Irrésistible (OUR1083)

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Dans ce deuxième ouvrage, il évoque plus précisément des luttes et difficultés auxquelles il a été confronté, à l’instar de chacun de nous:

Nick V ujicic auteur de la vie au-delà de toute limite

* le harcèlement * le chagrin amoureux … et bien d’autres encore.

Comment affronter la vie ? Quelle est la foi de cet homme hors du commun? D’où lui viennent sa joie de vivre et sa force ? Découvrez-le dans ce nouveau témoignage inspirant. Nick Vujicic est un orateur d’envergure internationale et figure sur la liste des auteurs à succès du New York Times. Il est aussi à la tête de l’organisation à but non lucratif Life Without Limbs. Il a pu être une source d’inspiration pour des millions de personnes, tout autour du monde, en invitant des auditoires de tout âge à surmonter les obstacles, à aller au bout de leurs rêves et à ne jamais renoncer. Après avoir longtemps résidé en Australie, il s’est installé en Californie du sud où il vit avec son épouse Kanae et son fils Kiyoshi. Faites un tour sur son site www.NickVujicic.com! CHF 15.90 / € 14.50

ISBN 978-2-940335-83-1

NICK VUJICIC

* le rejet * les pensées négatives * la crise économique

IRRÉSISTIBLE !

Qui n’a jamais entendu parler de Nick Vujicic ? Son sourire irrésistible et ses diverses performances ont fait le buzz sur Internet. Son handicap ne l’empêche pas de voyager, de croquer la vie à pleines dents, de se marier…

IRRÉSISTIBLE ! le pouvoir de la foi en action


Nick Vujicic

IrrĂŠsistible! Le pouvoir de la foi en action


Irrésistible! Titre original en anglais: Unstoppable © 2012 by Nicholas James Vujicic All rights reserved. Published by WaterBrook Press, 12265 Oracle Boulevard, Suite 200, Colorado Springs, Colorado 80921 This translation published by arrangement with WaterBrook Press, an imprint of the Crown Publishing Group, a division of Random House LLC. © et édition française: Ourania, 2014 Case postale 128 1032 Romanel-sur-Lausanne, Suisse Tous droits réservés. E-mail: info@ourania.ch Internet: http://www.ourania.ch Traduction: Odile Favre Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la version Segond 21 © 2007 Société Biblique de Genève http://www.universdelabible.net ISBN édition imprimée 978-2-940335-83-1 ISBN format epub 978-2-88913-576-9 ISBN format pdf 978-2-88913-957-6


Table des matières

Introduction.................................................................... 7 1. La foi en action.......................................................... 11 2. Se relever d’une chute............................................... 39 3. Histoires de cœur...................................................... 63 4. Une passion et un objectif......................................... 97 5. Un corps faible, un esprit fort................................. 125 6. Remporter les batailles intérieures......................... 153 7. Lutter contre l’injustice.............................................175 8. Lâcher prise pour s’élever....................................... 205 9. Semer les bonnes graines........................................ 227 10. Une vie équilibrée................................................. 255 Merci........................................................................... 273


1. La foi en action Vers la fin de ma tournée au Mexique en 2011, un fonctionnaire de l’ambassade américaine de Mexico City m’a appelé pour m’informer que mon visa de travail américain avait été suspendu pour «une enquête de sécurité nationale». Etant originaire d’Australie, j’ai besoin de ce visa pour vivre aux Etats-Unis. Impossible donc de repartir pour la Californie! Je me retrouvais confronté à un sérieux problème, puisqu’une série de conférences avait été programmée dans mon pays de résidence. Le lendemain matin, je me suis précipité à l’ambassade américaine avec Richie, mon aide-soignant, pour tenter de découvrir le lien entre mon visa et la sécurité nationale. Nous sommes entrés dans une grande salle bondée de monde, chacun espérant trouver une solution à son problème, et nous avons attendu... L’attente a tellement duré que j’ai fait une bonne sieste avant d’être appelé par un employé. Quand je suis nerveux, je tourne tout en dérision, et ça ne marche pas toujours. «Y a-t-il un problème avec mes empreintes digitales sur le visa?» ai-je demandé en plaisantant. Le fonctionnaire m’a lancé un regard furieux, 11


