Le combat de tous les hommes (OUR2036)

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STEPHEN ARTERBURN AVEC & FRED STOEKER MIKE YORRKEY

DE TOUS LES

HOMMES STEPHEN ARTERBURN & FRED STOEKER avec MIKE YORKEY

Le regard baladeur, facilement accroché par les jolies filles. Les pages des magazines remplies de mannequins sexy. Les fantasmes. Les films érotiques. La pornographie. La masturbation. La tentation d’aller voir ailleurs. Quel homme n’est pas concerné par cela? Les auteurs ont découvert que Dieu attendait autre chose d’eux. Mais comment parvenir à respecter ses normes? En réalité, ce n’est pas si compliqué que cela, et ils proposent ici des stratégies qui aideront tout homme à sortir victorieux d’un combat pour l’intégrité sexuelle. Un sujet tabou abordé de façon pragmatique et porteuse d’espoir pour chaque homme et chaque couple. Domicilié aux Etats-Unis, pasteur, Stephen Arterburn a fondé New Life Clinics, à côté de ses activités dans le cadre du programme de radio national intitulé New Life Live! et de diverses interventions en tant qu’orateur. Il a également lancé les conférences Women of Faith et a écrit plus de 40 livres. Egalement domicilié aux Etats-Unis, Fred Stoeker a fondé Living True Ministries. Conférencier apprécié, il a prodigué ses conseils à des centaines d’hommes et de couples mariés. Il est coauteur de la série Every Man avec Stephen Arterburn. CHF 21.90 / 16.90 € ISBN 978-2-88913-036-8

LE

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COMBAT DE TOUS LES HOMMES

COMBAT

STEPHEN ARTERBURN

&

FRED STOEKER

avec MIKE YORKEY

COMBAT LE

DE TOUS LES

HOMMES FACE À LA TENTATION SEXUELLE


Stephen Arterburn & Fred Stoeker avec Mike Yorkey

Le combat de tous les hommes Face Ă la tentation sexuelle


Le combat de tous les hommes. Face à la tentation sexuelle Originally published in English under the title: Every Man’s Battle, by Stephen Arterburn and Fred Stoeker, with Mike Yorkey Copyright © 2000 by Stephen Arterburn, Fred Stoeker, and Mike Yorkey Published by WaterBrook Press, an imprint of The Crown Publishing Group, a division of Penguin Random House LLC, 10807 New Allegiance Dr., Ste. 500, Colorado Springs, Colorado 80921 USA Published in association with the Literary Agency of Alive Communications, Inc., 7680 Goddard Street, Suite 200, Colorado Springs, CO 80920, www.alivecommunications.com. International rights contracted through Gospel Literature International, P.O. Box 4060, Ontario, California 91761 USA This translation published by arrangement with WaterBrook Press, an imprint of the Crown Publishing Group, a division of Penguin Random House LLC. French edition © 2018 Ourania Case postale 128 1032 Romanel-sur-Lausanne, Suisse Tous droits réservés. E-mail: info@ourania.ch Internet: http://www.ourania.ch Traduction: Mikhail Diakonov Photo couverture: © iStock / vadimguzhva Conception couverture: Visuall Communication Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la version Segond 21 © 2007 Société Biblique de Genève http://www.universdelabible.net ISBN édition imprimée 978-2-88913-036-8 ISBN format epub 978-2-88913-614-8 Imprimé en Tchéquie par Finidr


Table des matières Remerciements........................................................................................ 9 Introduction........................................................................................... 11 I. 1. 2. 3.

Où en sommes-nous?..................................................................... 17 Notre histoire.................................................................................. 19 Une addition à payer...................................................................... 27 Une addiction ou autre chose?...................................................... 33

II. 4. 5. 6. 7.

Comment en sommes-nous arrivés là?........................................ 51 Un mélange de principes............................................................... 53 Obéissance ou simple excellence?................................................. 65 Ce que signifie être un mâle.......................................................... 79 Le choix d’être un homme, un vrai.............................................. 91

