David - Homme d'hier et d'aujourd'hui (MB3236)

Auteur et titre

John H. Alexander

David

Homme d’hier et d’aujourd’hui

Copyright

David. Homme d’hier et d’aujourd’hui

Les textes bibliques sont tirés de la version Segond Nouvelle Edition de Genève 1979 http://www.universdelabible.net

© et édition: La Maison de la Bible, 1988, 2011, 2013 Chemin de Praz-Roussy 4bis 1032 Romanel-sur-Lausanne, Suisse Tous droits réservés.

E-mail: info@bible.ch Internet: http://www.maisonbible.net

Sources photographiques: Bildagentur Baumann: David par Michel-Ange

ISBN édition imprimée 978-2-8260-3236-6 ISBN format epub 978-2-8260-0199-7 ISBN format pdf 978-2-8260-9924-6

Table des matières Note de l’auteur .....................................................................................6 Avant-propos .........................................................................................7 Préambule .............................................................................................9 1. David choisi par Dieu .......................................................................10 2. David saisi par l’Esprit de Dieu ........................................................16 3. David à l’école de Dieu ....................................................................21 4. David face au géant .........................................................................28 5. David et Jonathan ............................................................................33 6. David fait preuve de sagesse ..........................................................39 7. David trompe et s’enfuit....................................................................45 8. David touché dans sa conscience ...................................................51 9. David retrouve son assise ...............................................................56 10. David dans la contrariété ...............................................................62 11. David renonce à la vengeance.......................................................68 12. David s’engage dans les compromis .............................................76 13. David reprend courage ..................................................................81 14. David consulte l’Eternel .................................................................86 15. David dit: Dieu d’abord...................................................................92 16. David apprend à renoncer .............................................................98 17. David use de bonté ......................................................................103 18. David convoite et assassine ........................................................108 19. David moissonne ce qu’il a semé ................................................ 114 20. David rejeté.................................................................................. 119 'DYLG HW VHV ¿GqOHV FRPEDWWDQWV .................................................125 22. David paie le vrai prix .................................................................. 131 23. David et sa harpe ........................................................................138 24. David et l’alliance de son Dieu .....................................................145

1. David choisi par Dieu David, le berger, le chantre, l’Êcrivain, le chef populaire, le gÊnÊral d’armÊe, le roi. Mais avant tout l’homme selon le cœur de Dieu, comme en tÊmoigne l’apprÊciation jaillie de la bouche même de l’apôtre Paul, lorsqu’il rappelle le choix de Dieu pour son peuple d’alors: Dieu leur suscita SRXU URL 'DYLG DXTXHO LO D UHQGX FH WpPRLJQDJH -œDL WURXYp 'DYLG ¿OV d’Isaï, homme selon mon cœur, qui accomplira toutes mes volontÊs. Cette description de David, homme selon le cœur de Dieu, fait partie du discours de Paul aux Juifs d’Antioche de Pisidie, en Asie Mineure.

Un discours qui Êvoque aussi le temps des Juges qui dura 450 ans, une pÊriode aboutissant au XIe siècle av. J.-C. PÊriode mouvementÊe qui s’acheva dans le marasme et le dÊsordre, puisqu’en IsraÍl chacun faisait ce qui lui semblait bon.

Actes 13.22; Actes 13.20; Juges 21.25

IsraÍl est dÊvorÊ par l’ambition de ressembler aux autres nations, au point de ne plus souffrir le rÊgime thÊocratique et l’autoritÊ suprême de Dieu qui avait rÊgnÊ, seul, jusqu’ici sur son peuple. Et pour se rendre semblable aux nations qui l’entourent, IsraÍl rÊclame donc un roi pour souverain, chargÊ de l’administrer comme de le conduire à la bataille.

Les anciens du peuple s’approchent du prophète Samuel qui remplit à FHWWH pSRTXH OœRI¿FH GH MXJH HQ ,VUDsO Š9RLFL WX HV YLHX[ HW WHV ¿OV QH marchent point sur tes traces; maintenant, Êtablis sur nous un roi pour nous juger, comme il y en a chez toutes les nations. Le prophète a beau avertir le peuple des droits de la future royautÊ, ses compatriotes ne se laissent pas convaincre; ils ont dÊcidÊ d’Êlire un roi. D’oÚ le message de Dieu à Samuel: Ce n’est pas toi qu’ils rejettent, c’est moi qu’ils rejettent, D¿Q TXH MH QH UqJQH SOXV VXU HX[ ª 1 Samuel 8.5, 7

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Par la suite, Dieu lui dÊsigne Saßl, de la tribu de Benjamin, comme premier occupant du trône d’IsraÍl. Toutefois, après un heureux dÊpart dans l’humilitÊ et la dÊpendance de l’Eternel, Saßl, succombant à l’impatience et à l’orgueil, s’est dÊtournÊ des ordres divins transmis par Samuel. Aussi Dieu prononce-t-il sur lui le verdict suivant: Tu as agi en insensÊ, tu n’as pas observÊ le commandement que l’Eternel, ton Dieu, t’avait donnÊ.

