Notes sur les Proverbes (SCR2030)

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«C’est ce que nous aimons au plus profond de nous qui détermine ce que nous devenons.» Le livre des Proverbes est celui qui, par excellence, expose la sagesse biblique. Composé de dictons courts, souvent en deux parties, mais aussi de développements plus longs, avec l’intervention de la figure de la sagesse, il est parfois très clair… et parfois un peu moins. L’auteur en propose un commentaire suivi, pertinent pour nous aujourd’hui. Vosgien d’origine installé en Picardie, Gilles Georgel aime manier la plume… ou le clavier: il est l’auteur de plusieurs ouvrages et participe activement à diverses publications ainsi qu’à l’animation de blogs et autres sites internet.

CHF 22.90 / 19.90 € ISBN 978-2-8260-2030-1

Gilles Georgel

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Notes sur les Proverbes

Notes sur les Proverbes

Notes sur

les Proverbes Gilles Georgel


Gilles Georgel

Notes sur les Proverbes


Notes sur les Proverbes © et édition: Scripsi, 2018 Chemin de Praz-Roussy 4bis 1032 Romanel-sur-Lausanne, Suisse Tous droits réservés. Distribution: La Maison de la Bible Case postale 151 1032 Romanel-sur-Lausanne, Suisse E-mail: info@bible.ch Internet: http://www.maisonbible.net Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la version Segond 21 © 2007 Société Biblique de Genève http://www.universdelabible.net ISBN édition imprimée 978-2-8260-2030-1 ISBN format epub 978-2-8260-0373-1 ISBN format pdf 978-2-8260-9635-1 Imprimé en France par Sepec numérique


Table des matières Proverbes 1.........................................................................................................7 Proverbes 2.......................................................................................................13 Proverbes 3.......................................................................................................17 Proverbes 4...................................................................................................... 23 Proverbes 5...................................................................................................... 27 Proverbes 6.......................................................................................................31 Proverbes 7.......................................................................................................41 Proverbes 8...................................................................................................... 46 Proverbes 9...................................................................................................... 52 Proverbes 10................................................................................................... 57 Proverbes 11................................................................................................... 70 Proverbes 12................................................................................................... 86 Proverbes 13.................................................................................................100 Proverbes 14..................................................................................................113 Proverbes 15................................................................................................. 131 Proverbes 16................................................................................................. 149 Proverbes 17................................................................................................. 167 Proverbes 18.................................................................................................182 Proverbes 19................................................................................................. 195 Proverbes 20................................................................................................. 211 Proverbes 21.................................................................................................228 Proverbes 22.................................................................................................243 Proverbes 23.................................................................................................255 Proverbes 24.................................................................................................263 Proverbes 25................................................................................................. 276 Proverbes 26.................................................................................................290 Proverbes 27.................................................................................................303


Proverbes 28................................................................................................. 315 Proverbes 29.................................................................................................330 Proverbes 30.................................................................................................344 Proverbes 31.................................................................................................362


Proverbes 1 But du livre (Proverbes 1.1-7) Fils et successeur du roi David sur le trône d’Israël, le jeune

Salomon sentit le besoin désespéré d’être équipé de sagesse pour exercer la fonction qui lui incombait. C’est ce qu’il demanda à Dieu, alors que celui-ci, dans un songe, lui promettait de lui

donner tout ce qu’il demanderait (1 Rois 3.4-9). D’une certaine

manière, le livre des Proverbes est le fruit de la prière exaucée du jeune roi.

Dès le début du livre, Salomon nous dit dans quel but celui-ci

est écrit. Le livre des Proverbes est:

–  Un livre de sagesse pratique: il vise un art de vivre selon Dieu

–  Un livre d’instructions: tous les domaines de la vie sont concernés. La vie avec Dieu est un tout indissociable. Le livre des Proverbes dévoile les chemins qui relèvent de la folie et ceux qui portent la signature de l’intelligence.

–  Un livre qui vise à enraciner les vies dans les valeurs les plus

nobles. Salomon en dénombre d’entrée trois: la justice, l’équité et la droiture

–  Un livre destiné aux naïfs (ou aux simples) et au jeune homme à l’aube d’une vie faite de choix, de carrefours et de décisions

innombrables. Le livre se veut à la fois une boussole qui oriente et un manuel de vie censé guider celui qui le médite pour le préserver des pièges nombreux qui sont devant ses pas. Proverbes 1

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Le livre des Proverbes appelle celui qui le lit à l’écoute active. C’est par ce type d’écoute que le savoir augmente et que l’intelligence de la sagesse s’acquiert. C’est elle qui qualifie l’apprenti pour le rendre ensuite apte à diriger les autres. Comment quelqu’un pourrait-il diriger les autres s’il n’est pas prêt à se laisser lui-même instruire, diriger par la sagesse? Salomon pose enfin la pierre de base de la sagesse: la crainte du Seigneur. Toute prétendue sagesse construite en dehors de ce fondement initial est pure folie (cf. 1 Corinthiens 1.19-20). Comment, en effet, pourrait être sage un homme qui nie Dieu et n’a pas conscience de son néant et de sa petitesse face à lui (cf. Matthieu 11.25)? Toute sagesse qui s’ébauche en dehors de la réalité n’est qu’illusion et tromperie. Or, la première réalité à laquelle tout homme doit faire face est Dieu!