III. Le choix de la victoire.................................................................. 103 8. Le moment de la décision............................................................ 105 9. La reconquête.................................................................................117 10. Votre plan de bataille.................................................................... 127 IV. La victoire des yeux...................................................................... 149 11. Un regard à faire rebondir........................................................... 151 12. Des yeux à affamer........................................................................161 13. L’épée et le bouclier....................................................................... 169 V. La victoire de l’esprit.................................................................... 179 14. L’esprit d’un mustang................................................................... 181 15. Aux abords du corral.................................................................... 199 16. Dans le corral................................................................................. 205 VI. La victoire du cœur....................................................................... 217 17. Un seul et unique amour à chérir............................................... 219 18. Un véritable honneur.................................................................... 231 19. L’étape finale.................................................................................. 243 Guide d’étude et de discussion.......................................................... 249 Votre plan de bataille.......................................................................... 251 Index des références bibliques........................................................... 270


1.  Notre histoire «Que l’immoralité sexuelle, l’impureté sous toutes ses formes ou la soif de posséder ne soient même pas mentionnées parmi vous, comme il convient à des saints» (Ephésiens 5.3). S’il y a un verset biblique qui résume la norme divine en matière de pureté sexuelle, c’est bien celui-là. Cela entraîne une question: «D’après la norme divine, y a-t‑il la moindre trace d’impureté sexuelle dans ma vie?» La réponse était oui pour nous deux. Par Steve

Le choc En 1983, ma femme Sandy et moi avons célébré notre premier anniversaire de mariage. Un matin de cette année-là, baigné du soleil de la Californie du Sud, j’ai sauté dans notre Mercedes 450SL de 1973: la voiture de mes rêves, blanche avec la capote noire. Je ne l’avais que depuis deux mois. Je circulais dans Malibu en direction du nord et plus précisément d’Oxnard, où l’on m’avait demandé de témoigner lors d’une audience au tribunal pour décider si un hôpital devait créer un centre de traitement des addictions. J’ai toujours aimé conduire sur la PCH, manière dont les locaux désignent l’autoroute de la côte Pacifique (Pacific Coast Highway). Ses quatre voies goudronnées longent la «côte dorée» et offrent une vue imprenable sur la culture de la plage qui règne à Los Angeles. Le toit baissé, le vent dans les cheveux, je trouvais que cette matinée estivale était un splendide moment à vivre. Il n’était absolument pas dans mon intention de me rincer l’œil en regardant les filles, ce jour-là, mais j’en ai remarqué une à deux cents mètres environ, sur ma gauche. Elle faisait son jogging en avançant Notre histoire

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dans ma direction le long de la plage. Même au vu des standards californiens, pourtant élevés, je trouvais le spectacle splendide, assis sur mon siège en cuir de mouton. Mes yeux étaient rivés sur cette déesse blonde. Des gouttes de sueur perlaient sur sa peau bronzée tandis qu’elle courait à une allure soutenue. Sa tenue de jogging, même si l’on ne l’appelait pas ainsi avant l’apparition du soutien-gorge de sport et de l’élasthanne, n’était en réalité qu’un petit bikini. En arrivant à sa hauteur, j’ai noté que deux minuscules triangles de tissu avaient peine à contenir sa poitrine généreuse. Je serais incapable de décrire son visage: rien qui soit au-dessus de ses épaules ne m’est resté en mémoire. Mes yeux se repaissaient de ce festin de chair luisante pendant qu’elle avançait sur ma gauche, et ils ont continué à suivre la souple silhouette tandis qu’elle s’éloignait vers le sud. Par simple réflexe, instinctivement, comme fasciné, je tournais de plus en plus la tête pour enregistrer autant d’images que possible sur ma caméra mentale. Boum! Je serais peut-être encore en train de contempler ce magnifique spécimen athlétique, si ma Mercedes n’avait pas heurté une Chevrolet Chevelle qui s’était arrêtée dans ma file. Heureusement, je n’allais qu’à vingt kilomètres à l’heure dans ce bouchon, mais cela a suffi pour tordre mon pare-chocs avant et plisser le capot. Et le type que j’ai heurté n’a pas apprécié non plus les dommages considérables que la collision a provoqués à l’arrière de son véhicule. Je suis descendu de la voiture, embarrassé, humilié, plein de culpabilité, incapable d’offrir une explication satisfaisante. Je ne pouvais quand même pas lui dire: «Si vous aviez vu ce que j’ai vu, vous comprendriez»!

