Écho des Caps N° 1435

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e r e i P t n i a Vil e de S

N° 1435 • 25 février 2016

© Chantal Briand

TOUT SAVOIR SUR L’AUTORISATION de Voyage Electronique (Canada)

FABIEN DISNARD : « UN PARCOURS SANS FAUTE » p. 2 & 3

ENVIE DE LIRE : DEMAIN, QUELS POISSONS DANS NOS ASSIETTES ? p. 6 & 7

CLEF - CAMPAGNE DE SENSIBILISATION FEMMES VICTIMES DE VIOLENCES p. 20


© Pascal Carrère - Vincent Le Coadic


ZOOM SUR

FABIEN DISNARD, LAURÉAT DU TROPHÉE DE BABETTE 2016 « Un parcours sans faute »

« Un parcours sans faute. Fabien n’a pas l’habitude de cuisiner les produits créoles qui étaient imposés pour le concours. Il a su créer un plat plein d’originalité. Comme quoi, avec du travail, on peut réussir ». C’est ainsi que la célèbre Chef guadeloupéenne Babette de Rozières a jugé le travail de Fabien Disnard qui, pour sa première participation, a décroché le Premier Prix du Concours « Le Trophée de Babette » lancé lors du deuxième Salon de la Gastronomie d’outre-mer qui s’est tenu mi février au Paris Event Center de la Porte de la Villette. Le « Trophée de Babette » avait pour objectif cette année de mettre en valeur les jeunes « Chefs » ultramarins provenant d’écoles, de lycées hôteliers ou de formation. Fabien est élève du Lycée Professionnel de Saint-Pierre et Miquelon, en 1ère année Bac Pro Cuisine. Chacun des jeunes participants avait pour mission de réaliser deux plats représentatifs de la Gastronomie des outre-mer à l’aide d’un panier surprise fourni par l’organisation. Pour chaque épreuve, le jury notait : • L’impression gustative. • L’aspect esthétique, le respect de la température de service, impression d’ensemble, équilibre de la présentation. • La créativité et l’originalité. • La préparation du plat, le maintien du poste de travail, la tenue vestimentaire, la propreté, l’hygiène. • La maîtrise professionnelle, la méthode, la technique cuisine. Cuisse de poulet farcie à la créole avec son écrasée d’igname, un légume-racine exotique ; trilogie terre et mer à la créole : ceux sont les deux plats que Fabien a préparés pour un jury très en demande. Fabien nous a confié avoir été « très stressé » par la préparation des plats, notamment pour le second pour lequel il n’était pas entièrement satisfait. Aussi quand Babette de Rozières a annoncé son nom comme gagnant du Trophée 2016, notre jeune Chef s’est senti « complètement déboussolé ». Mais il a très vite repris ses esprits. L’expérience est « formidable », « enrichissante » ; il régnait entre les 8 jeunes ultramarins « un esprit de compétition certes », mais élèves et profs ont su se montrer « très sympathiques ». Fabien qui avoue « être très à l’aise dans une cuisine professionnelle » est prêt à céder sa place pour l’an prochain à un autre élève du Bac Pro Cuisine afin que celui désigné profite au maximum de l’expérience « unique » que ce concours apporte.

Depuis son retour sur l’Archipel, Fabien reçoit des félicitations de tout le monde. Son titre de « gagnant du Trophée de Babette » lui ajoute un peu plus de pression sur les épaules pour continuer à être au top niveau au sein de sa classe. Mais le jeune Chef a des atouts ; il est très motivé pour poursuivre ses formations en Métropole, et pourquoi pas à l’école Ferrandi, la prestigieuse école française de Gastronomie ? ; l’Angleterre, l’Espagne… sont aussi des pays qui intéressent Fabien qui a déjà travaillé localement au Restaurant Révolution, au Chat-Luthier et à l’Atelier Gourmand. Il doit maintenant savourer sa brillante victoire et se remettre très vite en selle pour rester le meilleur ! Il en a la détermination et aussi le talent. Bonne chance à lui ! Fabien était accompagné de son professeur et coach Vincent Le Coadic. Au-delà du concours, le Professeur et son élève ont mis à profit ce séjour parisien pour une immersion chez les plus grands Chefs cuisiniers et pâtissiers. Monsieur Le Coadic a accepté de nous en dire plus. Quels sont les grandes lignes du programme de votre séjour à Paris ? Pour les visites, nous avons commencé par l'école hôtelière Drouant, où nous avons pris un repas, dans la salle de restaurant (réplique de celle du paquebot France) le jeudi 11 février à midi. Ensuite, nous sommes allés au Salon de la Gastronomie le vendredi matin pour prendre nos repères. Dans l'après-midi, nous avons pu visiter les cuisines du Sénat et la pâtisserie Hermé. Le samedi, retour au Salon dès le matin où nous avons passé la journée à découvrir les différents stands. Le dimanche était consacré à la demi-finale du concours ; suivait un pot offert par Mme le Ministre Girardin. Lundi, c'était la finale avec la remise des prix dans la soirée. Nous en avons profité pour inviter les membres du jury au stand de Saint-Pierre et Miquelon pour leur offrir une dégustation de plate-bières. Mardi 16 février, visite du ministère de la Fonction publique, ses cuisines avec repas le midi pour lequel nous avons apporté notre participation avec les Chefs. L'après-midi, nous nous sommes rendus à l'Assemblée Nationale pour y admirer les cuisines panoramiques, situées au 7e étage. Mercredi matin le 17, c'était déjà le retour. Comment avez-vous vécu personnellement le défi de Fabien ? Comment l'avezvous préparé à cette compétition ?

