Jean-Baptiste, le plus grand des prophètes John H. Alexander Nous pensions peut-être tout connaître, tout savoir sur ce personnage si attachant qu’ est Jean-Baptiste, le plus grand des prophètes. S’ il a été le précurseur du Messie, cet ouvrage souligne à nos yeux, si c’ est encore nécessaire, que sa venue a été elle aussi préparée, annoncée dans l’Ancien Testament, en particulier par le prophète Malachie. L’auteur souligne par ailleurs avec justesse les ressemblances qui peuvent échapper à une lecture superficielle de ces récits. Ressemblances entre Jean-Baptiste et Moïse, Jérémie, Ezéchiel et plus particulièrement avec Elie. Humble, disponible, Jean-Baptiste ne revendique jamais autre chose que le ministère qui doit être le sien: «La voix de celui qui crie dans le désert: aplanissez le chemin du Seigneur. » De plus, sa parole: «Il faut qu’il croisse et que je diminue», est une exhortation que nous sommes invités à faire nôtre en vue d’un réveil authentique, fait de prière et d’humiliation, précédé d’un repentir sincère et profond au sein du peuple de Dieu. Jack Mouyon Ecrit de façon très conviviale et instructive, Jean-Baptiste, le plus grand des prophètes est une invitation solennelle à nous tenir aux pieds du Maître, à apprendre à vivre comme le Maître... pour être un jour récompensés par le Maître! Jean-Baptiste, prophète pour notre temps. ISBN 978-2-8260-3395-0
J.H. Alexander
Jean-Baptiste le plus grand des prophètes
Les textes bibliques sont tirés: – Pour l’Ancien Testament, de la Bible Segond revue, Nouvelle Edition de Genève, 1979 – Pour le Nouveau Testament, de la Bible, Nouvelle Version Segond 2001
© et édition La Maison de la Bible, 2001, 2011 Ch. de Praz-Roussy 4bis CH-1032 Romanel-sur-Lausanne E-mail: info@bible.ch Internet: www.maisonbible.net
ISBN édition imprimée 978-2-8260-3395-0 ISBN format epub 978-2-8260-0140-9 ISBN format pdf 978-2-8260-9867-6
Table des matières
Préface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 1.
Avant le Maître . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.
Au nom du Maître . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
3.
Aux pieds du Maître . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
4.
Comme le Maître . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
5.
Devant le Maître . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
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1 Avant le Maître
Qui suis-je pour tenter de vous introduire, cher lecteur, dans la vie du plus grand des prophètes, JeanBaptiste, ce personnage très exceptionnel de l'Ecriture sainte? Il a été à la fois mystique et influent, méconnu et renommé, banni de la haute société et populaire parmi les foules. Bref, un homme aux saisissants contrastes. Mais surtout un serviteur de Dieu qui a joué un rôle décisif dans sa génération... et dans l'Histoire...
Quatre siècles de silence divin Après Daniel, Jérémie, Ezéchiel, et aussi Habakuk, Sophonie, Zacharie, Aggée et Malachie, les prophètes d'Israël s'étaient tus. Tout simplement parce que le peuple hébreu n'écoutait plus l'Eternel. Or le silence de Dieu devait se prolonger pendant quatre cents ans, au point de devenir intolérable aux Juifs. Je me souviens que, lorsque nous étions enfants et que nous avions fait quelque bêtise, mon père marquait sa désapprobation en gardant le
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Jean-Baptiste, le plus grand des prophètes silence. Ah! nous aurions préféré être punis, et il nous tardait de demander pardon pour que la relation se rétablisse! Il est malgré tout judicieux de relever que, pendant cette longue période de l'empire grec, il y eut tout de même des faits positifs. La religion et la culture hellénistiques avaient été imposées à tous les peuples de l'empire. Si bien des Judéens avaient été séduits par ces philosophies païennes, quelquesuns y résistèrent au prix de leur vie pour continuer d'adorer le Dieu d'Israël. Au IIe siècle avant J.-C., Dieu se servit d'une famille de prêtres, les Macchabées, pour organiser la résistance. Ils purifièrent le temple dans lequel l'empereur Antiochus Epiphane avait érigé une statue de Zeus et l'autel sur lequel il faisait sacrifier des porcs. Ils réussirent à chasser les Grecs de Judée et restaurèrent l'autorité des livres de l'Ancien Testament. Cependant, après la cohorte de prophètes nommés ou anonymes par lesquels Dieu s'était adressé à son peuple, Israël ne supportait pas non plus que l'Eternel ait cessé de lui parler. Mais au lieu de s'humilier, il se donna des prophètes de son choix, se persuadant ainsi d'entendre à nouveau la voix de Dieu. Les quatre siècles précédant l'ère chrétienne ont vu naître ou se développer des institutions religieuses basées sur la tradition qui se sont profondément implantées dans la mentalité du peuple judéen, et qui allaient jouer un rôle essentiellement négatif dans les événements dépeints par le Nouveau Testament. Les prophètes de l'Eternel ont été remplacés par le choix humain des
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scribes, des sadducéens, des pharisiens, des docteurs de la loi, et d'autres ordres religieux. Et ce sont leurs chefs qui ont ordonné la crucifixion du Messie. Malachie, le dernier des prophètes de l'Ancien Testament, avait annoncé autour de l'an 420 av. J.-C. la venue du précurseur du Messie, un messager qui devait préparer le chemin devant lui: Voici, j’enverrai mon messager; Il préparera le chemin devant moi. Et soudain entrera dans son temple le Seigneur que vous cherchez; Et le messager de l'alliance que vous désirez, voici, il vient, Dit l'Eternel des armées.
