Henry Blackaby
Le prix de la croix‌ dans le concret de ma vie
A Marilynn, ma chère épouse, pour qui la «croix de notre Seigneur Jésus-Christ» est une réalité quotidienne.
Table des matières
Introduction . .................................................
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1ère partie La croix dans la pensée de Dieu ......................... 1 La divine nécessité de la croix . .................. 2 Le plan parfait du Père .............................. 3 L‘ Agneau immolé ......................................
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2e partie La croix dans la perspective du Fils ..................... 4 L‘ obéissance du Fils . ................................. 5 La mort véritable ...................................... 6 Christ fait péché pour nous ....................... 7 La croix et la résurrection ..........................
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3e partie La croix dans la vie du croyant . ......................... 8 Crucifiés avec Christ .................................. 9 La puissance de la croix . ........................... 10 La source de toute bénédiction ................. 11 Victoire sur l’ennemi . ................................ 12 «Prenez votre croix» .................................. 13 Ce que le péché est vraiment ....................
69 75 81 87 99 107 113
14 15 16 17 18
Notre péché et la croix de Christ ................ Libérés du péché ...................................... Le chemin du renoncement . ..................... La vie du disciple ...................................... La vocation qui nous est adressée . ............
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Introduction
Au cœur de la vie chrétienne: la croix Une vérité essentielle à saisir
Jésus, en annonçant clairement à ses disciples ce qui l’attendait après son dernier voyage à Jérusalem, savait qu’ils auraient de la peine à comprendre – et même à supporter – ses paroles. Il savait qu’il leur serait difficile de saisir la signification de cette mort sur la croix et, plus encore, de l’accepter. Malgré cela, il s’est patiemment attaché à leur expliquer ce que la croix signifiait, non seulement pour lui, mais aussi pour eux et pour le monde entier. «Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi» (Matthieu 10.38), leur a-t-il dit. «Si quelqu’un veut être mon disciple, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix et qu’il me suive» (Luc 9.23). «Celui qui ne porte pas sa croix et ne me suit pas ne peut pas être mon disciple» (Luc 14.27). Des paroles claires! Ainsi, la croix ne concerne pas uniquement Christ; elle nous concerne aussi vous et moi. Elle est même incontournable et indiscutablement nécessaire si nous voulons marcher à la suite du Seigneur en tant que disciples. Il est donc important que nous en comprenions clairement le sens dans notre vie.
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Rien n’est plus au cœur de la vie chrétienne que la croix. Elle joue un rôle absolument fondamental dans la foi de tout croyant; elle est comme le battement de cœur de notre vie spirituelle, et ceci pour de nombreuses raisons. Nous en examinerons certaines à travers ces pages. Mon but, en écrivant cet ouvrage, c’est que nous parvenions à saisir combien la croix révèle la profondeur de la pensée divine et l’étendue de l’action de l’Esprit. En réalité, on ne peut commencer à comprendre les desseins éternels de Dieu et sa personne si l’on ne saisit pas pleinement la signification de la croix de Christ. Bien des croyants avancent dans la vie sans expérimenter ce que leur Père céleste a en réserve pour eux. C’est tragique. Et cela est dû principalement à une mauvaise compréhension de la croix.
En laissant ces vérités pénétrer notre cœur, nous aurons la joie d’en voir les fruits dans notre vie.
L’ autorité de la Parole Je suis particulièrement honoré de ce que Dieu m’accorde cette occasion d’édifier son peuple, même si, dans un sens, je tremble en considérant la nature de ces vérités de l’Ecriture, vérités capables de transformer des vies jusque dans l’éternité. La croix est un des sujets les plus difficiles à aborder pour moi, et je suis pleinement conscient qu’enseigner une vérité biblique de façon inexacte ou inadaptée n’est pas anodin. C’est même quelque chose de grave aux yeux de Dieu, qui a de sérieuses conséquences pour les siens. Car ne saisir la vérité que partiellement, c’est n’avoir qu’une rencontre partielle avec lui et, de ce fait, c’est passer à côté de bien des bénédictions.
