FAIS-EN DEUX AVEC LUI (MB3511)

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Mel Blackaby

Mel Blackaby

Fais-en deux avec lui

«Jésus ne nous dit pas: ‘Fais simplement ton devoir.’ Il nous dit clairement: ‘Va au-delà de ton devoir.’ Faire le ‘deuxième kilomètre’, tendre la joue quand on nous frappe, donner davantage que ce que l’on attend de nous: tout cela ne fait pas partie de notre devoir. Mais Jésus demande à ses disciples de répandre sa grâce autour d’eux. (…) Pourquoi? Non pas parce que le bénéficiaire le mérite, mais parce que, nous le savons, nous non plus ne méritions pas la grâce que Jésus nous a manifestée en nous accordant son salut.» Très concret, profond et étayé de nombreux exemples, ce premier ouvrage de la collection «Foi au quotidien» s’adresse à tout chrétien désireux de grandir dans la foi et la mise en pratique de la Parole jour après jour. Mel Blackaby Fils d’Henry, Mel Blackaby est pasteur à la Bow Valley Baptist Church à Cochrane, dans l’Alberta (Etats-Unis). Il est marié à Gina et ils ont trois enfants.

CHF 16.90 / € 12.40 ISBN 978-2-8260-3511-4

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FAIS-EN DEUX AVEC LUI

Si quelqu’un te force à faire un kilomètre, fais-en deux avec lui. Matthieu 5.41

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A Gina, qui n’a cessé de faire le «deuxième kilomètre» avec moi depuis notre mariage

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Table des matières

Remerciements . ................................................ Préface ............................................................... Introduction . .....................................................

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1 Un chemin peu emprunté............................. 17 2 Au-delà du devoir.. ......................................... 29 3 Plus que des «gens bien» . ........................... 43 4 Dépasser le stade du «premier kilomètre» .... 61 5 Marcher avec Christ . ...................................... 79 6 Un témoignage qui fait envie ...................... 99 7 Porter du fruit dans le monde . .................... 117 8 La vie abondante........................................... 139 9 Une parabole du «deuxième kilomètre»...... 159

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Remerciements

Aucun pasteur ne peut témoigner de l’œuvre de Dieu dans sa vie sans exprimer sa reconnaissance à l’église qui l’accompagne et le soutient dans son ministère. En tant qu’église, nous avons vu Dieu agir puissamment au milieu de nous. S’il en est ainsi, c’est parce que ses membres ont le désir de marcher par la foi et dans l’obéissance au Seigneur. J’aimerais donc remercier tous mes amis de la Bow Valley Baptist Church, dont la vie est un témoignage de foi, de sacrifice et de grâce. Un merci tout particulier à notre équipe pastorale: Bo, Jonathan, Jeremy et Lynn. Vous portez une charge que la plupart ne pourraient assumer, et ce avec une joie profonde. Merci aussi à Margy, ma fidèle assistante, qui s’arrange toujours… ou presque, pour que tout fonctionne correctement! A Dieu soit la gloire!

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Préface

Pour une joie authentique Il n’y a pas de plus grande joie, pour des parents, que de voir leurs enfants marcher avec «le Dieu de leurs pères». J’ai cette joie-là. Non seulement mon fils s’est converti, mais en plus, j’ai le privilège de servir le Seigneur avec lui, lorsque nous prenons ensemble la parole lors de rassemblements chrétiens partout dans le monde. Ce livre est inspiré de sa propre expérience. Déjà lorsqu’il était enfant, je voyais la main de Dieu sur lui: il était sensible à l’action du Seigneur dans sa vie. Puis, durant l’adolescence et ses années d’études à l’université, il s’est senti appelé à «faire le deuxième kilomètre», c’est-à-dire à aller au-delà de ce qui paraissait correct aux yeux des autres. Cela n’a pas toujours été facile. Il lui a fallu persévérer même lorsque ceux qui l’entouraient refusaient de l’accompagner sur ce chemin. Aujourd’hui, Mel sert Dieu comme pasteur. Le Seigneur l’a formé et lui a véritablement donné un «cœur de berger». Un berger est souvent amené à porter des fardeaux que beaucoup ne porteraient pas, passant des heures à l’écoute de personnes

