LIBERES DE LA DEPRESSION (MB3453)

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Neil T. Anderson & Hal Baumchen

Libérés de la dépression


Titre original: Finding Hope Again © 1999 by DR. NEIL ANDERSON and KNOW THE TRUTH MINISTRIES Originally published in the USA by Regal Books, A Division of Gospel Light Publications, Inc. Ventura, CA 93006 U.S.A. All rights reserved Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la Bible Louis Segond revue, Nouvelle Edition de Genève, 1979

© et édition La Maison de la Bible, 2004, 2011 Ch. de Praz-Roussy 4bis CH-1032 Romanel-sur-Lausanne E-mail: info@bible.ch Internet: www.maisonbible.net ISBN édition imprimée 978-2-8260-3453-7 ISBN format epub 978-2-8260-0062-4 ISBN format pdf 978-2-8260-9793-8


Table des matières

Préface

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Remerciements Introduction

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02. La douleur physique

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03. La douleur de l’âme

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01. La douleur de la dépression

04. Comprendre notre Père céleste

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05. Nous comprendre nous-mêmes

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06. Lutter contre le désespoir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142 07. Vaincre le sentiment d’impuissance

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08. Vivre un deuil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193 09. Souffrir pour la justice

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10. Nous engager à être libérés de la dépression . . . . . . . . 244 Appendice. Les étapes vers la liberté en Christ

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1 La douleur de la dépression

J’ai haï tout le travail que j’ai fait sous le soleil, et dont je dois laisser la jouissance à l’homme qui me succédera. Et qui sait s’il sera sage ou insensé? Cependant il sera maître de tout mon travail, de tout le fruit de ma sagesse sous le soleil. C’est encore là une vanité. Et j’en suis venu à livrer mon cœur au désespoir, à cause de tout le travail que j’ai fait sous le soleil. Ecclésiaste 2:18-20 Les signes avant-coureurs de la dépression sont: l’angoisse et le désarroi, l’abattement, le silence, l’hostilité… tantôt le désir de vivre, tantôt l’envie de mourir. Le patient s’imagine être l’objet d’un complot. Caelius Aurelianus, 5e siècle apr. J.-C. Un pasteur et sa femme ont commencé leur séance tout en pleurs. Dix jours auparavant, leur fils était décédé à la suite d’un accident de voiture. Ils avaient déjà traversé des périodes difficiles, et éprouvé la douleur et le chagrin par le passé. Nous marchions, priions ensemble, et ils évoquaient des souvenirs de leur fils. Étant dans le ministère, ils connaissaient la grâce et la consolation de Dieu. En tant que pasteur, ce père de famille avait aidé plusieurs personnes à traverser des moments de crise; mais là, il était abattu, incapable de dormir. Ce deuil l’affligeait profondément.

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L i b é r é s d e l a d é p re s s i o n Un autre homme, que nous nommerons Steven, était sans emploi depuis presque 20 semaines à la suite d’un petit accident de camionnette. Personne n’avait été blessé, mais son employeur l’avait suspendu de ses fonctions. Il avait alors donné sa démission, complètement embarrassé et rempli de honte. Il était incapable de chercher de nouvelles possibilités d’emploi, et il m’inventait toutes sortes d’histoires sur ce qu’il faisait pour occuper ses journées. Il était apathique, malheureux, effrayé et réfractaire aux changements. Pour lui, la vie n’était que désespoir. Il préférait ne pas parler de l’avenir. Une femme dans la trentaine était tellement troublée qu’elle en tremblait durant notre rencontre. Elle élevait seule un enfant de 9 ans, travaillait dans une maison de retraite et allait à l’école le soir. Même si elle n’habitait plus avec ses parents depuis longtemps, elle parlait du stress et de la tension qui régnaient continuellement au sein de leur relation. Elle parlait de sa vie spirituelle et de l’horrible état de son âme. D’un regard effrayé et d’une voix tremblante, elle affirma avoir commis le péché impardonnable. Elle était sans cesse tourmentée par des «voix» dans sa tête, qui la traitaient de «pute», de »sale femme», et lui disaient que Jésus n’accepterait jamais plus de lui parler suite à ce qu’elle avait fait. Elle était extrêmement agitée et angoissée.

Une triste épidémie Tous ces cas de deuil profond, de désespoir et de défaite spirituelle semblent très différents les uns des autres et sans rapport direct, mais chacune des personnes en question pourrait être dite dépressive. La dépression est un mal de l’âme qui abat l’esprit. Elle nous envahit tellement que nous avons peine à croire en la possibilité d’en être libérés un jour; mais c’est possible, et cela viendra. Il est possible de remédier à la dépression. Vous n’êtes pas obligé de vivre ainsi, du moins pas pour longtemps. Environ 10 millions d’Américains souffrent actuellement de dépression. Tout le monde peut en être atteint, quels que soient son âge, son sexe, son statut social ou sa situation économique. Il y a deux fois plus de femmes que d’hommes qui luttent contre ce mal. Parmi

