La
G
enèse
Extrait de la Sainte Bible
avec commentaires de
John MacArthur
Société Biblique de Genève
La
Genèse avec commentaires de John MacArthur
Traduite des textes hébreu et grec par Louis Segond, docteur en théologie
Nouvelle édition de Genève 1979
Société Biblique de Genève
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Copyright de la version originale The MacArthur Study Bible Copyright © 1997 Word Publishing. All rights reserved. Cartes et tableaux intérieurs utilisés avec autorisation. Copyright © Thomas Nelson, Inc., Nashville, Tennessee. Tableaux chronologiques des pages 38-39, 46-47, 1362-1363, 1370, 1371 utilisés avec l’autorisation de John C. Whitcomb Jr et James L. Boyer. La carte «Jérusalem à l’époque de Néhémie», page 697, est tirée de The Illustrated Bible Dictionary et est utilisée avec autorisation. Copyright © 1980 The Universities and Colleges Christian Fellowship. Le tableau «Comparaison entre 2 Rois, Jérémie et les Lamentations», page 1135, est tiré de A Biblical Approach to Personal Suffering, de Walter C. Kaiser Jr, et est utilisé avec l’autorisation de l’auteur. Le tableau «Harmonie des Evangiles», pages 1372-1379, est tiré de A Harmony of the Gospels With Explanations and Essays, de Robert L. Thomas et Stanley N. Gundry, et est utilisé avec autorisation. Copyright © 1978 Robert L. Thomas et Stanley N. Gundry.
Copyright de la version française La Genèse avec commentaires de John MacArthur © 2012 Société Biblique de Genève Texte biblique Nouvelle Edition de Genève 1979 Copyright © 1979 Société Biblique de Genève Texte biblique Nouvelle Edition de Genève 1979 Copyright © 1979 Société Biblique de Genève Outils d’étude de La Sainte Bible avec commentaires de John MacArthur Copyright © 2006 Word Publishing Références parallèles Copyright © 2006 Société Biblique de Genève Editeur responsable de la version française: Société Biblique de Genève Tous droits réservés. Basé sur la sixième édition 2012 de la Sainte Bible avec commentaires de John MacArthur
ISBN: 978-2-608-40001-7 Contact et diffusion La Maison de la Bible CP 151, ch. de Praz-Roussy 4bis 1032 Romanel-sur-Lausanne, Suisse contact@bible.ch – ventes@bible.ch www.maisonbible.net
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Le premier livre de Moïse
LA GENÈSE Titre Le titre français de ce livre, Genèse, vient de celui qu’il porte dans la traduction grecque de l’Ancien Testament (Septante, LXX) et signifie «origine». Le titre hébreu, quant à lui, provient du premier mot du texte et signifie «au commencement». La Genèse est placée en tête du Pentateuque (les cinq premiers livres de l’A.T.) et de la Bible tout entière. Le grand nombre de fois où elle est citée dans le N.T. (35 fois) et les centaines d’allusions qui sont faites à elle dans l’ensemble de l’Ecriture suffisent à démontrer son importance. Le fil conducteur – le plan du salut – qui débute en Genèse 3 ne trouve son achèvement qu’avec la description glorieuse, en Apocalypse 21–22, du royaume éternel des rachetés.
Auteur et date Quoique l’auteur de la Genèse ne précise pas son nom, l’A.T. (Ex 17: 14; No 33: 2 ; Jos 8: 31; 1 R 2: 3; 2 R 14: 6 ; Esd 6: 18; Né 13: 1; Da 9: 11, 13; Mal 4: 4) et le N.T. (Mt 8: 4 ; Mc 12: 26; Lu 16: 29; 24: 27, 44; Jn 5: 46; 7: 22; Ac 15: 1; Ro 10: 19; 1 Co 9: 9 ; 2 Co 3: 15) sont unanimes pour l’identifier à Moïse. Même s’il est né trois siècles après les derniers événements relatés dans ce texte, celui-ci avait la formation nécessaire pour une telle tâche (cf. Ac 7: 22), et il n’y a aucune raison majeure de lui en refuser la paternité. Il a dû rédiger la Genèse après l’Exode (vers 1445 av. J.-C.) mais avant sa mort (vers 1405 av. J.-C.). Pour une rapide introduction à la personne de Moïse, lire Exode 1–6.
Contexte et arrière-plan Le livre s’ouvre avec l’irruption, dans l’éternité, de la Parole agissante de Dieu; celui-ci crée l’ensemble de l’univers, le remplit et insuffle la vie à une poignée de terre façonnée à son image. Adam est créé, et Dieu fait de lui le couronnement de sa création, c’est-à-dire le compagnon qui pourra jouir d’une communion unique avec lui et rendre gloire à son nom. Le contexte historique des premiers événements relatés est clairement mésopotamien. S’il est difficile de préciser les circonstances de la rédaction du livre, on peut néanmoins penser qu’Israël a dû découvrir son contenu peu avant de traverser le Jourdain et de pénétrer dans le pays promis (vers 1405 av. J.-C.). Les événements de la Genèse se déroulent dans trois cadres géographiques consécutifs: 1° la Mésopotamie (ch. 1–11); 2° la terre promise (ch. 12–36); 3° l’Egypte (ch. 37–50). Ces sections correspondent respectivement aux périodes suivantes: 1° de la création à 2090 av. J.-C.; 2° de 2090 à 1897 av. J.-C.; 3° de 1897 à 1804 av. J.-C. Par conséquent, la Genèse couvre une période plus longue que celle de tous les autres livres bibliques réunis.
Thèmes historiques et théologiques Dans ce livre des origines, Dieu se révèle, et il présente à Israël une vision du monde radicalement différente de celle de ses voisins. L’auteur ne cherche pas à défendre l’existence de Dieu ni à faire un exposé systématique sur sa personne ou sur son œuvre. Le Dieu d’Israël se démarque clairement des divinités de la région. La Genèse pose les fondations de nombreuses vérités théologiques: Dieu le Père, Dieu le Fils, Dieu le Saint-Esprit, l’homme, le péché, la rédemption, l’alliance, la promesse, Satan et les anges, le royaume, la révélation, Israël, le jugement et la bénédiction. Genèse 1–11 (le cycle des commencements) révèle les origines de l’univers, c’est-à-dire le début du temps et de l’espace, ainsi que les nombreuses «premières fois» de l’expérience humaine: mariage, famille, chute, péché, rédemption, jugement, nations. Genèse 12–50 (le cycle patriarcal) décrit la naissance d’Israël en remontant jusqu’à son ancêtre Héber (d’où vient le terme «hébreu»; Ge 10: 24-25) et même jusqu’à Sem, le fils de Noé (d’où le terme de «sémite»; Ge 10: 21). Le peuple de Dieu pouvait ainsi apprendre non seulement d’où il venait, mais aussi d’où venaient les institutions, les coutumes, les différentes langues et cultures et, plus particulièrement, ce qui est commun à tous les hommes: le péché et la mort.
