La Bible avec notes d’étude archéologiques et historiques (SG18411)

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LaBible

avec NOTES D’ÉTUDE ARCHÉOLOGIQUES et HISTORIQUES


CE QU’ELLE PROPOSE • Comment se définissaient les rapports familiaux à l’époque biblique? • Le baptême était-il pratiqué ailleurs que dans le christianisme? • Pourquoi les bêtes sauvages sont-elles si présentes dans les Psaumes? • Que penser des similitudes entre la littérature antique (mythique notamment) et la Bible? • La croyance aux démons reflète-t-elle simplement le système de pensée antique? • Que signifiaient les tatouages dans l’Antiquité? • Que penser du suaire de Turin? • Quand a eu lieu l’exode et quelles preuves en a-t-on… ou pas? • Que sait-on vraiment de l’emplacement du tombeau de Jésus? • Les enseignements bibliques sont-ils progressistes ou au contraire rétrogrades par rapport à leur époque? • Quels liens entre la communauté de Qumrân et les chrétiens? • La Bible est-elle fiable? • Comment s’habillait-on et se coiffait-on à l’époque biblique? • Que sait-on de la transmission des textes bibliques? Les différents auteurs bibliques sont éloignés de nous dans le temps (1900 ans et plus). Parfois, ils font des allusions que nous avons de la peine à saisir ou relatent des coutumes qui nous paraissent saugrenues, quand ils ne prodiguent pas des conseils étranges. Or, depuis plus d’un siècle, les fouilles archéologiques livrent des éclairages bienvenus sur la Bible, nous aidant à mieux situer les différents épisodes qu’elle rapporte et enseignements qu’elle propose dans leur contexte et, de ce fait, à mieux la comprendre. Seulement voilà: ces informations étaient souvent réservées à un cercle restreint de spécialistes, et leurs véritables enjeux étaient masqués par quelques rares gros titres dans la presse. Par ailleurs, il n’était pas simple de rassembler le matériel à disposition et de le mettre en relation avec les passages bibliques concernés. C’est cette démarche qui est proposée dans le cadre de la Bible avec notes d’étude archéologiques et historiques, et c’est ce qui fait d’elle un ouvrage de référence unique, un élément incontournable de toute bibliothèque, d’autant plus qu’elle est dotée d’un dictionnaire enrichi par rapport à l’édition originale.

Editée par la Société Biblique de Genève, 2015

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CE QU’ELLE CONTIENT La Bible avec notes d’étude archéologiques et historiques se compose de deux éléments principaux: • le texte biblique Segond 21 • les informations archéologiques et historiques traduites de la NIV Archaeological Study Bible (1re édition en 2005 chez Zondervan)

Le texte biblique La Segond 21 est l’une des versions françaises les plus diffusées aujourd’hui. Son caractère à la fois classique et moderne – puisqu’elle cherche à rester proche de la formulation originale tout en employant un vocabulaire courant – convenait particulièrement bien à une démarche de jonction entre le passé et le présent. Des références parallèles lui sont associées dans cette édition, de même que des notes liées à la traduction. Le texte est présenté sur une colonne, avec les paroles de Jésus en rouge. La concordance (liste de mots avec les passages bibliques qui les contiennent) intègre les renvois aux articles et notes archéologiques et historiques particulièrement pertinents en rapport avec tel ou tel mot.

Les informations archéologiques et historiques Les éléments en lien avec l’archéologie et l’histoire ont été conçus par le GordonConwell Theological Seminary et revus, dans le cadre de l’édition française, par des spécialistes du monde francophone.

Sur les pages du texte biblique, on trouve : • des introductions à chacun des livres bibliques, avec la mention des thèses relatives à leur rédaction, l’identification des destinataires et du contexte initiaux, des repères chronologiques, une liste de thèmes abordés et un plan • plus de 640 articles récapitulant: - les renseignements disponibles grâce à l’archéologie sur de nombreux sites, personnages et objets de l’époque biblique - les différentes thèses relatives à l’époque et à l’historicité des événements ainsi qu’à la rédaction des livres, avec un intérêt pour la question de la fiabilité de la Bible - des informations sur les civilisations voisines d’Israël, leurs lois et coutumes, avec indication des différences et ressemblances • 65 citations de textes anciens proches des textes bibliques • environ 8000 commentaires livrant des informations historiques et culturelles • des photos couleur

Dans les annexes, on trouve : • des introductions historiques • un dictionnaire • une concordance qui fait aussi office d’index • des cartes couleur avec index des toponymes

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INTRODUCTION À LA

Genèse

AU T E U R , DAT E E T L I E U D E R É DAC T I O N

Le livre de la Genèse est, à proprement parler, une œuvre anonyme. La tradition et le témoignage biblique le classent parmi les écrits de Moïse (voir p. ex. Mc 12.26; Lc 24.27; Jn 1.45; Rm 10.5; 2Co 3.15). Cela n'implique toutefois pas que celui-ci ait écrit le livre en entier. En effet, les événements qui y sont rapportés se sont tous déroulés bien avant sa naissance; il a donc probablement utilisé des sources existantes pour composer son texte. On peut l'assimiler à un éditeur ou à un historien qui a associé à des révélations surnaturelles directement reçues de Dieu les renseignements disponibles, au sein des Israélites en Egypte, sur la famille d'Abraham. Les spécialistes qui remettent en cause l'attribution du Pentateuque (Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome) à Moïse ont souvent opté pour l'une ou l'autre des variantes de l'hypothèse documentaire (voir «L'hypothèse documentaire», p. 14). Si Moïse a écrit ou rassemblé les récits de la Genèse, il doit l'avoir fait pendant la période d'errance des Israélites au moment de l'exode, entre 1440 et 1400 av. J.-C. ´ou au 13e siècle av. J.-C.` (voir «Les villes entrepôts de Pithom et de Ramsès», p. 79; «Le pharaon de l'époque de l'exode», p. 91; «La date de l'exode», p. 99; «Les Hyksos et l'Ancien Testament», p. 115; «La conquête du pays de Canaan», p. 305). Ceux qui estiment que les cinq livres du Pentateuque constituent un ensemble caractéristique de la période de l'exil situent habituellement sa rédaction vers 550 av. J.-C. DE S T I NATA I R E S

Le livre de la Genèse relate la création, la chute avec l'intrusion du péché, le déluge, l'appel d'Abraham et l'histoire des ancêtres d'Israël. Ces récits étaient probablement connus des Israélites en Egypte; ils leur rappelaient quel était leur héritage familial et spirituel et leur permettaient de comprendre la situation dans laquelle ils se trouvaient. Des histoires comme celle de Joseph étaient porteuses d'espoir pour le peuple de Dieu, alors asservi. Les promesses faites à Abraham concernant sa descendance (p. ex. Gn 15.1-7) devaient aussi représenter une puissante source d'encouragement. Plus tard, les Israélites directement impliqués dans l'exode (de même que les générations suivantes) ont sans doute lu la Genèse afin de mieux comprendre cet épisode fondamental de la naissance de leur nation. L'accomplissement des promesses de Dieu aux patriarches constituait un témoignage clair de sa fidélité tout au long de l'histoire. R É A L I T É S C U LT U R E L L E S À S OU L IG N E R

Le livre de la Genèse retrace la naissance et les débuts de l'humanité: non seulement Dieu a créé le monde physique, mais il a formé l'homme et la femme à son image et les a dotés du libre arbitre. Au fi l du temps, plusieurs changements sont intervenus, y compris la chute de l'humanité dans le péché et le déluge qui en a résulté. Tribus, villes et civilisations ont vu le jour et ont disparu à un rythme qui a, depuis, caractérisé toute l'histoire humaine. Plusieurs siècles se sont écoulés. A un certain moment, Dieu a choisi de porter tout particulièrement son attention sur un individu, membre d'une famille ordinaire et idolâtre, qui a été d'accord de l'écouter et de lui obéir. C'est là, dans ce cadre peu impressionnant, qu'a commencé le triomphant – et par moments tragique – feuilleton de l'histoire du salut. CHRONOLOGIE av. J.-C. 2200

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Création, chute Déluge Tour de Babel Vie d'Abraham (env. 2166-1991 / 1980-1805) Vie d'Isaac (env. 2066-1886 / 1880-1700) Vie de Jacob (env. 2006-1859 / 1820-1673) Vie de Joseph (env. 1915-1805 / 1729-1619) Rédaction de la Genèse (env. 1446-1406 / 1260-1220?) ´N. B.: La double chronologie proposée ici a une valeur relative.`

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INTRODUCTION À LA GENÈSE

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AU F I L DE L A L E C T U R E

La lecture de la Genèse permet notamment de relever et d'étudier: • avec quelle rapidité et avec quelle obstination l'humanité s'est détournée d'Eden et de la relation parfaite qu'elle entretenait avec Dieu (Gn 3); • la manière dont Dieu a réagi à cette rébellion (Gn 4–8); • le choix pour le moins étonnant d'un patriarche sans enfant, par lequel Dieu a commencé à former une famille destinée à donner naissance à la nation d'Israël (Gn 11–30; 49); • la vie de Joseph, depuis ses années d'esclavage en passant par son ascension fulgurante au pouvoir dans un pays étranger, jusqu'au moment où il s'est fait reconnaître par ses frères (Gn 37–45). Le livre de la Genèse explique comment et pourquoi les Israélites sont venus habiter en Egypte. Il pose ainsi le cadre de ce qui arrivera à ce peuple particulier dans l'Exode et par la suite. L E S AV I E Z - V O U S ? • Dans le Proche-Orient ancien, vous pouviez revendiquer un puits situé sur la propriété de quelqu'un d'autre

(Gn 21.25-30).

• La dot payée par la famille du mari devait être mise de côté afi n de pourvoir aux besoins de l'épouse au cas où

celle-ci se retrouvait, fi nalement, abandonnée ou veuve (Gn 31.14-16).

• Le sceau, le cordon et le bâton d'un homme étaient des symboles de son identité et de sa position sociale. C'était

l'équivalent ancien d'une carte d'identité et d'une signature (Gn 38.17-18).

• Les Egyptiens et les Babyloniens compilaient des «livres de rêves», qui donnaient des exemples de rêves et les

clés d'interprétation correspondantes (Gn 40.8).

• En Egypte, la pratique de l'embaumement tirait sa raison d'être de la croyance selon laquelle le corps devait être

préservé en tant que réceptacle de l'âme après la mort (Gn 50.2-3).

THÈMES

Livre des commencements, la Genèse aborde en particulier les thèmes suivants: 1. La création. Dieu a créé le monde «très bon» (Gn 1.31). La plénitude et l'harmonie présidaient aux relations entre Dieu et l'humanité, entre les êtres humains, et entre eux et le reste de la création. 2. Le péché. Le péché est entré dans le monde par un homme, Adam (Gn 3.1-19; Rm 5.12). Incrédulité, conflits, maladie et dégradation de l'environnement en sont quelques conséquences. 3. L'image de Dieu. Tous les êtres humains sont créés à l'image de Dieu. Chacun d'eux est à sa ressemblance en tant qu'être personnel, rationnel, créatif et doté de sens moral. Hommes et femmes ont été créés égaux (Gn 1.26-27). 4. Le plan de salut divin. Bien qu'il ait choisi d'œuvrer par l'intermédiaire d'un groupe ethnique particulier dans l'Ancien Testament, Dieu avait pour objectif qu'à travers la descendance d'Abraham toutes les nations parviennent à le connaître (cf. Gn 12.1-3). Abraham a été choisi en raison de sa foi, si bien qu'il est le «père» de tous ceux qui s'approchent de Dieu sur la même base (Ga 3.6-9).

PLAN

I. Histoire des premiers âges: quatre grands événements (1.1–11.26) A. La création de l'univers et de l'être humain (1.1–2.25) B. La chute et ses conséquences (3.1–5.32) C. Le déluge (6.1–9.28) D. La dispersion des nations (10.1–11.26) II. Histoire des patriarches: quatre grands personnages (11.27–50.26) A. Abraham (11.27–20.18) B. Isaac (21.1–26.35) C. Jacob (27.1–37.1) D. Joseph (37.2–50.26)

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G E N È S E 1.1 1.1

I. Histoire des premiers âges (1.1–11.26)

Gn

écho du passé Un dieu extrêmement généreux: il a forgé des peuples et donné naissance à des dieux; être extraordinaire qui a donné à tous la possibilité de vivre, au cœur de qui l'on a parlé, qui les a vus grandir, qui a prédit ce qui n'était pas et pensé à ce qui est.

A. La création de l'univers et de l'être humain (1.1–2.25) Création du ciel et de la terre

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1 Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. 2 La terre n'était que chaos et vide. Il y avait des ténèbres à la surface de l'abîme et l'Esprit de Dieu planait au-dessus de l'eau. 3 Dieu dit: «Qu'il y ait de la lumière!» et il y eut de la lumière. 4 Dieu vit que la lumière était bonne, et il sépara la lumière des ténèbres. 5 Dieu appela la lumière jour, et les ténèbres nuit. Il y eut un soir et il y eut un matin. Ce fut le premier D'après une stèle de l'époque ramesside jour. (Inscription sur monument en pierre) 6 Dieu dit: «Qu'il y ait une étendue entre les eaux pour les Voir «Anciens récits de la création», p. 5 séparer les unes des autres!» 7 Dieu fit l'étendue et sépara ainsi l'eau qui est au-dessous de l'étendue de celle qui est au-dessus. Cela se passa ainsi. 8 Dieu appela l'étendue ciel. Il y eut un soir et il y eut un matin. Ce fut le deuxième jour. 9 Dieu dit: «Que les eaux qui sont au-dessous du ciel se rassemblent à un seul endroit et que le sec apparaisse!» Et cela se passa ainsi. 10 Dieu appela le sec terre, et la masse des eaux mers. Dieu vit que c'était bon. 11 Puis Dieu dit: «Que la terre produise de la verdure, de l'herbe à graine, des arbres fruitiers qui donnent du fruit selon leur espèce et qui contiennent leur semence sur la terre!» Et cela se passa ainsi: 12 la terre produisit de la verdure, de l'herbe à graine selon son espèce et des arbres qui donnent du fruit et contiennent leur semence selon leur espèce. Dieu vit que c'était bon. 13 Il y eut un soir et il y eut un matin. Ce fut le troisième jour. 14 Dieu dit: «Qu'il y ait des luminaires dans l'étendue du ciel pour séparer le jour de la nuit! Ils serviront de signes pour marquer les époques, les jours et les années, 15 ainsi que de luminaires dans l'étendue du ciel pour éclairer la terre.» Et cela se passa ainsi: 16 Dieu fit les deux grands luminaires, le plus grand pour présider au jour et le plus petit pour présider à la nuit. Il fit aussi les étoiles. 17 Dieu les plaça dans l'étendue du ciel pour éclairer la terre, 18 pour dominer sur le jour et la nuit et pour séparer la lumière des ténèbres. Dieu vit que c'était bon. 19 Il y eut un soir et il y eut un matin. Ce fut le quatrième jour. 20 Dieu dit: «Que l'eau pullule d'animaux vivants et que des oiseaux volent dans le ciel audessus de la terre!» 21 Dieu créa les grands poissons et tous les animaux vivants capables de se déplacer: l'eau en pullula selon leur espèce. Il créa aussi tous les oiseaux selon leur espèce. Dieu vit que c'était bon, 22 et il les bénit en disant: «Reproduisez-vous, devenez nombreux et

1.1-31 La durée des jours de la création n'est pas indiquée dans la Bible. Le mot hébreu pour jour peut désigner: 1° l'intervalle de clarté compris entre deux périodes d'obscurité, 2° une période de lumière et la période d'obscurité qui la précède, 3° une période plus longue, de durée indéterminée. Chacun des trois cas se rencontre dans la Bible, et aucun ne correspond exactement à 24 heures, même si le deuxième s'en approche. Gn 1 ne contient aucune indication claire qui amènerait à pencher pour l'une ou l'autre de ces significations. La Bible ne fournit aucune donnée précise permettant de savoir depuis combien de temps la matière est créée, quand le premier jour de la création a commencé ou encore quand a pris fin le sixième jour. 1.1-2 Certains commentateurs estiment qu'il y a un saut temporel important entre le verset 1 et le verset 2. D'après eux, dans cet intervalle, une grande catastrophe aurait plongé la création parfaite de Dieu dans le chaos. Cependant, la syntaxe hébraïque ne soutient pas un tel point de vue. 1.5 Dans l'Antiquité, nommer quelque chose ou quelqu'un revenait, pour un roi, à revendiquer l'autorité ou un droit de propriété sur la chose ou la personne concernée (voir Gn 17.5, 15; 41.45; 2R 23.34; 24.17; Dn 1.7). 1.12 La question des rapports entre la théorie de l'évolution et la notion de création a suscité et suscite beaucoup de discussions. Quand on parle d'évolution, on peut cependant renvoyer à des réalités différentes. Au sens historique du terme, il s'agit de la théorie d'après laquelle l'état actuel de tout ce qui existe est le résultat d'un

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1.1 Ps 89.12; 102.26 Jn 1.1-3 1.2 Ps 104.30; Es 45.18 1.3 Ps 33.9; 2Co 4.6

1.6 Ps 136.5-6; Es 40.22 Jr 10.12 1.7 Jb 38.8-11; Ps 148.4 1.9 Ps 95.5; Jr 5.22 2P 3.5 1.10 Ps 33.7 1.11 Gn 2.9 Ps 104.14

1.14 Ps 74.16; 104.19 1.16 Ps 8.4; 19.6; 136.8-9 1Co 15.41 1.18 Jr 31.35; 33.20, 25 1.20 Gn 2.19; Ps 146.6 1.21 Ps 104.25-28 Jb 12.7-9 1.22 Gn 8.17

développement naturel, le fruit d'une succession de causes naturelles à partir d'un début rudimentaire. Une telle théorie est clairement en contradiction avec la manière d'agir divine évoquée en Gn 1–2. Plusieurs fois, il y est en effet explicitement souligné que les plantes et les animaux se reproduisent selon leur espèce. Le texte ne précise nulle part ce que recouvre précisément la notion d'espèce, et nous ne disposons d'aucune base pour lui donner le sens que nous lui donnons aujourd'hui. Il n'en reste pas moins que, d'après Gn 1, il y a un certain nombre (peut-être important) d'espèces de plantes et d'animaux dont le mode de reproduction ne permet pas l'évolution d'une espèce vers une autre. Cependant, rien dans la Bible ne remet en cause la possibilité de changements et de développements à l'intérieur d'une espèce donnée. A cela s'ajoute le fait que la création d'Adam est clairement distinguée de celle des autres éléments de la création, et que la création d'Eve est décrite comme étant une action distincte de Dieu. Gn 2.7 ne laisse planer aucun doute là-dessus: avant d'être un homme, créé à l'image de Dieu, Adam n'a pas existé sous une autre forme animée. 1.21 Le mot hébreu traduit ici par poissons évoque le nom d'un monstre marin redoutable dans la mythologie cananéenne (voir «La création dans l'Enuma Elish et dans la Bible», p. 836). La poésie vétérotestamentaire le présente souvent comme l'un des plus farouches adversaires de Dieu. Dans le livre de la Genèse cependant, toutes les créatures de la mer sont envisagées comme faisant partie de la bonne création divine, qui doit être appréciée dans son entier.

