#1526 / SAINT-PIERRE l'écho

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SAINT-PIERRE l’écho

AGIR • ENTREPRISE

#1526 Avril 2019

Le magazine d’actualité de la Ville de Saint-Pierre

P.12/15

Erika SIMON

Maroquinière aux multiples talents

Ville de Saint-Pierre


« J'ÉTAIS SUR LE SHAMROCK III »

/ Photos : © Archives Municipales de Fécamp Fonds Yves LEMARCHAND

Sommaire

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DES PHOTOS INÉDITES D'YVES LEMARCHAND UN ANCIEN MARIN

RESTEZ CONNECTÉS

avec l'actualité de la Ville de Saint-Pierre Mairie de Saint-Pierre @saintpierre975 mairiesp975

4 / SÉCURITÉ ROUTIÈRE 5 La sécurité aux abords des écoles 6 / ACTION MUNICIPALE 9 Francis BUISSON

Élevé au rang de Citoyen d'Honneur

10 / SANTÉ • PRÉVENTION

Priorité à la Petite Enfance

« Mon volontariat à Santiago de Chile »

16 / DOSSIER Clémence AUDOUZE 19

24 / ON EN PARLE « Le ravissement d'Adèle » 25

l'écho Journal édité par la Ville de Saint-Pierre Tirage 2800 exemplaires Commission paritaire numéro 68511

Fondateur / Albert PEN Directeur de la publication et Éditorialiste / Karine CLAIREAUX Co-directeur de la publication / Sébastien DURAND Rédacteur en chef / Jean-Louis MAHÉ Infographiste / Julie PEREIRA NEVES Responsable de l’imprimerie / Yannis LEPAPE Secrétariat d’accueil / Clarisse HACALA Photographes / Jean-Christophe L'ESPAGNOL Chantal BRIAND (collaboration) Jean-Luc DRAKE (collaboration)

Une mise en scène efficace, des comédiens à l'énergie communicative

La Semaine de l'Europe : Le PORTUGAL

26 / SUR LE CAILLOU

27 / NOUS, VOUS, ÎLES 29 « C'est cette facilité de vie qui m'a conquise » 30 / INSTANTS CHOISIS DE MARS 31 / POLITIQUE

Élections européennes, mode d'emploi

Le Phare de l'Île aux Marins sélectionné

32 / LE LOTO DU PATRIMOINE - CRU 2019 34 / INSTANTS CHOISIS 35 Jeudi 28 mars, c'était journée « Grande Lessive »

à l'École L'Île aux Enfants

37 / ACTION MUNICIPALE : PVST ET PVAL S A I NT- P IE RRE l’écho est un magazine municipal mensuel qui vous est gracieusement offert par la Ville de Saint-Pierre. Bonne lecture !


L’ÉDITO

SUJETS D'ACTUALITÉ

C

e mois d’avril aura été marqué au niveau national comme local par les manifestations des « Gilets jaunes », bien plus calmes à Saint-Pierre que sur le territoire métropolitain. Une délégation a demandé à être reçue en Mairie afin de partager ses inquiétudes eu égard à certains de nos concitoyens qui sont dans une situation pour le moins précaire.

L’idée était d'abord d’obtenir des informations sur les aides en place dans la collectivité et l’action de la Commune et du CCAS envers les plus défavorisés et d’échanger des idées pour éradiquer la pauvreté dans l'archipel, maîtriser l'inflation et augmenter le pouvoir d'achat des bas revenus. Durant deux bonnes heures nous avons, avec les adjoints présents et la délégation, fait un point le plus précis possible en montrant, malgré tout, les limites de l’exercice. En effet, la Commune doit un service de qualité à la population et ce service a un coût. Nous devons nous conformer, pour le bien et la santé de tous, à un certain nombre de règles qui demandent entretien, mise aux normes, évolution ou mise en place d’équipements, etc. et il faut financer tout cela. Malgré toutes ces contraintes, nous faisons de gros efforts afin de maîtriser les coûts au maximum et limiter le plus possible les augmentations des impôts locaux. Chacun a su écouter l’autre et faire valoir ses arguments durant ces échanges cordiaux. Autre sujet qui n’aura pas manqué de faire couler de l’encre ou plutôt de « l’huile de doigts » pour ceux qui s’expriment beaucoup sur les réseaux prétendus sociaux, c’est l’arrêté sur la divagation des chiens. Un simple rappel à la réglementation et un appel au civisme et au bon sens ont tourné au psychodrame : la Mairie voudrait donc interdire aux propriétaires de chiens de les promener… Il y a décidément des gens qui ont beaucoup d’imagination… et d’autres qui se croient tout permis. Les propriétaires de chiens peuvent donc se promener avec leur animal et, comme ils ne sont pas les seuls à vouloir se balader, par respect pour les autres promeneurs (âgés ou pas, avec ou sans enfant(s), ayant peur ou non des chiens), ils ont leur animal en laisse sur les routes, chemins, sentiers et autres espaces verts. Quant à un terrain vaste et entouré pour faire courir les chiens, pourquoi pas, j’en comprends la demande, mais la Mairie n’ayant pas de terrains grands et vagues, n’a pas la possibilité d’y répondre favorablement. Il faut s’adresser à la Collectivité pour les extérieurs et à l’État pour le Domaine Public Maritime. Pour revenir aux réseaux supposés sociaux… Je suis effarée de voir comment certaines et certains s’y expriment... Parfois, ils et elles s’en servent comme d’un défouloir, y tiennent des propos injurieux, calomniateurs. Je ne suis pas sûre qu’ils/elles en mesurent la portée, ni ne se rendent compte qu’à un moment donné, tout le monde peut avoir connaissance de leurs écrits et s’en « émouvoir »…. Cela peut concerner des personnes privées, des personnes publiques, des employeurs, et j’en passe… À trop en jouer, ils/elles pourraient bien se retrouver devant la justice, et à devoir rendre des comptes. Et là, il sera trop tard…

Heureusement, ceux-là ne sont qu’une petite poignée. Et l’on peut, avec un minimum de discernement, lire et apprendre des choses très intéressantes via les réseaux sociaux. Enfin, un mot sur l’avis du Conseil Municipal demandé par le Préfet sur l’avenir du bâtiment abritant La Poste. Réunis en séance officielle mardi 16 avril, les Conseillers municipaux, ont précisé ce qui suit : « en l’absence de vision globale quant à l’extension des quais pour les ferries et l’utilisation du quai actuel ; en l’absence de vision globale quant à l’implantation de l’hôtel sur la place du Général de Gaulle et sur son environnement immédiat ; en l’absence de vision globale sur les activités actuelles et futures dans les bâtiments environnants (gare maritime, douane, poste) et leurs interactions ; nonobstant la pertinence de la création d’un nouvel hôtel ; ils n’étaient pas en mesure de donner un avis éclairé ni sur l’avenir du bâtiment de La Poste, ni sur le projet de construction d’un hôtel en lieu et place du bâtiment de La Poste ». Pour l’instant, rien n’est clairement défini et il faut pouvoir juger de la cohérence globale de la zone allant de la Pointe aux Canons à l’École de Voile dans un premier temps, puis jusqu’au futur (?) Port de Plaisance sur la rive Sud du Barachois. Karine CLAIREAUX Maire de Saint-Pierre Directrice de publication de

« SAINT-PIERRE l’écho »

/ Photo :

VOT R E M AGA Z I NE D 'ACT UA L I T É

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© Chantal BRIAND

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Sur le chemin de l'école.

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PRÉVENTION • SÉCURITÉ ROUTIÈRE

LA SÉCURITÉ AUX ABORDS DES ÉCOLES LES ACCIDENTS N'ARRIVENT PAS QU'AUX AUTRES Ce n’est pas la première fois que nous abordons ce sujet de la sécurité aux abords des écoles. Force est de constater que des piqûres de rappel sont nécessaires face aux comportements de certains automobilistes (mauvais stationnement, vitesse excessive…) qui mettent en péril la sécurité des enfants.

A

fin de sensibiliser une nouvelle fois les parents aux bonnes habitudes de conduite à adopter aux abords des écoles, nous publions en page ci-contre une BD réalisée par la Mairie du Creusot qui nous a autorisés à la reproduire afin de permettre aux parents et enfants de (ré) apprendre les règles élémentaires du Code de la Route !

RESPECTONS LES RÈGLES ÉLÉMENTAIRES DU CODE DE LA ROUTE

CONSEILS DE SÉCURITÉ SUR LE CHEMIN DE L'ÉCOLE L’enfant ne dispose ni du même champ visuel, ni de la même conscience de son environnement que l’adulte (difficulté à évaluer les distances, à distinguer la vitesse des véhicules, incapacité à identifier les signaux sonores du danger, …). Leur sécurité relève en grande partie des automobilistes car, en raison de sa petite taille, l’enfant peut se trouver dissimulé aux yeux des usagers de la route, par des véhicules en stationnement. Pour l’automobiliste, respectez les limitations de vitesse pour être en capacité d’anticiper les attitudes imprévisibles et impulsives des enfants. • Soyez très vigilant à la sécurité des enfants sur leur trajet. • Quand des enfants sont à proximité de la route, réduisez votre vitesse et soyez prêt à freiner. • Donnez un coup de klaxon pour signaler votre présence, si l’enfant est davantage absorbé par le jeu que par le chemin. • Roulez avec une prudence particulière aux abords des passages pour piétons. • Soyez vigilant à proximité d’un bus arrêté, des enfants pourraient traverser la route en courant.

ADOPTONS UN COMPORTEMENT RESPONSABLE AU VOL ANT.

L A RUE N'EST PAS RÉSERVÉE AUX VOITURES.

