Dieu vous veut (MB3438)

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Dwight Robertson

Dieu vous veut

Il n’y a pas de plan B


Dieu vous veut. Il n’y a pas de plan B Titre original en anglais / Originally published in English under the title: You are God’s plan A: There is no B. © March 2010 by Dwight Robertson David C. Cook, 4050 Lee Vance View, Colorado Springs, Colorado 80918, U.S.A. © et édition française: La Maison de la Bible, 2013 Chemin de Praz-Roussy 4bis 1032 Romanel-sur-Lausanne, Suisse Tous droits réservés. E-mail: info@bible.ch Internet: http://www.maisonbible.net Traduction: Mikhail Diakonov Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la version Segond 21 http://www.universdelabible.net ISBN édition imprimée 978-2-8260-3438-4 ISBN format epub 978-2-8260-0330-4 ISBN format pdf 978-2-8260-9678-8


Table des matières Préface...............................................................................................................7 Introduction ....................................................................................................9 I. Le plan .........................................................................................................17 1. Ignorés et sous-estimés.......................................................................19 2. Des êtres ordinaires...............................................................................27 3. Des êtres uniques...................................................................................39 4. Une proximité de terrain .....................................................................53 5. Au milieu des gens ................................................................................59 6. Des personnes à aimer ........................................................................71 7. L’effet domino ..........................................................................................87 8. Le camouÁage de Dieu ........................................................................95 9. Le ministère de la table..................................................................... 105 10. Votre histoire, l’histoire de Dieu .................................................. 117 II. La puissance ..........................................................................................129 11. Le potentiel du gland ...................................................................... 131 12. Une charge puissante...................................................................... 141 13. Des connecteurs................................................................................ 149 14. En cours de route.............................................................................. 159 III. Le problème......................................................................................... 177 15. Le déÀlé ................................................................................................ 179 16. Dedans ou pas? ................................................................................. 187


IV. Les possibilités .................................................................................... 199 17. La loi de la multiplication ............................................................... 201 18. Le passage du relais......................................................................... 217 19. Un spectacle à ne pas rater........................................................... 225 Epilogue ....................................................................................................... 231 Annexes ....................................................................................................... 235 Remerciements ......................................................................................... 237 A découvrir ................................................................................................. 245


Introduction Des années durant, l’évangéliste Billy Graham a gagné le respect de personnes de toutes confessions; mais pendant la guerre froide, à l’époque où Brejnev était au pouvoir, il a été beaucoup critiqué par les conservateurs américains pour avoir visité l’Union Soviétique et y avoir rencontré les chefs du gouvernement et de l’Eglise d’Etat. «Pourquoi le Dr Graham traite-t-il les ennemis de l’Amérique et de l’Eglise occidentale avec autant de courtoisie et de respect? Ne devrait-il pas condamner le non-respect des droits de l’homme et les restrictions de la liberté religieuse en URSS?» s’indignaient-ils. Un de ses détracteurs l’a accusé d’avoir fait revenir l’Eglise 50 ans en arrière. En entendant ces mots, Billy Graham a baissé la tête et a répondu: «J’ai profondément honte de moi. J’ai fait tellement d’efforts pour renvoyer l’Eglise 2000 ans en arrière!» Le plan A de Dieu pour sauver le monde a été lancé il y a 2000 ans, mais ne croyons pas qu’il soit devenu inadapté ou obsolète. Il est aussi actuel, puissant et réalisable aujourd’hui qu’il l’était lorsque Jésus l’a mis en œuvre. Cependant, avec le temps, il a été dilué, déformé et même oublié. Pour le connavtre, il faut appuyer sur le bouton «rewind» et revenir 2000 ans en arrière, au temps où Jésus marchait sur la terre.