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G E N È S E 1.25 remplissez les mers, et que les oiseaux se multiplient sur la terre!» 23 Il y eut un soir et il y eut un matin. Ce fut le cinquième jour. 24 Dieu dit: «Que la terre produise des animaux vivants selon leur espèce: du bétail, des reptiles et des animaux terrestres selon leur espèce.» Et cela se passa ainsi. 25 Dieu fit les animaux terrestres selon leur espèce, le bétail selon son espèce et tous les reptiles de la terre selon leur espèce. Dieu vit que c'était bon.

T E X T E S E T OBJ E T S DU PA S S É

Anciens récits de la création GENÈSE 1 Contrairement au texte biblique, les récits anciens de la création circulant en Mésopotamie+, en Egypte et en Syrie-Palestine ne se contentent pas d'expliquer comment le monde physique est venu à l'existence. Ils placent souvent sur un piédestal, au-dessus de tous les autres dieux, tel dieu particulier associé à tel lieu sacré, dans le but d'établir l'autorité de cette divinité, de ce lieu sacré ou de la ville dans laquelle il est situé. Les mythes égyptiens de la création, par exemple, tendent à affirmer qu'une butte ou colline primordiale, une «île de la création», est née d'un océan primitif et qu'un dieu précis a créé toutes choses à partir de cet endroit. Cependant, de nombreux sites égyptiens revendiquaient le statut d'emplacement de ladite butte et, pour leur dieu, le statut de grand dieu créateur. A Memphis, c'était le dieu Ptah; à Hermopolis, le dieu Thot; à Héliopolis, le dieu Rê-Atoum. Dans ce dernier cas, on avait même marqué d'une pierre sacrée l'endroit où Rê-Atoum, sous la forme de l'oiseau Bénou, s'était posé et avait lancé le processus créateur. Les anciens récits de la création présentent plusieurs composantes communes: la génération spontanée des dieux, la reproduction sexuelle parmi les divinités et une déification de la nature (notamment du soleil et de la lune). Ils tournent souvent autour d'éléments géographiques – et autres – propres au lieu sacré qui leur est associé. Ainsi, un mythe égyptien prêtera une attention particulière à la création du Nil. Parfois, ces mythes évoquent des batailles entre les dieux et les monstres d'un chaos marin primitif, batailles suite auxquelles une divinité (ou plusieurs) a pu exercer la suprématie. Par-

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fois, la création est associée à la victoire d'un dieu sur un monstre primitif: le dieu divise le corps du monstre en deux morceaux qui deviennent le ciel et la terre, ou la terre et la mer, etc. Le mythe babylonien de la création intitulé Enuma+ Elish décrit la victoire du dieu Mardouk sur Tiamat, déesse-mère et monstre de la mer (voir «La création dans l'Enuma Elish et dans la Bible», p. 836). Après une terrible bataille au cours de laquelle il la tue, Mardouk fend le corps de Tiamat par le milieu, «comme un poisson au séchage», et l'utilise pour former la voûte céleste. Cette victoire est censée établir la suprématie de Mardouk parmi les dieux. Les mythes grecs de la création sont similaires. Après le chaos originel, les divinités principales Gaïa (déesse de la terre) et Ouranos (dieu du ciel) émergent. Une série de dieux de type monstrueux (dont Cronos, Typhon et les Titans) naissent de leur union, mais Zeus (fils de Cronos) finit par remporter la victoire sur ces êtres et par décider de l'ordre du monde actuel. Dans ces récits anciens, les êtres humains sont généralement créés afin d'accomplir les «sales besognes» pour les dieux. Certains les représentent comme étant des esclaves des divinités, qu'ils ont pour fonction première de nourrir par l'intermédiaire des sacrifices qu'ils leur offrent (voir «La création des humains d'après le mythe sumérien d'Enki», p. 752). Le texte de la Genèse remet implicitement en question les perspectives développées par ces mythes, et ce de trois façons: 1° en affirmant le caractère unique et la souveraineté de Dieu, 2° en décrivant les corps célestes et les grandes créatures de la mer comme ayant été créés par lui, 3° en présentant les êtres humains comme des intendants de Dieu – porteurs même de son image – et non comme des êtres conçus après coup

pour la satisfaction des besoins et de la paresse divins. Pourquoi la Genèse parle-t-elle du soleil et de la lune comme étant «les deux grands luminaires» (Gn 1.16)? C'est une manière de les réduire à leur pure et simple condition d'objets physiques. S'ils «président», c'est uniquement dans le sens où ils émettent de la lumière et délimitent le calendrier. A l'inverse, dans beaucoup de langues anciennes, les mots traduits par «soleil» et par «lune» désignent aussi les dieux ou déesses Soleil et Lune. Par exemple, le mot hébreu traduit par «soleil» est shemesh , mais en Mésopotamie Shamash est également le nom du dieu Soleil. Le mot grec traduit par «lune», selene, est aussi le nom propre d'une divinité grecque. De même, les anciens considéraient que les étoiles (ou les constellations) étaient de nature divine. Le texte biblique prend clairement le contrepied de cette pensée: l'affirmation «il fit aussi les étoiles» (Gn 1.16) souligne leur statut d'éléments créés. Le récit de la création présent dans la Genèse rejette ce qui constitue le motif central des religions païennes: la déification de la nature. Il est intéressant de noter qu'il ne cherche pas à élever l'Eternel au-dessus des autres dieux. Dans le récit des sept jours de création (Gn 1.1–2.3), il n'est même pas nommé; il est simplement désigné sous l'appellation générique de «Dieu» ( Elohim). Ensuite, Gn 2–3 ne mentionne aucun besoin pour lui d'établir sa suprématie sur les autres divinités. Aucune conquête des autres dieux ou monstres n'est évoquée. Aucun lieu sacré ni aucune ville ne sont mentionnés comme étant l'endroit d'où il aurait déclenché le processus de création. Aucun objet sacré n'est mentionné. Le Dieu de Gn 1 est vraiment le Dieu universel. Voir aussi «La cosmologie dans le Proche-Orient ancien», p. 1037.

5 Gn Ex Lv Nb Dt Jos Jg Rt 1S 2S 1R 2R 1Ch 2Ch Esd Né Est Jb Ps Pr Ec Ct Es Jr Lm Ez Dn Os Jl Am Ab Jon Mi Na Ha So Ag Za Ml Mt Mc Lc Jn Ac Rm 1Co 2Co Ga Ep Ph Col 1Th 2Th 1Tm 2Tm Tt Phm Hé Jc 1P 2P 1Jn 2Jn 3Jn Jd Ap Ann

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6 Gn

G E N È S E 1.26

Création de l'être humain et repos 26 Puis Dieu dit: «Faisons l'homme à notre image, à notre ressemblance! Qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre.» 27 Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu. *Il créa l'homme et la femme. 28 Dieu les bénit et leur dit: «Reproduisez-vous, devenez nombreux, remplissez la terre et soumettez-la! Dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tout animal qui se déplace sur la terre!» 29 Dieu dit aussi: «Je vous donne toute herbe à graine sur toute la surface de la terre, ainsi que tout arbre portant des fruits avec pépins ou noyau: ce sera votre nourriture. 30 A tout animal de la terre, à tout oiseau du ciel et à tout ce qui se déplace sur la terre, à ce qui est animé de vie, je donne toute herbe verte pour nourriture.» Et cela se passa ainsi. 31 Dieu regarda tout ce qu'il avait fait, et il constata que c'était très bon. Il y eut un soir et il y eut un matin. Ce fut le sixième jour. 1 C'est ainsi que furent terminés le ciel et la terre et toute leur armée. 2 Le septième jour, Dieu mit un terme à son travail de création. *Il se reposa de toute son activité le septième jour. 3 Dieu bénit le septième jour et en fit un jour saint, parce que ce jour-là il se reposa de toute son activité, de tout ce qu'il avait créé.

2

1.26 Gn 5.1; 9.7 Ps 8.6-8 Ac 17.28-29 1.27 + Gn 5.2 + Mt 19.4 + Mc 10.6 1.29 Gn 9.3; Ps 136.25 1.30 Jb 38.41; Ps 145.15 1.31 Ps 104.24; 1Tm 4.4 2.2 + Ex 20.11 Ex 31.17 + Hé 4.4

Séjour de l'homme dans le jardin d'Eden 4 Telle

fut l'histoire du ciel et de la terre quand ils furent créés. 5 Lorsque l'Eternel Dieu fit la terre et le ciel, il n'y avait encore aucun arbuste des champs sur la terre et aucune herbe des champs ne poussait encore, car l'Eternel Dieu n'avait pas fait pleuvoir sur la terre 2.2-3 Le septième jour, Dieu met un terme à son activité créatrice. Plus tard, il citera cet exemple aux Israélites pour les inviter à travailler six jours et à respecter un jour de repos (Ex 20.9-11). Aucune fin n'est mentionnée pour le repos du septième jour. Si l'on s'en tient à ce que la Bible dit (ou ne dit pas), ce repos divin est toujours d'actualité.

2.4 Gn 1.3-31 Jb 38.4-11 2.5 Gn 1.11; Jb 5.10

2.4-25 Alors que Gn 1 décrit la création de l'univers dans son ensemble, Gn 2.4-25 s'attarde sur un élément particulier de cette création. Le mot hébreu toledot, traduit au verset 4 par histoire, peut signifier généalogie, origine. Aussi bien dans son sens étymologique que dans son usage vétérotestamentaire, il indique comment quelque chose a vu le jour à partir de ce qui a précédé.

PE R S ON NAG E S E T T E R R E S DU PA S S É

La localisation du jardin d’Eden GENÈSE 2 Le nom Eden peut être relié à deux origines: le mot sumérien+ eden, qui désigne une steppe, un terrain ouvert, ou la racine sémitique similaire qui véhicule la notion de luxe et de plaisir. Dans la Bible, Eden n'est pas seulement le nom du jardin dans lequel les premiers êtres humains ont habité, mais aussi une représentation métaphorique du jardin de Dieu (c'està-dire le lieu de résidence de Yahvé+: Es 51.3; Ez 28.13-16; 31.8-18). La localisation exacte du jardin d'Eden reste un mystère. D'après Gn 2.8, l'Eternel l'a planté «en Eden, du côté de l'est», ce qui suggère une localisation à l'est de Canaan. De plus, la Bible lui associe quatre fleuves: Pishon, Guihon, le Tigre et l'Euphrate (Gn 2.10-14). Le Tigre et l'Euphrate sont probablement à assimiler aux deux fleuves de Mésopotamie+ qui portent ces noms

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aujourd'hui encore (voir «Le Tigre et l'Euphrate», p. 604). Le Guihon (peutêtre du verbe hébreu signifiant «jaillir») et le Pishon ( habituellement compris comme une forme verbale de la racine sémitique pour «surgir») sont plus difficiles à identifier. Une source appelée Guihon arrose Jérusalem, mais une telle identification ne s'accorde pas avec la description de l'itinéraire du fleuve, puisqu'il est lié au pays de Cush (Gn 2.13). De nombreux commentateurs identifient le Guihon au Nil, car Cush est souvent associé à la Nubie, au sud de l'Egypte. Si une telle assimilation est correcte, il est presque impossible de donner un sens à la description du jardin d'Eden, puisqu'il n'y a aucun point de convergence avec le Tigre et l'Euphrate. D'autres associent Cush au territoire des Kassites, situé à l'est du Tigre et également connu autrefois sous le nom de Kush. Cette théorie est plus pertinente, du point de vue géographique. Enfin, d'autres encore estiment que le Guihon et le Pishon doi-

vent être vus comme des canaux ou des affluents du Tigre et de l'Euphrate. Une nouvelle difficulté surgit lorsqu'on tente de déterminer la position de ces quatre fleuves par rapport à celui qui «sortait d'Eden pour arroser le jardin» (Gn 2.10). La plupart des commentateurs les situent en aval, ce qui implique qu'ils ont une source commune et place Eden en Mésopotamie du nord ou en Arménie. Cette thèse pose cependant problème, puisque le Tigre et l'Euphrate n'ont pas de source commune. La thèse qui place les quatre fleuves en amont de celui d'Eden est cohérente avec le fait que le Tigre et l'Euphrate confluent en Mésopotamie du sud avant de se déverser dans le golfe Persique. On pourrait toutefois encore localiser le jardin d'Eden en Mésopotamie du nord ou dans les montagnes d'Arménie, où ils prennent leur source. Une autre localisation possible est la Mésopotamie du sud, leur lieu de confluence et d'embouchure.

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G E N È S E 3.8 et il n'y avait pas d'homme pour cultiver le sol. 6 Cependant, une vapeur montait de la terre et arrosait toute la surface du sol. 7 L'Eternel Dieu façonna l'homme avec la poussière de la terre. Il insuffla un souffle de vie dans ses narines et *l'homme devint un être vivant. 8 L'Eternel Dieu planta un jardin en Eden, du côté de l'est, et il y mit l'homme qu'il avait façonné. 9 L'Eternel Dieu fit pousser du sol des arbres de toute sorte, agréables à voir et porteurs de fruits bons à manger. Il fit pousser l'arbre de la vie au milieu du jardin, ainsi que l'arbre de la connaissance du bien et du mal. 10 Un fleuve sortait d'Eden pour arroser le jardin, et de là il se divisait en quatre bras. 11 Le nom du premier est Pishon: il entoure tout le pays de Havila où se trouve l'or. 12 L'or de ce pays est pur. On y trouve aussi le bdellium et la pierre d'onyx. 13 Le nom du deuxième fleuve est Guihon: il entoure tout le pays de Cush. 14 Le nom du troisième est le Tigre: il coule à l'est de l'Assyrie. Le quatrième fleuve, c'est l’Euphrate. 15 L'Eternel Dieu prit l'homme et le plaça dans le jardin d'Eden pour qu'il le cultive et le garde. 16 L'Eternel Dieu donna cet ordre à l'homme: «Tu pourras manger les fruits de tous les arbres du jardin, 17 mais tu ne mangeras pas le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras, c'est certain.» 18 L'Eternel Dieu dit: «Il n'est pas bon que l'homme soit seul. Je lui ferai une aide qui soit son vis-à-vis.» 19 L'Eternel Dieu façonna à partir de la terre tous les animaux sauvages et tous les oiseaux du ciel, puis il les fit venir vers l'homme pour voir comment il les appellerait. Il voulait que tout être vivant porte le nom que l'homme lui donnerait. 20 L'homme donna des noms à tout le bétail, aux oiseaux du ciel et à tous les animaux sauvages, mais pour lui-même il ne trouva pas d'aide qui soit son vis-à-vis. 21 Alors l'Eternel Dieu fit tomber un profond sommeil sur l'homme, qui s'endormit. Il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place. 22 L'Eternel Dieu forma une femme à partir de la côte qu'il avait prise à l'homme et il l'amena vers l'homme. 23 L'homme dit: «Voici cette fois celle qui est faite des mêmes os et de la même chair que moi. On l'appellera femme parce qu'elle a été tirée de l'homme.» 24 *C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme, et ils ne feront qu'un. 25 L'homme et sa femme étaient tous les deux nus, et ils n'en avaient pas honte.

2.7 Gn 3.19; Jb 33.4 Ps 103.14 + 1Co 15.45 2.8 Gn 3.23; 13.10 2.9 Gn 3.22; Ez 47.12 Ap 2.7; 22.2, 14 2.10 Ap 22.1, 17 2.11 Gn 10.7, 29; 25.18 2.14 Gn 15.18; Dt 1.7 2.15 Ap 11.18 2.16 Gn 3.1-3 2.17 Dt 30.15, 19-20 Rm 6.23; Jc 1.15 2.18 Gn 3.12; Pr 18.22

2.22 1Co 11.8-9 1Tm 2.13 2.23 Gn 29.14 Ep 5.28-30 2.24 + Mt 19.5 + Mc 10.7-8 + 1Co 6.16 + Ep 5.31 2.25 Gn 3.7, 10-11

B. La chute et ses conséquences (3.1–5.32) Tentation et chute

3

1 Le

serpent était le plus rusé de tous les animaux sauvages que l'Eternel Dieu avait faits. Il dit à la femme: «Dieu a-t-il vraiment dit: ‘Vous ne mangerez aucun des fruits des arbres du jardin’?» 2 La femme répondit au serpent: «Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. 3 Cependant, en ce qui concerne le fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit: ‘Vous n'en mangerez pas et vous n'y toucherez pas, sinon vous mourrez.’» 4 Le serpent dit alors à la femme: «Vous ne mourrez absolument pas, 5 mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous serez comme Dieu: vous connaîtrez le bien et le mal.» 6 La femme vit que l'arbre était porteur de fruits bons à manger, agréable à regarder et précieux pour ouvrir l'intelligence. Elle prit de son fruit et en mangea. Elle en donna aussi à son mari qui était avec elle et il en mangea. 7 Leurs yeux à tous les deux s'ouvrirent, et ils prirent conscience qu'ils étaient nus. Ils attachèrent des feuilles de figuier ensemble et s'en firent des ceintures. 8 Quand ils entendirent la voix de l'Eternel Dieu en train de parcourir le jardin vers le soir, l'homme et sa femme se cachèrent loin de l'Eternel Dieu au milieu des arbres du jardin.

