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Table des matières

Note de l’auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01

Commencement. Dieu qui marche vers moi sur un chemin de terre . . . . . . . . . .

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Problème Ce que j’ai appris en regardant la télévision . . . . . . . . . . . . . . . .

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03. Magie Le problème avec Roméo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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04. Transformation Comment on trouve une Penny . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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05. Foi A propos de la vie sexuelle des pingouins . . . . . . . . . . . . . . . . .

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06. Rachat Sexy Carotte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

75

07. Grâce Le royaume des mendiants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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08. Dieux Nos chers amis invisibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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09. Changement Nouveau commencement pour foi ancienne . . . . . . . . . . . . . .

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10. Croyance La naissance de la cool attitude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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11. Confession La sortie du placard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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12. Eglise Comment y aller sans devenir dingue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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13. Amour A la rencontre des filles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

165

14. Solitude Des années dans l’espace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

179

15. Communauté Vivre avec des cinglés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

203

16. Argent Quand il faut payer le loyer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

217

17. Louange L’émerveillement mystique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

233

18. Amour Vraiment aimer les autres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19. Amour

241

Vraiment s’aimer soi-même . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

259

20. Jésus Les traits de son visage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

271

Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Informations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Note de l’auteur

Je n’ai jamais aimé la musique jazz,parce que la musique jazz ne résout rien. Cependant, un soir, je me trouvais devant le Bagdad Theater à P ortland, et j’ai vu un homme jouer du saxophone. Je suis resté là une bonne quinzaine de minutes, et il n’a pas ouvert une seule fois les yeux. Après ça, j’ai aimé la musique jazz. Parfois, il faut voir quelqu’un aimer quelque chose pour vous mettre à aimer cette chose vous-même. C’est comme si cette personne vous montrait la voie. Je n’aimais pas Dieu par ce qu’apparemment il ne résolv ait rien. Mais c’était avant que tout cela n’arrive.


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En Amérique, la première génération issue de l’escla vage a inventé la musique jazz. C’est un mode d ’expression totalement libre. Cette musique vient de l’âme , et elle est authentique.


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Chapitre 1

Commencement Dieu qui marche vers moi sur un chemin de terre

J’ai entendu une fois à la télévision un Indien dir e que Dieu était dans l’eau et dans l’air . J’ai trouvé cette idée absolument magnifique, parce qu’elle voudrait dire que nous pourrions nager en Dieu et le laisser car esser notre visage à travers une douc e brise. Mon histoire personnelle ne fait que commencer, mais je cr ois que je r allierai l’éternité. Au ciel, je méditerai sur ces premiers jours, ceux où il semblait que Dieu était là-bas sur un chemin de t erre, marchant vers moi. Il y a des années , il était un point mouv ant à l’horizon. A présent, il est assez pr oche pour que j ’entende la chanson qu’il a sur les lèvr es. Bientôt, je pourrai voir les traits de son visage. Mon père a quitté la maison quand j ’étais encore très jeune. C’est pourquoi, quand j’ai été c onfronté au c oncept de Dieu c omme Père, je me le suis r eprésenté comme un homme rigide et douc ereux qui v oulait venir chez nous pour coucher avec ma mère. Dans mon souvenir, cette idée n’était associée qu ’à de la peur et de la menac e. Nous étions une famille pauvr e membre d’une église de riches; j’imaginais donc Dieu c omme un homme qui a vait beaucoup d’argent et qui c onduisait une gr osse voiture. A 9


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l’église, on nous disait que nous étions t ous enfants de Dieu, mais je savais que la famille de Dieu était mieux que la mienne, que sa fille était pom-pom girl et que son fils était dans l’équipe de f ootball américain du ly cée. Je suis né avec une petit e vessie et j ’ai mouillé mon lit jusqu ’à l’âge de 10 ans . Plus tard, je suis t ombé amoureux de la plus jolie fille du ly cée qui se montr ait gentille a vec moi afin de pouv oir m’utiliser, tactique qu’elle avait sans dout e apprise de son père, qui dirigeait une banque. Dès le début, le gouffre qui me sépar ait de Dieu a été aussi pr ofond que la richesse et aussi lar ge que la mode . J’ai grandi à Houst on, dans le Texas. Là-bas, le temps ne changeait que fin oc tobre, quand un front froid descendait du Canada. Les météorologues de Dallas appelaient c eux de Houston pour que les gens puissent r entrer leurs plantes et leurs chiens chez eux. Un grand froid bleu arrivait en suivant la ligne de la r oute nationale et se r eflétait sur les vitres des gr ands immeubles. Il planait v ers le golf e du Mexique, comme s’il cherchait à prouver que le ciel domine l’eau. Au mois d ’octobre, tous les habitants de Houst on marchent avec une c ertaine énergie, comme s’ils allaient être élus à la présidenc e ou se marier le lendemain. Il était plus facile pour moi de cr oire en Dieu en hiv er. Je crois que c ’était à cause du nouv eau climat, de la c ouleur des feuilles aux arbr es et de la fumée des cheminées aux belles maisons du quar tier chic où je me pr omenais à vélo. Je n’étais pas loin de cr oire que, si Dieu vivait dans un de ces quartiers, il m’inviterait à entrer prendre un chocolat chaud et me parler ait pendant que ses enfants me jett eraient des regards assassins par-dessus leur épaule t out en continuant à jouer au Nint endo. Je roulais dans c es quartiers jusqu’à ce que mon nez gèle , puis je revenais à la maison, où je m’enfermais dans ma chambr e. Je mettais un dis10


