L'Eglise et l'attirance homosexuelle: mythes et réalité (OUR1021)

Ed Shaw

Ed Shaw

Un simple livre de plus sur le sujet de l’homosexualité?

Pas tout à fait.

Outre le témoignage courageux de son auteur, lui-même attiré par les personnes du même sexe, celui-ci remet en cause les idées préconçues, d’un côté comme de l’autre.

Il aborde le problème des façons de penser et d’agir qui ont généré exclusion et mépris.

Il pointe du doigt les amalgames et les traitements trop légers ou inadéquats de la question.

Il offre des pistes pertinentes pour un accueil véritablement chrétien des personnes qui n’entrent pas dans le moule des Eglises.

A lire par tous, pour une compréhension mutuelle essentielle.

Pasteur de l’Emmanuel City Centre à Bristol, en Angleterre, Ed Shaw fait partie de l’équipe de rédaction de Living Out. Son parcours l’a amené sur les bancs de Durham University, Cornhill Training Course et Oak Hill Theological College, puis dans diverses Eglises à Durham, Londres et Bristol.

CHF 18.90 / 14.90 € ISBN 978-2-940335-21-3

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L’ÉGLISE ET L’ATTIRANCE HOMOSEXUELLE : MYTHES ET RÉALITÉ

L’ÉGLISE ET L’ATTIRANCE HOMOSEXUELLE : MYTHES ET RÉALITÉ

Ed Shaw L’ÉGLISE ET L’ATTIRANCE HOMOSEXUELLE:

MYTHES ET RÉALITÉ

Ed Shaw

L’Eglise et l’attirance homosexuelle : mythes et réalité

L’Eglise et l’attirance homosexuelle : mythes et réalité Titre original en anglais : The Plausibility Problem : The Church and Same-Sex Attraction © Ed Shaw 2015 All rights reserved. This translation of The Plausibility Problem first published in 2015 is published by arrangement with Inter-Varsity Press, Nottingham, England © et édition française : Ourania, 2019 Case postale 31 1032 Romanel-sur-Lausanne, Suisse Tous droits réservés.

E-mail : info@ourania.ch Internet : http ://www.ourania.ch Traduction : Mikhail Diakonov Couverture : Olivier Leycuras Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la version Segond 21 © 2007 Société Biblique de Genève http ://www.universdelabible.net ISBN édition imprimée 978-2-940335-21-3 ISBN format epub 978-2-88913-505-9 ISBN format pdf 978-2-88913-919-4 Imprimé en France par Sepec numérique

Table des matières Préface.......................................................................................................................7 1. Un problème de crédibilité......................................................................11 2. Le problème de crédibilité et moi........................................................ 21 3. Mythe n° 1 : « Notre sexualité définit notre identité »............................................ 29 4. Mythe n° 2 : « Une famille, c’est maman, papa et 2,4 enfants »......................... 39 5. Mythe n° 3 : « Si l’on naît homosexuel, cela ne peut pas être mal »................. 49 6. Mythe n° 4 : « Si quelque chose vous rend heureux, c’est une bonne chose ».............................................................................................. 59 7. Mythe n° 5 : « C’est dans le sexe que l’on trouve la véritable intimité ».......... 71 8. Mythe n° 6 : « Hommes et femmes sont égaux et interchangeables »........... 81 9. Mythe n° 7 : « Piété rime avec hétérosexualité »...................................................... 97 10. Mythe n° 8 : « Il n’est pas bon d’être célibataire »..................................................109 11. Mythe n° 9 : « La souffrance est à éviter »................................................................. 119 Conclusion..........................................................................................................133 Appendice n° 1 La crédibilité de l’interprétation traditionnelle de l’Ecriture........... 139 Appendice n° 2 Le manque de crédibilité des interprétations nouvelles de l’Ecriture....................................................................................157 Remerciements.................................................................................................169 Lectures recommandées............................................................................... 171 Index des références bibliques...................................................................173

Préface Je vous imagine bien faire la moue face à un énième livre traitant de la foi chrétienne et de l’homosexualité. Si c’est votre cas, et que vous avez malgré tout entrepris de lire ces quelques premières lignes, puis-je vous demander de continuer encore un peu ?

Ce livre est un livre important, l’un des plus importants, probablement, que j’ai pu lire durant ces dernières années. En général, quand je lis ce genre de commentaire dans une introduction écrite par un ami de l’auteur, je n’en fais pas moi-même grand cas… Aussi, permettez-moi d’insister : je le pense vraiment.