Mal 3:1
Cet événement était si important que Malachie y est revenu à la fin de son livre, le complétant avec force détails, ce qui, de fait, constitua la conclusion de l'Ancien Testament: Voici, je vous enverrai – c'est Dieu qui parle – Elie, le prophète Avant que le jour de l'Eternel arrive, Ce jour grand et redoutable. Il ramènera le cœur des pères à leurs enfants, Et le cœur des enfants à leurs pères, De peur que je ne vienne frapper le pays d'interdit...
Mal 4:5-6
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Jean-Baptiste, le plus grand des prophètes Mutisme d'un père... Cette déclaration s'est donc fait entendre avant les quatre siècles de silence de Dieu. De l'an 420 av. J.-C. à l'an 6 ou 5 avant l'ère chrétienne, le ciel s'est fermé. Bien entendu, l'immense majorité des Israélites ne pensent plus aux dernières paroles de Malachie; et voici qu'elles trouvent soudain écho dans les premiers mots du Nouveau Testament. Non pas les premiers mots sur le plan littéraire, si l'on considère la forme actuelle du Nouveau Testament qui, pour nous, s'ouvre par l'Evangile selon Matthieu. Mais les premiers mots sur le plan chronologique, ce qui nous amène au début de l'Evangile selon Luc, où je vous invite à ouvrir votre Bible.
cf. Lu 1:67-75
Zacharie et Elisabeth, ce couple que le texte sacré nous présente, sont de ceux qui refusent le statu quo du formalisme religieux. Comme le vieux Siméon qui, plus tard, prendra l'enfant Jésus dans ses bras, ou Anne la prophétesse émérite qui s'est réjouie de la venue du Fils de Dieu par rapport à la délivrance de Jérusalem, ils attendaient la restauration d'Israël selon le message des prophètes.
Lu 1:6
Face à la religion sclérosée de la majorité, Zacharie et Elisabeth se tiennent près de Dieu: Tous deux étaient justes devant Dieu, ils suivaient de manière irréprochable tous les commandements et toutes les lois du Seigneur.