Si vous devez déposer un enfant à l’école, repérez à l’avance les lieux les mieux adaptés à le faire. Ensuite, préparez soigneusement les derniers mètres que l’enfant devra faire à pied, notamment s’il doit traverser une rue pour accéder à l’école. Faites-le asseoir dans la voiture de façon à ce qu’il puisse descendre en toute sécurité, du côté du trottoir.

En ce qui concerne le trajet de l’enfant :

C'EST UN ESPACE OÙ SE CROISENT DES VÉHICULES (VOITURES, SCOOTERS, CAMIONS, BUS,...), DE S CYC L I ST E S, DE S P I É TO N S. P O U R C I R C U L E R E N TO U T E SÉCURITÉ, CHACUN DOIT FAIRE AT T E N T I O N A U X A U T R E S ET RESPECTER LE CODE DE L A ROUTE.

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• Préparez soigneusement le trajet scolaire avec votre enfant pour qu’il repère petit à petit les dangers et qu’il devienne progressivement autonome. • Parcourez le trajet avec l’enfant à plusieurs reprises avant la rentrée, en guise d’exercice. • Optez pour l’itinéraire le plus sûr même s'il est plus long. • Prévoyez suffisamment de temps pour que l’enfant puisse aller à l’école tranquillement. • Habillez l’enfant de vêtements clairs ou de couleur vive. • Équipez-le de sac à dos ou de cartable muni de tissu réfléchissant s’il est amené à marcher au bord de la chaussée lorsqu’il fait sombre. /

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ACTION MUNICIPALE

FRANCIS BUISSON

ÉLEVÉ AU RANG DE CITOYEN D'HONNEUR Le mercredi 3 avril, dans la salle des délibérations de la Mairie de Saint-Pierre, le Maire Karine CLAIREAUX a remis la Citoyenneté d’honneur à Monsieur Francis BUISSON lors d’une réception certes chaleureuse mais néanmoins empreinte d’émotion. Être élevé au rang de Citoyen d’honneur de la Ville de Saint-Pierre est une distinction rare. En l’accordant à Francis BUISSON, les Conseillers municipaux, sur proposition du Maire, tenaient à saluer son implication professionnelle et personnelle dans l’Archipel depuis 40 ans, 40 années au cours desquelles Monsieur BUISSON, expert-comptable et commissaire aux comptes, a tissé des liens forts d’amitié avec l’ensemble de ses clients - Il a créé son cabinet d’expertise exploité sur 2 sites : Paris et Saint-Pierre-et-Miquelon-, et de nombreux autres habitants de Saint-Pierre et de Miquelon.

Un citoyen d’honneur se distingue des autres, soit par son engagement, soit par son talent, soit par ses compétences. Le citoyen d’honneur est l’image de la ville. Il représente cette ville.

EXTRAITS DU DISCOURS DU MAIRE KARINE CLAIREAUX

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a distinction, qu’au nom du Conseil Municipal, je vais remettre aujourd’hui à Francis BUISSON, n’est certes pas une première, mais c’est un fait suffisamment rare pour être souligné. C’est une cérémonie hautement symbolique. Un citoyen d’honneur se distingue des autres, soit par son engagement, soit par son talent, soit par ses compétences. Le citoyen d’honneur est l’image de la ville. Il représente cette ville.

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Alors qui est donc Francis BUISSON et qu’at-il fait de spécial pour que nous décidions de lui attribuer cette distinction ? Francis est né le 10 février 1952 à Caudebeclès-Elbeuf. Pour vous la situer, c’est une ville un peu plus grande que Saint-Pierre (presque 11 000 habitants) qui se situe dans le département de Seine-Maritime, en Normandie. Quelques bonnes raisons déjà pour lesquelles Francis ne devait pas


Au-delà des relations professionnelles, des relations amicales se créent et des amitiés solides, profondes et vraies voient le jour. Celles et ceux qui l’ont côtoyé et le côtoie aujourd’hui encore vous le diront, Francis BUISSON est un excellent professionnel.

se sentir « perdu » lorsqu’il a débarqué sur l’archipel et notamment à Saint-Pierre pour la première fois il y a de cela une quarantaine d’années. Si je vous dis qu’en plus le sens global du toponyme « Caudebec » veut dire « ruisseau froid », il était certain alors que les températures ne lui feraient pas peur non plus. Quelque part, il était prédestiné à venir sur l’archipel et à s’y plaire… Second d’une fratrie de cinq enfants, il est l’aîné des trois garçons. Il a été élevé au beurre et à la crème fraîche comme me l’a soufflé quelqu’un de très proche de lui… Élève passable à l’école, il est orienté vers un CAP de tourneur-fraiseur, qu’il obtient. Puis, et parce qu’il faut toujours croire en sa bonne étoile, un de ses profs perçoit le potentiel qui est en lui et le remet sur les rails de l’enseignement général, jusqu’en Terminale et là, il obtient son baccalauréat. Francis s’engage alors dans la comptabilité, comme son père, puis devient commissaire aux comptes. Jeune diplômé, l’ordre des experts lui indique qu’il y a besoin d’un commissaire aux comptes sur l’archipel, il se porte candidat et c’est le début d’une formidable aventure. Il crée alors le Cabinet libéral Francis BUISSON qui exploite deux sites : Paris et Saint-Pierre-et-Miquelon et cela durera jusqu’en 2014, année où il rejoint le groupe SOFIDEEC Baker-Tilly en qualité d’associé, avec toutes les équipes de l’ex-Cabinet Buisson. Ce fut d’abord la CPS, puis, année après année, il tisse sa toile professionnelle, au rythme de trois voyages par an et ce pendant près de 40 ans. Au-delà des relations professionnelles, des relations amicales se créent et des amitiés solides, profondes et vraies voient le jour. Celles et ceux qui l’ont côtoyé et le côtoie aujourd’hui encore vous le diront, Francis Buisson est un excellent professionnel. C’est, même si je sais en le disant que sa modestie en souffrira, une personne très pudique et particulièrement généreuse, de celles que l’on qualifie de « belle personne ».

C’est un ami fidèle, sur qui l’on peut compter. Ses clients sont souvent ses amis mais avec lui il n’y a aucun mélange des genres, c’est aussi ce qui a fait sa force durant toutes ces années. [...] Francis, c’est enfin les parties de pêche, le bateau, la chasse, le gibier, la bonne bouffe et pour profiter de tout cela et plus encore des copains, il reste toujours quelques jours de plus sur l’archipel après ses missions. Ce sont aussi les « Cafés éphémères » qui s’organisent autour de lui à l’Hôtel Robert (du Vieux Port) le matin au petit-déjeuner, ce sont ces longues discussions au cours desquelles on refait le monde… […] Francis et sa femme rencontrée à SaintPierre, sont très souvent dans leur maison sur les hauteurs de Port-en-Bessin-Huppain (ville jumelée avec Saint-Pierre… on ne peut plus parler de coïncidence) et vont pêcher le maquereau, le bar (mais seulement quand Jean-Paul embarque avec lui…) et autres délices de la mer à bord du « Mayou », le bateau ancré à l’entrée de « Port ». Ce bateau, figurez-vous, c’est un skif qu’il a ramené de Saint-Pierre et qui a traversé l’Atlantique sur un des bateaux d’Interpêche (la Normande je crois). Si ce n’est pas de la fidélité à l’archipel tout cela…

C’est un diplôme rare car destiné à reconnaître le mérite de celles et ceux qui le reçoivent et l’amitié que nous leur portons. C’est pour toutes ces raisons et plus encore que le Conseil Municipal, à ma demande, a décidé de vous élever, Monsieur Francis Buisson, au rang de Citoyen d’Honneur de la Ville de Saint-Pierre. Cette demande a été acceptée, il faut le préciser et le saluer, par tous les membres du Conseil Municipal présents à cette réunion. L’unité la plus parfaite ! C’est un diplôme rare car destiné à reconnaître le mérite de celles et ceux qui le reçoivent et l’amitié que nous leur portons. Nous te souhaitons, cher Francis, une longue et belle vie auprès de Sabine, et espérons que vos pas (à tous les deux) vous ramèneront parmi nous régulièrement. Pour ton travail, peut-être encore un peu certes, mais aussi et surtout pour y cultiver et entretenir les liens d’amitié que tu as, que vous avez tissés avec nombre de SaintPierrais et Miquelonnais depuis toutes ces années.

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ACTION MUNICIPALE EXTRAITS DU DISCOURS DE MONSIEUR FRANCIS BUISSON

M

e voilà donc fait Citoyen d’Honneur de la Ville de Saint-Pierre, quel honneur mais quelle responsabilité aussi !!!! Alors merci d’être là pour partager ce moment. J’espère que ce diplôme et l’indulgence du Saint apôtre m’ouvriront toutes grandes les portes du paradis, le plus tard possible néanmoins !!! Vous m’avez tant donné et en plus vous m’honorez d’avoir tout reçu et tout aimé chez vous et en vous, sur votre beau caillou. Il y a bientôt 40 ans, une improbable mission professionnelle m’amenait pour la première fois à Saint-Pierre-et-Miquelon. C’était en plein hiver, j’avais 25 ans, je n’avais jamais pris l’avion. Comme beaucoup de missionnaires, j’avais choisi le format d’hébergement en pension familiale. C’est ainsi que j’ai posé mes valises à l’ancienne Auberge de Monsieur et Madame DUPONT. Vous comprendrez plus tard pourquoi ce choix fut l’un des plus heureux de ma vie. Je ne me doutais pas à cette époque que ma vie allait être définitivement marquée par ce que j’allais vivre ici et partager avec vous durant toutes ces années.

Vous m’avez tant donné et en plus vous m’honorez d’avoir tout reçu et tout aimé chez vous et en vous, sur votre beau caillou.