Voir vraiment Je suis frappé par le contraste entre la vie de Jésus et son ministère auprès de son entourage – selon ce que nous rapportent les Evangiles – et notre façon de vivre et d’envisager le ministère. Introduction

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Quand Jésus croisait des gens, il ne pressait pas le pas sans leur prêter attention pour être à l’heure à sa rencontre à la synagogue. Il remarquait les individus et leurs besoins. Il les reconnaissait en tant que tels en ralentissant sa marche et en établissant avec eux une relation propre à insufÁer la vie. Il les voyait et s’arrêtait, personniÀant ainsi le vaste plan divin d’amour et de grâce pour ceux qui en avaient besoin. Jésus parcourait toutes les villes et les villages; il enseignait dans les synagogues, proclamait la bonne nouvelle du royaume et guérissait toute maladie et toute inÀrmité. A la vue des foules, il fut rempli de compassion pour elles, car elles étaient blessées et abattues, comme des brebis qui n’ont pas de berger. Matthieu 9.35-36 «A la vue de» traduit le participe «voyant», qui signiÀe non seulement voir avec les yeux, mais aussi percevoir et regarder audelà des apparences, jusque dans les pensées et dans le cœur des gens, découvrir les véritables personnalités, sans distinction entre voir une personne en profondeur et la voir superÀciellement. Ainsi, ce passage de l’Ecriture, tout comme d’autres, nous dit que, lorsque Jésus voyait les gens autour de lui, il les voyait véritablement tels qu’ils étaient. Ce que nous ne faisons pas, pour la plupart d’entre nous, ou du moins, pas vraiment.

«Je te vois!» Mon Àls Dreyson avait commencé l’année scolaire dans une nouvelle école. A son retour à la maison après sa première journée de classe, je lui ai demandé comment cela s’était passé. 10…

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«Horrible, papa, s’est-il plaint. Tous les autres enfants ont déjà leurs amis. Ils ne m’ont même pas remarqué. Personne n’est venu me voir à la récré, personne ne s’est assis à côté de moi à la cantine et personne ne m’a parlé, ni à l’école ni après. C’est comme si j’étais invisible, papa!» Un choix de mots intéressant, n’est-ce pas? Et pourtant, aussi malheureux cela soit-il, beaucoup ressentent la même chose. Ils vivent au quotidien sans être vus, aperçus, remarqués. «Invisibles» exprime très bien la façon dont ils doivent se sentir. Combien de fois nous arrive-t-il de regarder les autres sans voir au-delà de leur apparence? Nous les considérons en fonction de la catégorie dans laquelle nous les plaçons ou en fonction du rôle qu’ils jouent dans notre existence, mais nous sommes incapables de découvrir leurs autres facettes. Voir une personne autrement qu’en voisin – ou qu’en gosse d’en face dont les parents travaillent tout le temps, ou qu’en collègue de bureau, ou qu’en caissière qui remplit nos sacs à provisions – est souvent difÀcile, mais aucune catégorisation n’est valable! Il s’agit de vraies personnes avec une vraie vie et une vraie histoire. Malheureusement, la plupart d’entre nous ne passons que peu de temps à interagir avec elles. Nous retenons tout juste leur nom et nous n’abordons pas les détails plus personnels de leur existence. Il est temps d’arrêter de nous presser et de voir les êtres autour de nous comme Jésus les voyait. Les Zoulous en Afrique du Sud se saluent en disant: «Je te vois.» La réponse attendue est: «Je suis là.» Que de puissance dans cette simple salutation! Les moments vécus avec d’autres sont plus que des transactions: ce sont des interactions. Nos actes disent-ils: «Je te vois» à notre entourage? La nuance est subtile mais lourde de sens. Introduction

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La prochaine fois que des gens vous servent au restaurant, à la banque ou au supermarché, adressez-vous à eux comme si vous les voyiez vraiment. Au lieu de vous comporter comme s’ils étaient des domestiques sans visage, traitez-les comme de vraies personnes avec une vraie vie et une vraie histoire. Cela ne signiÀera peut-être pas grand-chose pour vous, mais pour eux la différence sera palpable. Appelez-les par leur prénom – il Àgure généralement sur un badge – et demandez-leur comment s’est passée leur journée! Encouragez-les! Dites-leur que vous appréciez leur service! Si vous faites cela, vous ferez partie de la minorité qui les voit. Et vous reviendrez aux racines de l’Eglise, il y a 2000 ans.