Sagesse parentale (Proverbes 1.8-9) Il n’est pas nécessaire pour acquérir la sagesse de courir les océans ou les mers ou d’aller aux extrémités de la terre. C’est dans le cadre de la maison et du foyer que commence pour le jeune homme l’école de la sagesse. Elle débute par les enseignements, les instructions, les avertissements que donnent le père et la mère à leur enfant. L’instruction parentale est ainsi, selon Dieu, la première porte d’accès à la sagesse. Qui la méprise ne saurait aller loin dans le domaine! Si Salomon appelle les fils à apprendre de leur père et de leur mère, l’exhortation ne s’entend que dans le cadre de parents craignant Dieu. Ce faisant, il leur rappelle également que c’est à eux, en premier, qu’il revient de guider leur progéniture sur le chemin de la vie. C’est d’abord sur le fondement de ce qui se dit ou se fait à la maison que l’enfant se structure et apprend ce qui est bon ou 8\

Notes sur les Proverbes


mauvais pour sa vie. La sagesse acquise par les parents, et retenue par les enfants, est comparée à l’effet que produisent des bi-

joux sur une personne. C’est une parure, un ornement qui met en valeur la personne qui les porte. L’apôtre Pierre dira que c’est ce

type de beauté que devraient rechercher les femmes selon Dieu, plutôt que ce qui, de l’extérieur, attire le regard (1 Pierre 3.3).

Ce qui émane de nos fils et de nos filles est, pour une grande

part, ce qu’ils ont vu et appris de leurs parents. Que Dieu par-

donne et comble ce qui a manqué dans l’éducation que nous leur avons donnée!

Le danger des mauvaises influences (Proverbes 1.10-19) La première leçon de sagesse qui doit être enseignée à celui

qui est à son école est qu’il doit résister à la puissance d’attraction que peuvent exercer sur lui les mauvaises influences. La sagesse

commence par la capacité de discerner ce qui est bien ou mal, bon ou mauvais pour soi. Or, cette capacité nécessite la liberté de se forger son propre jugement sur les choses. Qui se laisse embarquer sans recul dans le projet d’un autre court toujours le risque d’être sa victime.

Etre à l’école de la sagesse, c’est apprendre à peser, à la lumière

de la vérité, de la justice et de l’amour, le bien-fondé du projet dans lequel on veut nous faire entrer. A l’épreuve de ces trois

critères, il est aisé de discerner en quoi celui qui nous propose de le suivre est de bonne ou de mauvaise influence. Le caractère négatif et nuisible du projet présenté ici saute, à la lumière de ce test, immédiatement aux yeux. Proverbes 1

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L’association que propose celui qui est de mauvaise influence

repose uniquement sur le profit. Quand le profit est le but pour-

suivi, le scrupule n’est pas de mise. La fin justifie tous les moyens. Sur l’autel du profit, on est prêt à offrir tous les sacrifices: celui de la traîtrise, du meurtre, du vol… La première leçon que donne ici

la sagesse est que le caractère bénéfique et juste d’un projet se jauge à l’examen de la fin et du but poursuivis. Si le but est l’intérêt personnel et égoïste de ceux qui s’y associent, il est à rejeter

sans autre considération. Ceux qui poursuivent la rapine et la cupidité peuvent arguer des avantages qu’ils y trouvent. Au bout du

compte, ils seront toujours perdants. Tôt ou tard, leur profit leur

échappera, et le piège qu’ils auront tendu pour prendre leur proie innocente se refermera sur eux!

Ne disons pas oui à tout ce qu’on nous propose! Méfions-nous

de tout ce qui nous paraît alléchant au premier regard. C’est sou-

vent dans ce qui est écrit en lettres minuscules dans un contrat que se trouve le piège. Apprenons à dire un non ferme, lorsque la fin de ce pour quoi on nous propose de nous engager n’est pas

claire! Ce qui doit primer à nos yeux ici-bas est d’être en accord dans nos actes avec Dieu, le Dieu de vérité, de justice et d’amour, et avec notre conscience! Que rien de mensonger, de tortueux, de ténébreux ne soit mis à notre compte!

Le ministère universel de la sagesse (Proverbes 1.20-33) Faut-il compulser les livres de toutes les bibliothèques du

monde pour acquérir la sagesse? Faire le tour de la planète pour apprendre à connaître toutes les cultures? Découvrir ce que les

grands penseurs et philosophes des siècles qui nous ont précédés 10 \

Notes sur les Proverbes


ont écrit? Salomon ne le pense pas. Il suffit pour apprendre les leçons principales de la sagesse de descendre dans la rue, d’obser-

ver avec un œil attentif ce qui se passe. La relation de cause à effet entre ce que nos contemporains vivent et les choix moraux qu’ils font suffit pour nous enseigner les grands principes des voies de la sagesse.

