Je communique (EMP4080)

Page 1

Jeanne Farmer

Je comme unique La maturitĂŠ dans nos relations


Jeanne Farmer

Je comme unique La maturitĂŠ dans nos relations


Sommaire Introduction Chapitre 1. Qu’est-ce que la maturité ?

La maturité concerne nos relations La maturité est fondée sur la responsabilité de soi Maturité implique discernement Maturité implique capacité de réguler sa réactivité Chapitre 2. Le royaume de ma vie

Pourquoi est-il important de savoir que nous sommes responsables de cela ? Priorités : comment bien gérer notre royaume Chapitre 3. Les relations à deux : le défi de la tolérance

Dire la vérité avec l’amour Les difficultés La différenciation dans la famille L’indifférenciation et le stress Un conflit dans le couple Un symptôme chez l’un des époux Un symptôme chez un enfant Chapitre 4. Jésus, notre exemple

Profils des différents niveaux de différenciation La différenciation illustrée dans la vie de Jésus Chapitre 5. Les triangles : quand le duo tombe en panne

Les trois configurations des triangles Les caractéristiques des triangles Triangles et secrets Autres cas de triangles

9 15 16 18 20 21 27 32 35 41 42 44 47 54 55 58 59 63 66 68 77 79 81 85 87


Triangles et stress Comment dé-trianguler Quelques exemples bibliques de triangles Application des triangles : les clans dans l’église Chapitre 6. Diseurs de vérité et faiseurs de paix

Dans le couple Quel fonctionnement dans quelle relation ? Avec nos enfants Implications pratiques Pour les responsables d’église Chapitre 7. Les péchés des pères

Le processus de projection familiale Chapitre 8. La mise à distance émotive et la position dans la fratrie

La position dans la fratrie Chapitre 9. Le processus du changement

Focalisation sur le processus au lieu du contenu Les quatre phases du changement Déplacement ou changement ? Chapitre 10. La différenciation de soi et l’écoute de Dieu

Les disciplines spirituelles La prière et la réactivité Bibliographie

88 88 94 95 97 99 100 101 102 104 109 113 119 123 129 131 132 139 143 148 153 157


Introduction

Est-il possible de définir la maturité, au sens émotionnel ou spirituel ? Nous pensons à plusieurs qualités que nous espérons acquérir avec l’âge ou l’expérience : la sagesse, la circonspection, la maîtrise de soi, la compassion, la capacité de nous mettre à la place de l’autre. On arrive peut-être plus facilement à reconnaître la maturité qu’à la décrire et surtout on reconnaît son absence, quand quelqu’un se comporte de façon infantile, qu’il se montre susceptible, déraisonnable ou égoïste. Qu’est-ce qui fait que certaines personnes semblent mûrir avec l’âge, en tirant profit de leurs expériences, alors que d’autres deviennent des râleurs invétérés ? Quand j’étais étudiante j’ai travaillé, pendant les vacances scolaires, dans une maison de repos pour personnes âgées. J’ai été frappée par le contraste entre de nombreux patients, qui injuriaient facilement et même tentaient de frapper le personnel pendant les soins (plusieurs n’avaient plus leur esprit) et certains autres qui manifestaient une patience et une bonne humeur à toute épreuve. Je me souviens d’une femme qui ne pouvait plus remuer ses jambes et qui souffrait cruellement des pieds chaque fois que je la sortais de son lit et la pivotais sur ses pieds pour l’installer dans son fauteuil. Elle était sans doute atteinte de la maladie d’Alzheimer et elle ne savait plus où elle était, ni pourquoi elle était là, ni qui s’occupait d’elle. Pourtant elle me remerciait 9