3.1 2Co 11.3 Ap 12.9; 20.2 3.3 Gn 2.17 Ex 19.12, 13 Ap 22.14 3.4 Jn 8.44 3.5 Ez 28.2 3.6 1Tm 2.14 Jc 1.14-15 1Jn 2.16

Dans ce sens, le verset 4 revient en arrière, en plein chapitre 1, pour examiner comment, à partir de l'activité créatrice de Dieu, la vie humaine et divers éléments de la création sont apparus sur la terre. Cela explique les prétendues différences et contradictions entre les deux récits. Le chapitre 2 fournit plus de détails sur la création de l'homme et reste muet au sujet de la formation de la matière, de la lumière, des corps célestes, des plantes et des animaux. Voir «L'hypothèse documentaire», p. 14. 2.7 ´L'homme : en hébreu adam, de adamah, littéralement «sol».` 2.8 Sur le site d'Eridu+, situé à proximité de ce qui était considéré comme une zone littorale au nord du golfe Persique, on a retrouvé des tablettes d'argile. Celles-ci mentionnent un jardin, dans le voisinage, où poussait un palmier sacré. Plus en amont, non loin de

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l'ancienne Babylone, au nord, les cours du Tigre et de l'Euphrate sont tout proches l'un de l'autre et sont reliés par des canaux. Certains considèrent que le jardin d'Eden doit être localisé dans cette région. Voir «La localisation du jardin d'Eden», p. 6. 2.9 Dans le paganisme antique, la condition de mortels correspondait à l'intention expresse des dieux pour les êtres humains. D'après la Bible en revanche, Adam et Eve ont reçu de Dieu aussi bien la vie que le discernement moral. L'accès qui leur est accordé ici à l'arbre de la vie montre que la volonté et le désir divins pour eux, c'était bel et bien la vie. Voir «L'arbre de vie dans le judaïsme», p. 1890. 2.18-22 Ce texte constitue le seul récit complet de la création de la femme, dans toute la littérature du Proche-Orient ancien. 2.23 ´Femme… homme : en hébreu isha… ish.`

7 Gn Ex Lv Nb Dt Jos Jg Rt 1S 2S 1R 2R 1Ch 2Ch Esd Né Est Jb Ps Pr Ec Ct Es Jr Lm Ez Dn Os Jl Am Ab Jon Mi Na Ha So Ag Za Ml Mt Mc Lc Jn Ac Rm 1Co 2Co Ga Ep Ph Col 1Th 2Th 1Tm 2Tm Tt Phm Hé Jc 1P 2P 1Jn 2Jn 3Jn Jd Ap Ann

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8 Gn

G E N È S E 3.9 9 Cependant, l'Eternel Dieu appela l'homme et lui dit: «Où es-tu?» 10 Il répondit: «J'ai entendu ta voix dans le jardin et j'ai eu peur, parce que j'étais nu. Alors je me suis caché.» 11 L'Eternel Dieu dit: «Qui t'a révélé que tu étais nu? Est-ce que tu as mangé du fruit de l'arbre dont je t'avais interdit de manger?» 12 L'homme répondit: «C'est la femme que tu as mise à mes côtés qui m'a donné de ce fruit, et j'en ai mangé.» 13 L'Eternel Dieu dit à la femme: «Pourquoi as-tu fait cela?» La femme répondit: «Le serpent m'a trompée et j'en ai mangé.» 14 L'Eternel Dieu dit au serpent: «Puisque tu as fait cela, tu seras maudit parmi tout le bétail et tous les animaux sauvages. Tu marcheras sur ton ventre et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie. 15 Je mettrai l'hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance: celle-ci t'écrasera la tête et tu lui blesseras le talon.» 16 Il dit à la femme: «J'augmenterai la souff rance de tes grossesses. C'est dans la douleur que tu mettras des enfants au monde. Tes désirs se porteront vers ton mari, mais lui, il dominera sur toi.» 17 Il dit à l'homme: «Puisque tu as écouté ta femme et mangé du fruit au sujet duquel je t'avais donné cet ordre: ‘Tu n'en mangeras pas’, le sol est maudit à cause de toi. C'est avec peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie. 18 Il te produira des ronces et des chardons, et tu mangeras de l'herbe des champs. 19 C'est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, et ce jusqu'à ce que tu retournes à la terre, puisque c'est d'elle que tu as été tiré. Oui, tu es poussière et tu retourneras à la poussière.» 20 Adam appela sa femme Eve, car elle devait être la mère de tous les vivants. 21 L'Eternel Dieu fit des habits en peau pour Adam et pour sa femme, et il les leur mit.

3.20 En précisant le nom des divers éléments de sa création, Dieu a décrit pour l'homme le principe essentiel de chacun d'eux (Gn 1.5, 8, 10; 2.11-14). En permettant à Adam d'attribuer à son tour des noms, il lui permet d'exprimer ses relations avec les autres créatu-

3.10 Ap 16.15

3.12 Pr 28.13; Jc 1.13 3.13 2Co 11.3; 1Tm 2.14 3.14 Dt 28.15; Es 65.25 3.15 Jn 8.44; Rm 16.20 Hé 2.14 3.16 1Co 11.3; Ep 5.22 1Tm 2.15 3.17 Jb 5.7; Ec 1.3 Rm 8.20-22 3.18 Hé 6.8 3.19 Gn 2.7 Ps 90.3; 104.29 Ec 12.7 1Co 15.47 3.21 2Co 5.2-3 Ap 3.18

res; c'est le cas d'abord avec les animaux (Gn 2.19-20), puis avec la femme (Gn 2.23). ´Proche de la racine hébraïque signifiant «vivre»,` le nom Eve provient de son rôle de mère de tous les êtres humains, appelés ici les vivants. ./..

T E X T E S E T OBJ E T S DU PA S S É

Le serpent dans les écrits du Proche-Orient ancien GENÈSE 3 Dans la majeure partie du Proche-Orient, le serpent était vénéré, et même souvent adoré. Pourquoi? Parce qu'il était un symbole de royauté, de sagesse, de guérison, de fertilité (voir «Formules ougaritiques contre les serpents venimeux», p. 220), de mort et de bien d'autres forces, nocives ou bénéfiques. Dans les textes cependant, les serpents et les créatures du même genre jouaient principalement le rôle d'adversaires des hommes et des dieux (voir «Les dieux hittites de l'orage», p. 740). Dans le mythe égyptien d'Osiris (voir «Les religions à mystères», p. 1749), le dieu soleil Ra (parfois transcrit Rê) doit combattre Apophis, un serpent qui essaye chaque matin de le renverser et, ainsi, de maintenir le monde dans l'obscurité. Par la suite, les textes égyptiens ont comparé les ennemis du pharaon à Apophis, appelant des malédictions sur leur tête.

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Le serpent de l'épopée sumérienne+ de Gilgamesh+ rappelle quelque peu celui de Gn 3, dans le sens où il prive le protagoniste (Gilgamesh) de l'immortalité. Pendant que ce dernier est en train de se baigner dans un étang, un serpent lui vole une plante de jouvence dont la consommation lui aurait accordé la vie éternelle. Puis il dévore la plante et rajeunit en se débarrassant de sa vieille peau. Gilgamesh, lui, est condamné à mourir, comme tout être mortel (voir «Anciens récits du déluge», p. 12; «L'Ecclésiaste et l'épopée de Gilgamesh», p. 962). Dans d'autres récits mésopotamiens+ tels que le mythe d'Etana+, Enuma+ Elish ou encore Inanna+ et l'arbre huluppu (voir «La création dans l'Enuma Elish et dans la Bible», p. 836), les serpents s'opposent de la même manière aux humains et aux dieux. Dans le cycle de Baal+ à Ougarit+, Baal et sa sœur-épouse Anat (voir «La reine du ciel», p. 1127) remportent la victoire contre Lotan, serpent tortueux à sept têtes. Le nom de Lotan peut être rapproché de celui du léviathan, écrasé

par Dieu au début de la création (cf. Ps 74.14) mais dont la réapparition momentanée est annoncée vers les temps de la fin (cf. Es 27.1). Plusieurs passages bibliques (Jb 9.13; 26.12; Ps 89.11; Es 51.9) traitent des rapports de Dieu avec un monstre semblable, appelé en hébreu rahab (traduit en français: l'orgueilleux, l'orgueil ou l'Egypte). De même que les textes du ProcheOrient ancien, le récit de Gn 3 fait jouer au serpent le rôle d'un adversaire, mais à l'inverse d'eux il le présente comme faisant partie des êtres «que l'Eternel Dieu avait faits» (Gn 3.1). Etant le Créateur, Dieu est toutpuissant; ses plans ne peuvent être contrecarrés par aucune créature. La présence, dans la Bible, des motifs du serpent et du monstre marin montre que les auteurs bibliques ont intégré à leur composition des images bien connues et parlantes à leur époque. Néanmoins, le reste du texte révèle qu'ils rejetaient catégoriquement la mythologie qui se trouvait à l'arrièreplan des récits mésopotamiens ou égyptiens.

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G E N È S E 4.24 22 L'Eternel

3.24 Ap 2.7; 22.2, 14

Dieu dit: «Voilà que l'homme est devenu comme l'un de nous pour la connaissance du bien et du mal. Maintenant, empêchons-le de tendre la main, de prendre aussi du fruit de l'arbre de vie, d'en manger et de vivre éternellement!» 23 Ainsi, l'Eternel Dieu le chassa du jardin d'Eden pour qu'il cultive la terre d'où il avait été tiré. 24 Après avoir chassé Adam, il posta à l'est du jardin d'Eden les chérubins qui agitent une épée flamboyante pour garder le chemin de l'arbre de vie.

Premier meurtre 4.1 1S 1.20 Ps 127.3 4.2 1Co 15.46 4.3 Lv 2.1-2 Nb 18.12-13 4.4 Ex 13.12; Hé 11.4 4.6 Jon 4.4 4.7 Rm 6.12; Jc 1.15 4.8 Mt 23.35 Lc 11.50-51 1Jn 3.12 4.9 Gn 3.9; 1Jn 3.12 Jn 8.44 1Co 8.11-13 4.10 Nb 35.33 Hé 12.24 4.11 Gn 3.14 Dt 27.15-26 4.12 Gn 3.17; Lv 26.20 Dt 28.15-24 4.14 Gn 9.6; Jb 15.22

4

1 Adam eut des relations conjugales avec sa femme Eve. Elle tomba enceinte et mit au monde Caïn. Elle dit: «J'ai donné vie à un homme avec l'aide de l'Eternel.» 2 Elle mit encore au monde le frère de Caïn, Abel. Abel fut berger et Caïn fut cultivateur. 3 Au bout de quelque temps, Caïn fit une off rande des produits de la terre à l'Eternel. 4 De son côté, Abel en fit une des premiers-nés de son troupeau et de leur graisse. L'Eternel porta un regard favorable sur Abel et sur son offrande, 5 mais pas sur Caïn et sur son offrande. Caïn fut très irrité et il arbora un air sombre. 6 L'Eternel dit à Caïn: «Pourquoi es-tu irrité et pourquoi arbores-tu un air sombre? 7 Certainement, si tu agis bien, tu te relèveras. Si en revanche tu agis mal, le péché est couché à la porte et ses désirs se portent vers toi, mais c'est à toi de dominer sur lui.» 8 Cependant, Caïn dit à son frère Abel: «Allons dans les champs» et, alors qu'ils étaient dans les champs, il se jeta sur lui et le tua. 9 L'Eternel dit à Caïn: «Où est ton frère Abel?» Il répondit: «Je ne sais pas. Suis-je le gardien de mon frère?» 10 Dieu dit alors: «Qu'as-tu fait? Le sang de ton frère crie de la terre jusqu'à moi. 11 Désormais, tu es maudit, chassé loin du sol qui s'est entrouvert pour boire le sang de ton frère versé par ta main. 12 Quand tu cultiveras le sol, il ne te donnera plus toutes ses ressources. Tu seras errant et vagabond sur la terre.» 13 Caïn dit à l'Eternel: «Ma peine est trop grande pour être supportée. 14 Voici que tu me chasses aujourd'hui de cette terre. Je serai caché loin de toi, je serai errant et vagabond sur la terre, et toute personne qui me trouvera pourra me tuer.» 15 L'Eternel lui dit: «Si quelqu'un tue Caïn, Caïn sera vengé sept fois» et l'Eternel mit un signe sur Caïn afin que ceux qui le trouveraient ne le tuent pas.

Descendance de Caïn 16 Caïn

s'éloigna de l'Eternel et habita le pays de Nod, à l'est d'Eden. eut des relations conjugales avec sa femme. Elle tomba enceinte et mit au monde Hénoc. Il construisit ensuite une ville à laquelle il donna le nom de son fi ls Hénoc. 18 Hénoc eut pour fi ls Irad, Irad eut Mehujaël, Mehujaël eut Metushaël et Metushaël eut Lémec. 19 Lémec prit deux femmes. L'une s'appelait Ada, l'autre Tsilla. 20 Ada mit au monde Jabal. Il est l'ancêtre de ceux qui habitent sous des tentes et près des troupeaux. 21 Le nom de son frère était Jubal. Il est l'ancêtre de tous ceux qui jouent de la harpe et du chalumeau. 22 De son côté, Tsilla mit au monde Tubal-Caïn. Il forgeait tous les outils en bronze et en fer. La sœur de Tubal-Caïn était Naama. 23 Lémec dit à ses femmes: «Ada et Tsilla, écoutez-moi, femmes de Lémec, prêtez attention à ce que je dis! C'est que j'ai tué un homme pour ma blessure et un enfant pour ma contusion. 24 Si Caïn est vengé  fois, Lémec le sera  fois.» 17 Caïn

4.19 Gn 2.24; 1Tm 3.2 4.21 Ps 150.3-5

4.23 Lv 19.18 Dt 32.35

3.20 (suite) En hébreu, adam est à la fois un nom propre («Adam») et un nom commun désignant «le genre humain», «l'humanité». Il est employé plus de 500 fois dans ce dernier sens, dans l'Ancien Testament. Les deux usages sont quelque peu confondus en Gn 1–3; ´ainsi, on aurait pu suivre la Septante et traduire «l'homme» par «Adam» dès Gn 2.16` (cf. Gn 3.21; 4.25; 5.3-5; 1Ch 1.1). 3.24 La mention des chérubins peut faire penser aux sphinx ailés qui ornaient les accoudoirs des trônes royaux, dans de nombreuses régions du Proche-Orient ancien, ainsi qu'aux statues de taureaux ou de lions ailés à tête humaine qui gardaient l'entrée des palais et des temples dans la Mésopotamie antique (voir «Anges et esprits protecteurs dans la Bible et dans le Proche-Orient ancien», p. 1345). 4.1 ´Caïn : littéralement artisan, proche de la racine hébraïque qui signifie «acquérir» ou «créer» (traduite ici par donné vie à).` 4.2 ´Abel : littéralement ce qui monte ou souffle ou vapeur.` 4.4-5 L'origine des sacrifices est discutée. La question est de savoir si l'idée du sacrifice est née de l'instinct religieux naturel de l'être humain – guidé ou non par l'Esprit de Dieu – ou si elle est le fruit d'une instruction divine spécifique. La Genèse se contente de relater la première offrande, celle de Caïn et d'Abel, sans préciser l'origine de cette pratique. Celle-ci recevra, en tous les cas, la

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marque de l'approbation divine, puisque la loi de Moïse l'adoptera et la développera d'une manière particulièrement élaborée. Ceux qui estiment que ce rite tire son origine d'un commandement divin spécifique s'appuient sur ces versets de la Genèse, car ils soulignent qu'Abel a offert à Dieu une offrande que celui-ci pouvait accepter, et sur Hé 11.4 qui précise la raison de cette acceptation: sa foi. Ils considèrent que la foi d'Abel devait s'appuyer sur une instruction particulière de Dieu, sinon le sacrifice présenté aurait été le produit d'une simple superstition. 4.7 Le verbe hébreu traduit par est couché a la même racine qu'un mot babylonien ancien employé pour décrire la posture d'un démon tapi derrière une porte, menaçant ceux qui sont à l'intérieur. Néanmoins, le terme peut simplement signifier «se coucher». 4.16 ´Nod : proche de la racine hébraïque qui signifie «errer».` 4.21-22 Il est difficile de dater les débuts de l'art. Dans la mesure où quelqu'un trouvait du plaisir à donner telle ou telle forme à sa hache ou à un silex, ne peut-on pas déjà parler d'un éveil de la sensibilité esthétique? Néanmoins, un certain nombre d'éléments amènent à situer l'origine de l'art, dans l'histoire, vers le milieu du quatrième millénaire. La description faite ici de Jubal et TubalCaïn semble renvoyer à un tel événement.

