Echo n° 1280

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l’écho caps Archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon

des

Ville de Saint-Pierre

Hebdomadaire municipal gratuit n° 1280 10 février 2012

≥ 1982 - 2012 : l’Écho fête ses 30 ans


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écho des caps n° 1275 • vendredi 6 décembre 2012


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l’actualité croquée par nos illustrateurs

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[ vie locale ]

L’Écho fête ses 30 ans

Lettre ouverte… Mon cher Écho des Caps, Oui, on n’a pas tous les jours 20 ans comme dit la chanson... euh ! je voulais dire 30 ans ; je ne vais tout de même pas te rajeunir depuis le temps que tu occupes une place privilégiée dans la vie locale. Je te félicite bien chaleureusement pour cet anniversaire. C’est vrai, on se connaît depuis 20 ans déjà, depuis 1992 quand je suis venu pour la première fois sur l’Archipel, et je crois bien qu’on ne s’est pas vraiment quittés depuis. Et je t’accueille régulièrement chez moi, en Alsace. Je me souviens avoir parlé de toi à l’ami Marc Robine avant qu’il ne mette les pieds pour la première fois à Saint-Pierre... puis, quand il me parlait de toi, il te taquinait avec malice en te surnommant L’Écho des Câpres. Ça nous faisait rire, mais tu sais bien comme dit le proverbe : qui aime bien châtie bien... Et à vrai dire je t’aime bien, et tu as toujours été présent quand je te demandais un service, quand j’avais besoin de toi. En vue d’un livre - toujours pas écrit - sur Mgr François Maurer, j’ai eu la grande chance de me promener dans tes archives et de voir comment tu avais mis en relief cet incontournable et attachant personnage de Saint-Pierre et Miquelon ... le mettant même une fois à la Une en compagnie d’Albert Pen et vous affublant tous deux des surnoms de Peppone et Don Camillo. Tu vois, toi aussi tu sais te montrer taquin de temps à autre... Au fil des années, tu es devenu un miroir de la vie locale, avec ses photos de groupes et ses anniversaires, ses infos pratiques ... et aussi ses publications de comptes-rendus de réunions municipales qui mériteraient une mise en page plus aérée. Je te suis aussi reconnaissant d’avoir mis en valeur l’article consacré à Joseph Fontaine, il le méritait bien et grâce à toi ce texte aura fait plus d’un heureux dans sa famille et ses amis de l’Archipel et d’ailleurs. Je sais bien que les temps sont durs et que chaque euro doit être compté, mais vois-tu, mon Cher Écho des Caps, cela me ferait tant

plaisir que tu franchisses un de ces jours le pas et que tu abandonnes tes pages intérieures souvent grises pour des articles illustrés de photos en couleurs .. comme la Une et la 4e de couverture. Merci de voir avec Madame le Maire si un tel souhait est réalisable. Que te souhaiter pour les prochaines années outre le passage total à la couleur ? Davantage de place pour des brèves et des photos sur des événements de la vie quotidienne… au-delà des manifestations institutionnelles ... au-delà également des entretiens consacrés à des spécialistes de tous poils de passage à Saint-Pierre et

Miquelon : tu sais, leurs propos souvent trop théoriques ont peu d’impact sur la vraie vie des habitants de l’Archipel ... Alors joyeux anniversaire à toi, et amicales pensées à Didier, Jean-Christophe, JeanLouis, et les autres... avec une pensée toute particulière pour Albert Pen et Georges Poulet - pour leurs initiatives en ta faveur en attendant de découvrir ce numéro spécial 30 ans à Saverne, en Alsace.• Albert Weber Journaliste www.francomag.com

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1982 - 2012

– Éditorial ]

L’Écho fête ses 30 ans 30 ans d’une série bien étoffée et à l’histoire mouvementée ! C’est un numéro particulier qui vous est proposé cette semaine ! En effet, c’est un numéro « anniversaire », le 30e ! 30 ans d’une série bien étoffée et à l’histoire mouvementée ! C’est une étape importante, s’il en est, d’une déjà longue histoire, que celle de votre journal municipal « L’Écho des Caps Hebdo ». Démonstration sans faille de la volonté des Maires et des Municipalités qui se sont succédés, d’être au plus près des habitants de l’Archipel grâce aux moyens d’information et de communication dont notre ville s’est dotée. Grâce au journal d’abord, mais aussi ≥ Karine Claireaux grâce au site Internet, Sénateur de Saint-Pierre et Miquelon moderne et facile d’accès, que je vous invite à Maire de Saint-Pierre consulter aussi souvent que possible.