puis a appelé son supérieur. (Mon sens de l’humour représentait-il une menace pour l’Etat?) Ce dernier est arrivé, l’air renfrogné. Pendant une fraction de seconde, je me suis vu derrière les barreaux! «Votre nom a été retenu pour une enquête, a-t-il annoncé, tel un automate. Vous ne pouvez pas rentrer aux Etats-Unis tant que ce n’est pas réglé. L’enquête risque de durer un mois.» Je suis devenu blanc comme un linge. C’est impossible! Richie s’est effondré. Au début, j’ai cru qu’il s’était évanoui, mais il était simplement tombé sur ses genoux pour prier devant 200 personnes. Quel aide précieux! Il a levé ses bras en demandant à Dieu un miracle pour que nous puissions rentrer à la maison. Autour de moi, tout semblait aller très vite et au ralenti en même temps. Ma tête tournait. J’ai entendu le fonctionnaire ajouter que mon nom avait probablement été retenu en raison de mes nombreux voyages à travers le monde. Me soupçonnaient-ils d’être un terroriste international? Je n’avais pourtant levé la main sur personne. (Vous voyez l’effet de la nervosité?) «Allez! Vous voyez bien que je ne suis pas dangereux! Demain, j’ai rendez-vous avec le président du Mexique et son épouse à la maison présidentielle. De toute évidence, eux ne me considèrent pas comme une menace.» Mes paroles n’ont eu aucun effet. «Même si vous deviez rencontrer le président des Etats-Unis, je ne vous laisserais pas rentrer avant que l’enquête ne soit terminée.» 12


La situation aurait pu être amusante si je n’avais pas eu plusieurs conférences à donner dans mon bon vieux pays. Il me fallait rentrer. Je n’allais pas rester les bras ballants en attendant qu’un fonctionnaire décide que les Américains n’avaient rien à craindre de Nick. J’ai tenté de le supplier en lui expliquant mes engagements, en lui donnant le nom de personnes en vue, en insistant sur le fait que j’avais des employés et des orphelins qui comptaient sur moi. Après un coup de téléphone, il a conclu: «Ils vont accélérer le processus. Cela ne prendra plus que deux semaines.» Mais je donne au moins douze conférences ces deux prochaines semaines! Pas moyen d’en obtenir plus à ce stade. Nous sommes finalement retournés à l’hôtel d’où j’ai appelé toutes les personnes auxquelles je pensais pour leur demander aide et prière. J’ai puisé mes forces dans la foi en action. Il ne suffit pas de dire «je crois» en quelque chose. Si vous voulez avoir un impact dans ce monde, vous devez mettre vos croyances et votre foi en action. A ce moment-là, j’ai cru en la puissance de la prière. J’ai appelé mon équipe de Life Without Limbs (LWL), organisation à but non lucratif, en Californie et je leur ai demandé d’organiser une chaîne de prière: «La chaîne doit atteindre le ciel!» L’équipe a fait d’innombrables téléphones et envoyé des courriels, messages et tweets. En une heure, 150 personnes se sont mises à prier pour une solution rapide au problème de mon visa. J’ai aussi appelé des 13


amis susceptibles d’exercer une influence, des parents, des voisins et d’anciens camarades de classe au département d’Etat américain. Trois heures plus tard, un employé de l’ambassade du Mexique m’appelait: «Je n’arrive pas à y croire, mais vous avez été libéré. L’enquête est close. Vous pouvez venir chercher votre visa demain matin.» Quelle puissance dans la foi en action! Elle peut déplacer des montagnes et faire sortir Nick du Mexique.

Agir par la foi Au cours de mes voyages, les gens en difficulté me demandent des conseils et la prière. Souvent, ils savent ce qu’ils doivent faire, mais ils ont peur du changement ou peur de demander de l’aide ou de placer leur confiance en Dieu. Qu’en est-il de vous? Vos difficultés vous plongentelles dans le désespoir, la crainte, la paralysie, le manque de confiance en vous-même? Ayant dû surmonter différentes épreuves, je connais ces sentiments. Lorsque des ados et jeunes adultes me confient qu’ils ont été agressés, qu’ils se sentent perdus et seuls au monde ou qu’ils ont peur à cause de leur handicap, de leur maladie ou de leurs pensées suicidaires, je les comprends. Mes problèmes physiques se voient facilement, pourtant les gens n’ont qu’à m’écouter quelques minutes pour comprendre que la joie m’habite malgré tout. Ils me demandent souvent comment j’arrive à rester positif 14