Pas seulement voir Voir les autres est important, mais Jésus faisait bien plus que cela. Il s’arrêtait et les servait. Voir et s’arrêter étaient deux des comportements particulièrement récurrents de son amour. * Il regardait le visage des enfants, qui n’étaient pas très estimés dans la société… et il s’arrêtait, prenant le temps de les asseoir sur ses genoux (Marc 10.13-16). * Lorsqu’un homme couvert de lèpre est tombé à genoux et l’a supplié: «Seigneur, si tu le veux, tu peux me rendre pur», il s’est arrêté et l’a touché (Luc 5.12-13). * Lorsqu’il a rencontré une femme prise en Áagrant délit d’adultère, il s’est arrêté pour l’appeler à une vie meilleure (Jean 8.1-11). 12…

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* Lorsqu’il s’est retrouvé face à des gens opprimés et tourmentés par des esprits impurs, il s’est arrêté et les a délivrés (Matthieu 8.28-34, par exemple). * Lorsqu’il a rencontré Matthieu sur son lieu de travail, il s’est arrêté pour commencer avec lui une relation durable (Matthieu 9.9). Alors que tous passaient à côté des êtres souffrants en les ignorant, Jésus a agi différemment: il les a vus et il s’est arrêté. Personne n’était un étranger pour lui. Il plaçait tout le monde dans la même catégorie: celle des individus à aimer. Il manifestait son estime, posant des questions, discernant les besoins, touchant et servant de façon très concrète. Chaque transformation de vie opérée par Jésus a été précédée d’une simple conversation engagée avec un inconnu. Nous pouvons marcher sur ses traces en accueillant autrui avec un cœur sincère, un sourire, un mot gentil ou encore un échange spirituel capable de transformer son existence.

Un mot Jésus s’est un jour tourné vers ses disciples et leur a indiqué un mot qui expliquait pourquoi il s’arrêtait et voyait aÀn de réagir aux besoins autour de lui: Alors il dit à ses disciples: «La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers. Priez donc le mavtre de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson.» Matthieu 9.37-38 Le mot clé: ouvriers. Introduction

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Un mot peut-être pas très excitant! Pourtant, c’est devenir ouvriers qui nous fera retourner 2000 ans en arrière et adopter la façon de vivre et d’exercer le ministère de Jésus, qui nous fera aussi avancer vers un avenir lumineux en construisant conformément à son plan A le royaume de Dieu. Jésus a dit que le monde avait besoin d’ouvriers, de simples ouvriers travaillant au quotidien. Ils sont ses instruments pour atteindre le monde avec son amour et son pardon. Ils ne sont pas seulement une partie cruciale de son plan; son plan, c’est eux. Son seul plan. Les ouvriers du royaume sont le plan A. Mais qu’est-ce qu’un ouvrier exactement? Après tout, ce n’est pas un terme utilisé couramment pour décrire les chrétiens. Suite à l’étude de l’usage de ce mot dans l’Ecriture, j’ai trouvé une déÀnition simple: les ouvriers sont des gens ordinaires qui aiment profondément le Seigneur et manifestent leur amour pour les autres. Ils cherchent à vivre une vie d’amour… à chaque instant de chaque nouvelle journée. Un ouvrier est un pasteur: pas un professionnel comme les évangélistes et les missionnaires, mais du genre ordinaire comme ma femme, qui enseigne l’art, ou comme mes enfants, qui sont écoliers. Les ouvriers sont des pasteurs de tous les jours partout dans le monde, comme mon ami Shane. Il travaille à la radio et anime un «club petit-déjeuner» tous les jeudis matins. Là, il évoque devant ses amis et ses collègues des vérités bibliques dont il a fait l’expérience et il les aide ainsi à mieux découvrir l’extraordinaire amour de Dieu et sa place dans leur existence. 14…