GENÈSE
50
Puisque les Israélites s’apprêtaient à pénétrer dans le pays de Canaan afin de déposséder ses habitants de leurs maisons et de leurs propriétés, Dieu voulait leur montrer la nature de leurs ennemis. Ils avaient besoin de comprendre les raisons de la guerre qu’ils allaient devoir déclarer, à la lumière de l’interdiction de tuer que l’on trouve dans les autres livres de Moïse (Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome). Enfin, le peuple devait connaître le passé – certains événements liés à l’histoire du monde et ses propre débuts en tant que nation – pour vivre un nouveau commencement sous la conduite de Josué, dans le pays qui avait été promis à son ancêtre, le patriarche Abraham. Genèse 12: 1-3 mentionne pour la première fois les promesses de Dieu à Abraham. Ce texte permet aux Israélites de percevoir leur rôle particulier: parmi toutes les nations du monde citées en Genèse 1–11, Dieu a choisi une petite nation, la leur, pour accomplir progressivement à travers elle son plan rédempteur. C’est ainsi que leur mission est d’être «lumière des nations» (Es 42: 6 ). Dieu promet une terre, des descendants et la bénédiction. Cette triple promesse forme la base de l’alliance avec Abraham (Ge 15: 1-20), et le reste de l’Ecriture rapporte son accomplissement. D’un point de vue plus général, Genèse 1–11 livre un message unique sur le caractère et les œuvres de Dieu: ce qui ressort des récits successifs constituant ces chapitres, c’est la grâce abondante de Dieu envers une humanité qui lui est rebelle. A chaque occasion, Dieu fait preuve d’une manifestation de grâce plus importante, et systématiquement l’homme réagit par une rébellion et un péché plus caractérisés. Un dernier élément, d’importance à la fois théologique et historique, distingue la Genèse des autres livres: son étroite correspondance avec le dernier texte de l’Ecriture. Le paradis perdu de la Genèse est retrouvé dans l’Apocalypse, et l’apôtre Jean présente clairement les événements relatés dans son livre comme les solutions aux problèmes surgis en raison de la malédiction de Genèse 3. Il fixe ses regards sur les conséquences de la chute et sur la manière dont Dieu annule les effets de cette malédiction sur la création; pour utiliser ses propres termes, «il n’y aura plus d’anathème» (Ap 22: 3). Il n’est pas surprenant que le dernier chapitre de la Parole de Dieu décrive les croyants dans un lieu pareil au jardin d’Eden, le paradis éternel de Dieu, où ils peuvent manger du fruit de l’arbre de vie (Ap 22: 1-14). Leur communion sera alors parfaite, puisqu’ils porteront des robes lavées dans le sang de l’Agneau (Ap 22: 14).
Questions d’interprétation Comprendre les messages particuliers de la Genèse ne représente pas un mince défi, tant il est vrai que chacun des récits livre, autant que l’ensemble du livre, des leçons majeures en matière de comportement et de foi. Dieu crée le monde par un acte souverain ex nihilo, c’est-à-dire «à partir de rien». Trois événements dramatiques aux proportions épiques (la chute, le déluge et la dispersion des nations) forment l’arrière-plan fondamental qui permet de comprendre l’histoire du monde. Dès l’apparition d’Abraham, le motif principal est celui de la rédemption et de la bénédiction offertes par Dieu. Les coutumes mentionnées dans la Genèse diffèrent souvent considérablement de celles de notre époque et doivent être expliquées en rapport avec le contexte du Proche-Orient ancien. Il faut néanmoins considérer chacune d’elles dans son cadre immédiat, celui du passage où elle apparaît, avant de recourir aux us et coutumes décrits dans des sources extrabibliques voire dans d’autres passages de la Bible.
Plan De par son contenu, la Genèse comprend deux sections principales: 1° le cycle des commencements (Ge 1–11) et 2° le cycle patriarcal (Ge 12–50). Le cycle des commencements comprend quatre événements majeurs: 1° la création (Ge 1–2); 2° la chute (Ge 3–5); 3° le déluge (Ge 6–9); 4° la dispersion des peuples (Ge 10–11). Le cycle patriarcal dépeint la vie de quatre hommes remarquables: 1° Abraham (Ge 12: 1–25: 8); 2° Isaac (Ge 21: 1–35: 29); 3° Jacob (Ge 25: 21–50: 14); 4° Joseph (Ge 30: 22–50: 26). La répétition de l’expression «voici les origines / la postérité de» signale la structure littéraire de la Genèse. C’est sur cette base qu’a été établi le plan ci-après.