9 Gn Ex Lv Nb Dt Jos Jg Rt 1S 2S 1R 2R 1Ch 2Ch Esd Né Est Jb Ps Pr Ec Ct Es Jr Lm Ez Dn Os Jl Am Ab Jon Mi Na Ha So Ag Za Ml Mt Mc Lc Jn Ac Rm 1Co 2Co Ga Ep Ph Col 1Th 2Th 1Tm 2Tm Tt Phm Hé Jc 1P 2P 1Jn 2Jn 3Jn Jd Ap Ann

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10

G E N È S E 4.25

Gn

PE R S ON NAG E S E T T E R R E S DU PA S S É

Sumer GENÈSE 4 Pour les Israélites, Sumer+ représentait une civilisation ancienne classique, un peu à l'égal de Rome pour nous. Appelée Shinear dans la Bible, cette partie de la Mésopotamie+ (au sud de l'actuelle Bagdad) a exercé une forte influence sur le monde antique. On applique le nom de Sumériens à des populations qui ont vécu dans la région à partir du milieu du quatrième millénaire av. J.-C. (voire avant). Les principales villes étaient Uruk (Erec dans la Bible), Agade (Accad dans la Bible), Ur, Nippur, Kish, Lagash, Isin et Larsa. Cette civilisation, avec sa culture, s'est éteinte vers 1750 av. J.-C. L'origine et l'identité ethniques des populations concernées sont inconnues; nous savons néanmoins qu'elles n'étaient pas sémites et n'appartenaient donc pas au même groupe que les Israélites, les Cananéens, les Assyriens+, les Araméens et les Arabes. Les Sumériens ont inventé le cunéiforme+, le plus ancien système d'écriture connu au monde, qui a été repris, ensuite, par l'akkadien+ (ou accadien; voir «Les langues du monde de l'Ancien Testament», p. 650). On trouve l'écriture cunéiforme sur environ 250'000 tablettes mises au jour, dont la datation s'échelonne d'environ 3200 av. J.-C. au

1er siècle apr. J.-C. (voir «Tablettes et écriture cunéiforme dans le ProcheOrient ancien», p. 1018). La transcription du sumérien est difficile, car il est isolé du point de vue linguistique. Si l'on peut faire des rapprochements entre, par exemple, le français et l'anglais (un francophone peut deviner sans peine que letter signifie «lettre»), nous ne connaissons aucune langue proche du sumérien qui puisse nous aider à comprendre la signification des mots. Néanmoins, la découverte de tablettes bilingues – porteuses d'inscriptions en akkadien et en sumérien – a permis de faire des progrès significatifs dans ce domaine. La contribution des Sumériens ne se limite de loin pas à l'écriture. Ils ont inventé la roue, la roue du potier et le système de numération sexagésimal (basé sur le nombre 60), et constitué des collections de lois. Dans le domaine architectural, on leur attribue l'invention de l'arc, du dôme et de la voûte. Fait extraordinaire, leurs ziggourats – temples en forme de pyramide à étages – de 30 mètres de haut sont visibles encore aujourd'hui. Leur forme présente des similarités avec la construction décrite dans le récit de la tour de Babel (Gn 11), sans qu'aucun lien direct n'ait pu être établi.

Jeu de société utilisé à Ur, env. 2600 av. J.-C. Preserving Bible Times © Dr James C. Martin; avec la permission du British Museum

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Enfin, la mythologie de Sumer a exercé une influence sur les religions du Proche-Orient ancien, avec l'adoration du soleil, de la lune, des étoiles et de «dieux qui meurent» comme Dumuzi (aussi appelé Thammuz; cf. Ez 8.14; voir «Le deuil de Thammuz», p. 1169). Quant à sa littérature, elle comprend des hymnes (voir «Sexualité et religion dans les hymnes à Ishtar», p. 1188), des proverbes, des poèmes d'amour, des lamentations et des mythes épiques (voir «La Genèse d'Eridu», p. 566, «La création des humains d'après le mythe sumérien d'Enki», p. 752, et «Les villes saintes dans les Psaumes et dans les mythes», p. 864). On y trouve de nombreux parallèles intéressants à la Bible.

Bouc retenu dans un buisson, trouvé dans l'Ur de l'époque sumérienne Preserving Bible Times © Dr James C. Martin; avec la permission du British Museum

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Les articles et encarts de la Bible avec notes d’étude archéologiques et historiques Chaque livre biblique contient un certain nombre de développements et informations en rapport avec les sujets qu’il aborde. Introduction • Les grandes périodes de l’histoire

Genèse • • • • • • • • • • • • • • • • • • •

écho du passé - Stèle de l’époque ramesside Anciens récits de la création La localisation du jardin d’Eden Le serpent dans les écrits du Proche-Orient ancien Sumer La liste des rois sumériens Anciens récits du déluge écho du passé - Epopée de Gilgamesh L’hypothèse documentaire Ebla Traces de Serug, Nachor et Térach Les villes de la plaine La coalition des rois mésopotamiens La Mésopotamie à l’époque patriarcale Le choix du nom des enfants Le rôle du patriarche dans la vie familiale La destruction de Sodome et de Gomorrhe Le Néguev, son climat et ses caractéristiques Coutumes et lois dans la Mésopotamie ancienne

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Le mont Morija La grotte de Macpéla Les chameaux Le droit d’aînesse L’histoire des deux fils d’Appu Charan Paddan-Aram Nuzi Mari Succoth et Tell Deir Alla Les Hurrites Béthel Les caravanes dans le Proche-Orient ancien Le système du lévirat Le conte des deux frères La famine dans le Proche-Orient ancien L’historicité des récits patriarcaux Les fils de Jacob L’inscription de Khu-Sebek et l’ensevelissement de Jacob

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Chevaux et chars dans le monde antique Les remises en question de l’exode Les Amalécites Les Hyksos et l’Ancien Testament La localisation du mont Sinaï Les anciens autels Esclavage et réglementation du travail dans le Proche-Orient ancien La fête du zukru écho du passé - La fête du zukru L’urim et le thummim écho du passé - Rituels d’Emar La consécration des grands-prêtres à Emar et en Israël L’artisanat antique Le veau d’or L’Anatolie et les Hittites Le rituel hittite de fondation d’un temple pour la déesse de la nuit écho du passé - Fondation d’un temple pour la déesse de la nuit Le tabernacle et l’arche de l’alliance

Exode • • • • • • • • • • • • • • • • • • •

Les villes entrepôts de Pithom et de Ramsès La légende de Sargon et l’histoire de Moïse Yhvh: le nom de Dieu dans l’Ancien Testament Les noms de Dieu Madian Les inscriptions hiéroglyphiques de Soleb Les prêtres égyptiens et les serpents Le pharaon de l’époque de l’exode Les Hyksos et l’exode La pierre de Rosette et le décryptage des hiéroglyphes Le palais de Ramsès L’histoire de l’Egypte ancienne La date de l’exode L’itinéraire de l’exode: la thèse de la route du nord L’itinéraire de l’exode: la thèse de la route du sud La localisation de la mer des Roseaux La thèse d’Humphreys Les relations entre la science et la Bible/ théologie: trois modèles L’itinéraire de l’exode: la thèse du golfe d’Akaba

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Lévitique • Sacrifices et offrandes dans la Bible et dans le Proche-Orient ancien • Pureté rituelle en Israël et dans le ProcheOrient ancien • Aliments purs et aliments impurs dans la Bible et dans le Proche-Orient ancien • Les maladies de la peau dans le monde antique • Le jour des expiations • Boucs et satyres

• écho du passé - Lois du Moyen Empire assyrien • Les lois du Moyen Empire assyrien • Tatouages et incisions dans les religions anciennes • Les sacrifices humains dans le Proche-Orient ancien • Les fêtes en Israël • Le sabbat, l’année sabbatique et le jubilé

Nombres • • • • • • • • • • •

Les nombres et leur signification Les amulettes de Ketef Hinnom Instructions hittites pour les prêtres écho du passé - Instructions pour les prêtres et les serviteurs du temple Kadès-Barnéa L’identification des nephilim Le port de franges aux vêtements La vache rousse Le séjour dans le désert Formules ougaritiques contre les serpents venimeux écho du passé - Formules ougaritiques contre les serpents venimeux

• écho du passé - Inscription sur plâtre de Deir Alla • Balaam • Sittim • L’itinéraire des Israélites dans le livre des Nombres • Les cycles religieux • Le calendrier hébreu • Les noms théophores et leur signification • La conquête de Galaad et du Basan • Les royaumes de Sihon et d’Og • Arad • L’héritage dans le Proche-Orient ancien

Deutéronome • • • • • • • • • •

Le Deutéronome et les traités de suzeraineté Le Mitanni La datation du Deutéronome Ramoth en Galaad Peuples peu connus de l’Ancien Testament Les lois d’Eshnunna Le traité de Suppiluliuma écho du passé - Lois d’Eshnunna Hammurabi La Pentecôte

La divination chez les Akkadiens écho du passé - Présages mésopotamiens écho du passé - Lois hittites Les lois hittites La prostitution dans le monde antique L’assistance aux veuves et aux orphelins dans la Bible et dans le Proche-Orient ancien • L’autel de Josué sur le mont Ebal • Moab • • • • • •

Josué • Les tablettes d’Ougarit et la religion cananéenne • La maison de Rahab • La traversée du Jourdain • Le séjour à Guilgal • La conquête du pays de Canaan • Les murailles de Jéricho • Jéricho et la date de sa conquête • Aï • Gabaon

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L’arrêt du soleil Hatsor Canaan Tell Beit Mirsim Les stèles cultuelles de Thaanac Les villes de refuge Les villes des Lévites Sichem Distances entre les villes de l’Ancien Testament

Juges La période des juges L’Egypte à l’âge du bronze Les tablettes d’Amarna et les Habiru Le palais d’Eglon Débora et la destruction de Hatsor Le double compte rendu de la bataille de Kédesh • La descente d’Ishtar • • • • • •

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• écho du passé - La descente aux enfers d’Ishtar • Les modes de vie en Canaan • La stèle de Merneptah • Abimélec et Sichem • Ammon • La virginité • La fiabilité du livre des Juges • L’histoire de la Philistie

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Thimna Samson et le temple de Dagon Les tombeaux dans l’Israël ancien La migration des Danites

• Guibea • Mitspa • Jabès en Galaad

Ruth • Nourriture et agriculture • Le droit de rachat

• La porte de la ville

1 Samuel • Les lieux de culte des Israélites avant le temple de Salomon • L’éphod • Le séjour du tabernacle à Silo • L’ostracon d’Izbet-Sarta • Dagon • Beth-Shémesh • Kirjath-Jearim • Les principales différences théologiques entre Israël et ses voisins • Samuel et Saül

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Le tombeau de Rachel Les Philistins et la maîtrise du fer Le passage de Micmash La consécration définitive (1) Le combat par champions interposés L’inscription d’Akhayus à Ekron Les insultes dans le monde antique Les Kéniens La nécromancie dans le monde antique Aphek Les temples de Beth-Shan

2 Samuel • • • • • • •

David La citerne de Gabaon Hébron Les corrections des scribes Le sens de tsinnor Toilette et pureté rituelle La montagne et le cerf: une parabole hurrite

• écho du passé - La montagne et le cerf: une parabole hurrite • La tactique du siège • écho du passé - L’édit de Télipinu • Changements de dynasties chez les Hittites • Les cantiques de guerre • Les prières de supplication de Mursilis II

1 Rois • • • • • • • • • • •

écho du passé - Cylindres de Gudea Les cylindres de Gudea Les administrations égyptienne et israélite La Phénicie Salomon et l’Empire israélite Le pharaon beau-père de Salomon L’activité de construction de Salomon Séba Les préposés aux corvées Le centre cultuel de Dan L’histoire du royaume du nord

• La chronologie des rois de Juda et d’Israël et ses difficultés • Thirtsa • Omri et Samarie • Sarepta • Divinités du Proche-Orient ancien • écho du passé - Le mythe de Baal (Balu) • Beer-Shéba • Ben-Hadad • Achab et la bataille de Qarqar

2 Rois • • • • • • • • • • •

La stèle de Mésha écho du passé - L’inscription du roi Mésha La Syrie et les Araméens Dothan, Ben-Hadad et un problème chronologique L’histoire du royaume du sud Hazaël et Israël La stèle de Tel Dan Jéhu et l’obélisque noir de Salmanasar III écho du passé - L’obélisque noir Ben Hadad III et Joas Les ostraca de Samarie

Menahem, Pékach, Jotham et Tiglath-Piléser III Achaz et Retsin Osée et Salmanasar V Lakis et les bas-reliefs de Ninive La mort de Sanchérib Le tunnel d’Ezéchias Le sceau de Manassé Nethan-Mélec et la délégation envoyée auprès de Hulda • Le règne de Josias • Nebucadnetsar • Les sceaux de Jaazania, Ismaël et Elishama • • • • • • • •

1 Chroniques • La Genèse d’Eridu • écho du passé - La Genèse d’Eridu • La formation des scribes sumériens

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• écho du passé - Dialogue entre deux scribes • La consécration définitive (2) • Guézer

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• • • • •

Thaanac Les Jébusiens Le Tigre et l’Euphrate Rabba L’aire de battage

• Les sources extrabibliques mentionnées dans l’Ecriture • Le temple de Salomon et d’autres temples anciens

2 Chroniques • • • • • • •

La grenade de Jérusalem Etsjon-Guéber La campagne de Shishak Astarté et l’inscription de Khirbet El-Qom En-Guédi Les Lévites et les prêtres écho du passé - Liste de rois assyriens

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Ozias et Jéroboam II Les listes de rois assyriens La Pâque Le prisme de Sanchérib Josias, Zacharie et Néco II Le cylindre de Nabonide écho du passé - Le cylindre de Nabonide

• • • • •

L’opposition à la reconstruction d’une ville Darius Ier Le cylindre de Cyrus Artaxerxès Ier Les scribes

• • • • •

Les périodes hellénistique et hasmonéenne Les périodes romaine et hérodienne Ur Tsiklag L’autobiographie d’Idrimi

• • • • • •

La porte du roi L’historicité du livre d’Esther Assuérus, Vasthi et Esther L’anneau du roi Suse La canonicité d’Esther

Esdras • Cyrus le Grand • Les langues du monde de l’Ancien Testament • écho du passé - Proclamation d’Anitta, roi hittite de Kussar

Néhémie La chronologie d’Esdras et de Néhémie Sanballat, Tobija et Guéshem Instructions hittites pour les postes-frontières Les transactions financières dans le monde antique • La période perse • • • •

Esther • écho du passé - Xénophon et la bataille de Counaxa • L’histoire de la Perse jusqu’à Darius • L’histoire de la Perse à partir de Xerxès • Conseillers et concubines royaux dans le monde antique • Mardochée et Marduka

Job • • • • • • • •

écho du passé - Epopée de Kirta L’histoire de Kirta Le canon de l’Ancien Testament La poterie et la Bible Les rêves dans le monde antique Le tirage au sort Je louerai le seigneur de la sagesse Un rituel hittite contre les fléaux

• écho du passé - Poème de la souffrance du juste • écho du passé - Histoire d’Aqhat • L’histoire d’Aqhat • écho du passé - Dialogue entre un homme et son dieu • Un homme et son dieu • La théodicée babylonienne • Les dieux hittites de l’orage

Psaumes • Les en-têtes des Psaumes • Les instruments de musique dans le monde antique • La création des humains d’après le mythe sumérien d’Enki • écho du passé - Enki et Ninma • L’orage et les théophanies • Les bêtes sauvages dans l’Israël ancien • Ougarit et Ras Shamra • Les rites de lamentation

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• • • • • • • • •

L’épopée akkadienne d’Erra et Ishum écho du passé - Erra et Ishum écho du passé - Prière adressée à Mardouk Une demande de pardon adressée à Mardouk Le psautier élohiste Les rois dans le Proche-Orient ancien Les montagnes des dieux L’hysope et les rituels de purification Une prière ougaritique en faveur d’une ville assiégée

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• Le sens du mot sèlah • écho du passé - Hymne de couronnement d’Assurbanipal • Le couronnement d’Assurbanipal • Les poètes et les musiciens de l’Israël ancien • La domination d’Osiris sur l’Egypte • Malédictions et imprécations • La création dans l’Enuma Elish et dans la Bible • écho du passé - Epopée de la création • La critique des formes et les Psaumes • Le shofar • Les trônes dans le monde antique • Les 25 versets les plus connus des Psaumes • Le mythe de Baal à Ougarit • écho du passé - Le mythe de Balu

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Le Nil en sang dans le papyrus d’Ipuwer Le taureau dans l’hymne à Amon-Ra Le calendrier de Guézer Les villes saintes dans les Psaumes et dans les mythes La prière de reconnaissance d’un non-Juif écho du passé - Le salut d’une victime Les cornes de l’autel Une bénédiction hittite pour la maison Les historiens dans le monde antique Une prière akkadienne aux dieux de la nuit Le monde des morts dans la Bible La guerre dans le monde antique Les psaumes non canoniques

Proverbes • • • • • • •

La sagesse dans le Proche-Orient ancien Le corps humain dans l’hébreu ancien Maat et la personnification de la sagesse Parallèles entre la loi et la sagesse écho du passé - Hymne à Shamash Justice et fraude dans l’hymne à Shamash Le pauvre et le faible dans les textes de sagesse anciens

L’enseignement d’Any écho du passé - Enseignement d’Any L’enseignement d’Aménémopé écho du passé - Enseignement d’Aménémopé • La famille israélite • Les chiens dans le monde antique • • • •

Ecclésiaste • Les chants du harpiste de la tombe de Neferhotep • Tell-El-Kheleifeh • Le chant du harpiste de la tombe d’Intef • écho du passé - Chant de la tombe d’Intef

• La paternité de l’Ecclésiaste et du Cantique • La figure du sage • L’Ecclésiaste et l’épopée de Gilgamesh

Cantique • • • •

Les textes d’amour dans le monde antique écho du passé - Papyrus Harris Les fleurs dans l’Israël ancien Les mariages dans l’Israël ancien