Pour le défi de Fabien, tout en étant confiant, j'ai parfois stressé plus que l'élève lui-même. L'enjeu était de taille car il s'agissait d'un thème peu commun pour nous. La cuisine créole n'étant pas forcément dans nos habitudes. Les entraînements pour Fabien ont commencé dès le mois de novembre 2015 ; ils avaient lieu tous les mercredis. Je suis parvenu, avec notre partenaire local Supermarché Marcel Dagort (que je veux remercier ici) à faire venir de Montréal, les fruits exotiques et légumes nécessaires et incontournables dans la cuisine créole. Le jeune a ainsi pu se familiariser avec des produits inconnus jusqu'alors pour lui. Quels plats a-t-il préparé notamment pour la finale ? À chaque épreuve, le jeune avait un panier contenant des produits surprises et des marqueurs indispensables à présenter dans l'assiette. Par exemple, pour la finale, du haddock, des gambas, de la volaille. La durée pour chaque épreuve était d'une heure. Que retenez-vous de ce voyage ? Une première très positive et encourageante. Une expérience de taille pour Fabien avec des rencontres à la clef, aussi bien auprès d'autres jeunes de son âge qu'auprès de chefs de cuisine prestigieux. Nous avons fait parler de l'archipel, de façon très positive, durant ces trois jours de concours. Et pour une première participation, nous avons frappé un grand coup et on ne pouvait espérer mieux ! En tant que professeur de Fabien, quels sont vos conseils pour la suite de son parcours ? Fabien devrait faire sa dernière année pour l'obtention du Bac pro l'an prochain, au Lycée Professionnel de Saint-Pierre et pourquoi pas aller chercher une mention ! Il aura ainsi toutes les clefs en main pour poursuivre dans ce beau métier, soit en BTS, soit en formations complémentaires. Je voulais aussi remercier le Comité Régional du Tourisme pour sa contribution financière et sa réactivité, ainsi que les services de l'Éducation Nationale et le lycée Émile LETOURNEL. Merci également aux politiques, Madame le Sénateur-Maire, Madame la Ministre, Monsieur le Député, pour avoir tout mis en œuvre pour que nous puissions visiter les lieux prestigieux attachés à leurs fonctions. Espérons que nous pourrons renouveler l'expérience l'an prochain et remettre ainsi notre titre en jeu !!! •

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UNE PHOTO, UNE INFO

Décision du Conseil des Ministres du mercredi 17 février : sur proposition du ministre de l’intérieur : - M. Jean-Christophe BOUVIER, préfet de la collectivité territoriale de Saint-Pierre-etMiquelon, est nommé préfet délégué pour la défense et la sécurité auprès du préfet de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, préfet de la zone de défense et de sécurité Nord, préfet du Nord ;

© Chantal Briand

Dans le cadre de l'association Naître Bouger Grandir à Saint-Pierre et Miquelon, une séance de photolangage a eu lieu le samedi 13 février 2016. « Cette méthode articule à la fois une pratique de travail collectif, une prise de parole devant l'ensemble des participants et une prise de conscience des images personnelles de chaque membre du groupe. La séance de photolangage consiste à effectuer le choix d'une photo en fonction d'une question de départ pré-établie par l'animateur du groupe puis à permettre à chaque participant de s'exprimer sur ce qu'il a choisi en faisant appel à son imagination et à son ressenti. »

L’Actu en images

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UNE DÉLÉGATION DE LA MAIRIE DE MIQUELON

a visité les installations de la future déchèterie

La ville de Saint-Pierre a accueilli mardi 16 février dernier une délégation de la Commune de Miquelon-Langlade venue visiter les installations de traitement des déchets. Conduite par Jean de Lizarraga, Maire de Miquelon-Langlade, cette délégation se composait de Danièle Gaspard, Adjointe au Maire, d’Aurore Michel, Secrétaire de mairie, de Philippe Autin, Responsable des Services Techniques et de Sébastien Eymard (DTAM). La délégation de Miquelon a été accueillie par le Sénateur-Maire Karine Claireaux, les Adjoints Patrick Lebailly et Martin Detcheverry, le Directeur des Services Techniques Yvon Koelsch et le Chargé de mission Christophe Caignard. Avec une approche rationnelle du prix et de la qualité du service, deux réunions techniques et une visite des installations du site de Galantry ont permis de réactualiser les contraintes techniques de reprise dans les filières de valorisation des déchets qui se mettent en place à Saint-Pierre. Ces informations vont permettre à la Mairie de Miquelon-Langlade de mettre au point les modalités pratiques de collecte sélective des emballages ménagers dans les meilleures conditions.• écho des caps n° 1435 • jeudi 25 février 2016

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DE LA PÊCHE À L’AQUACULTURE - D

Par Fabrice Teletchea

E N V I E D E L I R E

Après le « Guide des poissons de France ; Côtes de l’Atlantique et de la Manche » et le « Guide des poissons de France ; Cours d’eau, lacs et étangs », Fabrice Teletchea, Maître de conférences à l’Université de Lorraine, vient de publier aux Éditions Belin, Collection Références Sciences, « De la pêche à l'aquaculture ; Demain, quels poissons dans nos assiettes ? ». Les travaux de recherche de Fabrice Teletchea sont axés principalement sur la domestication de nouvelles espèces de poissons en Europe. Fruit d’une dizaine d'années de réflexions fondées sur son expérience personnelle et professionnelle, ce nouveau livre de Fabrice Teletchea tente de répondre à la question : « À terme, l'aquaculture remplacera-t-elle la pêche pour répondre au fabuleux défi de nourrir la planète, ou s'agit-il encore d'un nouveau mythe ? ». L’auteur y dresse un état des lieux sans concessions, à la fois économique, écologique et social, de ces deux filières puis décrit les principales solutions existantes pour développer une pêche et une aquaculture durables. Quelques morceaux choisis.

« Bien qu’issu d’une famille de marins-pêcheurs, je n’ai jamais pêché un seul poisson pour gagner ma vie et il est très probable que jamais je n’exercerai ce métier. Et pourtant ! Originaire d’une des régions les plus poissonneuses au monde, les Grands Bancs de Terre-Neuve, il eut été logique que je poursuive comme tant d’autres avant moi cette tradition familiale. Mais cette opportunité ne m’a pas été donnée car la mer a été vidée en quelques décennies de ses poissons. En effet, les stocks de morue, bien qu’immenses, ont été complètement décimés, si bien qu’un moratoire fût décrété en 1992 : fin de la grande pêche à la morue au Canada, et, avec elle, c’est toute une région qui sera complètement bouleversée. Des milliers de pêcheurs et de travailleurs impliqués dans la transformation du poisson perdirent leurs emplois et des dizaines de milliers de personnes, soit près de 10 % de la population locale, quittèrent la province de Terre-Neuve et Labrador pendant la décennie suivante. Près de vingt ans après, ces immenses stocks sont pour la plupart toujours à des niveaux très bas et il est n’est pas à exclure que la pêche à la morue ne redeviendra jamais ce qu’elle fût. Plus généralement, cette triste histoire a définitivement démontré, s’il en était encore besoin, que la mer n’est pas inépuisable. Fin d’un mythe ! Bien qu’assez jeune à l’époque, j’ai assisté de l’intérieur à cette tragédie car je suis né à Saint-Pierre et Miquelon, minuscule archipel français situé à quelques kilomètres au Sud des côtes de TerreNeuve. C’est ce qui m’a poussé en premier lieu à essayer de comprendre ce qui avait conduit à un tel désastre. Comment avait-on pu arriver à une telle situation ? Aussi, dès la fin des années 90, j’ai commencé à m’intéresser à l’histoire de la “ grande pêche ” à la morue le long des côtes Nord-Américaines et plus généralement au monde de la pêche. La poursuite de mes investigations et de mes études universitaires m’ont permis d’étudier plus globalement le fonctionnement de l’écosystème marin et, depuis plus de dix ans, le domaine de l’aquaculture. Celle-ci est souvent présentée comme une solution au déclin des pêches de capture. Le début d’un nouveau mythe ? Ce livre est le fruit d’une dizaine d’années de réflexions fondées sur des lectures, des films, des reportages et des discussions avec de nombreux acteurs du monde de la pêche et de l’aquaculture. Étant donné l’extrême complexité de ces deux filières et les implications tant au niveau écologique, économique et social, mon objectif est de donner les éléments qui me semblent les plus per-

