progression (+ 2,75 %) dans un contexte inflationniste. Les consommateurs auront-ils repris le chemin des GMS en décembre ? Ces deux dernières années, les dépenses sur la période de Noël avaient atteint des niveaux record. Les ménages auront-ils fait abstraction, une fois de plus, du contexte économique pour célébrer sans retenue les fêtes de fin d’année ? maine éco janvier 2012 2010 33
d'une communauté de communes…
Le Pays Calaisien
Du nouveau sur le plateau Depuis l’adhésion de Bessé-sur-Braye, ce 1er janvier 2012, le périmètre de la communauté de communes du Pays Calaisien recouvre très précisément celui du canton de Saint-Calais. Entre Perche et Vallée du Loir, ce territoire de 10 300 habitants a su trouver sa place, valoriser ses atouts et fait preuve d’un remarquable dynamisme économique porté par une zone intercommunale à Saint-Calais. Cependant, les acteurs du Pays Calaisien sont bien conscients que ce mouvement ne peut perdurer qu’à la condition de développer également les services, tout en préservant la qualité de vie et l’attractivité touristique du territoire.
34 maine éco janvier 2012
Château de Courtanvaux à Bessé-sur-Braye.
S
ouvent, lorsque je précise à des Sarthois que je travaille et habite à Saint-Calais, mes interlocuteurs me plaignent !", constate Romuald Fromentin, président directeur général de Ledpower, entreprise conceptrice, productrice et distributrice d’éclairages à Led, implantée sur la zone intercommunale du Pressoir, à Saint-Calais, depuis septembre 2010. Cette réflexion est parfaitement révélatrice du déficit d’image dont souffre encore ce territoire qui regroupe 14 communes à l’Est du département. Pourtant, la réalité vaut beaucoup mieux que ce pâle cliché suranné.
Entre élus et entrepreneurs : des liens de proximité efficaces En premier lieu, le Pays Calaisien reste proche des principales voies de transport, contrairement à ce que des analyses trop superficielles laissent parfois croire. Le territoire est traversé par l’axe Le Mans - Orléans, qui relie la Bretagne à la région Centre et reste très fréquenté. Il n’est aussi qu’à 30 mn de la gare TGV de Vendôme (ligne Tours/ Paris) et de l’autoroute A 11 (sortie La Ferté-Bernard). "Ce territoire présente aussi l’intérêt
de proposer un cadre de vie très agréable, de disposer d’une offre immobilière diversifiée à des prix raisonnables et, surtout, d’être dirigé par des élus qui ont véritablement la volonté d’accueillir et de soutenir les entrepreneurs", souligne Romuald Fromentin, qui a créé 12 emplois en un an. "Mis en contact avec cette communauté de communes par Sarthe développement, j’y ai rencontré des hommes et des femmes qui m’ont écouté, m’ont accompagné dans ma recherche de subventions, ont cherché des solutions à toutes nos préoccupations du quotidien et, surtout, ont toujours tenu
à l'autre
leurs promesses ! Aujourd’hui, je souhaite à tous les porteurs de projets de vivre la même expérience que moi et c’est pourquoi je veux m’attacher, à mon tour, à favoriser l’installation de nouvelles activités sur le secteur". Récemment élu à la présidence du Club des entreprises du Plateau Calaisien, Romuald Fromentin travaille, en ce sens, à faire raccorder la zone d’activités du Pressoir au réseau de fibre optique régional. Il fourmille de projets pour promouvoir le territoire et souhaite favoriser le renforcement des liens entre les entrepreneurs locaux et les encourager à mutualiser leurs moyens humains et matériels, tout particulièrement sur la zone du Pressoir.
La déviation et l’intégration de Bessé-sur-Braye : deux nouveaux défis "Dès la création de la communauté de communes, il y a 16 ans, les élus du Pays Calaisien ont inscrit le développement économique au premier rang de leurs priorités", confirme Jean-Loup Harmand, le président de la commu-
Jean-Loup Harmand, président de la communauté de communes du Pays Calaisien.
