Vie avec Dieu et justice sociale (SCR2000)

Vie avec Dieu et justice sociale

Le prophète Amos et nous Christophe Hahling

Christophe Hahling

Vie avec Dieu et justice sociale

Le prophète Amos et nous

Sauf indication contraire et citation par un autre que l’auteur de cet ouvrage, les textes bibliques sont tirés de la version Segond 21 www.universdelabible.net Photo de couverture: (c) Africa Studio - Fotolia.com Vie avec Dieu et justice sociale © et édition: Scripsi, 2013 Chemin de Praz-Roussy 4bis 1032 Romanel-sur-Lausanne, Suisse Tous droits réservés.

Distribution: La Maison de la Bible Case postale 151 1032 Romanel-sur-Lausanne, Suisse E-mail: info@bible.ch Internet: www.maisonbible.net ISBN édition imprimée 978-2-8260-2000-4 ISBN format epub 978-2-8260-0318-2 ISBN format pdf 978-2-8260-9694-8

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Table des matières Préface (Pierre Berthoud) ........................................................................ 7 Introduction ................................................................................................11 Première partie ..........................................................................................17 1. Contexte ..................................................................................................19 2. Le prophète Amos ...............................................................................31 3. Sources de son message ...................................................................41 Deuxième partie ........................................................................................63 1. Opulence et puissance des riches .................................................65 2. Fraude, exploitation et oppression................................................79 3. Les personnes opprimées: les pauvres ..................................... 101 4. Le droit et la justice bafoués ......................................................... 115 Troisième partie ...................................................................................... 137 1. Eloignement de Dieu Î jugement de Dieu ........................... 139 2. Retour à Dieu Î salut et restauration ...................................... 161 Quatrième partie .................................................................................... 185 ,QWHUSUpWDWLRQV HW UpÁH[LRQV VXU $PRV ..................................... 187 2. Très bref survol d’exemples ........................................................... 205 3. Retour à Dieu: clé .............................................................................. 209 4. Importance et pertinence du message d’Amos .................... 215 Annexes ..................................................................................................... 229 La ‘mission intégrale’ ............................................................................ 231 Bibliographie ............................................................................................ 245

Introduction Le message du prophète Amos est d’une importance et d’une pertinence formidables pour l’Eglise de Jésus-Christ aujourd’hui. La société dans laquelle il est ancré, celle du 8e siècle av. J.-C., est en maints points comparable à la nôtre, au 21e siècle apr. J.-C., même si – bien entendu – quelques différences sont à noter.

Le message social d’Amos fait partie d’un ensemble très cohérent, que nous retrouvons à travers toute la Bible (Exode, Lévitique, Deutéronome, Psaumes, Proverbes, plusieurs prophètes, les Evangiles, quelques épîtres de Paul et celle de Jacques).

Certes, de nombreux écrits extra-bibliques (très anciens comme tout récents et contemporains) transmettent un message social et de justice, et nous ne pouvons qu’approuver de tels textes ou déclarations, s’ils permettent de faire avancer la cohésion sociale au sein de notre société si matérialiste, égocentrique, voire égoïste.

0DLV FH TXL IDLW OD VSpFLÀFLWp GX PHVVDJH ELEOLTXH ² au-delà de l’amélioration apportée aux problèmes de la pauvreté et de l’injustice –, c’est son ancrage dans la volonté de Dieu le Créateur et dans la relation entre l’homme et Dieu, que l’on retrouve de façon si forte dans l’alliance contractée par Dieu vis-à-vis de son peuple.

Ainsi, du point de vue de la Bible, si nous, les êtres humains, VRPPHV DSSHOpV j QRXV LQWpUHVVHU j QRV VHPEODEOHV HQ GLIÀculté sociale, c’est: Introduction

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1) parce que ces semblables sont – comme nous – des créatures de Dieu, 2) parce que Dieu, dans sa Parole, nous demande de le faire, 3) comme une conséquence directe de notre attachement à Dieu.

Nous procéderons dans notre travail de la façon suivante: Dans la première partie, nous verrons quels sont les préliminaires au message d’Amos, à savoir l’époque pendant laquelle il a prêché (contexte historique, géographique, politique, économique et social, religieux et moral), puis son arrière-plan personnel (son origine, son métier), son appel en tant que prophète (Amos 7.14) et surtout le rôle qu’un prophète comme lui avait dans la société israélite.

Nous verrons ensuite où Amos a puisé son inspiration, dans sa prédication adressée au peuple; en effet, il a utilisé diverses sources pour appuyer son message: d’abord la plus fondamentale, celle de l’alliance (et la loi mosaïque qui en découle), mais aussi la sagesse et la littérature hymnique (Psaumes, Proverbes), et sans doute également la littérature des peuples environnants dans le Proche-Orient ancien. Cela nous prouvera que le prophète de Tekoa est à la fois ancré dans sa relation avec son Dieu, de par ses écrits (loi, sagesse, hymnes), mais également dans la réalité de son environnement, et que par conséquent son message est à la fois profond, authentique, pragmatique et donc percutant.