• Les cèdres du Liban • Images et métaphores dans les anciens textes d’amour • L’archéologie et la datation du Cantique

Esaïe La paternité du livre d’Esaïe Vêtements et bijoux israélites anciens La guerre syro-éphraïmite Les annales de Sargon II écho du passé - Annales de Sargon II Babylone Les nations et la prophétie Les coiffures dans le monde biblique Damas Les abécédaires Tablettes et écriture cunéiforme dans le Proche-Orient ancien • Le grand rouleau d’Esaïe • Ezéchias et les Assyriens • • • • • • • • • • •

• écho du passé - Prière du roi Sin-Iddinam • La prière du roi Sin-Iddinam • La campagne de Sanchérib contre Merodac-Baladan • Les idoles et leur fabrication • La cosmologie dans le Proche-Orient ancien • La critique textuelle • Les pierres précieuses du monde biblique • Les eunuques • L’offrande du roi Ashyahu • Le pressoir à vin • Dieu et le monde: la Bible et le mythe d’Atrahasis • écho du passé - Le mythe d’Atrahasis

Jérémie • • • • • •

La fonction des prophètes Jérusalem Les derniers jours de Jérusalem La destruction de Silo Villes et maisons dans l’Israël ancien L’encens

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• Les ostraca d’Arad • Les inscriptions de Kuntillet Ajrûd et la compagne de l’Eternel • La poterie à l’époque biblique • La soif de justice dans le conte du paysan éloquent

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Ramat Rahel Les 70 ans d’exil Jérémie dans la version des Septante Le sceau de Baruc Le passage entre les morceaux d’un sacrifice Les ostraca de Lakis La Septante et le texte massorétique Guemaria et Jerachmeel Puits, citernes et aqueducs dans le monde antique

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Nebuzaradan La bulle de Guedalia La communauté juive d’Eléphantine Le pharaon Hophra La reine du ciel Memphis Hérodote et la chute de Babylone Seraja Jojakin et Evil-Merodac

Lamentations • Acrostiches et autres procédés de la poésie antique • Complaintes et lamentations dans le Proche-Orient ancien

• écho du passé - Le papyrus d’Ipuwer • Calamité et détresse dans le papyrus d’Ipuwer

Ezéchiel Des hommes remplis de l’Esprit Les hauts lieux Le deuil de Thammuz écho du passé - Lamentation néo-babylonienne sur Thammuz • Quand Dieu abandonne son temple • Exil et génocide dans le Proche-Orient ancien • • • •

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Sexualité et religion dans les hymnes à Ishtar La ruine de Tyr Guebal et Byblos No et Thèbes Les arbres dans l’Israël ancien Les bergers dans le monde antique Le rouleau du temple La topographie d’Ezéchiel 47

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La prière de Nabonide écho du passé - La prière de Nabonide Les Chaldéens Persépolis Antiochus IV Epiphane Les Séleucides

Daniel • • • • • •

La datation du livre de Daniel Les royaumes des prophéties de Daniel La maladie de Nebucadnetsar Nabonide et Belshatsar Darius le Mède Les Ptolémées

Osée • La vallée de Jizreel • Baal et les cultes de la fertilité

• Beth-Aven et les difficultés de la géographie biblique • L’utilisation de l’Ancien Testament par Osée

Joël • Les Grecs et l’Ancien Testament • La datation du livre de Joël • Les sauterelles dans le Proche-Orient ancien

Amos • Les ivoires de Samarie • Les ivoires de Nimrud • Les prophètes dans le monde antique

• Poids et mesures • L’unité du livre d’Amos

Abdias • Edom

Jonas • Jaffa • La navigation dans le monde antique

• L’historicité du livre de Jonas • La localisation de Tarsis

Michée • Adullam • Chronologie: les prophètes • Bethléhem

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• La transmission de l’Ancien Testament • Les traductions anciennes de l’Ancien Testament

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Nahum • Ninive • L’Assyrie jusqu’à la période du Moyen Empire

• L’Assyrie à partir de la période néoassyrienne

Habakuk

Sophonie

• Les oracles dans le monde antique

• Cush

Aggée • La question des attentes messianiques d’Aggée

Zacharie • Anges et esprits protecteurs dans la Bible et • Sidon dans le Proche-Orient ancien • Meguiddo • Le mont des Oliviers • La paternité du livre de Zacharie

Malachie • Mariage et divorce dans l’Israël ancien • Passages clés des livres prophétiques • La période intertestamentaire

• La constitution du canon de l’Ancien Testament

Matthieu • • • • • • • • • • • • • •

Les généalogies dans l’Israël ancien Le baptême dans le monde antique Les pharisiens écho du passé - Flavius Josèphe à propos des pharisiens Le jeûne dans la Bible et dans le ProcheOrient ancien Les démons dans le monde antique écho du passé - Tobias écarte le démon Repas et habitudes alimentaires dans le Nouveau Testament Les zélotes et les esséniens Chorazin La famille de Jésus Les maisons dans l’Israël du 1er siècle La Galilée à l’époque de Jésus Césarée de Philippe

• La synagogue de Capernaüm • Spéculations autour du trou d’aiguille • Un roi monté sur un âne: signification politique et culturelle • Les sadducéens • Les écrits rabbiniques • L’interprétation de la Bible à Qumrân et parmi les premiers rabbins • écho du passé - L’apparition du Maître de justice • Flavius Josèphe et la chute de Jérusalem • écho du passé - Famine à Jérusalem à la fin du siège romain • La cène et la Pâque • La localisation du tombeau de Jésus • La résurrection de Jésus • La garde du tombeau de Jésus

Marc • Nazareth • écho du passé - Juvénal sur les désirs des classes aisées • Cyniques et satiristes dans le monde grécoromain • écho du passé - Dispositions prises par Hérode le Grand pour ses funérailles • Hérode le Grand • La région d’Israël et ses responsables au 1er siècle • La région d’Israël des Hasmonéens à Hérode le Grand • La région d’Israël d’Hérode le Grand aux gouverneurs romains

• Les mouvements messianiques et la chute de Jérusalem • Gergéséniens, Géraséniens et Gadaréniens • La vie de Jésus en bref • Sepphoris • Capernaüm • La Jéricho du Nouveau Testament • Le temple d’Hérode • Le culte de l’empereur • La chambre à l’étage • La controverse du suaire de Turin • La fin de l’Evangile de Marc

Luc • • • •

Quirinius et le recensement d’Auguste Le lieu de naissance de Jésus Maladies et soins dans le monde antique La pêche à l’époque du Nouveau Testament

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écho du passé - Règle de la Communauté Qumrân et le Nouveau Testament Baisers et embrassades dans la Bible Le problème synoptique et la source Q

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Les pratiques d’ensevelissement juives La fiabilité historique de Luc et des Actes Les pièces de monnaie et la numismatique La vie religieuse juive au 1er siècle Faiseurs de miracles et magiciens au 1er siècle

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L’empereur Tibère et le ministère de Jésus Les «bienfaiteurs» Ponce Pilate Emmaüs

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Les enseignants et les marches du versant sud Béthanie et le tombeau de Lazare Parfums et huiles d’onction Le triclinium Les sources extrabibliques et le Jésus historique Le papyrus de John Rylands (P52) La crucifixion Constantin, Hélène et les lieux saints La fiabilité de l’Evangile de Jean

Jean • écho du passé - Aristote à propos du logos • Le logos dans les littératures grecque et juive • Cana en Galilée • Le temple samaritain sur le mont Garizim • La piscine de Béthesda à Jérusalem • Tibériade • Les Samaritains • Le bassin de Siloé • Béthanie de l’autre côté du Jourdain

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Actes des apôtres • • • • • • • • • • • • • • • • •

L’Eglise avant la conversion de Paul La diaspora juive au 1er siècle Les grands-prêtres Anne et Caïphe Masada Les non-Juifs convertis au judaïsme à l’époque du 2e temple L’expansion géographique de l’Eglise sous la persécution Les anciennes synagogues Césarée L’empereur Claude Les villes anciennes Sergius Paulus Les voyages missionnaires de Paul Débat et rhétorique dans le monde antique L’agora L’Aréopage écho du passé - Périclès et les vertus de la culture athénienne Athènes

• écho du passé - Philon d’Alexandrie à propos de Gn 6.12 • Alexandrie • Gallion • L’Artémis des Ephésiens • écho du passé - Thucydide à propos de la peste d’Athènes • La Grèce de l’époque préhistorique à la civilisation mycénienne • Chronologie: la Grèce entre 600 et 142 av. J.-C. • La Grèce des villes-Etats à Alexandre le Grand • La Grèce de la domination romaine à l’expansion du christianisme • Gamaliel • Le sanhédrin • Les gouverneurs romains • Les conditions de détention dans l’Empire romain • L’armée romaine et la région d’Israël

Romains • L’homosexualité dans le monde antique • écho du passé - Platon à propos de l’homosexualité • Rome • La circoncision dans le monde antique • écho du passé - Appien à propos de l’assassinat de Jules César • L’Empire romain

• Chronologie: Rome de 600 av. J.-C. à la fin de la révolte juive en 150 apr. J.-C. • L’eschatologie juive au 1er siècle • L’adoption dans le monde romain • Rome et son système de taxation • Pompéi • La transmission du Nouveau Testament • L’inscription d’Eraste

1 Corinthiens • La lettre des Corinthiens à Paul • Les repas pris dans les temples et la nourriture sacrifiée aux idoles • L’agape

• Le parler en langues dans le paganisme et dans le christianisme • Les femmes dans la vie religieuse du monde gréco-romain • Le baptême pour les morts

2 Corinthiens • Corinthe • Les visites et lettres de Paul à l’Eglise de Corinthe • Les lettres dans le monde gréco-romain

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Le sens de bêma La paternité du christianisme Les premières hérésies Le roi nabatéen Arétas IV et Pétra

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Galates • • • •

Galatie du nord et Galatie du sud Antioche de Syrie Les opposants juifs de Paul Les dieux des Grecs et des Romains

• Les divinités gréco-romaines • La magie dans le monde gréco-romain • écho du passé - Formule magique d’amour

Ephésiens • Le mur de séparation dans le temple d’Hérode • La paternité de la lettre aux Ephésiens

• Le culte de Dionysos • Maris et femmes: la vie familiale dans le monde gréco-romain

Philippiens • Philippes • La citoyenneté romaine • L’empereur Néron

Colossiens • • • •

Colosses Les écoles philosophiques grecques Les religions à mystères La lettre aux Laodicéens

1 Thessaloniciens • Thessalonique • Les voyages dans le monde gréco-romain

2 Thessaloniciens • Travail et assistance sociale dans le monde antique

1 Timothée

• La paternité de la lettre aux Hébreux • Les serments • L’emploi de la Septante dans le Nouveau Testament • Les Eglises à dominante juive

Jacques • L’habillement dans le monde gréco-romain • Une éthique du langage • Les premiers hymnes chrétiens

1 Pierre • La paternité des lettres de Pierre • L’attitude d’une épouse • Vins et boissons alcoolisées dans le monde antique

2 Pierre

• La paternité des lettres pastorales

• La constitution du canon du Nouveau Testament

2 Timothée

1 Jean

• L’histoire d’Ephèse • L’Ancien Testament et l’Eglise primitive • Ephèse à l’époque de Paul

• écho du passé - Lettre d’Ignace aux Ephésiens • Les gnostiques et leurs écrits

Tite

2 Jean

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écho du passé - Eloge des pères (Siracide) La Crète Apocryphes et deutérocanoniques Les écrits apocryphes Ecrits juifs et chrétiens non canoniques

Philémon • L’esclavage dans le monde gréco-romain

Hébreux • La droite dans la pensée antique

• Eglises de maison et premiers édifices

3 Jean • Le matériel d’écriture dans le monde antique

Jude • écho du passé - Les enseignements des démons aux hommes, d’après 1 Hénoch • La Bible et les pseudépigraphes • écho du passé - La destruction de Sichem dans les Testaments des douze patriarches

Apocalypse • • • • • • •

Patmos La littérature apocalyptique Les sept Eglises d’Asie Mineure Livres, rouleaux et sceaux Les branches de palmiers en Israël Les trompettes dans le monde antique La paternité de l’Apocalypse

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• Les premières persécutions contre les chrétiens • Chronologie: les faits marquants du 1er siècle • Commerce et soif de profit dans l’Empire romain • L’arbre de vie dans le judaïsme

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INTRODUCTION À

Matthieu

AU T E U R , DAT E E T L I E U D E R É DAC T I O N

La tradition de l’Eglise associe cet Evangile à l’apôtre Matthieu, même si une affi rmation de Papias (env. 130), un des pères apostoliques, a suscité un débat assez intense. Cette déclaration ne se trouve que dans l’Histoire ecclésiastique 3.39.16 d’Eusèbe de Césarée et est habituellement traduite ainsi: «Matthieu réunit donc en langue hébraïque (hebraidi dialekto) les paroles (logia) de Jésus.» Des générations de spécialistes ont pensé que pour lui, Matthieu avait composé en hébreu un Evangile essentiellement composé de paroles de Jésus, dont l’actuel Evangile de Matthieu serait une traduction augmentée. Certains ont même cru pouvoir associer Matthieu à l’hypothétique document Q (voir «Le problème synoptique et la source Q», p. 1497). Les recherches les plus récentes ont pris le contrepied de ces thèses: plusieurs estiment désormais que logia désigne sans doute l'Evangile et que hebraidi dialekto ne doit pas être compris comme signifiant «en langue hébraïque» mais «dans un style juif». La question de la datation de Matthieu a elle aussi provoqué des débats. Beaucoup pensent qu’il a été écrit entre 70 et 80 apr. J.-C., d'autres avancent une date antérieure, dans les années 50 ou 60. Le caractère profondément juif du texte suggère une rédaction dans la région d’Israël, tandis que d'autres la placent à Antioche de Syrie. DE S T I NATA I R E S

Les destinataires initiaux de l’Evangile de Matthieu étaient essentiellement des Juifs qui croyaient en Jésus et reconnaissaient en lui le Fils de Dieu (Mt 14.33; 16.16). R É A L I T É S C U LT U R E L L E S À S OU L IG N E R

Matthieu a pour but de montrer à un public juif que Jésus est le Messie. Pour cela: 1. il insiste sur l’accomplissement par Jésus de prophéties de l’Ancien Testament; 2. il utilise une terminologie spécifiquement juive, notamment l’expression «royaume des cieux»; 3. il raconte l’histoire de Jésus en la présentant comme une répétition de celle d’Israël: Jésus sort d’Egypte, évocation de l’exode; il traverse le Jourdain, renvoi à la mer des Roseaux; il souffre dans le désert, rappel des 40 ans d’errance des Israélites dans ce cadre; il donne sa loi sur une montagne, allusion au Sinaï; 4. il retrace la lignée de Jésus jusqu’à Abraham et emploie plus fréquemment le titre messianique «fi ls de David» que celui de «fi ls de Dieu» (contrairement à l’Evangile de Jean). CHRONOLOGIE av. J.-C.

10

apr. J.-C.

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Règne d’Hérode le Grand (-37 à -4) Naissance de Jésus (env. -6/5) Fuite de Jésus en Egypte (env. -5/4) Début du ministère de Jean-Baptiste (env. 26) Début du ministère de Jésus (env. 26) Mort, résurrection et ascension de Jésus (env. 30) Conversion de Paul (env. 35) Rédaction de l’Evangile de Matthieu (env. 70-80?)

AU F I L DE L A L E C T U R E

Le style à la fois systématique et artistique de Matthieu est à relever. Il ne relate pas l’histoire de Jésus dans l’ordre chronologique, mais préfère regrouper les événements d’un point de vue thématique. Sont à relever aussi les nombreuses allusions au «royaume des cieux» et les enseignements de Jésus sur ce que signifie être un citoyen de ce royaume.

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I N T R O D U C T I O N À M AT T H I E U

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L E S AV I E Z - V O U S ? • Les fiancés juifs n’avaient pas de relations sexuelles ensemble, même s’il s’agissait d’un lien qui engageait bien

plus que des fiançailles actuelles, puisque seul un divorce pouvait le rompre (Mt 1.18-19).

• Ceux qui vivaient dans le désert n’hésitaient pas à manger des insectes, et les sauterelles faisaient partie des

aliments rituellement purs, que les Juifs pouvaient consommer (Mt 3.4).

• La plus grande partie du sel utilisé en Israël venait de la mer Morte et comportait de nombreuses impuretés,

ce qui l’amenait à perdre sa saveur (Mt 5.13).

• En l’absence de meilleure solution, il n’était pas rare, par exemple à l’approche d’une armée ennemie, que l’on

cache des objets de valeur dans un champ (Mt 13.44).

• Une personne marchant sur une tombe devenait rituellement impure. On blanchissait donc les tombes à la

chaux pour qu’elles soient visibles, la nuit notamment (Mt 23.27).

THÈMES

L’Evangile de Matthieu aborde en particulier les thèmes suivants: 1. Jésus le Messie. Matthieu enseigne clairement que Jésus accomplit les promesses de l’Ancien Testament, notamment celle de la venue du Messie (roi). 2. La justice. Les citoyens du royaume des cieux sont appelés à être justes, et les questions éthiques occupent une place centrale. Les premières paroles de Jésus que rapporte cet Evangile ont trait à l’accomplissement de la justice (Mt 3.15), et il demande à ses disciples d'investir dans le royaume de Dieu plutôt que dans les biens terrestres. Une grande importance est également accordée à l’amour du prochain. 3. La mission du croyant. Dans la conclusion de son Evangile (Mt 28.16-20), Matthieu révèle le plan divin pour l’expansion du royaume des cieux: les croyants doivent être «sel» et «lumière» (Mt 5.13-16) et propager la bonne nouvelle du royaume dans le monde entier.

