John H. Alexander
Terre sainte: un espoir de paix
Sauf indication, les textes bibliques sont tirés de la Bible Segond revue, Nouvelle Edition de Genève, 1979
© et édition: Ourania, 2002, 2010 CH 1032 Romanel-sur-Lausanne www.ourania.ch
ISBN édition imprimée 978-2-940335-00-8 ISBN format epub 978-2-88913-558-5 ISBN format pdf 978-2-88913-947-7
Table des matières
1. Deux peuples pour une terre? Un imbroglio sans solution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 2. Un peu d’histoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 3. Et dans nos temps modernes? . . . . . . . . . . . . . . . . 15 4. D’indéniables souffrances réservées au peuple juif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 5. Un espoir qui ne trompe pas... pour tous les peuples de la terre . . . . . . . . . . . . . . 35 6. Un espoir qui ne trompe pas... pour vous... aujourd’hui! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
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De Théodore Herzl à Lord Balfour En 1897 s’éleva la voix prophétique du journaliste Théodore Herzl qui venait d’ouvrir le premier congrès sioniste à Bâle: Si aujourd’hui, la création d’un Etat juif est une utopie, dans 50 ans il sera une réalité. Il ignorait que 50 ans après, son rêve serait devenu évidence à la face du monde. Une entreprise truffée d’obstacles, mais pour laquelle certains hommes jouèrent un rôle décisif, comme Chaïm Weizmann: d’emblée, il avait mis ses hautes connaissances scientifiques au profit de l’effort de guerre de la GrandeBretagne (1914-18). Un jour il reçut un appel téléphonique de Winston Churchill (déjà lui en 1915!): – Il nous faut 30 000 tonnes d’acétone; pouvez-vous nous les fournir? – Jusqu’à présent j’ai réussi à fabriquer quelques centimètres cubes d’acétone par un procédé de fermentation en laboratoire. Si je réussis à en fabriquer une tonne, j’en mettrai autant que vous en désirez à votre disposition28! Et Churchill donna "carte blanche" à Weizmann pour qu’il aille de l’avant, mettant à sa disposition tous les spécialistes dont il aurait besoin. Et c’est ainsi que le savant juif 28. Chaïm Weizmann, Naissance d’Israël (Gallimard, 5e éd.1957, p. 206)
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remplit une fonction déterminante dans la préparation du matériel de guerre pour la British Army durant la Première Guerre mondiale. La Grande Bretagne était à l’époque une nation pénétrée des vérités de l’Ecriture sainte, et de ce fait aussi respectueuse des intérêts d’Israël. Elle fut donc l’une des premières à se pencher sur la détresse du peuple élu de Dieu29, alors dispersé et bafoué de toutes parts. Sous l’influence de Chaïm Weizmann et en reconnaissance des services rendus, Londres prit solennellement – par la voix de son ministre des Affaires Etrangères Lord Arthur Balfour – l’engagement de créer dès la fin des hostilités un Etat juif, en cette Palestine dont elle était la puissance mandataire. C’était le 2 novembre 1917.