sincèrement chaque fois que je lui rendais le moindre service, y compris lorsque je l’asseyais dans son fauteuil. J’étais très impressionnée et je pense que c’est sûrement le travail de toute une vie qui produit un caractère comme le sien. Dans l’église, nous avons tendance à supposer que la maturité vient automatiquement avec le temps et avec une meilleure connaissance de la Bible. Mais j’ai connu des personnes qui, malgré des années de vie chrétienne et une solide connaissance biblique, quittèrent l’église pour des raisons si dérisoires que beaucoup en furent choqués. Qu’est-ce qui fait que des églises composées de chrétiens supposés « mûrs » explosent, ou que des couples chrétiens se brisent, avec l’amertume, la méchanceté et la mesquinerie qui accompagnent habituellement les ruptures douloureuses ? N’y a-t-il donc pas de garantie contre ces malheurs que nous rencontrons régulièrement dans la société, mais que nous ne nous attendons pas à trouver au sein de l’église ? Ce sont des questions troublantes. Ma réflexion sur ces points s’est nourrie de la ferme conviction que notre connaissance de Dieu grandit en proportion exacte de notre connaissance de nousmêmes, donc que le côté émotionnel et le côté spirituel sont liés. Il en a été ainsi dans mon propre cheminement spirituel ; mes premières années de vie chrétienne correspondant à une époque où je me connaissais mal et où ma vie spirituelle, quoique sincère, était superficielle et simpliste. Plus tard, avec une connaissance accrue de mes besoins et de mes faiblesses, j’ai découvert un Dieu beaucoup plus grand, riche en bonté et apte à répondre à tous mes besoins. Car la vie spirituelle est en fait une relation de personne à personne, non une pratique. Elle fonctionne sur les mêmes bases et selon les mêmes principes qui régissent toutes nos autres relations et elle sera d’autant plus riche et authentique que nous comprendrons ce que nous apportons à cette relation. En 1993, j’ai découvert l’approche systémique de Murray Bowen, un des fondateurs de la thérapie familiale aux États-Unis. 10


Je fus immédiatement séduite par cette optique qui me paraissait à la fois correspondre très bien à la réalité des relations telle que je l’avais observée et responsabiliser l’individu tout en tenant compte de ses difficultés et des obstacles réels dans son entourage. J’ai voulu approfondir ma connaissance de cette approche, qui me paraissait intéressante autant pour les individus et les familles que pour la vie de l’église locale. Après quelques années de formation en thérapie familiale, pendant lesquelles j’ai goûté à diverses théories et méthodes systémiques, j’ai décidé d’en rester à la théorie de Bowen pour plusieurs raisons. D’abord, sa thèse selon laquelle l’anxiété est à la base de beaucoup de nos comportements et de nos problèmes me semble profondément biblique au sens d’Hébreux 2,15, qui dit que nous sommes en esclavage toute notre vie par la peur de la mort. Deuxièmement, le but de la thérapie bowénienne est d’inciter l’individu à devenir pleinement responsable dans tous les domaines de sa vie et à respecter cette responsabilité chez les autres. Cette valeur me semble aussi profondément biblique. Troisièmement, le concept central bowénien de la différenciation de soi est défini comme la capacité d’être soi-même tout en restant engagé dans nos relations proches ; cette notion ressemble fort à l’idée de dire la vérité dans l’amour 1 et d’aimer son prochain comme soi-même. Les « passerelles » conceptuelles entre sa théorie et la Bible sont nombreuses et ne font violence, à mes yeux, ni à la Bible ni à la théorie. Si Murray Bowen a su, sans pour autant partir d’une base spirituelle quelconque, élaborer une théorie aussi cohérente avec une vision biblique de l’homme, c’est sans doute grâce à sa méthode de recherche rigoureusement inductive et sa passion pour une science du comportement humain aussi objective que possible. Il a construit sa théorie en observant des patients schizophrènes avec

1.

Éphésiens 4,15. 11


leurs familles, dans un contexte contrôlé, en faisant une hypothèse à la fois et en testant et révisant chacune au fur et à mesure de ses observations. Il a continué à développer ces concepts en travaillant avec des familles pendant une période de vingt-cinq ans. Ce travail méticuleux d’observation et de recherche a donné une théorie qui est l’une des plus complètes et des plus développées de la thérapie familiale. D’autres avant moi ont trouvé que responsabilité pour soi et religion faisaient bon ménage. Edwin Friedman, rabbin et thérapeute familial, est bien connu par son livre Generation to Generation: Family Process in Church and Synagogue. Des symposiums ont eu lieu ces dernières années sur la théorie de Bowen et la spiritualité ; et Peter Steinke utilise les idées de Friedman dans un ministère d’évaluation et de résolution de conflits au sein des églises aux États-Unis. Bowen lui-même songeait à ajouter à sa théorie un neuvième concept concernant les effets de la spiritualité, mais ce dernier concept n’a pu être complètement élaboré avant sa mort en 1990. Ceci dit, une théorie est une construction humaine et aucune théorie n’explique tout. Ce sont des approximations de la réalité, qui souvent se complètent en soulignant des choses que d’autres approches ignorent. Comme dans la fable où quatre aveugles rencontrent un éléphant : le premier attrape la trompe et conclut que l’éléphant est comme un serpent. Le deuxième trouve la jambe et décide que l’éléphant est plutôt comme un arbre. Le troisième tâte le côté de l’animal et le compare à un mur, tandis que le quatrième le prend par la queue et pense que l’éléphant est comme une corde ! La réalité n’entre complètement dans aucun de nos schémas ; pourtant il y a du vrai dans une théorie et c’est cette correspondance avec la réalité qui la rend utile. À nous de trouver ce qui va nous aider à comprendre nos difficultés et à les résoudre. J’essaie de signaler au fur et à mesure, dans les chapitres qui suivent, ce qui vient de Bowen (ou d’autres auteurs) et ce qui vient 12


