Des racines et du zèle (OUR2090)

Page 1


Jamel Attar

Des racines et du zèle

© Ourania, 2024

Case postale 31

CH-1032 Romanel-sur-Lausanne, Suisse

Tous droits réservés. info@ourania.info www.ourania.info

Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la version

Segond 21 © 2007 Société Biblique de Genève www.universdelabible.net

Conception de la couverture : Visuall Communication

ISBN édition imprimée 978-2-88913-090-0

ISBN format pdf 978-2-88913-848-7

Imprimé en France, sur les presses de Sepec numérique

Introduction

Comment se fait-il que certains chrétiens ne grandissent « pas d’un pouce » dans leur vie spirituelle ? Après une conversion suivie d’une réelle soif de Dieu et de progrès bien visibles, arrive le calme plat. Ils sentent au fond de leur cœur que Dieu les a appelés à une vie abondante, riche de communion avec son Fils et de profondeur spirituelle ; pourtant, il n’y a plus aucun signe de vie ardente, d’amour véritable pour Dieu, de zèle dans la prière, de passion dans la recherche de la face du Seigneur. Finalement, jamais leur assurance n’a été bien ferme, leur foi pleinement active, leur amour réellement endurant.

Malgré tout, au fond de leur cœur se trouve ce soupir, ce désir, peut-être inconscient mais véritable, de grandir spirituellement. En effet, si la vie divine a été implantée en nous, si Christ a été déposé dans notre cœur, si nous sommes nés de nouveau, alors, oui, il existe en nous un élan intérieur vers Dieu. Je veux dire par là que, même si notre vie chrétienne peut être stagnante, nos entrailles s’émeuvent malgré tout au-dedans de nous lorsque nous pensons à notre Seigneur. Je sais qu’il se trouve dans le cœur du chrétien le plus assoupi au moins une étincelle de vie. La lumière de Dieu, qui a brillé en nous, ne peut s’éteindre. Elle faiblit, elle peut être étouffée par

les plaisirs du monde, par les soucis de la vie, par les souffrances, mais elle ne meurt pas. Au contraire, elle aspire à briller avec plus de force. La graine déposée en nous n’est pas une graine morte ; elle a été fécondée par la vie de l’Esprit. Elle est en germination et attend de jaillir.

Mais peut-être ne nous contentons-nous pas de soupirer ; peutêtre nous attendons-nous réellement à l’action du Saint-Esprit dans notre vie. Nous voulons qu’il nous guide, car nous aimerions marcher sur un chemin éclairé de la lumière divine. Nous cherchons à vivre sous le regard de Dieu, dans la conscience de sa présence quotidienne. Nous désirons tout cela, nous y aspirons, mais nous ignorons comment y parvenir. Bien des chrétiens, en effet, ne savent pas de quelle manière agir, quelle démarche adopter pour grandir en grâce et en sagesse devant le Seigneur et devenir ainsi des femmes et des hommes de Dieu qui marchent par l’Esprit.

Quelle que soit votre situation – que vous ayez seulement un désir fugace de grandir dans la foi ou que vous y tendiez réellement – ce livre est pour vous ! Il aborde le sujet essentiel de la croissance vers la maturité chrétienne et s’adresse à tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, aspirent à une vie spirituelle profonde, telle que Dieu la promet à tous ses enfants.

Pour illustrer ce thème du progrès spirituel, la Bible compare souvent les croyants à des arbres. Nous apprenons qu’ils sont, par exemple, verdoyants comme l’olivier, forts comme le cèdre du Liban… M’appuyant sur ces images couramment utilisées dans la Parole de Dieu, j’aimerais nous aider à devenir des arbres pleins de force, qui étendent leurs branches vers le ciel ; et, donc, à prendre le temps de développer nos racines. Car c’est là le seul moyen d’y parvenir. Quand nous regardons un grand arbre, nous ne devons pas oublier que son

système racinaire sous terre occupe plus d’espace encore que ses branches. C’est indispensable à la survie de toute plante.