Dans la deuxième partie (la plus longue), le problème spéFLÀTXH GH O·LQMXVWLFH VRFLDOH WHO TX·LO DSSDUDvW GDQV OH OLYUH GX prophète Amos sera traité en détail.

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Dans le premier chapitre de cette deuxième partie, nous constaterons avec Amos tous les phÊnomènes observÊs: opulence et puissance des riches de son temps, puis – comme un corollaire hÊlas presque inÊluctable – fraude, exploitation et oppression de ces riches sur les sans-voix, les petits, les faibles, les pauvres. En Êtudiant ensuite les diffÊrents mots utilisÊs pour dÊcrire ces pauvres, nous essaierons de les comprendre, avant de parler du sujet central de notre travail, à savoir la justice bafouÊe: le lieu oÚ cela se passait (la porte de la ville), les versets qui le dÊcrivent, les mots utilisÊs par Amos et les implications gÊnÊrales et pratiques sur le quotidien seront passÊs en revue.

Dans la troisième partie, nous essaierons d’interprÊter le message d’Amos: pourquoi cette injustice sociale avait-elle cours? Quelles en Êtaient les causes? C’est ainsi que nous Êtudierons les versets qui parlent de l’Êloignement de Dieu de ces classes dirigeantes, qui se caractÊrisait par leur tiÊdeur et leur hypocrisie, leur immoralitÊ, leur ivrognerie, leur idolâtrie et donc leur syncrÊtisme; tout cela dÊnotait leur abandon de l’alliance et donc leur Êloignement de Dieu, et c’est parce qu’ils s’Êtaient ÊloignÊs de Dieu qu’ils bafouaient sa justice en opprimant les SDXYUHV YRLOj OD VSpFLÀFLWp GX PHVVDJH G¡$PRV HW YRLOj QRWUH thèse: plus un peuple s’Êloigne de Dieu, plus il enfreint ses règles, dont celle de s’occuper des pauvres.

La consÊquence de son Êloignement de Dieu entraÎne le peuple à être jugÊ par lui, sauf – et c’est là tout le message d’exhortation du prophète, aussi pour nous aujourd’hui – s’il cherche Dieu sincèrement, en aimant le bien, haïssant le mal et Êtablissant le droit.

Introduction

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NĂŠanmoins, le prophète souligne bien que rien n’est automatique, et que tout dĂŠpend de la souverainetĂŠ de Dieu; voilĂ pourquoi il est question d’un ‘peut-ĂŞtre’ et d’un ‘reste’, ELHQ GpĂ€QLV GDQV OH FKDSLWUH GX OLYUH QRWLRQV TXH QRXV DOORQV analyser.

Nous passerons aussi brièvement en revue les promesses de UHVWDXUDWLRQ HW OHV SHUVSHFWLYHV PHVVLDQLTXHV GH OD ÀQ GX OLYUH La quatrième partie se voudra avant tout une application du message d’Amos à notre Êpoque et un vibrant appel à l’obÊisVDQFH SRXU OH SHXSOH GH 'LHX O¡(JOLVH DXMRXUG¡KXL &DU ÀQDOHment, les injustices sociales de tous les temps sont liÊes à l’attitude de l’homme vis-à -vis de Dieu. Si donc nous cherchons vraiment Dieu de tout notre cœur, alors nous ferons rÊgner la justice, et les actions sociales suivront.

De nombreux auteurs ont essayÊ d’actualiser et d’appliquer le message d’Amos à des situations prÊcises d’oppression sociale; nous essaierons d’en passer quelques-unes en revue, sans de loin prÊtendre pour autant à l’exhaustivitÊ.

Une question Êmerge alors: que fait l’Eglise aujourd’hui, face à l’injustice sociale, à l’oppression des pauvres? EvangÊlisation et action sociale vont de pair dans la mission de l’Eglise. Le mesVDJH G¡$PRV HVW XQ GpÀ TXL OXL HVW ODQFp XQH PRWLYDWLRQ j XQH rÊelle action sociale chrÊtienne.

Puisse le travail qui suit, au milieu de la littÊrature abondante – ancienne et rÊcente – consacrÊe à ce prophète, apporter une touche innovante et encourageante: en effet, bien que les Êtudes sur Amos soient plÊthore, peu – à notre avis – ont traitÊ de l’ensemble du sujet de cet ouvrage de la façon qui est la nôtre (dans la mÊthode), et nombreuses sont celles (surtout parmi les 14

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commentaires) qui ont une vue pessimiste voire catastrophiste du message du prophète, ce qui n’est en réalité pas le cas.