et où je trouve la force de surmonter mes handicaps. Je réponds toujours: «Je prie Dieu de m’aider et je mets ma foi en action.» J’ai la foi. Je crois en des choses dont je n’ai aucune preuve tangible, des choses que je ne peux ni voir, ni goûter, ni toucher, ni sentir ni entendre. Plus que tout, j’ai foi en Dieu. Bien que je ne puisse pas le voir ni le toucher, je crois qu’il m’a créé dans un but, et je crois qu’en mettant ma foi et mes convictions en action, je me place sous sa bénédiction. Est-ce que je reçois toujours ce que je demande? Bien sûr que non! Mais je reçois toujours ce que Dieu veut. C’est pareil pour vous. Que vous soyez chrétien ou pas, le simple fait de croire en quelque chose ne suffit pas. Vous pouvez croire en vos rêves, mais vous devez agir pour qu’ils deviennent réalité. Vous pouvez croire en vos talents et avoir foi en vos capacités, mais si vous ne les développez pas et ne vous en servez pas, que vous apportent-ils? Vous pouvez croire que vous êtes une personne bonne et compatissante, mais si vous ne témoignez pas de la bonté envers les autres et ne vous intéressez pas à eux, qu’est-ce qui prouve vos intentions? Vous êtes libre de croire ou pas. Mais si vous croyez – quoi que vous croyiez –, vous devez agir en conséquence. Autrement, à quoi sert-il de croire? Vous avez peut-être rencontré des difficultés au travail, dans vos relations ou dans le domaine de la santé. Peut-être avezvous été maltraité, abusé ou rejeté. Tout ce qui vous est arrivé vous définit et définira votre vie, si vous ne parvenez pas à réagir pour vous définir vous-même. Vous pouvez croire en vos dons. Vous pouvez croire que vous avez 15


de l’amour à donner. Vous pouvez vous croire capable de surmonter votre maladie ou votre handicap. Mais cette croyance en elle-même n’apportera aucun changement positif dans votre existence. Vous devez passer à l’acte. Si vous vous croyez capable de changer votre vie en vue d’une amélioration ou d’entrer dans l’histoire de votre ville, de votre nation ou du monde, agissez en conséquence. Si vous pensez avoir une idée géniale pour créer votre entreprise, vous devez investir du temps, de l’argent, vos dons et faire en sorte que cette entreprise voie le jour. Autrement, à quoi sert-il d’avoir une idée? Si vous avez identifié une personne avec laquelle vous aimeriez passer le reste de votre vie, pourquoi ne pas agir selon cette conviction? Qu’avez-vous à perdre?

La foi en action récompensée C’est bien d’avoir la foi, des croyances et des convictions, mais votre vie se mesure par les actions que vous entreprenez en vous fondant sur elles. Vous pouvez vous épanouir en vous basant sur ce que vous croyez. J’ai orienté ma vie en me croyant capable d’encourager les personnes confrontées à des difficultés et de leur redonner espoir. Cette conviction prend racine dans ma foi en Dieu. Je crois qu’il m’a placé sur cette terre pour aimer, motiver et encourager les autres, et surtout pour aider tous ceux qui sont prêts à accepter Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur. Je ne peux pas accéder au 16


ciel par moi-même, mais par la foi, j’accepte le don du pardon des péchés en Jésus-Christ et le don de la vie éternelle. Et j’aspire à voir le plus grand nombre possible de personnes transformées par la puissance du Saint-Esprit et au bénéfice d’une relation intime avec Jésus-Christ. Je tiens à ce qu’elles franchissent aussi les portes du ciel. Je sais maintenant que le fait de naître sans bras ni jambes n’était pas une punition divine. J’ai compris que ce «handicap» sert encore mieux le plan de Dieu qui m’utilise comme orateur et évangéliste. Beaucoup considèrent mon absence de membres comme un énorme handicap. Mais je vous rassure: je me sens bien dans ma peau, et cela ne me demande pas un grand acte de foi. Dieu attire des gens à moi, notamment handicapés, auxquels j’apporte un message de foi, d’espérance et d’amour. Dans la Bible, Jacques dit que nos actes, et non nos paroles, prouvent notre foi: «Mais quelqu’un dira: ‘Toi, tu as la foi, et moi, j’ai les œuvres.’ Montre-moi ta foi sans les œuvres, et moi, c’est par mes œuvres que je te montrerai ma foi» (Jacques 2.18). J’ai entendu dire que nos actes sont à notre foi et à nos croyances ce que notre corps est à notre esprit. Votre corps est la demeure de votre esprit, la preuve de son existence. De même, vos actes prouvent votre foi et vos croyances. Vous avez certainement entendu l’expression «joindre le geste à la parole». Votre famille, vos amis, professeurs, patrons, collègues, clients, tous s’attendent à ce que vous agissiez et viviez conformément aux croyances 17