PLAN

I. II.

Enfance de Jésus (1.1–2.23) Lancement du ministère de Jésus (3.1–4.11) A. Jean-Baptiste (3.1-17) B. Tentation (4.1-11) III. Ministère de Jésus en Galilée (4.12–14.12) A. Débuts du ministère (4.12-25) B. Discours sur la montagne (5.1–7.29) C. Miracles (8.1–9.38) D. Enseignement (10.1–14.12) IV. Ministère dans diverses régions (14.13–17.21) V. Retour en Galilée (17.22–18.35) VI. Ministère en Judée et en Pérée (19.1–20.34) VII. Semaine de la Passion (21.1–27.66) A. Entrée triomphale à Jérusalem (21.1-11) B. Purification du temple (21.12-17) C. Questions de chefs juifs (21.18–23.39) D. Discours sur le mont des Oliviers (24.1–25.46) E. Onction de parfum (26.1-13) F. Arrestation, procès et mort de Jésus (26.14–27.66) VIII. Résurrection de Jésus (28.1-20)

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1372 Gn Ex Lv Nb Dt Jos Jg Rt 1S 2S 1R 2R 1Ch 2Ch Esd Né Est Jb Ps Pr Ec Ct Es Jr Lm Ez Dn Os Jl Am Ab Jon Mi Na Ha So Ag Za Ml Mt

M AT T H I E U 1 . 1

I N F OR M AT ION S H I S T OR IQU E S E T C U LT U R E L L E S

Les généalogies dans l’Israël ancien MATTHIEU 1 Dans les sociétés orga- période postexilique+, on a été très revenait à la tribu de Juda (Gn 49.10), nisées autour du lien familial, les généa- soucieux de retracer la lignée des Juifs et plus spécifiquement aux descendants logies (listes de noms retraçant la lignée revenant de Babylone (1Ch 1–9; Esd de David (2S 7.12-16; Ps 89.29-30; d’un individu ou d’un groupe) ont va- 8.2-14; Né 7.7-65; voir «La période Es 9.6; 11.1-3). A l’époque néotestamentaire, cerleur de documents publics permettant perse», p. 676). Dans l’Israël ancien, les de retracer l'histoire, d'établir votre généalogies étaient particulièrement tains registres généalogiques étaient identité et de légitimer l’accès à des importantes car l’accès à certaines conservés dans un centre d’archives public sur le mont du fonctions réservées. Un temple, alors que d’autres lien familial irréfutable et l’étaient au sein des fadirect avec le passé est la milles. La prédication clé à la fois de la légitimité chrétienne a radicalement et de l’identité. redéfini le concept de De telles listes peuvent descendance généaloêtre formulées sur le gique, puisqu'elle a assimode ascendant, par milé les personnes qui l'emploi de la formule croyaient en Christ à des «X fils de Y, fils de Z…» descendants authentiques (Esd 7.1-5; Lc 3.23-38) ou et légaux d’Abraham, ses descendant, avec la répé«héritiers conformément tition: «X fut le père de Y, à la promesse» (Ga 3.29; Y fut le père de Z…» (Gn cf. Mt 3.9; Jn 8.33, 39; 5.3-32; Rt 4.18-22). Ces Rm 4.16; voir «L’adoption deux genres de base peudans le monde romain», vent être combinés (p. ex Mt 1.1 à comparer avec p. 1656). Le Nouveau TestaMt 1.2-17). De plus, les gément contient deux listes néalogies peuvent contegénéalogiques, qui retranir une simple liste de cent toutes deux l’origine noms ou inclure des inhumaine de Jésus en tant formations sur les actes que descendant de David de personnages impor(Mt 1.1-17; Lc 3.23-38). tants (voir aussi «La liste Elles sont toutes deux difdes rois sumériens», p. 11). Les généalogies occuférentes, et la raison de pent une place imporces divergences a fait l'obtante dans l’histoire jet de nombreuses discusd’Israël, à la fois ancienne sions. Il se pourrait que Luc et tardive. Le livre de la présente l’arbre généaloGenèse à lui seul en congique biologique de la fatient 10 principales (voir mille de Joseph, tandis p. ex. «le livre de l'histoire d’Adam» en Gn 5). De tels que Matthieu retracerait La première page de l’Evangile de Matthieu registres établissaient et la lignée légale qui légitidans les Evangiles de Liesborn (Allemagne, 10e siècle apr. J.-C.) mait les prétentions de protégeaient l’identité en © Collection Schøyen, avec l’autorisation de M. Martin Schøyen Joseph (et par lui de Jésus) ce qu’ils contribuaient à réglementer diverses interactions so- fonctions était un privilège héréditaire. au trône de David. ciales, notamment le mariage et l'héri- Ainsi, la prêtrise était réservée aux des- Une autre hypothèse est que la tage (Dt 25.5-10; Esd 10.18-44; voir cendants de Lévi (Ex 6.16-26; Nb 3.10; généalogie de Matthieu serait celle de aussi «Le droit d’aînesse», p. 40, et «Le 1Ch 6.1-38; voir «Les Lévites et les prê- Joseph, tandis que Luc proposerait système du lévirat», p. 59). Durant la tres», p. 648), tandis que la royauté celle de Marie.

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M A T T H I E U 1.25

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I. Enfance de Jésus (1.1–2.23) 1.1-17 // Lc 3.23-38 1.1 Gn 22.18; 2S 7.12-14 1Ch 17.11 Ps 89.4-5; 132.11 Es 9.6; 11.1 Mt 22.42; Jn 7.42 Rm 1.3; Ga 3.16 Ap 22.16 1.2 Gn 21.3, 12; 25.26; 29.35; 1Ch 1.34 1.3 Gn 38.29-30 Rt 4.12, 18-19 1Ch 2.4-5, 9 1.4-5 Rt 4.13, 17-22 1Ch 2.10-12, 15 Hé 11.31 1.6 Rt 4.17,22;2S 12.24 1Ch 2.13-15 1.7-10 1Ch 3.10-14 1.11 2R 24.14-16 1Ch 3.15-16 Jr 27.20; Dn 1.1-2 1.12 1Ch 3.17, 19 Esd 3.2 1.16 Mt 27.17, 22 Lc 2.11 1.18 Lc 1.27, 35; Ga 4.4 1.19 Dt 24.1; Jn 8.4 1.20 Lc 1.35 1.21 Ps 130.8 Lc 1.31; 2.11, 21 Ac 5.31; 13.23 Hé 7.25 1.23 + Es 7.14 Es 8.8, 10; Jn 1.14 1Tm 3.16

1.25 Ex 13.2; Lc 1.31

Généalogie et naissance de Jésus

1

1 Voici la généalogie de Jésus-Christ, fi ls de David, fi ls d'Abraham. 2 Abraham eut pour fi ls

Isaac; Isaac eut Jacob; Jacob eut Juda et ses frères; 3 Juda eut Pérets et Zérach de Tamar; Pérets eut Hetsrom; Hetsrom eut Aram; 4 Aram eut pour fi ls Aminadab; Aminadab eut Nachshon; Nachshon eut Salmon; 5 Salmon eut Boaz de Rahab; Boaz eut Obed de Ruth; 6 Obed eut pour fi ls Isaï; Isaï eut David. Le roi David eut Salomon de la femme d'Urie; 7 Salomon eut pour fi ls Roboam; Roboam eut Abija; Abija eut Asa; 8 Asa eut pour fi ls Josaphat; Josaphat eut Joram; Joram eut Ozias; 9 Ozias eut pour fi ls Jotham; Jotham eut Achaz; Achaz eut Ezéchias; 10 Ezéchias eut pour fi ls Manassé; Manassé eut Amon; Amon eut Josias; 11 Josias eut pour descendants Jéconias et ses frères, à l'époque de la déportation à Babylone. 12 Après la déportation à Babylone, Jéconias eut pour fi ls Shealthiel; Shealthiel eut Zorobabel; 13 Zorobabel eut pour fi ls Abiud; Abiud eut Eliakim; Eliakim eut Azor; 14 Azor eut pour fi ls Sadok; Sadok eut Achim; Achim eut Eliud; 15 Eliud eut pour fi ls Eléazar; Eléazar eut Matthan; Matthan eut Jacob; 16 Jacob eut pour fi ls Joseph, l'époux de Marie, de laquelle est né Jésus, qu'on appelle le Christ. 17 Il y a donc en tout  générations depuis Abraham jusqu'à David,  générations depuis David jusqu'à la déportation à Babylone et  générations depuis la déportation à Babylone jusqu'au Christ. 18 Voici de quelle manière arriva la naissance de Jésus-Christ. Marie, sa mère, était fi ancée à Joseph; or, avant qu'ils aient habité ensemble, elle se trouva enceinte par l'action du SaintEsprit. 19 Joseph, son fi ancé, qui était un homme juste et qui ne voulait pas l'exposer au déshonneur, se proposa de rompre secrètement avec elle. 20 Comme il y pensait, un ange du Seigneur lui apparut dans un rêve et dit: «Joseph, descendant de David, n'aie pas peur de prendre Marie pour femme, car l'enfant qu'elle porte vient du Saint-Esprit. 21 Elle mettra au monde un fi ls et tu lui donneras le nom de Jésus car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés.» 22 Tout cela arriva afi n que s'accomplisse ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète: 23 La vierge sera enceinte, elle mettra au monde un fi ls et on l’appellera Emmanuel, ce qui signifie «Dieu avec nous». 24 A son réveil, Joseph fit ce que l'ange du Seigneur lui avait ordonné et il prit sa femme chez lui, 25 mais il n'eut pas de relations conjugales avec elle jusqu'à ce qu'elle ait mis au monde un fi ls [premier-né] auquel il donna le nom de Jésus.

1.1 Les Hébreux prenaient un grand soin à conserver la généalogie de leur lignée (1Ch 1–9), et ce pour des raisons d'ordre pratique ou légal: déterminer une ascendance, établir le droit à un héritage, un patrimoine, une légitimité ou divers droits (voir «Les généalogies dans l'Israël ancien», p. 1372). Si Luc suit l'approche traditionnelle en retraçant l'histoire de la lignée par les hommes (Lc 3.23-38), Matthieu inclut cinq femmes (Bath-Shéba n'est pas nommément citée, mais elle est évoquée par la périphrase «la femme d’Urie»), dont trois sont des étrangères au peuple d'Israël. 1.16 ´Christ : ou oint de Dieu, grec Christos, équivalent de l'hébreu mashiach (Messie).` 1.17 Dans le Nouveau Testament, on trouve quatre termes grecs distincts en lien avec la génération: 1° genea, que l'on retrouve très fréquemment dans les Evangiles synoptiques (ou parallèles), à savoir Mt, Mc et Lc, peut désigner la descendance d'un même personnage (p. ex. ici), toutes les personnes vivant à une période donnée (p. ex. Mt 11.16), une catégorie de personnes caractérisées par une certaine manière d’être (p. ex. Mt 12.39) ou une période (Ac 13.36; Col 1.26); 2° genesis , littéralement «origine» ou «naissance», employé en Mt 1.1 au sens de «généalogie»; 3° gennêma , dans l’expression «race de vipères» (Mt 3.7; 12.34; 23.33; Lc 3.7); 4° genos , terme qui désigne la race et peut donc être traduit par «peuple» (1P 2.9).

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1.18 ´Aient habité ensemble : littéralement se soient réunis , au sens technique aient couché ensemble.` Les fiancés juifs n'avaient pas de relations sexuelles ensemble, même s'il s'agissait d'un lien qui engageait bien plus que des fiançailles actuelles, puisque seul un divorce pouvait le rompre. Le verset 19 indique clairement que Marie et Joseph étaient légalement liés l’un à l’autre mais qu'ils ne vivaient pas encore ensemble comme mari et femme. Voir «Mariage et divorce dans l'Israël ancien», p. 1362. 1.19 ´L'exposer au déshonneur : littéralement faire d'elle un exemple.` En Dt 22.24, une personne est appelée «femme» alors que le verset précédent la désigne comme «une jeune fille vierge… fiancée». Durant la période des fiançailles, l'infidélité sexuelle était assimilée à un adultère, un acte qui était normalement passible de lapidation (Lv 20.10). Joseph prévoit ici un divorce privé; c’est la seule option qui lui permette à la fois de préserver sa justice personnelle conformément à la loi de Moïse et d’épargner à Marie les affres d’un déshonneur public et le risque d'une exécution. 1.20 Voir «Les rêves dans le monde antique», p. 716. ´L'enfant qu'elle porte : littéralement ce qui a été engendré en elle.` 1.21 ´Jésus : transcription grecque d'un nom hébreu qui signifie l'Eternel sauve, l'Eternel délivre.` Sur Jésus en tant que Sauveur, voir n. Lc 2.11.

Mt Mc Lc Jn Ac Rm 1Co 2Co Ga Ep Ph Col 1Th 2Th 1Tm 2Tm Tt Phm Hé Jc 1P 2P 1Jn 2Jn 3Jn Jd Ap Ann

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M A T T H I E U 2.1

Les mages et Hérode

2

1 Jésus

naquit à Bethléhem en Judée, à l'époque du roi Hérode. Or, des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem 2 et dirent: «Où est le roi des Juifs qui vient de naître? En effet, nous avons vu son étoile en Orient et nous sommes venus pour l'adorer.» 3 Quand le roi Hérode apprit cela, il fut troublé et tout Jérusalem avec lui. 4 Il rassembla tous les chefs des prêtres et spécialistes de la loi que comptait le peuple et leur demanda où le Messie devait naître. 5 Ils lui dirent: «A Bethléhem en Judée, car voici ce qui a été écrit par le prophète: 6 Et toi, Bethléhem, terre de Juda, tu n’es certes pas la plus petite parmi les principales villes de Juda, car de toi sortira un chef qui prendra soin d’Israël, mon peuple.» 7 Alors Hérode fit appeler en secret les mages; il s'informa soigneusement auprès d'eux du moment où l'étoile était apparue, 8 puis il les envoya à Bethléhem en disant: «Allez prendre des informations exactes sur le petit enfant. Quand vous l'aurez trouvé, faites-le-moi savoir, afi n que j'aille moi aussi l'adorer.» 9 Après avoir entendu le roi, ils partirent. L'étoile qu'ils avaient vue en Orient allait devant eux jusqu'au moment où, arrivée au-dessus de l'endroit où était le petit enfant, elle s'arrêta. 10 Quand ils aperçurent l'étoile, ils furent remplis d'une très grande joie. 11 Ils entrèrent dans la maison, virent le petit enfant avec Marie, sa mère, se prosternèrent et l'adorèrent. Ensuite, ils ouvrirent leurs trésors et lui off rirent en cadeau de l'or, de l'encens et de la myrrhe. 12 Puis, avertis dans un rêve de ne pas retourner vers Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin. 13 Lorsqu'ils furent partis, un ange du Seigneur apparut dans un rêve à Joseph et dit: «Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère, fuis en Egypte et restes-y jusqu'à ce que je te parle, car Hérode va rechercher le petit enfant pour le faire mourir.» 14 Joseph se leva, prit de nuit le petit enfant et sa mère et se retira en Egypte. 15 Il y resta jusqu'à la mort d'Hérode, afin que s'accomplisse ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète: J’ai appelé mon fils à sortir d’Egypte. 16 Quand Hérode vit que les mages l'avaient trompé, il se mit dans une grande colère, et il envoya tuer tous les enfants de deux ans et au-dessous qui étaient à Bethléhem et dans tout son territoire, selon la date qu'il s'était fait préciser par les mages. 17 Alors s'accomplit ce que le prophète Jérémie avait annoncé: 18 On a entendu des cris à Rama, des pleurs et de grandes lamentations: c’est Rachel qui pleure ses enfants et n’a pas voulu être consolée, parce qu’ils ne sont plus là. 2.1-12 Le terme d’«épiphanie» utilisé en rapport avec cet épisode n’est pas tiré de la Bible elle-même. Il correspond à la transcription d'un mot grec signifiant «manifestation, apparition». On a d'abord appelé ainsi une fête célébrant le baptême de Jésus (Mt 3.16-17), et cet usage perdure dans les Eglises orthodoxes. Le Seigneur a de même manifesté sa gloire lors de son premier miracle à Cana en Galilée (Jn 2.11). Dès le 4e siècle apr. J.-C., cependant, l'Epiphanie a été associée à la manifestation de Christ aux mages, qui ont été les premiers non-Juifs à croire en lui (Mt 2.1-12). En Angleterre, il est devenu coutumier que le monarque offre à la chapelle royale de l'or, de la myrrhe et de l'encens le 6 janvier de chaque année, date où la fête est observée. 2.1 Bethléhem, un village situé à 8 kilomètres au sud de Jérusalem (voir «Bethléhem», p. 1309, et «Le lieu de naissance de Jésus», p. 1481), est appelé Bethléhem en Judée pour le distinguer de la ville du même nom se trouvant à une douzaine de kilomètres au nord-ouest de Nazareth. Les mages constituaient initialement une caste religieuse perse qui se consacrait à l'astrologie, à la divination et à l'interprétation des rêves. Le mot a pris par la suite un sens plus large, et au 1er siècle av. J.-C., les termes de «mages» et de «Chaldéens» ont fini par désigner les diseurs de bonne aventure et les adeptes de sectes religieuses ésotériques dans tout le bassin méditerranéen. Simon en Ac 8.9 et Bar-Jésus et Elymas en Ac 13.6, 8 sont présentés comme exerçant la magie ou comme étant des magiciens. C’est une légende médiévale tardive qui fait des mages trois rois. Les mages viennent probablement de Perse ou du sud de l'Arabie, deux régions à l'est de la Terre sainte. Hérode (voir «Hérode le Grand», p. 1439) est «troublé» (verset 3) par l'annonce des mages car il est bien conscient de ne pas être l'héritier légitime du trône d'Israël: c’est un pouvoir qu’il a usurpé en collaborant avec Rome. L’arrivée des mages lui fait probablement craindre que des forces

