Notes sur les lettres de Paul (SCR2033)

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Treize: c’est le nombre de lettres explicitement attribuées à l’apôtre Paul dans le Nouveau Testament. Des textes denses en enseignements, écrits dans des contextes différents, à des Eglises spécifiques ou à des individus particuliers et abordant des thématiques diverses. Des textes pas toujours faciles à comprendre. En voici un commentaire accessible à chacun, qui fait ressortir les éléments importants et des pistes d’application pour aujourd’hui. Vosgien d’origine installé en Picardie, Gilles Georgel aime manier la plume… ou le clavier: il est l’auteur de plusieurs ouvrages et participe activement à diverses publications ainsi qu’à l’animation de blogs et autres sites internet.

CHF 0.90 / 0.90 € ISBN 978-2-8260-2033-2

Gilles Gerogel

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Notes sur les lettres de Paul

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les lettres de Paul Gilles Georgel


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Notes sur les lettres de Paul © et édition: Scripsi, 2019 Chemin de Praz-Roussy 4bis CH-1032 Romanel-sur-Lausanne, Suisse Tous droits réservés. Distribution: La Maison de la Bible CP 50 CH-1032 Romanel-sur-Lausanne, Suisse E-mail: info@bible.ch Internet: http://www.maisonbible.net Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la version Segond 21 © 2007 Société Biblique de Genève http://www.universdelabible.net ISBN édition imprimée 978-2-8260-2033-2 ISBN format epub 978-2-8260-0376-2 ISBN format pdf 978-2-8260-9679-5


Table des matières Lettre aux Romains..........................................................................................7 Première lettre aux Corinthiens.............................................................111 Deuxième lettre aux Corinthiens.......................................................... 247 Lettre aux Galates.......................................................................................339 Lettre aux Ephésiens..................................................................................377 Lettre aux Philippiens................................................................................439 Lettre aux Colossiens.................................................................................483 Première lettre aux Thessaloniciens.................................................... 521 Deuxième lettre aux Thessaloniciens.................................................. 551 Première lettre à Timothée.....................................................................567 Deuxième lettre à Timothée................................................................... 617 Lettre à Tite...................................................................................................653 Lettre à Philémon........................................................................................681



Lettre aux Romains


Plan de la lettre aux Romains

Introduction à Romains (1.1‑17)

*  adresse et salutations (1.1‑7) *  relations de Paul avec les chrétiens de Rome (1.8‑15) *  la définition de l’Evangile: le thème de la lettre (1.16‑17)

Exposé systématique du plan de salut individuel (1.18–8.39) Condamnation universelle (1.18–3.20) *  des païens (1.18‑32) *  des Juifs (2.1–3.8) *  du monde entier (3.9‑20) Justification par la foi en Jésus-Christ (3.21–5.21) *  son fondement historique (3.21‑28) *  son accord avec le mode de justification de l’ancienne alliance (3.29–4.25) *  ses bienfaits pour nous (5.1‑11) *  comparaison entre l’œuvre d’Adam et celle de Christ, le péché et la grâce (5.12‑21) Sanctification par le Saint-Esprit: l’œuvre d’identification à Jésus-Christ (6.1–8.17) *  le croyant et le péché: pratique et principe de la sanctification (6.1‑23) *  le croyant et la loi (7.1‑25) *  la victoire sur le péché par la puissance de l’Esprit (8.1‑17) 8\

Lettre aux Romains


Glorification à venir du croyant (8.18‑39) *  sauvé en espérance (8.18‑27) *  sauvé avec certitude (8.28‑30) *  hymne triomphal à la gloire de la grâce de Dieu (8.31‑39)

Le salut sur le plan collectif et universel (9.1–11.36)

*  l’élection d’Israël: ses conditions (9.1‑29) *  le rejet d’Israël: ses causes (9.30–10.21) *  conséquences positives de ce rejet et ses limites (11.1‑24) *  restauration future d’Israël (11.25‑32) *  conclusion: louanges à Dieu (11.33‑36)

La vie par la foi: partie pratique (12.1–15.13)

*  les nouvelles relations du chrétien avec Dieu, les autres et les autorités humaines dans l’attente du retour de Christ (12.1–13.14) *  la tolérance chrétienne entre les forts et les faibles à l’exemple de Christ (14.1–15.13)

Conclusion (15.14–16.27)

*  raisons de l’épître (15.14‑21) *  projets (15.22‑32) *  salutations et doxologie finale (16.1‑27)

Plan de la lettre aux Romains

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Introduction à Romains – Romains 1.1‑17 Adresse et salutations (1.1‑7) Origine et nature de la vocation de Paul Serviteur de Jésus-Christ

Paul se présente d’abord comme serviteur de Jésus-Christ. Il se place ainsi par cette présentation au même rang que les autres chrétiens (1.1; 1 Corinthiens 3.4‑9).