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A travers cette étude, nous nous attacherons donc à considérer ce que la Bible nous enseigne au sujet de la croix. Etant au service de la Parole, je désire commenter chacun de ces textes avec fidélité et dans la crainte de Dieu, en les replaçant toujours dans le contexte biblique général. Dans un sens, mon objectif est simple: considérer soigneusement ces versets-clés au sujet de la croix pour, je l’espère, nous permettre de passer, au fil de ces pages, des instants bénis de méditation de l’Ecriture qui porteront du fruit jusque dans l’éternité. En pratiquant ce que nous allons découvrir ici, en laissant ces vérités pénétrer notre cœur et transformer notre quotidien, nous aurons la joie d’en voir les fruits dans notre vie. Je suis pleinement conscient que seul le Saint-Esprit peut nous enseigner véritablement et efficacement. Il peut m’utiliser comme un instrument, mais aucun homme ne peut ouvrir les cœurs, les convaincre de la vérité de Dieu et leur faire comprendre la façon dont elle s’applique au quotidien. Seul l’Esprit en est capable. Et lorsqu’il le fait, nous l’expérimentons vraiment. La Bible n’est pas un simple ensemble de principes ou de concepts destinés à augmenter notre connaissance intellectuelle; elle est le moyen pour nous de connaître personnellement le Dieu vivant. Elle nous transmet sa vérité, la grave au plus profond de notre cœur et nous prépare et nous encourage à la vivre pleinement. Ainsi, j’espère que ces passages que nous étudierons ensemble nous conduiront à connaître Dieu davantage et à mettre en pratique ce qu’il nous aura montré.
«Afin que vous soyez remplis…» Mon désir et ma prière, c’est que le message de ce livre nous conduise à expérimenter beaucoup plus de
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la vie abondante qui nous est proposée en Christ. C’est que les vérités de l’Ecriture considérées dans ces pages aient un impact réel et durable sur notre vie. C’est que, dans les mois et les années à venir, nous soyons encore et toujours saisis par la grandeur de l’œuvre accomplie par Christ à la croix.
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1ère partie
La croix dans la pensée de Dieu
Introduction
Là où tout a commencé Il vous a été donné, à vous, de connaître les mystères du royaume des cieux. Matthieu 13.11
Lorsque nous évoquons la croix dans son sens biblique général, nous ne pensons pas seulement à Jésus cloué sur une croix de bois à Golgotha. Nous pensons à plus, bien plus que cela: au plan de salut de Dieu pour le monde, à la rédemption qu’il nous offre en Christ. Et nous contemplons cette œuvre non pas avec notre perception des choses… mais avec la sienne. Ainsi, l’expression «la croix» n’est pas à comprendre uniquement d’un point de vue physique, c’est-àdire au regard de la mort physique du Seigneur sur une poutre en bois bien réelle, même si cette croix est certainement au centre du plan rédempteur de Dieu. Car ce qui s’est passé ce jour-là a des implications qui dépassent de loin la cruelle réalité du supplice de la crucifixion. La croix transcende le physique et le temporel. Pour bien saisir cela, nous devons la voir comme étant inscrite dans l’ensemble du plan éternel de Dieu. Car Jésus est «l’Agneau offert en sacrifice, et ce dès la
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création du monde» (Apocalypse 13.8). Et la vie éternelle, «le Dieu qui ne ment pas l’avait promise avant tous les temps» (Tite 1.2). C’est extraordinaire! Avant qu’Adam et Eve n’existent, avant que le péché n’entre dans le monde, la croix était déjà dans la pensée de Dieu, elle faisait déjà partie de ses desseins. La croix remonte loin, très loin dans le temps, jusque dans l’éternité, et elle projette son ombre jusque dans l’avenir. Mais elle trouve sa pleine signification dans la résurrection de Christ. Ce lien indestructible entre la mort et la résurrection de Jésus est devenu, ainsi que nous le verrons plus loin, le message fondamental de l’Eglise primitive. Et il est, aujourd’hui encore, à la base de notre foi. Rien, absolument rien dans l’histoire de l’humanité ne peut être comparé à cet événement que nous appelons «la croix». Cependant, dans un premier temps, j’aimerais que nous le considérions sous un autre aspect: j’aimerais que nous laissions le Saint-Esprit révéler à notre cœur la pensée de Dieu afin que nous commencions à comprendre ce qu’est la croix pour lui.