Salomon l’affirme: l’accès à la voie de la sagesse est à portée

de main de tous les humains. Cette accessibilité universelle n’est

pas le fait du hasard. Elle provient de ce que Dieu a donné de commun à tous: le sens de l’éternité (Ecclésiaste 3.11), la connaissance innée de sa loi (Romains 2.14-15). Les faits divers quotidiens,

comme l’histoire générale, sont porteurs pour chaque homme et

chaque génération de leçons qui, si elles étaient suivies, nous conduiraient inexorablement dans les voies de la sagesse. La difficulté du monde ne vient donc pas du fait que la voix de la sagesse

ne parvient pas aux hommes. Tous les jours, elle se fait entendre.

Elle vient plutôt de ce que, malgré les preuves innombrables de

la ruine à laquelle aboutit le refus de l’écouter, les hommes sont incapables de se réformer.

Les leçons que communique la voix de la sagesse au quoti-

dien sont un chemin qui démontre, avec d’autres, la nécessité de

l’Evangile. La sagesse indique la voie du bien. Les hommes le reconnaissent. Mais, étant incapables de le faire, ils devraient en

arriver à la conclusion que le problème n’est pas lié à une carence

du point de vue de la connaissance, mais de la nature humaine. Tant que les dispositions de cœur, la manière de penser de chacun ne seront pas réformées, la sagesse restera un bel idéal à atteindre. Mais dans les faits, rien ne changera vraiment.

La sagesse de Dieu diffère de celle du monde en ce qu’elle

s’attaque, chez tous les êtres humains, à la racine même du mal. Proverbes 1

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C’est parce que le cœur de l’homme aime ce qu’il devrait haïr et hait ce qu’il devrait aimer que celui-ci n’est pas sage. Il a pourtant tous les jours la preuve sous les yeux que ce qui fait sa préférence cause son malheur. Il entend la voix de la sagesse qui l’avertit de se détourner de ses mauvaises voies. Pour autant, il ne revient pas sur ses choix. Il ne se repent pas, ni ne se convertit, quand même il souffre des conséquences de sa stupidité et de son arrogance. Le jour vient cependant, dit Salomon, où la patience de la Sagesse arrivera à son terme. Le temps de sa grâce se terminera. Commencera alors le temps du jugement. Dans le temps de la grâce et de la patience, les hommes ne récoltent pas sur le champ le fruit de leur folie. Ils pensent à tort que, au fond, leurs offenses envers la Sagesse ne sont pas si graves. Un jour, la main que la sagesse leur tend pour les ramener dans la voie du bon sens se tournera définitivement contre eux. En ce jour de terreur, d’effroi et de détresse, ils se souviendront des invitations multiples de la Sagesse à la crainte de Dieu. Ils l’appelleront et la chercheront. Mais la Sagesse se détournera d’eux. Comme ils ont ri et se sont moqués d’elle au temps de la grâce, à son tour, elle rira et se moquera d’eux au temps de la colère. Heureux celui qui, dès aujourd’hui, écoute la voix de la sagesse! Comme l’écureuil, qui fait ses réserves au printemps pour les jours froids de l’hiver, il emmagasine au temps de la grâce des provisions de paix et de sécurité pour les jours de colère. Le malheur peut venir, il est paré, prêt à l’affronter. Que chaque jour, ô Dieu, Ta voix qui m’instruit dans la voie de la sagesse, soit la parole, le conseil que je suis!

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Notes sur les Proverbes


Proverbes 2 La sagesse, un trésor qui se cherche (Proverbes 2.1-9) Qui n’aspire pas à la sagesse ne la trouvera pas! De même

qu’on ne donne pas des choses saintes aux chiens ou des perles

aux pourceaux (Matthieu 7.6), Dieu ne donne pas la sagesse à

ceux qui ne la recherchent pas avec avidité et passion. La sagesse, pour être acquise, nécessite la mobilisation de toutes nos facul-

tés. Le cœur doit être disposé à recevoir l’enseignement qui lui est prodigué. La mémoire doit être activée pour retenir ce que

l’oreille écoute avec attention. Le désir de la sagesse doit se tra-

duire par la prière, la prière d’un cœur humble qui demande. La sagesse doit avoir un tel prix pour qui la cherche qu’elle se hausse

au même rang que l’argent et l’or pour l’homme cupide. Elle doit être une obsession de chaque instant.

Qui aime et estime la sagesse à ce point comprendra la né-

cessité de la crainte de Dieu. Car c’est de lui, et de lui seul, que viennent réellement sagesse et intelligence. C’est à l’écoute de sa Parole et dans la découverte de sa Personne que s’acquiert la sagesse. Aussi, qui ne prend pas une juste place devant Dieu ne

saurait recevoir de lui les instructions de bon sens qui le rendront sage. La sagesse que Dieu donne ne se limite pas au savoir. Elle

se traduit par une relation avec Dieu d’ordre spirituel. La sagesse

devient alors une ressource pour marcher dans la vie. Car Dieu

lui-même se tient aux côtés de l’homme sage pour le garder dans Proverbes 2

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les sentiers de la justice, de la droiture et de l’équité, routes qui conduisent celui qui les emprunte au bonheur.