et convictions que vous affichez. Si vous ne le faites pas, ils vous critiqueront, n’est-ce pas? Nos pairs ne nous jugent pas d’après ce que nous disons mais d’après ce que nous faisons. Si vous affirmez être une bonne épouse et mère, vous aurez parfois à placer les intérêts de votre famille avant les vôtres. Si vous croyez que votre objectif est de faire profiter le monde de vos dons artistiques, vous serez jugé sur les œuvres que vous produisez, non sur celles dont vous rêvez. Joignez le geste à la parole, sinon vous risquez de perdre toute crédibilité vis-à-vis des autres (ou de vous-même). Pour vivre en paix et vous épanouir, faites ce que vous dites. En tant que chrétien, je crois que le juge suprême de notre vie, c’est Dieu. La Bible enseigne que son jugement portera sur nos actes et pas seulement sur nos paroles. Apocalypse 20.12 dit: «Je vis les morts, les grands et les petits, debout devant le trône. Des livres furent ouverts. Un autre livre fut aussi ouvert: le livre de vie. Les morts furent jugés conformément à leurs œuvres.» J’agis conformément à mes croyances en voyageant dans le monde et en encourageant ceux que je rencontre à s’aimer les uns les autres et à aimer Dieu. Et je suis comblé. Je crois vraiment que c’est dans ce but que j’ai été créé. Si vous agissez conformément à vos croyances et mettez votre foi en action, vous vous épanouirez aussi. Ne vous découragez pas si votre objectif vous semble flou et que vous ne voyez pas comment l’atteindre. Je suis passé par là, et je lutte encore. Je me casse parfois la figure et je suis loin d’être parfait. Mais les actes représentent simplement 18


le fruit: ce qui ressort d’une conviction profonde de la vérité. C’est la vérité qui nous libère, pas l’objectif. J’ai découvert mon objectif en cherchant la vérité. Il peut s’avérer difficile de trouver un sens ou un bien dans les épreuves, mais c’est le chemin par lequel nous avons à passer. Pourquoi? Pourquoi un hélicoptère ne pourrait-il pas venir me chercher et m’emmener directement à la ligne d’arrivée? Parce qu’à travers les difficultés, nous apprenons plus, nous grandissons dans la foi, nous aimons encore plus Dieu et notre prochain. C’est un chemin de foi qui commence dans l’amour et se termine dans l’amour. Frederick Douglass, l’esclave américain devenu activiste social, a dit: «Sans lutte, il n’y a aucun progrès.» Dieu vous façonne au travers des défis que vous affrontez et surmontez. Vous apprenez à surmonter votre peur en affrontant vos peurs. Vos forces et votre foi grandissent à mesure qu’elles sont éprouvées au travers de vos expériences de vie.

La foi en action Chaque fois que je demande l’aide de Dieu avant d’agir, en ayant l’assurance qu’il tient tout dans ses mains, je prends conscience qu’il n’y a aucune raison d’avoir peur. Mes parents m’ont enseigné cette leçon par leur exemple de vie. Ils sont les plus grands exemples de foi en action que je connaisse et de merveilleux modèles. 19


Bien que je sois venu au monde avec «quelques pièces en moins», comme dit ma mère, j’ai été béni de multiples façons. Mes parents m’ont toujours soutenu, sans me dorloter. Ils m’ont corrigé quand il le fallait et m’ont laissé commettre mes propres erreurs. J’étais leur premier enfant et assurément un paquet surprise. Au cours des tests de grossesse habituels, le médecin n’a rien remarqué d’anormal. Ma mère travaillait comme infirmière et avait assisté à des centaines d’accouchements. Elle a donc pris toutes les précautions nécessaires. Il va sans dire que mes parents, des chrétiens convaincus (mon père était un prédicateur laïque), ont eu un choc à ma naissance. Pendant que je subissais de multiples examens, ils priaient pour moi. Comme tous les bébés, je ne suis pas né avec un manuel d’instructions, mais mes parents auraient bien apprécié un petit mode d’emploi. Ils ne connaissaient pas d’autres parents ayant dû élever un enfant sans membres dans un monde conçu pour des personnes en bon état de marche. Mes parents étaient bouleversés, et c’est normal. Durant les premières semaines, toutes sortes d’émotions les ont submergés: colère, culpabilité, peur, dépression et désespoir. Ils ont versé bien des larmes. Ils ont pleuré l’enfant bien formé qu’ils avaient désiré et qu’ils n’avaient pas reçu. Ils ont pleuré parce qu’ils se faisaient du souci pour mon avenir. Mes parents ne parvenaient pas à imaginer quel pouvait être le plan de Dieu pour un tel garçon. Cependant, 20


une fois le choc initial passé, ils ont décidé de placer leur confiance en lui et de mettre leur foi en action. Ils ont arrêté de chercher à savoir pourquoi il leur avait donné cet enfant. Ils ont accepté son plan tel qu’il était et m’ont élevé du mieux possible, d’une seule manière: en déversant sur moi tout leur amour, un jour après l’autre.