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Chapitre 1
La divine nécessité de la croix N’y avait-il pas d’autre possibilité? C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ephésiens 2.8
Souvent, lorsque nous pensons à l’horreur de la croix et à cette terrible injustice commise à l’égard de Jésus, le Fils de Dieu, parfaitement saint et irréprochable, une question surgit dans notre cœur: Pourquoi? N’y avait-il pas un autre moyen? N’y avait-il pas une autre façon de nous sauver du péché? Si vous ne l’avez pas encore fait, je vous suggère vivement de venir à Dieu et de lui demander: «Pourquoi Jésus a-t-il dû mourir?» Puis, persévérez dans la prière jusqu’à ce qu’il vous donne sa réponse. Toutes les Ecritures affirment clairement la divine nécessité de la croix. Cela devait se produire; c’était le plan de Dieu, et il n’y avait pas d’autre possibilité. Et s’il y en avait eu une, nous pouvons être absolument certains que le Tout-Puissant y aurait pourvu. En tant que chrétiens vivant au sein d’un monde multi-religieux, nous pouvons donc confesser sans honte que seul Jésus est «le chemin, la vérité et la vie» et que
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personne ne peut venir au Père et parvenir à la vie éternelle sans passer par lui (Jean 14.6). Si la croix a été le seul et unique moyen d’accomplir le salut de l’homme, Christ est assurément le seul Sauveur qui existe pour l’humanité.
L’ éternité telle que Dieu la voit Si nous avons de la peine à saisir cette divine nécessité de la croix, c’est parce que nous ne considérons pas l’éternité du point de vue de Dieu. Mais quelle est cette perspective qui si souvent nous échappe? Rappelons-nous les paroles de Jean 3.16, ce verset si connu: «En effet, Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle.» Si nous devions choisir dans ce texte un mot qui en résume le message central, lequel serait-ce? «aimé»? «donné»? ou, peutêtre, «vie éternelle»? En réalité, l’expression qui est au cœur de ce verset est «ne périsse pas». Car la mort éternelle, telle est bien la destinée à laquelle nul ne peut échapper par ses propres efforts. En Ephésiens 2.12, Paul nous exhorte à nous rappeler quelque chose que nous oublions souvent: «A ce moment-là vous étiez sans Messie, (…) sans espérance et sans Dieu dans le monde.» Humainement parlant, personne ne possède une quelconque espérance éternelle… si ce n’est celle de la perdition. Mais face à cette réalité inéluctable, Dieu nous apporte une réponse qui vient directement de son cœur, une réponse qui, lorsque nous y réfléchissons vraiment, nous conduit à nous courber devant lui, dans l’adoration et la crainte respectueuse: «Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné
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son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas»!
Si nous ne parvenons pas à voir l’éternité comme Dieu la voit, c’est parce que nous omettons de considérer le péché comme il le considère. Notre perdition a rendu la croix infiniment nécessaire. Il a fallu que Dieu livre son Fils unique; il n’y avait aucune autre solution, aucun autre chemin pour accomplir le salut. Ce verbe «périr» évoque un aspect de l’éternité auquel nous ne pensons pas souvent. Et si nous ne parvenons pas à voir l’éternité comme Dieu la voit, c’est parce que nous omettons de considérer le péché comme il le considère.