Plan I. Création du ciel et de la terre (1: 1–2: 3) II. Origine des cieux et de la terre (2: 4 –4: 26) A. Adam et Eve en Eden (2: 4-25) B. La chute et ses conséquences (3: 1-24) C. Un fratricide (4: 1-24) D. Espoir avec la descendance de Seth (4: 25-26)
51 III. Descendance d’Adam (5: 1–6: 8) A. Généalogie: de Seth à Noé (5: 1-32) B. Règne du péché avant le déluge (6: 1-8) IV. Descendance de Noé (6: 9 –9: 29) A. Préparatifs pour le déluge (6: 9 –7: 9) B. Déluge et délivrance (7: 10–8: 19) C. L’alliance noachique (8: 20–9: 17) D. Histoire des descendants de Noé (9: 18-29) V. Descendance de Sem, Cham et Japhet (10: 1–11: 9) A. Les diverses nations (10: 1-32) B. Dispersion des nations (11: 1-9) VI. Descendance de Sem: de Sem à Térach (11: 10-26) VII. Descendance de Térach (11: 27–25: 11) A. Généalogie (11: 27-32) B. L’alliance abrahamique: le pays et le peuple de Dieu (12: 1–22: 19) 1. Voyage vers le pays promis (12: 1-9) 2. Délivrance de l’Egypte (12: 10-20) 3. Partage du pays (13: 1-18) 4. Victoire sur des rois (14: 1-24) 5. Ratification de l’alliance (15: 1-21) 6. Naissance d’Ismaël (16: 1-16) 7. Confirmation de l’alliance (17: 1-27) 8. Annonce de la naissance d’Isaac (18: 1-15) 9. Sodome et Gomorrhe (18: 16–19: 38) 10. Rencontre avec les Philistins (20: 1-18) 11. Naissance d’Isaac (21: 1-34) 12. Acte de foi d’Abraham avec Isaac (22: 1-19) C. La descendance promise à Abraham (22: 20–25: 11) 1. Arrière-plan de Rebecca (22: 20-24) 2. Mort de Sara (23: 1-20) 3. Mariage d’Isaac et Rebecca (24: 1-67) 4. Isaac seul héritier (25: 1-6) 5. Mort d’Abraham (25: 7-11) VIII. Descendance d’Ismaël (25: 12-18) IX. Descendance d’Isaac (25: 19–35: 29) A. Rivalité entre Esaü et Jacob (25: 19-34) B. Bénédictions de l’alliance pour Isaac (26: 1-35) C. Manœuvre de Jacob pour obtenir la bénédiction (27: 1-40) D. Bénédiction de Jacob en terre étrangère (27: 41–32: 32) 1. Départ de Jacob chez Laban (27: 41–28: 9) 2. Des anges à Béthel (28: 10-22) 3. Sujets de discorde avec Laban (29: 1-30) 4. La descendance promise (29: 31–30: 24) 5. Départ de Paddan-Aram (30: 25–31: 55) 6. Des anges à Mahanaïm et Peniel (32: 1-32) E. Rencontre et réconciliation d’Esaü avec Jacob (33: 1-17) F. Evénements entre Sichem et Mamré (33: 18–35: 29) X. Descendance d’Esaü (36: 1-43) XI. Descendance de Jacob (37: 1–50: 26) A. Songes de Joseph (37: 1-11) B. Tragédies familiales (37: 12–38: 30) C. Responsabilités en Egypte (39: 1–41: 57) D. Retrouvailles familiales (42: 1–45: 28) E. Evénements précurseurs de l’exode (46: 1–50: 26) 1. Départ pour l’Egypte (46: 1-27) 2. Installation en Gosen (46: 28–47: 31) 3. Bénédiction des douze tribus (48: 1–49: 28) 4. Mort de Jacob et enterrement en Canaan (49: 29–50: 14) 5. Mort de Joseph en Egypte (50: 15-26)
GENÈSE
GENÈSE 1:1 I. Création du ciel et de la terre (1: 1–2: 3) A. Création du monde matériel (1: 1-25)
1
Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. 2 La terre était informe et vide; il y avait des ténèbres à la surface de l’abîme, et l’Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux. 3 Dieu dit: Que la lumière soit! Et la lumière fut. 4 Dieu vit que la lumière était bonne; et Dieu sépara la lumière d’avec les ténèbres. 5 Dieu appela la lumière jour, et il appela les ténèbres nuit. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le premier jour. 6 Dieu dit: Qu’il y ait une étendue entre les eaux, et qu’elle sépare les eaux d’avec les eaux. 7 Et Dieu fit l’étendue, et il sépara les eaux qui sont au-dessous
52 1 Ps 89: 12; 102: 26 Jn 1: 1-3 2 Ps 104: 30 Es 45: 18 3 Ps 33: 9; 104: 2 + 2 Co 4: 6 6 Job 26: 10 Ps 136: 5-6 Es 40: 22 Jé 10: 12 7 Job 38: 8-11 Ps 148: 4 9 Job 26: 8 Ps 95: 5 Jé 5: 22 2 Pi 3: 5 10 Ps 33: 7; 95: 5 11 Ge 2: 9 Ps 104: 14 Mt 6: 30
1: 1–2: 3 La création des cieux et de la terre décrite ici, je la com‑ prends comme étant: 1° récente, c.‑à‑d. vieille de milliers et non de millions d’années; 2° faite ex nihilo, c.‑à‑d. à partir de rien; 3° spéciale, en 6 périodes de 24 heures consécutives appelées «jours» et définies par la suite comme telles par l’expression «un soir… un matin». De mon point de vue, l’Ecriture ne sou‑ tient pas la thèse d’une création vieille de plus de 10 000 ans. Au commencement. Même si Dieu existe de toute éternité (Ps 90: 2), le commencement de l’univers dans le temps et l’espace est ainsi marqué. En expliquant aux Israélites, dans les plaines de Moab, leur identité et le sens de leur existence, Dieu vou‑ lait qu’ils connaissent l’origine du monde dans lequel ils se trou‑ vaient. Dieu. Le terme héb. Elohim est à la fois un terme général pour désigner les divinités et un nom du vrai Dieu. Il peut être utilisé pour des dieux païens (31: 30), des anges (Ps 8: 6; cf. Hé 2: 7) ou des hommes (Ps 82: 6; cf Jn 10: 34). Moïse ne cherche pas à prouver l’existence de Dieu, qui va de soi, ni à faire un exposé sur sa personne et sur ses œuvres, thème abordé ailleurs (cf. Es 43: 10, 13). Il faut croire ces choses par la foi (cf. Hé 11: 3, 6). créa. Le verbe héb. décrit exclusivement l’activité créatrice de Dieu. Même si ailleurs il peut être utilisé en rapport avec une matière déjà existante (Es 65: 18), le contexte ici montre sans équivoque qu’il s’agit d’une création en l’absence de toute matière préexis‑ tante (comme cela apparaît dans d’autres passages; cf. Es 40: 28; 45: 8, 12, 18; 48: 13; Jé 10: 16; Ac 17: 24). les cieux et la terre. Toute la création de Dieu est comprise dans cette déclaration qui inclut, en résumé, les 6 jours consécutifs de la création. 1: 2 informe et vide. Cela signifie que sa forme n’est pas achevée et qu’elle est encore inhabitée (cf. Es 45: 18-19; Jé 4: 23). Dieu va s’empresser (en 6 jours) de décorer sa création initiale (1: 2−2: 3). l’abîme. Parfois employé en rapport avec les eaux originelles, ce terme décrit la surface de la terre recouverte d’eau avant que la terre sèche n’émerge (vv. 9-10). Jonas l’utilisa pour décrire les eaux qui le submergeaient (Jon 2: 6). l’Esprit de Dieu. Ce n’est pas seulement Dieu le Saint-Esprit qui a participé à la création, mais aussi Dieu le Fils (cf. Jn 1: 1-3; Col 1: 16; Hé 1: 2). 1: 3 Dieu dit. Par sa parole, Dieu a créé sans aucun effort la lu‑ mière (cf. Ps 33: 6; 148: 5), dissipant ainsi les ténèbres du v. 2. lumière. La plus grande et la plus petite des lumières (le soleil et la lune) ont été créées le 4e jour (vv. 14-19). Ici, Dieu est celui qui fait briller la lumière (2 Co 4: 6), et il sera la source de lumière dans l’éternité future (cf. Ap 21: 23). 1: 4 bonne. C.‑à‑d. bonne pour les objectifs auxquels elle était destinée (cf. v. 31).