Apôtre

Il se désigne ensuite sous le terme d’apôtre (envoyé, missionnaire). C’est là le rôle particulier qui lui revient parmi tous les serviteurs de Jésus-Christ (Ephésiens 4.11‑13; 1 Corinthiens 12.28). Paul est serviteur-apôtre comme d’autres sont serviteurs-enseignants ou serviteurs-évangélistes.

Appel de Dieu

Il tient sa vocation d’un appel de Dieu (1.1). Ce n’est pas à son initiative personnelle mais à la libre volonté de Dieu que Paul se réfère pour justifier sa vocation (Actes 9.15‑16). Chaque ministère comme chaque don dans l’Eglise trouve son origine dans la même cause: la volonté de Dieu. La place de chacun est déterminée non selon une question de convenances ou de goûts personnels mais selon le dessein personnel de Dieu pour chaque vie.

A part pour Dieu

Il a été pour cela mis à part pour Dieu: *  dès avant sa naissance (Galates 1.13‑17); *  par sa conversion. Dieu lui révèle sa vocation (Actes 9.15‑16); 10 \

Lettre aux Romains


*  par l’ordre du Saint-Esprit reçu unanimement par les responsables de l’Eglise locale dont il faisait partie. Dieu révèle ici la vocation de Paul à l’Eglise (Actes 13.1‑4). Les deux derniers points sont les étapes temporelles par lesquelles le dessein éternel de Dieu pour Paul s’est accompli.

Contenu de son apostolat

Paul n’est pas le propriétaire de son message, mais le héraut chargé de l’annoncer (1.1). Il dira plus tard que sa fonction est comparable à celle d’un ambassadeur (2 Corinthiens 5.20‑21). Il est mandaté par Dieu sur une terre étrangère pour inviter les hommes de cette terre à se réconcilier avec lui.

Destinataires de son apostolat: toutes les nations (1.5)

Le monde entier est la paroisse de Paul. L’Evangile est pour lui une dette qu’il a envers toute l’humanité (1.14). Son annonce n’a donc rien d’une activité facultative. C’est sa raison d’être fondamentale (1 Corinthiens 9.16).

But de son apostolat

Pour lui, évangéliser ne signifie pas seulement informer. L’annonce de l’Evangile a atteint son but lorsqu’elle amène les hommes qui l’entendent à se soumettre de nouveau volontairement à Dieu. Le péché étant un acte de rébellion, la conversion ne peut être qu’un acte de soumission (cf. Luc 15.12‑24). L’Evangile s’adresse à l’intelligence (10.17), mais aussi et surtout à la conscience (2 Corinthiens 4.2; 10.3‑6).

Le message de Paul C’est l’Evangile de Dieu (1.1)

Dieu en est l’inspirateur et le défenseur. L’Evangile raconte l’initiative que Dieu a prise pour sauver les hommes en envoyant son Fils expier le péché de toute l’humanité (Jean 1.29). L’Evangile est la réponse de Dieu à la recherche de paix de tous les hommes. Romains 1.1‑17

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Ses preuves (1.2)

L’Evangile n’est pas une nouveauté mais l’aboutissement et la réalisation des promesses faites par les prophètes au sujet de Christ dans l’Ancien Testament (Genèse 3.15; 12.1‑3; Esaïe 7.14; Luc 1.67‑70). Alors que toutes les religions ont vu le jour avec la naissance de leur auteur, l’Evangile prouve son originalité et sa puissance en plongeant ses racines dans l’histoire même de l’humanité. «Avant qu’Abraham soit né, il est» (Jean 8.58).

Son objet: la personne de Jésus-Christ (1.4)

Le Fils de Dieu est venu en chair. Sa double nature nous est prouvée: *  par sa naissance et son origine humaine: Jésus est fils de David selon la chair (1.3); *  par sa résurrection d’entre les morts, il est déclaré Fils de Dieu (1.4). Alors que toutes les religions présentent un message ou une doctrine à croire et à pratiquer, tout l’Evangile repose sur ce que Jésus est et a fait. C’est pourquoi, contrairement aux religions, l’Evangile ne peut se passer de celui qui en est l’objet.