L’Eternel aurait affermi pour toujours ton règne sur IsraÍl; et maintenant ton règne ne durera point. L’Eternel s’est choisi un homme selon son cœur, et l’Eternel l’a destinÊ à être le chef de son peuple, parce que tu n’as pas observÊ ce que l’Eternel t’avait commandÊ. 1 Samuel 13.13-14

Un homme selon le cœur de Dieu! En cette pÊriode de dÊclin et d’abanGRQ GH 'LHX Oœ(WHUQHO DYDLW EHVRLQ GœXQ VHUYLWHXU ¿GqOH DFFRPSOLVVDQW toutes ses volontÊs. Mais oÚ Êtait cet homme humble aux qualitÊs exceptionnelles destinÊ à devenir le chef de son peuple? Samuel n’allait pas tarder à l’apprendre: L’Eternel dit à Samuel: Quand cesseras-tu GH SOHXUHU VXU 6D O" -H OœDL UHMHWp D¿Q TXœLO QH UqJQH SOXV VXU ,VUDsO Remplis ta come d’huile, et va; je t’enverrai chez Isaï, BethlÊhÊmite, car MœDL YX SDUPL VHV ¿OV FHOXL TXH MH GpVLUH SRXU URL ª (Q HIIHW OH UHJDUG GH l’Eternel s’Êtait posÊ sur David, un jeune berger de BethlÊhem. Parce que Dieu connaissait son cœur, il le tira des bergeries; il le prit derrière les brebis qui allaitent, pour lui faire paÎtre Jacob, son peuple, et IsraÍl, son hÊritage. 1 Samuel 16.1; Psaume 78.70-71

A cette pÊriode de sa vie, David avait dÊjà fait preuve de vaillance: n’avait-il pas terrassÊ le lion et l’ours et arrachÊ les brebis de leur gueule au nom de l’Eternel? Pourtant, dÊpourvu d’ambition, restÊ petit à ses yeux et ne s’appuyant que sur son Dieu, il Êtait revêtu de courage et de foi. Et l’Eternel voyait dÊjà en lui l’instrument dont il voulait se servir en ce moment prÊcis de l’histoire.

1 Samuel 17.34-35

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Or après 3000 ans ce même regard du Seigneur peut se poser sur des femmes et des hommes ayant acceptÊ le salut en JÊsus-Christ, et les dÊsigner comme instruments dans leur gÊnÊration. Peut-être ne vous êtes-vous pas occupÊ de Dieu jusqu’ici. Mais cela n’empêche pas le Seigneur JÊsus de vous chercher. Il a un plan d’amour pour vous. Il vous a choisi. Son regard s’est posÊ sur vous; un regard dont vous n’êtes pas nÊcessairement conscient, mais qui est rempli de sollicitude envers vous; un regard semblable à celui qui Êtreignit le jeune homme riche de l’Evangile, dont il est dit: JÊsus, l’ayant regardÊ, l’aima. Marc 10.21

Sans doute très populaire, le prophète Samuel ne pouvait guère se dÊplacer incognito d’une ville à l’autre. En obÊissant à l’ordre de Dieu GH VH UHQGUH j %HWKOpKHP SRXU RLQGUH OœXQ GHV ¿OV GœOVDw FRPPH URL il risquait même sa vie! Son passage à BethlÊhem ne serait-il pas immanquablement signalÊ au roi Saßl qui prendrait alors toutes mesures utiles, dont la force probablement, pour dÊjouer les prÊmisses d’un coup d’Etat? On comprend donc la crainte du prophète qui demanda à l’Eternel: Comment irai-je? Saßl l’apprendra, et il me tuera. Et l’Eternel dit: Tu emmèneras avec toi une gÊnisse, et tu diras: Je viens pour offrir un VDFUL¿FH j Oœ(WHUQHO 7X LQYLWHUDV ,VDw DX VDFUL¿FH MH WH IHUDL FRQQDvWUH FH que tu dois faire, et tu oindras pour moi celui que je te dirai. En effet, lorsque Samuel arriva à BethlÊhem, ce fut le grand Êmoi: Les anciens de la ville accoururent effrayÊs au-devant de lui et dirent: Ton arrivÊe annonce-t-elle quelque chose d’heureux? 1 Samuel 16.2-3, 4