Le but de ce livre est donc d’encourager chacun de nous à développer des racines fortes, afin que nous devenions tous de beaux arbres, tels que conçus dans le cœur de Dieu. Dans un précédent ouvrage1, j’ai abordé la question suivante : Un chrétien mature, à quoi ressemblet-il ? Pour y répondre, j’ai peint en dix traits le portrait du chrétien mature tel qu’il se dégage de la Parole de Dieu. A présent, j’aimerais répondre à une deuxième question, qui y est liée : Comment y parvenir ? Autrement dit, après avoir décrit la couronne de l’arbre, je vais m’intéresser maintenant à son système racinaire.

Dans un gland, il existe un embryon qui contient déjà toutes les branches et les feuilles du futur arbre, qui ne demandent qu’à jaillir et à s’épanouir dans leur plénitude. Planté dans une bonne terre et arrosé de la pluie abondante qui descend du ciel, le gland ne manquera pas de devenir un arbre majestueux. De même, la vie nouvelle que Dieu a déposée dans le cœur de chaque chrétien au moment de la régénération, quand elle est nourrie et arrosée, ne manquera pas, en développant de solides racines, de grandir jusqu’à atteindre la pleine maturité.

Nous avons besoin de développer des racines fortes et profondes.

Peut-être nous demandons-nous : Mais de quelles racines s’agit-il ? Eh bien, ce sont les vérités spirituelles et les convictions qui ont besoin d’être consolidées, ainsi que les pratiques quotidiennes qui doivent stimuler notre vie chrétienne. Par exemple, sans une confiance solide dans le Seigneur, nous ne pourrons pas grandir devant lui. De même, notre dépendance à son égard et à l’égard de son Esprit saint, la vie dans sa grâce, la capacité de pardonner aux autres, la patience, la

1 Le chrétien mature, Editions Clé, 2023.

reconnaissance, la prière, la repentance, la communion fraternelle, la pureté, le service, etc. sont d’autres racines fondamentales pour une vie stable et bénie. Nous avons aussi besoin de nous enraciner pleinement en Christ. Il ne faut pas oublier, en effet, que les racines que nous sommes invités à développer doivent pénétrer dans une terre fertile. Et cette terre fertile, c’est lui : Jésus notre Seigneur.

Bien entendu, il ne nous sera pas possible d’aborder en détail chacune de ces différentes racines dans le cadre de cet ouvrage. Nous nous limiterons donc à certaines. Ainsi, l’enracinement en Christ, la confiance au Père, l’épanouissement dans la communion de l’Esprit et une vie qui dépend de la grâce sont des principes essentiels pour notre croissance. Mais alors que nous prenons soin de nos racines en leur offrant la nourriture adéquate et en les arrosant de l’eau vive, nous verrons que nous devons aussi savoir nous débarrasser de toute mauvaise herbe qui veut étouffer notre vie en Dieu. L’incrédulité et l’amertume, par exemple, sont comme du lierre : elles cherchent à envelopper notre cœur pour l’asphyxier. Nous prendrons donc le temps de réfléchir à la manière dont nous pouvons nous en débarrasser pour laisser tout l’espace nécessaire au développement des racines spirituelles.

Mon désir et ma prière, c’est que le Seigneur vous accompagne dans votre lecture et vous enracine en lui pour une vie à sa gloire.

1. Des racines pour du fruit

Lors d’un voyage en Israël, il y a quelques années, j’ai rapporté un plant d’olivier. J’étais heureux à l’idée de voir cet arbre prendre sa place dans notre jardin. Il était encore tout petit, mais je le voyais déjà aussi grand que les oliviers que j’avais admirés dans le jardin de Gethsémané. Après avoir trouvé l’endroit idéal pour le planter, j’espérais le voir produire de beaux fruits et révéler ainsi fièrement son identité. Mais rien ! Aucune olive ! Pire, mon olivier est mort deux ans plus tard. Pourquoi ? Eh bien, au lieu de lui creuser un trou très profond dans le sol dur du jardin, je m’étais contenté, dans mon ignorance, de lui préparer une cavité d’une dizaine de centimètres, sans ajouter de terreau. Les frêles racines n’avaient pas eu alors suffisamment de place pour se développer.