Salomon nous donne ainsi ici le schéma qui va de la sagesse

au bonheur. La recherche de la sagesse doit être identique à celle

d’une perle précieuse. Elle mobilise nos facultés et nous amène

à l’écoute de Dieu et de sa Parole. Elle nous introduit dans une relation personnelle et vivante avec Dieu qui devient partie pre-

nante de notre recherche. Cette relation nous préserve du mal et nous conduit à marcher sur les routes qui mènent au bonheur. Ce bonheur vécu nous incite à rechercher toujours plus la sagesse.

Le cycle se perpétue ainsi jusqu’au jour où, devant lui, habités par sa sagesse infinie, nous jouirons d’un bonheur croissant et perpétuel.

La sagesse préserve du mal (Proverbes 2.10-22) Quel que soit l’endroit où le sujet est évoqué dans la Parole de

Dieu, la sagesse précède toujours, dans l’ordre des choses, le choix et la pratique du bien dans une vie. Paul le dit et le démontre dans la plupart de ses lettres. Avant de dire aux chrétiens de quelle ma-

nière ils doivent se comporter dans leurs vies sociales, familiales,

communautaires, il prend toujours soin de les enseigner sur ce

qu’ils ont en Christ. Salomon ne procède pas d’une autre manière ici. Tous les proverbes et les conseils de sagesse du livre doivent être compris, non comme des moyens d’être sage, mais plutôt comme les effets de celle-ci.

C’est dans le cœur et l’intelligence que l’œuvre de la sagesse,

pour le bien de celui en qui elle agit, se fait sentir. La sagesse

fait les délices de l’âme. Elle possède ainsi en elle-même, par le 14 \

Notes sur les Proverbes


bonheur, la joie et la satisfaction qu’elle engendre, une puissance

d’ascendance inégalable sur le cœur. Or, là où se trouve le cœur, se trouve aussi la pensée. La réflexion que mène le cœur repu par la sagesse ne peut aller que dans le sens du bien. La jouissance

que procure la sagesse est le moyen de préservation par excellence de l’âme des voies qui mènent au mal.

Salomon, qui est un homme d’expérience, nous livre ce qui, à

ses yeux, représente les deux sources de dangers les plus grands desquels l’homme a besoin d’être gardé. C’est d’eux, qu’en premier, la sagesse nous préservera:

–  Le premier est la puissance de séduction qui émane des dis-

cours de l’homme pervers. Salomon a conscience du pouvoir du verbe sur la pensée et le cœur des foules. Qui sait le manier

possède un pouvoir d’entraînement inégalé. Plus que jamais, l’homme qui craint Dieu a besoin de la sagesse pour ne pas

être séduit par le discours fallacieux de l’homme pervers. Seule la sagesse, qui procède de la connaissance de Dieu, a le pou-

voir, face à la séduction du discours, de garder le juste des voies tortueuses et ténébreuses.

–  Le second est la puissance d’attraction qu’exerce la femme séductrice. Joseph, le fils de Jacob, a connu cette tentation

(Genèse 39.7-12). C’est à la crainte de Dieu qu’il dut son salut. Elle lui donna la sagesse de voir, au-delà de la jouissance éphé-

mère que le péché lui aurait procuré, le grave préjudice que sa faute aurait entraîné pour sa vie. Il y a dans la vie des péchés qui ont des conséquences plus ou moins graves sur notre relation avec Dieu et les autres. La sagesse nous invite à nous

garder de l’adultère comme de la mort. Qui le commet doit savoir que plus rien ne sera désormais comme avant pour lui! Proverbes 2

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La sagesse, termine ici Salomon, est le secret de la longévité d’une vie. Il y a, d’une manière générale, une malédiction innée qui s’attache aux pas du méchant et du traître. Il se peut que le méchant échappe à la justice humaine, qui ne défend pas toujours le juste. Que le méchant ne se réjouisse pas trop vite: il n’échappera pas au jugement de Dieu!

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Notes sur les Proverbes


Proverbes 3 Les bienfaits que procure la sagesse (Proverbes 3.1-4) La sagesse est inséparable de la discipline. Qui veut en connaître

les bienfaits doit se donner chaque jour les moyens de se remé-

morer ses préceptes. La sagesse, pour se traduire dans les actes, nécessite une démarche active. La sagesse est un professeur qui

ne donne ses enseignements que dans l’école de l’apprentissage. La tablette sur laquelle l’élève inscrit les leçons qu’elle enseigne

est celle du cœur. Pour autant, les moyens visuels ne sont pas proscrits. Les grands principes de la sagesse, fidélité et loyauté,

doivent constamment être devant nos yeux. Ils sont les fondements sur lesquels l’édifice de la sagesse se construit. Il n’est pas vain d’utiliser des outils mnémotechniques pour se les rappeler.

Selon Salomon, deux bienfaits sont inhérents à la sagesse. Le

premier est une plus grande longévité. Qui vit de manière sage vit

plus longtemps que s’il se conduit de manière insensée. La qualité de vie que procure la sagesse en est la raison. Le second est que

celui qui retient dans son cœur les préceptes de la sagesse est reconnu pour être un homme à la compagnie agréable. Il récolte

à la fois l’approbation de Dieu et celle des hommes. Il est pour tous un exemple de bon sens et d’intelligence. Nous aimerions tous être des hommes de bonne réputation. Celle-ci ne nous est

pas donnée par hasard. Elle est le fruit d’une vie ancrée dans des

principes vertueux qui proviennent des leçons de la sagesse. Que Proverbes 3

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Dieu nous donne d’être la preuve vivante des bienfaits que procure sa sagesse!