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tinents pour fournir une base à une réflexion que chacun de nous peut mener en tant que citoyen. Ce livre se voulant accessible au plus grand nombre, les aspects trop techniques ou mathématiques ont été volontairement exclus. En espérant que cet ouvrage vous donnera entière satisfaction, que vous comprendrez mieux les enjeux et les défis de la pêche et de l’aquaculture dans les années futures et que vous pourrez vous faire votre propre opinion sur une question qui engage l’humanité entière ». Le choix du consommateur « Si vous avez la curiosité de regarder l’emballage des produits aquatiques que vous achetez, vous pourrez y lire le nom commercial officiel du poisson (le nom scientifique est parfois aussi présent), la provenance géographique et la méthode de production (pêche ou élevage). La législation européenne impose en effet que ces trois informations figurent sur tous les produits aquatiques vendus au sein de l’Union. Vous serez alors frappé de la diversité des espèces que nous consommons ainsi que leurs origines, les produits venant du monde entier ! Par conséquent, les choix que nous faisons en tant que consommateur peuvent avoir des impacts écologiques, économiques et sociaux à des milliers de kilomètres de chez nous. Nous verrons en conclusion, que, en tant que consommateur, nous pouvons agir pour promouvoir une pêche et une aquaculture durables à travers la planète, en évitant le plus possible de renouveler les erreurs du passé, comme celles liées au développement agricole. »


- DEMAIN, QUELS POISSONS DANS NOS ASSIETTES ?

Bilan et perspectives de la pêche et l’aquaculture • Bilan et perspectives de la filière pêche […] « En conclusion, il n’y a pas de fatalité à la surpêche, bien au contraire, il est possible que les stocks surexploités puissent progressivement se reconstituer et qu’enfin se mettent en place des méthodes de pêche respectueuses des espèces exploitées et de l’environnement. Certains pays ont réussi à le faire (la Norvège, l’Islande, les États-Unis, le Canada, l’Australie, ou la Namibie), il faut donc s’inspirer de leurs expériences et définitivement comprendre que les ressources marines, comme celles terrestres, ne sont pas inépuisables et que le niveau d’exploitation doit absolument être adapté à la productivité naturelle des stocks, même si cela implique à court terme des pertes d’emplois et des bouleversements économiques et sociaux importants, qui de toute façon auront lieu, et certainement bien plus brutalement, si rien n’est fait. » • Bilan et perspectives de la filière aquacole […] « En conclusion, l’aquaculture constitue une formidable opportunité pour augmenter la disponibilité en produits aquatiques à travers le monde et contribuer ainsi à la sécurité alimentaire mondiale. Cependant, cette filière doit rapidement apprendre de ses erreurs passées (et de celles des autres filières de production plus anciennes) pour assurer la durabilité de la production tout en préservant le plus possible les milieux naturels. » • Quelles évolutions possibles pour la pêche et l’aquaculture ?

« Contrairement à la chasse et à l’agriculture qui sont devenues progressivement deux filières distinctes et indépendantes, la pêche et l’aquaculture sont toujours à l’heure actuelle deux activités étroitement liées. En effet, la majorité des élevages sont très récents et les individus en captivité, à l’exception de quelques espèces, ont été très peu modifiés. De plus, pour nombre d’espèces, des individus sauvages sont toujours prélevés dans le milieu naturel pour maintenir la production aquacole. À l’inverse, des individus captifs se retrouvent, soit artificiellement (échappés), soit volontairement (renforcement des populations sauvages) dans le milieu naturel et peuvent se reproduire avec leurs congénères sauvages et possiblement leur transmettre des maladies. Par conséquent, il n’existe pas de différences biologiques fortes entre individus élevés et sauvages pour les animaux aquatiques, contrairement aux élevages terrestres. Seules quelques espèces, ou plus justement populations, ont atteint un niveau de domestication avancé et ont été progressivement modifiées et leurs congénères sauvages. En outre, les systèmes d’élevage eux-mêmes sont souvent très proches d’écosystèmes naturels. C’est particulièrement vrai pour les étangs, qui sont considérés, notamment dans les pays développés, comme des zones humides qu’il faut préserver. Enfin, il existe une troisième différence fondamentale avec la production terrestre, c’est l’utilisation croissante, à partir des années 1980, de captures de poissons sauvages pour nourrir une grande diversité d’animaux aquatiques élevés, notamment des crevettes et des poissons carnivores. Cependant même si les liens entre pêche et aquaculture sont encore très importants, il a eu au cours des dernières décennies une séparation croissante entre ces deux activités. Ainsi, si elles devaient continuer de suivre exactement la même évolution, mimant en cela l’évolution qui a eu lieu au cours des derniers millénaires en milieu terrestre, il est probable que la pêche, comme la chasse, faute d’une gestion durable, pourrait devenir une simple activité de loisir, contribuant très peu à la sécurité alimentaire mondiale. À l’inverse, la production aquacole, à l’image de la production