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Ou encore comme mon ami Bill. Il possède une importante compagnie de transport et se préoccupe vivement du bien-être de ses employés. Ou comme mes amis Norm et Becky. Pendant une courte période, ils ont été missionnaires dans les vles avant de revenir subitement à la maison. Ils ont compris que Dieu ne les voulait pas dans ce ministère. Alors Norm a continué une carrière dans la vente et Becky est mère au foyer. Mais ils sont devenus tous deux «missionnaires» dans leur quartier, se préoccupant de leurs voisins et échangeant avec eux aÀn que leur vie soit aussi transformée. Ou encore comme James le couvreur, un gars très particulier que vous rencontrerez dans le chapitre suivant. Les ouvriers sont des gens ordinaires qui expriment leur amour pour leur Sauveur à travers un service pratique et terre à terre. Ils agissent selon le modèle laissé par Jésus pour atteindre le monde par son amour. Et comme ils vivent simplement parmi des gens ordinaires, ils peuvent inÁuencer les autres d’une façon tout autre que les pasteurs professionnels. Dans leur vie quotidienne, ils atteignent des personnes qui ne mettraient jamais les pieds à l’église. Vous voulez savoir à quoi ressemble un ouvrier? Regardez dans un miroir: Dieu vous appelle à en être un! Et puisque les ouvriers sont le plan A de Dieu pour gagner le monde, cela signiÀe que vous êtes le plan A de Dieu pour gagner le monde qui vous entoure. Vous êtes le plan de Dieu pour les autres parents lorsque vous attendez votre enfant qui termine son entravnement de foot ou autre. Introduction

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Vous êtes le plan de Dieu pour vos collègues de travail avec qui vous passez plus de temps que n’importe qui. Vous êtes le plan de Dieu pour votre quartier, où vous avez le temps et les occasions de nouer des relations naturelles et profondes avec vos voisins. Vous êtes le plan de Dieu dans votre salle de classe ou dans les dortoirs de votre internat. Vous êtes le plan de Dieu dans votre restaurant préféré, où les serveurs connaissent votre nom. Pas le pasteur. Vous! Vous êtes le plan A de Dieu. (Et dois-je ajouter qu’il n’y a pas de plan B?)

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I. Le plan Dieu a un plan pour aimer et atteindre ce monde: vous!


1. Ignorés et sous-estimés – Mais d’où est-ce que ça vient? ai-je demandé à Dawn, ma femme, tout en me levant du canapé pour aller voir de plus près une tache d’humidité que je venais de découvrir au plafond de notre hall d’entrée. – On a eu des orages vraiment violents hier, a-t-elle expliqué en regardant la tache. Apparemment, les efforts conjoints du vent et des grêlons de la taille d’une pièce de cinquante centimes avaient eu raison du toit pendant mon absence en Àn de semaine. M’occuper de réparations était la dernière chose que j’avais envie de faire au sortir d’un week-end infernal! Après toutes mes conférences, j’avais subi des retards de vol et raté des correspondances pour le retour. Je n’avais qu’un désir: me reposer! Mais Dawn m’a appris que de nouvelles tempêtes étaient annoncées en cours de semaine; aussi étais-je bien obligé de m’en occuper immédiatement. Pas très rassuré à l’idée de louer les services d’un inconnu – mais n’ayant pas vraiment le choix – je me suis emparé de l’annuaire et du téléphone et me suis attelé à la tâche. Sept coups de Àl plus tard, j’ai trouvé quelqu’un qui avait une place pour moi dans son emploi du temps. Quand ce couvreur – James – a répondu au téléphone, j’ai tout de suite été mis à l’aise par sa voix rassurante et sa politesse; il pouvait être chez nous quatre heures plus tard. Pile à l’heure annoncée, un coup de sonnette. En ouvrant la porte, j’ai été surpris de découvrir un homme robuste, aux longs Ignorés et sous-estimés

