L'Église avec un grand E

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L’Eglise. On croit la connaître, mais, au fond, d’où vient-elle? Comment est-elle née? Qu’est-ce que l’Eglise avec un grand E? A quoi sert-elle? Par-delà les clivages, l’auteur propose une vision de l’Eglise qu’il veut profondément ancrée dans les enseignements bibliques mais que beaucoup pourront trouver, à bien des égards, originale. Un ouvrage offrant un examen approfondi de l’Eglise au-delà de ses dimensions spatio-temporelles et des querelles de… clochers. Ancien enseignant à l’Institut biblique belge de Bruxelles (dont il a été le directeur) et cofondateur de l’Evangelische Theologische Faculteit d’Héverlée, George Winston a aussi été professeur visiteur à la Faculté libre de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine. Il poursuit actuellement un travail d’implantation d’églises dans la région bruxelloise. CHF 21.90 / € 17.90 ISBN 978-2-940335-52-7

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George Winston

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George Winston

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Propositions de logos

Questions de foi

Questions de foi

QUES

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George Winston

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L’Eglise avec un grand


Sauf indications contraires, les textes bibliques sont tirés de la version Segond 21. Graphisme et composition: contact@buzz-identity.com © et édition: Ourania, 2010, 2013 Case postale 128, CH-1032 Romanel-sur-Lausanne E-mail: info@ourania.ch Internet: http://www.ourania.ch ISBN édition imprimée 978-2-940335-52-7 ISBN format epub 978-2-88913-534-9 ISBN format pdf 978-2-88913-928-6


TABLE DES MATIÈRES Introduction ............................................................  7 1. L’approche . ......................................................

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2. Le sens du mot «Eglise» ...................................

33

3. Ce que l’Eglise n’est pas ...................................

49

4. Les attributs de l’Eglise universelle...................

63

5. La constitution de l’Eglise universelle .............. 79 6. La croissance de l’Eglise ................................... 97 7. L’unité de l’Eglise ..............................................

111

8. Le rôle et les fonctions de l’Eglise ....................

141

9. L’Eglise et l’Etat ................................................

149

10. L’Eglise et Israël ................................................

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Annexes : 1. Différences et concordances entre Eglise universelle et églises locales...................

213

2. L’Eglise et la trinité............................................

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INTRODUCTION Du petit commencement à l’universel! La première mention dans le Nouveau Testament du mot «Eglise» (ekklesia) est cette prédiction étonnante de sa construction, faite il y a deux mille ans par un homme de naissance obscure dans un coin retiré de l’Empire romain, en présence d’un petit cercle d’amis, «hommes du peuple sans instruction»: «Je construirai mon Eglise, et les portes du séjour des morts ne l’emporteront pas sur elle» (Matthieu 16.18). Paradoxalement, au moment même où il fait cette déclaration, Jésus prédit aussi sa mort prochaine. Et, en effet, quelques mois plus tard, l’opposition des milieux religieux allait conduire à son exécution par les autorités civiles. Tout s’opposait, à ce moment-là, à l’accomplissement de cette prophétie, présomptueuse en apparence. Du vulnérable à l’indestructible! Mais Jésus allait tenir promesse, il avait appelé cette Eglise à être et, malgré ces petits commencements, il allait mener à bien dans le monde un rassemblement invincible sur la mort et l’enfer. Aujourd’hui, vingt siècles plus tard, des chrétiens se réunissent dans les endroits les plus reculés de tous les pays du monde. Le christianisme est le seul mouvement, l’unique religion à compter des adhérents dans tous les pays du monde. L’Eglise exerce une influence sur un tiers de la population du globe. Deux des six milliards de ses habitants se réclament d’une façon ou d’une autre du christianisme.1 Mais cette différence entre l’ensemble des chrétiens qui partagent une vie communautaire d’une part et les nombreux millions qui se bornent à subir une influence chrétienne d’autre part, pose d’emblée la question d’une définition de ce qu’est l’Eglise.