« L’Écho des Caps » – je me plais à le rappeler régulièrement – est

Il est aussi fait « par vous », car il présente la vie associative culturelle, artistique et sportive, ô combien riche et active, de notre petite collectivité. Il rapporte les événements heureux comme les coups durs qui ponctuent le quotidien des habitants, tout en s’efforçant de ne pas être indiscret ou blessant.

« L’Écho », comme on l’appelle familièrement, se veut être, avant tout autre chose, un trait d’union entre tous les habitants, un pont toujours accessible entre le Maire, les élus et les administrés. Sa place est maintenant systématique dans chaque foyer, depuis la décision du Conseil Municipal de le distribuer gratuitement. Certains – mais ils sont peu nombreux – se défendent de le lire, mais savent – malgré tout – toujours ce qui s’y écrit. Une grande majorité l’accueille toujours plus favorablement et je ne peux que m’en réjouir en espérant que nous pourrons continuer de répondre le mieux possible à vos attentes. Dans ce numéro spécial, vous pourrez redécouvrir – ou découvrir si vous êtes un nouveau lecteur – ce qu’a été le bulletin municipal tout au long de ces trente années ; vous pourrez apprécier comment il a évolué au fil des ans.

conçu « pour vous ». Pour vous informer, vous renseigner sur la politique de la Ville, sur l’action de vos élus à travers les décisions prises, les dossiers traités et les projets qui sont ceux de l’équipe municipale, avec la pédagogie et la vulgarisation nécessaires pour une bonne compréhension de tous les dossiers. Pour vous montrer et aussi mettre en valeur le travail des services qui œuvrent au quotidien pour le bienêtre de la population. Pour faciliter, à travers les renseignements mis à votre disposition, l’organisation de votre vie quotidienne.

Que de chemin parcouru, que d’événements égrenés tout au long de ces années de parution. Difficile de ne pas être nostalgique lorsque l’on constate l’évolution et que l’on se remémore les illustres prédécesseurs qui ont marqué de leur empreinte notre journal municipal. Et j’ai, à ce titre, une pensée particulière pour son fondateur, Monsieur Albert Pen, sans la volonté duquel ce journal n’aurait sans doute jamais existé. Que ce soit ses directeurs de publication successifs, ses éditorialistes, ses journalistes, ses techniciens imprimeurs, ses photographes, ses infographistes ou ses chroniqueurs, chacun, avec sa verve et son style a laissé son empreinte dans son, dans votre, dans notre journal. Longue vie à « l’Écho » ! •

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[ historique ] Par Didier Gil, rédacteur en chef depuis septembre 1983

L’Écho des Caps Hebdo

Au fil des ans… Il serait certainement trop long et fastidieux de vouloir retracer ici par le détail l’évolution de L’Écho des Caps Hebdo, mais quelques étapes importantes méritent néanmoins d’être rappelées.