Un petit mot sur mon implantation professionnelle locale Naturellement, c’est d’abord au plan professionnel que se sont noués mes premiers contacts avec l’Archipel. Je dois vous avouer que je n’en menais pas large en débarquant ici car les sujets que j’avais à traiter étaient des plus sérieux, en tout cas pas faciles pour un jeune peu expérimenté. Si je puis dire, j’ai vécu ici mon baptême du feu, un apprentissage accéléré avec des clients exigeants, sans doute pas mécontents de mettre à l’épreuve ce jeune MAYOU fraîchement débarqué de métropole. Quelques temps après, mon premier client privé fut à Saint-Pierre Monsieur Jean CLOCHET et à Miquelon Monsieur Olympe LELOCHE. Je ne citerai qu’eux mais vous imaginez bien qu’au fil des ans, la liste des clients du cabinet Buisson s’est beaucoup allongée. Chers clients, je vous remercie de m’avoir fait confiance. Sans vous, l’aventure aurait sans doute tourné court. Par votre fidélité, vous avez largement contribué au développement du Cabinet et permis la création de plusieurs emplois locaux, ce dont finalement, je suis assez fier.

À cet instant, qu’il me soit permis d’exprimer toute ma gratitude à mes anciennes et si fidèles collaboratrices, Karine LE SOAVEC, Annette CORMIER et Valérie LETOURNEL. Vous avez toujours tenu la maison avec dévouement et efficacité. Si nous avons traversé de belles galères, nous avons aussi partagé de bons moments de fous rires. Nous avons bien travaillé ensemble, sans vous aussi, le cabinet ne serait pas devenu ce qu’il est. Mon affection pour vous est immense. Je vous suis reconnaissant du bout de chemin que nous avons fait ensemble. C’est un bel exemple de partage entre des îliens et un non îlien.

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Archipel de mes amours !!!

« Avec Valérie CLAIREAUX, Karine CLAIREAUX et ma femme Sabine, des liens forts d'amitié se sont tissés. »

Et maintenant mes amis Assez curieusement, la spécificité de mes relations professionnelles est qu’elles sont rapidement devenues amicales. C’est un fait que l’archipel offre de magnifiques opportunités de rencontres pour qui sait regarder, écouter et partager. En 40 ans, surtout à Saint-Pierre et à Miquelon, on forge de solides amitiés. Ce soir, je pense à certains de vos grands-anciens disparus qui ont marqué ma vie professionnelle et de jeune homme tout court par leur agilité d’esprit, leur curiosité, leur grande culture et leur sens inconditionnel des valeurs. Pardonnez-moi de n’en citer que quelques-uns : René DAGORT ; Marcel GIRARDIN ; Georges BOROTRA ; Marcel DAGORT ; Georges DUPONT ; Georges BLIN. À un titre ou à un autre, tous étaient dans les affaires, tous aimaient leur caillou et la mère patrie aussi, profondément. Grâce à eux, j’ai découvert les subtilités et les arcanes du commerce local. Ils m’ont appris à regarder vos îles magnifiques, à les comprendre et à aimer leurs habitants. Nous avons traversé 40 années de vie ensemble, même si c’est peu, ce n’est tout de même pas rien !!! […] Je veux aussi rendre hommage aux artistes inspirés et L'Archipel si talentueux de l’Archipel, peintres délicats, tailleurs de offre de pierre, musiciens-chanteurs, gens de théâtre, taxidermistes, magnifiques écrivains-poètes, gens de mers, pêcheurs, photographesopportunités collectionneurs, bricoleurs surdoués, ainsi qu’aux sportifs de rencontres et à tous les autres. pour qui sait Vous êtes tous dans la pratique de vos arts respectifs la regarder, écouter fierté de ces îles chéries. et partager. Comme vous le savez, je coule désormais une retraite paisible en Normandie à Port-en-Bessin, ville jumelée avec Saint-Pierre. Amariné ici, je pratique aussi la pêche sur un petit bateau acheté à Saint-Pierre et baptisé « Mayou ».

Je vous disais en commençant mon discours que durant des années, j’ai séjourné à l’auberge Dupont. Bien m’en a pris puisque c’est à l’auberge Dupont que j’ai rencontré Sabine, mon épouse qui était en mission pour RFO. C’est au cours d’une promenade en plein hiver, sur l’Île aux Marins, que je l’ai « boëtée au caramel » et c’est à son retour à Paris que nous avons décidé de nous marier, il y a presque 20 ans. Archipel de mes amours, c’était écrit, Saint-Pierre-et-Miquelon seraient au centre de ma vie, de mes joies et de mes chagrins aussi lorsque certains d’entre vous tombent malades, sont dans la peine, souffrent ou disparaissent prématurément.

Pour terminer, je pense à cette si jolie chanson de Césaria Evora « Petit pays » dont les paroles et la musique me trottent souvent dans la tête :

Petit pays que j’aime beaucoup Tu es une étoile tombée du ciel Roche de mer, caillou doux Terre pauvre remplie d’amour

Les autorités locales Durant toutes ces années, j’ai naturellement été amené à côtoyer « les politiques » et ce qu’il est convenu d’appeler « les autorités locales ». Ce fut pour moi, je l’avoue, une vraie découverte. Je n’aurais jamais imaginé que l’administration d’un aussi petit territoire puisse donner lieu à autant de débats passionnés parfois même enflammés ! C’est au fond très bien ainsi et c’est une belle preuve de vitalité démocratique. J’ai cependant à chaque fois constaté qu’en cas de coup dur, c’était l’union et la solidarité qui prévalaient.

Terre douce pleine d’amour Tant de nostalgie sans fin Petit pays que je t’aime beaucoup Petit pays que j’aime tant.

Merci et encore merci à vous tous d’être là ce soir et de m’avoir permis de devenir un peu Saint-Pierrais et Miquelonnais. Merci à toi chère Karine et à la Mairie de m’avoir accordé cette distinction et d’avoir organisé cette cérémonie ». / / Photos :

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© Chantal BRIAND

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/ Photos :

© Internet / parents.fr

SANTÉ • PRÉVENTION

PRIORITÉ À LA PETITE ENFANCE !

LA PROTECTION MATERNELLE ET INFANTILE DANS L'ARCHIPEL La « feuille de route territoriale de santé de Saint-Pierre et Miquelon » votée en décembre dernier par la Conférence Territoriale de la Santé et de l’Autonomie, a prévu de renforcer la prévention par la mise en œuvre des actions de Protection maternelle et infantile (PMI).

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a première de ces actions, le « bilan de santé des enfants de 3-4 ans » en école maternelle, a débuté en février dernier à l’école Henriette BONIN, où l’ensemble des élèves de moyenne section ont été vus en consultations individuelles.

Ce bilan est effectué par le service de PMI du Centre Hospitalier François Dunan (CHFD), la pédiatre du CHFD, Mme Laurence MARTINAT, et l’orthoptiste, Madame Estelle KOELSCH. Il comprend des tests de dépistage (vue, audition, langage), et un examen médical en présence des parents au cours duquel sont abordées avec eux diverses questions telles que les vaccinations, l'alimentation, le sommeil, le développement ou la socialisation de l’enfant. Son objectif est de favoriser l'épanouissement de l’enfant dans le cadre scolaire en proposant au besoin des aides adaptées, et en y associant les enseignants dans le respect du secret médical.

Le calendrier pour l’année 2019 concernait : • L'École Henriette BONIN : 13 et 14 février ; • L'École Île aux Enfants : 12 et 14 mars ; 15 et 18 avril ; • L'École du Socle Miquelon : 26 mars ; • L'École Saint-Louis de Gonzague : 1er et 4 avril ; 14 mai. /

Linda DETCHEVERRY Chargée d'Études à l'ATS

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AGIR • ENTREPRISE « C’est toujours en touchant la matière que j’imagine ce que je peux en faire »

ERIKA SIMON

MAROQUINIÈRE AUX MULTIPLES TALENTS Ceintures, sacs, bijoux, porte-cartes, portefeuilles ou pochettes de voyages… autant d’objets que vous pouvez découvrir chez Chéri’K. Des créations signées Erika SIMON qui témoignent d’une parfaite maîtrise de son travail. Elle offre à chaque objet qui passe entre ses mains son unicité, sa garantie de qualité et de longévité. Travail du cuir sous toutes ses formes, plus récemment du cuir et tissu de liège, qui n’est pas sans rappeler le Portugal cher à son cœur…, Erika voue une véritable passion pour ce métier d’art. C’est l’expérience et l’amour du travail bien fait, ainsi que l’exigence de la perfection, qui assurent une qualité irréprochable à ses créations et qui feront, bien entendu, sa renommée. Erika, notre maroquinière aux multiples talents, a accepté de répondre à nos questions. Chéri’K, un savoir-faire indéniable qu’il est essentiel de faire savoir.

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E R I K A

mariée, deux enfants & l’inventivité au bout des doigts

# Créatrice, designer, styliste... ? # Comment vous décririez-vous exactement ? Le métier que j’exerce au quotidien est celui de maroquinière, mais au-delà je suis gérante d’un atelier, ce qui oblige à porter plusieurs casquettes : secrétaire, comptable, responsable marketing, vendeuse, conseillère en magasin et bien sûr couturière. # Depuis quand avez-vous créé votre entreprise Chéri’K Créations et pour quelles raisons ? Racontez-nous un peu l’histoire de votre atelier.

Je suis tombée amoureuse de la couture et de ces belles matières que nous transformions complètement en autre chose.