Priorité au Seigneur (Proverbes 3.5-12) L’école de la sagesse se poursuit comme elle débute. Commencée dans la crainte de Dieu (Proverbes 1.7), elle nécessite pour croître de donner à Dieu la priorité sur tout et dans tous les domaines. La première leçon qu’enseigne la sagesse est que l’intelligence, pour la conduite de sa vie, appartient à Dieu et non à soi-même. Qui veut être sage doit renoncer à sa propre sagesse. De tout son cœur, celui qui veut suivre le chemin de la sagesse doit s’en remettre à Dieu, lui faire confiance par-dessus tout. Qui ne soumet pas à Dieu ses choix, la conduite de sa vie, ne saurait être sage. Qui le fait peut, par contre, vivre dans le repos. Il n’a nul besoin de forcer le destin ou de se faire de souci pour son avenir. Il peut s’appuyer en toute confiance sur la souveraineté de Dieu. En son temps, sa voie sera aplanie et tout obstacle ôté! La crainte de Dieu, qui inaugure la voie de la sagesse, en reste le principe actif tout le long de sa marche. Elle seule donne à celui en qui elle habite la force et la volonté de marcher dans la sainteté, à l’écart du mal. Elle seule fait qu’en pratique la priorité soit donnée à la reconnaissance au Seigneur dans tout ce qu’il nous donne de gagner par notre travail. Qui place le Seigneur en premier dans toute sa conduite en connaîtra le bénéfice. Il préservera son corps de quantité de maux qui, inévitablement, frappent ceux qui se lient au mal. Il n’a pas à craindre la disette. La fidélité de Dieu veillera à ce que ses greniers et ses cuves soient pleins en abondance. L’école de la sagesse suppose enfin que chacun, pour son instruction, se laisse corriger par le Seigneur, là où c’est nécessaire. 18 \

Notes sur les Proverbes


La correction du Seigneur n’est pas une punition. C’est une preuve

d’amour et un procédé d’éducation. La correction du Seigneur est le moyen qu’il utilise pour nous inculquer les leçons qu’on a du mal à apprendre ou retenir. La douleur qu’elle occasionne inscrit

dans la mémoire l’instruction que la correction veut faire passer.

L’école de la sagesse a inévitablement des côtés douloureux. Elle vise, en effet, la formation de notre caractère et le modelage de la vie pour le plaisir de Dieu. Ne l’oublions pas!

Rien de plus précieux que la sagesse (Proverbes 3.13-20) Où se situe la sagesse sur l’échelle des valeurs bénéfiques pour

l’homme? Salomon n’hésite pas: elle se place au sommet! L’or,

le rubis, les coraux sont tous des biens précieux. Le gain qu’ils procurent est cependant inférieur à celui de la sagesse. Salomon

n’a pas cherché à devenir riche et célèbre. Il aspirait à la sagesse.

Dieu la lui donna et avec elle il reçut richesse et gloire. Salomon refuse de mettre en concurrence la sagesse avec quoi que ce soit d’autre. Pour l’être, il faudrait qu’il y ait égalité entre elle et le reste.

Mais ce n’est pas le cas! Pour Salomon, la sagesse est comme la mère, et les autres valeurs comme les filles. C’est dans les mains

de la sagesse que se trouvent tous les biens qui font le bonheur de l’homme: longévité, richesse, gloire. Ils sont donnés avec elle

comme un surplus. Mais ce qui rend la vie belle, ce ne sont pas eux, les sous-produits de la sagesse, mais elle.

Quel bien pourrait rivaliser avec la sagesse? Aucun! Celui qui

l’a trouvé, dit Salomon, a en partage avec Dieu l’aptitude qui lui

servit à fonder la terre et installer le ciel. La sagesse est l’arbre de la vie! Cette sagesse créatrice, qui est en Dieu, est identifiée, dans Proverbes 3

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le Nouveau Testament, à un être: Jésus-Christ. Il est la Parole éter-

nelle, fait chair (Jean 1.1, 14). En lui et par lui, tout a été créé (Jean

1.3; Colossiens 1.16). Qui L’a reçu a sa pensée en lui, celle qui fut à l’origine du monde (1 Corinthiens 2.16). Richesse et gloire infi-

nies et vie éternelle sont les cadeaux que ses mains percées nous offrent! Oui! Quel bien pourrait rivaliser avec lui? Aucun!

La sécurité du sage (Proverbes 3.21-26) La vertu principale de la sagesse est qu’elle est inspirante. Elle

suscite, chez celui qui médite sur elle, nombre de pensées et de

réflexions. Elle a comme objet d’enraciner celui qu’elle instruit dans une façon de penser déterminante pour sa vie. Aussi l’exer-

cice quotidien auquel nous appelle la sagesse est la mémorisation des préceptes qu’elle inspire. La sagesse n’a pas pour unique objet l’augmentation de notre savoir. Elle ne porte son fruit que si

notre vie s’aligne à ses enseignements: un effet qui ne se produira

que si les instructions de la sagesse sont de manière permanente devant nos yeux!