nauté de communes du Pays Calaisien. "Dans cet esprit, notre identité intercommunale s’est construite autour du projet de zone d’activités que nous avons commencé à aménager au lieu-dit Le Pressoir dès 1997". Quinze ans plus tard, ce site économique de 13 hectares est quasi entièrement occupé et symbolise parfaitement le renouveau économique du territoire. En bordure de l’axe Le Mans/Orléans, il accueille quatre entreprises, un hôtel, ainsi qu’une grande surface. De plus, une quincaillerie est en construction, un centre de contrôle technique devrait prochainement s’installer et l’une des deux dernières parcelles est réservée. Chaque jour, près de 80 personnes viennent y travailler. "Pour obtenir ce résultat, constatant que les porteurs de projets ont le plus souvent un besoin immédiat de locaux, la communauté de communes a, dès l’origine, fait le choix d’anticiper la demande des entrepreneurs en construisant des immeubles prêts à l’emploi. Entre 1998 et 2010, nous avons ainsi fait édifier quatre bâtiments qui ont, à chaque fois, trouvé très rapidement des locataires ou des acquéreurs", poursuit Jean-Loup Harmand. Cette politique a, en particulier, favorisé la croissance de l’entreprise d’installation et de maintenance de réseaux téléphoniques, CRT (1), qui en l’espace de six ans a multiplié par 2,5 la surface de ses locaux (de 600 à 1500 m2) et emploie plus d’une centaine de salariés (dont plus d’une quinzaine sur la zone du Pressoir). L’action de la communauté de communes a aussi permis, en 2006, l’implantation de Timothy of Saint-Louis, importateur et distributeur de produits d’inspiration britannique, dans un bâtiment multiactivités, et plus récemment de Ledpower, dont l’ambition est de produire jusqu’à
La communauté de communes a permis en 2006 l'implantation de Timothy of Saint-Louis, importateur et distributeur de produits d'inspiration britannique, dans un bâtiment multiactivités.
500 000 tubes à Led par an. Enfin, Carrefour Market y a ouvert un magasin de 2 200 m2 cet été. "Désormais, pour maintenir cette dynamique, notre objectif est de viabiliser de nouveaux terrains, en prenant en compte l’aménagement de la déviation qui permettra de contourner le centreville de Saint-Calais à partir de 2017, précise Jean-Loup Harmand. Dans cette perspective, nous devrons envisager la création de sites à vocation économique en divers points stratégiques de la future rocade". L’intégration de Bessé-sur-Braye au sein de la communauté de communes représente également un nouveau défi pour les élus du Pays Calaisien. "L’adhésion de cette commune multi plie par deux notre potentiel fiscal", souligne Jean-Loup Harmand, rappelant que, désormais, le premier employeur du territoire, la papeterie Arjowiggins (environ 600 salariés) est besséen. Mais, dans le même temps, elle expose la collectivité intercommunale à un fort risque financier si ce producteur
de papier venait à connaître de graves difficultés. "Dans l’immédiat, l’usine de Bessé-sur-Braye n’est pas menacée", assure le président de la communauté de communes. Elle vient même d’être confortée avec l’annonce de l’installation, d’ici à 2014, d’une chaudière centrale à bois qui représentera un investissement évalué entre 50 et 60 millions d’euros.
Un centre artistique, un pôle médical… Ajoutons que pour garantir le développement territorial, les élus et acteurs économiques du Pays Calaisien peuvent s’appuyer sur un solide tissu d’entreprises implantées de longue date, parmi lesquelles le groupe de plasturgie Somater à Marolles-lèsSaint-Calais, le fabricant de chemins de câbles CTS, les Constructions Métalliques Grésillon, et de nombreuses PME installées à Saint-Calais (notamment sur la zone de la Pocherie) et sur les communes alentour. maine éco janvier 2012 35
d'une communauté de communes…
Le pays Calaisien compte de nombreux chemins de randonnée que la communauté de communes a mis en valeur à travers l'aménagement d'une boucle communautaire d'une centaine de kilomètres.
Bien évidemment, cette dynamique est aussi liée à la pérennisation, voire au développement, des services, qui constituent l’un des principaux critères d’attractivité du territoire. C’est pourquoi la communauté de communes a lancé la construction d’un centre artistique qui, dès l’automne 2012, accueillera l’école du musique intercommunale.
Dans la même optique, depuis près de 15 ans, aux côtés des usagers, les élus se battent ainsi pour préserver l’hôpital. "Aujourd’hui, nous travaillons sur un projet de Pôle de santé qui permettrait de maintenir une offre médicale répondant aux besoins des habitants, souligne Jean-Loup Harmand. De plus, à moyen terme, nous devrons sans doute réfléchir à la mise en place de structures et d’activités en faveur de l’enfance et de la jeunesse". En parallèle, les acteurs politiques et économiques du Pays Calaisien sont bien déterminés à jouer la carte du tourisme. Ce canton vallonné, bocagé, où l’agriculture tient encore une grande place, possède en effet d’indéniables atouts pour séduire les visiteurs et notamment une clientèle de Parisiens à la recherche de courts séjours à la campagne et même de résidences secondaires. Il compte, en particulier, de nombreux chemins de randonnée que la communauté de communes a mis en valeur à travers l’aménagement d’une boucle communautaire qui traverse chaque village et dont la distance avoisine la centaine de kilomètres. De plus, la commune de Saint-Calais, désormais labellisée Petite cité de caractère, a remarquablement préservé un patrimoine culturel et bâti exceptionnel symbolisé par son centre de ressources, qui renferme
un exceptionnel fonds documentaire historique et au sein duquel se multiplient les animations. La balade le long de la rivière qui traverse le bourg, l’Anille, vaut aussi le détour depuis que de nombreux aménagements y ont été réalisés. Enfin, avec l’arrivée de Bessé-sur-Braye, le Pays Calaisien s’enrichit d’un monument exceptionnel, le château de Courtanvaux, que les poètes des siècles passés n’auraient pas renié. Plus que jamais, le Pays Calaisien mérite donc que l’on s’y implante et son renouveau n’a pas fini de surprendre même les plus sceptiques.
