Vaincre nos géants (OUR 2060)

JAMEL ATTAR

Vaincre nos

Vaincre nos

Jeune Marocain débarqué en France avec un engagement fort dans la foi islamique, Jamel Attar est devenu pasteur dans son pays d’adoption.

CHF 13.50 / 11.50 € ISBN 978-2-88913-060-3

Vaincre nos géants

JAMEL ATTAR Nous avons parfois l’impression de nous retrouver confrontés à des géants : des problèmes, des habitudes qui pourrissent notre vie ou que nous savons contraires à la volonté de Dieu pour nous. Nous avons «Nous avons beau essayer de les affronter et de nous en débarrasser, nos efforts ne débouchent un champion qui a combattu sur aucun résultat concret, sur aucune pour nous.» victoire.

Pourtant, il y a de l’espoir ! Comment ?

– JAMEL ATTAR Découvrez-le dans ce livre pratique et réaliste.

JAMEL ATTAR

Jamel Attar

Vaincre nos géants

Vaincre nos géants © et édition (française) : Ourania, 2021 Case postale 31 1032 Romanel-sur-Lausanne, Suisse Tous droits réservés.

E-mail : info@ourania.ch Internet : http ://www.ourania.ch Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la version Segond 21 © 2007 Société Biblique de Genève http ://www.universdelabible.net Couverture : Visuall Communication, Genève ISBN édition imprimée 978‑2‑88913-060‑3 ISBN format epub 978‑2‑88913‑636-0 ISBN format pdf 978‑2‑88913‑860‑9

Table des matières

Introduction.............................................................................................................7 1. Nous avons notre David...............................................................................9 2. Nous sommes unis à Christ.......................................................................23 3. Le regard sur Jésus.......................................................................................31 4. Du doute à la foi............................................................................................49 5. Donne-moi cette montagne.....................................................................65 6. Les armes de Dieu........................................................................................77 7. Les tactiques de l’ennemi..........................................................................93 8. Soyons des « je peux »............................................................................... 103 9. Plus que vainqueurs par l’Esprit............................................................119 Conclusion ...........................................................................................................131

Introduction

Alors que le Seigneur nous invite à une vie victorieuse et joyeuse, de nombreux chrétiens semblent ne connaître que la défaite, face au péché ou face à leurs mauvaises habitudes. Ils soupirent après la vie triomphante que la Bible présente de manière admirable, mais elle leur semble hors de portée. Ils ont perdu leurs illusions, parce qu’ils sont dominés par des difficultés d’ordre personnel ou, pire encore, par un péché récurrent qui finit par les démoraliser, étouffer leur vie spirituelle et nuire à leurs relations avec leur entourage.

Ils souhaitent la victoire, désirent avec ardeur le jour où enfin ils pourront se débarrasser de la rancune, du doute, de l’incrédulité, de la peur, de la pornographie, d’une mauvaise image de soi, des mauvaises pensées qui les assaillent quotidiennement… Bref, ils voudraient tellement l’emporter sur leur géant, comme on a fini par surnommer ces défis auxquels la vie nous confronte !

Les pages qui suivent abordent précisément la manière dont on peut affronter ces problèmes plus ou moins graves qui s’installent dans notre vie, la rendant insupportable. Elles s’attacheront à rappeler aussi ou à faire découvrir des vérités bibliques vitales. C’est en nous saisissant de ces vérités et en les assimilant que nous pourrons répondre à la vocation que Dieu nous a adressée et mener une vie à la hauteur de l’idéal offert dans sa Parole.

Je suis conscient de la complexité de certaines situations, et je ne voudrais pas faire croire que le combat est facile. Mais je sais aussi que notre Dieu est un Dieu vivant ; il a tout accompli et, par son Introduction

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Esprit qui habite en nous, il veut intervenir dans toutes nos situations. Il peut arriver que nous soyons obligés – parce que marqués au fer rouge, par notre passé notamment – de vivre avec certaines difficultés. Mais, par sa présence et son action, le Seigneur nous aidera à vivre en dominant notre problème. S’il existe des situations très complexes, avec la grâce du Seigneur, il est quand même possible d’apprendre à gérer ces difficultés et à ne pas les laisser dominer notre vie. En effet, nos problèmes peuvent nous détruire, nous dominer ou nous développer. Mais, s’il s’agit d’un péché, il est clair que la volonté de Dieu pour nous est de le vaincre définitivement.