de l’étendue d’avec les eaux qui sont audessus de l’étendue. Et cela fut ainsi. 8 Dieu appela l’étendue ciel. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le second jour. 9 Dieu dit: Que les eaux qui sont au-dessous du ciel se rassemblent en un seul lieu, et que le sec paraisse. Et cela fut ainsi. 10 Dieu appela le sec terre, et il appela l’amas des eaux mers. Dieu vit que cela était bon. 11 Puis Dieu dit: Que la terre produise de la verdure, de l’herbe portant de la semence, des arbres fruitiers donnant du fruit selon leur espèce et ayant en eux leur semence sur la terre. Et cela fut ainsi. 12 La terre produisit de la verdure, de l’herbe portant de la semence selon son espèce, et des arbres donnant du fruit et ayant en eux leur semence selon leur espèce. Dieu vit que cela
1: 4 -5 sépara… appela. Après la création initiale, Dieu conti‑ nue de parfaire l’univers. Après avoir séparé certaines choses, il les nomme. Séparer et nommer étaient des actes d’autorité, et l’homme fut lui aussi appelé à nommer une partie de la création de Dieu, celle sur laquelle celui-ci lui donna autorité (2: 19-20). 1: 5 premier jour. Dieu établit un programme de création en 7 jours, soit une semaine complète. Le terme de «jour» pourrait renvoyer à: 1° les moments de lumière d’une période de 24 heu‑ res (vv. 5, 14); 2° une période prolongée de temps (2: 4); ou 3° la durée de 24 heures nécessaire à une rotation complète de la ter‑ re sur elle-même, appelée soir et matin. Pour moi, il ne peut pas désigner une époque, mais seulement un jour, considéré par les Juifs comme allant d’un coucher du soleil à l’autre (vv. 8, 13, 19, 23, 31). En héb., le mot «jour» avec adjectif numéral renvoie tou‑ jours à une période de 24 heures. La comparaison entre les ins‑ tructions relatives à la semaine en Ex 20: 8-11 et la semaine de la création confirme cette compréhension de l’élément temps. Ce cycle de lumière et de ténèbres signifie que la terre tournait sur son axe, de sorte qu’elle bénéficiait d’une source de lumière d’un côté, bien que le soleil n’ait pas encore été créé (v. 16). 1: 6 étendue. C’est la partie de la création de Dieu appelée «ciel» que l’homme pouvait voir en levant les yeux, c.‑à‑d. le ciel at‑ mosphérique et stellaire. 1: 7 au-dessous de l’étendue. Allusion aux eaux souterraines (cf. 7: 11). au-dessus de l’étendue. Il pourrait s’agir d’un nuage de vapeur d’eau qui aurait transformé la terre en une serre chau‑ de, fourni une température uniforme, entravé les mouvements de la masse d’air, fait tomber la brume et filtré les rayons ultra‑ violets, prolongeant ainsi la vie. 1: 9 -10 le sec. Il s’est produit un énorme bouleversement cata‑ clysmique à la surface de la terre: une partie de la terre s’est éle‑ vée et l’autre a disparu dans l’eau; les eaux ont ainsi rempli les endroits plus bas, formant les mers, les continents et les îles, les rivières et les lacs (cf. Job 38: 4-11; Ps 104: 6 -9). 1: 11-12 selon leur espèce. Dieu a introduit un processus provi‑ dentiel par lequel le règne végétal pourrait se reproduire, grâce aux graines qui assureraient le maintien de ses caractéristiques. La même expression est utilisée pour décrire la reproduction des animaux au sein de chaque espèce créée (vv. 21, 24-25) et indi‑ que que la théorie de l’évolution, qui admet une reproduction franchissant la barrière des espèces, est une mauvaise explica‑ tion des origines. 1: 11 ayant en eux leur semence. Principe de reproduction qui caractérise toute vie (cf. vv. 22, 24, 28).