[En bref] Les communes du Pays Calaisien : Bessé-sur-Braye, La Chapelle-Huon, Cogners, Conflans-sur-Anille, Écorpain, Évaillé, Marolles-lès-SaintCalais, Montaillé, Rahay, SaintCalais, Saint-Gervais-de-Vic, Sainte-Osmane, Sainte-Cérotte et Vancé.
◗◗ Emmanuel Chevreul (1) Récemment, l’entreprise a pris le nom de Groupe Alquenry, dont CRT reste la principale entité.
Ledpower s'est installée à Saint-Calais en 2010, séduite par l'attractivité du territoire.
Commerce de proximité
Une nouvelle dynamique Tandis que la plupart des petites communes du Pays Calaisien ont réussi à préserver leurs derniers commerces, Bessé-sur-Braye compte une quarantaine d'entreprises commerciales et SaintCalais quatre-vingt. Au début de l’année 2011, le chef-lieu de canton a même vu renaître une union commerciale et artisanale qui compte déjà une trentaine d’adhérents et commence à mettre en place diverses animations, comme le récent marché de Noël. "Notre objectif est de retenir les consommateurs qui, le week-end, sont tentés d’aller vers les plus grands centres commerciaux", explique Véronique 36 maine éco janvier 2012
Barteau, présidente de l’association des commerçants et artisans et gérante d’un magasin Gitem. Cette dernière souligne cependant que le commerce local est aujourd’hui dans une phase ascendante : "En 2011, nous avons vu plusieurs ouvertures de boutiques : vêtements, primeurs, fleuriste, pizzéria… De même, nous constatons que de plus en plus de clients reviennent vers le commerce de proximité et préfèrent rester à SaintCalais où l’offre répond le plus souvent à la demande. Les habitants apprécient de pouvoir faire leurs courses dans un cadre patrimonial agréable et préservé", ajoute la commerçante qui ne redoute
Véronique Barteau, présidente de l’association des commerçants et artisans et gérante d’un magasin Gitem.
pas l’aménagement de la déviation, mais prévient qu’il faudra veiller à installer une signalétique adaptée quand la nouvelle voie sera opérationnelle.
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EN PAYS DE LA LOIRE Facteur clé de la compétitivité des entreprises, l’innovation est source de création d’emplois et de dynamisme économique. C’est pourquoi la Région des Pays de la Loire investit et soutient les entreprises qui souhaitent innover. C’est l’esprit des « Territoires d’Innovation » : accompagner les hommes et les femmes, porteurs d’idées nouvelles. De la plus petite entreprise à la plus grande, la Région favorise l’émergence de toutes les innovations qu’elles soient technologiques, sociales, d’usages ou de services. Fruits de cette énergie, l’Espace Multitouch, le lampadaire à énergie solaire LINEO, de nouveaux concepts dans les secteurs des matériaux composites, des satellites et des énergies marines renouvelables… autant d’innovations qui portent haut les valeurs et l’esprit d’équipe de notre région.
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Alternance
Ce que change la loi Cherpion Pour atteindre l'objectif fixé par le gouvernement, soit 800 000 jeunes (contre 550 000 actuellement) en apprentissage ou en contrat de professionnalisation à l'horizon 2015, la nouvelle loi Cherpion vise à favoriser l'insertion des jeunes sur le marché du travail en développant et facilitant l'alternance.