Comme moi, un autre homme, que Jésus nous présente dans l’une de ses paraboles, attendait une belle récolte de son arbre fruitier. Trois années de suite, il est venu chercher le fruit espéré, mais en vain :

Un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint y chercher du fruit et il n’en trouva pas. Alors il dit au vigneron : « Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier et je n’en trouve pas. Coupe-le : pourquoi occupe-t-il la terre inutilement ? »

Luc 13.6-7

Quel conseil donnerions-nous à cet homme pour qu’il laisse debout cet arbre susceptible de porter du fruit ? Peut-être lui dirions-nous de l’émonder, de le greffer ou bien tout simplement de l’arroser régulièrement. Mais écoutons ce que le vigneron suggère au maître pour que celui-ci épargne le figuier :

Le vigneron lui répondit : « Seigneur, laisse-le encore cette année ! Je creuserai tout autour et j’y mettrai du fumier. Peut-être à l’avenir donnera-t-il du fruit ; sinon, tu le couperas. »

Luc 13.8-9

L’homme de cette histoire est venu vers son figuier, s’attendant naturellement à y trouver des figues. Mais il a été grandement déçu. Ce qui m’intéresse, dans ce texte, ce n’est pas la parabole et son sens, mais la proposition que le vigneron fait au maître qui veut couper l’arbre. En homme qui connaît son métier, il sait ce qu’il doit faire. Il va creuser tout autour de l’arbre et y mettre un fertilisant. Son but est de rendre la terre tendre pour permettre aux racines de se nourrir de l’engrais qu’il répandra à cet endroit et, ainsi, de se développer dans une terre plus légère.

Tout est lié à ce soin apporté aux racines de l’arbre et au travail de la terre dans laquelle elles poussent. C’est en effet par ses racines que l’arbre se nourrit et produit des fruits. Sans des racines saines qui vont profondément dans la terre pour chercher ce dont l’arbre a besoin, il n’y a pas de fruit. En revanche, plus les racines sont solides et profondes, plus le fruit est abondant. Car, en réalité, le fruit est

dans les racines, comme le constate par exemple Proverbes 12.12 : « Le méchant convoite la part des hommes mauvais, tandis que la racine des justes est généreuse. » Esaïe, de son côté, fait cette promesse au peuple d’Israël qui aura échappé à l’exil :

« Les rescapés de la communauté de Juda, ceux qui seront restés, plongeront de nouvelles racines vers le bas et porteront du fruit vers le haut.»

Esaïe 37.31

Pour porter du fruit « vers le haut », en d’autres termes pour être « remplis du fruit de justice qui vient par Jésus-Christ à la gloire et à la louange de Dieu » (Philippiens 1.11), il nous faut prendre soin de nos racines, afin qu’elles soient fortes. Plus elles iront profond dans la « terre », plus nous croîtrons et nous élèverons vers le haut. Ainsi, c’est par nos racines que nous toucherons le ciel. Parce qu’un arbre est solide, fort et qu’il porte du fruit, la Parole de Dieu y voit une image du croyant. Il existe effectivement de nombreuses ressemblances entre l’arbre et le chrétien. Le croyant n’est pas un « roseau agité par le vent » (Matthieu 11.7) ni une plante qui grimpe le long d’un mur ou traîne le long du sol. Il est semblable à un arbre droit qui poursuit sa croissance en direction du ciel. Dieu nous a sauvés, non pour que nous restions de petits arbrisseaux, mais pour que nous devenions de magnifiques arbres, riches en fruits. Il a planté en nous une nouvelle semence destinée à se développer, à croître, à devenir un bel arbre et à porter le fruit attendu. Alors que nous étions des oliviers sauvages, il nous a arrachés à la terre infertile du monde et nous a plantés dans sa maison, pour que nous grandissions en lui. En nous sauvant, il a placé en nous le fruit d’une vie

En nous sauvant, Dieu a placé en nous le fruit d’une vie nouvelle.