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L a d o u l e u r d e l a d é p re s s i o n les étudiants de niveau universitaire, 25% luttent contre une forme quelconque de dépression, et 33% des jeunes qui quittent l’enseignement supérieur le font en raison d’une dépression majeure. Le nombre de consultations au cours desquelles les patients se sont vu prescrire un médicament contre un problème mental est passé de 32,7 millions à 45,6 millions entre 1985 et 1994. Au cours de la même décennie, le nombre de consultations au cours desquelles la dépression a été diagnostiquée a doublé, passant de 11 millions à plus de 20,4 millions1. C’est une hausse incroyable, d’autant plus que bon nombre de ceux qui souffrent de dépression ne recherchent pas l’aide médicale. La dépression est une lutte physique, émotionnelle et spirituelle qui est à la fois complexe et courante. Son taux de prévalence est si élevé qu’on l’a nommée le «rhume du cerveau» des troubles mentaux. Nombreux sont ceux qui auront au moins un accès de dépression sérieux au cours de leur vie, et tous expérimenteront l’un ou l’autre de ses symptômes en raison de leur mauvaise santé physique, de circonstances négatives dans leur vie ou de leur condition spirituelle. Trop de chrétiens vivent en niant leur propre dépression, et ils pensent que, s’ils étaient plus mûrs spirituellement, ils n’auraient jamais à lutter comme le restant de l’humanité. Par conséquent, ils ne viennent pas en aide aux autres ou ne cherchent pas l’aide dont ils ont besoin. En fait, dans certains groupes «chrétiens» il est considéré comme honteux d’être triste ou déprimé. «Il doit y avoir un péché dans votre vie», présume-t-on à tort et de façon artificieuse. Une façon de penser aussi erronée et simpliste entraîne les personnes dépressives à se renfermer et à cacher leurs vrais sentiments, au lieu de croire à la vérité et de marcher dans la lumière.

Qu’est-ce que la dépression? La dépression est une perturbation ou un déséquilibre dans l’humeur ou l’état émotionnel d’une personne. Elle est caractérisée par une tristesse persistante, une lourdeur et une obscurité constantes ou un 1 The Denver Post, 18 février 1998, no 195, p. 106.

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L i b é r é s d e l a d é p re s s i o n sentiment de vide intérieur. L’état de dépression est habituellement accompagné de sentiments de désespoir, et parfois même de pensées de suicide. Ceux qui sont déprimés croient que la vie est mauvaise et qu’il n’y a pas de possibilité d’amélioration. Leurs pensées sont teintées d’opinions négatives et pessimistes sur eux mêmes, sur leur avenir et sur les circonstances qui les entourent. Il est d’une importance capitale de réaliser que la tristesse et les autres facettes de l’état émotionnel de la dépression ne sont pas la cause, mais bien les symptômes, de cette maladie. Le mieux que l’on puisse faire en tentant simplement d’éliminer les symptômes, c’est de procurer un soulagement qui ne soit que temporaire. Quel que soit le traitement envisagé contre la dépression, l’accent doit être mis sur les causes et non sur les effets. L’objectif principal est de remédier à la maladie, et non simplement aux souffrances qu’elle occasionne. Comme nous le verrons plus loin, la cause de la dépression peut être d’ordre physique, mental ou spirituel. Nous croyons qu’il est important de comprendre les symptômes de la dépression afin de mieux en comprendre la cause. Il est nécessaire de faire un bon diagnostic avant de pouvoir envisager un traitement qui soit approprié.

Les symptômes physiopathologiques de la dépression Niveau d’énergie «Je n’ai tout simplement envie de rien faire.» Telle est la lugubre litanie des personnes déprimées. La perte d’énergie, l’épuisement extrême et une fatigue implacable sont les caractéristiques des mélancoliques. Ils vivent comme si leur système de transmission intérieur n’avait qu’une vitesse – la première – et ils préféreraient même se mettre sur le neutre d’une voiture automatique. Un tableau qui revenait toujours dans «Hee Haw», un vieux téléfilm, rend bien l’image de la dépression: une bande de paysans affalés devant une vieille cabane, au clair de lune, un chien étendu à côté d’eux, qui chaque soir chantaient le même refrain des déprimés:

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L a d o u l e u r d e l a d é p re s s i o n Morosité, désespoir et angoisse, vous me mettez au supplice; sombre et profonde dépression, cause de tous mes tourments; si ce n’était pas de la malchance, je n’aurai pas de chance du tout; morosité, désespoir et angoisse… Les mouvements et les gestes ordinaires du corps sont au ralenti. Marcher, parler, nettoyer la maison, se préparer pour le travail ou accomplir un projet peut être plus long qu’à l’habitude. Les personnes qui souffrent de dépression ont souvent l’impression que le temps s’écoule à la vitesse de l’escargot. Les activités habituelles deviennent des montagnes ou prennent l’apparence de tâches insurmontables. Les personnes déprimées se plaignent souvent d’épuisement. Leur bas niveau d’énergie et leur manque d’intérêt dans les activités nuisent à leurs performances au travail. Souvent, elles peuvent se rendre compte que leurs performances diminuent, mais sans savoir comment empêcher cet état de fait. Environ 10% des mélancoliques luttent contre la dépression endogène qui, comme expliqué plus tôt, prend naissance à l’intérieur du corps et se manifeste par des symptômes d’ordre physique. Bon nombre de ces personnes ne suivent pas la routine de la vie quotidienne. Elles ne s’habillent pas et restent soit au lit, soit allongées ici et là dans la maison. Troubles du sommeil L’un des symptômes les plus fréquents lors d’une dépression, c’est la difficulté à dormir. Bien que certaines personnes aient toujours envie de dormir, on entend surtout parler de cas d’insomnie. Il s’agit parfois de difficultés d’endormissement, mais le plus souvent de réveils précoces. La personne ainsi réveillée avant le matin ne parvient plus à se rendormir normalement. Bien que l’insomnie ne soit qu’un symptôme de la dépression, elle contribue à savonner la pente infernale de ceux qui glissent dans la dépression et qui semblent pri-

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L i b é r é s d e l a d é p re s s i o n sonniers d’un véritable cercle vicieux. La personne qui dort insuffisamment se retrouve alors avec moins d’énergie pour le lendemain. Le Psaume 77 est un appel à l’aide venant d’Asaph, dont la dépression est tellement grande qu’il n’arrive plus à dormir. Il écrit: « Je me souviens de Dieu, et je gémis; je médite, et mon esprit est abattu. – Pause. Tu tiens mes paupières en éveil; et, dans mon trouble, je ne puis parler» (versets 4-5). Il va jusqu’à douter de la compassion et la miséricorde de Dieu (voir versets 8-10). Son espoir s’est envolé, car il a une fausse conception de Dieu. Résultat: il souffre d’insomnie, il est désespéré en raison de l’apparente absence de Dieu, et il a si peu d’énergie qu’il peut à peine parler. C’est de la dépression. Niveau d’activité Quand quelqu’un est déprimé, il s’investit dans moins d’activités, car il ne leur accorde plus d’intérêt et a du mal à s’y engager jusqu’au bout. Il n’a pas l’énergie physique et émotionnelle nécessaire pour maintenir le même niveau d’activité, ce qui nuit souvent à ses performances. Il n’a plus d’intérêt pour les activités qu’il trouvait utiles et plaisantes auparavant. Nombreux sont ceux qui ont du mal à prier, car Dieu leur semble être un personnage lointain. Peut-être aimaient-ils jouer du piano ou d’un autre instrument de musique, mais à présent ils n’y trouvent ni délassement ni satisfaction. «Est-ce que ça en vaut la peine?» est la question qui réclame désespérément une réponse! Ce qui est d’autant plus dramatique, c’est que leur besoin de s’exprimer et de créer des liens avec les autres demeure insatisfait, et cela ne fait que contribuer à leur dépression. Diminution de la libido La dépression est souvent accompagnée d’une diminution des activités sexuelles ou de la libido. À cela s’ajoute l’envie de se replier dans l’isolement, les sentiments de dévalorisation de soi, la critique sur l’apparence personnelle, la perte de spontanéité et l’apathie. Cet état émotionnel de la personne dépressive lui occasionne habituel-

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L a d o u l e u r d e l a d é p re s s i o n lement des problèmes dans ses relations avec les autres, et cela va évidemment réduire encore plus ses désirs d’intimité. Malaises somatiques Quand la dépression se fait sentir, nombreux sont ceux qui se plaignent de douleurs physiques telles que les maux de tête, les maux d’estomac ou les douleurs dans le bas du dos, dont la plupart ou la totalité peuvent être assez violentes. Les maux de tête sont particulièrement fréquents chez les personnes dépressives. À la différence des migraines, la douleur est habituellement sourde: elle donne une sensation de serrement autour de la tête et se fait ressentir jusque dans le cou. Cette connaissance des douleurs associées à la dépression n’est certainement pas d’hier, car David se lamentait en disant: «Je suis courbé, abattu au dernier point; tout le jour je marche dans la tristesse. Car un mal brûlant dévore mes entrailles, et il n’y a rien de sain dans ma chair» (Psaume 38:7-8). Perte d’appétit Il arrive souvent qu’une diminution de l’appétit accompagne aussi la dépression. Les troubles digestifs, la constipation ou la diarrhée contribuent ordinairement à la perte de poids chez les dépressifs. Habituellement, ceux qui luttent contre l’anorexie et qui se privent d’une bonne alimentation sont aussi en proie à la dépression. À l’inverse, 20% des personnes déprimées ressentent un plus grand appétit et ont souvent l’envie intense de manger.

Symptômes mentaux et émotionnels Les symptômes dominants de la dépression sont d’ordre émotionnel. Des troubles mentaux signalent aussi une dépression, qu’elle soit grande ou légère, mais gardez à l’esprit que les croyances et la façon de penser d’une personne normale peuvent aussi représenter des facteurs qui provoquent la dépression. Les symptômes émotionnels les plus fréquemment éprouvés par ceux qui sont déprimés et les états mentaux qui en découlent sont indiqués ci-après.

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