La gravité du péché Réalisons-nous la gravité du péché? Sommes-nous conscients que, pour y remédier, le Père a décidé de livrer à la mort son Fils bien-aimé? Et, comme nous le verrons plus loin, il ne s’agissait pas seulement d’une mort physique; la croix, c’était bien plus que cela. Le Fils de Dieu «saint, irréprochable, sans souillure, séparé des pécheurs et plus élevé que le ciel» (Hébreux 7.26), «agneau sans défaut et sans tache» (1 Pierre 1.19), en qui «il y avait la vie», vie qui «était la lumière des êtres humains» (Jean 1.4), ce Fils unique du Père a dû mourir à cause de mon péché et du vôtre. Comprenons-nous, par conséquent, que, plus que toutes les guerres, plus que toutes les atrocités et que tous les actes de cruauté commis par les hommes à travers l’Histoire, la croix révèle la gravité du péché? Et si le péché est si grave aux yeux de Dieu, c’est parce que chaque péché est une offense personnelle
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contre lui, le Créateur. En ce sens, il n’y a pas de «petits péchés»; toute transgression, quelle qu’elle soit, fait de nous des ennemis de Dieu. Cependant, souvent, les hommes ne se considèrent pas comme tels. Même les croyants ont tendance à résister à cette façon de voir les choses. Certains diront, en toute sincérité, à propos de leur passé: «Bon, je n’étais pas vraiment opposé à Dieu; je ne marchais pas avec lui, c’est tout.» Mais ils se trompent sincèrement. Ce qui importe, c’est de voir les choses comme Dieu les voit. Et il nous dit dans sa Parole que nous étions ses ennemis: «Vous qui étiez autrefois étrangers et ennemis de Dieu par vos pensées et par vos œuvres mauvaises, il vous a maintenant réconciliés» (Colossiens 1.21). De même Jésus disait aux pharisiens: «Celui qui n’est pas avec moi est contre moi» (Matthieu 12.30).
Pour la gloire de son grand nom En Ezéchiel 36, chapitre qui annonce le rétablissement d’Israël mais aussi la nouvelle alliance en Christ, Dieu dit, par la bouche de son prophète: Je vous purifierai de toutes vos impuretés et de toutes vos idoles. Je vous donnerai un cœur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau. Je retirerai de votre corps le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair. C’est mon Esprit que je mettrai en vous. Ainsi, je vous ferai suivre mes prescriptions, garder et respecter mes règles. vv. 25-27 Cependant, avant d’adresser à son peuple ces magnifiques paroles, il leur dit:
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Ce n’est pas à cause de vous que j’ interviens, communauté d’Israël, mais c’est pour mon saint nom, puisque vous l’avez déshonoré dans les nations où vous vous êtes rendus. Je démontrerai la sainteté de mon grand nom qui a été déshonoré parmi les nations, puisque vous l’avez déshonoré au milieu d’elles. vv. 22-23
Notre monde n’a-t-il pas besoin de voir et de savoir que le Tout-Puissant est saint? Et comment Dieu a-t-il démontré la sainteté de son grand nom envers le peuple de l’alliance? En les envoyant en captivité à Babylone et en détruisant Jérusalem et son temple. Il a agi ainsi pour restaurer la sainteté de son nom qu’ils avaient, par leur péché, profané parmi les nations. Il a dû sévèrement les châtier aux yeux des pays voisins. Ceux-ci ont pu le voir à l’œuvre et commencer à comprendre que le Dieu d’Israël était un Dieu saint. Telle était la gravité du péché de son peuple à ses yeux. Ce chapitre d’Ezéchiel 36 est un passage que le Seigneur a particulièrement utilisé pour parler à mon cœur et pour agir en moi. Et je suis souvent remué par ce qu’il implique. Il montre en effet que si, aujourd’hui, les chrétiens tolèrent constamment le péché dans leur vie, ils donnent au monde une mauvaise perception de Dieu. En fait, ils profanent son nom par leur péché. Qu’attendons-nous de Dieu face à cet état de fait? Notre monde n’a-t-il pas besoin de voir et de savoir que le Tout-Puissant est saint? Si donc il châtiait ses enfants sévèrement pour manifester aux non-croyants sa sainteté, n’agirait-il pas de façon parfaitement juste? Ne prenons pas ce passage à la légère. Cela m’anéantit lorsque j’y pense, et je suis conduit à prier: «Mon
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Dieu, y a-t-il quelque chose dans ma vie, dans mes paroles ou dans mes actes, qui donne à ceux qui me voient ou m’écoutent une fausse image de toi et qui les empêche de t’entendre? S’il en est ainsi, Seigneur, je te prie d’agir en moi selon ce qui est nécessaire afin qu’ils comprennent que tu prends le péché au sérieux.»