‘Prépare-toi à rencontrer ton Dieu… En effet, c’est lui qui a formé les montagnes et créé le vent, lui qui fait connaître à l’homme ses pensées… Son nom est l’Eternel, le Dieu de l’univers’ (Amos 4.12-13). &KDTXH IRLV TX·LO \ DXUD XQH ÁqFKH Î, il s’agira d’un essai d’application à notre situation actuelle.

Introduction

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Première partie

Ancrage de ce message: l’époque et l’arrière-plan d’Amos, son rôle, ses sources

Première partie

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1. Contexte Contexte historique, gÊographique et politique Durant la deuxième moitiÊ du 9e siècle av. J-C, la situation politique du royaume du nord, IsraÍl, connaÎt une mutation importante: en 842, par la volontÊ de Dieu au travers du prophète ElisÊe (2 Rois 9.6), la dynastie des Omrides est renversÊe par un gÊnÊral de l’armÊe, JÊhu. Le roi d’IsraÍl Joram, ainsi que celui de Juda Achazia, sont abattus. JÊzabel, la reine-mère, qui D LQWURGXLW OH EDDOLVPH SKpQLFLHQ HQ ,VUDsO HW LQà XHQFp VRQ PDUL le roi Achab, vers ces divinitÊs, est prÊcipitÊe par une fenêtre.

AidÊ par les RÊcabites (2 Rois 10.15), JÊhu proscrit tout ce qui, d’une manière ou d’une autre, a rapport au culte de Baal et restaure les sanctuaires de BÊthel et de Dan, que JÊroboam Ier a fait construire dès après le schisme. NÊanmoins, JÊhu dÊcide de maintenir les veaux de ces deux sanctuaires, symboles de la lutte antiphÊnicienne, donc antibaalique, de JÊroboam Ier, ce qui amène une situation de mÊlange religieux syncrÊtiste.

C’est cette situation de syncrÊtisme que nous retrouvons VRXV OH UqJQH GH O¡DUULqUH SHWLW ÀOV GH -pKX -pURERDP II, et que OH SURSKqWH $PRV YD GpQRQFHU GH PDQLqUH à DJUDQWH La pÊriode 782-745 correspond à peu près aux règnes de JÊroboam II en IsraÍl et d’Ozias en Juda.

Première partie

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Dans le royaume du sud, Ozias, roi de Juda, a complètement soumis les Edomites, a asservi les Philistins et a même soumis j XQ WULEXW OHV $PPRQLWHV ,O D DXVVL IRUWLÀp -pUXVDOHP RUJDnisÊ des installations agricoles près de la mer Morte et dans le NÊguev, et ÊlevÊ au rang de port commercial important la ville d’Eilat, sur la Mer Rouge, de telle sorte que sa renommÊe atteint jusqu’à l’Egypte (2 Chroniques 26.8).

Quant Ă JĂŠroboam II, dont le règne – de l’avis de la plupart des spĂŠcialistes ² SHXW rWUH TXDOLĂ€p GH SXLVVDQW HW JORULHX[2, il a complètement vaincu les Syriens et restaurĂŠ les frontières originelles du royaume depuis le pays de Hamath Ă l’extrĂŞme nord du pays, jusqu’à la mer Morte tout au sud (2 Rois 14.25, 28). &¡HVW HQ YHUV OD Ă€Q GH VRQ UqJQH TX¡DXUDLW FRPPHQFp l’hĂŠgĂŠmonie de JĂŠroboam vers le sud et le centre de la Syrie, 2 AndrĂŠ Lemaire (Histoire du peuple hĂŠbreu, Paris, ‘Que sais-je?, 1981, p. 46) parle de ‘long règne prospère d’une quarantaine d’annĂŠes’; John Bright (A History of Israel, London, O.T. Library, SCM Press, 1974, p. 254) dit que ‘la rĂŠsurgence de ces ĂŠtats-frères atteint son ‘zĂŠnith’; c’est ĂŠgalement le mot employĂŠ par Frederik A. Tatford (Prophet of Social Injustice, Eastbourne, GB, 1974, p. 18); A. T. Olmstead (History of Palestine and Syria, Westport, Connecticut, 1972, p. 420) parle de ‘l’extraordinaire prospĂŠritĂŠ de son long règne’; ‘sous ces rois, les deux royaumes ĂŠtaient au sommet de leur prospĂŠritÊ’, nous afĂ€UPH & F. Keil (Commentary on the Old Testament, volume X, Minor Prophets, Zondervan, Grand Rapids, USA, 1988 (rĂŠĂŠd.), p. 234); Alec Motyer (Amos, le rugissement de Dieu, Lausanne, Presses Bibliques Universitaires, 1982, p. 16) dĂŠcrit ces deux rois comme ‘des monarques expansionnistes et stabilisateurs’; ce fut, nous dit Robert Martin-Achard (Amos, l’homme, le message, l’inĂ uence, Genève, Labor et Fides, 1984, p. 39) ‘pour les ĂŠtats judĂŠen et israĂŠlite une des pĂŠriodes les plus glorieuses et les plus fastes qu’ils aient connues’; H. Donner (‘Adad-Nirari III und die Vasallen des Westens’, Archäologie une Altes Testament: FS Kurt Galling, TĂźbingen, 1970, p. 59) dĂŠcrit cette ĂŠpoque FRPPH ÂśXQ WHPSV GH Ă RUDLVRQ HW GH SURVSpULWp pFRQRPLTXH¡