L ’AT E L I E R - B O U T I Q UE Chéri’K Créations était déjà dans ma tête depuis 2010, mais l’atelier a réellement ouvert en Mars 2016. Pour moi c’était tout vu, depuis toujours je voulais créer mon entreprise. Pour cela il me fallait me former, mais aussi faire quelques économies. Suite à la fin de mes études en 2014, j’ai donc travaillé dans le domaine du cuir dans le Tarn puis je suis revenue sur l’Archipel pour commencer les dossiers, aidée par la CACIMA.

Mon parcours professionnel Mon parcours a été marqué par de belles rencontres ; tout a commencé lors de mon stage de découverte des métiers en classe de Troisième chez une couturière locale (chez Martine). Lors de ces trois jours, je suis tombée amoureuse de la couture et de ces belles matières que nous transformions complètement en autre chose.

Tout commence par le nom, j’ai beaucoup hésité entre CHEZ RIKA ou Chéri’K. J’ai finalement opté pour le second choix. Ensuite il me fallait trouver un lieu, et là, je suis tombée au bon moment, puisque la pépinière d’entreprises était disponible pour m’accueillir. Les machines et le matériel ont mis plus d’un an avant d’arriver réellement dans l’atelier, j’ai donc créé en attendant quelques pièces en tissu (robes, foulards …).

Forte de cette découverte en classe de Troisième, je suis partie bille en tête dans la ville rose pour préparer un Bac pro Métiers de la mode et industries connexes, option vêtements. J’ai décroché ce diplôme en 4 ans. À l’issue de ces quatre années d’études, j’avais l’impression d’avoir fait à peu près le tour « de la question » comme on dit ! C’est alors que j’ai songé à une orientation possible vers le travail du cuir. J’ai donc prospecté pour un stage de fin d’année dans cette branche sur Toulouse ; c’est ainsi que j’ai rencontré Sandrine, petite maroquinière qui m’ a accueillie un mois au sein de son minuscule atelier.

En juin 2017, l’atelier de maroquinerie était prêt à être exploité, et les premières commandes sont très vite tombées. VOT R E M AGA Z I NE D 'ACT UA L I T É

Je fus immédiatement séduite tant par la femme à qui je m’identifiais, que par le métier pour lequel j’imaginais déjà de multiples débouchés sur l’Archipel.

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AGIR • ENTREPRISE « Mon histoire personnelle inspire quelques-unes de mes créations. C’est ce qui fait la singularité de chaque créateur.»

# Vos créations sont diverses et variées. En poussant les portes de votre atelier, quels produits pouvons-nous découvrir ? Ceintures, sacs, bijoux, porte-cartes, portefeuilles ou pochettes de voyages… c’est ce que je propose dans mon atelier-boutique.

# Le cuir est une des matières premières principales que vous utilisez pour vos créations ? Le cuir est la matière première pour tout bon maroquinier, cuir de chèvre, de veau ou encore de poisson… ils sont tous très différents. Chacun de mes modèles se décline en de nombreux coloris et est personnalisable selon les besoins ou les envies de mes clients.

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L ' I N F O Cette matière a vu le jour et est produite au Portugal qui est le premier producteur mondial de liège. Et le liège ne sert pas qu’à fabriquer des bouchons !

100% PORTUGAL

# Depuis peu, une autre matière a attiré votre attention, le liège. Pourquoi ce choix ? Le choix de cette matière est en grande partie lié à mes origines portugaises, le cuir (ou tissu) de liège s’utilise exactement comme le cuir et peut se décliner en de nombreux articles (sacs, portefeuilles, ceintures…). # Cuir, daim, velours, en passant par la peau de saumon, et finalement, le liège... Peut-on dire que votre histoire personnelle inspire quelques jolies pièces de votre atelier ?

Je tiens à préciser que le tissu de liège est résistant, souple et très agréable à toucher. Imaginez une sensation à mi-chemin entre le cuir et le daim, chaud et velouté. Et comme chaque liège est différent, votre accessoire aura donc un toucher et un aspect unique ! # Pour le plus grand plaisir des femmes... et des hommes ? Votre cible client est-elle large ? Femmes, hommes, enfants et pourquoi pas animaux à l’avenir.

Complètement, et c’est ce qui fait la singularité de chaque créateur. # Où trouvez-vous votre inspiration pour créer, jour après jour, ces pièces uniques ? Je m’inspire en utilisant les techniques que j’ai pu acquérir avec Sandrine à Toulouse mais aussi lors de mon cursus en couture. (Je double la majorité de mes créations en tissu). Puis je regarde les tendances, mais au final, c’est toujours en touchant la matière que j’imagine ce que je peux en faire. Les demandes de mes clients donnent souvent naissance à de nouveaux modèles originaux. # Vous participez à différentes manifestations locales ; vous avez également été mise en lumière par le magazine métropolitain Voici de mars 2019. Avez-vous d’autres projets en perspective ? Les projets me font avancer, et bien sûr évoluer. Je compte continuer à m’investir dans la vie associative (vita ville), nous allons chaque année proposer un défilé au Square Joffre, projet que j’ai lancé l’an dernier et qui a remporté un vif succès. J’aimerais aussi travailler sur l’exportation de mes produits hors de l’Archipel et si le succès est au rendez-vous, pourquoi pas développer l’entreprise en embauchant ! / Revue de presse sur l’atelier Chéri’K Créations parue dans le magazine hebdomadaire Voici, premier magazine people français.

E N V I E D E S E FA I R E P L A I S I R ? O U D ’AV O I R UN E PIÈCE SUR MESURE ? On peut me joindre par téléphone ou sur les réseaux sociaux, mais le mieux est de venir me rencontrer dans mon atelier-boutique.

CHÉRI’K CRÉATIONS à la CACIMA de St-Pierre-et-Miquelon 97500 SAINT-PIERRE Téléphone : 05 08 55 27 29 https://www.facebook.com/ cherikcreationsspm/ / Photos :

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DOSSIER

CLÉMENCE AUDOUZE

« MON VOLONTARIAT À SANTIAGO DE CHILE » Tout a commencé en avril 2017 pour Clémence. Alors qu’elle est en Master 1 Sciences de l’Éducation à l’Université de Lille, elle part pendant les vacances d’avril en Israël visiter une amie qui effectue son service civique là-bas. À l’époque, Clémence avait déjà l’envie de réaliser une expérience professionnelle à l’étranger, plutôt en Europe. Arrivée à Tel Aviv (Israël), c’est le déclic : son amie lui fait découvrir son quotidien, le pays, les différences culturelles... Clémence sait alors qu’à la fin de son Master 2 elle postulera pour un Service Civique à l’étranger. L’été qui suit elle se renseigne via le site public : www.servicecivique.gouv.fr sur les différentes missions et pays proposés. Elle s’oriente vers le Viêtnam ou le Pérou et trouve finalement une mission à Lima qui lui conviendrait parfaitement ! Il lui reste encore un an d’études avant de pouvoir postuler mais Clémence garde en tête le projet de partir là-bas pour effectuer une mission auprès des enfants des rues. Malheureusement, lorsque elle postule en mars 2018, elle n’obtient pas de réponse, il est donc temps de reprendre les recherches pour trouver une mission qui lui convient, si possible en Amérique du Sud. Clémence nous raconte la suite.

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Mon recrutement Étant éducatrice spécialisée, je suis inscrite sur plusieurs groupes Facebook destinés aux travailleurs sociaux. Je vois alors passer une annonce pour être animateur au sein d’une bibliothèque populaire d’une commune défavorisée de Santiago. Je contacte la personne ayant publié l’annonce, qui se trouve être également volontaire de cette association, sur un autre projet. Je prends les renseignements auprès d’elle puis décide rapidement de postuler. Tout s’accélère début juin lorsqu’un entretien téléphonique est fixé avec les responsables des volontaires en France. Quelques semaines plus tard, j’apprends que j’ai été choisie parmi plusieurs candidats pour partir, c’est génial ! Je passerai sur la partie moins chouette du déménagement (quand on est originaire de Saint-Pierre et qu’on a peu de famille en métropole, cette étape est tout de suite moins simple – on ne peut pas demander à ses parents de venir récupérer ses affaires avec une voiture !). Il y a aussi eu les nombreux allers-retours en formation, les entretiens avec les membres de l’association... Tout cela a eu lieu sur la période où je préparais également mon mémoire de fin d’études, donc autant dire que ça n’a pas été de tout repos !

Ce n’est pas sans pincement au cœur, ni doute que je monte dans l’avion qui m’amènera à Santiago. Tout est là pour me rappeler que non, je ne suis plus en Europe.

Le départ et l’arrivée Une fois l’appartement vidé, mon Master 2 en poche et mon départ fêté plus de fois que nécessaire (les Ch’tis sont au moins aussi fêtards que les Saint-Pierrais!), je peux quitter ma terre d’adoption depuis 5 ans, pour une autre. Ce n’est pas sans pincement au cœur ni doute que je monte dans l’avion qui m’amènera à Santiago, où j’arriverai quatorze heures plus tard. On vient me chercher à l’aéroport, et on m’amène directement sur le site de l’association. Le lieu est magnifique, très grand, dans un parc à la nature luxuriante. Mon espagnol étant très approximatif, j’ai la chance d’être accompagnée lors

de la visite des lieux par une autre volontaire, qui traduira les propos de la responsable. Avant la pose du midi, on propose de m’emmener déposer mes valises sur mon premier lieu de vie temporaire. Là, c’est le choc : j’arrive dans la « Población », le quartier juste à côté de l’association. Rien à voir avec mon lieu de travail, la vétusté de certaines maisons, des routes, la présence de chevaux au milieu de la route... Tout est là pour me rappeler que non, je ne suis plus en Europe. Ce qui est amusant c’est qu’aujourd’hui je n’ai plus du tout la même image du quartier, le trouvant joli et accueillant.