Dix ans de plus dans les ténèbres Je ne pouvais pas non plus dire la vérité à Sandy, ma superbe femme. Le soir, j’ai présenté le malencontreux événement sous le meilleur éclairage possible: «Tu vois, il y avait un bouchon. Je me

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suis baissé pour changer de canal radio, et j’ai heurté une Chevy. Heureusement, personne n’a été blessé.» En réalité, je venais d’infliger une blessure à mon tout jeune couple: je trompais ma femme avec ardeur, sans en être conscient. Autre chose dont je n’étais pas conscient: même si j’avais fait vœu de consacrer ma vie à Sandy, mes yeux ne lui étaient pas entièrement consacrés. J’ai continué à vivre dans ces ténèbres pendant dix ans encore, avant de comprendre que je devais changer radicalement ma façon de regarder les femmes. Par Fred

Un mur de séparation Cela m’arrivait chaque dimanche matin pendant le culte: autour de moi, je voyais tous les autres hommes les yeux fermés, adorant librement et intensément le Dieu de l’univers. Quant à moi, je sentais seulement un mur de séparation entre lui et moi. Je n’étais pas en règle avec lui. Converti depuis peu, je pensais au début que je ne le connaissais pas encore suffisamment, mais rien ne changeait avec le temps. Un jour, j’ai signalé à Brenda, ma femme, que je me sentais quelque peu indigne de lui. Elle n’en a pas été le moins du monde surprise. «Bien sûr! s’est-elle exclamée. Tu ne t’es jamais senti digne de ton propre père. Tous les pasteurs que je connais relèvent que la relation qu’un homme entretient avec son père influence énormément celle qu’il a avec son Père céleste.» «Tu as raison», ai-je admis. J’espérais que ce serait aussi simple que cela. J’y ai repensé encore et encore en me rappelant ma jeunesse.

Quel genre d’homme es-tu? Mon père, un bel homme bien bâti, avait été champion de lutte universitaire. Et il était féroce en affaires. Dans mon désir de lui Notre histoire

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ressembler, je me suis mis à la lutte à l’école secondaire. Mais les meilleurs lutteurs sont des tueurs-nés, et je n’avais pas l’esprit d’un combattant. Mon père entraînait l’équipe du lycée de notre petite ville d’Alburnett, dans l’Iowa. Même si j’étais encore au collège, il a voulu que je me mesure à des garçons plus âgés et m’a fait participer aux entraînements qu’il prodiguait. Un après-midi, nous étions en train d’exercer l’esquive. Allongé au sol, mon partenaire a eu besoin de se moucher. Il a redressé la tête, tiré son tee-shirt et a violemment vidé tout le contenu de son nez dans ce dernier. Puis nous avons poursuivi le combat. Etant au-­ dessus de lui, j’étais censé l’agripper fermement, mais, tandis que j’attrapais son habit vers le ventre, ma main a glissé sur la morve. Dégoûté, j’ai lâché prise. Mon père m’a repris, voyant que je laissais mon partenaire s’échapper aussi facilement: «Quel genre d’homme es-tu?» s’est-il écrié. Les yeux rivés sur le sol, j’ai compris qu’avec un véritable esprit de combattant j’aurais maintenu ma prise, voire lui aurais enfoncé le visage dans le tapis, par vengeance. Mais je ne l’avais pas fait. Toujours désireux que mon père soit fier de moi, je me suis essayé à d’autres sports. Une fois, lors d’un match de base-ball, j’ai été éliminé et retournais au banc, la tête basse. «Lève la tête!» a-t‑il hurlé devant tout le monde. J’étais anéanti. Ensuite, il m’a écrit une longue lettre dans laquelle il détaillait chacune des erreurs que j’avais commises. Des années plus tard, quand j’ai épousé Brenda, il estimait qu’elle exerçait trop de contrôle au sein de notre couple: «Les véritables hommes sont les véritables chefs de leur famille», relevait-il.

Le monstre Ainsi, quand nous avons parlé avec Brenda de ma relation avec mon père, elle a suggéré que je consulte quelqu’un. «Cela ne pourra pas te faire de mal», a-t‑elle argumenté.