Ce n’est pas, comme vous pourriez l’imaginer, juste un livre conformiste qui s’adresserait seulement aux croyants attirés par des personnes de même sexe, cherchant à les exhorter à s’en tenir aux recommandations de la Bible sur ce sujet. Ce livre est avant tout radical, car il met tous les croyants au défi d’une réelle transformation de leur comportement comme de leur mode de pensée.

Laissez-moi vous expliquer pourquoi je l’apprécie tant.

Premièrement, c’est un livre écrit avec une délicatesse toute pastorale, comme on pourrait s’y attendre de la part d’un auteur qui parle ouvertement de sa propre attirance pour le sexe opposé. Son honnêteté vis-à‑vis de ce que l’on ressent dans ce cas-là est rafraîchissante. Il « comprend ». Ceci est important pour ceux d’entre nous qui sont dans la même situation. D’un autre côté, ce qui est tout aussi important, Ed Shaw est également attentif au contexte culturel. Il reconnaît que beaucoup de chrétiens, qui pourtant assurent que la Bible représente pour eux l’autorité ultime, sont bien plus influencés par les idoles des temps modernes que par l’exégèse biblique quand il s’agit d’affirmer leur position éthique. Ce n’est pas tant qu’ils soient intellectuellement convaincus par de nouvelles Préface

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interprétations, mais plutôt que leurs cœurs sont prisonniers des idées individualistes.

Dans un monde, et bien trop souvent aussi, dans une Eglise où l’expression et la réalisation de soi sont des valeurs rarement remises en question, la position traditionnelle de la chrétienté sur la question de l’homosexualité peut sembler insoutenable et même immorale. Dans ce contexte, peu de gens accepteraient cet enseignement, peu importe son degré de conformité biblique, à moins d’être pleinement persuadés de son bien-fondé.

Ed Shaw a bien compris que cela exige un livre qui ne se contente pas seulement de mettre en lumière l’étude de quelques textes clés, mais qui s’adresse également au cœur des gens et à leurs convictions sous-jacentes et souvent inavouées.

Une deuxième chose qui frappe à la lecture de ce livre est son contenu très positif. Comme Ed le montre, l’approche de l’homo­ sexualité se résumant à la phrase : « Dis simplement non ! » ne convainc plus, pour autant qu’un jour cela ait vraiment été le cas.

Ce qu’il nous propose à la place, c’est, pour les chrétiens attirés par les personnes de même sexe, la vision positive de la possibilité d’une vie enthousiasmante et épanouissante en relation avec Christ, même si cela signifie faire une croix sur le sexe et le mariage.

Il y aura parfois, bien sûr, de la souffrance, mais comment pouvez-­ vous vous attendre à ce qu’il en soit autrement, quand vous suivez celui qui est entré dans sa gloire en allant d’abord à la croix et qui a appelé ses disciples à suivre le même chemin, avec abnégation et en portant leur propre croix ? Mais ce qu’il nous est demandé d’abandonner n’est rien en comparaison de ce que nous sommes invités à recevoir, à la fois maintenant et dans l’avenir. La vie en Christ comporte forcément des sacrifices, comme toute relation, mais ce qui la définit, en fin de compte, ce n’est pas ce qui est sacrifié, c’est plutôt ce qui, ou mieux, celui qui est adopté. Le « non » est précédé et enveloppé par le « oui » que nous disons au Christ, en réponse au « OUI » aimant qu’il nous adresse. Il est venu pour

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L’Eglise et l’attirance homosexuelle : mythes et réalité

nous donner la vie, non une forme de mort vivante, et il est mort pour rendre cela possible.

Il peut nous arriver d’expérimenter ce qu’Ed appelle ses « moments carrelage », quand il s’effondre et que tout lui semble fade… mais en Christ, et émerveillés par tout ce que Dieu nous donne en lui, nous avons toutes les raisons de nous relever, persévérer et nous réjouir. Ed ne nous invite pas à serrer les dents et rester stoïques, mais à nous réjouir avec foi quand nous sommes malheureux et à retrouver l’espérance dans l’affliction.

La dernière raison pour laquelle j’ai tant aimé ce livre est qu’il est très percutant. Le ton n’est jamais agressif ni autoritaire, mais on peut sentir la passion et la juste frustration de l’auteur. Il ne vise pas une cible prévisible (les libéraux progressistes), mais ceux qui appartiennent à son propre clan, évangélique.

Plutôt que d’accuser simplement les autres de ne pas coller à l’enseignement biblique, il nous faut nous tourner vers notre propre tradition et l’examiner à la lumière des normes de la Parole de Dieu.