Créé sur mesure dans un but précis Après avoir épuisé toutes les ressources médicales en Australie, mes parents ont envisagé de déménager au Canada ou aux Etats-Unis afin d’y recevoir un meilleur suivi médical. Aucun médecin n’a posé de diagnostic clair me concernant. Mon frère Aaron et ma sœur Michelle sont nés quelques années plus tard avec le paquet standard des membres; une maladie génétique ne semble donc pas à l’origine du problème. Avec le temps, le pourquoi de ma création est devenu bien moins important pour mes parents que le comment de ma survie. Comment cet enfant va-t-il apprendre à se déplacer? Comment s’en sortira-t-il? Comment irat-il à l’école? Comment pourra-t-il mener un jour une existence indépendante? A l’époque, je ne me sentais pas concerné par toutes ces questions. Je ne me rendais même pas compte que mon corps était différent de 21


celui des autres. Je pensais que les gens me regardaient parce que j’étais mignon. Je me croyais invincible et irrésistible. Mes pauvres parents arrivaient difficilement à retenir un cri lorsque je me lançais du divan sur le sol ou que je sautais sur le siège de la voiture et dans le jardin. Imaginez leur effroi lorsqu’ils m’ont surpris en train de dévaler la colline en skate. Regarde maman, pas besoin des mains! Malgré leurs efforts pour me fournir une chaise roulante et des prothèses, j’ai toujours voulu me déplacer à ma façon. La peau de mon front est devenue aussi épaisse que la paume de vos pieds, car j’ai appris à me mettre en position verticale en m’appuyant contre un mur ou un meuble avec mon front et en remontant progressivement. Sous les yeux horrifiés des spectateurs innocents, j’ai plongé bien des fois dans des piscines et des lacs après avoir découvert que je pouvais nager et flotter en gardant un peu d’air dans mes poumons et en pagayant avec mon petit pied. Ce pied palmé très pratique s’est révélé inefficace le jour où les chirurgiens l’ont opéré pour séparer les deux orteils collés. Depuis, je manipule mes deux orteils avec une dextérité surprenante. Je les utilise bien sûr pour taper sur mon ordinateur ou mon téléphone portable. Quelle bénédiction! J’ai finalement appris à me concentrer sur les solutions plutôt que sur les problèmes, sur ce que je pouvais faire, au lieu de m’inquiéter. J’ai appris que si j’arrivais à faire bouger quelque chose, il y avait un effet boule de neige. Je reprenais ainsi des forces et parvenais à nouveau à 22


résoudre les problèmes. On dit que l’univers récompense une action, et cela s’est confirmé pour moi. Dieu m’a révélé ses plans un jour après l’autre. Vos peurs et vos inquiétudes diminueront si vous les lui remettez et si vous agissez par la foi, en cherchant des solutions, en prenant courage et en croyant que Dieu vous montrera le chemin. Les défis et les frustrations ne manqueront pas pour autant. Ils font partie de la vie. Cependant, si vous mettez votre foi en action, vous aurez tendance à être irrésistible, à considérer les obstacles comme des occasions d’apprendre et de grandir. Pour être franc, je fais la moue face à une nouvelle difficulté. Il m’arrive de demander à Dieu: «Ne m’en as-tu pas déjà suffisamment donné?» Avec le temps, j’ai réussi à mettre en pratique ce que j’ai appris et à tirer profit des expériences, aussi difficiles soient-elles. Compte tenu de toutes les occasions que j’ai eues d’apprendre, je devrais être maître de l’univers maintenant! Comme vous pouvez le deviner, j’ai été confronté à de grandes difficultés au cours de mon adolescence, période durant laquelle nous nous interrogeons sur notre identité et le sens de notre vie. En dépit de mes nombreux amis et ma popularité au sein de l’école, il s’est trouvé des bourreaux pour me persécuter et m’insulter. Même avec un esprit naturellement optimiste et déterminé, j’ai pris conscience de mes différences et de mes limites par rapport aux personnes normalement constituées. 23


