Moishe Rosen
yechoua
Ce Juif que l’on appelle Jésus
Collection
Dialogue
Moishe Rosen
Yechoua
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Moishe Rosen
Yechoua Ce Juif que l路on appelle J茅sus
7LWUH RULJLQDO HQ DQJODLV Y’shua, The Jewish Way To Say Jesus 7KH 0RRG\ %LEOH ,QVWLWXWH RI &KLFDJR 7UDGXFWLRQ &DWKHULQH -RVVH HW -XLIV SRXU -pVXV 0DTXHWWH FRXYHUWXUH &pOLQH 0DDUHN HW pGLWLRQ 2XUDQLD , 2013 Texte de la H pGLWLRQ &3 &+ 5RPDQHO VXU /DXVDQQH ZZZ RXUDQLD FK Tous droits réservés
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Dédicace
Aux nombreux Juifs qui y ont un jour réfléchi et aux quelques Juifs qui ont osé se poser la question: Jésus peut-il être le Messie promis d’Israël? La réponse de Dieu à cette question et à cet espoir se trouve dans un mot, un nom. Ce nom sera honoré plus que tout autre nom et, finalement, tout genou fléchira et toute langue confessera le nom de Yechoua. «Et tu l’appelleras Yechoua [Dieu sauve] car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés.» Matthieu 1:21
Sommaire
Préface ......................................... Remerciements ................................ Introduction. Tout ce qu’il faut savoir sur le Messie (et plus encore) ............... 1.1 «O petite ville de Bethléem» ........... 2. 1Là où il est question de serpents et de semence ................................... 3. 1Pères et fils ................................ 4. 1Un prophète comme Moïse .............. 5. 1Le précurseur ............................. 6. 1Le roi monté sur un âne ................. 7. 1Une prophétie très précise ............. 8. 1Un traître se rend à un sédère ......... 9. 1Le Psaume de la crucifixion ............. 10. Une boisson qui ne rafraîchit pas ...... 11. Des os, des os, des os .................... 12. La résurrection ............................ 13. Le serviteur souffrant .................... Post-scriptum .................................. Appendice 1. Les passages bibliques appliqués au Messie dans les écrits rabbiniques anciens ...................... Appendice 2. Le miqveh et le baptême ...
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Appendice 3. La conversion dans le Tanah et dans le Nouveau Testament ......... Appendice 4. Israël et les non-Juifs ........ Appendice 5. Les passages du Tanah cités dans le Nouveau Testament ...... Appendice 6. Les Juifs et les chrétiens en dehors du Nouveau Testament ..... Appendice 7. Les premiers Juifs croyant en Jésus et la communauté juive ....................... Appendice 8. L’ordre des livres dans les différentes versions de la Bible .... Appendice 9. Glossaire ....................... Bibliographie ................................... Index général .................................. Index des références bibliques .............. Index des termes hébreux ................... Index des sources rabbiniques ..............
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Préface
Les traditions! La vie en est remplie: les recettes familiales, les fêtes traditionnelles de tous les peuples… Jusque dans les plus petits détails de notre vie, la majorité d’entre nous restons fidèles à nos habitudes vestimentaires, prenons toujours le même chemin pour nous rendre au travail et — c’est peut-être le plus important — raisonnons selon nos traditions. Lorsqu’il s’agit de religion, la plupart des gens soit évitent le sujet, soit expriment un point de vue traditionnel auquel ils n’ont pas forcément réfléchi. Beaucoup d’Américains, par exemple, ont une croyance traditionnelle plutôt floue en Dieu. Ils pensent vaguement que tout ce que Dieu attend de nous, c’est que nous ayons un bon comportement et que nous soyons heureux. Le peuple juif est certainement le groupe qui a été le plus immergé dans la tradition. Au cours de nombreux siècles de persécution, au cours de nombreux exils d’un pays à un autre, c’est la tradition qui nous a soudés, nous les Juifs. Parmi les traditions juives figure une notion peut-être plus fermement enracinée qu’aucune autre, une notion à laquelle nous avons pourtant très peu
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réfléchi: le fait que les Juifs ne doivent pas croire en Jésus. Vous pouvez demander, comme Tevye dans le film «Un violon sur le toit»1: «D’où vient cette tradition?» Et typiquement, on vous répondra que les chrétiens ont persécuté les Juifs. En effet, les souvenirs des croisades, de l’Inquisition, des pogroms et de la Shoah sont profondément enfouis dans le psychisme des Juifs. Pourtant, chaque Pâque juive nous rappelle que l’antisémitisme n’est pas né avec Hitler, le tsar ni même les papes. L’antisémitisme remonte bien avant l’époque de Pharaon et on le trouve dès l’origine du peuple juif lui-même. Non, ce n’est pas de persécution qu’il s’agit, mais tout simplement de savoir si Jésus est le Messie d’Israël. Si c’est le cas, tous les Juifs devraient croire en lui, ainsi que tous ceux qui veulent servir Dieu. Mais les croyances traditionnelles et les préjugés ne disparaissent pas facilement. Il y a quelques années, alors que je visitais Londres, je suis allé me promener à Hyde Park Corner, un sanctuaire pour n’importe quel orateur. Tout le monde, ici, peut annoncer et proclamer ce qu’il veut dans une relative sécurité. 1
«Un violon sur le toit» ou «Fiddler on the Roof», show musical basé sur des histoires de Sholom Aleichem, adapté par Norman Jewison au cinéma en 1971. C’est l’histoire d’un paysan russe juif, Tevye, au début du XXe siècle, face à la remise en cause de ses traditions séculaires par ses filles.