Je demande au Seigneur que ce livre vous aide à comprendre comment vous pouvez vaincre ces géants. Qu’il vous encourage à prendre des décisions pour ne plus les laisser vous empoisonner la vie, en mettant en œuvre les conseils exposés et en vous engageant sur le chemin proposé pour en triompher.

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Vaincre nos géants

1. Nous avons notre David

Mon serviteur David sera leur prince pour toujours.

Ezéchiel 37.25

Quand Fabienne a vu le beau pull tout en laine, sur le catalogue des Trois Suisses, elle n’a pas pu résister. Elle en avait déjà acheté, mais celui-là, il est tout différent, tout nouveau ! Fabienne, les achats compulsifs, c’est sa faiblesse : elle est incapable de résister à tout ce qu’elle voit. Elle a fini par commander le pull et attendait avec impatience de le recevoir. Et quand il lui a été livré, elle l’a tenu amoureusement entre ses mains, a ouvert le placard pour le ranger… avec les 15 autres pulls qu’elle avait déjà commandés. Elle se sent impuissante face à ses irrépressibles impulsions, qui ont des conséquences graves sur sa relation avec son mari et sur le budget familial, puisque cette situation a conduit à d’importants problèmes financiers.

Alain est un chrétien serviable, engagé dans son église ; mais, quand il est contrarié, il a du mal à maîtriser sa colère. Il lui arrive souvent « d’exploser » et de devenir très blessant, notamment à l’égard de ceux qu’il aime le plus, comme sa femme ; il peut même devenir Nous avons notre David

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violent. Et cela brise ses relations avec son entourage et avec Dieu. Il est rongé par la culpabilité et se sent à la merci de sa colère.

Quant à Julien, il se promet chaque fois qu’il ne recommencera plus. Mais, lorsqu’il est seul, une force irrésistible l’attire vers l’ordinateur, et le voilà face à des images qui souillent son cœur et le conduisent à d’amers regrets qui ne résistent pas aux sollicitations intérieures exacerbées régulièrement par les résignations précédentes.

Fabienne, Alain, Julien ont l’impression d’être pris dans un piège infernal. Leurs problèmes se sont amplifiés petit à petit et ont fini par dominer leur pensée, leurs émotions, leur horizon. Ils dorment et se réveillent avec eux ; chaque jour, ils sont défiés et se sentent impuissants face à ces puissants monstres. Ayant plusieurs fois échoué alors qu’ils voulaient lutter, ils perçoivent désormais comme perdu d’avance leur combat contre leurs problèmes récurrents. A leur exemple, de nombreux chrétiens font face à des défis ou même des péchés incontrôlables. Ils croient s’en être débarrassés, mais ils les voient revenir plus ravageurs, plus meurtriers. Ce sont de mauvaises habitudes, des difficultés relationnelles, des difficultés d’argent, des problèmes de santé, des péchés inavouables, etc. qu’on a fini par appeler des géants, car ils paraissent invincibles. Ils remplissent nos yeux de larmes, notre cœur d’angoisse et de frustrations. J’appelle donc un géant un problème, une personne, un péché ou même un endroit qui finit par contrôler nos pensées et notre vie en semant la peur en nous. Cette chose, cette personne, ce lieu ont réussi à nous imposer l’idée qu’ils sont insurmontables et que toute lutte contre eux aboutit à la défaite.