Des racines pour du fruit 13

nouvelle, comme il met le fruit dans l’arbre. Il est donc essentiel, si nous voulons toucher le ciel en nous élevant vers notre Dieu, que nous prenions soin de nos racines et fassions le nécessaire pour les développer.

Sans racines, pas de persistance

Pour apprécier la valeur d’une chose, il suffit de réfléchir à ce qu’il advient lorsqu’elle nous fait défaut. Considérons donc ce qui arrive à ceux qui n’ont pas de racines. Quelle sorte de chrétiens sont-ils ? Le Seigneur Jésus nous en donne un aperçu par la parabole du semeur, qu’il nous explique lui-même. L’histoire est très simple : un semeur sort pour jeter sa semence, et les graines tombent sur quatre types de sols. Certaines tombent sur un chemin dur où elles ne pourront jamais être enfouies ni germer. Elles sont alors ramassées par les oiseaux ou écrasées sous les pieds de ceux qui marchent à cet endroit. D’autres tombent sur un sol rocailleux :

Une autre partie tomba dans un sol pierreux où elle n’avait pas beaucoup de terre ; elle leva aussitôt, parce qu’elle ne trouva pas un terrain profond, mais quand le soleil parut, elle fut brûlée et sécha, faute de racines.

Matthieu 13.5-6

Les graines commencent à pousser, mais la croissance est de courte durée, car les racines ne sont pas profondes. Elles ne peuvent pas trouver dans la roche l’humidité dont elles ont besoin, et les jeunes pousses sont donc brûlées par le soleil. Voyons ce que Jésus nous dit de cette terre rocailleuse :

Vous donc, écoutez ce que signifie la parabole du semeur (…) Celui qui a reçu la semence dans le sol pierreux, c’est celui qui entend

la parole et l’accepte aussitôt avec joie ; mais il n’a pas de racines en lui-même, il est l’homme d’un moment et, dès que surviennent les difficultés ou la persécution à cause de la parole, il trébuche.

Matthieu 13.18-21

Notons bien le propos du Seigneur au sujet de celui qui reçoit la semence dans le sol pierreux : « Il n’a pas de racines en lui-même. »

Jésus ne dit pas que cet homme « n’a pas de racines », mais qu’il n’a pas de « racines en lui-même ». Il s’agit donc des racines qui poussent dans le cœur. En d’autres termes, Jésus parle de notre être intérieur, de notre vie spirituelle. Ces racines, ce sont ces convictions fermes, ces valeurs sûres et ces pensées selon Dieu, qui donnent force, stabilité et résistance à notre vie.

Le Seigneur nous aide à comprendre précisément le sens de l’expression « pas de racines en lui-même », puisqu’il continue en précisant que celui qui n’a pas de racines « est l’homme d’un moment » ou qu’« il manque de persistance », selon une autre version. Ainsi, celui qui n’a pas de racines en lui-même est sans conviction, sans consistance, sans ancrage. Il est ballotté au gré des événements. N’étant pas enraciné, il n’est pas ancré dans un terrain solide.

C’est pourquoi, dès qu’il rencontre de l’opposition, il abandonne. S’il avait des racines, il resterait au même endroit, ne vagabonderait pas d’un lieu à un autre, ne passerait pas d’une idée à une autre, d’un désir à un autre, d’une décision à une autre, et ce, en l’espace d’un instant. Il ne serait pas déterminé par les circonstances. Cela me fait penser à ces arbrisseaux dans le désert : comme ils sont dépourvus de racines, le vent les chasse et ils roulent à l’infini pour finir par être brûlés. Il existe donc un danger pour le chrétien qui n’a pas de racines en lui-même. Et le risque est trop grand : à la moindre contrariété ou au moindre souci, « il trébuche ». Plus même, il s’offusque, se scandalise : sa « foi » en Christ semble pour lui un piège, car elle engendre

des difficultés. Par conséquent, il décide de plus rien avoir affaire avec tout cela.