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Mon attention a été attirée par un homme perché sur une échelle, en train de parler du christianisme. C’était un athée qui affirmait qu’il n’y avait pas la moindre preuve de l’existence de Jésus. «Avez-vous déjà pris le temps de réfléchir au fait que les Juifs qui, pourtant, attendaient avec impatience leur Messie, n’ont jamais pris Jésus au sérieux? a-t-il demandé. Pourquoi? Je vous le demande. Ils n’ont pas cru alors et ne croient toujours pas en lui aujourd’hui. Je ne connais pas un seul Juif qui ait cru que Jésus ait vécu, soit mort et soit ressuscité!» Je n’aime pas contredire ceux qui prennent la parole en public; cela m’arrive trop souvent à moi-même. Pourtant, je ne pouvais pas laisser passer cette affirmation sans réagir. Alors, du beau milieu de la foule, je lui ai crié: «Hé, Monsieur, puis-je monter sur votre échelle?» «Qu’y a-t-il?» a-t-il demandé. «Je veux monter sur votre échelle.» «Mais pourquoi donc?» Il avait l’air vraiment stupéfait. J’ai pris une profonde inspiration. Je voulais être certain que tout le monde puisse m’entendre: «Je veux que toutes ces personnes voient ce que vous proclamez ne jamais avoir vu vous-même. Je suis un Juif qui crois que Jésus a vécu, est mort pour mes péchés, est ressuscité et est maintenant assis à la droite de Dieu dans la gloire!»
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Tout d’abord, son visage s’est empourpré. Puis, dès qu’il a réussi à se contrôler, il a déclaré: «Mais, mon cher monsieur, cela ne m’ennuie pas du tout. Je remarque à votre accent que vous êtes américain. Je suis sûr que toutes les personnes ici présentes seront ravies de vous contempler.» Il est descendu de son échelle, un sourire narquois aux lèvres. Pendant ce temps, je traversais la foule pour hisser mon imposante carrure — je mesure 1,88 m et je pèse à peu près 112 kg — tout en haut de l’échelle où j’essayais de me tenir en équilibre. Mon hôte a cru bon de me présenter à la foule, comme on le ferait dans un numéro de cirque. Il s’est incliné majestueusement devant l’assistance et m’a présenté comme M. Moishe Rosen, un étrange énergumène arrivé d’Amérique. Mais je n’ai pas eu à supporter longtemps ses commentaires acides car, à ce moment-là, une voix s’est élevée: «Hé, vous là-bas, vous avez une autre échelle?» «Mon cher ami, a répondu l’athée, pourquoi voulez-vous une autre échelle?» La voix a répondu avec un fort accent anglais: «J’en veux une autre parce que ma femme et moi, nous sommes juifs et nous croyons aussi que Jésus est le Messie, qu’il a vécu, qu’il est mort et qu’il est ressuscité, et il est notre Seigneur. Nous pensons que tous ces gens devraient pouvoir nous contempler, nous aussi, mais il n’y a vraiment pas
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assez de place sur cette petite échelle pour que ma femme et moi, nous nous joignions à ce grand costaud!» Les gens ont éclaté de rire et l’athée s’est dégonflé, car il était clair que ses préjugés ne correspondaient en rien à la réalité. Il y a longtemps, les Ecritures juives ont annoncé la venue de celui qui sauverait le monde du mal et inaugurerait une nouvelle façon de vivre. Le but de ce livre est d’examiner les prophéties pour déterminer si Jésus les a vraiment accomplies. S’il n’en est rien, alors, nous autres Juifs, nous devons le rejeter. Et puisque ces mêmes Ecritures disent aussi que c’est le devoir de tout Juif de faire connaître le vrai Dieu, si Jésus se trouve être un imposteur, nous devons — par égard pour nos amis chrétiens — le dénoncer et tenter de les aider à se libérer de leur aveuglement, tout comme l’athée de Londres essayait de le faire. Si Jésus n’est pas le Messie, le christianisme n’est qu’une invention de menteurs ou d’idiots, une des nombreuses religions de notre monde qu’il faut rejeter tout de suite parce qu’il est bien trop axé sur le ciel, parce qu’il nous affaiblit face à nos ennemis et parce qu’il nous empêche de jouir librement et sans aucune inhibition des plaisirs que la vie nous offre. Si tout cela n’est que «shtouyot» (hébreu: sottises), les chrétiens suivent un chemin qui ne mène nulle part. Ils ont déposé les trésors de leur vie dans un sac plein de trous.