Peut-être que l’un de ces géants se dresse sur votre chemin : une maladie qui dure depuis des années, rendant incompréhensible et inacceptable la voie de Dieu pour vous, le chômage, la mauvaise image de soi, la stérilité, l’anorexie, la solitude, des soucis d’argent, des enfants difficiles, un collègue qui ne cesse de vous ridiculiser…

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Mais je pense aussi aux problèmes qui sont en réalité de mauvaises habitudes ou des péchés comme la colère, les achats compulsifs, l’incrédulité, les pensées impures, la colère contre Dieu, le sentiment d’être sans aucune valeur, le mensonge, les jeux vidéo en ligne ou sur ordinateur, la pornographie, les addictions de toutes sortes. Je n’ai peut-être pas nommé votre géant ; vous le connaissez, vous seul(e). Il est dans votre travail, dans votre chambre à coucher, dans vos yeux, dans votre cœur. Il nous arrive de cultiver des habitudes de péché qui finissent non seulement par nous dominer, mais aussi par nourrir en nous une vraie culpabilité devant Dieu et nous maintiennent dans une vraie misère spirituelle. Vous avez essayé à plusieurs reprises de vous tenir droit devant votre géant, mais il vous a terrassé(e).

David contre Goliath Je voudrais vous rassurer : Dieu ne nous a pas destinés à une vie de misère spirituelle, mais à une vie victorieuse, parce qu’il nous a libérés de la puissance du péché grâce à l’œuvre de notre Seigneur Jésus. Quel que soit votre géant, je suis convaincu que Dieu veut le mettre à terre et qu’il veut vous aider à goûter à la joie de son triomphe. Sa Parole nous montre avec une grande clarté cette vérité, notamment à travers cette histoire célèbre de combat entre David et Goliath. Nous connaissons tous cet épisode, même ceux qui n’ont jamais lu la Bible. David, un jeune homme sans expérience militaire, va affronter un homme géant, qui fait presque 3 mètres de haut. Et ce n’est pas en comptant sur sa force ou sur sa dextérité, mais en comptant sur son Dieu, qu’il va remporter une belle victoire.

Nous avons notre David

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Les Philistins, un peuple voisin d’Israël, vont l’attaquer. Les deux armées se retrouvent face à face, chacune sur une colline, séparées par une vallée : « Les Philistins se tenaient sur une montagne, et Israël sur celle d’en face : la vallée les séparait » (1 Samuel 17.3). A cette époque-là, les armées pouvaient demander un combat singulier : deux soldats étaient choisis par les deux camps, et le vainqueur donnait la victoire à toute son armée, à tout son peuple. C’est ce genre de combat que les Philistins ont choisi, car ils ont une carte incroyable à jouer. Ils ont dans leur rang un homme immense, un géant de 3 mètres : Il s’appelait Goliath, venait de Gath et mesurait environ 3 mètres. Il avait sur la tête un casque en bronze et il portait une cuirasse à écailles en bronze qui pesait près de 60 kilos. Il avait des jambières en bronze et tenait un javelot en bronze en bandoulière. Le bois de sa lance avait la grosseur d’un cylindre de métier à tisser, et la lance, en fer, pesait 7 kilos.

1 Samuel 17.4‑7 Cet homme effrayant bouchait l’horizon de l’armée d’Israël, se dressant tous les matins, pendant quarante jours, devant eux et les insultant. Il a fini par les dominer et ainsi les empêcher de dormir en paix. Son image a fini par les hanter et remplir leurs nuits de cauchemars. « Je jette en ce jour un défi à l’armée d’Israël ! Donnez-moi un homme, et nous nous battrons ensemble » (1 Samuel 17.10). Ces paroles de Goliath, pleines de défi et de mépris, les ont terrorisés.

Est-ce qu’un seul soldat est sorti pour l’affronter ? Est-ce qu’un seul soldat a revêtu les armes pour relever le défi ? Non, ils ont bien vu qu’ils ne pouvaient pas lutter contre ce géant. Bien loin de l’affronter, ils ont été effrayés et se sont enfuis : « En entendant ces paroles du Philistin, Saül et tout Israël furent effrayés et remplis de peur » 12 \

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(1 Samuel 17.11). Et cette peur les a complètement dominés, puisque le verset 24 précise de nouveau : « A la vue de cet homme, tous les Israélites prirent la fuite et furent remplis de peur » (1 Samuel 17.24).

