Les ados : comment les accompagner avec sagesse (OUR1079) by La Maison de la Bible

Ann Benton

Les ados: comment les accompagner avec sagesse A priori, ce que des parents souhaitent par-dessus tout, c’est que leurs enfants soient heureux. Mais il y a aussi la pression de la réussite, et elle est forte, peu importe ce qu’on entend par «réussite». Cependant, est-ce vraiment là l’essentiel? A travers cet ouvrage qui se distingue de ce qu’on a pu lire sur le sujet jusque-là, Ann Benton montre que non, ce n’est pas là l’essentiel. Ce qui importe vraiment, nous rappelle-t-elle en s’appuyant sur le Livre des Proverbes et son expérience personnelle, c’est que nos enfants trouvent le chemin de la sagesse. Un ouvrage très réaliste sur les difficultés inhérentes à l’adolescence, mais tout à fait positif et encourageant, qui ne présente pas des recettes, mais qui nous ramène à la sagesse de l’Ecriture, sans culpabiliser. De quoi retrouver espoir! Mère de quatre enfants qui, aujourd’hui, volent de leurs propres ailes, Ann Benton est enseignante, oratrice et auteure de plusieurs ouvrages, dont celui-ci est le premier traduit en français. Avec son mari, qui est pasteur, ils habitent en Grande-Bretagne. 17.90 CHF / 16.50 € ISBN 978-2-940335-79-4

Les ados: comment les accompagner avec sagesse

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Ann Benton

Les ados: comment les accompagner avec sagesse

Titre original en anglais: Teenagers © Ann Benton 2009 All rights reserved. This translation of Teenagers first published in 2009 is published by arrangement with Inter-Varsity Press, Nottingham, United Kingdom

Les textes bibliques sont tirés de la version Segond 21 www.universdelabible.net Traduction: Suzanne Baltazard © et édition: Ourania, 2014 Case postale 128 1032 Romanel-sur-Lausanne, Suisse Tous droits réservés E-mail: info@ourania.ch Internet: www.ourania.ch ISBN édition imprimée 978-2-940335-79-4 ISBN format epub 978-2-88913-572-1 ISBN format pdf 978-2-88913-895-1 Imprimé en France par Présence Graphique

Table des matières Remerciements ......................................................................... 7 Préface ...................................................................................... 9 1. Manuel de survie ................................................................... 13 2. Famille croyante et monde incroyant ..................................... 33 3. Naïfs, moqueurs et stupides .................................................. 53 4. Les moyens d’acquérir la sagesse ........................................ 75 5. Les parents et leurs craintes ................................................. 97 6. Des stratégies-clés ................................................................ 121 7. Quand le rêve tourne au cauchemar ..................................... 151 8. Plus qu’une simple survie ...................................................... 171

1. Manuel de survie – C’est ce soir, la réunion à l’Eglise, dit Lise à Frédéric en terminant ses macaronis au fromage. Tu sais, sur l’éducation des enfants. Stéphanie a téléphoné pour nous le rappeler. – C’est pas un peu trop tard pour nous? lui répond Frédéric en fixant la troisième chaise, qui est vide. D’ailleurs, où est passée Camille? – Il y a un concert de rock dans le coin et elle est sortie avec Hugo et toute la bande. Frédéric soupire, comme à son habitude: – J’imagine qu’on n’a aucune idée de l’heure à laquelle elle va rentrer? Après un court silence, Lise reprend: – Bref, on laisse tomber pour la réunion? – Je crois que ça ne servira qu’à nous déprimer… Si vous aimez la littérature humoristique, vous avez peut-être entendu parler de la collection américaine intitulée Scénario catastrophe! 1 qui, de manière un peu satirique et décalée, apporte des conseils pour faire face aux diverses épreuves de la vie. Les auteurs imaginent toutes sortes de situations épouvantables et, avec un sérieux feint et des illustrations explicatives, ils donnent au lecteur des instructions pour s’en sortir à chaque étape et sauver sa  Editions 365, 2007-2008. Collection inspirée par le Manuel de survie de Joshua Piven & David Borgenicht (Hors collection, 1999). Cet ouvrage, américain à l’origine, a été vendu à plus de 10 millions d’exemplaires à travers le monde.