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qui souffrent et qui ne savent plus où elles en sont. Mais j’ai l’impression que Mel, en portant ainsi les fardeaux des uns et des autres au sein de l’église, a découvert plus profondément la joie véritable que seule procure une communion authentique avec Christ. Tandis que d’autres se sont épuisés, lui s’est affermi. Et par son exemple, beaucoup connaissent à leur tour la joie profonde qu’il y a à «faire le deuxième kilomètre» avec le Seigneur. Ce livre montre que la vie abondante en Christ est une réalité; Mel l’a expérimenté. Par ce témoignage, il désire nous encourager à discerner l’action de Dieu dans notre vie et à faire, nous aussi, l’expérience de cette plénitude. Cette vie abondante en Christ est souvent si peu réelle pour les croyants. Pourtant, Jésus a dit qu’il était venu pour nous la donner, et il ne s’est pas trompé. Puissiez-vous, en lisant cet ouvrage, répondre à l’appel de Dieu et accepter de «faire le deuxième kilomètre» avec lui. C’est ainsi que vous pourrez entrer dans le plan qu’il a pour vous de toute éternité. Henry Blackaby

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Introduction

Nous n’avons qu’une seule vie Ne nous contentons pas d’être des «gens bien» Beaucoup d’hommes et de femmes d’aujourd’hui sont en recherche; ils aimeraient trouver Dieu. Mais voient-ils Christ en ceux qui se disent chrétiens? Sont-ils attirés vers lui en les regardant vivre? Je me le demande. Quand j’observe les gens autour de moi, je suis convaincu qu’il y a une agitation dans leur âme… même si beaucoup ne s’en rendent pas compte. Ils ne sont pas conscients de ce qui leur manque. Et lorsqu’ils regardent l’Eglise et qu’ils comparent leur vie à celle de ceux qui se disent chrétiens, ils ne voient pas de véritable différence. En fait, un des plus grands obstacles rencontrés par les personnes qui s’intéressent à la foi sont les chrétiens eux-mêmes. Non pas que les chrétiens ne soient pas des gens bien; ils le sont! Cependant, ce dont le monde a besoin, ce n’est pas de voir des gens bien accomplir de bonnes actions pour leur Dieu, mais de voir Dieu en eux accomplir ce que lui seul peut faire! En réalité, il y a beaucoup de «gens bien» dans le monde, des gens qui réalisent des choses mer-

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veilleuses et qui s’engagent pour de nobles causes, des personnes pleines de talent qui mettent leurs dons au service de grands projets caritatifs. Et souvent, la vie de ceux qui ne connaissent pas Christ semble finalement plus exemplaire que celle de ceux qui se disent chrétiens. Doit-il vraiment y avoir une différence entre «quelqu’un de bien» et un enfant de Dieu? Absolument! Les chrétiens ne sont pas simplement appelés à être «des gens bien»; Dieu désire bien plus que cela. Il a en vue pour eux des œuvres qu’il leur est impossible d’accomplir sans sa présence, qui vont au-delà de ce que les «gens bien» sont en mesure de faire. C’est ce que j’appelle «choisir la voie du deuxième kilomètre». Le monde respectera ceux qui accomplissent de «bonnes actions», mais il sera véritablement impressionné par ceux qui acceptent de marcher avec Dieu sur cette voie du «deuxième kilomètre». J’ai rencontré de nombreux chrétiens qui travaillent dur pour le Seigneur, mais leur vie est difficile et leur cœur est troublé. Ils font tous leurs efforts, espérant gagner la bénédiction de Dieu ou obtenir une récompense de sa part, mais plus ils se démènent, plus ils sont frustrés. Et finalement, ils se retrouvent épuisés pour avoir tant essayé d’accomplir de bonnes actions au nom du Seigneur! S’il tel est le cas pour vous, vous avez besoin de comprendre ce qu’est «la voie du deuxième kilomètre». Il ne s’agit pas de vous engager dans une vie plus trépidante encore. Au contraire, ce chemin est bien plus paisible. Il est, de plus, jalonné d’expériences toutes plus enrichissantes les unes que les

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autres. C’est le chemin de la marche avec Christ, qui nous conduit là où même les «gens bien» ne vont pas. Nous n’avons qu’une seule vie, vivons-la bien! Vivons-la selon le plan de Dieu… et portons du fruit dans ce monde pour l’éternité. Que le Saint-Esprit ouvre nos yeux afin que nous voyions notre vie comme Dieu la voit, et qu’il nous donne le courage de nous soumettre à sa volonté. *** Note: Le nom de certaines personnes citées dans ce livre a été changé pour protéger leur vie privée.