agricole, pourrait continuer de croître et de s’intensifier et ainsi assurer l’essentiel de la fourniture en produits aquatiques, mais au prix probable d’une multiplication des conséquences écologiques néfastes. Dans ce scénario, la production aquacole serait alors progressivement centrée sur l’élevage d’un nombre beaucoup plus faible d’espèces, qui seraient améliorées génétiquement et introduites à travers la planète, comme ce fut le cas pour le bétail ou le poulet. Cette évolution de la pêche et de l’aquaculture aurait au moins trois principales conséquences. Tout d’abord, il y aurait un changement profond des espèces consommées à travers le monde. En effet, historiquement la pêche marine a ciblé des espèces carnivores situées à des niveaux trophiques élevés, comme les morues, thons, merlus, poissons plats et des crustacés à forte valeur marchande (crevettes, homards, crabes). À l’inverse, plus des trois quarts de la production aquacole reposent sur l’élevage d’animaux situés bas dans la chaîne trophique, incluant des mollusques filtreurs et des poissons herbivores ou omnivores d’eau douce. Par conséquent, si l’aquaculture devenait la seule source de produits aquatiques, il est probable que l’offre serait radicalement changée avec une prédominance de poissons d’eau douce, comme les carpes et les tilapias et une diminution des poissons marins. De plus, il est probable qu’il y ait une harmonisation des espèces produites à travers le monde, comme pour les espèces terrestres. En effet, avec la forte diminution des pêcheries au niveau mondial (qui exploite à l‘heure actuelle des centaines d’espèces différentes), seules quelques espèces élevées seraient encore disponibles à travers le monde. Il est possible que l’élevage d’un nombre restreint d’espèces puisse assurer la fourniture en quantité suffisante de protéines animales à travers le monde (ce qui est le cas en milieu terrestre), mais ne permettrait probablement pas de remplacer la diversité de micronutriments (comme le calcium ou la vitamine A) issus de la consommation de poissons sauvages entiers. Enfin, cette évolution en faveur de l’aquaculture entraînerait une modification profonde des emplois et des modes de vie des personnes impliquées dans ces deux filières. Un autre scénario est néanmoins possible, différent donc de l’évolution de la chasse et de l’agriculture en milieu terrestre, qui consisterait à un développement durable et complémentaire de ces deux filières, avec une gestion des ressources sauvages, respectueuse des espèces exploitées et des écosystèmes, et un développement aquacole, s’appuyant sur un grand nombre d’espèces et adoptant les meilleures pratiques de production. Dans ce scénario, la pêche continuerait de contribuer de manière significative à la sécurité alimentaire mondiale et les impacts de l’aquaculture seraient plus faibles. Il est probable qu’en fonction des contextes socio-économiques locaux, l’un ou l’autre de ces scénarios sera favorisé, même si le choix des produits aquatiques consommés par chacun d’entre nous à travers la planète peut aussi avoir une certaine influence sur l’évolution de ces deux filières. » •

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« Ce livre se voulant accessible au plus grand nombre, les aspects trop techniques ou mathématiques ont été volontairement exclus. » •

Le livre est disponible au prêt à la Bibliothèque écho des caps n° 1435 • jeudi 25 février 2016

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E N V I E D E L I R E


© Chantal Briand

UNE PHOTO, UNE INFO

« Améliorer les relations et la communication entre les parents et les enfants-ado », c’était le thème d’une conférence donnée à l’initiative de la Caisse de Prévoyance Sociale mercredi 17 février par Roseline Roy. Les supports sur lesquels Madame Roy s’appuie sont tirés des livres et du travail effectué par Adèle Faber et Elaine Mazlish, toutes deux américaines, membres de la faculté « New School for Social Research » à New York et de l'Institut de vie familiale de l'Université de Long Island. Madame Roy a présenté les outils de communication « pour vous aider dans cette si grande tâche qui est celle de l’épanouissement des parents et des enfants dans le vivre ensemble ». Roseline Roy détient un Baccalauréat en éducation et une Maîtrise ès Arts en psychologie. Mère de cinq enfants, elle est l'âme dirigeante et le moteur principal du projet de traduction, de publication et de diffusion des ouvrages d'Adele Faber et d'Elaine Mazlish portant sur la communication adultes-enfants dans la francophonie mondiale. « J’ai traduit et publié tous les ouvrages d’Adele Faber et Elaine Mazlish. J’ai fait connaître ce matériel au Canada francophone et dans les pays d’Europe ; j'ai offert de nombreux ateliers et fait des conférences partout dans la francophonie ; j'ai ainsi pu rejoindre des milliers de parents, d'enseignants et de professionnels qui travaillent auprès d’enfants dans différentes régions du monde. Mon enthousiasme du début n'a jamais fléchi. Bien au contraire, il n'a cessé de s'alimenter au cours des années » explique Roseline Roy. « Je constate aujourd'hui tous les bienfaits que ces nouvelles habiletés ont apportés dans ma vie. Et chaque fois que je présente ce matériel, la magie se renouvelle. Les gens sont étonnés et ravis d'y trouver enfin des réponses éloquentes à leur soif de mieux interagir avec leurs enfants. J'ai reçu de nombreux témoignages convaincants à propos des avantages qu'ils en retirent dans leur propre vie, sans compter les récits émouvants du resserrement des liens affectifs entre eux et leurs enfants ».

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> Écho dossier

Tout savoir sur l’Autorisation de Voyage Électronique pour le Canada

À compter du 15 mars 2016, les voyageurs étrangers dispensés de visa qui prennent un vol à destination du Canada ou qui transitent par le Canada vers leur destination finale devront obtenir une autorisation de voyage électronique (AVE). Cette exigence ne s’applique pas entre autres aux citoyens des États-Unis et aux voyageurs qui possèdent un visa valide, ainsi qu’aux résidents de Saint-Pierre et Miquelon qui se rendent au Canada en provenance directe de l’archipel. Aucune modification n’a été apportée aux exigences applicables à l’entrée par d’autres moyens de transport (par voie terrestre ou maritime). Cette procédure, d'ores et déjà en ligne sur le site des autorités canadiennes http://www.cic.gc.ca/francais/visiter/ave.asp dispose d'une interface claire et d'un questionnaire intégralement en français sans importation en ligne de documents personnels. Vous trouverez, ci-joint, une notice explicative des modalités de saisie de vos renseignements en ligne http://www.cic.gc.ca/francais/pdf/ave/francais.pdf Pour de plus amples informations, nous vous invitons à consulter le site du Ministère des Affaires Etrangères : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseilspar-pays/canada-quebec-compris/ Pourquoi une AVE ? (source : citoyenneté immigration Canada) « Pour le Canada, l’AVE est essentielle à l’intégrité du système d’immigration et à la sécurité des Canadiens car il permettra de dissuader les étrangers qui sont “interdits de territoire“ et qui proviennent d’un pays exempté de l’obligation de visa de voyager au Canada. La demande d’AVE permet au service d’immigration Canada de contrôler plus facilement les étrangers admissibles et déterminer s’ils posent un risque pour la sécurité avant qu’ils entrent sur le territoire canadien.