C’est l’incarnation des préceptes de la sagesse qui rend la vie

de celui en qui elle se produit, belle aux yeux des autres. Elle est de plus pour lui le plus sûr gage de sécurité. Celui qui, dans ses

pensées, a pour compagne la sagesse n’a aucune crainte à avoir.

Il peut aller de l’avant avec assurance. Il ne risque pas la chute sur le chemin où il marche. Au moment de son coucher, il n’a au-

cune crainte à avoir. Il peut dormir paisiblement. Les frayeurs et

les angoisses qui s’abattent sur les méchants au jour du malheur ne sont pas pour lui. Le Seigneur, le rocher sur lequel il se tient, est son assurance. Il est le garant de sa sécurité jusqu’au jour où il

quittera cette vie! Que Dieu me donne chaque jour la discipline de 20 \

Notes sur les Proverbes


repasser devant les yeux de mon cœur les vérités que sa sagesse m’a apprises!

Le sage et son prochain (Proverbes 3.27-35) La relation que nous avons avec Dieu se traduit toujours dans

l’Ecriture dans celle que nous avons avec notre prochain. Jésus l’a dit: le plus grand commandement de la loi, aimer Dieu, est

indissociable du second qui est d’aimer son prochain. Il en est de

la sagesse comme de l’amour. La crainte de Dieu, la priorité que le sage donne à sa Personne dans tous les domaines de la vie, ne

peut que se prolonger et s’incarner dans le comportement qu’il a envers son prochain. Salomon dresse ici la liste de quatre interdits

qui, dans la façon d’être du sage à l’égard de son prochain, dé-

coule de la connaissance qu’il a de Dieu et de ses voies:

–  L’interdit du refus de procurer un bienfait à son prochain ou de lui faire un don, alors qu’on en a le pouvoir et que celui-ci est dans le besoin. Qui a pitié du pauvre prête à Dieu, qui lui rendra selon son œuvre (Proverbes 19.17). Reporter au lende-

main une bonne action que l’on peut faire le jour même pour secourir son prochain est un mensonge.

–  L’interdit du complot contre son prochain. La sagesse va toujours de pair avec l’honnêteté et la transparence dans les

relations. Ne pas être à l’intérieur le même qu’à l’extérieur avec

son prochain relève aussi du mensonge. La confiance et la sécurité dans les relations ne sont possibles qu’en l’absence de duplicité.

–  L’interdit de l’accusation sans cause contre son prochain. La sagesse est l’amie de la vérité. Proverbes 3

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–  L’interdit de la jalousie envers l’homme violent à cause de sa réussite. Ce qui compte pour le sage n’est pas, dans ce qu’il vit, d’arriver à ses fins, mais de se savoir approuvé de Dieu. La raison qui fait agir le sage avec droiture ou miséricorde envers son prochain ne tient pas seulement au sentiment d’approbation qu’il ressent au fond de lui pour le bien qu’il fait. Le sage sait, qu’au bout du compte, une vraie différence existera dans le sort que Dieu réserve au juste et au méchant. La malédiction attend l’homme retors tandis qu’une connaissance toujours plus intime de Dieu est réservée au juste. La bénédiction repose sur la maison du juste et le malheur sur celle du méchant. La facette de la personne de Dieu à laquelle l’insolent devra faire face est la colère. Celle dont sera l’objet le juste dans son affliction est la grâce. Enfin, la gloire est le patrimoine qu’aura en partage le sage. L’insensé, quant à lui, ne récoltera in fine que le mépris. Rappelons-nous avec le sage que le salaire de nos actes et de nos attitudes ne nous est pas seulement donné dans cette vie, mais qu’il nous sera payé par Dieu en éternité!

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Notes sur les Proverbes


Proverbes 4 Paroles d’un père à son fils (Proverbes 4.1-9) Salomon ne cesse de le dire. Il insiste de nouveau ici.

L’acquisition de la sagesse passe par le chemin de l’école. La pos-

ture idéale pour celui qui veut grandir en sagesse est celle d’un fils apprenant de son père. Cette relation de fils est conçue ici

comme une relation privilégiée, unique. Salomon veut peut-être

signifier par là que le postulant à la sagesse doit avoir conscience du caractère spécifique de sa position. Si l’on est un fils parmi

d’autres, les instructions données par le père ne revêtent pas la même importance que si l’on est unique. L’unique est l’héritier, le seul dépositaire des richesses transmises. C’est en tant qu’héritier

unique et élève sachant se laisser enseigner que l’on doit se voir comme apprenant à l’école de la sagesse.

Salomon réitère les fondements de l’enseignement déjà donné

sur la sagesse. L’acquisition de la sagesse passe par la combinaison

du cœur et de la mémoire. C’est le cœur qui doit se positionner pour s’enraciner dans les instructions reçues en vue de la sagesse. La fermeté, la discipline et la persévérance sont de mise. Le travail de la mémoire a pour objet de préserver les leçons apprises de l’oubli. Car les leçons de la sagesse sont un trésor précieux.