De Chaïm Weizmann à la Deuxième Guerre mondiale Mais les gouvernants et les hommes changent, de même que les circonstances. La recherche de "la paix à n’importe quel prix" fut la trame des discours prononcés par les diplomates réunis au Congrès de Versailles (1922). Les mesures qu’on y prit contenaient dans leur sein les germes de graves injustices et de la haine qui, moins de vingt ans après, devaient engendrer la Deuxième Guerre mondiale: guerre civile en Espagne aboutissant au franquisme, naissance du fascisme en Italie et surtout séduction de l’idéologie nazie en Allemagne, ce qui allait entraîner l’Europe et le monde dans la tourmente. Par ailleurs, dans les années 1930, la découverte du pétrole au Moyen-Orient bouleversa les priorités dans 29. voir page 31
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l’esprit des politiciens. Même en Grande-Bretagne, les impératifs de l’industrie et la nécessité de gagner le soutien des peuples arabes firent passer à l’arrière-plan les considérations bibliques et les sentiments pro-sionistes, au point que, dans les années 1930, ce pays ferma les frontières à l’immigration juive en Palestine. Or, c’était juste le moment où, par millions, les Juifs d’Europe centrale auraient encore pu échapper aux mesures prises par Adolphe Hitler pour leur extermination, dans sa perspective de purification de la race aryenne. Mais revenons à Chaïm Weizmann. Voyant le vent tourner, il offrit dès le début des hostilités de 1939-45 ses aptitudes professionnelles au service des Etats-Unis. Il mit au point un procédé spécial pour fabriquer du caoutchouc synthétique30, sans jamais placer au second plan sa préoccupation prioritaire: le sort dramatique des Juifs d’Europe durant la Deuxième Guerre mondiale. Il ne négligea aucune démarche en leur faveur et c’est ainsi que, même avant de faire cause commune avec les Alliés, les EtatsUnis commencèrent à s’inquiéter du destin de ce peuple livré à l’anéantissement par les mesures prises par l’Allemagne à son endroit. Anticipons quelque peu: il n’est pas surprenant de savoir que, dès la création d’une patrie juive en Palestine en mai 1948, Chaïm Weizmann fut élu à l’unanimité premier président de l’Etat d’Israël. Permettez ici une parenthèse pour laisser un point de vue biblique projeter son rayon de lumière sur la situation internationale du XXe siècle. L'Ecriture sainte déclare au sujet des Juifs: Celui qui vous touche touche la prunelle de son œil31. La Grande-Bretagne avait été depuis des générations le pays de la Bible, avec tout ce que cela entraîne: sociétés bibliques, efforts missionnaires, réveils spirituels 30. Chaïm Weizmann, ouvrage précité, p. 486 31. Za 2:8
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bouleversant certaines régions, fondation d’œuvres d’utilité publique inspirées par l’Ecriture sainte. Mais le changement d’attitude du gouvernement de Londres à l’égard des Juifs modifia toutes ces données en profondeur. A peine la Deuxième Guerre mondiale terminée, l’Empire britannique se désagrégea, alors que les crises sociales et économiques se multiplièrent. Pendant ce temps, les Etats-Unis connurent à la fois une visitation spirituelle et une prospérité matérielle les catapultant au rang de première puissance mondiale. Pour citer une phrase souvent utilisée par mon père32 avant et pendant la Deuxième Guerre mondiale: C’est comme si la colonne de nuée et de feu33 de l’approbation divine s’était déplacée outre-Atlantique, l’Amérique reprenant le flambeau de "pays de la Bible" et celui de l’essor missionnaire... qu’elle porte bien haut depuis trois générations. Or, il est impossible d’opter pour une politique basée sur les principes bibliques en se détournant d’Israël et des promesses de l’Ancien Testament. Les Etats-Unis se rangèrent donc dès lors aux côtés du peuple hébreu, soutenant autant que possible sa lutte contre ses persécuteurs.
De la Shoah d’Hitler à la proclamation de Ben Gourion En 1942, Adolphe Hitler avait conquis l’Europe du cap Nord à la Sicile, ne négligeant rien pour concevoir et exécuter l’extermination universelle de la nation juive. Les fours crématoires érigés à Auschwitz, Treblinka et ailleurs ne pouvaient engloutir au rythme souhaité ces masses de corps torturés. C’était du reste une véritable course 32. Hugh E. Alexander, 1884-1957 33. cf. Ex 13:21-22; 14:19, etc.