L’arrivÊe de Samuel s’avÊrera être en effet un ÊvÊnement heureux, allant ELHQ DX GHOj GX UHSDV SUpSDUp j %HWKOpKHP j OœRFFDVLRQ GX VDFUL¿FH RIIHUW SDU 6DPXHO FH MRXU Oj ,VDw HW VHV ¿OV DOODLHQW DVVLVWHU j XQ DFWH d’adoration et de consÊcration qui, à leur insu, dÊboucherait sur la dÊsignation de l’un d’eux pour recevoir l’onction royale.

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0DLV FH SDVVDJH D DXVVL TXHOTXH FKRVH j QRXV GLUH 6L OH VDFUL¿FH d’actions de grâces offert par Samuel à BethlÊhem Êtait un ÊvÊnement KHXUHX[ LO HQ HVW GH PrPH GH WRXW VDFUL¿FH PrPH VœLO LPSOLTXH SUHmièrement renoncements et larmes, sÊparations ou abandon de projets OpJLWLPHV &DU LO QRXV IDXW WRXMRXUV UHJDUGHU j OD ¿QDOLWp GX VDFUL¿FH 6L nous mettons notre vie sur l’autel de la consÊcration à Dieu, le Seigneur pourra l’employer pour le salut des âmes, ce qui remplira le ciel de louanges; et de nouveaux serviteurs entreront à leur tour dans la joie de leur MaÎtre au jour de la glorieuse rÊcompense.

Luc 15.7, 10; Matthieu 25.21, 23

OVDw ¿W GRQF SDVVHU VHV VHSW ¿OV GHYDQW 6DPXHO /RUVTXH OH SURSKqWH YLW la stature d’Eiiab, l’aÎnÊ, il pensa: Certainement, l’oint de l’Eternel est ici. 1 Samuel16.6

Mais alors Dieu enseigna à son serviteur une prÊcieuse leçon, une leçon qui nous concerne aussi au premier chef, en ce qu’elle nous montre que le critère du choix de Dieu diffère du nôtre. Samuel regardait encore (OLDE OH ¿OV DvQp GœOVDw TXDQG 'LHX OXL SDUOD Š1H SUHQGV SRLQW JDUGH à son apparence et à la hauteur de sa taille, car je l’ai rejetÊ. L’Eternel ne considère pas ce que l’homme considère; l’homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l’Eternel regarde au cœur. 1 Samuel 16.7

Ne vivons-nous pas à l’Êpoque du tape-à -l’œil? On envie et on admire son voisin, son patron, son collègue de travail, parce qu’il roule dans une voiture dernier cri ou qu’il possède une rÊsidence secondaire qui en impose. Une telle arbore des bijoux ou un manteau de fourrure, et sait fort bien le petit effet qu’elle va produire. Un tel, par sa tenue soignÊe, sait que son train de vie, ses performances professionnelles, peut-être même son Êloquence feront impression dans une sociÊtÊ attentive à ce qui frappe. C’est aussi vrai dans l’Eglise de JÊsus-Christ oÚ hÊlas l’on 13

s’accroche aux apparences et l’on mÊprise les qualitÊs de cœur que parfois le Seigneur recherche en vain. Ah! ce n’est pas à dire qu’il faille nÊgliger notre apparence et les biens matÊriels, mais pour Dieu ce n’est pas l’essentiel. Alors que nous sommes portÊs à la vantardise ou impressionnÊs par le tape-à -l’œil, Dieu s’arrête à quelque chose de bien plus important. Il ne regarde pas à ce qui frappe les yeux, il regarde au cœur.

Or David Êtait un homme selon le cœur de Dieu. Tellement rempli de Dieu qu’il n’Êtait pas rempli de lui-même! Tellement prÊoccupÊ d’accomplir la volontÊ de l’Eternel qu’il en oubliera la sienne. Au point que Dieu a vu en ce jeune berger les qualitÊs de berger d’âmes et de conducteur GH SHXSOH GRQW LO DYDLW EHVRLQ $XVVL TXDQG VHSW ¿OV Gœ,VDw HXUHQW Gp¿Op devant Samuel, le prophète a dÝ dire à ce père, sans doute bien surpris et dÊçu: L’Eternel n’a choisi aucun d’eux. 1 Samuel 16.10