de moi. Mon but est d’abord de transmettre la théorie de Bowen, qui est très peu connue en France parce qu’une petite partie seulement de son œuvre a été traduite en français. Ensuite, j’ajoute mes réflexions sur les correspondances entre sa pensée et ma compréhension de la pensée biblique concernant nos relations. Je souhaite rendre le tout compréhensible au lecteur chrétien en premier lieu, mais aussi à tous ceux pour qui des termes simples comme « vérité », « amour » et « paix » sont plus parlants que « différenciation de soi » et « triangles ».

13


Chapitre 1

Qu’est-ce que la maturité ?

Une jeune femme chrétienne depuis peu se faisait un plaisir de confectionner un beau gâteau pour le repas en commun de l’église. La recette exigeait un peu d’alcool pour le parfumer. Mais alors qu’elle se préparait à servir son gâteau lors du dessert, une autre dame, chrétienne de longue date, lui reprocha la présence d’alcool dans le gâteau, car on lui avait enseigné que « les chrétiens ne consomment pas d’alcool ». Et voici la jeune femme abattue, embarrassée, pour avoir voulu bien faire. Laquelle des deux était la plus mûre ? C’est la chrétienne de longue date qui aurait dû l’être, mais pourquoi a-t-elle considéré un détail extérieur (l’alcool) comme plus important que l’attitude dévouée de la jeune chrétienne ? Comment définissons-nous la maturité sur les plans personnel, émotionnel, spirituel ? Le but de chacun d’entre nous, que nous soyons pasteur, responsable d’église ou simple chrétien, n’est-il pas de progresser vers la maturité et d’amener les autres à grandir aussi ? Même un évangéliste n’a pas pour but ultime de susciter de simples conversions, mais de former des disciples de Jésus-Christ qui croissent dans la ressemblance à leur maître. Mais pour travailler dans ce sens, il faut avoir une idée de ce qu’est la maturité, savoir à quoi elle ressemble. 15


Une définition de la maturité spirituelle qui est souvent donnée est la ressemblance à Jésus-Christ. C’est une définition excellente, qui me paraît toucher au cœur du plan de Dieu pour nous. La Bible nous dit bien que tout ce qui nous arrive sert précisément à cela et que Dieu veut que Jésus soit l’aîné d’un grand nombre de frères 2. Mais cette définition me semble presque trop vaste pour être utile. Jésus est une révélation parfaite de la puissance de Dieu, de sa sagesse, de son amour qui se sacrifie… Par où commencer ? Et puisque Jésus est le Fils de Dieu, dans quelle mesure pouvons-nous l’imiter, nous les humains ? D’ailleurs, nous avons tendance à regarder Jésus à travers la « lorgnette » de notre culture et de notre expérience et à privilégier ainsi certains aspects de son caractère plutôt que d’autres. Certains voient (à juste titre) en Jésus la vérité, la lumière du monde et ils sont inflexibles dans leurs efforts pour partager cette vérité avec d’autres, jusqu’à l’imposer. D’autres considèrent le caractère illimité de son amour; pour l’imiter, ils se donnent sans compter, mais ne voient pas ce que l’amour qu’ils donnent coûte à leurs proches. Et pour nous tous, il y a dans les évangiles des événements que nous ne comprenons pas du tout, où Jésus nous échappe complètement. Je relèverai quelques aspects de la maturité, tant émotionnelle que spirituelle, qui nous aideront à y voir plus clair ; ces éléments devraient nous donner aussi une meilleure image de Jésus luimême, notre modèle.

La maturité concerne nos relations Comment imaginer un chrétien mûr qui maltraite son prochain ou qui se montre indifférent aux besoins des autres ? Pour l’apôtre Jacques, c’est inimaginable 3 : « Si un frère ou une sœur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour et que l’un d’entre 2. 3.

Romains 8,29 ; Hébreux 2,11-12. Jacques 2,5.