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cheveux attachés en queue de cheval. Je dois avouer qu’il ne correspondait pas tout à fait à l’image que je m’étais faite de lui pendant notre conversation téléphonique. Il s’est présenté et, après avoir posé quelques questions sur la nature de notre problème, est retourné à son camion, a saisi une échelle et est monté sur le toit pour évaluer les dégâts. Il est redescendu quelques minutes plus tard et m’a présenté un devis, avec un montant étonnamment raisonnable. Le travail ne lui prendrait que deux ou trois heures et il pouvait le faire tout de suite. J’ai accepté son prix et, quelques instants plus tard, il était déjà sur le toit pour effectuer les réparations. Au bout d’une heure environ, j’ai entendu frapper à la porte. J’ai grincé des dents, me disant qu’il était trop tôt pour qu’il ait Àni. Il va sûrement dire que les dégâts sont bien plus importants qu’il ne le pensait et que la réparation va nous coûter beaucoup plus que son devis, ai-je pensé en ouvrant. – C’est Àni! Vous ne devriez plus avoir de problèmes. Si jamais c’était le cas, passez-moi un coup de Àl. James m’a tendu la facture: elle ne correspondait pas au devis initial. Le prix était bien plus bas! – J’ai Àni plus vite que prévu. Alors je ne vous facture que le temps effectivement travaillé. Ravi de son honnêteté, je suis retourné dans la maison pour chercher mon chéquier. A mon retour, James était au téléphone avec un client. Pendant que je rédigeais le chèque, j’ai pu entendre une partie de la conversation: il avait pour cette autre personne autant de courtoisie et de professionnalisme qu’avec moi. 20…

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– N’embauchez surtout jamais personne pour répondre au téléphone, lui ai-je dit en lui tendant le chèque, vous êtes très doué pour répondre à vos clients, vous avez un don pour mettre les gens rapidement en conÀance. C’est là que quelque chose d’inattendu s’est produit: il a baissé la tête et a regardé le sol avec humilité pendant quelques instants, puis m’a regardé droit dans les yeux: – Merci de vos aimables paroles, mais pour être honnête, je n’ai pas toujours été bon avec les autres. – Qu’entendez-vous par là? – J’ai fait pas mal de mauvais choix quand j’étais plus jeune. Mais il y a environ 13 ans, Dieu s’est révélé à moi et j’ai commencé une relation personnelle avec lui. Ma vie a vraiment été transformée depuis; je suis maintenant très différent de ce que j’étais avant. En racontant ce qui avait changé, il regardait parfois ses pieds et secouait la tête, ne cessant de s’étonner de l’œuvre incroyable que Dieu avait accomplie en lui. – Mon seul désir est de servir le Seigneur au quotidien, en étant bon et respectueux envers mes clients, a-t-il expliqué. Je traite chacune de mes réparations comme si c’était une mission qu’il me donnait pour la journée. Il a parlé de Dieu avec tellement de naturel que je n’ai pas pu m’empêcher de regarder autour de moi pour voir si quelque chose aurait pu laisser deviner que j’étais aussi chrétien, par exemple une Bible laissée à la vue de tous. Ne voyant rien de tel, je lui ai avoué: – James… mon frère… je suis aussi chrétien. Ignorés et sous-estimés