Une pleine victoire Dieu connaît dans sa pleine mesure (ce dont nous ne serons jamais capables) le caractère effroyablement destructeur du péché. Il sait ce que le péché nous a fait. Il sait combien il continue à nous faire souffrir et combien il nous affaiblit. Il sait exactement quelles conséquences il a dans la vie des autres et dans la nôtre. Il sait aussi quelle terrible offense il représente envers lui, le Dieu trois fois saint. Voilà pourquoi, à la croix, il a tout donné pour manifester la victoire sur le péché et ses effets dans la vie des hommes.
Notre péché et notre inimitié contre Dieu n’ont pas nécessité moins que la croix. Comme nous le verrons plus loin, grâce à cette œuvre parfaite, rien, dans notre vie, ne peut désormais nous empêcher d’être et de devenir ce qu’il désire que nous soyons et devenions. En Christ et par son sacrifice expiatoire, Dieu nous a déjà donné tout ce dont nous avons besoin pour remporter la victoire sur ce qui s’attaque à notre cœur. Par la mort de son Fils, le ToutPuissant a voulu régler de façon radicale la question du péché: non seulement la question des péchés (pluriel), mais aussi celle de notre nature pécheresse, celle de la présence globale du péché (singulier) en nous, qui est à l’origine de tous nos péchés.
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Des rappels salutaires Lorsque nous ne prenons pas le péché au sérieux, nous manifestons une bien mauvaise perception de la réalité qui nous entoure quotidiennement. Car en Genèse 3, nous voyons que les jugements prononcés par Dieu suite à la chute perdurent encore aujourd’hui, nous rappelant sans cesse la gravité du péché. Lorsque j’étais pasteur d’une église dans les Prairies du Canada, dans la province de la Saskatchewan, j’ai dû présider de nombreux enterrements. Et quand ils avaient lieu en plein hiver, il fallait creuser la tombe sur plusieurs mètres, dans un sol gelé et dur comme le roc. Cela me faisait penser à ce jugement prononcé par Dieu contre Adam: «Le sol est maudit à cause de toi» (Genèse 3.17). Depuis la chute, le sol est sous la malédiction. Voilà pourquoi il est si dur, pourquoi il produit naturellement de mauvais fruits, comme «des ronces et des chardons» (v. 18), et pourquoi celui qui le travaille n’obtient de la nourriture qu’au prix d’un pénible labeur. Lorsqu’on réfléchit à cela, on peut se demander pour quelle raison Dieu maintient ce jugement. Mais n’est-ce pas pour nous rappeler constamment à quel point le péché est grave à ses yeux? Pensons aussi au jugement prononcé contre Eve et contre toute femme qui, depuis lors, enfante: «C’est dans la douleur que tu mettras des enfants au monde» (v. 16). Qui dit, aujourd’hui, quand une femme souffre les douleurs intenses de l’accouchement: «Merci Seigneur de me rappeler la gravité du péché»? Si Dieu, dans sa bonté, permet que nous expérimentions au jourd’hui encore de tels jugements, c’est pour nous rappeler que le péché est véritablement quelque chose de tragique, que le mal fait de nous ses ennemis et qu’il a dû payer le prix fort pour y remédier.