L
e texte adopté par le Parlement fin juillet 2011 assouplit tout d'abord les conditions pour devenir maître d'apprentissage, ce qui devrait ainsi augmenter le nombre d'entrepreneurs pouvant accueillir un apprenti. Désormais, la personne titulaire d'un titre ou diplôme de niveau équivalent à celui préparé par l'apprenti doit justifier d'une expérience professionnelle de deux années, contre trois auparavant. Les personnes possédant au moins trois années (et non plus cinq) d'expérience professionnelle, en rapport avec la qualification de l'apprenti, peuvent également être désignées maîtres d'apprentissage. La loi prévoit également de rendre possible l'entrée en apprentissage d'un jeune dès lors qu'il aura achevé sa classe de troisième et qu'il atteindra ses 15 ans au cours du 2e semestre de l'année de signature du contrat d'apprentissage. Autres nouveautés : le contrat de professionnalisation pourra désormais être renouvelé une fois dans la même entreprise lorsque le bénéficiaire souhaite acquérir une qualification supérieure ou complémentaire à celle précédemment acquise. La loi Cherpion accorde le statut de stagiaire de la formation professionnelle aux jeunes n'ayant
pu signer de contrat d'apprentissage faute d'employeur et leur permet donc, dans l'attente du fameux sésame, de commencer leur formation en alternance dans un CFA, dans la limite des places disponibles. Par ailleurs, le texte prévoit aussi la mise en place d'une carte d'étudiant des métiers qui sera délivrée aux apprentis par les centres de formations des apprentis (CFA). Elle leur permettra de bénéficier de réductions tarifaires identiques à celles dont bénéficient les étudiants de l'enseignement supérieur.
L'apprentissage en intérim Les sociétés de travail temporaire vont désormais pouvoir signer des contrats d'apprentissage (1). La durée minimale de chaque mission de travail temporaire dans une entreprise utilisatrice sera de six mois. La fonction tutorale sera assurée conjointement par deux maîtres d'apprentissage, l'un dans l'entreprise utilisatrice et l'autre dans l'entreprise de travail temporaire. "Forte de son expérience en matière de contrat de professionnalisation, Adecco s'engage activement dans le développement de l'apprentissage, insiste Karine Moreira, directrice unité opérationnelle Adecco Le Mans. La position d'acteur
reconnu de l'emploi fait d'Adecco l'interface naturelle entre l'apprenti, l'entreprise et les centres de formation". "Nous avons un vivier de candidats dont nous connaissons le savoir-faire et la motivation puisque nous évaluons leur comportement professionnel à chaque mission. Ces candidats ne possèdent pas forcément de diplômes, nous pouvons donc leur proposer un apprentissage pour leur faciliter l'accès à un emploi durable, ajoute Christophe Chevallier, directeur clientèle Adecco PME-PMI. L'avantage pour l'entreprise, c'est que nous sécurisons le recrutement des apprentis et nous assurons également le bon déroulement du contrat par un suivi régulier du salarié, de l’entreprise et du CFA. Nous prenons en charge la gestion administrative et juridique du contrat, tout cela fait partie intégrante de notre prestation". Plusieurs dispositions de la loi Cherpion viennent compléter les mesures concernant l'encadrement des stages en entreprises et les droits des stagiaires : pas de stage sans convention, obligation de gratification des stagiaires pour tout stage de plus de deux mois, limitation à six mois de la durée des stages dans une même entreprise par année d'enseignement, principe selon lequel un stage ne doit pas correspondre à un poste de travail permanent, réduction de la période d'essai et une prise en compte dans l'ancienneté en cas d'embauche dans l'entreprise dans les trois mois suivant l'issue du stage (et non plus à l'issue du stage)… Face aux difficultés rencontrées par les jeunes pour s'insérer sur le marché du travail, souhaitons que cette nouvelle loi facilite leur employabilité. ◗◗ Maryse Gauthier (1) Jusqu'à la loi Cherpion, seuls les contrats de professionnalisation étaient accessibles aux entreprises d'intérim.
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Lu pour vous dans la presse Espionnage industriel : une nouvelle loi en vue pour mieux protéger les entreprises
Bientôt des centres d'affaires dans les gares
Les Échos - 14 novembre 2011
La SNCF a signé un accord avec Regus, leader mondial des espaces de travail modulables, pour l'ouverture de six centres dans ses gares. La première ouverture aura lieu fin 2012 au Mans. Suivront ensuite Amiens, Nancy et Bordeaux en 2013, puis Lille/Flandres et Paris/Nord en 2014.
La France devrait se doter, d'ici au printemps prochain, d'une loi protégeant le secret des affaires. Objectif : dissuader toute personne tentée de monnayer des secrets stratégiques pour les sociétés. Ce projet crée un délit de "divulgation d'informations protégées" puni d'un an de prison et de 15 000 euros d'amende. Interview d'Olivier Buquen, délégué interministériel à l'intelligence économique : "le nombre d'attaques contre les entreprises françaises est en augmentation".
Gérer l’humain pour réussir au mieux une fusion-acquisition La Tribune - 19 décembre 2011
Ces dernières années, l’actualité économique a été marquée par de nombreuses fusions. Mais on sait que trois fusions sur cinq détruisent de la valeur, par manque de prise en compte des critères humains et des différences culturelles. Une étude du cabinet Altedia analyse les causes sociales, culturelles et humaines des réussites et échecs des fusions d’entreprises. Dans un projet d’acquisition, la confiance est un atout primordial. Les salariés, les dirigeants et les représentants du personnel doivent avoir confiance dans le dossier.