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DOSSIER Les missions Dès le premier jour, je commence ma mission à la bibliothèque. Je me rends compte que la barrière de la langue va être la principale difficulté pour communiquer avec mes collègues (l’une argentine, l’autre chilienne). Heureusement les deux volontaires français et belges pourront m’aider dans l’apprentissage de l’espagnol ! Je m’aperçois vite d’une deuxième difficulté : les enfants. Trois fois par semaine, la bibliothèque ouvre ses portes de 15H à 18H aux enfants du quartier, mettant en place divers ateliers artistiques et sportifs. Ainsi, je fais la connaissance des petits monstres avec qui je partage un bout de chemin cette année. Parfois insolents, difficiles, désobéissants, ils nous testent mon collègue Émilien, fraîchement arrivé (un mois avant moi), et moi. Malgré tout, je les trouve attachants. Il faut dire que j’ai de la chance sur un point : je suis une femme. Au sein des familles chiliennes, ou tout du moins des familles du quartier, c’est la mère qui s’occupe de l’éducation des enfants, le papa étant souvent assez absent, voire inexistant. Ainsi, en tant que femme, je me fais tout de même plus respecter qu’Émilien, qui se retrouve régulièrement en difficulté, notamment avec les garçons du groupe. Mais tous les deux, nous avançons en sachant que nous ne sommes ni les premiers, ni les derniers volontaires à avoir rencontré ce genre de soucis.

La« Bibliocleta » tenue par Clémence et ses collègues

La bibliothèque a également des partenariats avec beaucoup d’institutions de la commune : nous allons régulièrement lire des contes animés aux enfants dans les écoles maternelles, dans une école spécialisée pour enfants en situation de handicap, dans un groupe de paroles de femmes porteuses de troubles psychologiques... Nous les recevons également à la bibliothèque, ainsi que plusieurs groupes de personnes âgées, ou des groupes d’adultes handicapés qui bénéficient du programme d’hortithérapie de l’association. Bref, il y en a pour tous les goûts ! Pour finir sur nos actions, nous avons aussi une « bibliocleta » (voir photo), qui nous permet de transporter nos livres dans les cours d’école, les places publiques du quartier afin de sensibiliser les jeunes et moins jeunes à la lecture. La bibliothèque ayant fermé ses portes trois semaines avant la date des vacances officielle de l’association, mon collègue et moi-même avons pu nous impliquer dans d’autres projets sociaux de Fondacio, en attendant un repos bien mérité fin janvier. Pour ma part, j’ai choisi le projet « Mi proximo » : c’est un projet qui vient en aide aux personnes sans domicile fixe. Ayant déjà participé à plusieurs maraudes (distribution de nourriture et boissons chaudes) avec eux et connaissant ce public par le biais de mon métier, il me semblait évident de me diriger vers ce projet pour occuper mon temps libre. La responsable m’a proposé de l’aider dans une démarche un peu particulière : elle souhaiterait développer une application pour les associations et institutions qui gravitent autour de ce public, afin de relayer des informations, formuler des demandes spécifiques pour personnes en situation de rue, en les notifiant sur une carte interactive. Une autre version de cette application

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existe déjà en France et s’appelle « Entourage ». J’invite d’ailleurs chacun à se renseigner sur cette application d’utilité publique, qui en France ne se limite plus aux associations mais bien à chaque citoyen. Ce projet m’a amenée à rencontrer différents acteurs du travail social du nord de Santiago, à recueillir des témoignages, des avis. C’est extrêmement enrichissant et colle plus à mes compétences que la fonction d’animation de la bibliothèque. Rentrant tout juste de vacances, j’espère pouvoir compartimenter mon temps entre ces deux projets qui me tiennent à cœur pour la suite de ma mission de service civique.

Je me rends compte que la barrière de la langue va être la principale difficulté.


Quotidien Mon quotidien à Santiago me rappelle sans cesse le fossé culturel entre le Chili et la France. Entre les repas du midi à quatorze heures, le temps passé dans les transports (Santiago fait six fois la taille de Paris intramuros!), les relations entretenues avec les Chiliens (qui n’expriment jamais leurs contrariétés, mais témoignent toujours de beaucoup d’affection), les petites galères... C’est sûrement cela le plus rude lorsqu’on vit à l’étranger. Il faut toujours se rappeler que nos représentations sont des représentations et ne veulent peutêtre rien dire pour la personne en face de nous.

À Fondacio, je côtoie presque autant de locaux que de Français. Je vis avec mon copain, Hugo, et partage aussi mon quotidien avec une bonne équipe de volontaires, répartis sur les différents projets de l’association.»

Ainsi, j’ai appris à prendre ma douche en sachant que l’eau passerait de bouillante à gelée en quelques minutes (l’eau tiède ? Un mirage), à débrancher et cacher ma bouteille de gaz tous les soirs, sous peine qu’elle se fasse voler, à ne faire qu’un bisous et une étreinte pour dire bonjour, à me faire appeler « ma princesse », « ma belle », « ma précieuse » par tout le monde, même des inconnus à la caisse d’un magasin... Bref, c’est tout une manière de se comporter, de vivre, des attentes qu’il faut réajuster.

Vacances Tout le mois de février, l’association fermait pour ses vacances annuelles. Ce qui m’a permis d’aller faire un tour à Mendoza en Argentine, pour une balade à cheval aux pieds des Andes ; de visiter la grande île de Chiloé qui a des airs de Saint-Pierre ou Terre-Neuve ; de faire du camping dans la Région des Lacs et son influence allemande, ses volcans ; de retourner dans la belle Valparaiso avec mes parents ; de leur faire visiter Santiago ; de finir le périple par un passage au Désert d’Atacama et ses salars, ses geysers, ses vallées martiennes... Si Santiago m’apparaît comme une ville sans charme (voir un peu hostile) le reste du pays rattrape largement le niveau avec ses paysages tous plus beaux et variés les uns que les autres. /

REMERCIEMENTS Je voudrais remercier tous les Saint-Pierrais et Miquelonnais m’ayant épaulée dans mon projet par le biais de dons, d’abord pour financer ma mission puis pour la bibliothèque. Merci au diocèse de l’Archipel qui a relayé mon appel aux dons, ainsi qu’à l’école Sainte-Odile qui met en place des actions afin de soutenir mon projet. Un merci particulier à ma famille, à mes grand-mères et leurs amies qui se sont énormément investies dans ce projet.

/ Texte & Photos : © Clémence AUDOUZE

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NOTRE HISTOIRE HIVER 1980 Dernière campagne du SHAMROCK III

SHAMROCK III, dernier chalutier classique sur les Bancs en 1980.

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« J’ÉTAIS SUR LE SHAMROCK III » DES PHOTOS INÉDITES D’YVES LEMARCHAND, UN ANCIEN MARIN

« SHAMROCK III », le nom de ce chalutier emblématique des Armements LEDUN de Fécamp résonne encore aux oreilles de nombreux habitants de l’Archipel ! ICI, « SHAMROCK III » est associé à un Capitaine au caractère bien trempé mais écouté et respecté de tous ses équipages, Jean RECHER, Citoyen d’honneur de la Ville de Saint-Pierre. Symbole de notre patrimoine maritime français, « SHAMROCK III » est renommé aussi pour avoir été « la vedette » du film sorti en 1977, « Le Crabe Tambour », de Pierre SCHOENDOERFFER avec Jean ROCHEFORT, Jacques PERRIN, Claude RICH et Jacques DUFILHO. « SHAMROCK III » était le dernier chalutier classique français encore en service en 1980. Lors de la dernière « Saint-Pierre des Marins » début février à Fécamp - la Mairie de Saint-Pierre y était représentée par son Premier Adjoint au Maire, Patrick LEBAILLY -, le Service Archives Patrimoine de la Ville de Fécamp a proposé, grâce au dépôt d’archives d’un ancien marin du SHAMROCK, Yves LEMARCHAND, une exposition de photographies inédites sur ce mythique bateau. L’occasion de découvrir l’épopée du « SHAMROCK III » de 1957 à 1981.

À

la fin des années 1950, les armements ont tendance à augmenter la capacité des chalutiers qu’ils font construire. « Joseph Duhamel » en finition aux chantiers du Trait fait 1500 tonneaux et peut ramener environ 1 100 tonnes de morue. L’armement Ledun prend une autre option, son nouveau navire ne fera que 950 tonneaux et pourra ramener 750 tonnes de morue. L’avenir lui donnera raison, « Shamrock III » va se révéler très rentable. « Shamrock III », dont l’architecte naval est M. Guéroult, a fait l’objet d’études très poussées aux bassins des carènes à Paris. Il est lancé le 15 décembre 1956 à 13 heures. Sa marraine est Mme Maurice Ledun. Le lancement, qui inquiète toujours constructeurs et armateurs, se déroule à la perfection. C’est de bon augure pour la carrière de la nouvelle unité. Le navire, terminé en mars, prend la direction de Fécamp où il arrive le 18 à 13 h. Il fait une petite sortie pour essais le 20 puis sort pour les bancs le 28. VOT R E M AGA Z I NE D 'ACT UA L I T É

Il fait son premier voyage en Mer Blanche commandé par le capitaine Louis Villard, le second est Louis Ebran qui est chargé des opérations de pêche. De retour le 17 juillet, il a 700 tonnes dans ses cales. Belle performance, mais ce sera monnaie courante pour ce bateau. Mi-juin 1958, « Shamrock III » est en pêche sur les côtes de Norvège en Mer de Barents avec une partie de la flottille morutière française. Les autorités norvégiennes, qui deviennent de plus en plus sévères, estiment qu’ils sont à l’intérieur des eaux territoriales. Ordre est donné de les arraisonner. Ce genre d’incident sera de plus en plus fréquent lorsque tous les pays augmenteront progressivement les limites de leurs zones exclusives de pêche. Ce sera une des raisons de la fin de la grande pêche en France. « Shamrock III » continue ensuite son activité avec beaucoup de réussite, surtout dans ses dix premières années d’exploitation, on le verra très souvent rejoindre le port avec un chargement complet à la grande satisfaction de son armement et de son équipage.