Après une première tentative de création d’un bulletin municipal qui n’eut pas de suite – annoncé comme un trimestriel, il avait été mis en page et imprimé au Centre Culturel et Sportif qui disposait d’une imprimerie et d’une machine Offset du début des années 70 –, le Sénateur et Maire de Saint-Pierre, M. Albert Pen, et son Conseil municipal décident de la création de ce journal en février 1982. En fait, il s’agit de deux journaux : le mensuel L’Écho des Caps et de L’Écho Hebdo, ses trois suppléments hebdomadaires. Autour de M. Pen, se rassemblent les membres d’un premier Comité de rédaction avec, notamment, MM. Rémi Le Bollocq et Pierre Miadonnet. La réalisation est d’abord confiée à JeanMarie Pen, assistant parlementaire du Sénateur, puis à Marie-Josée Mahé avec le titre de directrice de publication. Son tirage, au fil des semaines, est un savant mélange de Ronéo et de photocopie. Au printemps 1983, la Mairie de Saint-Pierre récupère la machine Offset du Centre Culturel et Sportif, une Romayor 314, et les deux journaux sont désormais imprimés, le conducteur Offset étant Stéphane Poulain. Premier changement d’importance, en septembre 1983, avec l’arrivée de votre serviteur comme rédacteur en chef, le secrétariat de rédaction étant confié à Clarisse Hacala (Pen), et la direction de publication à Yann Boscher, Chef de Cabinet du Conseil Général. Avec eux apparaît un second Comité de rédaction qui restera en place pendant de nombreuses années : Karine Claireaux, Roger Beaupertuis, Jean-Claude Fouchard, Michel Le Carduner et Claude Levavasseur. Ils seront rejoints un peu plus tard par Johanne Briand et Abel Goineau, puis par Georges Poulet (ancien Gouverneur de l’Archipel, nommé au début des années 60 par le Général De Gaulle). D’autres noms apparaîtront les années suivantes, parfois très brièvement, au gré des différentes mandatures . Mais le « noyau dur » est ainsi constitué et restera fidèle au journal. Un an plus tard, en septembre 1984, les deux journaux fusionnent en un seul : L’Écho des Caps Hebdo. Commence alors l’évolution technique grâce aux efforts consentis par la Ville de SaintPierre. En 1984, le journal est encore plié et

monté « à la main ». C’est la corvée hebdomadaire à laquelle se plient bien volontiers toutes les dames du secrétariat de Mairie. La tâche est fastidieuse et, au vu des plaintes de toutes et tous, arrive, en 1985, le premier investissement en matériel : une machine GUK pour assurer le pliage (valeur de l’époque : 40 000 francs). Le montage, toujours « à la main », n’en devenant pas plus agréable pour autant, un nouvel investissement arrivera en 1990 avec l’acquisition d’une machine Horizon AC 800 : une pagineuse – agrafeuse – plieuse (valeur : 230 000 francs). Elle est toujours en service de nos jours, grâce à l’excellent entretien des personnels, même si elle montre d’évidents signes de fatigue, les pièces détachées étant devenues introuvables. L’année 1990 sera aussi marquée par une arrivée d’importance dans l’équipe, celle d’un maquettiste en la personne de Jean-Christophe L’Espagnol. Dès lors, il prendra en charge la conception de la publication, lui permettant d’évoluer d’une forme à l’autre au gré des améliorations techniques (notre 4e de couverture). Pendant toutes ces années, la machine Offset, pour sa part – désormais manœuvrée par Jean-Luc Drake et Yannis Lepape – tourne sans discontinuer, finissant par subir des pannes successives – réparées grâce au « système D » des uns et des autres – au cours de l’hiver 1997. Décision est alors prise par la Municipalité d’en acquérir une nouvelle, qui nous permette si possible d’assumer l’impression en couleur. Le choix technique se porte sur une Heidelberg GTO 52-2, qui correspond à notre format et dont la réputation n’est plus à faire, mais au coût imposant : un million de francs rendue à Saint-Pierre. Vêtu de son manteau de pèlerin, M. Albert Pen se rend à Paris et arrive à convaincre Mme Brigitte Girardin, Directrice de Cabinet du Secrétariat d’État à l’Outre-Mer, d’accorder une subvention exceptionnelle à la Ville de Saint-Pierre. Les techniciens d’Heidelberg Canada, viendront installer la machine en mai 1997. À l’heure où s’écrivent ces lignes, elle est toute proche des 30 millions de tirages. Mais cette machine étant imposante, le rendement (journal et travaux privés) assuré par l’imprimerie municipale allant en augmentant,