0DLV 6DPXHO QH VœHVW SDV ODLVVp GpVDUoRQQHU SRXU DXWDQW 6HSW ¿OV Gœ,VDw avaient passÊ devant lui, il devait y en avoir encore un huitième: Dieu n’avait-il pas prÊcisÊ que le futur roi sortirait de cette famille-là ? Il se WRXUQD GRQF YHUV ,VDw SRXU OXL GHPDQGHU Š6RQW FH Oj WRXV WHV ¿OV" (W LO rÊpondit: Il reste encore le plus jeune1, mais il fait paÎtre les brebis. Isaï Êtait tellement sÝr que la stature d’Eliab ou la prestance de Schamma en imposeraient qu’il n’avait même pas conviÊ à la fête David, le petit dernier de la famille. A moins que le caractère doux et humble du jeune berger ait tant exaspÊrÊ ses grands frères qu’ils l’avaient volontairement exclu du banquet!

1 Samuel 16.11

Lecteur, vous sentez-vous incompris, rejetÊ, exclu de la sociÊtÊ? Vos collègues de travail, votre famille, vos proches, vous ont-ils tournÊ le 1 OVDw HXW KXLW ¿OV OœXQ GœHX[ GXW PRXULU MHXQH FH TXL H[SOLTXH SRXUTXRL 'DYLG HVW DXVVL SUpVHQWp FRPPH OH VHSWLqPH ¿OV GœOVDw GDQV OD JpQpDORJLH GHV ¿OV GH -XGD HQ 1 Chroniques 2.10-15.

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dos? Ne vous découragez pas; le Seigneur Jésus qui a aussi été rejeté, du ciel vous a vu, j’allais écrire «dans votre pâturage», qui peut être votre cuisine, votre atelier, votre bureau, votre ferme, votre école…

Et si les Eliab et consorts vous ont regardé de haut, l’Eternel, lui, vous a choisi ou vous choisira parce que vous préférez demeurer humble et caché. Il a un plan pour votre vie, un plan d’amour et de grâce, dont tous les Eliab du monde s’excluent eux-mêmes s’ils ne s’humilient pas, mais que le Seigneur vous a réservé. Le Seigneur peut vous appeler aujourd’hui même pour donner un sens à votre vie et un but à votre existence. Prenez donc exemple sur David de qui Dieu a dit: «J’ai trouvé David, homme selon mon cœur, qui accomplira toutes mes volontés.»

Remplacez par la foi le nom de David par le vôtre! Et vous verrez des choses étonnantes!

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2. David saisi par l’Esprit de Dieu Pour David, cette journÊe-là avait commencÊ comme toutes les autres, et il ne pouvait se douter qu’un ÊvÊnement allait bouleverser sa vie. Son père Isaï et sa mère recevaient donc Samuel, hôte de marque! Les sept ¿OV SDUWLFLSDQW DX VDFUL¿FH RQW Gp¿Op GHYDQW 6DPXHO 3HXW rWUH TXH FKDcun d’eux s’est imaginÊ, au moins pour un instant, que le trône d’IsraÍl lui Êtait destinÊ. Quelle prÊtention‌ suivie d’une profonde dÊsillusion lorsque le prophète a prÊcisÊ: L’Eternel n’a choisi aucun d’eux. $SSUHQDQW TXœXQ KXLWLqPH ¿OV pWDLW UHVWp DX[ FKDPSV 6DPXHO VœDGUHVVD à Isaï: Envoie-le chercher, car nous ne nous placerons pas avant qu’il ne soit venu ici. Isaï l’envoya chercher. Or il Êtait blond, avec de beaux \HX[ HW XQH EHOOH ¿JXUH /œ(WHUQHO GLW j 6DPXHO ¾/qYH WRL RLQV OH FDU c’est lui!’ 1 Samuel 16.10, 11-12

4XHO UDSLGH GpQRXHPHQW DSUqV XQH ORQJXH DWWHQWH ,O QœHVW SDV GLI¿FLOH de se reprÊsenter Je dÊsarroi des sept grands frères de David et l’Êtonnement de ses parents lorsque Samuel prit la corne d’huile, et l’oignit au milieu de ses frères.

1 Samuel 16.13a

Au milieu de ses frères: peut-être pourrions-nous ajouter: malgrÊ ses IUqUHV YX OHXUV SUpWHQWLRQV HW OHXUV DPELWLRQV 6L OHV ¿OV Gœ,VDw pWDLHQW tous de même sang, ils n’Êtaient pas tous de la même trempe. Un seul d’entre eux Êtait un homme selon le cœur de Dieu, prêt à accomplir toutes ses volontÊs.