Un autre avantage de l’AVE sera également de faciliter l’arrivée des voyageurs à destination car le passage aux douanes pourra se faire de façon plus rapide. »

Pour les personnes ayant besoin d’aide pour effectuer leur demande d’AVE, la préfecture met à votre disposition un numéro de téléphone unique ainsi qu’une adresse électronique dédiée : Tél : 41-10-40 (tous les jours ouvrables de 10H00 à 12H00 et de 14H00 à 16H00) Courriel : ave975@spm.gouv.fr

En cas de difficulté, vous pouvez vous rapprocher des services du Consulat du Canada à Saint-Pierre. Le consulat est ouvert tous les matins. Consulat du Canada à Saint-Pierre Boulevard Constant Colmay Tél - Fax : 41 55 10 Courriel : saint-pierre@international.gc.ca

Suite du dossier pages 10, 11 et 12. écho des caps n° 1435 • jeudi 25 février 2016

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> Écho dossier

Comment se procurer l’AVE ? En remplissant une demande en ligne demandant des renseignements personnels de base semblables à ceux qui sont actuellement recueillis à l’arrivée au Canada.

Le formulaire d’AVE doit être renseigné à partir du site officiel du gouvernement canadien à l’adresse suivante : http://www.cic.gc.ca/francais/visiter/ave-commencer.asp Pour remplir le formulaire en ligne, vous devez avoir : - un passeport valide

- une carte de crédit (Visa, Mastercard ou American Express)

Pour quels motifs une AVE peut être refusée ? (Source : citoyenneté immigration Canada) L’accès au territoire canadien peut vous être refusé pour une des raisons suivantes : - vous êtes un risque pour la sécurité, - vous avez déjà porté atteinte aux droits internationaux ou humains, - vous avez été déclaré coupable d’un crime, ou vous avez commis un acte qui constituerait un crime au regard des lois canadiennes, - vous avez des liens avec le crime organisé, - vous avez des problèmes de santé graves, - vous avez des problèmes financiers graves, - vous avez déjà menti lors d’une entrevue ou sur votre demande, - vous ne respectez pas la loi qui régit l’immigration au Canada, - un membre de votre famille est interdit de territoire au Canada.

Quel recours si ma demande est refusée ? Il n’existe pas de processus d’appel officiel si votre demande d’AVE est refusée.

- une adresse de courriel valide Vous pouvez présenter une nouvelle demande si : • votre situation a changé considérablement. • vous avez de nouveaux renseignements importants à présenter.

Attention : vous ne pouvez faire qu’une demande par personne. Par exemple, dans le cas d’une famille qui compte trois personnes, vous devez remplir et soumettre trois formulaires.

Combien coûte l’AVE ? 7$ canadiens (soit environ 4,60 euros) pour une validité de cinq ans maximum ou jusqu’à l’expiration de votre passeport si inférieur à cinq ans.

Combien de temps pour obtenir l’AVE ? Les demandeurs recevront une confirmation de CIC dans les minutes qui suivent. Toutefois, certaines demandes (cf. infra) peuvent nécessiter un délai plus long. Si tel est le cas, vous recevrez un courriel de CIC dans les 72 heures suivant la présentation de votre demande, dans lequel il vous sera expliqué la marche à suivre. Afin d’éviter tout problème lié à la demande d’AVE (délai de traitement ou démarche complémentaire), n’attendez pas le dernier moment. Faites votre demande le plus tôt possible !

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Comment se présente l’AVE ? L’AVE est un document consultable à la lecture électronique de votre passeport. Vous devrez voyager avec le passeport que vous avez utilisé pour présenter votre demande d’AVE.


AVE - Foire aux questions Puis-je prendre l’avion à destination du Canada après le 15 mars 2016 sans avoir obtenu une AVE ?

Dois-je demander une AVE chaque fois que je voyage en dehors du Canada ?

Oui. Si vous résidez à Saint-Pierre et Miquelon et que vous arrivez au Canada en provenance directe de l’archipel. Par contre, si vous êtes amenés à quitter le Canada pour n’importe quelle destination dans le monde, vous devez obtenir une AVE valide pour revenir à Saint-Pierre et Miquelon via le Canada.

Non. Une fois approuvée, votre AVE demeure valide pendant cinq ans maximum ou jusqu’à l’expiration de votre passeport si inférieur à cinq ans.

Puis-je utiliser un document autre qu’un passeport pour présenter une demande d’AVE ? Pourquoi demanderais-je une AVE avant même de devoir me rendre ailleurs qu’au Canada ? Pourquoi n’attendrais-je pas au 15 mars 2016 ? Il est important de pouvoir anticiper et régler en amont de votre départ, toute difficulté éventuelle. Donc, nous vous recommandons de présenter une demande d’AVE avant d’acheter vos billets d’avion.

Non. Vous pouvez utiliser uniquement un passeport valide délivré par votre pays de citoyenneté ou de nationalité pour effectuer une demande d’AVE

Comment puis-je payer si je n’ai pas de carte de crédit Visa, Mastercard ou American Express ? Existe-t-il d’autres modes de paiement acceptés pour régler les frais ?

Je détiens un visa ou un permis de séjour temporaire pour entrer au Canada. Dois-je tout de même obtenir une AVE?

Non. Actuellement, seules les cartes mentionnées ci-dessus sont acceptées.

Non. Si vous détenez déjà un permis de séjour temporaire ou un visa valide, vous n’êtes pas tenu de demander une AVE pour entrer au Canada, quel que soit votre lieu de départ.

De quels types de renseignements ai-je besoin pour faire une demande d’AVE ?

Est-ce qu’il y a des dispenses de l’obligation d’obtenir une AVE fondées sur l’âge ?

Vous devrez fournir des renseignements biographiques qui figurent sur votre passeport, notamment votre nom, la date et le lieu de votre naissance, votre sexe, votre état matrimonial, votre adresse, votre nationalité et le numéro de votre passeport.

Non. Tous les voyageurs, peu importe leur âge, doivent obtenir une AVE pour entrer au Canada, dès lors que vous n’arrivez pas de Saint-Pierre et Miquelon.

Peut-on inclure plus d’une personne, y compris des personnes à charge, dans une demande d’AVE ? Non. L’AVE étant rattachée au passeport, chaque personne doit faire une demande d’AVE distincte.