Imaginez que vous êtes un soldat dans les rangs de l’armée ­d’Israël. Chaque matin, le géant Goliath vient vous provoquer. A sa vue, vous vous faites tout petit, car vous savez que votre défaite sera certaine, si vous allez contre lui. Chaque matin, Goliath vient vous ridiculiser, se moquer de votre Dieu. Vous avez très envie qu’il soit terrassé, mais vous savez aussi que vous êtes incapable de le faire, vous.

En réalité, pour vous, ce géant ne s’appelle pas Goliath, il ne descend pas chaque matin de la montagne, mais il est dans votre chambre ; il est l’avenir qui suscite dans votre cœur une peur affreuse.

Votre géant s’appelle Désespoir, ou peut-être Doute, ou peut-être Pornographie. Comme l’écrit Max Lucado : « Votre Goliath ne porte ni épée ni bouclier ; il brandit des lames de chômage, d’abandon, d’abus sexuel ou de dépression. Votre géant ne défile pas sur les collines d’Ela ; il se pavane dans votre bureau, votre chambre, votre classe. Il apporte des factures que vous ne pouvez pas payer, des notes que vous ne pouvez pas obtenir, des gens à qui vous ne pouvez pas plaire, du whisky auquel vous ne pouvez pas résister, de la pornographie que vous ne pouvez pas refuser, un passé impossible à oublier, et un avenir auquel vous ne pouvez pas faire face. »1 Et vous savez qu’un tel géant habite votre vie quand il contrôle vos émotions, quand il vous dit ce que vous devez ressentir et faire. Vous savez que vous êtes en face d’un géant quand il remplit votre horizon, se levant et se couchant, matin et soir, avec vous.

Peut-être que vous êtes comme tel jeune chrétien qui attend le pire de l’avenir. A la moindre contrariété, il se renferme sur luimême, ne parle plus à personne et se croit fini. Il sait qu’il fait mal aux autres, à sa femme, à ses amis. S’il réussit à surmonter tant bien 1

Max Lucado, Facing your giants, Thomas Nelson, 2006, p. 2.

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que mal une mauvaise nouvelle, la semaine suivante, une autre nouvelle le met dans tous ses états, et tout est remis en cause. Il a bien voulu combattre au début, mais les échecs répétés l’ont conduit à une fatigue morale et spirituelle qui s’est transformée en abdication face au géant.

Si quelqu’un le tue…

Devant sa situation désespérée, l’armée d’Israël a commencé à regarder ailleurs, en dehors d’elle pour trouver une solution : « Chacun disait : ‘Avez-vous vu s’avancer cet homme ? C’est pour jeter un défi à Israël qu’il s’est avancé. Si quelqu’un le tue, le roi le comblera de richesses, il lui donnera sa fille et libérera sa famille de tout impôt en Israël’ » (1 Samuel 17.25). Comme tous les membres du peuple d’Israël se sentent impuissants, ils regardent s’il n’y a pas quelqu’un d’autre qu’eux qui pourrait relever le défi… Eux, ils ne le peuvent pas. Bien sûr, le peuple a besoin d’un champion, de quelqu’un qui sorte des rangs et aille au combat. Chacun désire ardemment qu’un héros vienne les secourir… Arrive alors David. Ce n’est pas un soldat, pas un mercenaire, pas le roi, mais un jeune homme qui est venu d’ailleurs. C’est son père qui l’envoie pour apporter à ses frères, engagés dans l’armée, de la nourriture. Et il se porte volontaire pour affronter Goliath.

Regardons attentivement ce qui se passe ici. David est volontaire pour défendre la gloire de Dieu. Il marche avec confiance vers le géant, sûr que le Seigneur va l’aider. Il va gagner et mettre à terre ce géant, il va le tuer. Sa victoire est totale : « Ainsi, avec une fronde et une pierre, David fut plus fort que le Philistin ; il le frappa et le mit à mort sans avoir d’épée à la main » (1 Samuel 17.50). Mais regardez 14 \

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aussi ce qui se passe ensuite : une fois que David a tué le géant, les acclamations s’élèvent de la montagne. Des cris de joie, des transports d’allégresse. Comme si chacun avait lui-même gagné. La joie d’Israël est débordante. Imaginez, en effet, que vous êtes un soldat dans les rangs de l’armée, imaginez votre peur, votre honte, vos angoisses la nuit, sachant que le lendemain le géant va se dresser à nouveau sur le champ de bataille et ridiculiser tout le peuple. Et maintenant, imaginez votre joie immense quand vous voyez le géant tomber. Cette joie s’exprime par la ruée de tous vers David ! Toute l’armée court, toute l’armée le porte en héros et toute l’armée chante : « On a gagné » !