Comment verrouiller sa stratégie brevet L’Entreprise - N° 306 Décembre 2011
La protection par brevet est un système globalement ignoré des PME. Or, quelle que soit sa taille, une entreprise qui verrouille bien sa stratégie de brevets se prémunit contre les contrefacteurs mais renforce aussi sa valeur. Le fait qu'un produit soit breveté est un gage de sérieux dans le cadre d'une démarche commerciale ou auprès d'éventuels investisseurs. La démarche pour un dépôt de brevet en France est simple. 40 maine éco janvier 2012
Ouest France - 22 novembre 2011 Le Maine Libre - 26 novembre 2011
comptent dans leurs rangs des as de la mercatique. Erreur ! Parce qu'un plan marketing peut rapporter gros, il constitue un outil de management indispensable à toutes les entreprises, quelle que soit leur taille.
Le monde tousse, les Brics s’enrhument : le mirage des Brics s’estompe sur fond de crise La Tribune - 8 décembre 2011
Au Royaume-Uni, business is business Chef d’entreprise Magazine - N° 63 Novembre 2011
Le Royaume-Uni représente la deuxième place d'investissement des entreprises françaises à l'étranger. Promotion de l'innovation, simplification des démarches, sens pragmatique des affaires : le pays présente de réels atouts pour les PME françaises. Les secteurs privilégiés sont ceux des services, des technologies, de l'information et communication, des logiciels et tout ce qui touche à la recherche et développement.
Le Luxembourg, une pépite au cœur de l’Europe L’Entreprise - N° 306 Décembre 2011
Le Luxembourg possède de nombreux avantages, mais pas ceux que l’on croit. Contrairement à une idée largement répandue, le grand duché n’est pas un paradis fiscal. Le premier atout du pays est sa localisation. Idéalement situé au cœur de l’Europe, le Luxembourg constitue une excellente plate-forme pour attaquer de front plusieurs marchés européens.
Bâtir son plan marketing Chef d'entreprise magazine - N° 64 Décembre 2011
Les uns l'assimilent à une énième formalité administrative qui va les détourner de leurs préoccupations essentielles, pour finalement atterrir au fond d'un tiroir de leur bureau. Les autres le croient réservé à ceux qui
La crise internationale malmène les grandes nations du monde émergent (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), désormais affectées par le ralentissement de la croissance des pays de l’OCDE. Un phénomène qui met en lumière les problèmes structurels de ces marchés considérés depuis plusieurs années comme un eldorado pour les investisseurs. Au point de susciter un véritable débat sur la réalité de leurs points communs et de leurs succès.
Haute saison 2011 dans les Pays de la Loire : une fréquentation hôtelière soutenue par la clientèle française Insee Pays de la Loire : Informations statistiques - N° 427 Novembre 2011
chez eux ou de leur lieu de travail. 19 % d’entre eux consultent leurs mails en mobilité, la grande majorité de ces "nomades du net" restant les mobinautes.
Partage & Co Marketing Magazine - N° 153 Novembre 2011
Coworking, covoiturage, cohousing, cofooding ou cobooking… Tout ou presque se partage aujourd’hui. Le mode de consommation collaboratif fait de plus en plus d’adeptes. Une nouvelle génération d’entrepreneurs se fait le chantre de cette nouvelle économie.
Une étude pointe du doigt les limites de la politique Internet en France Les Échos - 10 novembre 2011
Une étude européenne pointe le retard des entreprises en termes de présence sur Internet et classe la France 9e sur 20. En effet, seulement 43 % des entreprises françaises disposeraient d'un site Internet (contre 63 % des entreprises allemandes) et 73 % des sites n'auraient pas été mis à jour depuis au moins un an. De plus, 23 % des sites français ne respectent pas les obligations légales.
Avec 1,2 million de nuitées en juillet et août 2011, la fréquentation hôtelière française des Pays de la Loire atteint son meilleur niveau depuis 2005, malgré une météo défavorable. Ce dynamisme compense les effets d'une désaffection de la clientèle étrangère pour le littoral.
L’industrie française des biens de consommation doit mieux prendre en compte les attentes des consommateurs
Près d’un tiers des internautes sont désormais des "nomades"
Au cours des dix dernières années, alors que la production en biens de consommation des entreprises présentes sur le sol national s’érodait de 0,5 % en moyenne par an, l’emploi dans ces mêmes sociétés diminuait chaque année de 4,5 %. La désindustrialisation et la crise économique expliquent en grande partie ces difficultés, mais la question est de savoir si l’industrie française des biens de consommation prend bien en compte les attentes des consommateurs.