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peau. Ces livres conviennent particulièrement aux personnes paranoïaques et en proie à des obsessions: celles qui, par exemple, essayent immédiatement de repérer la sortie de secours lorsqu’elles entrent dans un bâtiment. Un des ouvrages de la série, consacré au rôle des parents, comporte une partie sur l’adolescence. Un rapide coup d’œil aux sujets abordés montre bien à quelles expériences et inquiétudes on doit faire face durant ces années: •• Comment savoir si votre enfant a été échangé à la naissance? •• Comment insonoriser la chambre de votre adolescent? •• Que faire lorsqu’il (elle) s’habille de manière provocante? •• Comment établir un contact avec votre ado? (avec des conseils pour apprendre à faire un saut en skate ou pour jouer les D. J.) •• Comment survivre au premier rendez-vous amoureux de votre ado? •• Comment survivre à sa première leçon de conduite? •• Comment pister ses allers et venues? •• Comment survivre à un rendez-vous avec son prof principal? Si certains de ces titres vous parlent, c’est que vous avez un(e) adolescent(e). Quand vous regardez, sur le buffet, la photo du mignon petit «chérubin», avec la bouille souriante qu’il avait à 3 ans, vous vous demandez comment il a pu devenir cette créature renfrognée et dégingandée, affalée devant vous sur le canapé. Vous aimeriez bien comprendre comment il peut aimer la musique qu’il écoute! Vous n’arrivez pas à croire qu’elle ose sortir dans une tenue pareille! Vous aimeriez savoir non seulement ce qu’ils pensent, mais ce qu’ils sont. Pourtant, et même si vos meilleurs amis estiment que vous avez grandement besoin qu’on vous donne des conseils, il vous arrive sans doute parfois de penser, comme Lise et Frédéric, que c’est vraiment la dernière chose dont vous avez envie. 14

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La réponse négative de Lise et Frédéric à l’invitation n’a rien d’anormal. Les parents sont susceptibles lorsqu’il s’agit de l’évolution et du comportement de leurs enfants. Et c’est compréhensible. Certains ont tendance à mettre en avant les succès et les activités honorables de leur progéniture, comme on le lit souvent dans les lettres de fin d’année. On leur a tellement dit qu’il fallait «positiver» et savoir encourager que, parfois, ils le font au détriment de la réalité. D’autres parents sont toujours honteux, tristes et déçus à cause de leurs enfants. On peut dire qu’être parents est un sport de compétition. En effet, depuis le moment où on apprend aux enfants à aller sur le pot jusqu’à leur entrée à l’université, aucune réussite n’est considérée dans une perspective individuelle: tout est toujours évalué en comparaison des «performances» des enfants d’«amis» ou de collègues. La pression des pairs n’est pas réservée à l’adolescence: le parent dont l’enfant est perçu par les autres comme n’étant pas à la hauteur de ce qu’on attend de lui le sait bien. Il est déjà contrit et humilié, même si sa souffrance est bien dissimulée sous un extérieur impeccable. La réaction de Lise et Frédéric soulève un autre problème. Y a-t-il un stade où même le meilleur des conseils, humblement reçu, est inutile parce qu’arrivé trop tard? Non seulement le cheval s’est emballé, mais il s’est retrouvé emmené avec les autres à l’abattoir. L’écurie où il était en sécurité ne sert plus à rien. C’est là un problème sérieux et une question délicate sur lesquels nous reviendrons.

L’adolescence: un sujet à part? Cela fait plusieurs années que je donne des conférences sur le rôle des parents, mais j’ai toujours refusé de parler sur les adolescents. Pour en expliquer la raison, je raconterai la vieille blague du conducteur qui s’arrête pour demander sa route à un piéton. Celui-ci secoue la tête en faisant la moue et dit: «Si j’étais vous, je ne commencerais 15

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pas par là.» C’est exactement la même chose lorsqu’on parle aux parents des «stratégies» à adopter avec les adolescents: ce n’est pas par là qu’il faut commencer.