1  David B. Barrett dans International Bulletin of Missionary Research (I.B.M.R.), janvier 2002.

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Qu’est-ce que l’Eglise? Eluder cette question provient, soit de l’impression d’en connaître la réponse considérée comme évidente, soit du désespoir d’arriver jamais à une définition satisfaisante. Certains pensent que leur Eglise correspond au modèle biblique. D’autres diront avec le pasteur J.P. Benoît: «A notre connaissance, jamais personne n’a défini ce qu’est l’Eglise.»2 On a cherché, par le passé, à résoudre le problème sur des bases pragmatiques. Et on demande encore aujourd’hui quelles structures seraient les plus aptes à arriver aux fins qu’on se propose. Notre propos dans cet ouvrage sera double: d’abord de réexaminer ce que le Seigneur de l’Eglise en dit dans l’Ecriture pour nous faire une idée qui corresponde le mieux aux données bibliques. Mais en même temps de voir comment cette révélation rend compte de la réalité sociologique qu’est la collectivité chrétienne dans sa totalité. Il faut considérer la scène religieuse dans le monde du point de vue de Dieu pour y voir clair et pouvoir agir en conséquence. Certes, un tel effort n’en vaudrait pas la peine si notre seul but était d’être théologiquement correct ou de prouver la justesse d’un modèle existant. Par contre, il se justifierait largement s’il pouvait contribuer à faire prospérer l’Eglise universelle et en resserrer les liens véritables, ainsi qu’à implanter de nouvelles communautés locales là où il en manque. Les épîtres du Nouveau Testament s’adressent directement aux croyants des Eglises et accessoirement à leurs conducteurs. Pour que les vérités qu’elles contiennent aient leur effet, il fallait que chacun se sache concerné par cet enseignement et que tous puissent le comprendre. C’est ainsi que nous adressons la doctrine de l’Eglise développée dans ces pages aux simples particuliers plutôt qu’aux théologiens. Nous voulons ce livre rigoureux, mais aussi accessible et pratique. 2  Jean-Paul Benoît, Dénominations et sectes en France, de l’admirable à l’inacceptable, éditions Les Bergers et les Mages, 1965, p. 7.

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Introduction L’Eglise est-elle donc: - tous les baptisés? - les élus à travers les âges? - le prolongement et le remplacement d’Israël? - le Conseil Mondial des Eglises? - la chrétienté? - une institution ecclésiastique particulière? - l’assemblée locale? - la hiérarchie catholique romaine? - une réalité mystique et intangible? - l’une ou l’autre dénomination ou secte? - etc. Donner au mot ekklesia un sens autre que sa signification biblique se fera toujours au détriment de la vie de l’Eglise et de l’accomplissement de sa mission dans le monde. Nous entendons par le mot «institution», souvent repris dans cet ouvrage, les superstructures ecclésiastiques permanentes, au-dessus du niveau de la communauté locale. C’est-à-dire les confessions ou dénominations catholique, orthodoxe, anglicane, luthérienne, réformée, baptiste, méthodiste, pentecôtiste, etc. Il ne faut pas confondre le terme «institution» avec le mot «office» qui désigne une fonction spéciale, une charge ecclésiale. Notre propos, dans cet ouvrage, n’est pas de remettre en question les charges officielles, organes de direction au sein des églises locales. Au contraire, nous confirmons ceux-ci dans les attributions que leur confère l’Ecriture. Leurs prérogatives ont été largement usurpées par les hiérarchies institutionnelles. En même temps, ces dernières, véritables pyramides de pouvoir, ont profondément divisé la chrétienté.