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Mais, comme Tevye le disait aussi: «D’un autre côté…» Imaginez: et si c’était vrai? Et si Jésus était vraiment le Messie? Une discussion pour savoir si la tomate est un fruit ou un légume peut ne pas avoir beaucoup d’importance, mais le fait de savoir si Jésus est le Messie ou un escroc, ou bien un fou ou encore le fruit de l’imagination de quelqu’un, ça, c’est une question qui aura un impact sur nous maintenant, mais aussi pour l’éternité. En effet, si ce que les chrétiens disent depuis deux mille ans est vrai, nous nous devons à nous-mêmes, au monde entier, et surtout au Dieu d’Israël, de croire au Messie qu’il a envoyé. Tout au moins, nous devrions accepter d’examiner les faits pour voir si cela est vrai. Si vous acceptez de faire cela, poursuivez la lecture.
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Remerciements
Ce livre est autant l’œuvre de Rich Robinson et de Dennis Baker que la mienne. Plusieurs personnes ont collaboré à la recherche et à la composition. Zhava Glaser mérite une mention spéciale pour son travail sur les index. Néanmoins, nous sommes tous d’accord pour dire que personne ne mérite de félicitation particulière pour avoir dit la vérité. Pour nous, c’est un devoir mais pas une corvée. Parfois cette vérité nous dérange, mais nous nous souvenons des paroles de celui qui a dit: «Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres» (Jean 8:32).
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Introduction Tout ce qu·il faut savoir sur le Messie (et plus encore)
Le terme Avant de parler de l’identité du Messie, il faut comprendre ce que ce terme a signifié pour les Juifs depuis le début de leur histoire jusqu’à l’époque de Jésus. Commençons par regarder ce kaléidoscope: l’histoire des Juifs avant l’année 70 de notre ère. Le mot Messie est la transcription du terme hébreu machiah qui signifie «oint». A l’origine, ce mot évoquait le rituel selon lequel une personne (habituellement un prophète, un roi ou un prêtre) était désignée pour occuper une position importante. On lui versait de l’huile sur la tête, ce qui était l’équivalent, dans l’Antiquité, de l’acte de prêter serment. Plus tard, le terme «oint» a été utilisé comme synonyme pour les prophètes, les rois et les grands-prêtres eux-mêmes. Il soulignait le fait que Dieu les avait désignés pour leur fonction. C’est pourquoi David, par exemple, avant de devenir roi lui-même et malgré son conflit avec le roi Saül, a fait tout ce qu’il pouvait pour que ni lui ni ses compagnons ne s’attaquent au roi physiquement, et ce parce qu’il était le
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«messie», c’est-à-dire «l’oint» du Seigneur (voir 1 Samuel 24:7).
L·Histoire D·abord les Babyloniens et les Perses Quand Nebucadnetsar* et ses armées babyloniennes ont envahi Jérusalem en l’an 586 av. J.-C., le temple a été détruit et la monarchie supprimée. Quand les déportés ont pu retourner au pays quelque 70 ans plus tard, ils étaient devenus les sujets d’un nouvel Empire, celui des Perses. Même s’ils ont pu reconstruire leur temple et désigner un nouveau grand-prêtre, il était impensable de mettre un des descendants de David sur le trône. Que le messie de Dieu puisse venir rendre à Israël la place d’honneur et de gloire qu’il méritait est simplement devenu un rêve dans le cœur du peuple juif.
Trois, c·est trop Près de 170 ans plus tard, Alexandre le Grand* a conquis l’Empire perse (comme vous pouvez le constater, c’était une époque assez mouvementée) et Israël a eu encore un nouveau souverain. A la mort d’Alexandre, en l’an 323 av. J.-C., son immense Empire a été divisé entre ses trois généraux. La Macédoine, aujourd’hui pays indépendant (depuis 1991), a été donnée à Antigone. Le
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