La marque des années Car c’est certain, les choses ne commencent pas par là. L’adoles cence est précédée d’une douzaine d’années durant lesquelles les parents apportent forcément leur contribution, et celle-ci va produire ses fruits. Le «bâton de la discipline», quelle que soit la forme que vous lui donniez, est à son maximum d’efficacité avant l’âge de 5 ans. Une relation affectueuse, caractérisée par une bonne communication, est la condition sine qua non d’une discipline efficace et le fruit d’une longue période d’efforts persévérants et désintéressés. Cela ne se fabrique pas en un jour avec un jeune de 13 ans, ni en une semaine, ni en un mois, en suivant un mode d’emploi en cinq points. La relation que vous avez avec votre ado, qu’elle soit amicale ou hostile, est le résultat d’années d’interaction. C’est une «étoffe» tissée avec le fil de la communication quotidienne, renforcée par des années de souvenirs communs, d’habitudes rassurantes et de fonctionnements acceptés de part et d’autre. Ces habitudes, même si elles apparaissent finalement comme inappropriées et inutiles, peuvent s’avérer très difficiles à rompre. C’est comme récupérer les mailles qui se sont échappées d’un tricot compliqué: ce n’est pas impossible, mais c’est une tâche délicate qui demande un effort particulier. Ce qui, bien sûr, ne veut pas dire que ça ne vaut pas la peine d’essayer. Au contraire, cela vaut la peine, comme nous allons le voir. Il est important de rappeler que, durant les années d’adolescence, même les «meilleurs» parents des «meilleurs» enfants se trouvent face à de nouveaux défis, dont certains les prennent par surprise. Ils croyaient comprendre leur enfant et pensaient avoir réglé tel ou tel problème. Ils pensaient qu’une éducation saine et 16

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bonne dès son plus jeune âge l’amènerait à faire des choix sensés et, de ce fait, ne savent pas comment réagir quand le contraire se produit.

Une période à part Ainsi, plus j’y réfléchis, plus je me dis que nous avons de bonnes raisons de considérer l’adolescence comme un temps à part, comme une période de transition, qui vaut la peine d’être considérée pour elle-même. La raison la plus évidente en est que, durant ces années, les enfants subissent d’énormes changements physiques et physio logiques. N’étant pas médecin, je n’ai pas l’intention de parler des hormones, mais il n’y a pas besoin de faire appel à un spécialiste pour constater que la croissance et le développement entre 10 et 20 ans sont rapides, spectaculaires et parfois temporairement disgracieux. Comme l’écrit pertinemment James Dobson en titre d’un chapitre de Prépare-toi à l’adolescence2, «quelque chose de fou se passe avec leur corps». Tandis que l’adolescent(e) tente de s’adapter à tous ces changements déboussolants, ses parents doivent eux aussi s’adapter, au niveau de leur façon de voir les choses, de leur état d’esprit et de leur comportement: •• Dans leur façon de voir les choses, parce que l’être qui se développe, râle et fait la tête sous leurs yeux n’est plus un enfant. Ils voient encore leur petit de 5 ans, alors qu’à 15 ans, il est devenu un tout autre «animal». •• Dans leur état d’esprit, parce que même si, de toute évidence, l’adolescent est encore sous leur autorité, celle-ci est en déclin et ne sera, au bout du compte, plus qu’une influence 2

Editions Bérékia, 2002.

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(espérons-le et prions pour cela). Lorsque l’enfant est petit, on lui dit précisément quoi faire et à quel moment. On organise son temps, on prend les décisions pour lui, et cela va de l’habillement jusqu’à la scolarité. Quand il grandit, on lui apprend à faire les bons choix de lui-même. Puis, à 18 ans, il devient responsable de ses choix et de leurs conséquences. Plus besoin de lui préparer ses vêtements pour le lendemain sur son lit. •• Dans le comportement, parce que l’adolescent n’est ni un adulte, ni un enfant. Il y a une grande différence dans la façon dont on se comporte avec un enfant de 4 ans et avec un jeune de 14 ans. Le premier marche joyeusement en tenant la main de ses parents, le second meurt de honte si on le touche devant ses copains. Le moment où l’enfant commence l’école secondaire (étape qui, en soi, représente déjà un changement colossal et exige des adaptations considérables) semble approprié pour faire le point sur la manière dont nous remplissons notre rôle de parents et pour réfléchir à ce qui nous attend.

Où chercher conseil? Bien qu’ayant fait des études dans le domaine de la psychologie, ce n’est pas à partir des réflexions et recherches des théoriciens que j’expose les suggestions et conclusions contenues dans les pages qui suivent. Le Dieu qui a créé l’univers et tout ce qui s’y trouve s’est révélé dans la Bible, et c’est là un élément essentiel de la foi chrétienne. C’est donc par la lecture de la Bible que les humains peuvent comprendre le monde qu’ils habitent. La Bible, disait quelqu’un, n’est pas une compilation de conseils thérapeutiques. Ceux qui tentent de l’utiliser ainsi se trouvent sur un terrain glissant. La Bible, c’est une grande histoire qui nous raconte 18