David n’a pas ÊtÊ choisi en vertu de la beautÊ de son visage ou du courage dont il avait fait preuve lorsqu’au pâturage il avait chassÊ le lion et l’ours. Non, Dieu l’a choisi parce que son cœur battait à l’unisson du VLHQ (Q GœDXWUHV WHUPHV XQ F°XU VXI¿VDPPHQW KXPEOH SRXU TXH 'DYLG apprenne dès sa jeunesse à dÊpendre de Dieu. Bien sÝr, il aurait encore 16

beaucoup à apprendre, mais Dieu apprÊciait dÊjà la foi qui germait dans VRQ F°XU 3DUPL OHV KXLW ¿OV Gœ,VDw 'DYLG ¿W VHXO OœH[SpULHQFH GœrWUH VDLVL par l’Esprit de Dieu: L’Esprit de l’Eternel saisit David, à partir de ce jour et dans la suite. C’est le Saint-Esprit qui a saisi David, comme il en a saisi d’autres avant lui, et surtout beaucoup d’autres après lui.

1 Samuel 17.34-35; 1 Samuel 16.13b

Durant les siècles de cette pÊriode biblique, il arrivait que l’Esprit de l’Eternel se saisisse d’hommes ou d’un groupe de personnes. Manifestation très particulière qui poussait parfois à des transports de louanges ou à l’exhortation collective, mais qui ne perdurait jamais. ,VUDsO HQ ¿W OœH[SpULHQFH DX GpVHUW HQ SpULRGH GH FRQWHVWDWLRQ ORUVTXH l’Esprit de l’Eternel se posa sur soixante-dix anciens qui se mirent à prophÊtiser. A son tour GÊdÊon fut saisi par l’Esprit de l’Eternel qui l’anima d’un courage indomptable. Samson Êgalement, l’homme à la force prodigieuse mais qui connut aussi de graves faiblesses, fut saisi un jour par l’Esprit de Dieu au point qu’il massacra ses ennemis au nombre d’un millier, ayant pour toute arme l’os maxillaire d’un âne Saßl, oui même le roi Saßl, qui pourtant avait tellement dÊsobÊi à Dieu, fut un jour saisi par l’Esprit de Dieu qui neutralisa spontanÊment en lui ses intentions belliqueuses et le contraignit à prophÊtiser – probablement par des cantiques – au lieu de se venger de son ennemi.

Nombres 11.25; Juges 6.34; 15.14-15; 1 Samuel 19.23-24

Mais ces expÊriences charismatiques n’Êtaient qu’ÊphÊmères. En effet l’Esprit de l’Eternel se saisissait occasionnellement des grands hommes de Dieu de l’Ancien Testament, uniquement pour leur permettre de transmettre un message particulier ou d’accomplir une mission prÊcise; cependant il ne s’agissait jamais d’une expÊrience durable, encore moins d’un genre d’ordination leur confÊrant des pouvoirs spÊciaux et des qualitÊs permanentes. Aussi dans l’optique du message de l’Ancien Testament, le jeune David fait-il exception: L’Esprit de l’Eternel saisit David, à partir de ce jour et dans la suite. 17

N’en dÊduisons pas que David a toujours vÊcu dans une apothÊose d’allÊluias et de victoires au nom de l’Eternel. David a eu des moments de dÊcouragement, des passages à vide, des phases de dÊpression, et même de graves Êclipses de foi. L’Esprit de Dieu n’Êtait certes pas en lui TXDQG LO PHQWLW DX VDFUL¿FDWHXU RX TXDQG LO FRPPLW DGXOWqUH DYHF %DWK SchÊba. Mais si graves que furent ses chutes, David, contrit, s’humiliait et retrouvait toujours la communion avec Dieu. Alors l’Esprit de Dieu le revêtait à nouveau, tant et si bien que parmi les hÊros de l’Ancien Testament il a dÊmontrÊ plus que bien d’autres l’action de cet Esprit en lui.