très vite l’ancien local s’avère trop petit et surtout hors normes. En 1998, décision est prise de nous déménager et c’est M. Marc Plantegenest, Premier adjoint au Maire, qui imagine nous installer où nous sommes. Le déménagement a lieu en début d’année 1999, M. Plantegenest étant lui-même devenu Maire. Considérant que « L’Écho est son enfant », il laisse d’ailleurs à M. Pen l’honneur de prononcer l’allocution inaugurale des nouveaux locaux le jeudi 14 janvier 1999, et nomme parallèlement M. Georges Poulet en tant que Directeur de la publication. Des nouveaux locaux conçus par le Bureau d’études de la Municipalité, à l’époque dirigé par M. Arnaud Poirier. Au début des années 2000, Mme Karine Claireaux est élue Maire et les efforts – tant en équipement qu’en fonctionnement – se poursuivent sous sa direction. Trois autres agents rejoignent successivement l’équipe, Sébastien Drake en infographie, Vicky Mahé en imprimerie, et Jean-Louis Mahé à la rédaction. En janvier 2010, l’hebdomadaire municipal devient gratuit et distribué dans les boîtes postales. Cela permet de réduire significativement le prix des abonnements pour les lecteurs de l’extérieur, les abonnés n’ayant plus à leur charge que les frais d’expédition postale (exemple : 28 euros pour la Métropole au lieu de 90 euros auparavant). Enfin, Mme Karine Claireaux et son Conseil municipal décident aussi en 2010 d’acquérir un CTP (Computer to plate), un investissement très lourd, mais qui permet une amélioration très nette de la qualité d’impression, réduit de façon drastique le temps de réalisation, s’inscrit dans la préservation de l’environnement et le développement durable et surtout, par la suppression du labo-photo, génère de nettes économies de production avec la disparition des films et autres produits chimiques. Les techniciens d’Heidelberg Canada l’installent et forme les personnels à son utilisation en septembre de la même année. Voilà donc résumée l’évolution de cet Écho des Caps Hebdo qui fête cette semaine ses 30 ans, et dont l’équipe a accueilli l’automne dernier un nouvel infographiste en la personne de Steve Yon, à la baguette de cette édition spéciale. Souhaitons à L’Écho de devenir un respectable centenaire ! •

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[ histoire ] Par Rodrigue Girardin, Service des Archives de la Collectivité

De L’Indépendant à L’Écho des Caps

ou 100 ans de presse écrite à Saint-Pierre et Miquelon En février 1987, le Service d’Archives de l’Archipel, en liaison avec la rédaction de l’Écho des Caps Hebdo, avait choisi de présenter, à l’occasion du cinquième anniversaire de ce journal, une exposition évoquant l’histoire de la presse saint-pierraise et miquelonnaise, accompagnée de la publication d’un article retraçant l’histoire des journaux locaux. C’est ce document que nous reproduisons ici, non sans l’avoir quelque peu actualisé avec son auteur. ≥ Une place privilégiée Parmi l’ensemble de la documentation produite au cours de l’Histoire de Saint-Pierre et Miquelon, la presse occupe une place privilégiée. Limitée avant 1886 aux seules publications officielles de l’administration locale, elle a connu par la suite un développement important ainsi qu’une diversification (presse officielle, presse d’information, presse d’opinion). En présentant les divers journaux qui ont paru dans l’Archipel au cours des XIXe et XXe siècles, les organisateurs de l’exposition ont cherché, une fois de plus, à mieux faire connaître l’Histoire de l’Archipel, à travers une source souvent méconnue, mais riche, car proche de la vie des populations et des événements quotidiens. Les premiers journaux locaux qui ont paru sont des publications officielles. Leur richesse s’explique par le fait qu’à Saint-Pierre et Miquelon existait, jusqu’en 1976, le régime dit de la spécialité, la législation et la réglementation métropolitaine n’étant pas applicables de plein droit, mais seulement après promulgation par un acte de l’autorité locale. Deux publications sont à mentionner : le « Journal Officiel des Îles » et la « Feuille Officielle ». ≥ Le « Journal Officiel des Îles » Le premier volume du « Bulletin des Actes Administratifs du Gouvernement » a paru en 1885 à Paris ; il contenait les actes des années 1816-1854. À partir de 1867, il parut annuellement et fut imprimé à Saint-Pierre (Imprimerie du Gouvernement). La publication devint mensuelle puis bimensuelle. De la fin du XIXe siècle à nos jours (nous sommes en 1987, NDLR), il changera plusieurs fois de nom : « Journal Officiel des Îles Saint-Pierre et Miquelon », puis « Journal Officiel du Territoire », puis « Recueil