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NOTRE HISTOIRE Sa production va ensuite baisser comme pour tous les chalutiers classiques français. La surexploitation des fonds et l’augmentation des limites des zones de pêche en sont la cause. « « Shamrock III » fait l’unanimité », c’est un très beau bateau aux lignes très fines et élégantes, pourtant, sur les bancs, il faut se méfier, il peut se révéler dangereux. Par gros temps, à partir de force 7, il ne faut pas le laisser embarquer de vague par l’arrière, il a tendance à ne pas laisser l’eau s’évacuer, et se trouve alors en position difficile. Si par malheur cela arrive, il faut tout de suite stopper pour que le bateau se vide et retrouve sa stabilité.

« LE SHAMROCK III FAIT L’UNANIMITÉ, ET POURTANT...! » En 1977, petit intermède dans l’activité morutière du chalutier. Avant le premier voyage, « Shamrock III » voit les peintres arriver, non pas pour la réfection de la coque dont il aurait bien besoin, mais pour peindre sur le haut de son étrave des yeux stylisés comme ceux qui ornent certaines jonques asiatiques. Le fond est jaune et les pupilles rouges. Étonnement du milieu maritime bien vite dissipé, le chalutier de l’armement Ledun va participer au tournage du film « Le Crabe Tambour ». Ce très beau film a permis d’immortaliser le dernier chalutier classique fécampois. De magnifiques images ont été tournées, en particulier lors du passage du courrier par bouée postale. On y voit « Shamrock III » à quelques mètres du navire d’assistance, images spectaculaires au possible et belle manœuvre du capitaine Rémy Fouchard qui sera remarquée et appréciée par le vrai commandant du Jauréguiberry.

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HISTORIQUEMENT Il reprend ensuite son activité normale, mais bien entendu, pas de miracles, les prises baissent, bien que, depuis 1971, on voit apparaître dans le chargement du “ faux poisson” salé, Colins et anons, jusqu’alors rejetés à la mer, sont maintenant salés pour tenter de limiter les dégâts. 120 tonnes en 1971, 145 tonnes en 1974, ce poisson est vendu bien moins cher que la morue, mais la part de pêche se trouve un peu étoffée. L’armement Ledun va conserver son vieux classique en activité jusqu’en août 1980, ce sera le dernier chalutier morutier classique exploité : maigre consolation. C’est son dernier capitaine, Jean Recher, qui va le conduire à Bruges pour y être démoli en avril 1982, il faudra trouver une barre de remplacement, celle d’origine a disparu. Elle sera retrouvée quelques années plus tard dans une salle de vente et remise au musée. Quelques amoureux des bateaux tentèrent bien de le sauver pour en faire un musée mais tous leurs efforts restèrent vains. / /Jack DAUSSY – « Les chalutiers classiques fécampois ». Livre disponible à la Bibliothèque de Saint-Pierre.

1956

Construction du navire au chantier Béliard Crighton & Compagnie d’Ostende en Belgique

70,9

Longueur en mètre

10,7

Largeur en mètre

407

jauge nette en tonneaux

52 1957 Jean RECHER, dernier Capitaine du SHARMROCK III

65

8

Rémy FOUCHARD (à droite) avec son cousin Jean-Claude FOUCHARD

Hommes composaient chaque équipage

premier armement à Fécamp le 28 Mars

Voyages à la grande pêche salée entre 1957 et 1980

Capitaines ont commandé le SHAMROCK III : • Louis VILLARD • Pierre LANGANEY • Daniel POLLET • Jean-Claude DELAHAYE • Michel DESJARDINS • René FIQUET • Rémy FOUCHARD • Jean RECHER

1980

le 4 août, dernier desarmement à Fécamp.

1982

vendu à la démolition en Belgique

/ Photos : © Archives Municipales de Fécamp Fonds Yves LEMARCHAND/ Rémy FOUCHARD / Collection privée

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ON EN PARLE

« LE RAVISSEMENT D’ADÈLE »

UNE MISE EN SCÈNE EFFICACE DES COMÉDIENS À L’ÉNERGIE COMMUNICATIVE

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arton plein pour la pièce « Le ravissement d’Adèle » présentée sur la scène du Centre Culturel en mars dernier. Cette enquête policière menée comme un vaudeville est de Rémi DE VOS. L’auteur flamand a signé là une comédie délirante aux dialogues souvent incisifs. Soulignons la mise en scène intelligente et efficace d’Anaïs HÉBRARD et le travail de sa

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troupe de comédiens (toutes générations confondues) bourrés de talent et d’énergie communicative. Le texte de Rémi DE VOS se voulait social, tendre et satirique. Chacun des spectateurs, venus nombreux, aura apprécié cette comédie pas tout à fait comme les autres. /


/ Photos :

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NOUS, VOUS, ÎLES

TÉMOIGNAGE

« C’EST CETTE FACILITÉ DE VIE QUI M’A CONQUISE »

U

n 9 Décembre, l’ATR m’a permis de relier Halifax à Saint-Pierre-et-Miquelon Nous étions quelque 10 passagers, accompagnés de centaines de kilos de courrier postal. Mon chat miaulait à m’en briser le coeur. Il faisait froid. Le voisin donnait à l’assistance des nouvelles de la p’tite M. («La fille à G., tu sais bien, celle qui va avec le p’tit D. !!»). Le poudrin m’a accueillie, m’enlacant de ses bras froids et transpercants. Et moi... Moi j’me demandais un peu c’que j’foutais ici.

J’ai traîné ma carcasse dans tous les coins, à la recherche d’un ailleurs, persuadée que jamais je n’jetterais l’ancre nulle part. Jusqu’au jour où j’ai posé le pied à Pointe-Blanche. L’aventure a commencé avec un coup de fil, un matin. « Bonjour, centre hospitalier François Dunan ». J’étais mal réveillée, à côté de mes pompes, j’ai accepté sans réfléchir. J’ai surtout accepté sans avoir jamais entendu parler de Saint-Pierre et Miquelon ; Si ce n’est à Miss France. On m’demande souvent pourquoi je suis venue me paumer dans cet archipel loin de tout. Ceux qui sont venus me rendre visite ici sont repartis unanimes : « Reste ici ! En métropole, les gens sont devenus fous ! La vie est douce sur ton caillou, c’est normal que tu l’aimes tant. » Là où l’individualisme a pris le dessus en métropole, Saint-Pierre-etMiquelon demeure une communauté solidaire, où l’on se sourit, se dit bonjour dans la rue ; Où l’on sait se dire « merde » aussi – pour mieux en rire autour d’un verre ensuite. Il parait que c’était pareil dans ma région natale… Il y a quelques décennies. Plus encore que les paysages à couper le souffle et que la nature sauvage où l’on est seul au monde, c’est cette facilité de vie qui m’a conquise. Quel bonheur de se sentir accueillie et enrobée d’une chaleur familiale chez ces gens que je ne connaissais pas il y a trois ans à peine.

Ils sont fiers, insoumis, généreux et authentiques. On me parle souvent avec nostalgie de cette époque pas si lointaine de la grande pêche. On raconte avec amertume un temps où la population s’unissait pour défendre ses intérêts. Je me surprends à me sentir aussi nostalgique et fière que ces hommes et femmes qui m’ont ouvert leurs portes. Ils content leurs vies et leurs anecdotes avec passion et verve, si bien que j’m’y croirais : sortant éméché de l’Étoile et me castagnant avec un Coréen ; galérant comme un forcené sur un chalutier ; vivant à Pointe-Plate avec mon père gardien de phare ; et tant d’autres… J’en ris à en avoir mal au ventre, et je verse ma larme parfois aussi. J’les écouterais pendant des heures… ! J’admire cette flamme qui les anime, lorsqu’ils racontent SaintPierre et Miquelon. Leur force de caractère fait de ces habitants des Français à part, qui font vivre leur archipel, perdurer ses traditions et font honneur à leur histoire. C’est devenu rare et précieux, d’être aussi fier de ses racines et de le revendiquer haut et fort, d’autant plus quand elles sont ancrées dans une histoire aussi mouvementée. Ils sont aujourd’hui mes collègues, mes amis. Ce sont des chasseurs, des jeunes mamans, des marcheurs, des voileux, des joueurs de belote, des pâtissières, des musiciens, des soignants, des barmans. Des Saint-Pierrais et des Miquelonnais jusqu’au bout des doigts.

Grignette / Texte et Photos : © Grignette CUVELIER

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NOUS, VOUS, ÎLES

... Des paysages à couper le souffle [...]

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À la recherche d’un ailleurs...