Je dois me rendre au Canada ou y transiter en raison de circonstances exceptionnelles. Puis-je obtenir une AVE de façon urgente ? Lorsque vous présenterez votre demande, expliquez en détail les circonstances exceptionnelles ou les raisons impérieuses de votre voyage. Ces renseignements seront pris en considération dans le traitement de votre demande.

Est-ce que je recevrai un courriel lorsque mon AVE sera approuvée ? J’entrerai au Canada par voie terrestre ou maritime. Dois-je obtenir une AVE ? Non. Vous devrez faire une demande d’AVE uniquement si vous voyagez par avion.

Lors de mon voyage, je serai en transit au Canada. Dois-je obtenir une AVE ? Oui. C’est d’ailleurs le seul cas pour lequel une demande d’AVE est nécessaire pour un résident de Saint-Pierre et Miquelon.

Oui. Vous recevrez un courriel indiquant l’état de votre demande d’AVE. Vérifier le dossier régulièrement, car des courriels peuvent parfois être déplacés de votre boîte de réception dans les courriels indésirables.

Le fait d’avoir une AVE signifie-t-il automatiquement que je suis autorisé à entrer au Canada ? Non. Une AVE facilitera votre entrée au Canada. À votre arrivée à la frontière, un agent des services frontaliers demandera à voir votre passeport ou votre titre de voyage et vous posera quelques questions. L’agent déterminera ensuite si vous pouvez entrer au pays.

15 octobre 2015 • jeudi 1419 n° 25 des caps écho des caps n° 1435 • jeudi février 2016 écho

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AVE - Foire aux questions > Écho dossier

Qu’advient-il si je reçois un nouveau passeport après avoir reçu une AVE ?

On m’a déjà refusé l’entrée au Canada. Est-ce que cela entraîne automatiquement le refus d’une AVE ?

Si vous obtenez un nouveau passeport, vous devrez obtenir une nouvelle AVE. Votre AVE est liée électroniquement à votre passeport.

Le fait que l’on vous ait déjà refusé l’entrée au Canada ou un titre de voyage pour vous rendre au Canada ne signifie pas que votre demande d’AVE sera refusée. Chaque demande est traitée au cas par cas. Vous êtes encouragé à faire une demande, peu importe les décisions antérieures de l’immigration.

Mon AVE peut-elle être annulée après que je l’ai reçue? Quand une AVE peut-elle être annulée ? Une AVE peut être annulée dans les cas où de nouveaux renseignements indiquent que vous êtes devenu interdit de territoire au Canada. Le cas échéant, un agent d’immigration annulera votre AVE et vous en informera par courriel.

J’ai commis une infraction et je crois, ou je sais, que je suis interdit de territoire au Canada. Puis-je quand même présenter une demande pour obtenir une AVE ? Oui. Présenter une demande vous permettra d’expliquer votre situation. Si votre demande d’AVE est refusée, un permis de séjour temporaire (PST) pourrait vous permettre d’entrer ou de transiter au Canada.

Ma demande d’AVE a été refusée. Puis-je obtenir un remboursement ? Non. Les frais de demande ne sont pas remboursables.

Vous détenez déjà un permis de travail ou d’études. Vous présentez ou vous prolongez une demande de permis de travail ou d’études? Renseignez-vous sur le site de citoyenneté immigration Canada afin de déterminer si vous êtes soumis à l’AVE. www.cic.gc.ca

Dossier préparé par la Préfecture de Saint-Pierre-et-Miquelon Mise en page : Écho des Caps

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écho des caps n° 1435 • jeudi 25 février 2016


≥ Avis de la Préfecture Par arrêté n° 59 du 5 février 2016, une autorisation d’exploiter une installation de regroupement et de prétraitement de déchets d’activités de soins à risques infectieux (DASRI) située sur le territoire de la commune de Saint-Pierre, a été accordée au Centre Hospitalier François Dunan. L’arrêté d’autorisation peut être consulté à la mairie de Saint-Pierre et à la préfecture de Saint-Pierre et Miquelon (bureau de l’environnement et du cadre de vie). Un extrait de cet arrêté est consultable sur le site Internet de la préfecture : www.saint-pierre-et-miquelon.pref.gouv.fr

HOMMAGE

DÉCÈS DE BOUTROS BOUTROS-GHALI « L’Acadie perd un ami » Au lendemain du décès de l’ancien Secrétaire général des Nations Unies et de l’Organisation internationale de la Francophonie, Boutros Boutros-Ghali, le peuple acadien a tenu à réagir, par l’entremise de son porte-parole la Société Nationale de l’Acadie (SNA).

« L'Acadie perd un très grand ami » a affirmé René Cormier, président de la SNA. « Grâce aux valeurs de fraternité et de solidarité qui étaient les siennes, grâce à son affection et à son admiration pour l’Acadie, Boutros Boutros-Ghali a permis au peuple acadien de rayonner et d’être reconnu comme une nation incontournable dans la francophonie internationale. Ce grand homme restera dans notre mémoire collective pour toujours et, comme il l’a souhaité, le peuple acadien poursuivra ses efforts de développement collectif. Merci M. Boutros Boutros-Ghali ». Rappelons qu’en 1994, l’UNESCO avait reconnu le Congrès mondial acadien (CMA) comme une activité de la Décennie mondiale du développement culturel (1988-1997). À cette époque, la commission canadienne de l’UNESCO voulait souligner de façon spéciale cette initiative qui avait permis de tracer la voie de l’évolution des communautés acadiennes jusqu’en 2004, alors que l’Acadie célébrait le 400e anniversaire de sa fondation. C’est dans ce contexte que le Secrétaire général des Nations Unies, Monsieur Boutros Boutros-Ghali, avait officiellement reconnu les Acadiens et les Acadiennes comme peuple. Du même souffle, il avait encouragé le peuple acadien « à poursuivre ses efforts de développement collectif et d’offrir ce modèle au monde ». • écho des caps n° 1435 • jeudi 25 février 2016