On peut perdre par inadvertance ou par négligence des biens. On peut s’en attrister, le déplorer. Mais rien n’égale en termes de

perte pour notre vie l’oubli des leçons de la sagesse. En effet, la sagesse ne fait pas seulement la beauté d’une âme. Elle est son Proverbes 4

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bouclier de protection contre les dangers et les pièges que la vie dans un monde de péché ne manque pas receler. C’est pourquoi Salomon renouvelle son appel: il nous faut travailler à chaque instant à l’acquisition de la sagesse! Les trésors emmagasinés à l’école de la sagesse procurent l’intelligence! Et, parmi d’autres vertus, l’intelligence d’une personne est ce qui fait sa gloire!

Mise en garde (Proverbes 4.10-19) Pratiquant ce qu’il recommande, Salomon rappelle, tel un père à son fils, les multiples bienfaits qui, pour une vie, découlent de la marche dans la voie de la sagesse. Plus que la mémorisation, la répétition est, à cause de la versatilité du cœur humain, nécessaire pour que notre détermination soit entière dans notre volonté de suivre les enseignements de la sagesse. Or, le cœur de l’homme est ainsi fait qu’il adhère à ce qu’il perçoit comme profitable pour lui. Aussi, la pédagogie qui a pour objet d’inviter les hommes à prêter attention aux instructions qui mènent à la sagesse doit en tenir compte. Il faut que chacun le comprenne: il n’y a pas avantage plus grand pour qui veut vivre longtemps et heureux ici-bas que de suivre les préceptes qui découlent de la sagesse. La voie de la sagesse est la voie de la plénitude pour la vie. C’est la voie la plus profitable, celle qui offre, à court, à moyen comme à long terme, la plus grande garantie de réussite. Elle est celle qui s’inscrit dans un accord parfait avec l’invitation à l’intelligence adressée par Jésus à ses contemporains au travers de cette question: que sert-il à un homme de gagner le monde s’il perd son âme (Marc 8.36)? La nécessité de connaître les avantages que procure, à celui qui la suit, la voie de la sagesse, n’est pas seulement utile pour l’y attirer. Elle est aussi un puissant moyen de protection contre l’attrait 24 \

Notes sur les Proverbes


trompeur qu’exerce la voie du mal. Qui sait d’avance à quelle fin aboutit un chemin est plus apte à prendre la bonne décision, au moment où il se trouve à un carrefour. Tant que, dans ce monde, les hommes ne voient pas tout le bien qu’ils peuvent retirer pour eux-mêmes à suivre la voie du bien, ils ne sont pas armés pour résister à la puissance d’attraction du mal. Nos premiers parents, qui ont perdu de vue cette réalité, en sont la preuve. A partir du moment où le mal nous semble plus avantageux que le bien, il ne nous faudra que peu de temps pour y céder. Salomon rappelle pour finir que le sentier de la justice mène celui qui le suit à une luminosité croissante. Par nature, nous habitons tous la vallée des ténèbres et de l’ombre de la mort (Luc 1.79). La sagesse a sur nos âmes l’attrait de la lumière. Plus nous la poursuivons, plus nous nous éloignons du domaine de la nuit. Nous quittons la vallée pour nous diriger vers les sommets où brille la pleine lumière du jour. Avec la vue vient la connaissance et avec la connaissance la sécurité. Les méchants, quant à eux, continuent à errer à l’aventure, ne voyant pas d’avance ce qui les fera trébucher. Béni soit Dieu pour les bienfaits multiples de sa lumière et de sa sagesse dans nos vies!

Un corps participatif (Proverbes 4.20-27) Si les facultés cognitives de l’homme sont prépondérantes dans l’acquisition de la sagesse, il ne faudrait pas en déduire que celles-ci sont les seules concernées. La sagesse est inséparable de la vie. Aussi ne trouve-t‑elle sa finalité que lorsqu’elle s’incarne de manière vivante dans le corps de celui en qui elle se développe. La sagesse a besoin, avec le cœur, l’intelligence et la mémoire, de l’association de tous les membres du corps pour atteindre son but. L’oreille prête sa contribution pour écouter et recevoir les paroles Proverbes 4

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qui instruisent. Les yeux sont mobilisés pour les lire, et disciplinés pour préserver l’âme de la distraction et de la tentation. Une sentinelle veille sur la bouche et sur toutes les paroles qui sortent des lèvres. Les pieds se gardent de dévier pour suivre des voies tortueuses. Le cœur enfin, et surtout, fait l’objet de toutes les attentions. Car c’est de lui que viennent toutes les sources: celles de la vie et celles de la mort (Proverbes 4.23; Marc 7.22). Le véritable test de toute spiritualité passe par le corps. C’est l’usage que l’on fait de son corps qui témoigne de la mesure dont la sagesse et la vie de Dieu nous habitent. Par nature, le corps est l’instrument du péché (Romains 6.12). Il sert d’arme pour l’iniquité et l’injustice (Romains 3.12-18; 6.13, 21). Apprendre Christ, la sagesse de Dieu, c’est se défaire de l’homme ancien et de sa conduite passée pour revêtir l’homme nouveau créé selon Dieu dans la justice et la sainteté que produit la vérité (Ephésiens 4.2224). Comme la vie ancienne, la nouvelle, pour être effective, ne peut s’exprimer que par le corps. Elle passe par une nouvelle façon de parler (Ephésiens 4.25, 29; 5.4) ou d’user de ses mains (Ephésiens 4.28). Elle oblige à une vraie discipline sur son cœur et tout ce qui peut en sortir. L’œuvre de la sagesse de Dieu est aujourd’hui rendue possible par la vie de Christ en nous. Que Dieu nous donne d’en manifester les fruits par tous les membres de nos corps!