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comment Dieu a créé les hommes puis s’est choisi un peuple en particulier, qu’il a aimé. Malgré l’ingratitude et la rébellion de celui-ci, il a persévéré à le secourir et à le délivrer de la ruine qu’il attirait sur lui-même. Nous voyons que tout au long de l’histoire de l’humanité, Dieu a agi, sauvant les siens, les guidant, les protégeant et, aussi, les jugeant. Toujours, il est demeuré fidèle à ses promesses, et il continue à l’être. Lise et Frédéric, comme tous les parents chrétiens, pourraient être agréablement surpris et encouragés s’ils se rappelaient quel ques vérités-clés de l’Ecriture, s’ils les laissaient pénétrer leur cœur et (re)façonner leur vision des choses et leur attitude envers ce membre de la famille qu’ils aiment, mais qui les exaspère et qu’ils ont tant de peine à comprendre: leur adolescent(e). Tel est le sujet de ce livre. Je ne peux toutefois pas promettre qu’il vous réconfortera de façon systématique. Parfois, vous vous sentirez coupable, mais la Parole montre que la culpabilité peut nous être bénéfique si nous savons quoi faire avec.

Ne cherchons pas à récolter des tomates là où aucune graine de tomate n’a été semée. Au milieu de la Bible, on trouve les livres de la sagesse: les Pro verbes, le Cantique des cantiques et l’Ecclésiaste. Ils se distinguent des livres historiques et prophétiques, qui représentent la majeure partie de l’Ancien Testament. Ils sont comme une insertion à l’intérieur de l’histoire principale, celle du salut, et nous instruisent sur la façon dont fonctionne le monde que Dieu a créé. La plupart des versets cités dans notre ouvrage sont tirés des Proverbes. Et je vais peut-être un peu loin, mais je dirais que la Bible possède son propre «Manuel de survie pour les parents» qui est, justement, le Livre des 19

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Proverbes. C’est de sa lecture et relecture qu’est issu l’ouvrage que vous avez entre les mains.

Pourquoi les Proverbes? Si j’ai choisi de me baser sur le Livre des Proverbes, c’est d’abord parce qu’il s’adresse à tous. Ces maximes concises, rassemblées souvent d’une manière qui semble aléatoire, peuvent s’appliquer à chacun. Certains parents chrétiens se demandent pourquoi leurs enfants pratiquent si peu les vertus chrétiennes telles que la patience, la bonté, la bienveillance, la douceur et la maîtrise de soi. Ils sont prompts à les encourager à porter ce que Galates 5.22 appelle le «fruit de l’Esprit». Pourtant, il ne pousse que là où le Saint-Esprit a pu agir, ce qui n’est pas forcément le cas chez nos enfants. Ne cherchons donc pas à «récolter des tomates là où aucune graine de tomate n’a été semée».

L’image des deux chemins Le Livre des Proverbes a un message à transmettre à ceux dont les enfants n’ont pas encore choisi leur chemin. Tout tourne autour de cela: encore et encore, la vie comporte des choix, des croisées de chemins. Et comme les auteurs du Livre des Proverbes, les parents d’adolescents sont très souvent dans la position où ils regardent, retenant leur souffle ou versant des larmes, quel chemin prendra leur enfant. Deuxièmement, j’ai choisi le Livre des Proverbes parce qu’il con tient de nombreux conseils d’un parent à son enfant, notamment dans les neuf premiers chapitres (On y trouve souvent ces mots: «Mon fils…»). Et comme il y est aussi beaucoup parlé de la maîtrise des désirs sexuels, il est juste de penser qu’ils s’adressent à quelqu’un qui a atteint l’âge de la puberté ou presque. Aussi sont-ils tout à fait en rapport avec l’adolescence. 20

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Troisièmement, les Proverbes expriment des vérités essentielles de l’Ecriture, mais vues par quelqu’un qui observe le monde qui l’entoure et ses habitants et qui en tire ses conclusions.

Le légendaire entêtement des adolescents n’est pas dû à leur iPod; ils l’exprimaient déjà dans leur poussette. J’imagine cette personne observant depuis sa fenêtre ou la porte de la ville le comportement des nombreux passants: le fou, le paresseux, l’épouse acariâtre, l’ivrogne… La dépravation de l’homme et sa responsabilité y sont décrites, parallèlement à la souveraineté de Dieu et à son amour. Les Proverbes nous parlent d’amour humain et de fidélité, mais aussi du contraire. Ils nous parlent d’échecs et d’erreurs, de délivrance et d’espoir, de rires et de larmes, tout cela vu d’«en bas». C’est la vraie vie dans un monde déchu mais qui n’a pas été abandonné par son créateur.