/ Photos : © Grignette CUVELIER

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INSTANTS CHOISIS 20 mars

Après 33 ans de bons et loyaux services, la frégate anti-sous-marine Primauguet est rentrée le 20 mars à Brest au terme de sa dernière mission opérationnelle débutée le 7 janvier dernier dans les rudes eaux de l'Atlantique Nord. Le Primauguet a fait une escale de trois jours à Saint-Pierre et Miquelon. À son retour à Brest, le Commandant Yves-Pierre PILFERT (notre photo) a accordé un entretien au Journal "Mer et Marine". Il s'est exprimé notamment sur son escale chez nous :

/ Photos : © Jean-Christophe L'ESPAGNOL

Saint-Pierre-et-Miquelon représente une escale à part pour tout bâtiment de la Marine nationale. C’est le dernier témoin de la présence française en Amérique du Nord. Je l’ai clairement ressenti à bord. L’escale était très attendue par l’équipage et a été l’occasion de nombreux échanges avec la population de l’île qui montre un fort attachement à la marine. La mémoire du rôle de la marine dans l’assistance à la grande pêche sur les Bancs de Terre-Neuve, si bien retranscrite dans le film « Le crabe-tambour », mais également celle du rôle des marins de l'Archipel au sein des Forces Navales Françaises Libres restent vivaces au sein de la population. Nous avons la chance d’avoir pu y passer près de trois jours et l’accueil a été extraordinaire. Et pour l’anecdote, le Primauguet s’y était déjà rendu en 1986 pour son entrée en service. Donc y retourner pour notre dernier déploiement, c’est effectivement un symbole. La boucle est bouclée... /

La Saint-Patrick a été fêtée comme il se doit au Club de l'Amitié et au Rotary Club.

MARS

Dans une ambiance très festive, chacun s'est senti « irlandais » pour un soir ! /

17 mars 30 S AIN T- P IE RRE

/ Photos : © Chantal BRIAND

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POLITIQUE

ÉLECTIONS EUROPÉENNES MODE EMPLOI

Tous les 5 ans, les citoyens européens sont appelés aux urnes afin d'élire leurs représentants au Parlement européen. Cette année, les élections se dérouleront le samedi 25 mai à Saint-Pierre et Miquelon, le lendemain en Métropole et partout ailleurs en Europe.

Une même règle pour tous les pays de l'UE

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00 millions d'européens en âge de voter (18 ans) éliront leurs nouveaux représentants au Parlement européen pour les 5 prochaines années. Chaque pays membre de l'Union se voit attribuer un nombre de sièges en fonction de sa population. Plus un pays est peuplé et plus il aura de représentants au Parlement. Le scrutin est nécessairement réalisé à la proportionnelle. Le scrutin proportionnel permet de faire en sorte que les élus

reflètent le plus équitablement possible la diversité des opinions des électeurs. Chaque parti politique présente une liste de candidats au suffrage. Les sièges sont attribués à chacune des listes en divisant le nombre de voix obtenues par le quotient électoral (nombre de voix nécessaires pour obtenir un siège). La France aura 79 sièges au nouveau Parlement européen qui sera composé de 705 membres.

La France en tant que circonscription unique Pour ces élections européennes 2019, le Gouvernement a introduit un changement majeur : la France ne sera plus découpée en huit circonscriptions régionales comme ce fut le cas entre 2003 et 2014 mais en une circonscription unique. C'est un retour au modèle adopté par la grande majorité des pays européens. La Belgique, l'Italie, l'Irlande et la Pologne sont, elles, divisées en plusieurs circonscriptions. Dans le cadre de ces élections, une liste de candidats doit être présentée par chaque parti politique pour l'ensemble du territoire français. À l'issue du vote, les partis ayant récolté plus de 5% des suffrages bénéficieront d'un nombre de sièges proportionnel à leur nombre de voix. Les listes qui n'ont pas obtenu 5% des suffrages exprimés sont exclues de la répartition des sièges.

L ' I N F O Le jour du vote Le jour du vote aura lieu le samedi 25 mai 2019. Les bureaux de vote seront ouverts de 8h à 18h. Pour être complet sur le sujet, nous redonnons la liste des 12 documents admis pour justifier de l’identité d’un électeur : CNI et passeport en cours de validité ou périmés depuis moins de 5 ans (sauf, donc, de façon un peu exceptionnelle, si la personne est « aisément reconnaissable » sur la photo) ; permis de conduire (y compris permis rose) ; récépissé délivré aux personnes en situation de contrôle judiciaire ; et enfin l’un des huit documents suivants, devant obligatoirement être munis d’une photographie et en cours de validité : carte d’identité de parlementaire, carte d’identité d’élu local, carte Vitale, carte du combattant, carte d’invalidité ou mobilité-inclusion, carte d’identité de fonctionnaire de l’État, permis de chasser délivré par l’ONCFS. /

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LES CONDITIONS REQUISES POUR VOTER Pour voter les Français doivent remplir les conditions listées ci-dessous : • Être âgés d'au moins 18 ans ; • Jouir de leurs droits civils et politiques ; • S'être préalablement inscrits sur les listes électorales, avant le 31 mars 2019 (et non plus seulement jusqu'au 31 décembre de l'année précédant l'élection comme auparavant), en fournissant une pièce d'identité valide ou expirée depuis moins d'un an et un justificatif de domicile, type facture EDF, daté de moins de trois mois. En plus de l'inscription sur les listes électorales en mairie ou par courrier, il est maintenant possible de s'inscrire sur internet. Aucune inscription nouvelle n'est possible entre le 31 mars et le 26 mai 2019 pour les élections européennes, excepté dans les cas suivants : • Jeune ayant atteint l'âge de 18 ans entre le 31 mars et le jour de l'élection (s'il n'a pas été automatiquement inscrit sur les listes électorales), • Déménagement pour motifs professionnels après le 31 mars, • Fonctionnaire admis à la retraite après le 31 mars, • Militaire retournant à la vie civile après le 31 mars, • Acquisition d'une nationalité européenne après le 31 mars, • Recouvrement de l'exercice du droit de vote après le 31 mars. Les Français résidant à l'étranger peuvent voter dans une ambassade ou un consulat s'ils sont inscrits sur une liste électorale consulaire. Dans le cas où ils sont inscrits en France et qu'ils ne peuvent pas se déplacer, ils peuvent voter par procuration (conditions prévues par les articles L.71 et suivants du code électoral). Par ailleurs, le vote par correspondance n'est pas autorisé.

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PATRIMOINE

LE PHARE DE L'ÎLE AUX MARINS

SÉLECTIONNÉ POUR LE LOTO DU PATRIMOINE CRU 2019 La Fondation du Patrimoine, le Ministère de la Culture et Stéphane BERN ont révélé le 10 mars dernier les 18 sites sélectionnés pour bénéficier des financements liés au Loto du Patrimoine, jeu de grattage de la Française des Jeux qui démarrera en septembre prochain. Sur le site www.missionbern.fr, nous pouvons lire :

A

chevé en 1876, le feu de la pointe Leconte balisait la passe du Suet, qui donne accès au port de Saint-Pierre. Il fut maintenu en activité jusqu’à l’interdiction de la navigation dans cette passe en 1961.

Cette tour métallique de 7 mètres de haut par 2m de large est une bonne représentation du patrimoine d’une communauté de pêcheurs côtiers toujours attachée à son histoire.

N AT U R E DE S T R AVA U X Son état de dégradation est actuellement préoccupant et suscite l’inquiétude. L’humidité, le sel et les longues périodes de gel provoquent la corrosion des aciers, l’expansion des bétons, et l’éclatement des peintures. L’escalier intérieur est interdit, certaines vitres sont cassées, laissant ainsi entrer l’eau, et l’entrée est condamnée par des planches, la porte étant inexistante désormais. Travaux de sécurisation : ravalement de façade, haubanage du phare, remplacement des menuiseries, réfection du garde-corps et de la lanterne, traitement anticorrosion, etc. / / Photos : © Chantal BRIAND

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SPORTS

CHALLENGE, FINALES & RÉSULTATS

ATHLÉTISME Retour sur un évènement initié localement par la Foulée des Îles qui a organisé il y a quelques semaines le « Women Athletics Challenge » dans le cadre de la Journée Nationale du Sport Féminin. Une journée dont les objectifs étaient de « lutter contre la discrimination dans le sport féminin, de médiatiser le sport féminin, en sachant que de nos jours encore 85% des retransmissions télévisées sont consacrées au sport masculin.»

« Pour donner des Elles au Sport », le slogan a tenu toutes ses promesses puisque 50 féminines départagées en 6 équipes, se sont mobilisées et ont participé aux parcours proposés, saut, lancer et relais. Les Globes trotteuses se sont imposées avec 41 points devant la Team poudrin 40 points et les Warriors 32 points. Un pot a été offert à toutes les participantes et bénévoles en toute convivialité. Bravo à la Foulée des Îles pour cet évènement ! /

/ Photos : © Chantal BRIAND

TENNIS Deux heures et demi d'un match intense, d'échanges à rebondissements, c'est le temps qu'il aura fallu à Damien POGNON pour remporter la Coupe RONA en battant son adversaire Philippe VENOT sur un score très serré de 4/6 7/6 7/6. Bravo à ces deux tennismen qui ont offert aux amateurs une finale âprement disputée. /

/ Photos : © Chantal BRIAND

JUDO Belle 3e place pour Florent GAUDY et son équipe au 27e Tournoi International label Excellence par équipes mixtes qui s'est déroulé le samedi 6 avril à Sainghin-en-Mélantois, dans le département du Nord. Florent et son équipe ont remporté la petite finale en gagnant 4 combats sur 6. Florent, malgré la sensation "d'être en sous-régime", a su dépasser sa fatigue pour remporter 5 combats sur 6. Cette année, Florent s'entraîne 3 fois par semaine à l'INSEP avec les équipes de France en plus de ses entraînements en club. Grâce à son travail et à sa persévérance, Florent a été sélectionné pour représenter la France en catégorie de -90 Kg à la Coupe d'Europe Senior en Slovénie, à Celje-Podcetrtek les 25-26 mai 2019. / / Photo : © Collection privée

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INSTANTS CHOISIS

JEUDI 28 MARS C’ÉTAIT JOURNÉE À L’ÉCOLE L’ÎLE AUX ENFANTS !