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Son visage s’est illuminé, il était enthousiasmé de découvrir que nous avions la même foi en Christ. Quant à moi, j’étais ravi de voir quelqu’un vivant sa foi aussi naturellement, dans le quotidien de sa vie professionnelle. – Est-ce que vous vous rendez compte que vous allez dans des endroits où peu de pasteurs pourraient aller? Que vous avez la possibilité, avec votre histoire personnelle, de toucher des gens que peu de pasteurs pourraient atteindre? lui ai-je demandé. – Vous savez, j’y ai beaucoup réÁéchi, mais je n’ai jamais entendu personne en parler de cette façon. – James, Dieu vous a conÀé un ministère tout à fait unique! ai-je continué avec toujours plus d’enthousiasme. Vous me faites penser à Jésus quand il était sur la terre. Il a principalement exercé son ministère en dehors des murs des synagogues. Il est allé à la rencontre de personnes ayant besoin d’aide dans leur milieu. James, c’est exactement ce que vous faites! A ce moment-là, Dawn et nos deux enfants, Dara et Dreyson, étaient arrivés dans la pièce. J’ai demandé à James si nous pouvions prier ensemble pour lui et pour son ministère. Il a accepté; notre famille a alors entouré James le couvreur et nous avons posé nos mains sur ses épaules. «Seigneur, ai-je prié, nous envoyons James exercer son ministère. Nous prions pour lui comme les responsables d’église prient pour les missionnaires avant leur départ sur le champ de mission.» Nous le sentions trembler sous nos mains pendant notre prière. Puis il a commencé à sangloter, ce que je n’attendais pas du tout de la part d’un bonhomme aussi costaud. Ses larmes tombaient sur le parquet, formant une petite Áaque. Quand nous avons terminé, il a eu besoin d’un moment pour se ressaisir. 22…

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– Désolé d’avoir pleuré, a-t-il dit en reniÁant. C’est juste que personne n’a jamais pris mon ministère vraiment au sérieux. Depuis 13 ans, je suis convaincu que c’est ainsi que Dieu veut que je le serve, mais durant tout ce temps personne n’a jamais conÀrmé que ce que je fais pour lui a de l’importance. James a enchavné en expliquant qu’il priait régulièrement pour que le Seigneur lui envoie des clients ayant besoin d’entendre parler de Jésus, et qu’ensuite il priait pour chacun d’entre eux en les nommant et en demandant à Dieu de lui donner des occasions de pourvoir à leurs besoins. Il nous a raconté l’une d’elles: – Il y a quelques années, je travaillais sur le toit d’une maison dans le centre de Denver. Soudain, j’ai entendu un coup de feu dans la maison, puis un cri. J’ai littéralement sauté du toit et couru dans la maison; j’y ai trouvé un homme d’un certain âge gisant dans une Áaque de sang. La famille avait déjà appelé les urgences, mais il était évident que l’homme n’allait pas survivre. Sachant que cela pouvait bien être sa dernière chance de passer l’éternité au ciel avec Jésus, je me suis agenouillé à côté de lui. Il ne pouvait pas parler, mais il me Àxait. «Monsieur, Dieu vous aime tant. Voulez-vous savoir si vous serez au ciel à ses côtés quand vous mourrez?» Je n’étais pas certain qu’il puisse m’entendre. Il ne pouvait ni parler ni faire un mouvement, mais il a bougé les yeux de haut en bas, comme s’il hochait la tête. Alors j’ai guidé cet homme vers une relation personnelle avec Jésus en lui posant des questions et en le laissant me répondre avec ses yeux. Il est mort peu de temps après. L’histoire de James terminée, j’ai regardé Dawn, Dara et Dreyson; nous étions tous en train de retenir nos larmes. ProÀtant de ce moment béni, je lui ai demandé sa carte de visite aÀn de la Ignorés et sous-estimés