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[ histoire ]

100 ans de presse écrite

suite… des Actes Administratifs de la Préfecture », puis « du Département », puis « de la Collectivité Territoriale ». Outre les actes locaux et métropolitains, le « Journal Officiel » a publié à partir du début du XXe siècle divers avis, annonces et statistiques. ≥ La « Feuille Officielle » Cette publication hebdomadaire commença à paraître le 2 janvier 1866 et se poursuivit jusqu’au 25 décembre 1890, puis fut relayée par le « Journal Officiel des Îles Saint-Pierre et Miquelon » du 2 janvier 1897 au 26 août 1905. Son originalité réside dans le fait qu’on y trouve, outre la partie officielle (textes réglementaires locaux), une partie non officielle : avis, annonces, chroniques. Son dépouillement est du plus grand intérêt pour l’Histoire de l’Archipel ; signalons qu’il existe au Service d’Archives un fichier-index des articles contenus dans ce journal (en cours de refonte en cette année 2012, NDLR). À la fin de l’année 1886, « de nombreux habitants de la Colonie ont estimé le moment venu pour la création à Saint-Pierre d’un journal ne relevant d’aucune attache et uniquement dévoué aux intérêts de toute nature des Îles Saint-Pierre et Miquelon ». C’est avec cette déclaration que commence le premier numéro de « L’Indépendant ». Ce journal, défini comme « l’instrument le plus effectif, encore non expérimenté à Saint-Pierre de communication et d’échanges d’idées », subsistera un peu plus d’un an. Il s’agit du premier journal d’information. À partir de cette date, le mouvement est lancé ; d’autres journaux d’information vont se créer, en cherchant à traiter de manière objective l’information. À ce point de vue, la déclaration du journal « L’Égalité », qui parut de 1892 à 1894, est très nette : « en fondant le journal “L’Égalité”, nous avons cédé au désir d’être utile à notre chère colonie, de défendre en toutes circonstances ses intérêts et d’aider ses administrateurs à travailler à son développement et à sa prospérité. (…) Nous laisserons à l’écart les questions et les discussions politiques, et surtout les querelles et les haines des groupes si souvent nuisibles aux progrès et au bien-être de tous ». Ces publications de la presse d’information se sont poursuivies jusqu’à nos jours, en s’intégrant davantage dans le cadre d’une institution : « Le Foyer Paroissial », « Le Terre-Neuva », « Le Journal du Centre » (Centre Culturel et Sportif, NDLR), « L’Écho des Caps ». Parallèlement à cette presse d’information, s’est développée, dès la fin du XIXe siècle jusqu’à nos jours, une presse d’opinion. Des journaux ont été créés pour défendre des idées et assurer la promotion d’un candidat lors des élections, et la communication administrative. Outre quelques informations locales et des avis, la plus grande partie de ces journaux politiques est consacrée à des débats d’idées ou à des réponses aux attaques politiques des adversaires. ≥ Le débat politique Le premier débat politique qui s’appuya sur la presse eut lieu à l’occasion de l’élection, en 1890, d’un délégué au Conseil Supérieur des Colonies à Paris. Le candidat sortant, Charles Salomon, créa « Le Petit Cadien », dont l’objectif était de « dire la vérité, éclairer les électeurs sur leurs intérêts, combattre la calomnie et le mensonge ». Face à lui, l’autre candidat, François Couturier, qui disposait déjà depuis 1889 du « Patriote », fit paraître « Le Petit Saint-Pierrais ». Ces journaux politiques ont connu un développement jusqu’à nos jours. Outre les publications actuelles, citons pour la période 1960-1970 : « L’Écho des Îles Saint-Pierre et Miquelon », journal

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[ histoire ]