Nous nous targuons de résister aux idoles de l’hédonisme et du relativisme, mais n’avons-nous pas trop souvent conclu une alliance impie avec l’égoïsme, cette idole moderne la plus ardemment adorée ? Il en résulte, bien trop souvent, une perversion du christianisme authentique qui ne laisse que peu de place au sacrifice de soi et qui installe l’individu sur le trône, à la place du Dieu vivant.

Et, dans notre résistance farouche à la révolution sexuelle, en ayant tellement exalté le mariage et la famille, n’avons-nous pas ignoré ou marginalisé la vision biblique de l’Eglise en tant que famille de Dieu, et le célibat, choisi ou non, en tant que vocation pouvant positivement être envisagée ? Cette erreur et quelques autres ont joué un immense rôle dans le sentiment d’impossibilité de mener la vie à laquelle sont cependant appelés un certain nombre d’entre nous.

La controverse actuelle autour de l’homosexualité dans l’Eglise nous offre l’occasion de reconnaître l’existence de ces mythes et de nous en repentir.

Préface

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Du point de vue du monde, l’appel de Christ à le suivre de tout cœur et à mener une vie de disciple en renonçant à soi semble quelque chose d’invraisemblable et de repoussant, quelles que soient l’orientation sexuelle ou les circonstances personnelles. Si nous voulons demeurer nous-mêmes des disciples et en convaincre plusieurs de se joindre à nous, nous devons, d’une façon ou d’une autre, montrer que ce qui est proposé, ce n’est pas un cadre avec des règles, mais une relation dynamique avec le Dieu vivant.

Ce genre de vie ne peut être vécu en solitaire, mais en tant que chrétiens nous ne sommes pas livrés à nous-mêmes. Nous savons que Dieu est notre Père qui nous aime. Souverain sur toutes choses, il œuvre même dans les moments les plus difficiles de notre vie et dans ses aspects les plus complexes, pour notre bien et pour sa gloire. Nous savons que le Christ est notre Seigneur et notre Sauveur, celui qui nous demande de prendre sa croix et de le suivre, qui a déjà sacrifié sa vie pour nous et nous a offert bien plus que ce qu’il pourrait exiger de notre part. Et nous savons que l’Esprit est le consolateur, qu’il est avec nous à chaque instant de notre vie et qu’il nous appelle à une vie de profonde et riche intimité dans l’union avec Christ et dans la vie relationnelle au sein de l’Eglise.

Lorsque l’on place Dieu au centre de tout, la vie chrétienne n’est pas seulement du domaine du possible, elle est aussi magnifique.

Vaughan Roberts Eglise de St Ebbe, Oxford

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L’Eglise et l’attirance homosexuelle : mythes et réalité

1. Un problème de crédibilité Pierre Je vous présente Pierre, 17 ans. Bon chrétien et membre enthousiaste du groupe de jeunes de son Eglise, il est le fils aîné d’un diacre et de la responsable des jeunes. Il joue de la guitare électrique dans le groupe de louange, dirige une association chrétienne dans son lycée, a de bonnes notes et est connu localement en tant que nageur de compétition prometteur. Il est le type du jeune chrétien brillant capable de convaincre que l’Eglise a encore un avenir.

Mais, depuis le début de sa puberté, Pierre a toujours été attiré par d’autres garçons. Il espérait que ce serait juste une phase, mais ça ne s’est jamais arrêté, malgré ses prières et ses efforts pour rencontrer des filles. Il est devenu très bon pour imiter l’hétérosexualité, mais il passe son temps à repousser les attentions un peu insistantes des filles tout en essayant de ne pas trop montrer son intérêt envers l’un des gars de son groupe de jeunes.

Le groupe de jeunes se félicite d’avoir de bonnes études bibliques, et ses leaders prennent leurs responsabilités au sérieux, en particulier quand il s’agit de parler de sexe et des relations garçons-filles.

Pierre a entendu de nombreuses fois que le sexe est réservé au cadre du mariage entre un homme et une femme. En attendant, il doit résister à la tentation d’une sexualité active, à la fois en actes et en pensées. On lui a aussi dit ce qu’il devait faire s’il était sexuellement attiré par une femme. Bien sûr, ce n’est pas un mal d’apprécier la beauté, mais jeter un second regard appuyé, et, encore plus, la déshabiller mentalement, est dangereux. Le problème, c’est que ce sont les garçons qui l’attirent. Ainsi, dès le premier regard, dès la première attirance, il sent que ce qu’il fait est mal. Il est paralysé Un problème de crédibilité

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par la culpabilité et par ce qu’il ressent en voyant ce garçon qu’il aime bien se déshabiller dans le dortoir, quand le groupe de jeunes de l’Eglise part en week-end. Car tout ce qu’on lui a dit de l’homo­ sexualité, c’est que c’était mal, un espace interdit pour un bon chrétien comme lui.