E

n octobre 2012, l’Archipel avait participé à l’évènement national initié par Joëlle GONTHIER, professeur d’arts plastiques. Sollicités à nouveau cette année, la directrice de l’École L’Île aux Enfants, le personnel enseignant, les animatrices et l’ensemble des élèves des cinq classes de maternelle (2 à 6 ans) ont accepté de relever le défi. Une centaine de dessins réalisés sur le thème de la couleur ont été exposés sur des cordes à linge pendant 24 heures.

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«

GRANDE LESSIVE »

Les enfants s’en sont donnés à cœur joie. Chacun est venu accrocher son dessin sur les cordes tendues devant l’école, ce qui a permis aux parents d’élèves, notamment, d’apprécier la créativité de leurs tout-petits. Le résultat : une belle lessive avec une grande variété d’exécution. Une jolie initiative qui permet « de faire prendre l’air à l’art », pour reprendre les termes de la créatrice de l’évènement ! /


JEUDI 28 MARS

/ Photos : © Chantal BRIAND

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CULTURE

COUP DE CŒUR...

BIBLIOTHÈQUE-MÉDIATHÈQUE ORIGAMI : PATIENCE & DÉLICATESSE

P

endant ces 15 jours, j’ai eu un grand plaisir de faire découvrir Origami aux habitants de Saint-Pierre. Nous avons reçu environ 500 participants en tout, scolaires et adultes, à la bibliothèque. Je sais moi-même que au début, ce n’est pas très facile de suivre des explications écrites dans des livres d’origami mais petit à petit vous allez sûrement arriver !

Ma cure de silence Kankyo TANNIER First. Pocket, Documentaire L’auteur, en réaction aux différentes nuisances sonores ou visuelles qui envahissent notre quotidien, a cherché dans le silence et la méditation un nouvel équilibre. Elle partage son existence entre un monastère et une vie en solitaire dans la nature où elle se consacre à la méditation et à l’écriture. Un cahier d’exercices vous aidera à pratiquer le silence des mots, des yeux et du corps, pour davantage de sérénité.

La clef pour s'améliorer en Origami, c’est de la patience et la confiance. Merci à tous les habitants de l’archipel qui m’ont accueillie avec le beau cœur et le beau sourire !!! Je dirais « à bientôt » :)

Naho TANIGUCHI

/ Photos :

© Chantal BRIAND

PARMI NOS NOUVEAUTÉS... Carnets de wwoofing : Partager le quotidien des fermes bio Jean-Jacques FASQUEL Terre vivante, Documentaire

CONTACT 6, Rue Albert Briand / BP 4303 97500 Saint-Pierre Tél: 41-31-99 / Fax: 41-71-40 biblispm@gmail.com / www.biblispm.com * Site en mutation, le catalogue n'est pas à jour actuellement

Nos horaires : LUNDI / Fermé MARDI / Fermé / 14h-17h30 MERCREDI / 9h-12h/14h-18h30 JEUDI / 9h-12h/14h-17h30 VENDREDI / 9h-12h/14h-18h30 SAMEDI / 9h-12h/14h-17h

Gratuité pour les scolaires !

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Le wwoofing est né au début des années 70. Ce mouvement mondial consiste à découvrir le quotidien des fermes biologiques en participant bénévolement aux activités des hôtes qui souhaitent faire découvrir leur univers. Ceux-ci fournissent le gîte et le couvert aux volontaires. L’auteur donne des conseils pratiques pour bien préparer son séjour et partage une dizaine de ses expériences personnelles dans différentes fermes. Une idée pour vos prochaines vacances…

Les albums filmés de l’École des loisirs DVD Fiction L’école des loisirs, 3 coffrets Les albums préférés sont adaptés à l’écran : Chien bleu, Caca boudin, Grosse colère, Loulou, Boucle d’or et les trois ours, Je mangerai bien un enfant, Une nuit, un chat …. Une manière d’inciter les petits à lire après avoir découvert l’univers de leurs héros sous forme de dialogues et soutenus par une musique. Chaque DVD regroupe huit albums et correspond à une tranche d’âge : 3, 4 et 5 ans.


ACTION MUNICIPALE Un petit coup de pouce pour bien commencer les études ? Ils ont tenté...

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COMMUNIQUÉ DE PRESSE À NE PAS MANQUER & À NOTER DANS VOTRE AGENDA :

LA FÊTE DE LA NATURE 2019 avec pour thème cette année

« La nature en mouvement ».

L

a Collectivité Territoriale par le biais de la Maison de la Nature et de l’Environnement organise avec de nombreux partenaires un programme d’activités, variées, insolites ou encore amusants pour tous les publics.

Balade contée, spectacle, atelier scientifique, sortie naturaliste, jeu de piste, exposition, jardinage…. Cette édition se déroulera avec la participation de : Croq’paroles, la Fédération Territoriale de Pêche SPM, La Mie des Mots, la FNE SPM, la Fédération des Chasseurs, SPM aide aux animaux, l'ONCFS, l'Éducation Nationale, la DTAM et la Compagnie de spectacle "Compas Austral". >>> Consultez les programmes pour Saint-Pierre et pour Miquelon diffusés par les différents médias et réseaux sociaux : Cheznoo.net ; Facebook : Maison de la Nature et de l'Environnement - Saint-Pierre et Miquelon, SPM la 1ère. Contact à la Maison de la Nature et de l'Environnement : Sylvie ALLEN-MAHÉ. /


BON À SAVOIR

AVIS

GARDES & ASTREINTES PHARMACEUTIQUES

VILLE DE SAINT-PIERRE SERVICE DE RECRUTEMENT A P P L I C AT I O N D E L ’ I N S T R U C T I O N N ° 1 0 0 0 0 / D E F / D C S N D U 3 0 J U I N 1 9 9 8 Les jeunes filles et les jeunes gens de la classe 2023, C’est-à-dire ceux nés du 1er janvier au 31 décembre 2003 et domiciliés à Saint-Pierre, Les parents ou tuteurs pour ceux absents, sont tenus de se faire inscrire à la Mairie de Saint-Pierre pour le 31 mai 2019 au plus tard, aux heures d’ouverture des bureaux. Saint-Pierre, le 1 avril 2019 er

Karine CLAIREAUX Maire de Saint-Pierre

MUTUELLE DES ÎLES AVIS DE CONVOCATION

En raison de l’absence du quorum légal, Messieurs les adhérents de la société Mutuelle des Iles Saint-Pierre et Miquelon Assurances sont à nouveau convoqués en Assemblée Générale Ordinaire le mardi 28 mai 2019 à 18 heures dans le local de l’ASIA, 9, rue du Commandant BLAISON à Saint-Pierre à l'effet de délibérer sur l’ordre du jour suivant : • Rapport du conseil sur les activités de la société au cours de l'exercice 2018. • Rapport du Commissaire aux Comptes sur les comptes annuels • Rapport du Commissaire aux Comptes sur les conventions réglementées • Quitus au conseil d'administration • Affectation des profits de l'exercice • Ratification portant sur la nomination d’un administrateur • Questions diverses

Le Conseil d’administration de La Mutuelle des Iles Saint-Pierre et Miquelon Assurances

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NUMÉROS UTILES MAIRIE STANDARD 41 10 50 PÔLE VOIRIE 55 80 77 ou 55 80 65 PÔLE BÂTIMENT 55 80 68 ou 55 80 40 TRAITEMENT DES EAUX

FAIRE-PART

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a posé son premier regard sur le monde le 22 décembre 2018 à St John's de Terre Neuve à la grande joie de ses parents Stéphanie & Glenroy THOMPSON

BIENVENUE À ELLE & FÉLICITATIONS AUX HEUREUX PARENTS ! / Photos : © Collection privée

POUR NOUS JOINDRE

41 10 90

redaction.echo@msp975.fr infographie.echo@msp975.fr imprimerie.echo@mairie-stpierre.fr secretariat.echo@msp975.fr


LES ACTIONS CULTURELLES DE L A VILLE DE SAINT-PIERRE

les LUNDIS

2019

de l’Espace Culturel

La Mairie de Saint-Pierre recherche des musiciens amateurs ou confirmés pour animer l’Espace Culturel, près de la Bibliothèque Municipale, les lundis de juillet et d'août de 18 h 30 à 19 h 30.

les 1 - 8 - 15 - 22 - 29 juillet les 5 et 12 août

Cette prestation sera rémunérée 150 € quel que soit le nombre de musiciens. Vous pouvez vous positionner jusqu’au 31 mai 2018 en nous contactant soit : • sur la page facebook de la Mairie de Saint-Pierre en message privé •par courrier adressé à la Mairie de Saint-Pierre : À l’attention de Véronique GUIBERT 2 rue de Paris - B.P. 4213 - 97500 Saint-Pierre • par courriel à l’adresse suivante : veroguib@hotmail.com

!

La Mairie de Saint-Pierre vous rappelle que l’Espace Culturel est à la disposition des associations sportives et culturelles désireuses d’y organiser un évènement. Vous pouvez vous rapprocher de la Mairie pour toutes informations. /

SPORTS • HOCKEY SUR GLACE

LES MISSILES CHAMPIONS 2019

Les Missiles du Hockey Sporting Club ont remporté le Championnat 2019 par 7 victoires à 5 face aux Cougars qui n'ont pas démérité dans cette série de 12 matchs parfois intenses. Une victoire pour les Missiles savourée en famille pour la plus grande fierté des enfants heureux de voir leur papa ou leur tonton champion ! Bravo aux arbitres qui accomplissent leur travail avec beaucoup de courage et d'abnégation. /

/ Photos : © Chantal BRIAND

/ Photos : © Chantal BRIAND

Il est important de nous préciser vos disponibilités et vos préférences.


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