16


vous leur dise… sans leur donner ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela sert-il ? » Il nous suffit de penser aux deux grands commandements cités par Jésus : aimer Dieu et aimer son prochain. Dans les deux cas, il s’agit de relations, dans le premier avec Dieu, dans le deuxième avec autrui. Être chrétien n’est pas en premier lieu une question de pratique religieuse, de valeurs ou de style de vie. Ce n’est pas non plus avoir d’abord une vie centrée sur la Bible, aussi précieuse que soit celle-ci pour nous. Être chrétien, c’est avoir une relation avec Dieu, rendue possible par la mort et la résurrection de Jésus. Et un chrétien n’est pas mûr tant que cette relation n’est pas au centre de sa vie, même s’il a une pratique religieuse et une foi irréprochables. Ses proches sauront que quelque chose est bancal dans sa vie. Sa « sanctification » ne sera qu’extérieure. Le premier commandement concerne donc notre relation avec Dieu. Jésus et les apôtres ont été clairs sur ce point : une relation d’amour avec ceux qui nous entourent est inséparable de notre relation avec Dieu. Cette nécessité d’être correctement en relation avec Dieu et avec notre prochain n’est pas seulement un commandement biblique, elle se trouve dans notre nature même. Leanne Payne 4 explique qu’en tant qu’êtres humains nous sommes faits pour le dialogue, que nous nous construisons tout au long de notre vie dans le dialogue. Nos premiers interlocuteurs sont nos parents et nous construisons notre identité, notre image de nous-même, en partie à travers ce qu’ils nous renvoient dans leurs interactions avec nous. Plus tard, nous devons apprendre à dialoguer avec Dieu pour fonder notre vie sur ce qu’il dit nous concernant. Que ce soit dans la famille, avec Dieu, dans l’église ou dans la société, nos relations et nos appartenances établissent notre identité. Il est impossible de savoir qui nous sommes dans l’abstrait, indépendamment de nos relations.

4.

Leanne Payne, Vivre la présence de Dieu, éditions Raphaël, 2005. 17


La maturité est fondée sur la responsabilité de soi Quand Dieu crée l’homme et la femme, il leur donne des responsabilités : ils ont autorité sur la terre, ils sont responsables des autres créatures, mais tout d’abord de leur propre vie et de leurs choix. L’une des premières conséquences de la Chute est qu’ils renient ces responsabilités : ils commencent par rejeter la responsabilité de leurs actes sur d’autres. « La femme que tu as mise auprès de moi m’a donné de l’arbre et j’en ai mangé » ; « Le serpent m’a séduite et j’en ai mangé 5 ». La solution de facilité, que nous avons tous tendance à choisir, est de rejeter notre propre responsabilité sur quelqu’un d’autre, ou sur les circonstances, la destinée, quand ce n’est pas sur Dieu. Mais Dieu, lui, ne considère pas les choses ainsi. Comme il a donné un domaine de responsabilité à Adam et Ève, il en attribue un à chacun de nous, à l’intérieur duquel nous avons autorité pour prendre des décisions et gérer nos ressources. Pour certains – parents, enseignants, patrons, maires ou députés, rois ou présidents –, ce domaine est assez vaste. Mais tous, du plus petit au plus grand, nous avons au moins le domaine de notre vie personnelle et personne ne nous l’enlèvera aux yeux de Dieu, avec ou sans notre permission. L’apôtre Paul nous dit : « Chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même 6. » Responsabilité et autorité vont de pair pour Dieu. Il n’est pas question d’avoir une autorité quelconque sans être redevable à Dieu qui « domine sur le règne des hommes et qui le donne à qui il lui plaît 7 » ; par contre, là où nous savons que nous avons une responsabilité, nous savons aussi que nous avons, aux yeux de Dieu, autorité pour agir. Savez-vous pourquoi Dieu nous a créés ? « Faisons les hommes pour qu’ils soient à notre image, ceux qui nous ressemblent. Qu’ils 5.

Genèse 3. Romains 14,12. 7. Daniel 4,25. 6.