Daniel, par exemple, a montré beaucoup d’enthousiasme, lorsqu’il a entendu l’Evangile et s’est fait baptiser. Sa réponse initiale a été rapide et basée sur l’émotion, parce que les circonstances étaient favorables. Cependant, quelque temps après son baptême, il a perdu son travail à cause d’un problème de santé. Il ne lui a ensuite pas fallu longtemps pour rejeter le Seigneur. Bertrand, quant à lui, est chrétien de longue date. Mais il n’a jamais réussi à faire quoi que ce soit pour Dieu, car chaque année, il a quatre ou cinq idées de service. Et il abandonne l’une pour l’autre très régulièrement. Certains chrétiens, en effet, ont beaucoup de mal à mener un projet jusqu’à son terme. A la moindre difficulté, au moindre problème, que ce soit dans leur travail ou avec un frère ou une sœur dans la foi, ils abandonnent et cherchent autre chose à faire. Comme ils n’ont pas de fortes convictions et manquent de persistance, ils peinent à aller jusqu’au bout de leurs décisions. Ils n’ont pas cherché à développer des racines en eux-mêmes.

Des racines fortes permettent de produire des fruits.

Là où la graine est tombée, le terrain était rempli de pierres. Ils auraient dû dégager la terre de tous ces obstacles, creuser, mettre du fumier, nourrir le sol, le purifier. Mais ils n’ont pas laissé le Seigneur, le merveilleux Jardinier, travailler la terre pour la rendre apte à recevoir la semence, afin que cette semence puisse développer des racines pouvant résister au jour de l’épreuve. Ils n’ont pas pris soin de le laisser faire son œuvre en eux pour les faire grandir dans la foi. Résultat : ils n’ont aucune force et ne portent aucun fruit à sa gloire.

Après le miracle de la multiplication des pains, bien des « disciples » se sont mis à suivre Jésus, parce qu’il leur avait donné du pain

Après l’avoir entendu, beaucoup de ses disciples dirent : « Cette parole est dure. Qui peut l’écouter ? » Jésus savait en lui-même que ses disciples murmuraient à ce sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ? »

Jean 6.60-61

Mais ceux qui avaient des racines en eux-mêmes, comme Simon Pierre, ont déclaré :

« Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Et nous, nous croyons et nous savons que tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant. »

Jean 6.68-69

Aujourd’hui encore, il arrive régulièrement que des personnes qui se disent disciples de Jésus finissent par l’abandonner. Pourquoi ?

Parce qu’elles ne le cherchent pas lui, mais sont intéressées par ce qu’il peut leur donner. Elles viennent à lui en espérant qu’il résoudra tous leurs problèmes. Et quand les choses ne changent pas, elles renoncent et se détournent de lui.

Mais prenons l’exemple de Nathalie. Elle a perdu son mari, frappé par une funeste maladie. Certes, le chagrin remplissait son cœur ; cependant, sa souffrance n’a pas eu raison de sa confiance dans le Seigneur, souverain sur toutes choses. Elle lui est demeurée fidèle, car ses racines, solidement plantées dans l’amour de Dieu, étaient fortes et stabilisantes. Ainsi, elle a continué à marcher avec le Seigneur, en allant à l’église, en cherchant la communion des chrétiens et en chantant constamment : « Moi, j’ai confiance en ta bonté » (Psaume 13.6).

Des racines pour du fruit 17 à manger (cf. Jean 6.26). Mais quand il leur a annoncé sa mort sanglante, ils l’ont abandonné. Sa parole les a révoltés et scandalisés. Ils ont même murmuré contre lui :

Quand nous voyons ce qui arrive à ceux qui manquent de racines, nous cherchons à en avoir en nous-mêmes. Comme nous l’avons vu, en effet, des racines fortes permettent de produire des fruits. Elles procurent stabilité et résistance face à l’épreuve. De plus, elles contribuent à nous élever haut vers le ciel. Car plus elles vont profond dans le sol, plus nous nous élevons haut vers le ciel. Et les bénéfices que nous retirons de telles racines sont nombreux. Le premier, c’est le fruit que nous portons.