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durant le règne d’Assur-Nirari V sur l’Assyrie3. ‘L’entrĂŠe de Hamath’ (‘Lebo-Hamath’) est mentionnĂŠe en 2 Rois 14.25 et Amos 6.14 comme le point le plus septentrional de l’hĂŠgĂŠmonie de JĂŠroboam. Ainsi, le royaume de JĂŠroboam II fut aussi ĂŠtendu que l’avaient ĂŠtĂŠ ceux de David et Salomon (1 Rois 8.65).

NÊanmoins, un petit bÊmol doit être mis à la puissance militaire HW SROLWLTXH GH -pURERDP YHUV OD ÀQ GH VD YLH j FDXVH GH OD SUptention qu’avait eue la Syrie – libÊrÊe de la pression assyrienne, et alliÊe à Ammon – de reconquÊrir les territoires du Basan et de Galaad perdus dans le passÊ4.

Pour terminer ce survol politique, si tous les auteurs s’accordent sur les circonstances favorables ayant permis Ă JĂŠroboam ses conquĂŞtes, tous ne sont pas d’accord sur l’apSUpFLDWLRQ GH VD SHUVRQQDOLWp TXDOLĂ€p GH ÂśSULQFH LQWHOOLJHQW HW ĂŠnergique’5, ‘homme vigoureux et capable’6 par les uns, certains voient en lui, et ceci ‘malgrĂŠ les apparences ‌ un roi faible, timide et veule’, pratiquant une politique d’indiffĂŠrence et de nonchalance7. Cette analyse doit nous permettre ainsi de tempĂŠrer quelque peu l’Êvaluation peut-ĂŞtre trop positive que la plupart des spĂŠcialistes ont eue sur ce monarque.

Il nous reste aussi Ă dĂŠterminer quand exactement Amos a prĂŞchĂŠ. Le premier verset de son livre prĂŠcise que c’Êtait ‘deux 3 Menahem Haran, ‘The Rise and Decline of the empire of Jeroboam ben Joash’, VT, XVII, n° 3, Leiden, 1967, p. 278.

4 Simon Cohen, ‘The political background of the words of Amos’, HUCA, XXXVI, Cincinatti/New York, 1965, p. 159.

5 H. LesĂŞtre, ‘JĂŠroboam II’, DB, Paris, 1926, col. 1303.

6 A. Motyer (op. cit. p. 16).

7 A. Neher, Amos, contribution à l’Êtude du prophÊtisme, Paris, Vrin, 1981, p. 193.

Première partie

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ans avant le tremblement de terre’. Quand donc ce séisme a-t-il eu lieu? Prenant en compte des fouilles archéologiques, nous pouvons le dater de 765-760 av. J.-C.8 Ainsi, Amos aurait sans doute prêché aux alentours de ces dates-là, tout en supposant qu’il n’a peut-être pas prononcé tous ses oracles exactement en même temps.

Contexte économique et social ‘Les règnes de Jéroboam II et d’Ozias représentent au 8e siècle le troisième moment de puissance dans l’histoire d’Israël, après le règne de Salomon et celui d’Achab. Comme précédemment, on assiste à un phénomène caractéristique, complétant le redressement politique: l’accès à la puissance économique.’9 Quand il y a stabilisation économique, il y a amélioration des moyens techniques mis en œuvre. On assiste à un revirement du mécanisme commercial. C’est le passage de la rapine 8 Hans-Walter Wolff, Joel and Amos, Philadelphia, USA, Hermeneia, Fortress Press, 1977 (éd. all. 1969), p. 124; cf. R. Martin-Achard (op. cit. p. 42) – selon des fouilles de 1956 conduites par Y. Yadin -; cf. aussi Jean-Luc Vesco, ‘Amos de Teqoa, défenseur de l’homme’, RB n° 4, Paris, oct. 1980, p. 481, note 1. Ce séisme semble avoir été de grande importance et a dû marquer les consciences; en effet, quelques siècles plus tard, après l’exil, le prophète Zacharie n’hésite pas à le mentionner (Zacharie 14.5). L’historien juif Flavius Josèphe en a d’ailleurs également parlé dans ses ‘Antiquités juives’ à propos de ce même souverain. En outre, Amos 8.9 semble faire allusion à une éclipse de soleil ‘dont parlent également des textes assyriens et que des calculs astronomiques datent du 15 juin 763’.