Tout en essayant de plaisanter à propos de mon physique, je me torturais de plus en plus à la pensée d’être un fardeau pour mes bien-aimés et d’être incapable de subvenir à mes besoins. Mon autre grande crainte, c’était de ne pas pouvoir me marier et fonder une famille, parce qu’aucune femme ne voudrait d’un mari incapable de la serrer dans ses bras, de la protéger ou de tenir les enfants. A l’adolescence, je m’inquiétais sans arrêt et broyais du noir. Je ne comprenais pas pourquoi Dieu m’avait créé, si c’était pour me faire subir une telle privation et me contraindre à vivre dans la solitude. Je me demandais s’il me punissait et s’il se souciait un tant soit peu de moi. S’est-il trompé? Comment un Dieu qui aime tous ses enfants peut-il être aussi cruel? Quand j’avais entre 8 et 10 ans, ces idées noires ont engendré désespoir et pensées suicidaires. J’ai pensé à me jeter d’une falaise ou à me noyer dans la baignoire, puisque mes parents m’y laissaient volontiers seul. Finalement, j’ai fait une tentative de suicide dans la baignoire à l’âge de dix ans. J’ai essayé à plusieurs reprises de me retourner et de garder ma tête sous l’eau, mais impossible de tenir. Je n’arrêtais pas de penser au chagrin et à la culpabilité qui pèseraient sur mes parents pour le restant de leur vie. Je ne pouvais pas leur causer cette douleur supplémentaire. Au fond du trou, je ne voyais aucun sens à ma vie. Si je ne pouvais m’en sortir seul et n’étais pas digne de l’amour d’une femme, à quoi bon vivre? Mon désespoir d’alors provenait d’un manque de confiance en moi et 24


en mon Créateur, et de l’ignorance de son plan pour ma vie. Je n’entrevoyais aucune voie possible et ne croyais donc pas pouvoir mener une existence épanouie avec un objectif. Comme il ne m’avait pas équipé de membres en réponse à mes prières, j’ai perdu la foi en lui. En êtes-vous aussi arrivé là? Peut-être traversez-vous une épreuve en ce moment? Dans ce cas, comprenez bien à quel point je me trompais et à quel point ma vision était limitée à cause de mon manque de foi. J’avais oublié que Dieu ne commet pas d’erreurs et qu’il a toujours un plan pour nous. Dans les années qui ont suivi, son plan s’est révélé petit à petit à moi, et ma vie a pris une direction inespérée. Mes parents m’ont encouragé à entrer en contact avec mes camarades de classe et à leur faire confiance, car la plupart m’accepteraient. En discutant avec eux, j’ai découvert que mes victoires sur les obstacles les encourageaient. Certains m’ont même trouvé drôle! Leur accueil m’a motivé à parler à des groupes d’étudiants et dans des églises. La réaction positive à mes interventions m’a ouvert les yeux. Au fil du temps, j’ai pris conscience qu’un de mes objectifs devait être de motiver les gens à surmonter leurs défis personnels et de les amener plus près de Dieu, s’ils le voulaient bien. J’ai appris à croire à ma valeur personnelle. Ma foi en Dieu a grandi au fur et à mesure que je la mettais en action. Lorsque je me suis engagé par la foi comme conférencier international, j’ai été récompensé par une vie riche et joyeuse. J’ai le privilège de voyager dans le 25


monde entier, de rencontrer des millions de personnes et d’entrer maintenant en contact avec vous!

Aucune preuve exigée Nous ignorons ce que Dieu nous réserve. Il est donc inutile de croire que vos pires craintes vont se réaliser ou que vous ne verrez jamais le bout du tunnel. Ayez confiance en vous et au plan divin pour votre vie, croyez en votre raison d’être. Mettez de côté vos peurs et vos incertitudes; vous finirez par trouver votre chemin. Vous ne connaissez certainement pas ce que vous réserve l’avenir, mais il vaut mieux prendre l’initiative d’agir dans la vie que de laisser la vie décider pour vous. La foi n’exige pas de preuves. Pas besoin d’avoir toutes les bonnes réponses, posez juste les bonnes questions. Personne ne sait de quoi demain sera fait. La plupart du temps, le plan de Dieu dépasse notre imagination. A dix ans, je n’aurais jamais pu imaginer que dans les dix années à venir, il m’enverrait voyager dans le monde pour parler à des millions de personnes, les encourager et les conduire à Jésus-Christ. Je n’aurais jamais cru qu’un jour l’amour d’une jeune femme égalerait et même dépasserait l’amour de ma famille; une jeune femme belle, intelligente, spirituelle et intrépide que je viens d’ailleurs d’épouser! Le garçon qui désespérait à la pensée de son avenir est aujourd’hui un homme en paix. Je sais qui je suis, et j’avance un pas à la fois, tout en sachant que Dieu 26


marche avec moi. Ma vie déborde d’amour et je suis déterminé. Suis-je libéré de tout souci? Mes journées sontelles toutes remplies de soleil et de fleurs? Bien sûr que non, nous savons tous que la réalité est tout autre. Mais en tout temps, je remercie Dieu qui me permet d’avancer sur ce chemin. Confiez-vous en lui, il vous montrera aussi le but pour lequel il vous a créé.