Cependant l’expÊrience de David demeure bien en deçà de celle que chaque croyant de notre Êpoque pourrait et devrait faire. En effet, pendant toute la pÊriode de l’Ancien Testament, l’Esprit de l’Eternel se saisissait selon les circonstances des serviteurs de Dieu, par intermittence HW MDPDLV GH PDQLqUH Gp¿QLWLYH $ORUV TXœHQ YHQDQW VXU WHUUH OH 6HLJQHXU JÊsus a annoncÊ le ministère du Saint-Esprit sous un jour entièrement nouveau. Dans la chambre haute, il en a prÊvenu ses disciples: Et moi, MH SULHUDL OH 3qUH HW LO YRXV GRQQHUD XQ DXWUH FRQVRODWHXU D¿Q qu’il demeure Êternellement avec vous, l’Esprit de vÊritÊ, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaÎt point; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous. Jean 14.16-17

Cette incursion dans le Nouveau Testament n’est pas fortuite. Aussi vaut-il la peine de peser ces mots: le Saint-Esprit demeure avec vous‌ et il sera en vous. Ici la promesse de JÊsus va plus loin que de permettre aux disciples d’accomplir des miracles en son nom, à l’instar des prophètes et des grands hommes de l’Ancien Testament. Bientôt le Saint-Esprit fera sa demeure en eux. Il vivra en eux. Son secours leur sera assurÊ de manière constante. Il ne les quittera plus jamais. C’est pourquoi, à l’annonce de son dÊpart, le Seigneur a montrÊ à ses disciples qu’il leur Êtait avantageux qu’il s’en aille: Car si je ne m’en vais pas, 18

le consolateur ne viendra pas vers vous; mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai. En d’autres termes, la prÊsence constante du Consolateur à leur côtÊ et dans leur cœur se substituerait dÊsormais à la prÊsence Êpisodique de ce Seigneur avec qui ils avaient passÊ trois annÊes inoubliables, mais qui sous peu allait remonter au ciel d’oÚ il Êtait venu.

Jean 16.7

C’est au jour de la Pentecôte, quand le Saint-Esprit est descendu sur les cent vingt personnes rÊunies dans la chambre haute à JÊrusalem, TXH OH 6HLJQHXU D DFFRPSOL VD SURPHVVH 'œDERUG GHV ÀDPPHV VH VRQW posÊes sur les cent vingt; mais au phÊnomène visible et unique s’est rapidement substituÊe l’expÊrience permanente du baptême de l’Esprit. /œ(VSULW GH 'LHX D RFFXSp j WLWUH Gp¿QLWLI OH VDQFWXDLUH GH OœHVSULW KXPDLQ des cent vingt disciples, tant et si bien que leur existence en a ÊtÊ transformÊe. Leur corps est alors devenu le temple du Saint-Esprit faisant ainsi rayonner la grâce et l’amour de Dieu autour d’eux. Et ce don n’a pas seulement ÊtÊ accordÊ aux apôtres et aux disciples rÊunis à JÊrusalem, mais à tous ceux qui, dès lors et jusqu’à aujourd’hui, se sont repentis de leurs pÊchÊs, ont cru en JÊsus-Christ et sont devenus enfants de Dieu.

C’est ce que l’Evangile appelle naÎtre de nouveau.

1 Corinthiens 6.19; Jean 3.3

Sachons qu’aucun chrÊtien, nÊ de nouveau, ne peut perdre l’Esprit qu’il a reçu par la foi: l’Esprit de vÊritÊ demeure Êternellement avec nous.

HÊlas, on peut attrister le Saint-Esprit en laissant la volontÊ propre, le monde ou le pÊchÊ s’interposer entre nous et Dieu. De plus, nous pouYRQV PHWWUH HQ YHLOOHXVH OD ÀDPPH GX 6DLQW (VSULW RX PrPH OœpWHLQGUH VL nous persistons dans une vie de dÊsobÊissance et d’Êgarement malgrÊ OHV DYHUWLVVHPHQWV GX 6HLJQHXU &HSHQGDQW UpDI¿UPRQV OH RQ QH SHXW jamais perdre le Saint-Esprit lui-même; il est comme un sceau divin sur

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notre esprit humain, nous dit l’apôtre. Et le rôle d’un sceau n’est-il pas MXVWHPHQW FHOXL G¶XQH HPSUHLQWH SHUPDQHQWH HW Gp¿QLWLYH" Jean 14.16; Ephésiens 4.30; 1 Thessaloniciens 5.19; Ephésiens 1.13 cf. Daniel 6.17; Esther 3.12; 8.10

Comprenons donc mieux à quel point nous sommes plus privilégiés que les héros de l’Ancien Testament qui n’expérimentaient qu’occasionnellement ce que nous pouvons vivre de manière constante. Plus privilégiés même que David qui, dès le jour de son onction, a pourtant été saisi par l’Esprit de Dieu «à partir de ce jour et dans la suite». Pour autant que nous soyons nés de nouveau, l’Esprit de Dieu vit en nous «à partir de ce jour et dans la suite». Un fait spirituel qui devrait donc entraîner une suite pratique, c’est-à-dire une vie changée et un témoignage faisant envie.