9 A. et R. Neher, Histoire biblique du peuple d’Israël, Paris, A. Maisonneuve, 1982, p. 445.

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Ă l’Êchange10, du brigandage Ă la colonisation, de la piraterie Ă l’Êconomie organisĂŠe. L’aventure fait place au système. Les deux ĂŠtats (IsraĂŤl et Juda) sont en paix l’un avec l’autre, et les routes commerciales principales remontant et redescendant par la Transjordanie – dans le nord de l’Arabie, le long de la plaine cĂ´tière, dans l’arrière-pays venant des ports phĂŠniciens – passent une nouvelle fois toutes Ă travers le territoire occupĂŠ par les IsraĂŠlites. Le pĂŠage provenant des caravanes, couplĂŠ avec le libre ĂŠchange de marchandises, est source de richesse pour les deux pays. Ce qui a ĂŠtĂŠ pris par JĂŠroboam lors de ses conquĂŞtes vient remplir les coffres de Samarie. ‘On se range parmi les grandes nations, le quartier rĂŠsidentiel de Samarie ne craint pas la comparaison avec les palais d’Assur et d’Egypte: Amos 3.9.’11 Il est question d’une â€˜ĂŠpoque de haute conjoncture, accompagnĂŠe de ses rĂŠalisations splendides’, et mĂŞme de ‘civilisation de l’abondance, du confort, de la haute conjoncture culturelle (Amos 3.12; 6.4-7) et cultuelle (Amos 4.4-5; 5.4-5, 2127) dans laquelle vit le royaume du nord’12. /H FRPPHUFH pWDLW Ă RULVVDQW OHV UpDOLVDWLRQV DUFKLWHFWXUDOHV grandioses, le dĂŠveloppement ĂŠconomique prospère, certes, mais cette pĂŠriode ĂŠtait nĂŠanmoins marquĂŠe des signes d’un 10 Nous verrons ci-dessous, en analysant le message d’Amos, que la rapine avait malgrĂŠ tout toujours cours en IsraĂŤl au 8e siècle (cf. par exemple Amos 3.9 oĂš ce mot ‘rapine’ est employĂŠ par la BCol.).

11 Wilhelm Vischer, ‘Amos, citoyen de TĂŠqoa’, ETR, n° 2, Montpellier, 1975, p. 139; dans le mĂŞme sens, J.-L. Vesco, (op. cit., p. 481) ĂŠcrit: ‘Nous trouvons Ă Samarie une sociĂŠtĂŠ urbaine dont le train de vie n’a rien Ă envier Ă celui des capitales voisines’.

12 Georges Casalis, ‘Du texte au sermon: Amos 8’, ETR, n° 2, 1971, p. 116117; cf. Samuel Amsler, Amos, CAT XIa, Delachaux et NiestlĂŠ, Neuchâtel/Paris, 1965, p. 159.

Première partie

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profond déséquilibre; en effet, la société israélite était de plus en plus scindée en deux catégories bien distinctes de la population: les riches d’un côté, les pauvres de l’autre.

Mais comment cette séparation a-t-elle vu le jour? De l’avis de nombreux spécialistes, ‘le clivage entre riches et pauvres fait son apparition en Israël avec l’instauration de la monarchie et se prolonge tout au long de l’époque royale’13. Dès la royauté, et surtout depuis Salomon, on voit ‘d’un côté les patriciens, sûrs d’eux-mêmes (prétentieux), remplis de luxe et d’éclat, les marchands et artisans devenus riches, de l’autre côté, les basses FRXFKHV SRSXODLUHV GXUHPHQW SUHVVXUpHV SDU OHV FKDUJHV ÀVcales et les corvées’14.

Parallèlement, et d’ailleurs comme une conséquence logique à ce développement, ‘le point de gravité économique s’est déplacé de plus en plus de la campagne vers les grandes villes, ce qui conduit à de graves inconvénients sociaux. Le paysan, économiquement faible, sous le poids des impôts, en était réduit à une condition toujours moins libre sur sa terre; son antique position puissante et honorée, que lui valait dans le passé sa qualité d’homme libre et de participant à l’armée, disparaissait et un nombre croissant de domaines agricoles étaient concentrés dans les mains de quelques capitalistes 13 S. Legasse, ‘Pauvres, pauvreté’, Catholicisme, hier, aujourd’hui, demain, tome X, Paris, 1985, col. 958.