Les Échos - 15 décembre 2011
La connexion en mobilité commence à décoller en France, avec un taux de pénétration de 17 % pour le smartphone, de 9 % pour les clefs 3G, et de 50 % pour les ordinateurs portables et les tablettes numériques. En juin, 31 % des Français se connectaient régulièrement hors de
Crédoc : Consommation et modes de vie - N° 246 Décembre 2011
Écoconstruction : innovations à tous les étages Industrie & Technologies - N° 938 Novembre 2011
Le bâtiment vert s’impose aux architectes et aux constructeurs. Le durcissement de la réglementation thermique à la suite du Grenelle de l’environnement ne leur laisse guère le choix. L’innovation se poursuit dans tous les domaines, depuis les matériaux de construction aux cellules solaires, en passant par les revêtements, le vitrage, l’éclairage ou encore la gestion intelligente des consommations énergétiques.
Enseignes : les Français n’ont pas confiance LSA - N° 2205 17 novembre 2011
Selon une étude inédite de confiance des clients, les distributeurs alimentaires suscitent une méfiance générale chez les consommateurs. 58 % des personnes se méfient des enseignes et 40 % leur donnent du crédit. Un constat nuancé par la bonne image qu'ont les clients de leur magasin habituel, et la confiance qu'inspirent certaines enseignes ou formats en particulier. À y regarder de plus près, deux points essentiels ressortent pour accorder sa confiance à une enseigne : les prix compétitifs et la sécurité alimentaire.
Pays de la Loire : moins de pauvreté et d'inégalités qu'ailleurs, malgré des disparités territoriales Insee Pays de la Loire : Études - N° 100 Décembre 2011
La population des Pays de la Loire est sensiblement moins touchée par la pauvreté que celle des autres régions, du fait notamment de la vitalité de son tissu économique. La région présente des disparités territoriales en matière de précarité. Ainsi, certains territoires ruraux éloignés des grandes agglomérations se caractérisent par une précarité plus marquée. Les grandes agglomérations abritent quant à elles des populations
très hétérogènes, tandis que dans d'autres territoires, le marché du travail présente des signes de fragilité. A contrario, les couronnes périurbaines des grandes agglomérations accueillent principalement des familles assez aisées.
Et la politesse, bordel ! Liaisons sociales - N° 127 Décembre 2011
Entre les open spaces et les smartphones, les frontières et la retenue s’envolent ! Les nouvelles technologies, notamment l’e-mail, sont sources d’impolitesse. C'est un nouveau fléau de la vie de bureau. Pour y remédier, des entreprises apprennent aux salariés les bonnes manières. Le client roi est (aussi) un mal élevé : au téléphone, au guichet, dans le bus, les incivilités des clients génèrent du stress et de la violence. De la formation des équipes, à la sensibilisation du public, il existe différentes voies pour prévenir les risques.
Sélectionner le meilleur mode de distribution L’Entreprise - N° 306 Décembre 2011
Pour une entreprise soucieuse de se développer, le choix du bon mode de distribution est essentiel. Les principaux modes de distribution sont les agents commerciaux, les concessionnaires, les franchisés, les VRP et la location-gérance. Si tous ces distributeurs répondent à la même finalité économique, il existe de grandes différences de statuts entre eux, et les obligations des uns ne sont pas celles des autres. Le point sur les principales caractéristiques juridiques des différents accords de distribution.
Allergies, intolérances alimentaires : un marché convoité Le Nouvel Entrepreneur - N° 99 Décembre 2011
Le marché des consommateurs allergiques et intolérants alimentaires attire de plus en plus d’acteurs. En jeu, une augmentation significative du nombre de personnes concernées,
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et, par conséquent, des perspectives séduisantes pour les marques et les distributeurs. D’autant plus que l’Afdiag (Association française des intolérants au gluten) estime que seuls 10 % à 20 % des intolérants au gluten, par exemple, seraient actuellement diagnostiqués.
En 2010, la moitié des PME d’au moins dix personnes ont recherché un financement Insee Première - N° 1379 Novembre 2011
51 % des PME (de 10 salariés au moins) étaient à la recherche d’un financement externe en 2010. Cette proportion n’était que de 42 % en 2007. Parmi les financements recherchés, les prêts bancaires restent prédominants en 2010, mais les sources et les modes de financement sont plus diversifiés. Les financements sont aussi plus difficiles à obtenir : 6 % des entreprises recherchant un prêt en 2010 n’en ont
obtenu aucun, une proportion trois fois plus forte qu’en 2007. Néanmoins, interrogées sur les freins éventuels à leur croissance d’ici à 2013, les PME s’inquiètent bien moins de l’accès au financement que de l’état général de l’économie (cité par 80 % d’entre elles).