Maintenant, la victoire de David est la victoire de tout le peuple. Tout le monde est associé à sa victoire. David n’était pas un soldat, il n’est pas sorti du rang des soldats pour relever le défi. Il a agi comme un substitut, à la place de tous les soldats qui se montraient incapables de relever le défi du géant. Il a combattu le géant pour eux. Et parce qu’il fait partie de leur peuple, parce qu’il les représentait, sa victoire est la leur. La victoire de David, c’est leur victoire.

On se réfère beaucoup à cet épisode de la vie de David pour l’offrir en exemple de lutte contre les géants et pour appeler les chrétiens à l’imiter. Il est souvent compris comme un exemple que Dieu nous offre pour nous aider à découvrir par quels moyens abattre nos géants. Peut-être que vous vous dites : « A travers ce passage, je serai invité(e) à imiter David, à lutter contre les géants qui hantent ma vie en comptant sur les armes de Dieu. On va m’expliquer les différentes étapes vers une victoire certaine ; on va me demander de… » Eh bien, non ! Je ne parlerai pas ainsi, car beaucoup d’entre vous cherchent déjà à imiter David et luttent avec les armes que Dieu leur donne. Je sais combien il est épuisant et moralement fatigant d’espérer se débarrasser d’un problème et retomber dedans régulièrement. Je sais que ce n’est pas le désir de vous débarrasser du mensonge, de la rancune, de l’incapacité de pardonner qui manque. Le moment viendra où il faudra penser aux armes à utiliser, Nous avons notre David

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mais pas avant d’avoir posé le fondement indispensable pour toute lutte contre les géants. Notons bien que ce géant ne l’est pas aux yeux de David ; il ne va pas avoir peur de lui ni fuir : « Qui est donc ce Philistin, cet incirconcis, pour insulter l’armée du Dieu vivant ? » (1 Samuel 17.26). Pas un géant, non, mais un simple incirconcis, oui !

Goliath était le géant de Saül et de l’armée d’Israël. C’étaient eux qui étaient dominés par lui, effrayés. David ne parlait pas comme le peuple, il n’était pas effrayé par Goliath. Il est celui qui est venu au secours du peuple et du roi.

Jésus est notre David Cet affrontement entre David et Goliath et sa victoire définitive nous montrent d’abord une chose : avant de nous demander d’être comme David, Dieu nous demande d’être des soldats qui nous approprions la victoire de David. Ce n’est pas ce que nous pouvons faire avec la puissance du Seigneur qui est mis en lumière dans ce combat, mais bien ce que l’Oint du Seigneur peut faire à notre place et pour nous. C’est cela, tout d’abord, que le récit veut nous apprendre.

Et nous nous tromperons, si nous le prenons d’abord comme une invitation à imiter le héros David, au lieu de le lire comme une annonce prophétique de l’œuvre du Messie, le Fils de David.

Voici la vérité essentielle à bien saisir et à garder précieusement dans notre cœur : nous avons un champion qui a combattu pour nous.

De même qu’il y a eu un David pour Israël, de même il y a un David pour les chrétiens, il y a un David pour tous les hommes : c’est le Fils de David, et son nom est Jésus. Comme les soldats d’Israël sur le mont Ela, vous aussi, vous avez besoin de quelqu’un qui combatte à votre place.

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Or, il l’a déjà fait. Nous avons à nous emparer de la victoire du Seigneur et bien comprendre que sa mort sur la croix a signé la défaite de la puissance du péché.