100 ans de presse écrite

suite…

du député Albert Briand ; « SPM Actualités », journal du député Frédéric Gabriel ; et « Le Journal de Saint-Pierre et Miquelon », organe de Jean-Jacques Blanco-Carlotti, candidat aux législatives sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing. En parcourant la presse d’opinion de Saint-Pierre et Miquelon, on note qu’elle fut déjà très fertile au début du XXe siècle – à l’époque du mouvement d’idées qui anima l’opinion publique en France, séparant la population en deux clans : les cléricaux et les anticléricaux – tout comme à sa fin. Pour preuve : quatre journaux virent le jour entre 1903 et 1905 : « Le Réveil Saint-Pierrais » (1903-1908) et « L’Action Laïque » (1905) s’opposèrent à « L’Écho de Saint-Pierre » (1905) et à « La Vigie » (1905-1921), journal soutenant l’action de Louis Légasse. La déclaration de la rédaction de « L’Action Laïque » (N° 1 – 1er mai 1905) fait nettement apparaître le désir de promouvoir les idées anticléricales : « […] Le Clergé n’entend point rester dans ses temples et se consacrer exclusivement à son sacerdoce. Il entend dominer ce pays, être maître de l’Administration… Nous pensons que la religion est affaire purement privée… ». Face au « Réveil » ou à « L’Action Laïque », qui en était en fait une émanation, « L’Écho de Saint-Pierre » cherchait à défendre les valeurs catholiques traditionnelles, ainsi que l’affirme une note de la rédaction du 16 décembre 1905 : « Un groupe de catholiques Saint-Pierrais a décidé de publier un journal… Sa devise dit son but : mettre toujours plus en lumière et en honneur, pour en donner à chacun une plus nette intelligence, ces grandes idées nécessaires à toute société : DIEU, FAMILLE, PATRIE… ». ≥ Seconde Guerre Mondiale On ne saurait parler enfin de la presse d’opinion à Saint-Pierre et Miquelon sans évoquer les publications qui ont vu le jour à l’époque de la Seconde Guerre Mondiale. Avant l’arrivée des Forces Françaises Libres en décembre 1941, le gouvernement local, resté fidèle à la France de Vichy, publia le « Bulletin Documentaire d’Information ». Neuf numéros sur onze nous

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sont parvenus ; la couverture du premier est bleue, du second blanche et du dernier rouge : mis côte à côte, ils forment ainsi le drapeau français. Au dos, sur chacun d’eux, se trouve écrite la devise du Maréchal Pétain : « Travail, Famille, Patrie ». À l’arrivée des Forces Françaises Libres, un nouveau journal parut : « La Liberté ». Malgré son caractère politique, eu égard à sa situation contemporaine, ce journal a représenté, de 1941 à 1945, la presse d’information. À côté de ces publications autorisées, ont circulé en grand nombre à cette époque des tracts qui, même s’ils ne peuvent être rangés dans la catégorie de la presse, n’en ont pas moins eu un rôle dans la formation de l’opinion publique. Quel est le contenu de ces journaux ? On note une différence marquée entre la presse d’opinion qui réserve une place importante aux débats politiques ou à la propagande, et la presse d’information qui offre une plus grande diversité de sujets abordés. Les informations locales de toute nature y prédominent. Il s’y ajoute les annonces publicitaires qui participent au financement du journal, et les blagues, chroniques et feuilletons pour la distraction des lecteurs. •

≥ Pour en savoir plus… NDLR : Depuis la rédaction de cet historique en 1987 (Écho n° 233 du 20 février), de nombreuses autres publications ont vu le jour, dont « L’Horizon » de Miquelon pour ne citer que lui, mais aussi des journaux associatifs, d’opinion, voire administratifs. Ils feront certainement un de ces jours, l’objet d’une étude complémentaire. Nombre de ces publications sont consultables au Service des Archives de la Collectivité Territoriale, à la bibliothèque municipale, et la collection complète de « L’Écho des Caps Hebdo » l’est aussi auprès de notre rédaction. • D. Gil

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Ville de Saint-Pierre

Pour le plaisir de la table l’un des menus publiés dans l’Écho des Caps Hebdo en février 2002. Une rubrique animée à l’époque par Sylvie Poulet.