Pourquoi certaines Eglises sont-elles ce qu’elles sont? L’Eglise des premières générations n’a pas cherché à formuler une définition claire de ce qu’elle était. Elle se satisfaisait de prospérer et de grandir. Elle était consciente d’elle-même comme une personne en bonne santé est 9


consciente de son corps. Mais, au gré de son expansion, elle s’est trouvée confrontée à une variété de milieux, de cultures et de peuples. Elle a dû chaque fois tenir compte des divers lieux où elle s’implantait par une multitude de réglages et d’accommodements différents. Il fallait qu’elle devienne autochtone dans toutes les cultures où elle s’implantait, qu’elle trouve la parade à des attaques diverses contre la vérité en provenance de l’extérieur, et à la menace de divisions et d’entorses à la moralité venant de l’intérieur. En général, ces ajustements n’ont guère découlé d’une réflexion théologique ou d’une induction tant soit peu complète des déclarations de Jésus et de ses apôtres au sujet de l’Eglise. Elles ont été le fruit d’improvisations plus ou moins heureuses. Par conséquent, il n’est guère surprenant que, très tôt, des différences de pensée importantes soient apparues quant à la nature, les formes et la vie de l’Eglise, différences qui n’ont fait que s’accentuer et se multiplier à travers le monde et au cours des siècles jusqu’à ce jour.

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L’APPROCHE

Chapitre 1

Comment a-t-on parfois formulé une doctrine de l’Eglise?

Quand on a traité de l’Eglise dans la théologie, une tendance fréquente s’est révélée: prendre comme modèles les Eglises dont les divers auteurs faisaient eux-mêmes partie. Ceux-ci ont écrit des ecclésiologies1 se résumant à des descriptions et des justifications du type d’Eglise dont ils faisaient partie. D’ailleurs, proposer un autre modèle aurait été un manque de loyauté de leur part envers une institution à laquelle ils étaient attachés par les sentiments, voire par la rémunération. Certains théologiens en sont même venus à prétendre que l’Esprit saint étant agissant dans l’Eglise, leur institution (telle qu’elle était) était forcément l’Eglise telle qu’elle devait être. Cela explique qu’il existe aujourd’hui plusieurs milliers de dénominations chrétiennes différentes dans le monde, chacune défendant ses propres particularités. La difficulté est devenue grande de trouver une unité de pensée sur la question. Comment donc avoir une discussion fructueuse sur l’Eglise quand les interlocuteurs se font chacun une représentation mentale différente tout en prononçant le même mot «Eglise». D’autres ont prétendu qu’en fin de compte, l’Ecriture n’a pas tant que cela à dire sur l’Eglise; qu’il n’était aucunement dans l’intention de Dieu de révéler un modèle unique d’application universelle à travers les siècles, mais qu’il a voulu laisser à l’Eglise la liberté de développer ses propres formes au gré des circonstances et des époques. On entend généralement une telle remarque dans la bouche de celui qui cherche à faire accepter une idée ou une pratique dans l’Eglise qui va manifestement à l’encontre de l’une ou 1  L’ecclésiologie (étymologiquement «étude de l’Eglise») est une branche de la théologie chrétienne qui étudie le rôle et l’évolution des Eglises en tant qu’institutions (Wikipédia).

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L’Eglise avec un grand E l’autre donnée biblique. Il est une évidence: Jésus n’a laissé ni plan ni organigramme pour une institution à l’échelle mondiale. Pourtant, la Bible n’est pas silencieuse, avare de détails ou imprécise sur la constitution de l’Eglise. Il suffit de commencer par une exégèse des 117 mentions du mot ekklesia dans le Nouveau Testament et de poursuivre par une étude des huit images principales par lesquelles celleci est représentée, pour se rendre compte à quel point l’Ecriture présente une révélation abondante et précise concernant la nature, la structure, le développement, le rôle, la vie et la destinée de l’Eglise.