La foi et le but Si vous acceptez par la foi de rechercher votre raison d’être et d’avancer pas à pas sur le chemin de la découverte, vous comprendrez que Dieu a une vision pour votre vie bien plus grande que tout ce que vous pouviez imaginer. Par exemple, je ne recevrai peut-être pas miraculeusement des bras et des jambes, mais le miracle, c’est que mon témoignage vous motive, vous encourage, vous prouve que vous êtes aimé et vous pousse en avant pour servir votre but.

L’amour met la foi en action La foi en action provient de l’amour. Mon amour me pousse à servir, à écouter, à encourager ceux que Dieu place sur ma route. Tout tourne autour de l’amour. Dieu 27


nous accorde la force d’aimer sans limites et nous devons manifester cet amour, non seulement pour accomplir son plan mais pour contribuer à ce que d’autres trouvent la paix et vivent pleinement heureux. Si notre chemin de vie doit commencer et finir dans l’amour, je veux être au service de l’amour de Dieu qui nous porte. L’apôtre Paul a dit: «Si je parle les langues des hommes, et même celle des anges, mais que je n’ai pas l’amour, je suis un cuivre qui résonne ou une cymbale qui retentit… Si j’ai même toute la foi jusqu’à transporter des montagnes, mais que je n’ai pas l’amour, je ne suis rien» (1 Corinthiens 13.1-2). Dans un monde souvent impitoyable et cruel, nous oublions parfois que Dieu nous aime. Il a envoyé son Fils payer le prix de nos fautes et mourir à notre place. Il nous bénit de sa présence constante. Lorsqu’on connaît sa puissance, on n’a qu’une seule envie: l’aimer et aimer les autres. Il m’est arrivé de l’oublier. Mais j’ai découvert qu’au moment où je ne comprends plus son plan, où je me bats pour savoir comment servir son objectif, en général il place quelqu’un sur ma route ou conduit les circonstances afin de me le révéler ou de tester si je fais bien ce que je dis. Mon expérience avec Felipe Camiroaga en est un bon exemple. Pendant plusieurs années, Felipe et Carolina de Moras ont animé une émission télévisée au Chili, intitulée Buenos Dias a Todos («Bonjour à tous»). Elle enregistre le taux d’écoute le plus élevé à la télévision nationale. On m’a invité sur ce plateau en septembre 2011 pour une interview de 20 minutes, traduction comprise. Fait 28


extrêmement rare, notre entretien a duré 40 minutes! Mieux encore, à mon avis bien sûr, les animateurs m’ont laissé parler longuement de l’importance de ma foi et donner des exemples de cette foi en action. Et étonnamment, Felipe semblait très intéressé. Je le connaissais à peine, mais j’avais entendu parler de sa réputation de célibataire bien en vue au Chili, un homme dont la vie amoureuse faisait depuis longtemps la une des médias. Bien des personnes le prenaient pour une simple célébrité, mais pendant notre entretien, il m’a posé des questions importantes sur des sujets spirituels. Felipe m’a demandé, par exemple, comment j’avais connu Dieu. Je lui ai répondu qu’il faut avoir la foi, et que la foi consiste à croire en quelque chose sans preuve physique. Je crois que Jésus est le chemin qui mène au ciel et à la vie éternelle, ai-je ajouté. Ensuite, j’ai reconnu devant Carolina, Felipe et les téléspectateurs que j’étais un homme avide: 90 années sur cette terre ne me suffisent pas; je veux vivre pour toujours au ciel. «Mais il y a mieux encore qu’aller au ciel: encourager au moins une personne à y aller avec moi, ai-je dit. Ce désir me stimule. Je garde une paire de chaussures dans mon armoire parce que je crois aux miracles, mais le plus grand miracle, c’est de voir quelqu’un venir à Dieu. Ainsi priez pour avoir la foi, et Dieu vous aidera un jour après l’autre.» Alors que je parlais, une vague de reconnaissance m’a submergé. Quel privilège de pouvoir exprimer ma foi si ouvertement et aussi longtemps! Felipe semblait très 29