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Chapitre 1

Un chemin peu emprunté Connaître notre besoin

L’amour de Christ nous presse. 2 Corinthiens 5.14

Avez-vous déjà vécu une de ces journées, comme il en est parfois, où vous avez le sentiment de ne pas être apprécié à votre juste valeur? C’est un dimanche que, pour ma part, je me suis heurté le plus durement à cette réalité. J’étais étudiant à l’université et je faisais tout mon possible pour vivre en «bon chrétien». Mais régulièrement, je tombais sur des gens qui profitaient de ma gentillesse pour me demander toutes sortes de services. Apparemment, ils ne s’intéressaient pas à moi, mais uniquement à ce que je pouvais faire pour eux. Je me sentais seul et incompris. Ce fameux dimanche soir, je suis allé à l’église, et c’est, une fois de plus, ce qui s’est produit: «Mel, ma voiture est tombée en panne sur la voie rapide; tu veux bien m’aider à la réparer?» En bon chrétien, j’ai fait mon devoir et répondu: «Pas de problème, bien sûr.» Mais je n’ai pas compris tout de suite que la voiture en question se trouvait à 45 minutes de là… Et,

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pour couronner le tout, au moment où je quittais le parking de l’église, la pluie glaciale qui était tombée toute la journée a commencé à se transformer en neige fondue. Le seul point positif dans tout cela était la présence d’une jolie jeune fille qui désirait nous accompagner. Elle était nouvelle dans l’église, et je l’avais remarquée. Aussi ai-je fait bonne contenance et suis-je parti sur les chapeaux de roue pour secourir un ami dans le besoin.

Seul et abattu Nous sommes arrivés près de la voiture abandonnée sur le bord de la voie rapide. Je savais que ce ne serait pas une partie de plaisir, mais nous avons sorti nos outils et nous sommes mis au travail. Comme nous étions obligés de nous glisser sous la voiture et que celle-ci était stationnée au-dessus d’une flaque d’eau, nous nous sommes retrouvés trempés en un rien de temps. Nous avions froid et nous sentions franchement misérables. Bientôt, mon ami, ne pouvant en supporter plus, a décidé d’abandonner. Mais comme il n’était pas question pour moi que je revienne le lendemain, j’ai pris mon mal en patience, tandis qu’il retournait à ma voiture pour se réchauffer… en compagnie de la fille. J’avais une étrange sensation de froid à l’extérieur et de bouillonnement à l’intérieur. Mais j’ai continué, et j’ai finalement réussi à faire démarrer sa voiture. Lorsque je suis arrivé, tout courbatu, à la mienne, dans laquelle il faisait bien chaud, je les ai entendus

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rire bêtement. Ravis de se retrouver tous les deux, ils ne se préoccupaient manifestement pas de savoir comment j’allais. Mais au moins, j’en avais terminé avec ma «B.A.» et j’allais pouvoir profiter tranquillement de la présence de la jeune femme durant le trajet de retour. C’est, disons, ce que je pensais… Car, en fait, quand mon ami a regagné sa voiture, elle l’a suivi. N’en croyant pas mes yeux, j’ai regardé leur véhicule s’éloigner sur la voie rapide. Mais il n’y avait pas de doute: j’étais bel et bien seul. Le retour était plutôt morose. Tout occupé que j’étais à m’apitoyer sur mon sort, j’ai manqué la sortie et je me suis retrouvé dans une direction qui m’éloignait clairement de ma destination. Il m’a fallu vingt bonnes minutes supplémentaires pour arriver chez moi. Ce soir-là, j’étais contrarié, j’avais mal et je me sentais seul. J’étais contrarié, j’avais mal et je me sentais seul. Le moral au plus bas, j’avais les larmes aux yeux. A ce moment-là, j’ai entendu le Seigneur me parler. J’étais seul, mais sa présence était si réelle et tangible, que je me suis tourné vers le siège du passager, m’attendant à le voir assis là. Bien sûr, je n’ai vu personne, mais dans mon cœur, je l’ai entendu me dire: «Mel…» «Oui, Seigneur», ai-je répondu. «Arrête de te lamenter!» C’est un peu dur d’entendre ça maintenant, Seigneur, me suis-je dit en moi-même. Je suis vraiment triste.