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© Chantal Briand

UNE PHOTO, UNE INFO

Célébrations 2016 a dévoilé son programme officiel la semaine dernière à l’aéroport Saint-Pierre-Pointe Blanche ; ce programme détaillé a été publié dans l’Écho des Caps N° 1434. Le Comité en a profité pour annoncer que le navire-école L’Étoile de la Marine Nationale sera dans l’Archipel du 14-15 juin (selon la météo) jusqu’au 26 juin pour participer à deux grands évènements : la reconstitution historique du retour des colons à Miquelon le 16 juin ; la reconstitution historique de la rétrocession des îles à la France le 22 juin. L’État a répondu favorablement à l’invitation de Célébrations 2016. L’Étoile, tout comme son sister-ship La Belle Poule, a été construite en 1932 par les chantiers navals de Normandie à Fécamp. Toutes deux identiques, elles reproduisent les caractéristiques des goélettes du type « Paimpolaise » qui jusqu'en 1935 faisaient la pêche à la morue sur les bancs de d'Islande. L'Étoile, qui est le 15e bâtiment de ce nom et la Belle Poule, 4e du nom, sont des voiliers écoles affectés à l'École navale et au groupe des écoles du Poulmic. Derniers bâtiments de la Marine nationale à avoir effectivement fait partie des Forces navales françaises libres, elles arborent à ce titre au beaupré le pavillon à la Croix de Lorraine. Basées à Brest, les goélettes participent à la formation et à l'entraînement des officiers et officiers mariniers, élèves, chefs du quart, ainsi que des élèves des différentes écoles d'équipage de la Marine nationale. À coté de cette mission principale de formation, les goélettes sont présentes dans toutes les manifestations nautiques, en France comme à l'étranger. L’équipage est composé de : 1 officier ; 10 officiers mariniers ; 5 quartiers-maîtres et matelots ; 15 à 25 élèves la semaine.

L’Actu en images

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TOURNOI DE QUALIFICATION OLYMPIQUE

La France connaît ses adversaires Les Bleus de Dave Henderson et Pierre Pousse savent désormais ce qui les attend pour leur Tournoi de Qualification Olympique (TQO), qui aura lieu du 1er au 4 septembre 2016 en Norvège. En plus du pays hôte et du Kazakhstan, ils défieront l'Italie, l'un des derniers pays qualifiés après le 2e tour préliminaire disputé mi février, à l'instar du Japon et de la Pologne. Les trois pays vainqueurs des TQO décrocheront leur billet pour Pyeongchang. Pour disputer les Jeux Olympiques 2018, la France devra donc terminer devant ses trois adversaires.

POUR EN SAVOIR

+

Au programme des TQO - 1er au 4 septembre 2016 : • Groupe D (Minsk, Biélorussie) : Biélorussie (9), Slovénie (14), Danemark (15), Pologne (22) • Groupe E (Riga, Lettonie) : Lettonie (10), Allemagne (13), Autriche (16), Japon (20) • Groupe F (Norvège) : Norvège (11), France (12), Kazakhstan (17), Italie (18).

I N F O S P O R T S

… NOUVEAU BEAU SUCCÈS POUR BÉNÉDICTE SIOSSE

Elle décroche une médaille de bronze en Turquie Bénédicte SIOSSE, athlète licenciée au Club de Taekwondo Hong Sang Nae, a de nouveau réalisé un exploit sportif le jeudi 18 février dernier aux Championnats d'Europe des Clubs qui se sont déroulés en Turquie ; Bénédicte a en effet décroché une belle médaille de bronze. Après son titre de Championne du Monde des Pays Francophones au Sénégal et ses titres de Championne de France Universitaire et Vice-Championne de France Elite obtenus en 2015, « ce nouveau couronnement est un grand moment pour le sport dans l'archipel » estime Corinne Guibert, Président du Club Hang Sang Nae. « Les bons résultats de Bénédicte ne sont que la continuité de son travail travail, de son acharnement et de sa détermination pour représenter son Archipel et son Club au plus haut niveau international », at-elle souligné. Toutes nos félicitations. •

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Bibliothèque ••• L’équipe de la bibliothèque

Bibliothèque-Médiathèque de Saint-Pierre

Site : http://www.biblispm.com Tél : 05 08 41 31 99 Fax : 05 08 41 71 40 Mél : bibliotheque-mediatheque@cheznoo.net

2084 : La fin du monde

La grande Île

Boualem Sansal Gallirmard Roman 2015

Christian Signol Albin Michel Roman

Boualem Sansal est un écrivain algérien qui se bat pour dénoncer l’obscurantisme. Dans ce roman, il imagine un pays imaginaire l’Abistan, où règne une dictature religieuse. Un système de surveillance veille non seulement aux actions mais également aux pensées subversives. Les hommes ne sont autorisés à se déplacer que pour effectuer un pèlerinage. Ati, le personnage principal, va enquêter sur une bande d’incroyants qui vit dans un ghetto. •

L’histoire se passe dans une maison isolée, sur une île en Dordogne, où vivent un couple et leurs trois enfants : Bastien, Baptiste et Paule. C’est Bastien, l’aîné, qui raconte cette vie simple mais heureuse. L’équilibre familial est modifié le jour où Baptiste part, suivi de Paule et de Bastien. Ce dernier sera le seul à revenir vivre sur les lieux de son enfance. Christian Signol, spécialiste du roman du terroir, dépeint avec une belle écriture la nature, l’amour familial, l’attachement aux souvenirs et le passage à l’âge adulte. •

Ce roman souvent comparé à « 1984 » de George Orwell se lit comme un avertissement. Rubrique animée par Josée Gautier

DIRE, NE PAS DIRE

A C A D E M I E F R A N C A I S E Fondée en 1634 par Richelieu, l’Académie française a pour principale mission l’établissement d’un dictionnaire de référence dont la neuvième édition est en cours. En 2011, l’Académie a ouvert sur son site Internet la rubrique interactive « Dire, ne pas dire ». Un florilège des réponses données aux interrogations des internautes vient de paraître aux éditions Philippe Rey.

Choisir au hasard Choisir consiste à sélectionner une ou plusieurs personnes, une ou plusieurs choses parmi d’autres plus nombreuses en fonction de critères particuliers. Cette action suppose donc que l’on examine sérieusement les qualités et les défauts des éléments, des candidats en présence. Il ne s’agit en rien d’un tirage au sort où seul le hasard décide : on évitera en conséquence d’accoler les termes choisir et hasard puisqu’ils sont contradictoires. On dit : Prendre une personne, un livre au hasard Tirez une carte au hasard On ne dit pas : Choisir une personne, un livre au hasard Choisissez une carte au hasard