Mais voilà, Pierre a envie de sexe. Il a grandi dans l’une des civilisations les plus sexualisées de l’ère chrétienne, et c’est autour du sexe que tourne toute la vie des ados, d’après les magazines qu’il lit, les émissions télé qu’il regarde et les conversations qu’il entend aux vestiaires. C’est à cela que vous prenez conscience de votre croissance. C’est ce qui fait de vous vraiment un homme. Même dans son groupe de jeunes, on en parle comme de l’expérience la plus incroyable, celle qui change la vie. Un jeune couple, impliqué dans l’équipe des responsables et récemment interviewé devant le groupe, a expliqué combien il était reconnaissant d’avoir attendu le mariage pour avoir des rapports sexuels. Quand, plus tard, le mari a parlé au groupe de gars, il a dit que le sexe était la meilleure chose qu’il ait jamais vécue et que Dieu était bon d’avoir créé une chose qui procure autant de plaisir. Il en ira de même pour eux, s’ils se gardent, eux aussi, pour le mariage.

Mais de tout cela Pierre ne connaîtra rien, s’il se conforme à ce qu’on lui a dit et s’il vit à la lumière de l’enseignement de la Bible. Et cela lui semble pour le moins impensable. Le sexe est partout, il en a terriblement envie, et l’Eglise lui répond : « Non, jamais. » En même temps, les magazines, les émissions télé et même les conversations de vestiaire lui disent d’écouter ses pulsions. Son émission préférée montre un personnage gay qu’il apprécie et envie à la fois, car il n’a aucune honte de sa sexualité et de toutes les relations qu’il peut avoir. D’après une ou deux recherches sur Internet, certains chrétiens pensent que Dieu considère comme bonnes les relations stables et fidèles entre hommes. Peut-être pourrait-il avoir ces relations sexuelles dont il a tant envie, tout en restant chrétien ?

Il veut les deux en même temps.

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L’Eglise et l’attirance homosexuelle : mythes et réalité

Jeanne Laissez-moi vous présenter maintenant Jeanne, qui a la trentaine bien passée. Elle a eu un certain nombre de relations désastreuses avec des hommes, dont un bref mariage qui s’est terminé lorsque son mari l’a trompée. Elle est devenue chrétienne peu après et s’est jetée à corps perdu dans la vie de l’Eglise : elle fait le café, assure l’accueil et coordonne la soupe populaire. A la fête de Noël, elle s’est levée pour témoigner de la façon dont Jésus a transformé toute sa vie. Elle est l’une des dernières grandes réussites de son Eglise.

Mais, en parallèle de l’aide de l’Eglise, sa nouvelle famille, elle a connu une forte et durable amitié avec une collègue non chrétienne, ce qui l’a beaucoup soutenue. Et, à sa grande surprise, leur grande proximité a récemment débouché sur une relation sexuelle. Tout le monde s’est rendu compte qu’elle est bien plus heureuse depuis quelque temps, et son petit groupe remercie Dieu d’avoir répondu à ses prières, sans connaître la cause exacte de son bonheur.

L’Eglise à laquelle appartient Jeanne s’est fermement opposée à la promotion récente du « mariage » gay et a fait circuler des pétitions allant dans ce sens. Jusque-là, Jeanne n’avait pas saisi qu’il était mal d’avoir des relations homosexuelles. Alors, elle n’a pas tardé à aller frapper chez son pasteur pour lui demander conseil « de la part d’une amie chrétienne » qui aurait récemment eu des relations sexuelles avec une collègue. Le pasteur a clairement dit qu’elle devait alors appeler son amie à se repentir et arrêter de la fréquenter, dans le cas contraire.

Jeanne est anéantie. Tout ce qu’elle veut dans la vie, c’est s’installer avec quelqu’un qu’elle aime et qui l’aime en retour. En passant devant la maison du pasteur, elle a aperçu sa femme et ses jeunes enfants en train de faire la cuisine tous ensemble et s’est dit qu’elle avait aussi envie de ce genre de vie familiale. Elle avait toujours voulu avoir des enfants et avait adoré s’impliquer dans la vie des enfants de sa copine, qu’elle avait eus lors d’une relation précédente. C’était enfin la réalisation de tous ses rêves.