Alors, où en sommes-nous?

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3. David à l’Êcole de Dieu Le roi Saßl avait gravement dÊsobÊi aux ordres de l’Eternel transmis par Samuel; aussi Dieu le rejeta. Un acte de jugement dont les consÊTXHQFHV GUDPDWLTXHV DSSDUDLVVHQW j OD ¿Q GX FKDSLWUH GX SUHPLHU livre de Samuel.

1 Samuel 15.10-34; 16.14-23

L’Esprit de l’Eternel se retira de Saßl, qui fut agitÊ par un mauvais esprit venant de l’Eternel. Il semble que Dieu le laissa à la merci d’un mauvais esprit, tant il lui avait dÊsobÊi. Il le frappa d’une grave maladie mentale; XQ FKkWLPHQW TXL DXUDLW G€ OH SRXVVHU j OD UpÀH[LRQ HW j OD UHSHQWDQFH mais Saßl refusa de se repentir.

1 Samuel 16.14

Il convient ici de relever un fait particulièrement solennel: lorsque dans sa prÊtention l’homme joue avec la grâce de Dieu et refuse de se reSHQWLU LO VH SODFH GpOLEpUpPHQW VRXV OœLQÀXHQFH GH 6DWDQ HW ¿QLW SDU VœH[clure de toute possibilitÊ de repentance. C’est pourquoi ceux qui ont eu connaissance du message de l’Ecriture sainte et de l’amour divin, et qui QœRQW SDV YRXOX VH GpFLGHU SRXU -pVXV &KULVW VRQW LQ¿QLPHQW SOXV UHVponsables que les multitudes ignorant l’Evangile. J’en veux pour preuve les pharisiens du temps du Seigneur JÊsus. Ils avaient assistÊ à ses miracles; mais ils s’Êtaient opposÊs à sa prÊdication, au point de l’accuser de chasser des dÊmons par le prince des dÊmons. Coupables du blasphème contre le Saint-Esprit, ces pharisiens se sont placÊs euxmêmes sous le coup du jugement d’aveuglement. JÊsus a dit: Je suis YHQX GDQV FH PRQGH SRXU XQ MXJHPHQW D¿Q TXH FHX[ TXL QH YRLHQW SRLQW voient, et que ceux qui voient deviennent aveugles. Pas Êtonnant alors qu’ils soient devenus les principaux artisans du crime GH OD FUXFL¿[LRQ GX 0HVVLH Jude 4 cf. Luc 7.30; Matthieu 12.24, 31-32; Jean 9.39

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De son côtÊ l’apôtre Paul dÊnonce les actes coupables des adversaires GH 'LHX TXL j OD ¿Q GHV WHPSV VHURQW UHPSOLV GœXQ HVSULW GœpJDUHPHQW les obligeant à se dÊtourner de la vÊritÊ pour croire au mensonge• Or l’expÊrience du roi Saßl peut s’apparenter à ces situations dramatiques dont l’Ancien et le Nouveau Testament donnent de tragiques exemples.

2 Thessaloniciens 2.11-12

Cependant en 1 Samuel 16, les troubles mentaux de Saßl n’en sont qu’à leurs dÊbuts. Ses serviteurs pensent alors qu’une belle musique calmera le pauvre esprit agitÊ du roi. Et comme l’un d’entre eux a entendu un jeune berger de BethlÊhem jouer admirablement de la harpe, il parle de lui à Saßl qui ordonne qu’on le lui amène. Et c’est ainsi que le jeune David fait son entrÊe au palais: Lorsque le mauvais esprit venant de Dieu Êtait sur Saßl, David prenait la harpe et jouait de sa main; Saßl respirait alors plus à l’aise et se trouvait soulagÊ, et le mauvais esprit se retirait de lui. 1 Samuel 16.23

S’il n’est peut-être pas utile d’Êpiloguer sur la psychose paranoïaque de Saßl, il y a lieu toutefois de relever le rôle curatif de David, le messager GH 'LHX DXSUqV GH 6D O ,O VXI¿VDLW TXH VHV GRLJWV IDVVHQW YLEUHU OHV cordes de sa harpe pour que Saßl en soit soulagÊ. Or ce n’Êtait pas avant tout le talent musical de David qui calmait Saßl, mais l’Esprit de 'LHX TXL YLYDLW HQ OXL HW TXL H[HUoDLW XQH LQÀXHQFH WUDQTXLOOLVDQWH VXU OH pauvre roi nÊvrosÊ qui ne contrôlait plus son esprit en tempête.