Réussir sa levée de fonds Chef d'entreprise magazine - N° 63 Novembre 2011
Nouveau produit, développement à l'international... Pour être concrétisées, ces ambitions nécessitent des fonds, que même une entreprise dynamique peut rarement sortir de sa poche. L'une des solutions ? Céder des parts de sa société à des investisseurs qui convoitent, en retour, une rentabilité à plus ou moins long terme. Faire entrer des actionnaires au capital rebute certains chefs d'entreprise qui craignent de perdre le contrôle. Pas de paranoïa, gardez toujours en tête que vous partagez le même objectif : faire fructifier l'existant. maine éco janvier 2012 41
maine découvertes
Les momies égyptiennes du musée de Tessé
Souvenirs d’outre-tombe Trois collectionneurs épris d’art égyptien ont autrefois procédé à l’acheminement vers la France de divers objets venus de ce pays des sables. Parmi ceux-ci, trois momies d’époques différentes aboutirent au musée de Tessé du Mans.
Grand Sphinx et temple d’Edfou envahi par les sables. Dessins de Arnout gravés par Lemaître. L’Univers. Histoire et description de tous les peuples, Firmin Didot, Paris, 1835.
L
Sarcophage de la momie offerte par François Liger aux Musées du Mans en 1913.
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a dernière arrivée au musée, la plus récente en date - premier siècle après J.-C. - est celle d’une jeune femme décédée dans la fleur de l’âge. Elle fait l’admiration des visiteurs descendant visiter la section des "demeures d’éternité" du musée de Tessé, car celle-ci a exceptionnellement conservé intacts non seulement tout son enrobage, mais aussi l’ensemble des cartonnages peints qui la recouvrent, ici au nombre de cinq : le premier enveloppe la tête tout en couvrant le buste, le deuxième s’étale sur le ventre, le troisième s’étend sur les deux cuisses, le quatrième enserre en même temps les deux jambes, le cinquième emboîte les pieds représentés nus en dessus et chaussés de sandales en dessous. En admirant ces fragiles revêtements, on peut observer l’ingéniosité de ceux qui les fabriquèrent. Les cartonnages, sortis de moules uniques, pour épouser correctement les formes du corps et devant par la suite s’adapter aux tailles
de différents défunts, étaient combinés de telle façon que chacun des cinq cartonnages pouvait glisser sous celui qui l’avoisinait, ainsi l’ensemble pouvait être indifféremment raccourci ou allongé, suivant la nécessité. Les peintures funéraires des cartonnages soigneusement ornés recommandent le défunt aux dieux traditionnels sans mentionner en particulier l’identité du personnage qu’ils recouvrent. C’est plus à l’extérieur du sarcophage en bois que les qualités du défunt sont mentionnées. Cette momie est venue s’adjoindre en 1983 à la section égyptienne du musée. Précédemment, deux autres momies avaient été données au musée, l’une de la XXIe dynastie, en 1822, l’autre de la XVIIIe dynastie en 1913. En voici l’histoire…
Le désir de visiter l’Égypte Un enfant du pays, presque Manceau, puisque né le 12 mai 1792 à Sainte-
Croix-lès-Le Mans, Édouard Dubois de Montulé fut incorporé dans l’armée du prince Eugène de Beauharnais et endura avec Napoléon la pénible retraite de Russie. Eugène de Beauharnais, ayant été aide de camp de Bonaparte en Égypte, lui avait raconté les merveilles de ce pays. C’est de Nantes, en septembre 1816, qu’il partit pour l’Amérique et l’Italie, puis l’Égypte, où il débarqua à Alexandrie le 12 octobre 1818, avec le désir de compléter par le dessin l’œuvre commencée sur ce pays par le savant Vivant Denon. D’Alexandrie, il rejoignit la ville de Rosette pour trouver une embarcation remontant le Nil, afin d’effectuer une expédition qui allait s’étendre sur 124 jours. Il rencontra deux compagnons de voyage, l’architecte français Huyot et l’Italien Syvestre. Un guide-interprète, Moustapha, parlant parfaitement le français, se proposa de les accompagner. L’itinéraire était déjà celui qui est suivi de nos jours, toutefois les ruines
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avaient un aspect quelque peu différent. Du grand Sphinx on ne voyait que la tête ; le sable emplissait tellement certains temples, que les visiteurs étaient presque à la hauteur des chapiteaux. Outre les visites des monuments, on avait la liberté d’escalader les pyramides, ce que fit Édouard de Montulé. Il avait toujours sur lui son album de papier, ses crayons et sa gomme, faisant de multiples dessins. Leur embarcation les fit remonter jusqu’à Philae. À ce point extrême, le bateau fit demi-tour pour se laisser emporter par le courant. Le Sarthois fut subjugué par tous les monuments sculptés qu’il découvrait, faisant souvent référence à Denon.