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J’ai lu quelques livres, j’ai eu des entretiens avec mon pasteur, et j’ai nourri de meilleurs sentiments vis-à‑vis de mon père. Néanmoins, je continuais à me sentir loin de Dieu à chaque culte. Ce n’est que peu à peu que la véritable raison de cette distance a commencé à m’apparaître clairement: il y avait des traces d’immoralité sexuelle dans ma vie. Le monstre se tapissait dans l’obscurité, et il refaisait surface chaque dimanche matin, quand je m’installais confortablement dans mon fauteuil et ouvrais le journal. Je ne tardais pas à trouver les pages publicitaires des grands magasins et à les parcourir: des images fraîchement imprimées de modèles posant en culotte et soutien-gorge. Toujours souriantes, toujours disponibles. Je m’attardais sur chaque annonce. Ce n’est pas bien, mais c’est si insignifiant. C’est très loin de ce qu’on trouve dans le magazine Playboy. La contemplation des culottes me faisait fantasmer. Quand un modèle me rappelait une fille que j’avais connue, mon esprit ravivait le souvenir des moments passés avec elle. Je prenais un plaisir certain à passer mes dimanches matin en compagnie du journal. En m’examinant de plus près, j’ai pris conscience qu’il y avait plus que de simples traces d’immoralité sexuelle dans ma vie. Cela transpirait même dans mon sens de l’humour. Il arrivait qu’une phrase tout à fait innocente – parfois même prononcée par notre pasteur – me frappe en raison d’un possible double sens à caractère sexuel. Je ricanais, mais je me sentais mal à l’aise. Comment se fait-il que ces doubles interprétations me viennent aussi facilement à l’esprit? Un chrétien devrait-il y penser aussi facilement? Je me suis souvenu que d’après la Bible, de telles choses n’étaient même pas censées être mentionnées parmi les saints.1 Dans mon cas, c’est bien pire: elles me font même rire! Et mes yeux? Ils étaient comme de voraces détecteurs de chaleur, scrutant l’horizon à la recherche d’une source de chaleur sensuelle: jeune maman vêtue d’un short et se penchant pour sortir son enfant 1  Allusion à Ephésiens 5.3. (N.D.E.)

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de la voiture, chanteuse en tenue transparente, robe d’été au décolleté plongeant… Mon esprit s’égarait également là où bon lui semblait. Cela avait commencé tôt dans l’enfance, quand j’étais tombé sur la pile de magazines Playboy cachée sous le lit de mon père. Il s’était aussi abonné à From Sex to Sexty, une revue remplie de bandes dessinées et d’humour sur le thème du sexe. Plus tard, quand mon père a divorcé de ma mère et a emménagé dans sa «garçonnière», il a accroché le poster géant d’une fille nue dans son salon. Elle nous dévisageait pendant que nous jouions aux cartes, lorsque je lui rendais visite le dimanche après-midi. J’avais des corvées à accomplir chez lui. Une fois, je suis tombé sur une photo de sa maîtresse toute nue. Une autre, je suis tombé sur un phallus en céramique d’une vingtaine de centimètres, qu’il devait utiliser au cours de ses jeux sexuels.

De l’espoir pour les personnes sans espoir Ce «matériel sexuel» a mijoté dans mon esprit et a tout sali. Je n’allais pas retrouver la pureté dans ce domaine avant des années. Arrivé à l’université, je me suis retrouvé immergé dans la porno­graphie. J’allais jusqu’à mémoriser les dates auxquelles mes revues de porno soft préférées étaient livrées à la boutique du coin. J’aimais tout spécialement la section intitulée «Girl’s Next Door»1 dans le magazine Gallery. On y voyait des photos de filles nues prises et envoyées à la rédaction par leur petit ami. Loin de la maison et dépourvu de tout appui chrétien, je suis peu à peu descendu dans le gouffre du sexe. J’ai eu ma première relation sexuelle avec une fille que j’étais certain d’épouser. La d ­ euxième fois, c’était avec une fille que je pensais épouser. La fois suivante, c’était avec une amie que je pouvais m’imaginer apprendre à aimer un jour. Puis, c’était avec une fille que je connaissais à peine et qui voulait 1  Pourrait être traduit «Voisines de palier». (N.D.E.)