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Mais bientôt, j’ai commencé à comprendre. C’était comme si Dieu me disait: «Maintenant, tu sais ce que je ressens. Les seules fois où tu t’adresses à moi, c’est quand tu as besoin de quelque chose. Les seules fois où tu passes du temps dans ma présence, c’est quand tu ne peux plus t’en sortir sans mon aide. Et le pire, dans tout cela, c’est que tu oublies tout ce que j’ai fait pour toi.» A cet instant, j’ai commencé à réfléchir à tout ce que le Seigneur avait fait dans ma vie, ainsi qu’à toutes les bénédictions et l’amour dont j’avais été l’objet jusque-là. Non seulement, il m’avait accordé le salut que je ne méritais pas, mais en plus, il me comblait chaque jour de ses grâces. Plus je réfléchissais à cela, plus mon esprit s’élevait et ma peine se changeait en joie. Dieu me rappelait les moments-clés de ma vie, les personnes qui m’avaient eu à cœur et qui s’étaient occupées de moi, ainsi que tant d’autres bénédictions qui m’avaient été accordées. C’était comme si mon existence défilait devant mes yeux et qu’à chaque étape, je voyais sa main. Sa présence tout le long du chemin était manifeste. Et cette prise de conscience m’a consolé ce soir-là, alors que je rentrais chez moi.

Pressé par l’amour Après tout ce que Dieu avait fait pour moi, comment pouvais-je me plaindre de devoir aider des personnes dans le besoin? J’avais honte de ma réaction. Puis, j’ai commencé à comprendre que mon service auprès des autres avait été motivé par le désir

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d’être admiré et non par l’amour pour Dieu et la reconnaissance envers sa bonté et ses bénédictions à mon égard. La vie chrétienne véritable est régie par l’amour de Christ, ni plus ni moins, ainsi que l’écrivait l’apôtre Paul: «C’est que l’amour de Christ nous presse, parce que nous sommes convaincus que si un seul est mort pour tous, tous donc sont morts. Et s’il est mort pour tous, c’était afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux» (2 Corinthiens 5.14-15). Sommes-nous vraiment conscients de ceci: tout ce que Dieu a fait pour nous, il n’était pas obligé de le faire? Il a choisi d’agir envers nous d’une façon qui nous est totalement étrangère; ses pensées ne sont pas nos pensées, et ses voies ne sont pas nos voies (Esaïe 55.8-9). Dieu fait des choses dont les hommes sont absolument incapables naturellement: il manifeste sa grâce à des pécheurs, pardonne leur péché, purifie leur cœur, transforme leur vie («alors que nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous», Romains 5.8), les protège de tout mal, pourvoit à tous leurs besoins et leur accorde la vie éternelle. Pourtant, il n’est obligé de nous accorder aucun de ces bienfaits. Quel miracle que le salut de Dieu! Celui qui comprend cela en est transformé à tout jamais. Dieu manifeste sa grâce et sa miséricorde à qui se repent de son péché et met sa foi en Christ. Au lieu de nous infliger la punition que nous méritons en tant que pécheurs, il nous comble de bénédictions. Etant l’objet de tant de grâces de la part de Dieu dans notre vie, nous devons nous conduire d’une manière digne de l’Evangile de Jésus-Christ et de son sacrifice.

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Le «sourire de Christ» Pendant longtemps, je pensais que j’avais renoncé à moi-même pour le Seigneur et que j’étais prêt à tout pour le suivre. Mais, lorsque je suis parti en Mozambique avec un groupe de notre église, ce terme de «renoncement» a pris pour moi une signification bien plus profonde. J’avais déjà participé à plusieurs voyages missionnaires à l’intérieur des Etats-Unis, et j’avais donné beaucoup d’argent pour que d’autres puissent partir en mission. Mais ce voyage-là était le premier de ce genre que je faisais à l’étranger, et cette expérience m’a marqué à jamais. Au Mozambique, j’ai rencontré un homme nommé Lavish. Pasteur d’une petite église de la capitale, il était aussi responsable d’un travail pionnier dans un village de pêcheurs, au bord de l’océan Indien. Nous étions enthousiastes à l’idée de visiter cette région reculée, où il n’y avait, jusqu’alors, aucune assemblée chrétienne. Un an plus tôt, une équipe s’était rendue sur place pour acquérir un terrain, afin que nous puissions y construire les locaux d’une future église. Notre tâche, durant ce voyage, consistait donc à mener à bien ce travail de construction avec les hommes du village, mais aussi à étudier la Bible avec les femmes, à organiser différentes activités sportives pour les enfants, à creuser un puits et à montrer le film Jésus à toute la communauté. Chacun, dans l’équipe, s’était préparé à assumer sa mission et à vivre de longues et dures journées de travail. Nous étions las de parler de sacrifice et de