Amis chrÊtiens, vous qui avez acceptÊ Christ comme votre Sauveur, qui êtes enfants de Dieu, vous avez en vous l’Esprit de Dieu. C’est donc Dieu lui-même qui habite en vous par cet Esprit. Or l’Esprit de Dieu est un baume pour les blessures, une puissance de paix pour notre monde angoissÊ, un Esprit de sÊrÊnitÊ capable d’apaiser les tourments de notre gÊnÊration survoltÊe, livrÊe aux exigences du rendement et à la pression traumatisante de l’informatique ou des mÊdias. Alors qu’un vent de folie entraÎne aujourd’hui l’humanitÊ vers l’incrÊdulitÊ et la dÊbauche, 22

soyons, comme David, des messagers de paix, et que notre tÊmoignage empreint du Saint-Esprit soit comme cette harpe de David gÊnÊratrice de paix divine et de bÊnÊdiction. Ne permettons donc plus au stress de couper notre communion avec Dieu; ne nous laissons plus happer par le rythme impitoyable du siècle de la vitesse, au point de ne plus prendre le temps de nous pencher sur la dÊtresse de ceux qu’il broie. Au FRQWUDLUH ODLVVRQV Oœ(VSULW GH 'LHX FRQWU{OHU QRV SHQVpHV QRV UpÀH[HV nos rÊactions, notre emploi du temps, pour que nous puissions propager la paix de Christ auprès de tous ceux qui nous entourent. Et soyons les disciples de Celui qui a dit: Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble point, et ne s’alarme point. Notre gÊnÊration a besoin de messagers de cette paix pour calmer ses perpÊtuelles agitations.

Jean 14.27

David Êtait à l’Êcole de son Dieu. Il apprenait tout de lui. Il exÊcutait ses ordres. D’abord Dieu l’envoie auprès du roi Saßl. Mais surtout pas pour faire à Saßl un sermon de sa part! Comment cet adolescent aurait-il osÊ exhorter ce roi tant jaloux de son autoritÊ et qui, plus tard, perdra tout contrôle sur lui-même en dÊcouvrant la prÊsence d’un concurrent au trône de son royaume? Mais pour l’instant le jeune berger de BethlÊhem joue de sa harpe, car c’est pour ce rôle qu’il est auprès du roi. Et non seulement sa musique soulage l’esprit du malade mais, lisons-nous, David plut beaucoup à Saßl, et il fut dÊsignÊ pour porter ses armes; 6D O ¿W GLUH j ,VDw -H WH SULH GH ODLVVHU 'DYLG j PRQ VHUYLFH FDU LO D trouvÊ grâce à mes yeux. 1 Samuel 16.21-22

A ce point du rÊcit, essayons d’imaginer quels Êtaient les sentiments d’Isaï, le père de David. Comment a-t-il rÊagi à cette nouvelle? Non seuOHPHQW VRQ ¿OV FDGHW FHOXL TXœLO DYDLW GpOLEpUpPHQW PLV GH F{Wp ORUV GX festin, avait ÊtÊ choisi par le prophète Samuel – et qui plus est, par Dieu lui-même – pour devenir le futur roi d’IsraÍl; mais maintenant Saßl, le roi 23

DAVID HOMME D’HIER ET D’AUJOURD’HUI

John H. Alexander

John H. Alexander

Quel est l’enfant qui n’a pas été impressionné par l’histoire du jeune berger et du géant Goliath? Et quel est le chrétien dont l’âme n’a pas un jour vibré avec celle de David tandis qu’il faisait siennes les prières inspirées de ses merveilleux Psaumes?

John H. Alexander

DAVID

David homme d’hier, mais aussi homme d’aujourd’hui, car son caractère et ses expériences le rendent très proche de nous. Au travers de vingt-quatre courts chapitres – à l’origine vingt-quatre émissions radiophoniques – le lecteur sera constamment interpellé parce qu’il se sentira concerné. Puisse-t-il y découvrir – ou y trouver – la grande fidélité et l’amour inconditionnel du Dieu de David.

D AV I D

David, le berger, le chantre, l’écrivain, le chef populaire, le général victorieux, le roi. Mais avant tout «l’homme selon le cœur de Dieu», comme en ont témoigné le prophète Samuel et l’apôtre Paul.

John Alexander est l’auteur de nombreux ouvrages, dont plusieurs best-sellers tels que L’Histoire de la Bible, ou L’ Apocalypse, verset par verset. Il a par ailleurs dirigé les Maisons de la Bible jusqu’en 1985.

ISBN 978-2-8260-3236-6

HOMME D’HIER ET D’AUJOURD’HUI