53 était bon. 13 Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le troisième jour. 14 Dieu dit: Qu’il y ait des luminaires dans l’étendue du ciel, pour séparer le jour d’avec la nuit; que ce soient des signes pour marquer les époques, les jours et les années; 15 et qu’ils servent de luminaires dans l’étendue du ciel, pour éclairer la terre. Et cela fut ainsi. 16 Dieu fit les deux grands luminaires, le plus grand luminaire pour présider au jour, et le plus petit luminaire pour présider à la nuit; il fit aussi les étoiles. 17 Dieu les plaça dans l’étendue du ciel, pour éclairer la terre, 18 pour présider au jour et à la nuit, et pour séparer la lumière d’avec les ténèbres. Dieu vit que cela était bon. 19 Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le quatrième jour. 20 Dieu dit: Que les eaux produisent en abondance des animaux vivants, et que des oiseaux volent sur la terre vers l’étendue du ciel. 21 Dieu créa les grands poissons et tous les animaux vivants qui se meuvent, et que les eaux produisirent en abondance selon leur espèce; il créa aussi tout oiseau ailé selon son espèce. Dieu vit que cela était bon. 22 Dieu les
14 De 4: 19 Ps 74: 16; 104: 19 16 Ps 8: 4; 19: 1-6; 136: 8-9 1 Co 15: 41 18 Jé 31: 35; 33: 20, 25 20 Ge 2: 19 Ps 146: 6 21 Ps 104: 25-28 Job 12: 7-9 22 Ge 8: 17 Mt 6: 26 24 Ge 2: 19 26 Ge 5: 1; 9: 7 Ps 8: 6 -8 Ac 17: 28-29 27 + Mt 19: 4 + Mc 10: 6 29 Ge 9: 3 Ps 104: 14; 136: 25
1: 14 luminaires. Cf. v. 16. Depuis 3 jours, la lumière brillait (v. 4) pendant la journée comme s’il y avait le soleil, et une lumière plus faible éclairait la nuit comme s’il y avait la lune et les étoiles. Dieu aurait pu s’en satisfaire, mais tel n’a pas été le cas: il a créé les luminaires, le soleil, la lune et les étoiles, non pas pour intro‑ duire la lumière, mais pour qu’ils servent de signes marquant les saisons, les jours et les années. signes. Cela inclut certainement: 1° les prévisions météorologiques (Mt 16: 2-3); 2° le témoignage rendu à Dieu (Ps 8; 19; Ro 1: 14-20); 3° le jugement divin (Joë 2: 30-31; Mt 24: 29); 4° l’orientation (Mt 2: 1-2). époques. C’est le mouvement de la terre par rapport au soleil et à la lune qui dé‑ termine les saisons et le calendrier. 1: 15-19 deux grands luminaires… pour séparer la lumière d’avec les ténèbres. C’est Dieu (non pas une autre divinité quel‑ conque) qui a créé les luminaires. Les Israélites venaient, à l’ori‑ gine, de la Mésopotamie où les corps célestes étaient adorés; ils avaient fait un long séjour en Egypte où la principale divinité adorée était le soleil. En inspirant ce texte à Moïse, Dieu leur ré‑ vélait que les étoiles, la lune et les planètes que leurs voisins avaient adorées résultaient de ses actes créateurs. Plus tard, le peuple se mettrait à adorer «toute l’armée des cieux» (voir la note sur 2 R 17: 16), ce qui entraînerait sa déportation loin de la terre promise. 1: 20 animaux vivants. Parmi ces animaux se trouvaient toutes sortes de poissons et de mammifères, y compris des dinosaures et des créatures gigantesques (voir les notes sur Job 40: 10-20). 1: 22 bénit. C’est la première apparition du verbe «bénir» dans l’Ecriture. L’exhortation de Dieu à être féconds et multiplier forme la substance de cette bénédiction. 1: 24-25 bétail… animaux. Cela regroupe sans doute toutes sortes d’animaux à quatre pattes. 1: 24 animaux terrestres. Ces animaux, différents et plus grands que le bétail, allaient englober les dinosaures (Job 40: 10ss peut être compris comme désignant une de ces bêtes plutôt qu’un hippopotame).
GENÈSE 1:29 bénit, en disant: Soyez féconds, multipliez, et remplissez les eaux des mers; et que les oiseaux multiplient sur la terre. 23 Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le cinquième jour. 24 Dieu dit: Que la terre produise des animaux vivants selon leur espèce, du bétail, des reptiles et des animaux terrestres, selon leur espèce. Et cela fut ainsi. 25 Dieu fit les animaux de la terre selon leur espèce, le bétail selon son espèce, et tous les reptiles de la terre selon leur espèce. Dieu vit que cela était bon. B. Création des êtres humains (1: 26-31) 26 Puis Dieu dit: Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. 27 Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme. 28 Dieu les bénit, et Dieu leur dit: Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et assujettissez-la; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre. 29 Et Dieu dit: Voici, je
1: 26 Faisons… notre. Première indication claire du caractère tri‑ nitaire de Dieu (cf. 3: 22; 11: 7). Le nom même de Dieu, Elohim (1: 1), est le plur. de El. l’homme. En guise de couronnement de la création et afin de la gérer, un être humain vivant a été créé à l’image de Dieu. notre image. Cela définit la relation unique de l’homme avec Dieu. L’être humain est un être vivant capable de personnifier les attributs communicables de Dieu (cf. 9: 6; Ro 8: 29; Col 3: 10; Ja 3: 9). Dans sa vie rationnelle, il est comme Dieu en ce qu’il peut raisonner et a une intelligence, de la volon‑ té et des émotions. D’un point de vue moral, il était comme Dieu parce qu’il était bon et sans péché. 1: 26-28 domine… assujettissez. Ces verbes définissent la re‑ lation unique de l’homme avec la création: il est le représentant de Dieu pour régner sur elle. Cet ordre de dominer le distingue du reste des créatures vivantes et le définit comme supérieur à elles (cf. Ps 8: 7-9). 1: 27 l’homme et la femme. Cf. Mt 19: 4; Mc 10: 6. Alors que ces 2 êtres avaient de manière égale l’image de Dieu et exerçaient ensemble la domination sur la création, ils étaient par concep‑ tion divine physiquement différents afin d’accomplir le mandat de Dieu de se multiplier; aucun d’eux ne pouvait avoir une des‑ cendance sans l’autre. 1: 28 bénit. Cette seconde bénédiction (cf. v. 22) implique la re‑ production et la domination. Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et assujettissez-la. Après avoir créé l’univers, Dieu a créé celui qui serait son représentant (domination) et sa représentation (cf. image et ressemblance). L’homme devait rem‑ plir la terre et veiller à son bon fonctionnement. L’ordre d’assujet‑ tir n’implique pas que la création se trouvait dans un état sauva‑ ge, hors de tout contrôle, puisque Dieu lui-même l’avait déclarée «bonne», mais plutôt qu’il fallait une organisation productive de la terre et de ses habitants pour qu’elle puisse fournir ses riches‑ ses et accomplir les buts de Dieu. 1: 29-30 votre nourriture… pour nourriture. Avant la malédic‑ tion (3: 14-19), les hommes et les bêtes étaient végétariens.
GENÈSE 1:30 vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d’arbre et portant de la semence: ce sera votre nourriture. 30 Et à tout animal de la terre, à tout oiseau du ciel, et à tout ce qui se meut sur la terre, ayant en soi un souffle de vie, je donne toute herbe verte pour nourriture. Et cela fut ainsi. 31 Dieu vit tout ce qu’il avait fait et voici, cela était très bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le sixième jour. C. Conclusion (2: 1-3) Ainsi furent achevés les cieux et la terre, et toute leur armée. 2 Dieu acheva au septième jour son œuvre, qu’il avait faite; et il se reposa au septième jour de toute son œuvre, qu’il avait faite. 3 Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia, parce qu’en ce jour il se reposa de toute son œuvre qu’il avait créée en la faisant.