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Mais, et c’est une incroyable bonne nouvelle, «nous avons été réconciliés avec Dieu grâce à la mort de son Fils lorsque nous étions ses ennemis» (Romains 5.10). Notre péché et notre inimitié contre Dieu n’ont pas nécessité moins que la croix. Là, par son sacrifice suprême, Christ a tout accompli!
L’ acceptation du Fils Jésus était lui aussi conscient de cette divine nécessité de la croix. Et il était pleinement d’accord pour ce chemin. Cela nous apparaît particulièrement clairement au moment où, pour la première fois, il parle de la croix à ses disciples: Dès ce moment, Jésus commença à montrer à ses disciples qu’il devait aller à Jérusalem, beaucoup souffrir de la part des anciens, des chefs des prêtres et des spécialistes de la loi, être mis à mort et ressusciter le troisième jour. Matthieu 16.21 Jésus ne leur a pas fait comprendre que ces choses allaient peut-être arriver; il n’a pas non plus annoncé qu’elles allaient arriver. Non, il a expliqué qu’elles devaient arriver. Il ne pouvait y avoir d’autre moyen. Impossible! Et quand, une fois ressuscité, il a enseigné à nouveau ses disciples, c’est encore cette vérité fondamentale qu’il leur a rappelée: «Hommes sans intelligence, dont le cœur est lent à croire tout ce qu’ont dit les prophètes! Ne fallait-il pas que le Messie souffre ces choses et qu’il entre dans sa gloire?» Luc 24.25-26 Puis, pour qu’ils comprennent pleinement cette nécessité de la croix, il les a ramenés à l’Ecriture:
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«C’est ce que je vous disais lorsque j’étais encore avec vous: il fallait que s’accomplisse tout ce qui est écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les psaumes.» Alors il leur ouvrit l’intelligence afin qu’ils comprennent les Ecritures et il leur dit: «Ainsi, il était écrit – et il fallait que cela arrive – que le Messie souffrirait et qu’il ressusciterait le troisième jour.» Luc 24.44-46 En d’autres termes, Jésus leur a dit: «Tout ceci devait se passer; c’était écrit.» Puisque c’était écrit, c’était donc nécessaire, ainsi que Paul l’a confirmé plus tard: «Je vous ai transmis avant tout le message que j’avais moi aussi reçu: Christ est mort pour nos péchés, conformément aux Ecritures» (1 Corinthiens 15.3). La croix, prévue par le Père dès le commencement et pleinement révélée à ses enfants par sa Parole, était inévitable, indispensable, inéluctable. Ainsi, à chaque fois que nous nous approchons de Dieu pour lui demander: «Pourquoi Jésus devait-il mourir? N’y avait-il pas un autre moyen?» laissons-le nous montrer, à partir des Ecritures, cette incontestable nécessité de la croix… pour le salut du monde entier. Puis, laissons-le appliquer cette vérité à notre cœur. Permettons-lui de la graver profondément en nous. Car tout cela était pour nous… C’était exactement ce dont nous avions besoin.
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Chapitre 2
Le plan parfait du Père Comment Dieu considère la mort de son Fils Alors que nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. Romains 5.8
Puisque c’est Christ, Dieu le Fils, qui a été cloué à la croix, nous avons parfois tendance à oublier le rôle de Dieu le Père dans le salut. Pourtant, ce plan parfait de victoire sur le péché et sa mise à exécution sont bien l’œuvre du Père et viennent directement de son cœur. En 2 Corinthiens 5.18-19, nous lisons: «Et tout cela vient de Dieu qui nous a réconciliés avec lui par JésusChrist et qui nous a donné le ministère de la réconciliation. En effet, Dieu était en Christ: il réconciliait le monde avec lui-même.» En Christ et à la croix, Dieu lui-même accomplissait notre salut. Voilà pourquoi nous lisons en Jean 3.16: «En effet, Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique…» A travers tout le plan de rédemption, du début à la fin, le Père était associé au Fils et, dans cette union, il réconciliait le monde avec lui-même.
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