Les destinataires de la lettre de Paul Appelés par Jésus-Christ, devenus bien-aimés de Dieu (1.6‑7)

Ce terme décrit la nouvelle relation qui existe entre Dieu et ses rachetés: celle-ci est entièrement basée sur l’amour, la bienveillance et l’accueil inconditionnels de Dieu (8.15; Galates 4.6).

Appelés à être saints (1.7)

La sainteté est le but suprême que Dieu s’est fixé pour eux (6.22; 1 Pierre 1.14‑22) 12 \

Lettre aux Romains


Salutation: grâce et paix (1.7)

Paul l’emploie presque dans toutes ses lettres. Ces deux termes décrivent exactement l’ordre dans lequel se vit toute expérience spirituelle avec Dieu: la grâce apporte le pardon et la réconciliation qui conduit à la paix!

Relations de Paul avec les chrétiens de Rome (1.8‑15) La prière de Paul pour ses frères Je rends d’abord grâces… (1.8)

L’apôtre Paul a toujours l’habitude de commencer les lettres qu’il adresse à ses frères en Christ par ce qui le réjouit dans leurs vies. Ici, il loue Dieu pour le témoignage de ses frères de Rome et leur foi réputée dans le monde entier – Rome étant alors le centre du monde civilisé. Paul aura la même attitude envers les Corinthiens (1 Corinthiens 1.4‑6) malgré les divisions, les péchés et le désordre qui régnaient dans leur assemblée (1 Corinthiens 1.10; 5.1; 11.21; 14.40); les Ephésiens (Ephésiens 1.15‑16), les Philippiens (Philippiens 1.3‑5), les Colossiens (Colossiens 1.3‑5), les Thessaloniciens (1 Thessaloniciens 1.2‑3) La seule Eglise à l’égard de laquelle il s’en abstiendra sera celle des Galates qui s’étaient détournés du fondement de l’Evangile (le salut par la foi en la grâce suffisante de Dieu révélée en Christ) pour ajouter à la foi la nécessité d’observer les ordonnances de la loi (Galates 1.6‑7; 3.2‑3, 10; 5.4‑6). Pour Paul, une déviation doctrinale touchant le cœur du message de l’Evangile est plus grave au sein d’une assemblée que les faiblesses et les péchés des croyants. Cette coutume de l’apôtre Paul doit aussi devenir la nôtre. C’est un principe nécessaire à suivre si nous voulons, dans l’Eglise, Romains 1.1‑17

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que l’amour fraternel devienne une réalité grandissante. Voir positivement mes frères et sœurs en Christ, c’est: *  être reconnaissant pour chacun d’eux (1.8); ceux que j’apprécie et ceux que j’apprécie moins; ceux avec qui j’accroche et les autres… *  estimer ce qui en eux glorifie Dieu et est le résultat de sa grâce (1 Corinthiens 1.4). Nous pouvons toujours voir ce qui manque… mais pensons à ce que serait notre frère sans la grâce! *  leur faire part de ce que j’apprécie en eux (Philippiens 1.3‑5, 8). L’exhortation fraternelle nécessaire est toujours mieux reçue quand elle a été précédée par les preuves de l’amour et de l’appréciation.

Je désire vivement vous voir (1.11)

Un autre test concernant l’amour fraternel est la réalité de la place qu’occupent mes frères dans mon cœur et mes prières. La manière dont j’intercède pour mes frères est le reflet de la préoccupation que j’ai à leur égard (1.9‑10). Notons ici les termes employés par Paul pour décrire les sentiments qui animent son cœur pour ses frères de Rome qu’il n’avait pourtant jamais vus: toujours (1.9)… continuellement, enfin (1.10)… je désire vivement (1.11).