Des fruits en abondance et en toute saison

Les Psaumes 1 et 2 sont le majestueux portail qui nous fait entrer dans le psautier tout entier. Par les motifs littéraires qu’ils offrent, par les thèmes qu’ils abordent, ils nous préparent au contenu du livre. Si le deuxième met au centre le Messie vainqueur, le premier nous présente deux voies : celle des justes et celle des méchants. Comme les béatitudes du Seigneur, il s’ouvre par le mot « heureux ». Et ce bonheur est promis au chrétien qui a fait le choix de s’éloigner des hommes dépourvus de crainte de Dieu pour s’attacher à son Seigneur. Mais en quoi son bonheur consiste-t-il ? Eh bien, ce croyant est comparé à un arbre qui, « planté près d’un cours d’eau », reçoit la nourriture dont il a besoin et, ainsi, « donne son fruit en sa saison » : Heureux l’homme qui ne suit pas le conseil des méchants, qui ne s’arrête pas sur la voie des pécheurs et ne s’assied pas en compagnie des moqueurs, mais qui trouve son plaisir dans la loi de l’Eternel et la médite jour et nuit ! Il ressemble à un arbre planté près d’un cours d’eau : il donne son fruit en sa saison, et son feuillage ne se flétrit pas. Tout ce qu’il fait lui réussit.

Psaume 1.1-3

Le propre d’un arbre fruitier est… de produire du fruit. Un arbre sain, abreuvé par la rivière, ne manque pas de porter les fruits attendus. Comme le précise Jérémie 17.8, il « étend ses racines vers le cours d’eau » et puise grâce à elles toute la nourriture dont il a besoin. De même, le chrétien qui fuit le mal et s’attache à la Parole de Dieu porte un fruit merveilleux qui correspond à la saison, parce que son cœur est arrosé par cette Parole et qu’il s’en nourrit. C’est ce que nous rappelle encore le Psaume 92.15 , où il est dit que, comparés à des palmiers et à des cèdres, les croyants « portent encore des fruits dans leur vieillesse ». Porter du fruit, n’est-ce pas là la vocation de tout chrétien ? C’est bien ce que nous déclare Paul :

Mais maintenant que vous avez été libérés du péché et que vous êtes devenus esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la progression dans la sainteté et pour fin la vie éternelle.

Romains 6.22

Encore une fois, il est donc essentiel de plonger nos racines aussi profond que nécessaire et de les développer. Ce n’est qu’en les plantant profondément dans les ressources spirituelles de la grâce de Dieu que nous pourrons porter le fruit escompté. Et ce fruit sera toujours présent, même quand la sécheresse frappera (cf. Jérémie 17.8).

La résistance à l’épreuve

Faire face aux difficultés de la vie et triompher de l’épreuve : voilà un autre bénéfice que nous procurent des racines saines et profondes. En effet, nous traversons tous des épreuves qui, comme nous l’avons vu, peuvent devenir source d’abandon pour certains. Mais ceux qui ont des racines fortes, qui se confient en Dieu et mettent en lui leur espérance, savent rester fidèles et attachés à lui. C’est ce que

Jamel Attar, auteur apprécié, nous propose ici des pistes pour grandir dans la foi et devenir, selon une image souvent employée dans la Bible, des arbres pleins de vigueur, qui étendent leurs branches vers le ciel.

« S’enraciner en Christ, c’est s’attacher à lui, en découvrant sa beauté qui surpasse tout ce qu’un être humain connaît. »

– JAMEL ATTAR

Mais sans racines, notre vie spirituelle a du mal à résister aux tempêtes de l’existence. D’où la nécessité de les développer. Comment ? En utilisant les « outils » que Dieu a mis à notre disposition et que l’auteur nous décrit dans cet ouvrage édifiant, pratique et empreint d’un regard pastoral encourageant.

Jeune Marocain arrivé en France avec un engagement fort dans la foi islamique, Jamel Attar est devenu pasteur dans son pays d’adoption. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont Je croyais en ’Issa, j’ai rencontré Jésus, Dialogue avec un Frère musulman Vaincre nos géants, trois titres parus chez le même éditeur.

CHF 17.90 / 15.90 € ISBN 978-2-88913-090-0

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.