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54 30 Job 39: 3 Ps 104: 14; 145: 15 31 Ps 104: 24 1 Ti 4: 4 2 Ex 20: 11; 31: 17 + Hé 4: 4 4 Ge 1: 3-31; 5: 1; 6: 9; 10: 1 Job 38: 4 -11 5 Ge 1: 11; 7: 4 Job 5: 10 7 Ge 3: 19 Job 33: 4 Ps 103: 14 Jn 20: 22 + 1 Co 15: 45 ho. héb. adam, de adamah, terre, sol 8 Ge 3: 23; 13: 10 Ez 28: 13 9 Ge 3: 22 Ez 47: 12 Ap 2: 7; 22: 2, 14
1: 31 très bon. Ce qui a été déclaré bon individuellement (vv. 4, 10, 12, 18, 21, 25) est reconnu comme «très bon» collectivement. Ces mots anticipent la conclusion de Dieu qu’il n’est «pas bon» que l’homme soit seul (2: 18), en rapport avec le 6e jour. 2: 1-3 Ces vv. affirment que Dieu a achevé son œuvre. Il est dit 4 fois qu’il a achevé son œuvre et 3 fois que cela comprend toute son œuvre. Les processus actuels dans l’univers reflètent l’acti‑ vité de Dieu pour soutenir cette création achevée et n’impliquent pas de nouvelle création (cf. Hé 1: 3). 2: 2 acheva… reposa. Ce n’est certainement pas parce qu’il se‑ rait fatigué que Dieu se repose; il donne plutôt le modèle à suivre pour l’homme en établissant le cycle du travail et en instituant la nécessité de se reposer. Plus tard, le commandement de respec‑ ter le sabbat transmis par Moïse prend appui sur la semaine de la création (cf. Ex 20: 8-11). Le sabbat était le jour sacré instauré par Dieu dans le cycle hebdomadaire. Jésus a précisé que le sab‑ bat était fait pour l’homme (Mc 2: 27), et le v. 3 déclare que Dieu a sanctifié ou mis à part ce jour car il s’y est reposé. Plus tard, il a été mis à part comme jour d’adoration dans la loi mosaïque (voir la note sur Ex 20: 8). Hé 4: 4 distingue le repos physique du repos rédempteur vers lequel il oriente les regards. Col 2: 16 indique clairement que le sabbat mosaïque n’a aucune place, ni symbo‑ lique ni rituelle, dans la nouvelle alliance. L’Eglise a consacré le premier jour de la semaine au culte afin de commémorer la résur‑ rection de Christ (Ac 20: 7). 2: 4 -25 Cette section fourmille de détails, en particulier sur le 6e jour, absents de 1: 1−2: 3. D’où Moïse a-t-il tiré ce récit, si diffé‑ rent des fictions absurdes des païens? Pas d’une source humai‑ ne, puisque l’homme n’existait pas encore et ne pouvait donc té‑ moigner de ces événements. Ni de son raisonnement car, même si l’intellect peut reconnaître la puissance éternelle de Dieu (Ro 1: 18-20) et savoir que Dieu a tout créé, la manière dont il l’a fait lui échappe. Seul le Créateur pouvait transmettre ces informa‑ tions et, par conséquent, c’est par la foi que l’on comprend que les mondes ont été formés par la Parole de Dieu (Hé 11: 3). 2: 4 origines. Le mot signifie plus exactement «génération» (héb. toledoth) et introduit l’histoire de l’humanité sur la terre à partir du 6e jour. Dès lors et jusqu’à la fin de la Genèse, il n’est question que des débuts de l’homme. 2: 5 aucun arbuste… aucune herbe. A ne pas confondre avec la verdure créée le 3e jour. Les mots héb. renvoient ici aux épi‑
II. Origine des cieux et de la terre (2: 4 –4: 26) A. Adam et Eve en Eden (2: 4-25) 1. Un cadre de vie pour l’homme (2: 4-17) 4 Voici les origines des cieux et de la ter-
re, quand ils furent créés. 5 Lorsque l’Eternel Dieu fit la terre et les cieux, aucun arbuste des champs n’était encore sur la terre, et aucune herbe des champs ne germait encore: car l’Eternel Dieu n’avait pas fait pleuvoir sur la terre, et il n’y avait point d’homme pour cultiver le sol. 6 Mais une vapeur s’éleva de la terre, et arrosa toute la surface du sol. 7 L’Eternel Dieu forma l’homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint une âme vivante. 8 Puis l’Eternel Dieu planta un jardin en Eden, du côté de l’orient, et il y mit l’homme qu’il avait formé. 9 L’Eternel Dieu fit pousser du sol des arbres de toute es-
nes et aux ronces consécutives à la malédiction ainsi qu’aux pro‑ duits cultivés par l’homme (3: 18-19). Le 6e jour, tout cela n’exis‑ tait pas encore, puisque la chute n’était pas encore intervenue. pas fait pleuvoir. Il n’y eut pas de pluie jusqu’au déluge (7: 12), moment où l’approvisionnement en eau de la terre ne se fit plus par les nappes souterraines, mais par l’intermédiaire de la pluie. Les courants d’air porteurs de pluie transportèrent aussi, dès lors, les semences, y compris celles des épines et des ronces qui rendent si pénible le travail du cultivateur. pour cultiver le sol. L’homme n’eut pas à faire cela avant la chute (3: 19). Ce n’est qu’alors que les «herbes des champs» furent cultivées pour four‑ nir la nourriture. Dans la création originelle, un tel labeur n’était pas nécessaire, car elles poussaient naturellement sans rencon‑ trer l’obstacle des mauvaises herbes. 2: 6 une vapeur s’éleva. Il faut comprendre «coula»: de l’eau monta du sol sous forme de sources et se répandit sur toute la surface de la terre en un cycle ininterrompu. Après la chute, la pluie devait devenir le moyen essentiel d’arroser la terre et per‑ mettre des inondations et des sécheresses qui n’existaient pas auparavant. Dieu allait du reste s’en servir pour exercer ses ju‑ gements. 2: 7 forma. Ce récit de la création de l’homme emploie des ter‑ mes qui donnent l’image d’un maître artisan en train de façon‑ ner une œuvre d’art et de lui donner vie (1 Co 15: 45). Il com‑ plète la simple déclaration de fait de 1: 27 (cf. 1 Ti 2: 13). Cf. Ps 139: 14. L’être humain a été créé à partir de la poussière; sa va‑ leur ne réside donc pas dans les composants physiques qui for‑ ment son corps, mais dans la qualité de vie qui forme son âme (voir Job 33: 4). 2: 8 jardin en Eden. Les Babyloniens appelaient edenu la terre verte luxuriante d’où jaillissait l’eau; aujourd’hui, le terme «oa‑ sis» décrirait un tel endroit. C’était un jardin magnifique, un pa‑ radis sans équivalent dans tout ce que le monde a connu depuis, où Dieu entretenait une relation avec ceux qu’il avait créés à son image. L’emplacement exact du jardin est inconnu; si «du côté de l’orient» est à comprendre par rapport à l’endroit où se trouvait Moïse lors de la rédaction de la Genèse, on peut le situer dans la région de Babylone, en Mésopotamie. 2: 9 arbre de la vie. Il s’agissait d’un véritable arbre, avec des propriétés qui lui permettaient de soutenir la vie éternelle. Il se trouvait au centre du jardin. Adam pouvait l’observer et man‑
GENÈSE 49:29 4. Mort de Jacob et enterrement en Canaan (49: 29–50: 14) a. Dernières instructions et mort de Jacob (49: 29-33) 29 Puis il leur donna cet ordre: Je vais être
recueilli auprès de mon peuple; enterrezmoi avec mes pères, dans la caverne qui est au champ d’Ephron, le Héthien, 30 dans la caverne du champ de Macpéla, vis-à-vis de Mamré, dans le pays de Canaan. C’est le champ qu’Abraham a acheté d’Ephron, le Héthien, comme propriété sépulcrale. 31 Là on a enterré Abraham et Sara, sa femme; là on a enterré Isaac et Rebecca, sa femme; et là j’ai enterré Léa. 32 Le champ et la caverne qui s’y trouve ont été achetés des fils de Heth. 33 Lorsque Jacob eut achevé de donner ses ordres à ses fils, il retira ses pieds dans le lit, il expira, et fut recueilli auprès de son peuple.