14 A. Kuschke, ‘Arm und reich im Alten Testament, mit besonderer Berücksichtigung der nachexilischen Zeit’, ZAW 57, Giessen/Berlin, 1939, p. 37-38; cf. également F. Dijkema (‘le fond des prophéties d’Amos’, OTS, VI, Leiden, 1943, p. 21s.), qui voit en Salomon, ‘premier représentant de la monarchie absolue en Israël’ (p. 21), la cause de l’instauration d’une bureaucratie et d’un fonctionnariat royal, devenant ainsi la classe dirigeante du peuple et séparée de ce dernier (p. 24).

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urbains. La population des campagnes ĂŠtait menacĂŠe d’une prolĂŠtarisation accĂŠlĂŠrĂŠe (EsaĂŻe 5.8; MichĂŠe 2.1-2).’15 C’est avec l’organisation royale qu’on voit apparaĂŽtre ‘l’accaparement foncier (les ‘latifundia’) et la misère d’une plèbe de dĂŠshĂŠritĂŠs, les pauvres d’IsraĂŤl, que l’on a dĂŠracinĂŠs de leur sol’, peut-on encore lire16. ‘Alors que, dans les mĂŠtropoles, les fonctionnaires et les usufruitiers de la classe dirigeante gagnent FRQVWDPPHQW GH O¡LQĂ XHQFH OHV JURXSHPHQWV GH FODQV HW GH IDPLOOHV SHUGHQW GH OD VLJQLĂ€FDWLRQ ¡17 Nous pouvons donc rĂŠsumer ainsi le contexte ĂŠconomique et social de la première moitiĂŠ du 8e siècle av. J.-C., arrière-plan des paroles du prophète Amos: * prospĂŠritĂŠ, richesse et bien-ĂŞtre matĂŠriel pour les uns, * pauvretĂŠ, misère et oppression pour les autres.

Avant de continuer notre Êtude, il nous reste à voir la situation religieuse et morale de cette sociÊtÊ, qui n’est bien sÝr qu’une consÊquence logique de ce que nous venons de dÊcrire au niveau Êconomique et social.

15 E. Von Waldow, ‘Social Responsibility and Social Structure in early Israel’, CBQ XXXII, 2, Washington, April 1970, p. 196, et Gerhard Von Rad, ThĂŠologie de l’Ancien Testament, vol. I, Genève, Labor et Fides, 1962, 4e ĂŠd. franç., p. 65.

16 Antonin Causse, Les pauvres d’IsraÍl (prophètes, psalmistes, messianistes), Strasbourg/Paris, 1922, p. 51, note 1; cf. Êgalement son autre ouvrage (Du groupe ethnique à la communautÊ religieuse, Paris, 1937, p. 43).

17 Marlene Fendler, ‘Zur Sozialkritik des Amos’, EvTh 33, MĂźnchen, 1973, p. 34.

Première partie

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Contexte religieux et moral Contrairement Ă bon nombre de nos contemporains du 21 siècle apr. - & DYLGHV GH OX[H HW GH SURĂ€W TXL VRLW PHWWHQW en veilleuse ou stockent dans leurs ‘oubliettes’ tout ce qui a trait au religieux, soit rejettent complètement toute pratique e

religieuse quelle qu’elle soit, les fonctionnaires, aristocrates et exploitants commerciaux du temps de JĂŠroboam II, prenaient bien soin d’entretenir leur vie religieuse, se sachant appartenir au peuple que Dieu s’Êtait choisi et dont Abraham, leur ancĂŞtre vĂŠnĂŠrĂŠ, ĂŠtait le premier membre (Genèse 12.1-3). &¡HVW DLQVL TXH OHV VDFULĂ€FHV OHV GvPHV OHV RIIUDQGHV YRORQtaires (Amos 4.4-5 par exemple) n’Êtaient de loin pas nĂŠgligĂŠes de leur part. En fait, c’Êtait pour apaiser leur conscience que les ,VUDpOLWHV RIIUDLHQW GHV VDFULĂ€FHV QRPEUHX[ HW FR€WHX[ Âś4XHOOH autre alternative Dieu avait-il, si ce n’est d’être apaisĂŠ et mĂŞme JUDQGHPHQW UpMRXL SDU OD ULFKHVVH HW OD YDULpWp GHV VDFULĂ€FHV TXL lui ĂŠtaient soumissionnĂŠs et des cĂŠrĂŠmonies accomplies en son honneur! Car il ĂŠtait le dieu national d’IsraĂŤl, et c’Êtait son obligation consĂŠquente d’accepter l’hommage d’IsraĂŤl’, peut-on lire chez un auteur juif18. Il y a presque un siècle, P. Humbert dĂŠcrivit le genre de religion qui avait cours en IsraĂŤl: ‘Pour plaire Ă son dieu, on ne redoutait ‌ pas les ĂŠpuisantes fatigues d’un long voyage sur les routes poudreuses et brĂťlĂŠes de l’Orient (pour les pèlerinages) (‌). On rivalisait de zèle cultuel et la piĂŠtĂŠ GHUQLHU FUL VXEVWLWXDLW DX[ VDFULĂ€FHV DQQXHOV GHV VDFULĂ€FHV TXRtidiens (Amos 4.4) (‌) C’Êtait fĂŞte sur fĂŞte (Amos 5.21; 8.10), et 18 Julian Morgenstern, ‘Amos Studies’, HUCA, vol. XV, Cincinatti/New York, 1940, p. 280.