Je vous invite à prêter attention à ce point fondamental. C’est que David est l’ancêtre du Messie. Il est ici, dans ce combat, une figure du Messie. Son combat contre le géant Goliath est l’annonce d’un autre combat : celui de Jésus contre tous les géants qui terrorisent les hommes. Le Seigneur Jésus, envoyé par son Père, est sorti du peuple pour marcher avec détermination vers le combat, vers la croix. Là, il a frappé l’ennemi ; là, il l’a rendu impuissant en le dépouillant de toutes ses armes. Là, à la croix, il a triomphé pour chacun(e) de nous. Il n’a pas affronté son géant mais le nôtre, les nôtres, quels qu’ils soient, pour les terrasser à notre place, parce que nous en étions incapables, nous !

Avant de combattre comme David, j’ai besoin d’un David qui combatte pour moi.

Cet affrontement a commencé dès le début du ministère de Jésus : Satan a lancé son attaque à trois reprises, dans le désert. Mais il a été vaincu. Pendant ses trois années de ministère, le Seigneur attaque le royaume du diable en libérant les hommes qui étaient sous le joug de cet ennemi. Mais son attaque contre l’empire du mal atteint son paroxysme de manière paradoxale. En effet, c’est à la croix et par la croix que Jésus remporte la victoire définitive. Toutes les forces du mal se sont acharnées sur lui, mais il a fini par en triompher. Voici ce que l’apôtre Paul dit à ce sujet : Vous qui étiez morts en raison de vos fautes et de l’incirconcision de votre corps, il vous a rendus à la vie avec lui. Il nous a pardonné toutes nos fautes, il a effacé l’acte rédigé contre nous qui nous condamnait par ses Nous avons notre David

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prescriptions, et il l’a annulé en le clouant à la croix. Il a ainsi dépouillé les dominations et les autorités et les a données publiquement en spectacle en triomphant d’elles par la croix.

Colossiens 2.13‑15 Ce passage utilise la façon dont les généraux romains célébraient leurs victoires pour illustrer la victoire de Jésus sur les dominations et les forces du mal. Un commandant romain défilait dans les rues de Rome, à la tête de ses troupes, pour célébrer ses victoires : en tête du cortège s’avançaient des trompettes, suivies par tout le butin pris pendant la guerre. Ensuite apparaissaient les prisonniers, enchaînés comme des esclaves et destinés à être exécutés à la fin de la cérémonie. Derrière les prisonniers s’avançait le triomphateur, sur un char monumental tiré par quatre chevaux ; autour de lui se tenaient ses enfants et quelques membres de sa famille. Derrière lui, l’armée victorieuse fermait la marche. Les rues de la ville étaient bondées de monde, venu de toute part admirer le vainqueur. C’est à tout ce spectacle grandiose que Paul pensait en écrivant les lignes citées plus haut : Jésus, après avoir vaincu les forces du mal et leur avoir enlevé leurs armes, les a traînées derrière lui dans son cortège triomphal. Et le char qu’il monte, ô paradoxe, c’est sa croix !

Et alors, Satan, appelé accusateur dans la Bible, se voit dépouillé de sa force ; il ne peut plus accuser ceux qui placent leur confiance en Jésus : Qui accusera ceux que Dieu a choisis ? C’est Dieu qui les déclare justes. Qui les condamnera ? Jésus-Christ est mort, bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu et il intercède pour nous.

Romains 8.33‑34 18 \

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Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Personne, non, personne ne pourra être contre nous, car notre défenseur est assis à la droite de la majesté divine et nous fait participer à sa victoire.

Alors que nous n’étions pas capables de gagner contre le péché de manière générale et contre les géants de manière particulière, Jésus est venu pour combattre et vaincre à notre place et pour nous.

Il a été notre substitut ! De fait, sa victoire, c’est notre victoire. Quand la France a joué le match de finale, lors de la coupe du monde 2018, les quatre buts marqués par les joueurs l’ont été par la France tout entière. Chacun criait : « On a marqué ! » Et pour célébrer la victoire, tout le monde chantait : « On a gagné ! » Non pas : « L’équipe a gagné » mais : « On a gagné ! » Les joueurs étaient les représentants de tout un peuple, de tout un pays ; chaque Français se sentait victorieux, et la victoire des « Bleus » était sa victoire. De la même manière, JésusChrist est le représentant de tous les chrétiens. Sa victoire à la croix et au tombeau vide est réellement notre victoire. Tous les « buts qu’il a marqués » ont été portés à notre crédit. La « coupe du monde » qu’il a dignement méritée et soulevée à bout de bras est notre coupe du monde à tous.