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contre la montre, en raison des défaites successives des armées nazies, tant sur le front de l’Ouest que sur celui de l’Est. Au printemps 1945, les bataillons russes et américains se rejoignirent sur ces lieux de sinistre mémoire, théâtres de l’infâme Holocauste de 6 millions de victimes israélites innocentes34. Frémissant de pitié au vu de l’état des quelques rescapés de la Shoah, le monde prit conscience de l’horreur. De virulentes protestations s’élevèrent. Peuples et gouvernants, pourtant meurtris par cinq ans de guerre, commencèrent à s’émouvoir, et certains politiciens élevèrent la voix: A l’époque où l’on prône les Droits de l’homme, pouvons-nous nous taire devant le scandale du massacre d’un peuple entier sans défense? Comment l’Europe et le monde se remettraient-ils des blessures de la guerre si l’on négligeait de faire justice à cette nation juive qui a souffert plus que toute autre? Et voilà pourquoi le 27 novembre 1947, l’Assemblée générale des Nations Unies réunie à New York décidait lors d’un vote historique – et à quelques voix de majorité près – le partage de la Palestine entre administration arabe et administration juive. Inutile de le préciser, la Résolution No 247 de l’O.N.U. suscita un tollé d’indignation et d’opposition parmi les peuples islamiques d’Orient qui décidèrent de mobiliser leurs forces pour, selon l’expression déjà citée, jeter tous les Juifs à la mer (voir page 5). Et c’est sous cette menace que le Premier ministre David Ben Gourion, le 14 mai 1948, éleva courageusement l’emblème national de l’étoile de David en conférant au nouvel Etat le nom d’Israël. 34. 5 370 000 Israélites morts dans les chambres à gaz d'Auschwitz, de Balsec, de Chelmono, de Majdanek, de Sobibor et de Treblinka, sans compter les centaines de milliers d'hommes et de femmes qui ont péri au ghetto de Varsovie et dans d'autres lieux de détention et de déportation des Balkans ou d'Union Soviétique, soit un total d'environ 6,5 millions d'Israélites innocents. (Source: Israel, My Glory, mai-juin 2002, p. 20)
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Premiers heurts entre Israéliens et Palestiniens Réfugiez-vous quelques semaines dans les pays voisins, pour nous donner le temps de chasser l’intrus de votre patrie, en jetant tous les Juifs à la mer! Par de tels propos agressifs, mais pas toujours mesurés, les nations arabes voisines d’Israël s’unirent donc pour promettre monts et merveilles aux Palestiniens, en attaquant le territoire juif sur tous les fronts. A la fois pour échapper aux rigueurs d’une guerre sans merci et pour faciliter la tâche de ceux qui s’étaient proposé de "nettoyer" la Palestine en la débarrassant des Israéliens, des milliers d’autochtones s’expatrièrent volontairement – 300 000 selon les uns, 700 000 selon les autres parce que d’autres peuplades les suivirent. Certains Palestiniens réintégrèrent leur foyer au bout de quelques semaines, tandis que la plupart d’entre eux se réfugièrent au Liban, en Jordanie, en Syrie, voire plus loin encore. Mais ni les uns ni les autres – encore moins les diplomates des chancelleries concernées – n’avaient prévu la vive réaction fomentée au pied levé par l’armée hébraïque encore en gestation. Pour elle, c’était une question de vie ou de mort de défendre pied par pied le territoire attribué au peuple hébreu.
Les Palestiniens confinés dans un territoire morcelé Le premier conflit (1948-49) se solda donc par un échec des armées arabes; le deuxième (1956) par une véritable conquête qui entraîna les légions du général
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borgne Moshe Dayan jusqu’au canal de Suez et à la mer Rouge. Puis il y eut la fameuse "Guerre des six jours" (1967) où Tsahal assura à Israël une sécurité provisoire face à ses voisins, s’emparant à la fois du Néguev au sud, de Jérusalem au centre et d'une partie du Golan pour tenir la Syrie en respect. La soudaine attaque des armées arabes unies lors de la fête du Kippour en 1973 ne modifia guère la carte du Moyen-Orient, mais il avait fallu l’insistance des diplomates de l’O.N.U. pour qu’Israël se retire de certains secteurs conquis. Ce n’est que dans les années 1970-1980 que les Palestiniens obtinrent enfin la réalisation progressive de promesses chimériques faites depuis 30 ans et plus, sous la forme d’un territoire qui leur appartint en propre... Et encore, colonies juives et villages palestiniens s’entremêlent et s’interpénètrent depuis lors, ce qui rend de part et d’autre leurs territoires respectifs indéfendables en cas de conflit. Une situation à caractère tellement provisoire, que la carte géographique de ces régions est sujette à modification d'un mois à l'autre! Fort heureusement, l’histoire ne saurait s’arrêter là...