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FHV FXOWHV SRPSHX[ V¡DFFRPSDJQDLHQW GH Ă RWV KDUPRQLHX[ cantiques chantĂŠs Ă pleine voix par la foule dense, musique insinuante des harpes (Amos 5.23). Que de piĂŠtĂŠ publiquement DIĂ€FKpH TXH G¡¹XYUHV pWDOpHV GHYDQW OD GLYLQLWp ÂŹ HW GHYDQW OHV hommes! Religion de façade et de gestes oĂš l’homme achète la conscience et le cĹ“ur.’19 En fait, ce qui manquait dans les cultes, les grandes cĂŠrĂŠPRQLHV OHV IrWHV OHV VDFULĂ€FHV F¡HVW FH SLOLHU FHWWH EDVH TX¡HVW la vĂŠritĂŠ. ‘Un culte avec pĂŠchĂŠ non brisĂŠ, non regrettĂŠ et sans gène, comme Amos le voit menĂŠ, n’est pas du respect, mais de l’irrespect du Dieu qui, quand il promet, promet par sa saintetĂŠ; c’est une profanation de son Nom.’20 ‘Eloigne de moi le bruit de tes cantiques, je n’Êcoute pas le son de tes luths’ (Amos 5.23) est alors la rĂŠponse de Dieu face au culte pratiquĂŠ.

Un rĂŠel syncrĂŠtisme avait donc cours dans la religion du peuple, le culte clandestin de Baal rĂŠapparaissant un peu parWRXW TXRLTXH VRQ QRP UHVWDQW RIĂ€FLHOOHPHQW SURVFULW21. Une GRQQpH DUFKpRORJLTXH LQWpUHVVDQWH YLHQW G¡DLOOHXUV FRQĂ€UPHU cette rĂŠsurgence du culte de Baal, interdit et banni pourtant ĂŠnergiquement et vigoureusement par JĂŠhu, prĂŠdĂŠcesseur de JĂŠroboam II: sur plusieurs ostraca22 dĂŠcouverts Ă Samarie, beaucoup de noms personnels construits avec la racine ‘ba’al’ apparaissent (Abiba’al, Meriba’al, Ba’almeon, Ba’alazaka), et en mĂŞme temps des noms thĂŠophores en ‘YahvÊ’ (Joiada’, Joiashib, Jo’ash, 19 Paul Humbert, ‘Un hĂŠraut de la justice’, RThPh, Lausanne, 1917, p. 14.

20 P. Kleinert, Die Propheten Israels in sozialer Beziehung, Leipzig, 1905, p. 33-34.

21 A. Neher, op. cit., p. 196.

22 Ce sont des morceaux de cÊramique, provenant de vases cassÊs, sur lesquels on a tracÊ à l’encre ou gravÊ au poinçon quelques signes d’Êcriture.

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Gaddijo, ‘Egeljo). Cela montre la contamination de la population par les cultes ĂŠtrangers, mais aussi leurs racines monothĂŠistes, donc un vrai syncrĂŠtisme23.

Toutefois, il est Ă noter que, malgrĂŠ ces allusions aux cultes ĂŠtrangers, le prophète Amos n’aura pas comme premier objectif de condamner l’idolâtrie du peuple, mĂŞme si elle est dĂŠjĂ exisWDQWH HW Ă RULVVDQWH DX FRQWUDLUH GX SURSKqWH 2VpH TXL TXHOTXHV dĂŠcennies plus tard, fera de la prĂŠdication anti-idolâtre son ‘cheval de bataille’ avec la prostitution sacrĂŠe comme point de mire24. En effet, le premier objectif de la prĂŠdication d’Amos est la recherche de Dieu (Amos 5.4, 6, 14, 15) et sa consĂŠquence logique et normale qu’est la pratique du droit et de la justice (Amos 5.15, 24 entre autres).