18


dominent sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur les bestiaux sur toute la terre et sur tous les reptiles et les insectes 8. » Plus loin, « L’Éternel Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Éden pour le cultiver et le garder 9. » Dieu a créé la race humaine pour régner sur la terre et en prendre soin. Nous sommes les représentants de Dieu sur place pour mettre en œuvre son règne. Une facette essentielle de l’image de Dieu en nous est l’exercice de l’autorité sur la Création et Dieu nous a créés avec les capacités et les qualités nécessaires, en communion avec lui et les uns avec les autres. Évidemment, une partie de cette autorité est maintenant perdue à cause de la Chute, mais la capacité et la vocation d’exercer l’autorité font partie de notre qualité d’êtres humains. De même, dans le Nouveau Testament, nous entrevoyons ce à quoi Dieu nous destine. Paul dit que si nous persévérons dans notre foi, nous régnerons avec le Christ 10. L’apôtre Jean écrit « il fait de nous un peuple de rois 11 » et « ils seront prêtres de Dieu et du Christ et ils régneront avec lui pendant mille ans 12 ». Dans la parabole des talents 13, la récompense pour avoir bien géré dix pièces d’argent était d’être nommé gouverneur de dix villes. Dans cette vie, Dieu est en train à la fois de nous former et de nous éprouver pour savoir ce que nous ferons de l’autorité qu’il nous a confiée, qu’elle soit petite ou grande. Nous avons pour la plupart imaginé le Royaume de Dieu comme un roi entouré de milliers de sujets qui se prosternent devant lui. C’est peut-être vrai mais incomplet. En réalité, pour exercer sa souveraineté, un roi a besoin de toute une administration : des ministres, des gouverneurs, des maires, des préfets, des conseil8.

Genèse 1,26. Genèse 2,15. 10. 2 Timothée 2,12. 11. Apocalypse 1,6 ; 5,10. 12. Apocalypse 20, 6. 13. Luc 19. 9.

19


lers, des gens compétents et responsables à tous les niveaux. Et quelles sont les qualités requises pour ces postes ? Loyauté, intégrité, compétence, initiative, créativité… toutes nos capacités sont mises en jeu pour que nous soyons à la hauteur de ces fonctions. Dieu cherche des personnes à qui confier d’importantes responsabilités dans le monde à venir et il regarde donc ce que nous faisons aujourd’hui dans notre domaine d’autorité.

Maturité implique discernement Paul dit qu’il prie pour que les Philippiens développent, non pas l’amour puisqu’ils l’ont déjà reçu, mais la sagesse et le discernement dans leur amour 14. L’épître aux Hébreux parle aussi du discernement des chrétiens mûrs qui vient avec la pratique : discernement qui leur permet de distinguer entre le bien et le mal, mais aussi entre ce qui est bon et ce qui est meilleur 15. Voici le but de ce livre : ajouter de la sagesse à notre amour, pour que l’amour accomplisse le bien que nous voulons faire à notre prochain. Je pense à l’amour comme au moteur d’une voiture : sans moteur, la voiture ne va nulle part. Mais la sagesse est le volant ; une voiture qui roule sans volant fait des dégâts. Nous avons besoin de sagesse pour conduire notre amour, pour qu’il accomplisse le bien que nous voulons pour les autres. Sans cela, même avec les meilleures intentions du monde, nous ferons parfois plus de mal que de bien. Le discernement nous aide à déterminer de quelles choses nous sommes responsables et desquelles nous ne le sommes pas. Il nous aide à être plus objectifs, à nous demander quelle ligne de conduite fera le plus de bien à long terme, à nous et aux autres. Il nous rend également conscients de nos propres motivations et de celles d’autrui, nous permettant de nous rapprocher de l’amour véritable, dont Jésus nous donne l’exemple. 14. 15.

20

Philippiens 1,9-10. Hébreux 5,14.


Je comme unique La maturité dans nos relations Dans la famille, le couple, l’église, nous attendons souvent des autres qu’ils satisfassent nos besoins, même si au fond de nousmêmes, nous savons que cela n’est pas en leur pouvoir. Nous essayons aussi de combler les attentes de nos proches. Cette interdépendance émotionnelle crée une profonde anxiété et des conflits. Vivre des relations harmonieuses est pourtant à notre portée. Ce livre permet de découvrir toutes les richesses du concept de maturité émotionnelle appelé aussi la « différenciation de soi » ainsi que les passerelles et les correspondances avec la Bible. Grâce à ce livre, nous réaliserons à quel point Jésus est pour nous un modèle de différenciation, d’indépendance émotionnelle vis-à-vis de ses proches.

Jeanne Farmer, est titulaire d’un Master of Arts in Counselling Psychology. Spécialisée en thérapie familiale, elle a travaillé sur la gestion des problèmes relationnels au sein de la famille et de l’église. Elle a publié également : Le ministère pastoral, aux éditions Empreinte temps présent.

ISBN 978-2-35614-080-7

www.editions-empreinte.com

14,90 €


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.