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Commencement

que d’Al Green et j’ouvrais grand les fenêtres pour sentir le froid. Je restais là, étendu sur mon lit , pendant des heur es. J’imaginais la vie dans une belle maison, avec les visit es d’amis importants sur leur vélo flambant neuf . Des amis dont les pèr es étaient bien habillés et bien c oiffés, et qui passaient à la télévision locale . Je n’ai vraiment vécu a vec mon pèr e que tr ois fois dans ma vie, chacune de c es visites ayant lieu dur ant mon enfance et chacune se pr oduisant dans la période de fr oid. Mon père était entr aîneur de bask et-ball. Je ne sais pas pourquoi il s’est séparé de ma mèr e. Je sais juste qu’il était grand, beau et qu’il sentait la bièr e. Son cou sentait la bièr e, ses mains sentaient la bièr e et son visage c ouvert d’une barbe de tr ois jours sentait la bièr e. Je ne bois pas beaucoup de bière moi-même, mais la profondeur de cet arôme ne m’a jamais quitté. Parfois, mon ami Tony le poèt e beat prend une bièr e au Horse Br ass Pub, et l’odeur m ’envoie dans un de c es endroits si plaisants qui n ’existent que dans nos souvenirs d’enfance. Mon père était un homme gr and, sans doute plus grand que la mo yenne. Il était long et f ort comme une rivièr e en crue. Lors de ma sec onde visite chez lui, je l’ai vu lanc er un ballon de f ootball américain à l’autr e bout du gymnase , l’envoyant droit dans la dir ection du c erceau de bask et, dont il est v enu frapper le panneau. Aucun de ses ac tes ne m’échappait et je les c onsidérais tous comme sensationnels. Je le regardais se raser, se brosser les dents, mettre ses chaussettes et ses chaussur es dans des gest es où le muscle l’emportait sur la grâc e, et je restais planté devant la por te de sa chambre en espérant qu’il ne remarque pas mes yeux béats. Je l’admirais particulièrement quand il ouvr ait une bière, sa grosse main entourant la petite canette qui laissait jaillir la mousse dont il buv ait bruyamment de ses gr osses 11


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lèvres rouges, sa langue léchant sa moustache . C’était vraiment une belle mécanique . Quand ma sœur et moi r endions visite à notre père, nous faisions griller de la viande t ous les soirs , chose que nous ne faisions jamais chez ma mèr e. Mon père ajoutait de petits biscuits sur la viande , puis du sel et de la sauc e, et je pensais que, peut-être, il était quelque chose c omme un chef cuisinier, quelqu’un qui aurait pu écrire des livres sur la façon de cuir e la viande . Après, il nous emmenait dans les magasins et il nous achetait un jouet , celui que nous v oulions. Nous déambulions dans les r ayons rutilants de camions et de Barbies , de pistolets et de jeux. En attendant à la caisse , je me cr amponnais, silencieux et immobile , à la boîte brillante qui me glissait des mains . Au retour, mon père nous pr enait l’un après l’autr e sur ses genoux et il nous laissait c onduire. Celui qui ne t enait pas le v olant changeait les vit esses et c elui qui c onduisait avait le dr oit de boire à sa canett e de bière. Il n’est pas possible d ’admirer quelqu’un plus que j ’ai admiré cet homme. Je connais, par ces trois visites que je lui ai fait es, le mélange d ’amour et de cr ainte qui n ’existe que dans la façon dont un garçon v oit son père. Des années se passaient entr e ses coups de fil. Ma mère répondait au téléphone et je sa vais, à sa façon de se t enir silencieuse dans la cuisine , que c’était lui qui appelait. Quelques jours après , il arrivait pour une visit e, toujours plus marqué par l’âge: les nouvelles rides, les cheveux grisonnants et une peau plus épaisse sous les y eux. Quelques jours après, nous partions passer un w eek-end dans son appartement. Il a c omplètement disparu à peu près au moment où je suis entré au c ollège. * ** 12


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Commencement

Aujourd’hui, je me demande pour quoi Dieu parle de luimême comme d’un Père. Etant donnée la manièr e dont ce rôle est joué et perçu ici-bas , cela me semble c orrespondre à une gr ossière erreur de mark eting. Pourquoi Dieu v oudrait-il être appelé Père quand tant de pèr es abandonnent leurs enfants? Quand j’étais enfant, l’expression Dieu le Pèr e me plongeait dans un br ouillard d’ambiguïté. Pour être honnête, je comprenais le rôle d ’un père à peu près aussi bien que le travail d’un berger. Tout le vocabulaire concernant Dieu me paraissait venir de l’hist oire ancienne, celle qui a précédé les jeux vidéo, les Palm pilots et l’Int ernet. Si vous m’aviez posé la question, je vous aurais sans doute dit que Dieu existait , mais j’aurais été bien incapable de donner une définition précise basée sur mon expérienc e personnelle. C’était peut-être dû à mes c ours d’école du dimanche, où l’on nous faisait appr endre beaucoup de commandements mais où l’on nous enseignait très peu qui était Dieu et comment avoir une relation avec lui. Il est aussi possible qu’on l’ait fait , mais que je n ’aie pas éc outé à c e moment-là! Néanmoins, mon Dieu impersonnel me satisfaisait bien, dans la mesur e où je n ’avais pas besoin du vr ai produit. Je n’avais pas besoin d ’une divinité desc endant du ciel pour me moucher le nez. Si Dieu marchait vers moi sur un chemin de t erre, il devait être caché par une c olline et, de toute façon, je n’avais pas commencé à le cher cher. * ** Je crois que j ’ai commencé à pécher quand j ’ai eu en viron 10 ans . Je crois que j ’avais 10 ans; c’était peut-être un peu avant, mais un garçon c ommence à pécher à c et âge, et je suis sûr que c ’était quelque par t par là. Les filles, elles, 13


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