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Notes sur les Proverbes


Proverbes 5 Séductrice = danger (Proverbes 5.1-14) Rien ne peut autant faire perdre la tête et le bon sens à un

homme qu’une femme! Salomon, malgré les avertissements et

les conseils de prudence qu’il donne ici, en sera la démonstra-

tion (1 Rois 11.1-8). De multiples pièges sont sur le chemin de l’homme insensé. Mais celui dans lequel il risque de tomber le

plus facilement est le piège que lui tend la séductrice. C’est de ce piège-là qu’en premier les instructions de la sagesse veulent nous garder (cf. Proverbes 2.16-22).

L’objectif des instructions de la sagesse n’est pas seulement

de nous dire ce que nous ne devons pas faire. Elles veulent aussi

nous enseigner pourquoi il est bon pour nous de suivre telle voie plutôt qu’une autre. C’est ici ce que fait Salomon en dé-

voilant en quoi le piège que représente la séductrice est mortel pour qui y tombe. En toutes choses, la sagesse nous appelle à

avoir du recul. Le sage est celui qui pèse le poids de ses actes,

avant de s’y engager. Face aux préjudices graves qu’occasionne l’infidélité dans une vie, il n’est pas difficile de comprendre en quoi il est sage de s’en préserver!

La première chose dont le sage doit se mettre en garde à

l’égard de la de la séductrice est du mensonge que sont les im-

pressions qu’il ressent à son approche. Les lèvres de la séductrice apparaissent comme une friandise. Les mots qu’elle utilise ont le

goût du miel. Mais, pour qui y goûte, la douceur se change vite en Proverbes 5

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absinthe. Qui s’aventure avec elle sur ses chemins doit s’attendre à tout perdre. La première chose sera son honneur. Qui pourrait avoir une idée élevée d’un homme infidèle, qui ne tient pas pa-

role et qui trahit ses engagements? Pour toujours, l’opprobre est attaché à lui! La seconde est la liberté. Inévitablement, l’infidèle se met dans des liens. Il est pris dans un filet. Il doit s’attendre

à subir la vengeance d’un autre qui, à son égard, n’aura aucune

pitié. La troisième est sa richesse. Ils sont légion ceux qui, dans ce monde, après avoir fait preuve d’infidélité, sont tombés dans

la précarité. Tous les gains, les bénéfices du travail de leur vie

leur ont été pris. Ils sont passés dans les mains des autres. La dernière est une vieillesse heureuse. L’infidèle termine souvent sa vie dans les regrets et la solitude. Il se désole d’avoir été aussi

fou et insensé: comment, se demande-t‑il, a-t‑il fait pour ne pas écouter, pendant qu’il en était temps, les conseils et les avertissements de la sagesse? Y a-t‑il quelque chose de pire que, arrivé au terme de sa vie, de comprendre que l’on s’est comporté comme un insensé?

On pourrait croire que la sagesse préserve celui en qui elle

habite des péchés les plus primaires. Les avertissements répétés de Salomon envers le péril que représente la séductrice in-

firment cette croyance. La sexualité reste pour l’homme sage

l’instinct le plus fort. Il est, par conséquent, le domaine au sujet duquel il doit être constamment sur ses gardes. Le sage n’est pas un pur esprit. A l’oublier, il court un grand danger. Qui cô-

toie les sommets de la sagesse de Dieu doit se souvenir qu’il y a en lui des aspirations qui frôlent le vulgaire. L’homme, dit Pascal, n’est ni ange, ni bête. Et le malheur veut que, qui veut

faire l’ange, fait la bête. La sagesse ne se vit pas dans l’illusoire, mais dans le réel! 28 \

Notes sur les Proverbes


«C’est ce que nous aimons au plus profond de nous qui détermine ce que nous devenons.» Le livre des Proverbes est celui qui, par excellence, expose la sagesse biblique. Composé de dictons courts, souvent en deux parties, mais aussi de développements plus longs, avec l’intervention de la figure de la sagesse, il est parfois très clair… et parfois un peu moins. L’auteur en propose un commentaire suivi, pertinent pour nous aujourd’hui. Vosgien d’origine installé en Picardie, Gilles Georgel aime manier la plume… ou le clavier: il est l’auteur de plusieurs ouvrages et participe activement à diverses publications ainsi qu’à l’animation de blogs et autres sites internet.

CHF 22.90 / 19.90 € ISBN 978-2-8260-2030-1

Gilles Georgel

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Notes sur les Proverbes

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les Proverbes Gilles Georgel


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