touché car ses yeux étaient remplis de larmes. Carolina écoutait également avec beaucoup d’attention. Evangéliste dans l’âme, j’ai tout naturellement interprété leur intérêt comme une autorisation de continuer à parler. A leur question de savoir s’il y avait des limites à ma foi, j’ai répondu: «Bien que je ne puisse pas dire que tout est possible, il n’existe aucune limite à la joie et à la paix en moi, quoi qu’il advienne.» J’aimerais pouvoir dire que si l’on aime Dieu, tout ira bien. Mais en vérité, chacun passe par la souffrance. Nous endurons la maladie, des problèmes financiers, des relations brisées, la perte d’êtres chers… Des tragédies se produisent et je crois que nous sommes censés apprendre d’elles. J’espère que ceux qui souffrent voient que je mène une vie heureuse, et se disent: Si Nick, sans bras et sans jambes, est reconnaissant, alors je serai reconnaissant pour aujourd’hui, et je ferai de mon mieux. J’ai raconté à Carolina et Felipe que je venais de vivre une période difficile (j’y reviendrai plus tard): «Je ne doute pas de la présence de Dieu, mais je ne le comprends pas toujours. C’est dur de traverser un désert. Mais dans ce désert, j’ai appris quelque chose que je n’aurais pas appris autrement, et ces expériences de vie m’ont façonné et ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui.» J’ai poursuivi en disant que nous pouvons traverser les périodes les plus sombres en marchant par la foi, en sachant que chacune de nos journées, chacune de nos respirations, est un cadeau de Dieu et en restant constamment dans la reconnaissance. Le plus grand 30


danger consiste à croire que nous pouvons nous passer du Créateur. Tout en parlant, je ne cessais de m’émerveiller du fait que personne de la régie ne signalait aux animateurs de mettre un terme à notre entretien. A un moment donné, Felipe a apporté un ballon et m’a demandé de démontrer mes capacités de joueur d’envergure mondiale, capacités limitées à des coups de tête, comme vous pouvez l’imaginer. A ma grande surprise, ils ont aussi diffusé toute la vidéo que je venais d’enregistrer. Au moment de conclure, je débordais tellement de reconnaissance que j’ai passé cinq minutes à remercier Felipe, Carolina et tous les téléspectateurs. Puis, j’ai prié et demandé au Saint-Esprit de descendre sur eux, de toucher leur cœur et de leur donner la force, la paix et la joie de connaître Christ, son amour, son plan pour eux et sa présence constante à leurs côtés. J’ai aussi prié Jésus de nous garder fermes dans la foi en lui. Une fois dans les coulisses, le directeur, en larmes, m’a chaleureusement remercié. On m’a accordé tellement de temps d’antenne que je me suis demandé si mes parents, mes cousins ou de grands admirateurs n’avaient pas secrètement envahi le studio, réquisitionné le bureau du directeur et pris le contrôle des caméras. Plus tard, j’ai appris que le directeur de l’émission était un chrétien convaincu et un grand fan qui avait dit à son équipe de continuer simplement à filmer. De plus, j’ai appris qu’ils n’avaient jamais reçu autant d’appels les remerciant de m’avoir laissé raconter mon histoire. 31


Dans ce deuxième ouvrage, il évoque plus précisément des luttes et difficultés auxquelles il a été confronté, à l’instar de chacun de nous:

Nick V ujicic auteur de la vie au-delà de toute limite

* le harcèlement * le chagrin amoureux … et bien d’autres encore.

Comment affronter la vie ? Quelle est la foi de cet homme hors du commun? D’où lui viennent sa joie de vivre et sa force ? Découvrez-le dans ce nouveau témoignage inspirant. Nick Vujicic est un orateur d’envergure internationale et figure sur la liste des auteurs à succès du New York Times. Il est aussi à la tête de l’organisation à but non lucratif Life Without Limbs. Il a pu être une source d’inspiration pour des millions de personnes, tout autour du monde, en invitant des auditoires de tout âge à surmonter les obstacles, à aller au bout de leurs rêves et à ne jamais renoncer. Après avoir longtemps résidé en Australie, il s’est installé en Californie du sud où il vit avec son épouse Kanae et son fils Kiyoshi. Faites un tour sur son site www.NickVujicic.com! CHF 15.90 / € 14.50

ISBN 978-2-940335-83-1

NICK VUJICIC

* le rejet * les pensées négatives * la crise économique

IRRÉSISTIBLE !

Qui n’a jamais entendu parler de Nick Vujicic ? Son sourire irrésistible et ses diverses performances ont fait le buzz sur Internet. Son handicap ne l’empêche pas de voyager, de croquer la vie à pleines dents, de se marier…

IRRÉSISTIBLE ! le pouvoir de la foi en action


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