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renoncement, confortablement installés dans notre église aux Etats-Unis; nous voulions nous mettre à l’œuvre. Dans ce village isolé, nous avons dormi sous tente, cuisiné au feu de bois et construit une salle de bains avec, pour seul outil, une pelle. (Vous imaginez le tableau!) L’œuvre de Dieu se faisait dans les cœurs, beaucoup se sont convertis à Christ, et j’ai même eu l’occasion de procéder à un baptême dans la rivière Crocodile (mais ça, c’est une autre histoire). Durant tout le séjour, j’ai observé avec grand intérêt Lavish travailler à nos côtés. C’était évident pour tous: il connaissait cette vie abondante qui nous est promise en Jésus-Christ. Son sourire vous saisissait et vous attirait; je ne me souviens pas avoir jamais rencontré un homme aussi rempli de la joie du Seigneur que lui. C’était évident pour tous: il connaissait cette vie abondante qui nous est promise en Jésus-Christ.

Sacrifice? Quand le moment de repartir est arrivé, nous avons décidé de laisser là nos tentes, notre matériel de cuisine et les vêtements dont nous n’avions pas besoin. Ne voulant pas créer de troubles dans le village, nous avons préféré emmener toutes ces affaires chez le pasteur, afin qu’il les distribue lui-même comme bon lui semblerait. C’est ainsi que nous avons chargé le tout sur un camion et, accompagné de Lavish, nous sommes

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partis pour la capitale. Il nous a fait traverser un quartier de la ville que nous ne connaissions pas et où jamais nous ne nous serions aventurés seuls. Je n’en croyais pas mes yeux! Nulle part ailleurs, je n’avais vu une telle pauvreté ni des conditions de vie si misérables. C’était pire que tous les ghettos que j’avais pu imaginer. Il commençait à faire sombre et nous nous enfoncions dans des rues étroites et sales, bordées d’abris de fortune, faits de matériaux de récupération. J’étais stupéfait de voir des gens se promener à cette heure tardive dans un endroit pareil, tout comme eux étaient sûrement intrigués à la vue de ces étrangers qui traversaient leur quartier en camion. Enfin, le véhicule s’est arrêté, et nous avons sauté à l’extérieur. J’ai chargé rapidement les bras de Lavish de quelques affaires, puis je me suis occupé du reste. Mais lorsque je me suis retourné, il n’était plus là. Aussitôt, j’ai scruté du regard les alentours, espérant trouver sa maison, mais je n’ai rien vu qui pouvait correspondre. Prenant alors la direction dans laquelle il m’avait semblé le voir partir, je l’ai aperçu se diriger vers un bar et y entrer. J’ai jeté un œil à l’intérieur et ai juste eu le temps de le voir sortir par la porte du fond. Vite, je me suis engouffré dans ce local peu engageant, essayant de paraître à l’aise dans ce qui m’avait tout l’air d’être un repaire de truands. J’ai bombé le torse, bandé les muscles et fait de mon mieux pour avoir l’air d’un gars auquel on préfère ne pas se frotter! A l’intérieur, tous regardaient fixement ce jeune Blanc passer les bras chargés d’objets convoités. Avant que quiconque n’ait le temps de réagir, je me suis faufilé par la porte arrière et me suis re-