3 raisons du désir de Paul d’aller à Rome A) Les affermir en leur communiquant ce qu’il avait reçu du Seigneur (1.11)

Paul connaissait ses dons, son ministère et la mission qu’il avait reçue du Seigneur (Galates 1.16; 2.7‑9; Ephésiens 3.1, 8; 1 Timothée 2.7; 2 Timothée 1.11). Lorsque Dieu nous a qualifiés et confirmés dans une place, nous ne devons avoir ni fausse honte ni orgueil pour l’occuper (Actes 15.6‑7; 1 Corinthiens 4.14‑16). Nous avons autant besoin de libération de la part 14 \

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de Dieu pour notre timidité que notre vanité dans son service (2 Timothée 1.6‑8; 3 Jean 1.9‑10). Mon humilité devant Dieu consiste à occuper juste la place qu’il a prévue pour moi, ni plus ni moins (Matthieu 3.13‑15)… et à savoir m’effacer lorsqu’un plus grand que moi arrive (Jean 1.35‑36; 3.25‑27, 30‑31)… Barnabas et Saul (Actes 11.25; 12.25)… Paul et Barnabas (Actes 13.46; 14.1). Chaque fois qu’un certain nombre d’ouvriers du Seigneur se rassemblent, un certain ordre spirituel se met aussitôt en place. L’ouvrier du Seigneur doit savoir qui est au-dessus de lui. Certains n’obéissent pas aux autorités, parce qu’ils en ignorent jusqu’à leur existence. Nous ne devons pas tant nous soucier de ce qui est bon ou mauvais, mais plutôt de l’autorité qui est placée au-dessus de nous. Une fois que nous avons pris connaissance des personnes auxquelles nous devons être soumis, nous trouvons facilement notre place dans le corps. Watchman Nee (L’autorité spirituelle – p. 22).

B) Etre édifié par ses frères (1.12) Aussi ancien dans la foi ou brillant dans la connaissance soit un frère, il peut toujours recevoir et apprendre des autres. Paul avait la vision de l’Eglise comme d’un corps (1 Corinthiens 12.27). Dans cette perspective, Paul sait que chaque membre a sa propre place, utile pour l’ensemble (1 Corinthiens 12.15‑20) et a besoin de l’autre pour son propre bien (1 Corinthiens 12.21) *  personne donc dans la foi n’est suffisant à lui seul; *  nous ne nous concurrençons pas mais nous nous complétons (1.22); *  nous ne nous dominons pas mais nous nous aidons mutuellement; Romains 1.1‑17

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*  notre valeur n’est pas dans l’importance du rôle mais dans l’utilité de notre fonction (1.22‑24). Pensons au rôle du petit doigt de la main pour le pianiste et du pied pour le coureur. Chaque membre est également lié à l’autre dans ce qu’il vit (1.26).

C) Annoncer l’Evangile à Rome (1.15)

Le désir de Paul d’annoncer l’Evangile à Rome avait une double raison: 1) Etant sauvé, Paul concevait l’évangélisation comme un devoir, une dette d’amour qu’il avait envers tous ses prochains, quelle que soit leur origine (1.14; 1 Corinthiens 9.16). A ses yeux, l’évangélisation est l’accomplissement littéral du second commandement de la loi: «Tu aimeras ton prochain comme toi-même» (Matthieu 22.37‑39; cf. 2 Rois 7.3‑9). 2) En tant qu’apôtre des païens, Paul avait envie de mettre au service de Dieu et de l’Evangile ses dons reçus pour participer à l’évangélisation de la plus grande cité païenne de l’époque: Rome. Ce n’est cependant pas pour rien que Dieu contraria le désir de l’apôtre (1.13). Il l’obligea ainsi à rédiger son épître qui, plus que sa visite à Rome, contribua à l’évangélisation et au salut historique des non-Juifs (cf. la Réforme). Dieu peut ainsi faire parfois plus par nous au travers d’un non que d’un oui! A lui soit la gloire dans le monde et dans l’Eglise pour tous les siècles! 16 \