Si vous voulez vraiment vous en sortir et défaire votre géant, vous avez besoin de regarder Jésus différemment, de vous saisir de sa victoire. Il est le commandant qui a marché devant vous pour écraser tout ennemi. Certains lèvent la tête, voulant nous faire croire qu’ils sont encore forts. Ils ne veulent pas reconnaître leur défaite.

Mais Jésus les a dépouillés, c’est-à‑dire qu’il a pris soin de leur enlever leurs armes et, du même coup, leur prétendue invincibilité.

Beaucoup de chrétiens croient qu’ils ont reçu l’ordre de combattre et qu’ils sont livrés à eux-mêmes. Ils sont comme le soldat japonais Hiroo Onoda qui, isolé sur une île des Philippines, a refusé de croire que la Seconde Guerre mondiale était finie. Il a continué à mener des opérations de guérilla durant près de 30 ans. Il a vécu caché dans la jungle aux Philippines jusqu’en 1974, pensant que la Nous avons notre David

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guerre n’était pas finie. On l’avait envoyé aux Philippines en 1944 avec un ordre formel : ne jamais se rendre et tenir jusqu’à l’arrivée de renforts. Onoda a réussi à s’enfuir alors que son dernier homme était tué. Le Japon a décidé alors d’envoyer des membres de sa propre famille pour tenter de le convaincre d’arrêter le combat, mais en vain.

Il aura finalement fallu que son ex-commandant s’enfonce lui-même dans la jungle en 1974 et lui ordonne de déposer les armes pour qu’il accepte d’arrêter la lutte.

Imaginez un soldat de Saül arrivé plus tard. Il ne sait pas ou ne veut pas croire que Goliath a été vaincu. Nos géants triomphent de nous, nous n’arrivons pas à les vaincre, parce que nous vivons comme un soldat pour qui Goliath serait encore vivant. Beaucoup de chrétiens croient qu’ils sont encore dans une guerre dont l’issue est incertaine. Comme si la victoire dépendait d’eux ! Pire encore, beaucoup pensent qu’ils sont seuls face à l’ennemi. Jésus, loin d’être celui qui a vaincu pour eux, est présenté seulement comme un modèle, celui que nous sommes appelés à imiter. Or, il n’est pas simplement comme l’entraîneur d’une équipe participant au Tour de France, qui vous encourage à pédaler alors que lui-même est assis dans une voiture, en criant peut-être : « Tu peux le faire, car je l’ai fait avant toi ! » Non, Jésus est celui qui descend de la voiture, pédale avec vous et fortifie vos muscles.

Monter sur son char !

Jésus est sur son char ; il triomphe des géants, de tous les géants.

Ils sont à terre, ils bougent encore un peu, peut-être, mais ils ne peuvent plus nous terrasser. Ils ont été traînés derrière le char 20 \

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triomphal de leur vainqueur et attendent de subir le sort réservé aux vaincus. Tout comme les généraux romains étaient entourés de leur famille, Jésus nous associe à sa victoire en tant que membres de sa famille, comme ses frères et sœurs (Romains 8.29). Mais il ne nous laisse pas avancer à pieds à ses côtés, s’attirant à lui seul toute la gloire et les acclamations de la foule. Non, il nous invite à monter avec lui sur le char où il y a une place pour chacun de nous. Il vous invite à monter sur son char de triomphe : Il nous a ressuscités et fait asseoir avec lui dans les lieux célestes, en Jésus-Christ. Il a fait cela afin de montrer dans les temps à venir l’infinie richesse de sa grâce par la bonté qu’il a manifestée envers nous en Jésus-Christ Ephésiens 2.6‑7 Alors, montons sur son char pour être à ses côtés !

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