Numéros utiles

* Outre le numéro du standard à utiliser durant les heures d’ouverture des bureaux, vous pouvez également joindre la Mairie de Saint-Pierre par télécopie. D’autres numéros peuvent aussi vous être utiles, notamment en cas d’urgence.

Mairie standard 41 10 50 Mairie télécopie 41 43 13 Pôle Voirie 55 80 77 / 55 80 65 Pôle bâtiments 55 80 78 / 55 57 18 Traitement des eaux 55 80 61

.

[Fourrière Fourrière ] Service Fourrière 55 19 75 Journal édité par la Ville de Saint-Pierre Site internet www.mairie-stpierre.fr

Fondateur Albert Pen (Février 1982) Directeur de la publication et Éditorialiste Karine Claireaux Rédacteur en chef Didier Gil 05 08 41 10 91 Journaliste Jean-Louis Mahé 05 08 41 10 92 Secrétaire de rédaction et Accueil Clarisse Hacala 05 08 41 10 90

Infographistes Steve Yon et Jean-Christophe L’Espagnol 05 08 41 10 95 Impression Yannis Lepape 05 08 41 10 93 — 05 08 41 10 94 Photographe Jean-Christophe L’Espagnol (J.-C. L’E.) jclespagnol@gmail.com Jean-Luc Drake (J.-L. D.) jean-luc.drake@cheznoo.net

Dessins d’actualité Benoît Germe Pour nous joindre L’Écho des Caps, rue Georges Daguerre • BP 4213 • 97500 SPM • Tél. 05 08 41 10 90 • Fax 05 08 41 49 33 courriel

echohebd@cheznoo.net

Tirage 3 000 exemplaires

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Commission paritaire numéro 68511


[ partenaires de la semaine]

À l’occasion du 30e anniversaire de l’hebdomadaire municipal (disponible à la bibliothèque) nous attirons votre attention sur quelques-uns de nos anciens journaux, certains illustrés, comportant un article sur nos îles : • La libre parole : 19/08/1898 : Saint-Pierre et Miquelon comme point d’appui de la flotte (câbles télégraphiques). • Le globe-trotter 17/12/1903 : Les moyens de locomotion à SaintPierre et Miquelon (attelages de chiens de TerreNeuve, de bœufs, poneys, chevaux et ânes). • La libre parole 20/11/1908 : Les évènements de Saint-Pierre et Miquelon (manifestations pour les écoles religieuses). • La libre parole 20/12/1908 : À Saint-Pierre et Miquelon (arrivée de l’administrateur de la colonie à bord d’un croiseur cuirassé, suite à l’affaire du drapeau américain). • Touche à tout 15/01/1909 : Le drapeau américain arboré dans une colonie française, Saint-Pierre (manifestations pour les écoles religieuses). • La libre parole 06/02/1909 : La persécution à Saint-Pierre-et-Miquelon (manifestations pour les écoles religieuses). • Monde et voyages 01/10/1933 : Les îles Saint-Pierre et Miquelon (article signé Edgar Aubert de la Rue). • Journaux de guerre 24/12/1941 : Ce jour-là, 24 décembre 1941, Muselier débarque à Saint-Pierre-etMiquelon. Ces périodiques sont consultables uniquement sur place.

Le Vermouth rouge de Chambéry À base de vins de Savoie 12,25 euros • 750 ml

Le Vermouth de Chambéry est parfumé et présente des arômes harmonieux. Il se déguste « nature », agrémenté d’un zeste de citron ou d’orange, frais ou avec de la glace. Le Vermouth de Chambéry s’utilise aussi en cuisine avec des crustacés, des poissons ou de la viande. CIA, 7 rue Albert Briand – 41 47 97. L’abus d’alcool est mauvais pour la santé.

••• Rubrique animée par Josée Gautier Bibliothèque-Médiathèque de SaintPierre Site : http://www.biblispm.com Tél : 05 08 41 31 99 • Fax : 05 08 41 71 40 E-mail : bibliotheque-mediatheque@cheznoo.net

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1982-2012 : infographie, techniques d’impressions, contenu le journal municipal a su évoluer au fil des ans…


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