124 29 Ge 23: 16-20; 25: 8-9 31 Ge 23: 19; 25: 9; 35: 29 33 Ge 25: 8 Ac 7: 15 1 Ge 46: 4 2 R 13: 14 2 Ge 50: 26 Mt 26: 12 Mc 16: 1 Lc 24: 1 Jn 19: 39-40 3 No 20: 29 De 34: 8 5 Ge 47: 29-31 Es 22: 16 Mt 27: 60 8 Ge 45: 10 Ex 10: 9, 24 9 Ge 41: 43 11 Ab. litt. deuil des égyptiens 12 Ge 49: 29 Ep 6: 1 13 Ge 23: 16-18 Ac 7: 16
b. Ensevelissement de Jacob (50: 1-14) Joseph se jeta sur le visage de son père, pleura sur lui, et le baisa. 2 Il ordonna aux médecins à son service d’embaumer son père, et les médecins embaumèrent Israël. 3 Quarante jours s’écoulèrent ainsi, et furent employés à l’embaumer. Et les Egyptiens le pleurèrent soixante-dix jours. 4 Quand les jours du deuil furent passés, Joseph s’adressa aux gens de la maison de Pharaon, et leur dit: Si j’ai trouvé
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frondeurs (Jg 20: 16; 1 Ch 8: 40; 12: 2; 2 Ch 14: 7; 17: 17) que par son impudente défense de la perversion, comme à Guibea (Jg 19–20). Deux hommes célèbres au nom similaire sont issus de cette tribu: Saül, le premier roi d’Israël (1 S 9: 1-2), et Saul, le fu‑ tur apôtre Paul (Ph 3: 5). 49: 29-32 Les instructions de Jacob pour sa mort furent bien res‑ pectées (cf. 50: 12-14). Voir 23: 6 -20. 49: 31 là j’ai enterré Léa. Après sa mort, Léa reçut enfin l’hon‑ neur mérité, puisque Jacob demanda à être enterré à ses côtés, tout comme ses ancêtres, et non pas avec Rachel, son épouse bien-aimée. 49: 33 Jacob… expira. On peut situer ce moment vers 1858 av. J.‑C. recueilli auprès de son peuple. Voir la note sur 25: 8. 50: 2-3 les médecins embaumèrent. Joseph ordonna aux mé‑ decins, et non pas aux embaumeurs religieux, d’embaumer son père, afin d’éviter la magie et le mysticisme associés à leurs prati‑ ques. En Egypte, il fallait 40 jours pour momifier un corps, c.-à-d. le vider, le sécher et l’emballer. 50: 3-6 Une fois achevés le travail et le deuil conformes aux cou‑ tumes égyptiennes, Joseph fut libre de demander la permission d’organiser des funérailles en Canaan. 50: 7-11 Par respect pour Joseph, une escorte importante l’ac‑ compagna ainsi que toute sa famille. Cet extraordinaire événe‑ ment conféra de l’assurance aux générations suivantes, puisque le corps des trois patriarches reposait en Canaan et que, confor‑ mément à ses dernières paroles, les ossements de Joseph atten‑ draient le moment où les promesses de Dieu commenceraient à s’accomplir pour y être transportés.