De Yasser Arafat à Bill Clinton Monts et merveilles furent à nouveau promis aux Palestiniens. On leur fit entrevoir l’eldorado lors de colloques historiques tenus successivement à Oslo, Madrid, Camp David, Charm-el-Cheikh et j’en passe. Motivés par d’égoïstes mobiles où les besoins en carburant pesaient dans la balance plus que toute autre considération, certains diplomates allèrent très loin dans les concessions demandées à Israël: promesses d’un territoire autonome aux Palestiniens, évacuation des colonies juives de Cisjordanie, "libération" totale de la bande de Gaza, et même
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souveraineté arabe sur Jérusalem, cette cité que l’Etat d’Israël venait de s’approprier en tant que "capitale éternelle". Les ministres travaillistes de la Knesseth firent tant de concessions que l’opinion israélienne les destitua, confiant les rênes du pouvoir à une droite plus rigoureuse et exigeante, bien décidée à en finir avec toutes ces revendications souvent irréfléchies. Une fois de plus, Israël se retrouva seul devant l’ensemble des nations35, résistant aux résolutions inapplicables qui lui étaient imposées, résolutions auxquelles même l’ex-président des EtatsUnis donna son approbation, au moment où la fin de son mandat l’obligea à quitter la Maison Blanche. Mais la roue tourne... Les soudains et tragiques attentats du 11 septembre 2001 jugulèrent momentanément l’antisémitisme et les efforts de la diplomatie anti-israélienne. La majorité des gouvernements de la planète s’indignèrent contre les extrémistes islamistes responsables des attentats et soutinrent l’Amérique dans ses efforts pour lutter efficacement contre le terrorisme. Le premier ministre israélien profita de ce redressement de situation pour durcir le ton et tirer profit du vent de l’anti-terrorisme qui soufflait sur la planète entière en prenant des mesures draconiennes: il affirma – à tort ou à raison – une position d’intransigeance à l’égard des ambitions palestiniennes, sur un ton dont le monde avait quelque peu perdu l’habitude...
35. Za 12:2-3
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Immigrations palestinienne et juive... à long terme! Oui, nous en sommes là... Mais dans les atermoiements du conflit israélo-palestinien, jusqu'à ce que soient amenés à la même table de discussion les deux antagonistes, il faut patienter. Et si de telles négociations aboutissaient enfin à une paix entre les deux parties, il faudrait souhaiter que cette paix soit juste pour qu'elle dure. Or est-elle possible après 50 ans de violence et de haine, qui ont atteint leur point culminant en ce début du 3e millénaire? Alors que les efforts de la diplomatie sont systématiquement voués à l’échec et que terrorisme et violence ne font qu’exciter l’antagonisme réciproque, la Bible donne pourtant des directives à longue portée qui laissent entrevoir un avenir serein. Ne serait-ce pas temps, alors, que les diverses parties concernées se mettent à table, non plus pour discuter politique, mais pour prendre connaissance de ce que ce vieux Livre propose à deux nations ennemies qui se disputent sur un territoire essentiellement biblique? Si l’on envisage l’avenir sous l’angle des intérêts palestiniens, ils ne seront satisfaits que lorsque les quelque 3 millions de Palestiniens expulsés auront rejoint leurs frères en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Et encore faudra-t-il traiter la question la plus épineuse et la plus délicate entre toutes: le sort de Jérusalem. Si l’on considère l’aspect israélien du problème, les millions de Juifs subissant actuellement des outrages – en Chine, en Russie, en pays islamiques et dans des dizaines d’autres36 – voudront tôt ou tard rejoindre le territoire 36. A titre d'exemple, les bureaux de l'immigration juive s'attendent à ce que près de 20 000 Juifs d'Argentine, face à la situation catastrophique de l'économie de leur pays d'adoption, fassent leur "Alyah" en 2002 (Au cœur d'Israël, AMI, Shlomo Isak, Jérusalem, printemps 2002).