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2.1 Gn 25.6; 1R 5.10 Mi 5.2 Lc 1.5; 2.4-7 2.2 Nb 24.17; Jr 23.5 Mt 2.9 Ap 22.16

2.5 Rt 1.1 Jn 5.39; 7.42 2.6 Gn 49.10 + Mi 5.1 +2S 5.2 +1Ch 11.2 Jn 7.42; Ap 2.27

2.9 Mt 2.2 2.11 Ps 72.10 Es 60.6 2.12 Jb 33.15-16 Mt 2.22 2.13 Mt 1.20; 2.19 Hé 1.13-14 2.15 Nb 24.8 + Os 11.1

2.18 Gn 35.19 + Jr 31.15

d'invasion venues de l'est ne s'allient avec certains en Israël pour le remplacer par un roi véritablement issu de la lignée du Messie attendu. Les chefs religieux se sont politiquement alignés sur lui. Si la base de son pouvoir est menacée, la leur l’est aussi. 2.2 L'étoile n'est probablement pas une étoile, planète ou comète ordinaire, même si certains ont estimé pouvoir l'identifier avec une conjonction de Jupiter et Saturne ou avec un autre phénomène astronomique. 2.4 Les chefs des prêtres étaient en charge du culte dans le temple, à Jérusalem. Parmi eux, on trouvait Caïphe, le grand-prêtre en exercice, son prédécesseur Anne et les familles des grands-prêtres, qui se retrouvaient dans le sanhédrin, le conseil suprême des Juifs (voir «Le sanhédrin», p. 1821). Les spécialistes de la loi étaient des lettrés juifs qui avaient reçu une formation professionnelle sur le développement, l'enseignement et l'application de la loi de Moïse. Leur autorité était d’origine strictement humaine et traditionnelle, et ils étaient eux aussi membres du sanhédrin. 2.11 Le cadeau des mages (or, encens et myrrhe) se compose des produits les plus précieux, les plus facilement transportables et les plus commercialisables de l'époque. Il constitue donc un ensemble de ressources idéales dans la perspective du séjour de Joseph et Marie à l’étranger (verset 14). La myrrhe doit sans doute être identifiée au labdanum, une gomme aromatique tirée des feuilles de ciste à fleurs roses. Son huile était utilisée dans les traitements de beauté et était parfois bue, mélangée à du vin, afin d’apaiser les douleurs. (Voir «L'encens», p. 1079.) 2.12 Voir «Les rêves dans le monde antique», p. 716. 2.16 Le nombre des tués a souvent été exagéré: on est allé jusqu’à parler de milliers de victimes. Dans un aussi petit village que Bethléhem, le nombre réel était certainement bien moins élevé, ce qui n'enlève rien à la brutalité de l'acte.

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M A T T H I E U 3.14 2.19 Ps 37.35-36 Mt 1.20; 2.13 2.20 Ex 4.19 2.22 Mt 2.12; 3.13 Lc 2.39 2.23 Lc 2.39 Jn 1.45-46 Ac 4.10; 24.5

1375

19 Après

la mort d'Hérode, un ange du Seigneur apparut dans un rêve à Joseph, en Egypte, dit: «Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère et va dans le pays d'Israël, car ceux qui en voulaient à la vie du petit enfant sont morts.» 21 Joseph se leva, prit le petit enfant et sa mère et alla dans le pays d'Israël. 22 Cependant, quand il apprit qu'Archélaüs régnait sur la Judée à la place de son père Hérode, il eut peur de s'y rendre. Averti dans un rêve, il se retira dans le territoire de la Galilée 23 et vint habiter dans une ville appelée Nazareth, afi n que s'accomplisse ce que les prophètes avaient annoncé: «Il sera appelé nazaréen.» 20 et

II. Lancement du ministère de Jésus (3.1–4.11) A. Jean-Baptiste (3.1-17) 3.1-12 // Mc 1.2-8 // Lc 3.1-17 3.2 Mt 4.17; 10.7 Mc 1.15 3.3 + Es 40.3 Ml 3.1 Lc 1.76 3.4 Lv 11.22; 2R 1.8 3.7 Mt 12.34; 23.33 Jn 8.44; Rm 5.9 Ep 5.6; Col 3.6 3.9 Jn 8.33, 37, 39 Rm 4.12 3.10 Mt 7.19; Lc 13.7 Jn 15.6 3.11 Jn 1.26-27, 31, 33 Ac 1.5; 2.3-4; 13.24; 19.4 3.12 Ml 3.3, 19 Mt 13.30 3.13-17 // Mc 1.9-11 // Lc 3.21-22 Jn 1.29-34

3

1 A

cette époque-là parut Jean-Baptiste, qui prêchait dans le désert de Judée. 2 Il disait: «Changez d'attitude, car le royaume des cieux est proche.» 3 Jean est celui que le prophète Esaïe avait annoncé lorsqu'il a dit: C’est la voix de celui qui crie dans le désert: ‘Préparez le chemin du Seigneur, rendez ses sentiers droits.’ 4 Jean portait un vêtement en poil de chameau et une ceinture de cuir autour de la taille. Il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. 5 Les habitants de Jérusalem, de toute la Judée et de toute la région du Jourdain se rendaient vers lui. 6 Reconnaissant publiquement leurs péchés, ils se faisaient baptiser par lui dans les eaux du Jourdain. 7 Cependant, quand il vit beaucoup de pharisiens et de sadducéens venir se faire baptiser par lui, il leur dit: «Races de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir ? 8 Produisez donc du fruit qui confi rme votre changement d'attitude 9 et ne vous avisez pas de dire en vousmêmes: ‘Nous avons Abraham pour ancêtre!’ En effet, je vous déclare que de ces pierres Dieu peut faire naître des descendants à Abraham. 10 Déjà la hache est mise à la racine des arbres; tout arbre qui ne produit pas de bons fruits sera donc coupé et jeté au feu. 11 Moi, je vous baptise d'eau en vue de la repentance, mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi et je ne suis pas digne de porter ses sandales. Lui, il vous baptisera du Saint-Esprit et de feu. 12 Il a sa pelle à la main; il nettoiera son aire de battage et il amassera son blé dans le grenier, mais il brûlera la paille dans un feu qui ne s'éteint pas.» 13 Alors Jésus vint de la Galilée jusqu'au Jourdain vers Jean, pour être baptisé par lui, 14 mais Jean s'y opposait en disant: «C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi, et c'est toi qui viens vers moi?»

2.22 Archélaüs, un fils d'Hérode le Grand, ne règne que 10 ans sur la Judée et la Samarie (4 av. J.-C.-6 apr. J.-C.). Particulièrement cruel et tyrannique, il finira par être déposé, de sorte que la Judée sera administrée en tant que province romaine par des gouverneurs nommés par l'empereur. Voir «Les périodes romaine et hérodienne», p. 678, «La région d'Israël d'Hérode le Grand aux gouverneurs romains», p. 1443, et «Les gouverneurs romains», p. 1631. 2.23 Nazaréen vient de Nazareth, ville d'origine de Jésus, qui était souvent appelé ainsi. Dans la bouche de ses disciples et de son entourage, il a un sens positif (Ac 2.22; 3.6; 10.38), et Jésus l’emploiera pour lui-même (Ac 22.8). Dans la bouche de ses ennemis, une nuance de mépris lui est associée (Mt 26.71; Mc 14.67). L’intention de Matthieu ici est difficile à déterminer. On admet généralement qu'il renvoie à Es 11.1 où le Messie est appelé netser, «rejeton» des racines d'Isaï. Le nom Nazareth vient peut-être de la même racine. Matthieu voit dans l'installation des parents de Jésus là-bas un accomplissement de cette prophétie. Voir «Nazareth», p. 1435. 3.1 Le désert de Judée s'étendait sur une trentaine de kilomètres du plateau de Jérusalem-Bethléhem jusqu'au Jourdain et à la mer Morte. C'est peut-être là que s’était installé Jean-Baptiste (voir Lc 1.80). La communauté de Qumrân se trouvait aussi dans la région (voir «Qumrân et le Nouveau Testament», p. 1491, et «L'interprétation de la Bible à Qumrân et parmi les premiers rabbins», p. 1417. 3.4 Les ceintures de cuir servaient à attacher les amples vêtements extérieurs. Elie et d'autres prophètes de l'Ancien Testament (voir 2R 1.8; Za 13.4) ont pu porter une tenue similaire. Il est probable que de tels habits n'étaient pas en véritable poil de chameau tressé, assez onéreux, mais en peau de chameau tannée. On en trouve aujourd'hui encore au Proche-Orient.

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Ceux qui vivaient dans le désert n'hésitaient pas à manger des insectes, et les sauterelles faisaient partie des aliments rituellement purs, que les Juifs pouvaient consommer (voir «Aliments purs et aliments impurs dans la Bible et dans le Proche-Orient ancien», p. 163, et «Les sauterelles dans le Proche-Orient ancien», p. 1274). 3.6 Voir «Le baptême dans le monde antique», p. 1376. 3.7 Les pharisiens étaient le parti de la synagogue; c’était un groupe légaliste, prônant la séparation et un respect strict de la loi de Moïse et de la «tradition des anciens» orale (voir n. Mt 15.2). Bien que relativement peu nombreux, ils avaient le soutien du peuple et influençaient l'opinion populaire, voire la politique nationale. Après la destruction du temple en 70 apr. J.-C., ils ont représenté le courant dominant et ont été les pères spirituels du judaïsme moderne. Voir «Les pharisiens», p. 1378. Les sadducéens étaient un parti représentatif des classes aisées et éduquées, plus soucieux de politique que les pharisiens. Ils niaient la résurrection ainsi que l'existence des anges et des esprits. Essentiellement présents à Jérusalem, ils s’intéressaient avant tout au temple et à son administration. Leur nombre relativement faible ne les empêchait pas d’exercer une influence politique et religieuse considérable, à l’époque de Jésus. Voir «Les sadducéens», p. 1600. 3.11 ´Repentance : même mot grec que changement d'attitude (verset 8); désignant littéralement un changement de pensée, il renvoie à une transformation radicale de la personne, qui renonce à ses attitudes fautives pour adopter un nouveau comportement et une nouvelle perspective, conformes à la volonté de Dieu.` Sur l’image des sandales, voir n. Jn 1.27.

Mt Mc Lc Jn Ac Rm 1Co 2Co Ga Ep Ph Col 1Th 2Th 1Tm 2Tm Tt Phm Hé Jc 1P 2P 1Jn 2Jn 3Jn Jd Ap Ann

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1376 Gn Ex Lv Nb Dt Jos Jg Rt 1S 2S 1R 2R 1Ch 2Ch Esd Né Est Jb Ps Pr Ec Ct Es Jr Lm Ez Dn Os Jl Am Ab Jon Mi Na Ha So Ag Za Ml Mt

M A T T H I E U 3.15

I N F OR M AT ION S H I S T OR IQU E S E T C U LT U R E L L E S

Le baptême dans le monde antique MATTHIEU 3 L’immersion rituelle dans l’eau, ou baptême, est un symbole religieux puissant, fréquemment utilisé dans le judaïsme ancien (voir «Toilette et pureté rituelle», p. 449). Ce rituel était accompli pour symboliser la purification et l’effacement des péchés; il pouvait aussi servir de rite d’initiation pour consacrer un changement de statut ou une conversion. Dans l’Ancien Testament, les rites d’immersion étaient associés au maintien de la pureté rituelle, en particulier dans le cas des prêtres (Lv 15; 16.4, 24; voir «Pureté rituelle en Israël et dans le Proche-Orient ancien», p. 161). A l’époque du Nouveau Testament, l’eau en tant que telle et l’immersion dans l’eau constituaient le premier moyen d’enlever l’impureté rituelle, au sein du judaïsme pharisien (Mt 15.2; Jn 2.6; voir «Les pharisiens», p. 1378). Le baptême était pratiqué par la communauté de Qumrân+ en tant qu’acte symbolique par lequel on était rendu saint par les eaux de la repentance (1QS 3.9; voir aussi «Les zélotes et les esséniens», p. 1390, «L’interprétation de la Bible à Qumrân et parmi les premiers rabbins», p. 1417, et «Qumrân et le Nouveau Testament», p. 1491). Au 1er siècle de notre ère, certains groupes juifs ont commencé à pratiquer le baptême des prosélytes: en plus de la circoncision (pour les hommes), ceux qui se convertissaient au judaïsme devaient passer par l’immersion dans un bain rituel pour être pleinement accueillis au sein de la communauté (voir «Les non-Juifs convertis au judaïsme à l’époque du 2e temple», p. 1586). La purification par immersion dans des bains rituels était requise de tous les Juifs pour qu’ils soient dans l’état de pureté indispensable à l’entrée dans le temple et à la participation aux cérémonies lors des grandes fêtes

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(Jn 11.55; Ac 21.24-26; Flavius Josèphe, Guerre des Juifs 1.11.6) Un certain nombre de bains juifs rituels, ou mikvaot (mikvé ou mikveh au singulier), ont été retrouvés lors de fouilles à Jérusalem et Jéricho, notamment. D’après la loi rabbinique, ils devaient avoir une contenance d’au moins 227 litres et être assez profonds pour que le corps soit complètement immergé.

caractériser l’ère messianique (Jr 31; Ez 36.25; Za 13.1). Les Evangiles présentent le baptême de Jean comme un élément précurseur nécessaire au ministère public de Jésus, amené à baptiser «du SaintEsprit et de feu» (Mt 3.11; voir Mc 1.8). Après sa résurrection, Jésus associe ce rite à la conversion en demandant qu’il soit accompli «au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit» (Mt 28.19).

Un bain rituel juif ou «mikveh» Preserving Bible Times © Dr James C. Martin

Dans le cadre du christianisme, le rite du baptême a acquis une importance fondamentale. Il correspondait au geste symbolique central demandé par Jean lors de sa prédication préparatoire au désert (Mt 3; Mc 1.4), qu’il accomplissait sur mandat divin et qui lui avait valu l’épithète de «baptiste» (Mt 3.1; Flavius Josèphe, Antiquités judaïques 18.5.2; voir aussi «La vie religieuse juive au 1er siècle», p. 1515): celui-ci appelait les personnes venant vers lui à se faire baptiser dans la perspective du jugement imminent de Dieu sur la terre (Mt 3.2, 5-6; Lc 3.1517). Son baptême évoquait donc des images prophétiques: la purification par l’eau pour le pardon, une purification et une repentance qui devaient

On trouve de légères variations dans les termes de la formulation baptismale, dans le reste du Nouveau Testament: «au nom de Jésus Christ» (Ac 2.38); «au nom du Seigneur Jésus» (Ac 8.16; 19.5); «en Christ» (Ga 3.27). La place du baptême au sein du christianisme ancien a nourri la réflexion de divers auteurs bibliques sur le sens de cet acte. Dans le Nouveau Testament, le baptême est vu comme l’identification symbolique du croyant à la mort et à la résurrection de Jésus (Rm 6; Col 2.12) qui lui permet de «se revêtir de Christ» (Ga 3.27); il est aussi vu comme un moyen d’exprimer clairement la repentance devant Dieu (1P 3.21; voir aussi «Le baptême pour les morts», p. 1688).

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3.16 Es 11.2; Ac 7.56 3.17 Gn 22.2 Ps 2.7; Es 42.1 Mt 12.18; 17.5 Mc 9.7; Lc 9.35

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15 Jésus lui répondit: «Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste», et Jean ne lui résista plus. 16 Dès qu'il fut baptisé, Jésus sortit de l'eau. Alors le ciel s'ouvrit [pour lui] et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. 17 Au même instant, une voix fit entendre du ciel ces paroles: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute mon approbation.»

B. Tentation (4.1-11) 4.1-11 // Mc 1.12-13 // Lc 4.1-13 4.1 Gn 3.1-7; 1Th 3.5 4.2 Ex 34.28; 1R 19.8 4.4 + Dt 8.3; Jn 4.34 Ep 6.17 4.6 + Ps 91.11-12

4.7 + Dt 6.16; Ps 95.9 4.10 + Dt 6.13 Jos 24.14 4.11 Lc 22.43; Hé 1.14 Jc 4.7

4

1 Puis

Jésus fut emmené par l'Esprit dans le désert pour être tenté par le diable. 2 Après avoir jeûné  jours et  nuits, il eut faim. 3 Le tentateur s'approcha et lui dit: «Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains.» 4 Jésus répondit: «Il est écrit: L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.» 5 Le diable le transporta alors dans la ville sainte, le plaça au sommet du temple 6 et lui dit: «Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas! En effet, il est écrit: Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet et ils te porteront sur les mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre.» 7 Jésus lui dit: «Il est aussi écrit: Tu ne provoqueras pas le Seigneur, ton Dieu.» 8 Le diable le transporta encore sur une montagne très élevée, lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire 9 et lui dit: «Je te donnerai tout cela, si tu te prosternes pour m'adorer.» 10 Jésus lui dit alors: «Retire-toi, Satan! En effet, il est écrit: C’est le Seigneur, ton Dieu, que tu adoreras et c’est lui seul que tu serviras.» 11 Alors le diable le laissa. Et voici que des anges s'approchèrent de Jésus et le servirent.

III. Ministère de Jésus en Galilée (4.12–14.12) A. Débuts du ministère (4.12-25) 4.12-17 // Mc 1.14-15 // Lc 4.14-15 // Jn 4.43-45 4.12 Lc 3.20; Jn 3.24 4.15-16 + Es 8.23–9.1 Es 42.6-7; Lc 2.32

12 Lorsqu'il apprit que Jean avait été arrêté, Jésus se retira en Galilée. 13 Il quitta Nazareth et vint habiter à Capernaüm, ville située près du lac, dans le territoire de Zabulon et de Nephthali, 14 afi n que s'accomplisse ce qu'avait annoncé le prophète Esaïe: 15 Territoire de Zabulon et de Nephthali, route de la mer, région située de l’autre côté du Jourdain, Galilée à la population étrangère! 16 Le peuple assis dans les ténèbres a vu une grande lumière, et sur ceux qui se trouvaient dans le pays de l’ombre de la mort une lumière s’est levée.