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juste savoir à quoi cela ressemblait, les relations sexuelles. J’ai fini par avoir des relations avec n’importe qui et n’importe quand. A la fin de mes cinq années en Californie, j’avais quatre petites amies «fixes» en même temps. Je couchais avec trois d’entre elles, et je m’étais plus ou moins engagé en vue du mariage avec deux d’entre elles. Aucune d’elles ne savait rien de l’existence des trois autres. (Aujourd’hui, lors de mes sessions de préparation au mariage pour jeunes couples, je demande souvent aux femmes ce qu’elles penseraient d’un homme qui aurait deux fiancées. Ma réponse préférée: «C’est un cochon fini!» Fini, je l’étais, vivant sans espoir dans des cochonneries.) Pourquoi est-ce que j’évoque tout cela aujourd’hui? Premièrement, afin que vous sachiez que je comprends ce que veut dire être pris au piège dans le gouffre profond du sexe. Deuxièmement, j’ai envie de vous donner de l’espoir. En effet, comme vous le verrez bientôt, Dieu a «travaillé avec moi» et m’a libéré de ce bourbier. S’il n’y a même que de simples traces d’immoralité sexuelle dans votre vie, il vous aidera de la même façon.

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2.  Une addition à payer Par Fred

A qui m’adresser? Le piège avait beau être en train de se refermer sur moi, quand je n’étais pas encore marié, je ne me rendais compte de rien. De temps à autre, j’allais à l’église, et il arrivait que les paroles du pasteur me touchent au cœur. Mais, après tout, qui était-il? Par ailleurs, j’aimais mes petites amies. Je ne fais de mal à personne, me disais-je. Mon père a fini par se remarier. Parfois, quand je lui rendais visite dans l’Iowa, ma belle-mère me traînait de l’autre côté du fleuve au Moline Gospel Temple, situé dans l’Illinois. On y prêchait clairement l’Evangile, mais je trouvais tout cela absolument grotesque, et je ne manquais pas d’en rire avec cynisme. Ces gens sont fous! Après avoir obtenu mon diplôme en sociologie à l’université de Stanford, j’ai décidé d’accepter un poste en tant que conseiller en investissements financiers dans la région de San Francisco. Un beau jour de printemps, au mois de mai, je suis resté tard au bureau. Tout le monde était parti. Je me suis retrouvé seul, l’esprit occupé par des pensées troublantes. J’ai fait pivoter ma chaise et j’ai posé mes pieds sur le rebord de la fenêtre pour contempler un magnifique coucher de soleil typiquement californien. Ce soir-là, tandis que le soleil disparaissait derrière l’horizon, j’ai soudain clairement vu ce que j’étais devenu. Et ce que j’ai vu était désespérément moche. Là où j’avais été aveugle, je pouvais voir. Et j’ai vu mon profond, très profond besoin d’un Sauveur. Grâce au Moline Gospel Temple, je savais à qui m’adresser. Ce jour-là, ma prière est venue dans toute sa simplicité d’un cœur plein de certitude: «Seigneur, je suis prêt à travailler avec toi, si tu es prêt à travailler avec moi.» Une addition à payer

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Je me suis levé et j’ai quitté le bureau, pas encore pleinement conscient de ce que je venais de faire. Mais Dieu le savait, et c’est comme si le ciel avait fait irruption dans ma vie. En deux semaines, j’étais de retour dans l’Iowa avec un travail, une nouvelle vie devant moi… et aucune petite amie!

Un temps où je me suis senti bien De retour dans l’Iowa, j’ai commencé par suivre un cours sur le mariage mené par Joel Budd, un des pasteurs de ma nouvelle église. Je me suis vite rendu compte que je ne savais pas grand-chose sur la manière dont il fallait traiter les femmes, peut-être parce que mes parents avaient divorcé et que je n’avais jamais vu de véritable relation d’amour à la maison. La faute en incombait plus probablement, cependant, à mon égoïsme et à mes problèmes sexuels. Tout ce que je savais sur les femmes, je l’avais appris par des «coups d’un soir» ou des relations occasionnelles. Je n’ai fréquenté aucune femme durant toute l’année où j’ai suivi l’enseignement de Joel. Peut-être suis-je le seul homme de toute l’histoire ayant assisté pendant une année à un cours sur le mariage sans même avoir un seul rendez-vous galant! Juste avant la fin de l’année, j’ai formulé cette simple prière: «Seigneur, j’ai suivi ce cours pendant toute une année et j’ai appris beaucoup de choses sur les femmes, mais je ne pense pas avoir rencontré tout cela dans la vraie vie. Je n’ai jamais rencontré de fille véritablement chrétienne. Alors, s’il te plaît, montre-moi une femme qui incarne ces valeurs.» Je ne réclamais pas une rencontre, une petite amie ni une épouse. Je voulais simplement voir ces enseignements appliqués dans la pratique, dans la vraie vie, afin de mieux les comprendre. Dieu a fait bien plus que cela. Une semaine plus tard, il m’a fait rencontrer ma future femme, Brenda, et nous sommes tombés amoureux. En raison de notre engagement envers Christ, Brenda et moi avons décidé de rester purs jusqu’au mariage. Elle était vierge, et j’aurais