La façon d’édifier l’Eglise est-elle laissée à la discrétion des bâtisseurs? Dieu se révèle être le Créateur et l’architecte de l’Eglise. Il s’est proposé, à quatre occasions, de se faire bâtir une habitation sur la terre. Trois de ces édifices sont décrits dans l’Ancien Testament: le tabernacle au désert, le temple à Jérusalem et le temple prédit par Ezéchiel. Si ces trois maisons devaient être différentes l’une de l’autre, leur construction a suivi un même processus: 1) Ces édifices furent tous les trois l’objet d’une révélation divine et non le fruit d’une initiative ou d’une conception humaine. «L’Eternel dit à Moïse: (...) Vous ferez ce tabernacle (...) d’après le modèle que je vais te montrer» (Exode 25.1, 9). «David donna à son fils Salomon le plan (…) de tout ce qui lui avait été révélé par l’Esprit concernant (...) la maison de l’Eternel» (1 Chroniques 28.11-12). L’Eternel dit à Ezéchiel: «Toi, fils de l’homme, décris ce temple à la communauté d’Israël! Qu’ils (…) mesurent le plan» (Ezéchiel 43.10). Dans les trois cas, Dieu donna un seul projet, par avance. 2) Cette révélation prenait chaque fois la forme d’un modèle, d’un plan détaillé dont la description s’étalait sur plusieurs chapitres dans les contextes de chacun des trois passages cités plus haut. 12


L’approche 3) Les plans furent révélés une fois pour toutes à des entrepreneurs, à Moïse, à David et à Ezéchiel. La construction n’était pas laissée au bon gré des nombreux bâtisseurs qui œuvreraient par la suite. 4) Ces édifices devaient tous les trois permettre à Dieu d’habiter parmi son peuple et devaient être dignes de lui. «L’Eternel dit à Moïse: (…) Ils me feront un sanctuaire et j’habiterai au milieu d’eux» (Exode 25.1, 8). (Pour le temple de Salomon, voir 1 Rois 8.11-12 et pour celui d’Ezéchiel, Ezéchiel 43.4, 7). 5) Un ordre formel fut donné de se conformer au plan dans l’exécution de ces ouvrages. «Tu dresseras le tabernacle d’après le modèle qui t’est montré sur la montagne» (Exode 26.30). L’Eternel dit à Ezéchiel: «(…) décris ce temple à la communauté d’Israël! (…) fais-leur connaître la forme de ce temple, sa disposition, ses issues et ses entrées, toutes ses formes et toutes les prescriptions le concernant. (…) Mets-les par écrit sous leurs yeux, afin qu’ils retiennent toutes ses formes et toutes les prescriptions le concernant et s’y conforment» (Ezéchiel 43.10, 11). Il en est de même de la quatrième habitation de Dieu sur terre, mentionnée dans la Bible, l’Eglise de Jésus-Christ. Elle fit l’objet d’une révélation, consignée dans l’Ecriture, confiée à des entrepreneurs, qui devaient suivre le plan pour la construction de la maison de Dieu. 1) Le Nouveau Testament étant d’inspiration divine (2 Timothée 3.16; 2 Pierre 1.21; 3.15-16), tout ce qu’il enseigne au sujet de l’Eglise quant à sa constitution, est une révélation de l’Esprit saint. 2) Des prescriptions détaillées sur l’Eglise nous sont données par les paroles de Jésus, par la façon dont les apôtres implantaient de nouvelles Eglises, par les enseignements des épîtres sur la vie des églises locales auxquelles elles étaient adressées, par la vie communautaire des premiers chrétiens, par les relations de ces communautés entre elles et avec le monde qui les entourait, etc. Près d’un cinquième du texte du Nouveau Testament y est consacré et permet de se faire une idée précise de l’intention de Dieu à son égard. 13