grâce à vos yeux, rapportez, je vous prie, à Pharaon ce que je vous dis. 5 Mon père m’a fait jurer, en disant: Voici, je vais mourir! Tu m’enterreras dans le sépulcre que je me suis acheté au pays de Canaan. Je voudrais donc y monter, pour enterrer mon père; et je reviendrai. 6 Pharaon répondit: Monte, et enterre ton père, comme il te l’a fait jurer. 7 Joseph monta, pour enterrer son père. Avec lui montèrent tous les serviteurs de Pharaon, anciens de sa maison, tous les anciens du pays d’Egypte, 8 toute la maison de Joseph, ses frères, et la maison de son père: on ne laissa dans le pays de Gosen que les enfants, les brebis et les bœufs. 9 Il y avait encore avec Joseph des chars et des cavaliers, en sorte que le cortège était très nombreux. 10 Arrivés à l’aire d’Athad, qui est au-delà du Jourdain, ils firent entendre de grandes et profondes lamentations; et Joseph fit en l’honneur de son père un deuil de sept jours. 11 Les habitants du pays, les Cananéens, furent témoins de ce deuil dans l’aire d’Athad, et ils dirent: Voilà un grand deuil parmi les Egyptiens! C’est pourquoi l’on a donné le nom d’Abel-Mitsraïm à cette aire qui est au-delà du Jourdain. 12 C’est ainsi que les fils de Jacob exécutèrent les ordres de leur père. 13 Ils le transportèrent au pays de Canaan, et l’enterrèrent dans la caverne du champ de Macpéla, qu’Abraham avait achetée
D’Adam aux douze tribus d’Israël
Adam Caïn
Abel
Seth Noé
Lémec Sem
Cham
Japhet
Térach Haran Lot
Abraham Ismaël
Moab Ammon
Isaac Jacob
Esaü
Douze tribus
Madian
125 d’Ephron, le Héthien, comme propriété sépulcrale, et qui est vis-à-vis de Mamré. 14 Joseph, après avoir enterré son père, retourna en Egypte, avec ses frères et tous ceux qui étaient montés avec lui pour enterrer son père. 5. Mort de Joseph en Egypte (50: 15-26) a. Joseph rassure ses frères (50: 15-21) 15 Quand les frères de Joseph virent que leur père était mort, ils dirent: Si Joseph nous prenait en haine, et nous rendait tout le mal que nous lui avons fait! 16 Et ils firent dire à Joseph: Ton père a donné cet ordre avant de mourir: 17 Vous parlerez ainsi à Joseph: Oh! pardonne le crime de tes frères et leur péché, car ils t’ont fait du mal! Pardonne maintenant le péché des serviteurs du Dieu de ton père! Joseph pleura en entendant ces paroles. 18 Ses frères vinrent eux-mêmes se prosterner devant lui, et ils dirent: Nous sommes tes serviteurs. 19 Joseph leur dit: Soyez sans crainte; car suis-je à la place
15 Ge 42: 21-22 Job 15: 20-21 Ps 53: 6 Pr 28: 1 16 Ge 49: 29 17 Ge 45: 5, 7 Mt 6: 14 Lu 6: 27 Ro 12: 19 18 Ge 37: 7-10 19 Ge 30: 2 2 R 5: 7 20 Ge 37: 26-27 Ps 56: 5 21 Ge 45: 11 24 Ge 13: 15; 28: 13 25 Ex 13: 19 Jos 24: 32 Hé 11: 22 26 Ex 1: 6
50: 15-18 La conscience coupable des frères se réveilla, et cela les amena à douter sérieusement de la sincérité du pardon et de l’affection de Joseph envers eux. L’intercession de Jacob en fa‑ veur de ses fils provenait de même d’une mauvaise appréciation de la valeur des paroles et actes de Joseph à leur égard. 50: 19 suis-je à la place de Dieu? Cette brève question leur rap‑ pelait son exposé sur l’intervention de Dieu dans sa vie (cf. 45: 38): c’était lui qui l’avait voulu à cet endroit-là à ce moment-là. 50: 20 Dieu l’a changé en bien. Au fil des siècles, cette réponse sage et à grande portée théologique de Joseph a été considérée comme la déclaration classique de la souveraineté de Dieu sur la vie des hommes. Voir la note sur 45: 1-8.
GENÈSE 50:26 de Dieu? 20 Vous aviez médité de me faire du mal: Dieu l’a changé en bien, pour accomplir ce qui arrive aujourd’hui, pour sauver la vie à un peuple nombreux. 21 Soyez donc sans crainte; je vous entretiendrai, vous et vos enfants. Et il les consola, en parlant à leur cœur. b. Derniers instants de Joseph (50: 22-26) 22 Joseph demeura en Egypte, lui et la maison de son père. Il vécut cent dix ans. 23 Joseph vit les fils d’Ephraïm jusqu’à la troisième génération; et les fils de Makir, fils de Manassé, naquirent sur ses genoux. 24 Joseph dit à ses frères: Je vais mourir! Mais Dieu vous visitera, et il vous fera remonter de ce pays-ci dans le pays qu’il a juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob. 25 Joseph fit jurer les fils d’Israël, en disant: Dieu vous visitera; et vous ferez remonter mes os loin d’ici. 26 Joseph mourut, âgé de cent dix ans. On l’embauma, et on le mit dans un cercueil en Egypte.
50: 24 Dieu vous visitera. Joseph mourut tout comme il avait vé‑ cu: avec la ferme confiance que Dieu accomplirait ses promesses (cf. Hé 11: 22). Près de 4 siècles plus tard, Moïse emmena ses osse‑ ments hors d’Egypte (Ex 13: 19), et Josué les enterra à Sichem (Jos 24: 32). à Abraham, à Isaac et à Jacob. La mort de Jacob permit finalement que les trois patriarches soient mentionnés ensemble. 50: 26 cent dix ans. On peut situer cette mort vers 1804 av. J.‑C. La durée de vie de Joseph était considérée, à cette époque en Egypte, comme idéale. Amenemhet III (1841-1792 av. J.‑C.) était alors le Pharaon régnant. L’Exode reprend le récit après 280 ans de silence, vers 1525 av. J.‑C., avec la naissance de Moïse. Voir la note sur Ex 1: 6 -8.
Joseph, un type de Christ Joseph Parallèle 37: 2 Etait berger du troupeau de son père 37: 3 Etait aimé de son père 37: 4 Fut haï par ses frères 37: 13-14 Fut envoyé par son père vers ses frères 37: 20 Fut l’objet d’un complot visant à lui faire du mal 37: 23 Fut dévêtu de sa tunique 37: 26 Fut emmené en Egypte 37: 28 Fut vendu pour le prix d’un esclave 39: 7 Fut tenté 39: 16-18 Fut accusé faussement 39: 20 Fut lié de chaînes 40: 2-3 Fut placé avec deux prisonniers, l’un sauvé, l’autre perdu 41: 41 Fut élevé après la souffrance 41: 46 Avait 30 ans au début de sa reconnaissance publique 42: 24; 45: 2, 14-15; 46: 29 Pleura 45: 1-15 Pardonna à ceux qui lui avaient fait du tort 45: 7 Sauva sa nation 50: 20 Dieu changea en bien ce que l’on fit pour lui nuire
Jésus Jn 10: 11, 27-29 Mt 3: 17 Jn 7: 3-5 Hé 2: 11 Jn 11: 53 Jn 19: 23-24 Mt 2: 14-15 Mt 26: 15 Mt 4: 1 Mt 26: 59-60 Mt 27: 2 Lu 23: 32 Ph 2: 9-11 Lu 3: 23 Jn 11: 35 Lu 23: 34 Mt 1: 21 1 Co 2: 7-8