Une vérité fondamentale Commençons, en guise d’exemple, par une vérité fondamentale sur la nature des adolescents. Dans toute grande librairie, vous trouverez un rayon entier de livres sur les parents et les enfants, dont beaucoup contiennent toutes sortes de conseils et d’astuces bien utiles. Cependant, rares sont ceux qui commencent là où commence la Bible, c’est-à-dire en décrivant précisément ce que sont les enfants par nature. La folie est attachée au cœur de l’enfant; le bâton de la discipline l’éloignera de lui. Proverbes 22.15 En une seule et unique phrase, le problème est posé. Mais il nous est aussi donné une solution. 21

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Le légendaire entêtement des adolescents n’est pas dû à leur iPod; ils l’exprimaient déjà dans leur poussette. Le fait est que l’être humain a, dès sa conception, une tendance naturelle à l’égoïsme et au péché. C’est une maladie que les enfants ont en commun avec leurs parents. Si ces derniers et ceux qui les conseillent acceptaient cet état de fait, ils cesseraient de chercher des excuses, d’accuser les autres ou de nier la réalité. Au lieu de cela, ils s’efforceraient d’apprendre l’obéissance à leurs enfants dès leur plus jeune âge et veilleraient à leur fixer des limites appropriées. Les enfants n’apprennent pas à désobéir; leur désobéissance est l’expression naturelle de ce qu’ils sont: des pécheurs. La folie est attachée à leur cœur. Pourquoi en est-il ainsi? Cela nous est expliqué au début de la Genèse. Très vite, dès le début de l’histoire de l’humanité, l’homme a signifié clairement à son créateur qu’il refusait de respecter ses lois. Il voulait être dieu lui-même. Et depuis lors, il est génétiquement incapable de reconnaître que ce rôle est bien trop grand pour lui. Telle est la folie inhérente à la race humaine. Et nous en avons tous hérité. Le péché originel est inscrit dans notre cœur à chacun. Même ceux qui ne sont pas chrétiens reconnaissent de plus en plus la présence du péché originel, bien qu’ils ne le nomment pas ainsi. Dans un ouvrage pertinent et bien documenté3, Sue Palmer, spécialiste de l’éducation, examine tout ce qui, dans la société actuelle, fait que l’enfance n’est plus ce qu’elle a été ni ce que nous voudrions qu’elle soit: Alors que nous défendons la société que nous avons créée, nous devons reconnaître que les «barbares» ne sont pas seulement à la porte, mais qu’ils sont déjà au milieu de nous. La perception biblique de la nature humaine est réaliste. Si nous adoptons cette vision des choses, peut-être serons-nous moins 3

Toxic Childhood («Enfance toxique»), Orion Publishing, 2007.

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choqués par les gros titres dénonçant le comportement d’adolescents qui harcèlent, mutilent ou poignardent leurs pairs. Si tout cela arrive, c’est simplement parce que, tout comme l’enfant devient de plus en plus indépendant avec les années, son entêtement et son égarement (entêtement et égarement qui nous habitent tous) s’expriment de façon de plus en plus inacceptable et choquante. Selon la Bible, le cœur qu’on ne garde pas est comme une bombe à retardement. Le texte de Proverbes 22.15, cité ci-dessus, montre qu’une discipline régulière et cohérente, tout particulièrement durant les premières années, est essentielle si l’on veut que les enfants deviennent des êtres humains civilisés. C’est parce que cela manque qu’on voit aujourd’hui tant de gros titres alarmants tels ceux que je viens de mentionner. En mars 2008, le magazine Times a publié un article sur la jeunesse britannique, la décrivant comme «malheureuse, en manque d’amour et indomptable». Ces trois qualificatifs ne sont probablement pas sans lien les uns avec les autres; ils rappellent chacun la responsabilité des parents.

Les trois «R» de la relation parents-ados Revenons à Lise et Frédéric et à la difficulté qu’ils ont à voir en face les problèmes qu’ils rencontrent avec Camille, leur ado rebelle. Il me semble que tous les parents (même ceux qui louent les mérites de leur fille exemplaire, remarquable musicienne, dans leur lettre de fin d’année) gagneraient à réfléchir aux trois notions ci-dessous:

La Remise en question Même dans les familles où les enfants ont été élevés selon de bons principes, il se peut que les parents trouvent utile d’évaluer quels fruits ces principes ont porté en réalité. Lorsque nous en sommes à cette dernière phase de l’éducation, à cette dernière occasion 23

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