Lu 1:5
Lu 2:25-35 Lu 2:36-38
Il est probable que ce soient les épreuves de la vie qui les aient amenés à l'exercice quotidien de cette piété... comme il arrive très souvent – aujour-
Avant le Maître d'hui encore – que ce soient les difficultés de notre cheminement quotidien qui servent de catalyseur pour revigorer notre vie spirituelle. Zacharie et Elisabeth auraient bien désiré avoir un enfant, mais Elisabeth était stérile. Or pour eux, le miracle va se produire: l'impossible deviendra possible et le fils qu'ils n'espéraient plus naîtra. Il sera le sixième des bébés nés miraculeusement évoqués par le texte biblique – Isaac, Esaü et Jacob (jumeaux), Benjamin, Samson, Samuel – avant le septième, qui fut la plus inattendue et exceptionnelle des naissances: celle du Fils de Dieu né d'une vierge, Marie. Zacharie, le Lévite, faisait partie de la section d'Abia, la huitième parmi les 24 classes de sacrificateurs officiant à tour de rôle dans le Temple de Dieu, ainsi que l'avait pré-établi le roi David. Mais les prêtres sont alors si nombreux – du temps de Salomon, ils étaient déjà 24 000 – qu'ils n'ont peutêtre pas tous l'occasion d'offrir une fois dans leur vie le parfum sur l'autel d'or dans le sanctuaire. C'est donc un événement d'importance pour Zacharie lorsque le sort le désigne à cette fonction. Et Dieu choisit précisément l'instant où Zacharie présente le parfum sur l'autel pour interrompre le long silence du ciel: un ange apparaît et lui annonce la très prochaine naissance du fils qu'il n'attendait plus, et ceci dans les termes mêmes de la prophétie de Malachie qui scelle l'Ancien Testament: Il marchera devant Dieu avec l'esprit et la puissance d'Elie, pour ramener le cœur des pères vers les enfants et les rebelles à la sagesse
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cf. Ro 8:28; 1 Pi 5:10
Ge 17:16; 18:10; Ge 25:21 Ge 35:16-20; Jg 13; 1 S 1: 1-23 Lu 1:26-37; 2:6-20
cf. 1 Ch 24:10
1 Ch 23:4
Ex 30.7
Lu 1:8-10
cf. Mal 4:5-6
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Lu 1:17
Lu 1: 21-22
Lu 1.19-20
Jean-Baptiste, le plus grand des prophètes des justes, afin de préparer au Seigneur un peuple bien disposé. Pour Zacharie, la nouvelle est si bouleversante qu'il ne peut esquiver une réaction d'incrédulité à l'annonce de l'ange, en raison de laquelle il sera frappé de mutisme. Aussi, à sa sortie du sanctuaire, les nombreux Israélites qui l'attendent devant le Temple découvrent que quelque chose d'inhabituel – et de divin – vient de se produire: l'annonce d'un événement qui tient du miracle lorsqu'on apprend qu'un bébé va naître dans ce foyer de vieillards, selon l'annonce de l'ange faite à Zacharie: Je suis Gabriel, je me tiens devant Dieu. J'ai été envoyé pour te parler et pour t'annoncer cette bonne nouvelle. Voici tu seras muet, et tu ne pourras plus parler jusqu'au jour où cela arrivera, parce que tu n'as pas cru à mes paroles, qui s'accompliront en leur temps:
... réaction du futur nouveau-né... La cousine d'Elisabeth se nomme Marie; elle aussi sera incessamment visitée par l'ange Gabriel, et même la nouvelle qu'il viendra lui annoncer dépassera en importance celle qui fut communiquée à Zacharie. Car cette vierge d'Israël sera l'objet d'une grâce divine unique, puisque de son sein naîtra un fils... mais pas n'importe quel fils: le Fils de Dieu miraculeusement conçu en elle par la vertu du Saint-Esprit. Et tout cela parce que le Parfait Dieu a de toute éternité choisi ce "canal" pour que le
Avant le Maître
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Parfait Homme manifeste le plan éternel de salut destiné à tous les hommes.
cf. Lu 1:26-36
Consciente de l'importance de cette nouvelle en provenance du ciel, Marie, croyant sans tout comprendre, répond à l'ange Gabriel: Rien n'est impossible à Dieu. Je suis la servante du Seigneur. Qu'il me soit fait selon ta parole!
Lu 1:37-38
Peu après, Marie partit pour les montagnes de Judée afin de rendre visite à sa cousine Elisabeth, la future mère de Jean-Baptiste. Or, dès l'instant où cette dernière entendit la voix de sa cousine entrant dans sa maison, l'enfant qui était en elle tressaillit en son sein: le futur nouveau-né rendait à sa manière un premier hommage à Celui qui, un jour, serait son Maître. Tandis qu'Elisabeth sa mère – remplie du Saint-Esprit – s'exclamait à son tour en s'adressant à Marie: Tu es bénie parmi les femmes, et l'enfant que tu portes est béni. Comment m'est-il accordé que la mère de mon Seigneur vienne vers moi? Car dès que j'ai entendu ta salutation, l'enfant a tressailli de joie en moi... Marie n'aura pas quitté sa cousine, qu'elle entonnera déjà son cantique, chantant les louanges de Dieu et exaltant son Seigneur... c'est-à-dire l'enfant divin dont elle est enceinte!
cf. Lu 1:39-41
Lu 1:42-45
Lu 1:46-56