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La définition de l’Evangile: le thème de la lettre (1.16‑17) Définition de l’Evangile (1.16) Son expression C’est une puissance de Dieu… 1) Par le message dont il est l’objet: la croix (1 Corinthiens 1.18). La croix apparaît en effet comme l’élément central de la prédication des apôtres (Actes 2.36; 4.10; 10.39), l’événement par lequel le Saint-Esprit rend les hommes conscients de leur culpabilité et les amène à la foi (Actes 2.37‑38). La prédication de Christ crucifié pour et en raison de nos péchés doit donc rester au centre de notre message: c’est le cœur même de l’Evangile (1 Corinthiens 1.22‑24; 15.3). Nous n’avons pas prêché ou annoncé l’Evangile dans son intégralité si nous n’avons pas placé nos auditeurs devant la réalité des causes et des conséquences de la mort de Jésus, le Seigneur, pour eux (Actes 2.36). 2) Par la portée des événements qu’il relate. La prédication de la mort par crucifixion de Christ n’aurait aucune puissance si celle-ci n’avait pas été suivie par sa résurrection. C’est la résurrection de Jésus trois jours après sa mort qui en fait un événement hors du commun et de haute signification spirituelle. Cette résurrection atteste: *  la divinité de Jésus, fils de David selon la chair (1.4); *  la culpabilité des hommes responsables de sa mort (Actes 2.36); *  la valeur éternelle pour tous les hommes et pour tous les temps du sacrifice accompli (Hébreux 7.26‑28) *  le caractère définitif et irréversible de la victoire remportée par le Christ (Hébreux 10.12‑13; Jean 12.31‑32). Romains 1.1‑17

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C’est pourquoi, dans la prédication de l’Evangile, le fait de la mort de Christ est toujours accompagné de celui de sa résurrection sans lequel il n’aurait ni sens ni valeur (Actes 2.32; 4.10; 10.39‑40; 1 Corinthiens 15.3‑4; 2 Corinthiens 13.4).

Son but

C’est une puissance de Dieu pour le salut de l’homme, ainsi le sujet central de l’Evangile (Actes 13.26; Ephésiens 1.13), la cause première de la venue de Christ dans ce monde, de sa mort et de sa résurrection (Jean 3.16‑17; 1 Timothée 1.15; 1 Jean 4.14). Ce salut apporté par Jésus-Christ… *  a sa source unique dans la grâce de Dieu (Tite 2.11; Ephésiens 2.8), en dehors de toute œuvre ou acte méritoire de l’homme; *  a sa base dans le pardon par Dieu en Christ des péchés du monde (Luc 1.77; Jean 1.29). Dans le langage biblique, 4 termes expriment l’œuvre du salut accomplie par Christ pour les hommes pécheurs. 1) La propitiation (3.25; 1 Jean 2.2; 4.10) signifie que Jésus est le recours proposé par Dieu à une humanité coupable et placée sous le coup de sa colère. 2) La rédemption (3.24; Ephésiens 1.7; Colossiens 1.14; Hébreux 9.12) contient l’idée «d’achat» ou de «rachat» soit sous forme d’acquisition, soit sous forme de rançon, suggérant ainsi le prix qu’a dû payer le Fils de Dieu pour qu’ait lieu la libération des pécheurs que nous étions (cf. Marc 10.45; Apocalypse 5.9). 3) La justification (3.26) est le thème même de l’Evangile, le terme le plus souvent utilisé pour nous expliquer en quoi consiste notre salut (4.25–5.1; 8.30‑33; 10.4; Galates 2.16). C’est l’action miséricordieuse de Dieu qui accorde aux pécheurs coupables une justice gratuite en les acquittant au tribunal céleste sans que soit cependant porté le moindre préjudice aux exigences de ses droits. 18 \

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4) La réconciliation (5.10; 2 Corinthiens 5.18‑21) est la conséquence directe de la justification. Elle exprime la nouvelle relation personnelle que nous entretenons maintenant avec le Père. «Il n’y a de salut en aucun autre, car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés» (Actes 4.12). Comment échapperons-nous si nous négligeons un si grand salut (Hébreux 2.3)?

Les conditions de sa réception C’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit. Même si le Juif était prioritaire à cause de tous les privilèges dont il a été l’objet (9.4‑5), tous les hommes sont concernés et englobés par le plan de salut de Dieu en Christ. L’Evangile doit donc être prêché à toute nation (Matthieu 28.19; Actes 1.8) et même à toute créature (Marc 16.15; Colossiens 1.23). La condition pour y avoir accès est unique pour tous: c’est la foi. Croire, c’est plus que connaître ou savoir (Jacques 2.19). C’est adhérer aux vérités et s’approprier personnellement les promesses contenues en Christ et dans l’Evangile (10.17; Actes 10.43; 13.39; 16.31). Croire, c’est accepter, prendre, recevoir sans autre tout ce que, dans sa richesse, Dieu me donne en Christ (Jean 1.12).