Les charmes d’une chanteuse Tandis que Montulé retrouva Drovetti, ancien consul de France, à Karnak, ce dernier lui fit cadeau d’une momie, "celle d’une jeune femme entourée d’une grande bande de toile et enfermée dans une double caisse dont les peintures sont bien conservées". Cette momie, qu’il portera au Mans, dont on ignore le nom, celui-ci ayant été gratté sur le sarcophage, était celle d’une femme, chanteuse du dieu Amon. Montulé ne le savait pas, car ce n’est que plus tard que Champollion rendit possible la lecture des hiéroglyphes. Il vint ensuite à M. de Montulé le désir de voir la Mer rouge, séparée du Nil par un grand désert. Arrivés à Kosseir à dos de chameau, ils allèrent saluer le cachef du village, Aboubakir, qui leur conseilla d’aller ramasser des coquillages sur la plage. Après quelques jours, la caravane rejoignit le Nil, chargée de coraux de diverses espèces. C’est à bord du Pyrrho que notre voyageur partit pour la France. Le 2 mars 1819, il débarqua à Marseille pour ensuite rejoindre Le Mans, par la route, avec son précieux chargement.
Dons des objets égyptiens
Couvercle-planche de la momie d’une chanteuse d’Amon offert à édouard de Montulé et ramené par lui au Mans. Musées du Mans.
Montulé entreposa pour peu de temps son butin égyptien dans sa maison car il en fit don au muséum. Il rassembla ses notes de voyage transcrites en deux volumes, sous forme de lettres écrites à chaque étape. Il lithographia lui-même ses nombreux dessins pour en former un bel album. Avant de repartir en 1821 pour de nouvelles aventures en Angleterre et en Russie, il fit don à la bibliothèque municipale du Mans de ses deux livres nouvellement imprimés, ainsi que de l’album de ses lithographies.
Momie dans ses cartonnages visible au musée de Tessé. Collection Musées du Mans.
Au muséum, il offrit sa momie et ses nombreux objets égyptiens. Édouard de Montulé décéda au Mans de la tuberculose, le 1er mars 1828. Les Manceaux, en curieux, voulurent voir au muséum l’antique dame de l’au-delà des mers. Par son attrait elle a rempli durant 105 ans au musée, se trouvant alors à la Préfecture, le rôle d’un appât, qu’elle continua d’exercer à Tessé jusqu’à la guerre de 1939. À cette époque elle s’éclipsa pour se reposer dans un coin. Le musée Vert conserve toujours de ce voyage égyptien une gorgone ou éventail de la Mer rouge, des madréporaires exotiques, des coraux éponges, des tourmalines.
Une momie fantôme Entre-temps une autre momie, également dans son sarcophage, devait faire son apparition avec le legs de François Liger. La date de son arrivée étant fonction de celle du décès de Mme Liger, ce ne fut qu’en 1913 que la ville en devint effectivement propriétaire ; époque inopportune, qui obligea le conservateur à attendre la fin des hostilités de la Grande Guerre pour s’en occuper. La momie fut en attendant délicatement hissée dans le grenier de la maison de la Reine-Bérengère, futur musée. Cette momie avait originairement reçu trois cartonnages peints. M. Liger les avait retirés pour les inventorier séparément. En 1924, un embryon de musée fut
préparé dans une des salles du rezde-chaussée de la maison de la Reine-Bérengère, avec des dons de citoyens manceaux pour reconstituer une salle de "la ferme du père et de la mère Quéru". L’unique salle put ouvrir ses portes en 1925. Les soirs venus, la concierge s’assurait que tout être humain avait bien quitté les lieux, lorsqu’un jour, elle découvrit au grenier une intruse : la momie, envers laquelle elle protesta violemment. Après la fermeture de la salle, elle montait dévisager son ennemie. La nuit, quittant son lit, la pauvre femme errait en chemise avec sa lampe pigeon, prêtant l’oreille au moindre craquement venant d’en haut. Elle n’en dormait plus, son mari non plus car elle vociférait à en réveiller les morts. Bientôt elle se sentit empoisonnée. Un médecin vint l’examiner et un policier mena une enquête avec témoignages de voisins. On parlait alors de malédictions pharaoniques, depuis que Carter avait, en 1922, violé la tombe de Toutankhamon. Un psychiatre se pencha sur le cas de la pauvre femme, le maire dut intervenir pour régler le conflit entre la personne gémissant et la momie restant muette. Enfin, un jugement à la Salomon fut prononcé, la concierge dut partir à l’asile, quant à l’empoisonneuse (la momie), d’où venait tout le mal, telle une sorcière, elle se volatilisa, l’affiche la concernant porte désormais la mention : momie disparue. ◗◗ étienne Bouton, Académie du Maine © Photographies : Musées du Mans
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