Quant à la situation morale du peuple, elle n’est qu’une consÊquence logique de la situation sociale et religieuse. Comme dit prÊcÊdemment à propos de l’idolâtrie, la prostitution sacrÊe Êtait frÊquente (cf. Amos 2.7, qui pourrait en être une description). On peut donc presque parler de dÊcadence morale.

En outre, quel genre de morale, d’Êthique, avaient les commerçants, si ce n’est celle de la cupiditĂŠ, de la vĂŠnĂŠration du SURĂ€W HW FHFL DX GpWULPHQW GHV SDXYUHV H[SORLWpV HW RSSULPpV 23 A. Parrot (Samarie, capitale du royaume d’IsraĂŤl, Neuchâtel/Paris, Delachaux et NiestlĂŠ, 1955, p. 56-57) pour le dĂŠtail de ces dĂŠcouvertes intĂŠressantes; les spĂŠcialistes ne sont par unanimes quant Ă la date exacte de ces ostracas: certains les datent du règne d’Achab (vers 867), d’autres de Joachaz YHUV G¡DXWUHV GH -RDV G¡DXWUHV HQĂ€Q GRQW $ Parrot), du règne de JĂŠroboam II; une preuve dans ce sens est la dĂŠcouverte Ă Meguiddo d’un PDJQLĂ€TXH VFHDX JUDYp GX QRP GH Âś6KpPD VHUYLWHXU GH -pURERDP¡ 24 Cf. par exemple OsĂŠe 2.15; 4.14-15; 5.3-4; 6.10; 8.11 et surtout le chap. 10 (v. 2: ‘Leur cĹ“ur est partagÊ’).

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sans scrupules ni pitiÊ?25 Leur morale Êtait donc pourrie, rongÊe par l’appât du gain et la distorsion du droit et de la justice, accompagnÊe de surcroÎt par une piÊtÊ de façade, hypocrite, et de plus idolâtre, dÊcadente et syncrÊtiste. Î Par bien des aspects, l’Êpoque d’Amos (8e siècle av. J.C.) ressemble à la nôtre (21e siècle apr. J.-C.). En effet, si le contexte historique, gÊographique et politique de l’Êpoque du règne de JÊroboam II diffère certes nettement du nôtre (nous ne sommes pas en monarchie, mais en dÊmocratie, nous ne vivons pas au Proche-Orient mais en Occident, et vingthuit siècles nous sÊparent de cette Êpoque), il nous faut bien admettre que de nombreuses similitudes existent dans le domaine Êconomique et social entre ces deux pÊriodes: prospÊritÊ, richesse et bien-être matÊriel pour une bonne frange de la population, mais pauvretÊ et misère pour une autre partie. Au 21e siècle apr. J.-C., il y a aussi une classe moyenne qui semblait ne pas exister au 8e av. J.-C. Quant au contexte religieux et moral, comme dÊjà Êcrit, celui de JÊroboam II ne semble pas si diffÊrent de celui de l’Occident soi-disant chrÊtien au 21e siècle apr. - & ,O QRXV VXIÀW HQ HIIHW de substituer la religion et la pratique des IsraÊlites par celle des croyants des Êglises, pour une bonne part en tout cas.

25 Cf. par exemple Amos 8.5: ‘Vous dites: ‘Quand le dĂŠbut du mois sera-t-il SDVVp DĂ€Q TXH QRXV SXLVVLRQV YHQGUH GX EOp" 4XDQG Ă€QLUD OH VDEEDW DĂ€Q TXH nous puissions ouvrir les greniers?‘’

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Vie avec Dieu et justice sociale Christophe Hahling Amos, un «petit» prophète qui surgit sur la scène de l’histoire d’Israël et de Juda au milieu du 8e siècle av. J.-C. Christophe Hahling, un étudiant en théologie interpellé par les questions sociales, qui lui consacre son mémoire de maîtrise, soutenu en 2005.

Deux périodes et deux sociétés qui paraissent si éloignées mais que l’on découvre, lnalement, étonnamment proches.

Vie avec Dieu et justice sociale, c’est l’association de deux rémexions, par-delà les siècles, sur une thématique dont l’actualité ne cesse de se conlrmer. Un regard croisé hautement enrichissant.

En cette période d’absence de référence ultime et de valeurs stables, de crise et de corruption latente, ce livre nous invite, responsables et acteurs des Eglises ainsi que de la société civile, à reconsidérer à la lumière de la sagesse divine, écrite et incarnée, notre manière de penser et notre style de vie.

Extrait de la préface de Pierre Berthoud

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d ’ a u t e u r s

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28.00 CHF / 21.00 € ISBN 978-2-8260-2000-4