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aimé l’être aussi. Nous nous embrassions, cependant, et… ouah! Quelle merveille que de sentir nos lèvres se toucher! C’était la première fois que je faisais l’expérience de quelque chose que j’allais découvrir encore plus profondément plus tard: quand on respecte les normes de Dieu en matière de sexualité, la récompense de la satisfaction physique est bel et bien là. Alors que j’étais en dernière année d’université, dans une composition devenue très populaire, le chanteur disait sa nostalgie de l’époque où le baiser représentait quelque chose de spécial. Cela suscitait en moi de la tristesse, car à ce moment-là, un baiser ne signifiait rien non plus pour moi. Ce n’était qu’une corvée à accomplir pour arriver à l’acte sexuel. Quelque chose n’allait vraiment pas. Maintenant que j’étais revenu en arrière, avec Brenda, un baiser est redevenu quelque chose d’extraordinaire. C’était totalement inattendu pour le cochon que j’étais. Dieu a continué à agir dans ma vie. Brenda et moi nous sommes mariés. Nous avons passé notre lune de miel au Colorado, puis nous nous sommes installés dans un nouveau lotissement au bord d’un champ de maïs dans la banlieue de Des Moines. C’est donc ça, le paradis? Je n’étais pas loin de le penser. Le temps a passé. Au début, je me sentais bien. Moi qui avais été fiancé à deux filles simultanément, je connaissais un mariage heureux avec une seule épouse. Moi qui nageais auparavant dans la pornographie, je n’avais pas acheté une seule revue depuis le jour de mon mariage. Etant donné mon histoire, c’était remarquable.

Un arrêt trop rapide Je me suis lancé dans ma carrière dans la vente et j’ai assumé diverses responsabilités à l’église. Puis je suis devenu papa. Je savourais cette vie, et mon image chrétienne brillait de plus en plus. Aux yeux du monde, je m’en sortais parfaitement bien. Cependant, il y avait un petit problème: par rapport aux normes divines en matière de pureté sexuelle, j’étais loin de réaliser la vie de couple Une addition à payer

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souhaitée. J’avais clairement fait des pas dans la bonne direction, mais j’étais en train de découvrir que Dieu plaçait la barre bien plus haut que je ne pouvais l’imaginer; mon Père avait à mon sujet des espoirs bien plus élevés que mes rêves les plus fous. Il m’est bientôt apparu clairement que je m’étais arrêté trop rapidement, sur le chemin de la sainteté. Il y avait les pages publicitaires du journal, les sous-entendus obscènes, le regard «détecteur de chaleur». Mon esprit continuait à fantasmer et à imaginer des choses avec mes anciennes petites amies. C’était bien plus que de simples traces d’immoralité sexuelle. C’était le moment de payer l’addition, et les factures ne faisaient que s’accumuler. Tout d’abord, je ne pouvais pas lever le regard vers Dieu. Je ne pouvais pas l’adorer vraiment. Je savais que j’étais un hypocrite et je continuais à me sentir loin de lui, du fait que je rêvais d’intimité avec d’autres femmes et prenais du plaisir à me remémorer mes conquêtes sexuelles du passé. Certains autour de moi affirmaient le contraire: «Allons, personne ne peut contrôler son regard et son esprit! Dieu t’aime. Le problème doit venir d’ailleurs.» Mais je savais que c’était faux. Ma vie de prière laissait à désirer. Un jour, notre fils est tombé malade et a dû être conduit aux urgences. Est-ce que je me suis mis à prier? Non, je n’ai pu que demander à d’autres de prier à ma place. «As-tu appelé notre pasteur pour lui demander de prier pour nous? ai-je demandé à Brenda. As-tu aussi appelé Ron?» Je n’avais pas foi en mes propres prières, à cause de mon problème. Ma foi montrait des signes de faiblesse dans bien d’autres domaines également. Quand je perdais plusieurs affaires de suite au profit d’un rival, je me demandais si ces échecs n’étaient pas causés par mon problème. Je n’étais jamais en paix. J’étais en train de payer l’addition pour mon péché. Ma vie de couple en pâtissait aussi: mon problème m’empêchait de me confier à 100% à Brenda, dans la crainte qu’elle ne me quitte plus tard, et cela l’empêchait de se sentir proche de moi. Mais ce n’était