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trouvé dans une courette sordide, face à une sorte de «boîte en ciment» dotée d’une porte métallique, près de laquelle se tenait Lavish, ouvrant le cadenas pour me laisser entrer chez lui. Nous avons pénétré dans une pièce presque vide. Il y avait, pour tout «ameublement», un lit de camp, quelques ustensiles de cuisine en bois, un petit tas de vêtements et une simple ampoule pendue au plafond. Discrètement, j’ai parcouru des yeux l’endroit et constaté avec stupéfaction qu’il ne disposait même pas d’une salle de bains. Il n’y avait pas non plus l’eau courante. Lorsque je me suis tourné à nouveau vers Lavish, j’ai été frappé par l’éclat de son sourire. Et ce qu’il m’a dit à ce moment-là m’a bouleversé: «Merci beaucoup pour ton aide… et pour ton grand sacrifice.» Mon sacrifice? J’avais honte, sachant que les affaires que je lui apportais avaient plus de valeur que tout ce qu’il possédait. Comment pouvais-je considérer mon service comme un sacrifice, alors que, debout dans le modeste logis de ce frère pasteur, je pensais à tous les biens dont je jouissais à la maison? Lavish, lui, avait véritablement renoncé à tout pour le Seigneur. Il occupait un bon poste à l’aéroport, mais donnait la totalité de son revenu pour soutenir son église et le travail pionnier dans lequel elle était engagée. En outre, parlant six langues, il avait toutes les compétences pour trouver un travail plus lucratif s’il le désirait. Mais il considérait son appel au ministère pastoral comme le plus grand des privilèges. Aux yeux du monde, il n’avait rien. Mais en réalité, il avait tout. Cela se voyait sur son visage et dans l’éclat de son regard. Il connaissait le Seigneur et la

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joie de l’Eternel jaillissait de tout son être. Lavish avait trouvé Dieu… sur la voie du «deuxième kilomètre». Et pour lui, c’était la seule chose qui comptait. Voyons ce que représente concrètement cette voie du «deuxième kilomètre», sur laquelle chacun d’entre nous est appelé à marcher.

Pour aller plus loin 1. Qu’attendez-vous de la lecture de ce livre? Qu’aimeriez-vous apprendre? 2. Que signifie pour vous l’expression «faire le deuxième kilomètre», dont s’inspire le titre de cet ouvrage?

Seul et abattu 1. Avez-vous déjà vécu une de ces journées, comme il en est parfois, où vous avez le sentiment de ne pas être apprécié à votre juste valeur? Dans quel les circonstances? 2. Cette anecdote de la voiture en panne vous rap pelle-t-elle quelque chose? 3. Vous arrive-t-il aussi d’oublier les nombreux bien faits que Dieu vous a accordés? 4. Rappelez-vous les moments-clés de votre vie, les personnes qui vous ont eu à cœur et qui se sont occupées de vous, ainsi que tant d’autres béné dictions qui vous ont été accordées. Voyez-vous la main de Dieu dans ces choses? 5. Comment Dieu a-t-il manifesté sa présence dans votre vie?

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Pressé par l’amour 1. Quelle est votre motivation lorsque vous servez les autres? Est-ce le désir d’être admiré ou la re connaissance envers la bonté de Dieu et ses bé nédictions à votre égard? 2. Etes-vous conscient de ceci: tout ce que Dieu a fait pour nous, il n’était pas obligé de le faire?

Le «sourire de Christ» 1. Pensez-vous avoir renoncé à vous-même pour le Seigneur et être prêt à tout pour le suivre? 2. Connaissez-vous des chrétiens qui, comme Lavish, manifestent de façon évidente cette vie abon dante qui est nôtre en Christ et la joie qui en dé coule?

Sacrifice? 1. Qu’est-ce qui vous frappe le plus dans le court témoignage de ce pasteur africain? 2. Après avoir lu ce chapitre, comment comprenezvous l’expression «faire le deuxième kilomètre»? Qu’aimeriez-vous encore apprendre à ce sujet?

Sujet d’étude Pour approfondir davantage le sujet traité dans ce premier chapitre, vous pouvez lire 2 Corinthiens 8.9. Qu’a fait Christ par amour pour nous, selon ce passage?

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Chapitre 2

Au-delà du devoir Manifester l’amour de Dieu Si quelqu’un te force à faire un kilomètre, fais-en deux avec lui. Matthieu 5.41

Considérons maintenant un passage de l’Ecriture qui peut être assez troublant, surtout si l’on y réfléchit sérieusement. Dans ces versets, Jésus nous exhorte à nous conduire d’une manière qui va complètement à l’encontre de ce qui nous est naturel, et qui peut même nous sembler tout à fait injuste: «Vous avez appris qu’il a été dit: ‘Œil pour œil et dent pour dent.’ Mais moi je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre. Si quelqu’un veut te faire un procès et prendre ta chemise, laisse-lui encore ton manteau. Si quelqu’un te force à faire un kilomètre, fais-en deux avec lui. Donne à celui qui t’adresse une demande et ne te détourne pas de celui qui veut te faire un emprunt. Vous avez appris qu’il a été dit: ‘Tu aimeras ton prochain et tu détesteras ton ennemi.’ Mais moi

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