3.16-17 Sur l'Epiphanie en lien avec le baptême de Jésus, voir n. Mt 2.1-12. 3.17 ´Qui… approbation : ou qui a ma faveur ou en qui j'ai pris plaisir.` 4.1 Ces tentations ont pour cadre: 1° la région désertique de la basse vallée du Jourdain, 2° une haute montagne (peut-être une des falaises abruptes proches de Jéricho offrant un point de vue remarquable); 3° le faîte du temple, où les prêtres sonnaient de la trompette pour avertir la ville d'un événement important. 4.5 ´La ville sainte : c'est-à-dire Jérusalem.` Le temple a été reconstruit par Hérode le Grand avec toute son aire (voir «Le temple d'Hérode», p. 1460) et l’on a profité de ces travaux de rénovation pour agrandir la cour. Il a fallu pour cela ériger une immense plateforme afin de compenser la forte déclivité du terrain au sud-ouest, ainsi qu’un imposant mur de soutènement en pierres massives afin de soutenir cette plateforme, sur laquelle se dressaient le temple, les porches et les cours, flanqués de magnifiques colonnades. 4.12-16 Situé au nord de la région d’Israël, l’ancien territoire de Nephthali était habité par une population mêlée d’Israélites et de non-Israélites (Jg 1.33). Les habitants du royaume du nord avaient été déportés en Assyrie et remplacés par des étrangers, eux aussi déplacés (2R 15.29; 17.24), d’où l’appellation de Galilée à la population étrangère (Es 8.23 et ici). Durant et après l'exil, la population étant majoritairement composée de non-Juifs, la pratique du judaïsme y a perdu de sa force, et un accent et un dialecte galiléens particuliers se sont développés (Mt 26.73). Tout cela amenait les Juifs du sud, plus «purs» de sang et plus orthodoxes de tradition,

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à mépriser les Galiléens (Jn 1.46; 7.52). Or, ce sont les ténèbres mêmes de cette région qui conduisent le Seigneur à lui accorder plus fréquemment la lumière de sa présence et de son ministère qu'à une Judée privilégiée et satisfaite d'elle-même. Il a été envoyé comme «lumière des nations» (Es 42.6) et vers les «brebis perdues de la communauté d'Israël» (Mt 15.24). Le mépris manifesté envers la Galilée rend certains de ses habitants d’autant plus conscients de leur besoin d'un Sauveur. Une telle attitude, couplée à la relative liberté manifestée par rapport aux préjugés des prêtres et des pharisiens, peut aussi expliquer que la région ait bénéficié de la plus grande partie du ministère du Seigneur (voir «La Galilée à l'époque de Jésus», p. 1400). 4.13 Capernaüm était de toute évidence une ville assez importante, à l'époque de Jésus (voir «Capernaüm», p. 1455). La maison de Pierre sera sa «base opérationnelle» tout au long de son ministère en Galilée. Une basilique a été édifiée au 5e siècle apr. J.-C. sur le site supposé de cette maison, non loin d'une synagogue du 4e siècle (voir «Les maisons dans l'Israël du 1er siècle», p. 1398). ´Lac : c'est-à-dire le lac de Galilée, aussi appelé mer (cf. verset 15). Capernaüm se trouvait au nord de ce lac, au nord-est de Nazareth.` 4.15 La route de la mer était la voie commerciale qui ralliait la Méditerranée en traversant le territoire des tribus de Zabulon (qui comprenait Nazareth) et de Nephthali (où se trouvait Capernaüm). Depuis que la région avait été réduite à l'état de province assyrienne en 732 av. J.-C. (voir 2R 15.29), elle avait connu de nombreux troubles et subissait de fortes influences de la part de sa population non juive.

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M A T T H I E U 4.17 17 Dès ce moment, Jésus commença à prêcher et à dire: «Changez d'attitude, car le royaume des cieux est proche.» 18 Comme il marchait le long du lac de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient un fi let dans le lac; c'étaient en eff et des pêcheurs. 19 Il leur dit: «Suivez-moi et je ferai de vous des pêcheurs d'hommes.» 20 Aussitôt, ils laissèrent les fi lets et le suivirent. 21 Il alla plus loin et vit deux autres frères, Jacques, fi ls de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans une barque avec leur père Zébédée et qui réparaient leurs fi lets. Il les appela, 22 et aussitôt ils laissèrent la barque et leur père et le suivirent. 23 Jésus parcourait toute la Galilée; il enseignait dans les synagogues, proclamait la bonne nouvelle du royaume et guérissait toute maladie et toute infi rmité parmi le peuple. 24 Sa réputation gagna toute la Syrie et on lui amenait tous ceux qui souff raient de maladies et de douleurs de divers genres, des démoniaques, des épileptiques, des paralysés; et il les guérissait. 25 De grandes foules le suivirent, venues de la Galilée, de la Décapole, de Jérusalem, de la Judée et de l'autre côté du Jourdain.

4.21 Jacques et Jean sont sans doute en train de laver, réparer et suspendre leurs filets en vue de la journée de travail du lendemain. En 1986, on a retrouvé les restes d'un bateau de pêche typique vieux de 2000 ans, sur la côte nord-ouest du lac de Galilée. Il a été surnommé «la barque de Jésus» par les auteurs de sa découverte. Voir «La pêche à l'époque du Nouveau Testament», p. 1488. 4.23 Les synagogues (voir «Les anciennes synagogues», p. 1592) offrent à Jésus un endroit où il peut enseigner le jour du sabbat. Durant la semaine, il s’adresse à des foules plus nombreuses en plein air.

4.17 Mt 3.2; 10.7 4.18-22 // Mc 1.16-20 Lc 5.1-11 4.19 Mt 16.17-18 Jn 1.42 4.20 Mc 10.28; Lc 18.28

4.23-25 // Mc 1.35-39 // Lc 4.42-44 4.23 Mt 9.35; Mc 1.39 Lc 4.15

4.24 Le territoire de la Syrie se trouve au nord de la Galilée, entre Damas et la Méditerranée (voir «La Syrie et les Araméens», p. 525). Le mot grec traduit par épileptiques est formé sur le mot grec pour la lune; cela reflétait la superstition ancienne qui voulait que les crises d'épilepsie soient dues aux changements de lune. 4.25 La Décapole était une ligue de villes libres dont la culture était majoritairement grecque. Toutes sauf une, Scythopolis (Beth-Shan), se trouvaient à l'est du lac de Galilée et du Jourdain. Le territoire de la ligue s'étendait du nord-est du lac de Galilée à Philadelphie (aujourd'hui Amman en Jordanie) au sud.

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Les pharisiens MATTHIEU 5 Les pharisiens étaient un groupe politique et religieux important de la période du deuxième temple+ (voir «La période intertestamentaire», p. 1365, et «La vie religieuse juive au 1er siècle», p. 1515). Dans une période où les influences étrangères étaient croissantes, ils prônaient une stricte obéissance à la loi juive, dans le cadre privé et national. La signification du nom est incertaine, même s’il vient d’un verbe hébreu signifiant «séparer» ou «distinguer». Il semble avoir d’abord eu une connotation péjorative, lorsque les pharisiens ont été exclus du sanhédrin sous le grand-prêtre Jean Hyrcan Ier (135-104 av. J.-C.), avant de prendre un sens positif: «ceux qui se sont séparés» de toute impureté rituelle (Mc 7.1-23; Ga 2.1213) ou «ceux qui interprètent la loi précisément» (Ac 22.3; 26.5; Antiquités judaïques 17.2.4).

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Pour les pharisiens, Dieu est le souverain Créateur. Il a exprimé sa volonté à l’humanité à travers les Ecritures, lui accordant aussi des dons – la raison et la capacité de faire des choix moraux responsables – qui lui permettent d’appliquer ces Ecritures à la vie présente, en préparation à la résurrection, au jugement et à la vie future (cf. Ac 23.6-8). Les membres du groupe s’efforçaient de respecter la loi de Moïse, l’interprétant et l’adaptant de façon systématique aux conditions de leur époque, dans le but d’entretenir le sens du pur et de l’impur au sein du peuple (Mt 23.2-3). Ce système interprétatif et le mode de vie qui lui était associé avaient été transmis par des générations d’enseignants. Ils étaient connus sous diverses appellations: loi orale, tradition des anciens (Mc 7.3-5; Ga 1.14), œuvres de la loi (Rm 3.20-28; Ga 2.16–3.10) ou simplement halakhah

(d’un mot hébreu signifiant «marche»; la halakha est l’enseignement traditionnel juif qui régit la conduite quotidienne et la pratique religieuse). Les pharisiens se considéraient comme les héritiers d’un vaste ensemble de traditions interprétatives qui leur permettait d’être des guides sûrs pour le peuple juif, au milieu d’une époque difficile (Rm 2.17-20). Certains d’entre eux ont reconnu en Jésus le Messie (Ac 15.5; Ph 3.4-11); la majorité ont cependant justifié leur opposition contre lui par le fait qu’il enseignait ostensiblement en s’appuyant sur sa propre autorité (Mt 7.29; Jn 3.1-3; 8.13) et proposait une interprétation divergente de points que le groupe considérait comme essentiels. Quant à Jésus, il leur a reproché leur refus de se repentir et les a accusés de ne pas connaître Dieu ni aimer leur prochain (Mt 23), en dépit de leur respect louable des règles et traditions.

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30 • NÎMES : Librairie Certitude, 9bis rue de la République, 30000 Nîmes, Tél : 04 66 21 08 76 ou 09 51 16 89 42, nimes@certitude.fr 33 • BORDEAUX : La Maison de la Bible, 115 Cours Alsace-Lorraine, 33000 Bordeaux, Tél 05 56 52 46 92, bordeaux@maisonbible.net

GENÈVE : La Maison de la Bible, 11 rue de Rive, 1204 Genève, Tél. 022 310 52 59, geneve@bible.ch LA CHAUX-DE-FONDS : Librairie La Colombe, Av. LéopoldRobert 8, 2300 La Chaux-de-Fonds, Tél 032 968 38 40, LAUSANNE : Librairie Le Cep, Rue Madeleine 3, 1003 Lausanne, Tél 021 312 74 96, info@lecep.ch, www.lecep.ch

44 • NANTES : Librairie Le livre, 8 quai de Versailles, 44000 Nantes, Tél : 02 40 89 44 79 54 • NANCY : La Maison de la Bible, 78, Grande Rue, 54000 Nancy, Tél. 03 83 35 08 97, nancy@maisonbible.net 57 • METZ : Librairie Certitude, 15 rue Lafayette, 57000 Metz, Tél : 09 50 30 30 03, metz@certitude.fr, www.certitude.fr 67 • HAGUENAU : Forum du livre, Maison de la Bible, 7 Grand’Rue, 67500 Haguenau, Tél 03 88 06 15 15, haguenau@maisonbible.net 67 • SÉLESTAT : Librairie Certitude, 10 rue de Verdun, 67600 Sélestat, Tél : 09 54 78 49 41, selestat@certitude.fr 68 • COLMAR : Librairie Certitude, 5 rue des Blés, 68000 Colmar, Tél : 09 53 16 53 25, colmar@certitude.fr 68 • MULHOUSE : Librairie Certitude, 22 rue Schlumberger, 68200 Mulhouse, Tél : 09 53 16 52 84, mulhouse@certitude.fr 68 • MUNSTER : Librairie Certitude, 3 rue du 9ème Zouaves, 68140 Munster, Tél : 09 54 76 35 54, munster@certitude.fr 69 • LYON : La Maison de la Bible, 130 avenue Thiers, 69006 Lyon, Tél 04 37 48 49 85, lyon@maisonbible.net 75 • PARIS : La Maison de la Bible, 4 rue Audubon, 75005 Paris, Tél. 01 43 26 80 53, paris@maisonbible.net

FRIBOURG : Librairie Horizon, Rue du Criblet 10, 1701 Fribourg, Tél 026 322 83 22, centrehorizon@bluewin.ch

LE LOCLE : La Maison de la Bible, Henry-Grandjean 1, 2400 Le Locle, Tél. 032 931 26 66, lelocle@maisonbible.net MONTHEY : Librairie Book-in, Rue Crochetan 2, 1870 Monthey, Tél 024 471 66 26, MONTREUX : Librairie Equilivre, Av. des Alpes 23, 1820 Montreux, Tél 021 963 04 29, librairie.kem@bluewin.ch ZURICH : Das Haus der Bibel, Bäckerstrasse 10, 8004 Zürich, Tél 044 201 29 41, Fax 044 201 12 40, zurich@hausderbibel.ch

Belgique La Centrale Biblique, Rue de la Motte 8, B-1490 Court Saint Etienne, Tél. +32 10 61 38 54, info@centrale-biblique.com, www.centrale-biblique.com

Canada

90 • BELFORT : La Maison de la Bible, 61 rue de Mulhouse, Librairie chrétienne de Québec, 2750 Ch. Sainte Foy, Sainte 90000 Belfort, Tél 03 84 28 81 50, belfort@maisonbible.net Foy, QC G1V 1V6, Tél : +1(418)653 5200, sobib@qc.aira.com 98 • NOUMÉA : La Maison de la Bible, 38 rue de Verdun, 98800 Nouméa

Modèles disponibles SG18411 SG18445 SG18469

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CE QU’ILS EN PENSENT La Bible archéologique met à disposition du lecteur averti de la Bible une grande variété d’outils qui l’aident à approfondir ses connaissances. Elle lui permet de pénétrer le monde de la Bible et comble à maints endroits le fossé historico-culturel qui l’en sépare. Ouvrage déjà largement utilisé et acclamé dans le monde anglophone, sa nouvelle édition, augmentée de nouveaux articles et de mises à jour, se montrera sans nul doute tout aussi précieuse pour les francophones. Ron Bergey – Ph.D. langue et littérature hébraïques, professeur d’hébreu biblique et d’Ancien Testament, Faculté Jean Calvin, Aix-en-Provence Pourquoi ne l’a-t-on pas fait plus tôt? Il est merveilleusement commode d’avoir dans sa Bible l’information pertinente pour sa lecture, «archéologique» au sens large: tirée des fouilles et de tous les documents disponibles. J’apprécie dans la «Bible archéologique»: (1) la compétence des spécialistes contributeurs; (2) leur respect de l’Ecriture Sainte; (3) leur prudence, car ils n’escamotent pas les difficultés, présentent les «solutions» rivales, et pèsent les probabilités. En éclairant le contexte, géographique, socio-historique, culturel, cette Bible laisse passer plus pure la Lumière du texte, du texte inspiré de Dieu. Henri Blocher – doyen honoraire de la Faculté libre de théologie évangélique, Vaux-sur-Seine La Bible d’étude archéologique est enfin disponible en français! Par sa formidable érudition et sa pédagogie claire, elle est un outil indispensable pour tout lecteur de la Bible qui veut mieux comprendre les contextes historiques et socioculturels dans lesquels sont enracinés les textes bibliques. Parcourir ces pages magnifiquement illustrées, c’est enrichir sa lecture; c’est comme quitter la plate 2D pour savourer un film en trois dimensions: les notes et nombreuses images donnent au texte du relief, de la saveur. Un outil incontournable dans la bibliothèque des passionnés de la Bible.

Valérie Duval-Poujol – théologienne baptiste, enseignante à l’Institut catholique de Paris (docteure en histoire des religions Sorbonne), présidente de la commission œcuménique de la Fédération protestante de France Cette nouvelle Bible d’étude destinée au grand public vient combler un vide: elle répond à une attente exprimée depuis des années par des lecteurs francophones. En un seul volume, elle livre de nombreuses informations sur l’arrière-plan historique et archéologique de toute l’Ecriture, présentées de manière claire et agréable, avec d’abondantes illustrations de qualité et des encarts intéressants. L’éditeur a d’ailleurs le mérite d’avoir mis à jour des informations archéologiques. Un livre à consulter dans le cadre d’une lecture suivie ou pour le simple plaisir d’apprendre en feuilletant. Matthieu Richelle – professeur d’Ancien Testament à la Faculté libre de théologie évangélique, Vaux-sur-Seine Cette nouvelle Bible avec des notes archéologiques et historiques plus développées que d’habitude sera certainement très utile à ceux qui se proposent de visiter les lieux bibliques en Israël-Palestine, ou qui voudraient pouvoir répondre aux questions que nous posent nos contemporains Matthias Helmlinger, pasteur Eglise protestante unie de France La Bible est un livre prodigieux qui a fondé l’Occident et, aujourd’hui, vivifie bien d’autres régions du monde. Or les sciences bibliques occidentales ont été marquées par la méthode dite «historico-critique», une «méthode négative» qui commence par suspecter les textes (R. Rendtorff). Le grand intérêt de cette nouvelle version est d’offrir une «méthode positive» qui non seulement étudie les contextes, mais sait aussi faire confiance aux textes. Cette Bible est un contrepoint bienvenu dans ce difficile choc des interprétations. Shafique Keshavjee – auteur, théologien C’était il y a deux mille ans pour Jésus, voire il y a 3200 ans pour Moïse, et c’était loin d’ici. Comprendre le contexte est toujours essentiel pour resituer le texte. La lecture de cette Bible, instruite par les apports passionnants de ses notes, en étant en plus portée par le Saint-Esprit, permettra aux lecteurs d’aller loin dans la foi, de Jérusalem, en Judée, en Samarie et aux extrémités de la terre (Actes 1.8) ! Pasteur Gilles Boucomont,

Eglise protestante unie du Marais, Paris

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