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coller sur notre frigo à côté des cartes de prière de nos amis missionnaires. Puis nous lui avons promis de prier pour lui et pour son ministère. Bien que nous ne l’ayons jamais revu, nous continuons à le faire. Il n’a pas cessé de nous remercier pendant que nous le raccompagnions. Après cette rencontre fortuite avec James le couvreur, je suis retourné sur le canapé pour méditer sur notre échange. Le Seigneur a complètement bouleversé mon cœur. J’étais triste que cet homme se sente aussi peu estimé et remarqué dans son ministère. Semaine après semaine, il assistait à des réunions à l’église où l’on conÀrmait des gens «de terrain», «appelés» à un ministère. Mais personne ne l’avait jamais reconnu ou encouragé dans le service auquel Dieu l’avait appelé. J’ai pensé à tous ceux qui devaient ressentir la même chose: des disciples de Jésus, inconnus, anonymes, qui le servent de façon pratique dans leur vie de tous les jours. Ce qui est malheureux, c’est que personne ne les reconnavt ni ne conÀrme leur Àdélité. Personne ne remarque que leur ministère est très important pour le Seigneur. Et pourtant la Bible montre clairement que Dieu choisit et utilise des personnes ordinaires, comme James le couvreur, pour faire l’œuvre extraordinaire d’amener son royaume dans les lieux de vie ordinaires. C’est ce qu’il a toujours fait, et c’est ce qu’il continue à faire. Et nous avons toutes les raisons de croire qu’il continuera à opérer ainsi. Où avons-nous perdu de vue le plan de Jésus? Quand sommesnous devenus tellement préoccupés par nos méthodes que nous 24…

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avons cessé de reconnavtre à sa juste valeur l’œuvre que Dieu accomplit par l’intermédiaire des gens simples? Nous n’avons maintenant plus d’yeux que pour les serviteurs «professionnels» (qui gagnent leur vie par le moyen de leur ministère) et pour les personnalités chrétiennes célèbres (les rares doués qui sont sous les projecteurs sur le devant de la scène «ministérielle»). Nous prenons ces individus et leurs méthodes comme les normes d’une œuvre importante pour le Seigneur, alors que le ministère quotidien de loyaux serviteurs comme James le couvreur est au cœur du plan de Dieu pour atteindre le monde. Il est temps de regarder de plus près ce que dit la Parole de Dieu au sujet des ministères et de ceux qui sont appelés et qualiÀés pour les exercer. Jésus a choisi des êtres ordinaires. Il a reconnu des faibles. Il a appelé des pécheurs. Il a honoré les pauvres en esprit. Il est allé à la rencontre des humbles de cœur. Et il leur a donné à tous un grand rôle à jouer dans l’avènement de son royaume. Si vous avez toujours rechigné à participer à l’œuvre du royaume de Dieu parce que vous pensiez ne rien pouvoir apporter de signiÀcatif, alors j’ai une bonne nouvelle pour vous: le Seigneur veut œuvrer à travers vous. Il vous a choisi. Peut-être ressemblez-vous à James le couvreur: vous servez Dieu Àdèlement, mais vous vous sentez ignoré, sous-estimé, peut-être même dénué de valeur. J’ai une autre bonne nouvelle: Dieu a une grande estime pour votre service, même s’il n’est pas reconnu. Il ne vous dit qu’une chose: «Mon plan, c’est toi!»

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Connaissez-vous l’effet domino? Le ministère de la table? La tenue de camouflage de Dieu? Le potentiel du gland? Si la réponse est négative, peut-être est-ce parce que vous croyez, comme beaucoup, que l’annonce de l’Evangile est réservée à des professionnels aux talents scéniques, capables d’attirer et de captiver les foules, et que vous devez vous contenter du rôle de spectateur. Dwight Robertson est convaincu du contraire: le plan A de Dieu consiste à employer pour l’avancement de son royaume chacune des personnes qu’il a créées, avec leurs dons et leurs réseaux de relations spécifiques. Jésus nous a montré la voie à suivre et tous les chrétiens devraient s’engager dans la réalisation de son plan, même s’ils ne se sentent pas à la hauteur. Il n’y a pas de plan B. Un puissant encouragement pour tous les «simples croyants»! Conférencier et écrivain domicilié aux Etats-Unis, Dwight Robertson est fondateur et président de Kingdom Building Ministries.

CHF 20.00 / € 15.50 ISBN 978-2-8260-3438-4


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