Un problème de crédibilité

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Mais si elle veut faire ce qu’on lui a dit, elle va devoir quitter sa copine dès demain et mettre un terme à la meilleure relation humaine qu’elle ait connue, ce qui lui semble complètement insensé. Il lui semble inimaginable que son pasteur lui refuse ce bonheur que lui-même connaît, de dire qu’une chose est mauvaise alors qu’elle semble tellement agréable.

Elle sait très bien ce que sa copine lui dira. Elle a toujours respecté son « penchant religieux », mais elle lui dira de ne pas tenir compte de ce que le pasteur lui a dit, et son conseil semblera d’autant meilleur qu’elle a tant à lui offrir : un foyer, une vie de famille, la fin de la solitude, la proximité physique dont elle a tellement besoin.

Séparée de son amie, Jeanne retournerait à son petit appartement, aux visites irrégulières et pénibles aux familles chrétiennes pour le repas dominical, à sa vie de célibataire, attendant le moment où on se donne l’accolade à l’église, la seule occasion de contact physique qu’elle connaisse là-bas.

Notre réponse Ce sont les « Pierre » et les « Jeanne » croisés dans nos Eglises qui amènent beaucoup d’évangéliques à perdre confiance en l’enseignement de la Bible sur le sexe et le mariage. Ce sont des cas de la vraie vie comme ceux-là qui poussent un nombre croissant d’entre eux à adopter un point de vue plus libéral sur l’homosexualité. Il se pourrait également que ce soit votre cas. Comment regarder Pierre dans les yeux et lui dire qu’il ne pourra jamais avoir de relations sexuelles ? Comment demander à Jeanne de tourner le dos à la seule relation humaine qui lui apporte de la joie ? Cela leur semblerait tout simplement inconcevable, et cela ne nous semble pas raisonnable non plus.

Ce qui nous aide encore moins, tant eux que nous, c’est la réaction évangélique traditionnelle face à cette situation. Nous avons littéralement adopté le slogan de cette chanson anti-drogue des années 1980 : « Dites non ! » La plupart du temps, c’est à peu près la seule

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L’Eglise et l’attirance homosexuelle : mythes et réalité

phrase que nous ayons à leur dire, accompagnée d’une salve de versets bibliques en cas d’objection : Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme : c’est une pratique abominable.

Lévitique 18.22 Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils commettent tous deux un acte abominable. Ils seront punis de mort, leur sang retombera sur eux.

Lévitique 20.13 C’est pour cette raison que Dieu les a livrés à des passions déshonorantes : leurs femmes ont remplacé les rapports sexuels naturels par des relations contre nature ; de même, les hommes ont abandonné les rapports naturels avec la femme et se sont enflammés dans leurs désirs les uns pour les autres ; ils ont commis homme avec homme des actes scandaleux et ont reçu en eux-mêmes le salaire que méritait leur égarement.

Romains 1.26-27 Ne savez-vous pas que les injustes n’hériteront pas du royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : ni ceux qui vivent dans l’immoralité sexuelle, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les travestis, ni les homosexuels, ni les voleurs, ni les hommes toujours désireux de posséder plus, ni les ivrognes, ni les calomniateurs, ni les exploiteurs n’hériteront du royaume de Dieu.

1 Corinthiens 6.9-10 …sachant bien qu’elle [la loi] n’est pas faite pour les justes mais pour les malfaiteurs et les rebelles, les impies et les pécheurs, les sacrilèges et les profanateurs, ceux qui tueraient père et mère, les meurtriers, ceux qui vivent dans l’immoralité Un problème de crédibilité

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Ed Shaw

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Pas tout à fait.

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Il aborde le problème des façons de penser et d’agir qui ont généré exclusion et mépris.

Il pointe du doigt les amalgames et les traitements trop légers ou inadéquats de la question.

Il offre des pistes pertinentes pour un accueil véritablement chrétien des personnes qui n’entrent pas dans le moule des Eglises.

A lire par tous, pour une compréhension mutuelle essentielle.

Pasteur de l’Emmanuel City Centre à Bristol, en Angleterre, Ed Shaw fait partie de l’équipe de rédaction de Living Out. Son parcours l’a amené sur les bancs de Durham University, Cornhill Training Course et Oak Hill Theological College, puis dans diverses Eglises à Durham, Londres et Bristol.

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