L’Eglise avec un grand E 3) Les plans de l’Eglise furent confiés dès le début à des entrepreneurs choisis par Jésus, lui-même étant le Maître d’œuvre. Ce furent ses apôtres et les autres auteurs inspirés du Nouveau Testament. 4) L’Eglise devait permettre à Dieu d’habiter parmi son peuple et serait, de ce fait, inviolable. L’apôtre Paul s’en prenait aux divisions qui menaçaient l’Eglise à Corinthe. Il écrivait à cette communauté: «Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous? Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira; car le temple de Dieu est saint, et c’est ce que vous êtes» (1 Corinthiens 3.16-17). 5) Un ordre formel est donné à cette même Eglise de se conformer aux instructions données au sujet de la tenue dans les réunions (1 Corinthiens 11.2-16), de la célébration du repas du Seigneur (11.17-25), de l’exercice des dons spirituels (12-14), de l’amour à entretenir entre frères (13.113), et de l’ordre à maintenir dans les cultes (14.1-39). Paul conclut tout cet enseignement sur l’Eglise par un avertissement à ceux qui penseraient pouvoir agir autrement: «Si quelqu’un croit être prophète ou dirigé par l’Esprit, qu’il reconnaisse dans ce que je vous écris un commandement du Seigneur. Et si quelqu’un l’ignore, qu’il l’ignore! (14.37-38). 6) Paul donne également des ordres aux «implanteurs» d’Eglises, Timothée et Tite, au sujet des structures à mettre en place en établissant des personnes compétentes dans les charges ecclésiastiques d’ancien et de diacre (1 Timothée 3.1-15; Tite 1.5-9). Il ne les laisse pas organiser les églises au gré des circonstances du moment, des cultures locales ou de leur propre jugement. Il précise à Timothée la raison de tous ces impératifs: «Je t’écris cela avec l’espoir de te rejoindre bientôt. Cependant, si j’ai du retard, tu sauras ainsi comment il faut se conduire dans la maison de Dieu qui est l’Eglise du Dieu vivant, pilier et soutien de la vérité» (1 Timothée 3.1415). Et à Tite: «Je t’ai laissé en Crète afin que tu mettes en ordre ce qui reste à régler et que tu établisses des anciens dans chaque ville en suivant mes instructions» (Tite 1.5). Il 14


L’approche s’agit donc bien d’instructions concernant l’organisation des églises locales. Ces instructions ne sont pas facultatives et ne changent donc pas selon le contexte socioculturel. C’est dans l’Ecriture que Dieu a consigné les détails de chacun des modèles à suivre pour bâtir ces quatre temples. Par conséquent, nous chercherons à nous conformer aux plans pour l’Eglise que nous propose la Bible, à l’exclusion de toute autre dessin. Nous considérons l’Ecriture comme divinement inspirée, entièrement digne de foi dans les textes originaux, autorité souveraine en matière de doctrine et de pratique. Nous sommes en bonne compagnie dans cette conviction: Tertullien (160-230): «Dieu nous a donné l’Ecriture afin que nous parvenions à une connaissance plus parfaite et plus pénétrante, tant de lui-même que de sa volonté.» Origène (185-254): «Dieu veut que nous accomplissions tout ce qui est écrit: Sondez les Ecritures.» Athanase (296-373): «Les Ecritures saintes et divines sont suffisantes pour démontrer la vérité.» Basile (329-379): «Rejeter quelque chose qui se trouve dans l’Ecriture, ou admettre des choses qui n’y sont pas, c’est une marque évidente d’infidélité; c’est un acte d’orgueil.» Jérôme (331-420): «Les livres canoniques nous transmettent la doctrine de l’Esprit. (…) Tout ce qui s’enseigne sans l’autorité et sans le témoignage des Ecritures sous prétexte de tradition apostolique, est frappé de l’épée de Dieu.» Ambroise (340-397): «Qui osera parler quand l’Ecriture se tait? (…) Si vous y ajoutez, ou en ôtez quelque chose, vous êtes coupable de prévarication.» Chrysostome (347-407): «Ceux qui veulent connaître quelle est la vraie Eglise ne le peuvent que par les Ecritures.» Augustin (354-430): «La foi périclite sitôt que l’autorité de l’Ecriture chancelle. (…) Ne nous basons pas, ni sur ce que je dis, ni sur ce que vous dites; mais sur ce que dit le Seigneur. (…) Lorsque les évêques catholiques émettent une

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