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C

inéma

POUR VOIR LA VIE EN GRAND iné ma passion chaque jeudi à 20 h 30

udi e j Le ars 3 m res 30 eu h 0 à2

L’histoire : « À cause de sa santé vacillante, Monsieur Henri ne peut plus vivre seul dans son appartement parisien. Particulièrement bougon, il finit néanmoins par accepter la proposition de son fils Paul de louer une chambre à une jeune étudiante. Loin de tomber sous le charme, Henri va se servir d'elle pour créer un véritable chaos familial… » Pour Voir la vie en grand : Ivan Calberac aime traiter dans ses films la famille, mais surtout des êtres humains. Dans son nouveau long métrage, il souhaitait voir s’opposer un homme à l’automne de sa vie et une jeune femme qui la commence et au-delà de ce sujet maintes fois traité au cinéma, c’était vraiment montrer le besoin de « s’affranchir des barrières intérieures formées par l’éducation ». Pour mener à bien ce projet, il a d’abord écrit la pièce de théâtre, avec ce que l’écriture théâtrale apporte comme liberté, pour enfin en faire un scénario plus abouti et rythmé au cinéma. Il réunit un casting de premier choix, Claude Brasseur en vieux grincheux, un rôle esquissé dans « Camping », mais qui au fond est un vrai pudique qui cache ses sentiments ; son fils est joué ici par Guillaume de Tonquédec, qui poursuit sa route en dehors de « Fais pas çi, fais pas ça ». Le tandem père/fils est en lui-même un vrai régal. Si on ajoute enfin l’élément perturbateur (sur commande) de la jeune étudiante, Noémie Schimdt, on obtient une excellente comédie. La jeune actrice joue sa première carte au cinéma, alors qu’elle vient du chant lyrique, une vraie découverte qu’il faudra suivre. Sous ses airs de divertissement, le film en dit long sur nos travers et ceux de la société actuelle, comme la difficulté de se loger. Truculent, touchant, pudique, émouvant, tendre, attachant, c'est « L'étudiante et Monsieur Henri ». Une comédie réussie. Avec Claude Brasseur et Guillaume de Tonquédec venez vivre un grand moment de cinéma pour voir la vie en grand ! • Cédric Lebailly

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ye o t i c o c ce é

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Le meilleur déchet est celui que l'on ne produit pas. Chaque semaine nous vous donnons quelques astuces pour changer simplement vos habitudes au quotidien et pour contribuer ainsi à limiter vos quantités de déchets à la maison, en faisant vos courses ou encore sur votre lieu de travail…

Le papier essuie-tout est bien pratique, mais pourquoi ne pas utiliser d’abord éponge, torchon ou chiffon ? Et pour nettoyer, un produit adapté et correctement dosé plutôt que des lingettes d’entretien.

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La presse en parle : Pour Femme Actuelle : « Cette comédie est une vraie réussite. Avec beaucoup de pudeur, elle balance sans cesse entre rires et émotion. »

Sachez aussi que de nombreux produits simples et moins dangereux peuvent remplacer, à peu de frais, toutes sortes de produits ménagers : - Le vinaigre blanc pour les dépôts de calcaire, les robinets et les éviers ou pour détartrer les bouilloires et les cafetières ! - Le jus de citron pour nettoyer les éponges visqueuses et retirer les taches sur la terre cuite et la céramique. - Le bicarbonate de soude pour récurer les éviers et ôter les mauvaises odeurs. Recette pour un nettoyant multi usage écologique : Mettre deux cuillérées à soupe de bicarbonate de soude dans un bidon de 2 l ; ajouter 2 l d’eau chaude et mélangez ; préparez dans un verre 1 cuillérée à soupe de vinaigre blanc et 1 cuillérée à soupe d’huile essentielle (citron, pin cannelle) ; versez dans le bidon et secouez !

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des marées Février 2016 Les jours croissent de 1 heure 24 minutes MERS BASSES

Urgence médicale

Gendarmerie

Sapeurspompiers

Pharmacies de Garde du lundi 22 fév. 9 h au lundi 29 fév. 9 h Pharmacie CHFD 41 47 47

du lundi 29 fév. 9 h au lundi 07 mar. 9 h Pharmacie SPM 55 28 02

MERS PLEINES

Samedi 27 - Ste Honorine 05:37 17:36 12:10 Dimanche 28 - S Romain 06:10 18:09 02:21 12:42 Lundi 29 - St Auguste 06:46 18:49 01:02 13:19

Mars 2016 Les jours croissent de 1 heure 40 minutes Mardi 1 - St Jonathan 07:29 19:40 01:51 14:03 Mercredi 2 - St Charles le Bon 08:23 20:51 02:45 15:01 Jeudi 3 - Mi-Carême 09:37 22:21 03:46 16:11 Vendredi 4 - St Casimir 11:12 23:35 04:49 17:26 Samedi 5 - Stes Olive et Olivia 12:19 05:53 18:30 Dimanche 6 - Stes Colette et Nicole 00:30 13:10 06:53 19:24 er

Vil e de Saint-Pierre

Numéros utiles

Mairie standard : 41 10 50 Pôle Voirie : 55 80 77 ou 55 80 65 Pôle Bâtiment : 55 80 78 ou 55 57 18 Traitement des Eaux : 41 41 76

Journal édité par la Ville de Saint-Pierre Fondateur Albert Pen Directeur de la publication et Éditorialiste Karine Claireaux Co-directeur de la publication Sébastien Durand

Rédacteur en chef Jean-Louis Mahé : 05 08 41 10 91 redaction.echo@msp975.fr

Photographe et rédacteur Jean-Christophe L’Espagnol photographe.echo@mairie-stpierre.fr

Infographiste Steve Yon : 05 08 41 10 95 infographie.echo@msp975.fr

Responsable de l’imprimerie Yannis Lepape : 05 08 41 10 93 imprimerie.echo@mairie-stpierre.fr

Secrétariat et accueil Clarisse Hacala : 05 08 41 10 90 secretariat.echo@msp975.fr

Collaboration Jean-Luc Drake (Photographe) jean-luc.drake@cheznoo.net

Journal en ligne www.mairie-stpierre.fr

Pour nous joindre L’Écho des Caps Hebdo, rue Georges Daguerre • BP 4213 97500 SPM Tél. 05 08 41 10 90 • Fax 05 08 41 49 33 Tirage 2 800 exemplaires • Commission paritaire numéro 68511

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l e p

p a R

[ partenaires de la semaine] LA MUTUELLE DES ÎLES SAINT-PIERRE ET MIQUELON ET LE GROUPE AREAS LA FORCE DE DEUX MUTUELLES POUR DES CONTRATS EFFICACES

Multirisques : Habitation – Artisans – Commerçants Responsabilité Civile – Vie Privée et Professionnelle Assurance Automobile Accidents de la Vie Multirisques Scolaires, Chasse, etc.

Téléphone : 05 08 41 28 69 - Télécopieur : 05 08 41 51 13 Email : mispm@cheznoo.net

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Campagne de sensibilisation et d’information


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