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hébreu. Certes, les quelque 5 millions de Juifs vivant dans la région de New York ne songent guère de nos jours à s’établir à Tel-Aviv, car maintenant ils sont beaucoup trop confortablement assis dans leur prospérité pour songer à s’expatrier. Mais la roue tourne. L’antisémitisme devient une vague irrésistible, dont les ferments affectent toutes les capitales de l’Occident, sans parler des pays musulmans et autres contrées où règnent des dictatures politiques ou religieuses. Or, que dit la Bible au sujet des nations qui, à la fin des temps, toléreront encore des sujets israélites dans leur sein? La situation des Juifs deviendra alors tellement intenable qu’à leur égard l’Eternel s’engage en ces termes: Celui qui les avait emmenés captifs parmi les nations les rassemblera dans leur pays et n e l a i s s e r a c h e z e l l e s a u c u n d ' e u x 37. Décret irréversible! Le jour vient – que ce soit dans 5 ans ou dans 50 ans – où les Juifs dans leur totalité se retrouveront ensemble sur la terre de leurs pères promise à Abraham.
Pourtant... une solution valable aussi pour les Palestiniens Alors faut-il envisager des épreuves toujours plus cruelles pour ces Palestiniens, face aux Israélites auxquels ce territoire est prédestiné depuis 4 000 ans? Dans l’un de ses discours prononcé début 2002 que j’écoutais distraitement à la radio, le président Bush s’est risqué à dire (je cite de mémoire): Décidément, il nous faut trouver une solution pour le peuple palestinien, éventuellement 37. Ez 39:28
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en lui assurant une patrie en dehors des territoires qu’il occupe actuellement... Trois jours plus tard, une cassette vidéo portant la signature peut-être falsifiée d’Usama Ben Laden informait la Maison Blanche que tant que l’Amérique occuperait injustement le territoire arabe au Proche-Orient, les attentats contre les intérêts des Etats-Unis se poursuivraient à l’échelle planétaire. Impressionné ou non par la menace, le président Bush se ravisa: il nous faut trouver une solution permettant à ces deux peuples de vivre en paix entre Jourdain et Méditerranée. Pourquoi citer cet incident sans doute déjà oublié? N’y a-t-il pourtant pas, dans la recherche d’un territoireasile pour le peuple martyrisé, une solution dont devraient aussi discuter les politiciens?
Israël creusant des puits pour les Palestiniens dans les déserts arabes! Sur les rives de la mer Morte côté jordanien, des Israéliens ont offert leurs services (et leur expérience) à des Palestiniens expatriés, vivant misérablement dans un village comme il en est des centaines d’autres. A l’insu des médias, des paysans d’Israël sont venus sur place pour montrer à leurs proches voisins – peut-être frères de sang – comment irriguer le désert et y planter légumes et arbres fruitiers. L’expérience se révéla très positive et, à en croire les extraits publiés dans une certaine presse, il y aurait là une poignée de Palestiniens goûtant à l’avance le sort positif qui pourrait devenir celui de tous leurs compatriotes... s’ils le veulent bien.
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Des centaines de milliers de kilomètres carrés asséchés ou désertiques caractérisent toute cette région du globe. Il ne serait pas question d’écarter les peuples qui s’y complaisent – rassemblés en majeure partie dans des agglomérations plus ou moins importantes. Mais si la culture du désert fut, il y a 150 ou 120 ans, le germe de la prospérité indéniable que connaît l’Etat d’Israël aujourd’hui industrialisé, n’y a-t-il pas dans cette direction des études à approfondir, des expériences à tenter, des tentatives à entreprendre, bref un filon à exploiter? Bien sûr, il faudra avant tout l’accord des royaumes ou républiques intéressés. A mon sens, il faudrait aussi un sérieux appui de la part d’Israël. Si l’on songe aux milliards de dollars dépensés par l’Etat hébreu pour se fabriquer ou se procurer les armes les plus sophistiquées assurant sa défense, ces mêmes sommes ne seraient-elles pas infiniment mieux placées et plus fructueuses, à longue échéance, dans le développement agraire des nations voisines, pour enfin assurer le gagne-pain et l’essor économique des Palestiniens? Une démarche qui sera sans doute hérissée d’obstacles de part et d’autre, quoique souhaitée par tous, mais qui pourrait conduire au moins, à long terme, à la stabilisation politique, économique et militaire de la région.