Thème de l’Evangile (1.17) En lui se révèle la justice de Dieu. Notons que le premier sujet de l’Evangile n’est pas l’amour mais la justice de Dieu. L’amour de Dieu existe dans l’Evangile; il ne révèle seulement toute sa dimension que dans le cadre de sa justice (5.6‑9). Prêcher l’amour de Dieu en Christ sans aborder le problème du péché et de la justice, c’est vider l’Evangile du sujet principal de son contenu. C’est finalement prêcher un faux évangile (1 Corinthiens 15.1‑2). Le message essentiel que l’Evangile proclame est que l’unité n’est possible entre Dieu et l’homme que sur le fondement de la Romains 1.1‑17

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justice. La justice et l’équité sont la base du règne et du trône de Dieu (Psaumes 89.15; 97.2; 45.7). Dieu aime la justice par-dessus tout (Psaume 45.8), une justice qui, chez lui, atteint des sommets (Psaume 71.19). La grande question qui se posait à Dieu, après l’entrée du péché dans le monde, était la suivante: comment rendre l’homme juste tout en respectant, sans les affaiblir, les droits de la justice? Ou comment tout en restant juste, condamner le péché tout en sauvant le pécheur? L’Evangile nous révèle comment en Christ Dieu a trouvé la solution parfaite à ce dilemme (3.23‑26). L’acceptation de ce message suppose cependant deux choses qui vont être le sujet des développements ultérieurs de l’épître: *  la reconnaissance du fait que l’homme est dépourvu de toute justice propre (3.10; Philippiens 3.8‑9; Esaïe 64.5); *  le refus de chercher dans ses œuvres un moyen de se justifier (3.27‑28; Ephésiens 2.8‑9). L’Evangile ne peut être reçu et vécu que d’une seule manière: par la foi et pour la foi. La foi qui est le moyen d’accès à la justice que procure l’Evangile est aussi celui par lequel on en vit par la suite (Galates 3.2‑5; Colossiens 2.6‑7; Hébreux 10.38‑39). Jésus, l’auteur de la foi qui nous a conduits au salut, est aussi celui qui veut la mener à la perfection (Hébreux 12.2). Celui qui est au départ de notre foi est et restera celui qui en sera l’objet jusqu’à la fin. A lui, en qui se trouvent toutes les richesses de la sagesse et de la science, soient tout honneur et gloire (Colossiens 2.3).

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Lettre aux Romains


Exposé du plan de salut individuel – Romains 1.18–8.39 1re partie: condamnation universelle de l’humanité Après avoir présenté le thème qui est, à ses yeux, au cœur de l’Evangile (le salut), Paul dresse ici les raisons de la colère de Dieu sur: *  les païens, la partie de l’humanité qui n’a pas eu le privilège de la révélation écrite (1.18‑32); *  ceux qui jugent et se sentent moralement au-dessus de la condition pécheresse des autres (2.1‑10); *  les Juifs, détenteurs de la connaissance de Dieu par la loi (2.12‑24), peuple élu et mis à part par la circoncision (2.25–3.8). Il conclut cette partie de son exposé en enfermant tous les hommes dans le même verdict: nul n’est juste (3.9‑11)… nul ne peut se justifier par les œuvres qu’il accomplit (3.20).

Condamnation des païens (1.18‑32) L’acte d’accusation de Dieu envers les païens

On peut comprendre que les Juifs qui ont reçu les oracles de Dieu (3.1‑2) soient condamnés par celui-ci pour ne pas les avoir suivis. Mais Dieu peut-il condamner les païens qui n’ont pas eu le privilège de la révélation écrite? Ne serait-ce pas ici faire entorse à l’équité et à la justice, bases de son trône (Psaume 89.15)? Non! Si les causes de la colère de Dieu sont différentes envers Romains 1.18–8.39

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Treize: c’est le nombre de lettres explicitement attribuées à l’apôtre Paul dans le Nouveau Testament. Des textes denses en enseignements, écrits dans des contextes différents, à des Eglises spécifiques ou à des individus particuliers et abordant des thématiques diverses. Des textes pas toujours faciles à comprendre. En voici un commentaire accessible à chacun, qui fait ressortir les éléments importants et des pistes d’application pour aujourd’hui. Vosgien d’origine installé en Picardie, Gilles Georgel aime manier la plume… ou le clavier: il est l’auteur de plusieurs ouvrages et participe activement à diverses publications ainsi qu’à l’animation de blogs et autres sites internet.

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