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pas tout: elle m’a révélé qu’elle faisait des cauchemars dans lesquels elle était pourchassée par Satan. Mon immoralité la privait-elle également de sa protection spirituelle? Ma femme était en train de payer l’addition. A l’église, je n’étais qu’une coquille vide. J’y arrivais avec un besoin désespéré d’enseignement et de pardon, absolument pas prêt à exercer un ministère auprès des autres. Evidemment, mes prières n’avaient pas plus d’efficacité à la maison de Dieu qu’ailleurs. Mon église était en train de payer l’addition. Je me souviens d’une prédication dans laquelle le pasteur parlait de péchés générationnels, de schémas fautifs transmis de père en fils (voir Exode 34.7). Du fond de mon gouffre, je me suis rappelé que mon grand-père avait quitté sa femme au beau milieu de la crise économique des années 1930, la laissant seule avec six enfants à élever. Mon père avait quitté notre foyer et avait multiplié les aventures sexuelles. J’avais suivi le même schéma, comme le montraient mes nombreuses relations à la fac. J’ai compris que ce problème d’impureté n’avait pas été réglé dans ma vie, même si j’avais accepté le salut en Christ, et l’idée de le transmettre à mes propres enfants m’a effrayé. Mes enfants devraient peut-être payer l’addition. J’ai enfin fait le lien entre mon immoralité sexuelle et la distance qui me séparait de Dieu. J’en payais le prix fort dans tous les domaines de ma vie. A des yeux extérieurs, je paraissais pur, puisque j’avais éliminé les problèmes visibles tels que l’adultère et la pornographie. Cependant, pour Dieu, je m’étais arrêté trop tôt. Je me situais à mi-chemin entre le paganisme et l’obéissance aux règles divines.

Désespoir Dieu voulait davantage pour moi. Il m’avait libéré d’un piège, mais j’avais arrêté d’avancer vers lui. En voyant la distance qui me séparait de lui et le prix que je payais pour cela, j’ai décidé qu’il était temps que je me rapproche de lui. Une addition à payer

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J’ai cru que le chemin serait facile. En effet, quand j’avais décidé d’éliminer les aventures et la pornographie, je n’avais pas eu beaucoup de mal. Ce devait être aussi facile avec tous les autres trucs sexuels. Cependant, je n’y arrivais pas. Chaque semaine je prenais la décision de ne pas regarder les pages publicitaires dans le journal, et chaque dimanche matin ces photos fascinantes m’attiraient. Chaque semaine je me promettais de ne pas regarder de films pour adultes pendant mes déplacements, et chaque semaine je cédais à la tentation, après un rude combat perdu. Chaque fois que je reluquais une joggeuse en tenue moulante, je m’engageais à ne pas recommencer, et pourtant je recommençais toujours. Je n’avais fait que remplacer la pornographie de Playboy et Gallery par celle des publicités sexy dans des magazines conventionnels. Quant aux aventures, je n’avais fait que passer de liaisons physiques à des histoires mentales et des rêveries, vécues avec le cœur et les yeux. Le problème était resté car je n’avais jamais vraiment changé. Je n’avais jamais rejeté le problème sexuel et ne m’étais jamais libéré de l’esclavage du sexe. J’avais simplement échangé un maître contre un autre. Au fil des mois et des années, je me suis toujours plus éloigné de Dieu; les factures ne faisaient que s’empiler, et j’étais toujours esclave de mon impureté. Ma foi déclinait un peu plus à chaque échec, et chaque échec me plongeait encore plus dans le désespoir. Je pouvais toujours dire non, mais je n’arrivais pas à le penser. Quelque chose d’implacable et de vicieux s’agrippait à moi. Tout comme Steve, j’ai fini par trouver la liberté totale. Depuis lors, nous avons eu la chance de nous adresser à des gens pris au piège de la sensualité, désespérés, aux histoires toutes plus poignantes les unes que les autres. Maintenant que vous avez entendu mon histoire, peut-être vous sentirez-vous également concerné par celle d’hommes à qui nous donnons la parole dans les pages suivantes.

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