JAMAIS
PARLÉ COMME CET
HOMME HOMME N’A
JEAN 7.46
JEAN 7:46
Jamais homme n’a parlé comme cet homme
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Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la version Segond Nouvelle Edition de Genève 1979
© Société Biblique de Genève
Couverture : Visuall, Genève
ISBN édition imprimée 978-2-8260-2047-9
ISBN format epub 978-2-8260-0070-9
ISBN format pdf 978-2-8260-9964-2
Imprimé en France par Sepec numérique
INTRODUCTION
Tout comme la révélation de l’Ancien Testament se fonde sur le Pentateuque (les cinq premiers livres de la Bible – Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome – écrits par Moïse), la révélation du Nouveau Testament se fonde sur les quatre Evangiles, lesquels portent le nom de leur auteur respectif : Matthieu, Marc, Luc et Jean.
Les trois premiers (Matthieu, Marc et Luc) témoignent surtout de l’humanité réelle et parfaite du Fils de Dieu. Le quatrième (Jean) témoigne, quant à lui, de la divinité sans réserve du Fils de l’homme – Jésus de Nazareth – tel que lui-même aimait ainsi s’identifier auprès des uns et des autres.
C’est ce qui explique pourquoi les trois premiers se ressemblent beaucoup au point d’avoir été appelés : les Evangiles synoptiques. Tandis que le quatrième, Jean, s’en distingue tout particulièrement par son originalité dès son introduction. En effet, cette introduction ne manque pas de forcer la réflexion de quiconque entreprend cette lecture (Jean 1.1-5) :
Au commencement était la parole 1 et la parole était avec Dieu, et la parole était Dieu Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas reçue.
Avant d’y revenir, il faut se rappeler que l’Evangile selon Matthieu a été premièrement écrit pour les Juifs. C’est pourquoi, la généalogie de Jésus commence par Abraham, fondateur du peuple de Dieu, sans s’occuper de ceux qui l’avaient précédé. Luc, au contraire, en tant que membre de l’équipe missionnaire de l’apôtre Paul, va faire remonter cette généalogie jusqu’à Adam, pour bien marquer que le Messie n’est pas seulement le Messie du peuple juif, mais de tous les hommes sans aucune exception. Quant à Marc, pas de généalogie dans son Evangile où Jésus apparaît d’emblée comme simple serviteur, ce que luimême revendiquera en termes on ne peut plus catégoriques au chapitre 10, verset 45 :
Car le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs.
Enfin, pas de généalogie non plus dans l’Evangile selon Jean, étant donné que, le Fils de Dieu (Dieu le Fils), qui va s’incarner en Jésus de Nazareth, est de
1 La parole : littéralement « le verbe ».
toute éternité sans généalogie, sans commencement ni fin de jours, comme l’écrit l’auteur inconnu de la lettre aux Hébreux au sujet de Melchisédek, mystérieux sacrificateur du Dieu très-haut dans l’Ancien Testament, lequel sera rendu alors semblable au Fils de Dieu (chapitre 7.1-3).
L’Evangile selon Jean est donc différent des trois autres, tant par son thème – la divinité du Christ – que par son style, très chaleureux et empreint de bienveillance tout au long de ce récit saisissant, et ce, quelles que soient les personnes en présence ou les différents sujets qui seront traités au cours de ces diverses rencontres. Ce n’est donc pas sans raison que Jean a été appelé l’apôtre de l’amour.
AU COMMENCEMENT
Revenons à cette introduction que d’aucuns appellent aussi prologue. Le « commencement », auquel Jean se réfère, est évidemment le même que celui auquel Moïse, en son temps, a fait référence en introduction de la Genèse, dont les deux premiers chapitres s’avèrent être, sans surprise, le récit de la création :
Au commencement Dieu (Elohim) créa les cieux et la terre…
Celui-ci marque de manière singulière l’événement extraordinaire de la création, dont le Créateur, étonnamment, porte en hébreu un nom pluriel (Elohim) en lien avec le verbe « créer » qui, lui, est conjugué au singulier et non pas au pluriel, comme il se devrait en pareil cas. D’emblée et en lui-même, ce verbe au singulier avec un sujet pluriel, pose question. Mais avant de tenter d’y répondre, relevons ce qui s’impose clairement quant à la Parole et à son association avec la Lumière tel que nous le lisons.
Tout d’abord, Jean atteste que la Parole s’est incarnée, qu’elle a été faite chair pour devenir visible et
audible à tous. En direct, pour les hommes de sa génération, mais en différé depuis, par la Parole écrite, pour les générations suivantes jusqu’à la nôtre (Jean 1.14) :
Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous pleine de grâce et de vérité.
Or, cette double qualité – pleine de grâce et de vérité – distingue radicalement cette parole sortie de la bouche de Jésus de toute autre parole ici-bas. Au point qu’il sera dit, à juste titre :
Jamais homme n’a parlé comme cet homme.
Et Jean, tout au long de son Evangile, va suivre le ministère public ou privé de ladite Parole. Laquelle va, sans compter, sans se lasser, dispenser la vérité et la grâce en faveur de tous ceux et celles qu’elle va rencontrer sur son chemin, tant sur le plan individuel que collectif. A commencer par Nicodème, le docteur d’Israël, en recherche de la vérité relative à l’entrée dans le royaume de Dieu. Nous y reviendrons pages 16 et 32.
Par ailleurs, la Parole et la lumière sont associées, de telle sorte que les deux peuvent se confondre. Et se confondre à tel point, que l’incarnation de la Parole est tout autant l’incarnation de la lumière et qu’elles ne font plus qu’une entre elles deux, afin d’éclairer tout homme (versets 9 à 13) :
Cette lumière était la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme. Elle était dans le
Jamais homme n'a parlé comme cet homme
monde, et le monde a été fait par elle, et le monde ne l’a point connue. Elle est venue chez les siens, et les siens ne l’ont point reçue. Mais à tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu.
Enfin, si c’est à Moïse qu’est revenue la transmission du don de la loi – fondement de l’Ancienne Alliance en faveur du peuple juif – c’est à Jésus-Christ que nous devons la venue de la grâce et de la vérité, fondement de la Nouvelle Alliance en faveur de tous les peuples, y compris du peuple juif (verset 17) :
La loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.
Et Jean d’ajouter au verset suivant :
Personne n’a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l’a fait connaître.
Ce qui revient à dire que, si le ministère de Moïse en tant que prophète a consisté à faire connaître, au travers de la loi, la volonté de Dieu à son peuple, pour sa part, celui de Jésus-Christ consiste désormais à faire connaître Dieu lui-même, à tous les peuples, à tous les hommes, au travers de la grâce et de la vérité dont il est l’incarnation dans l’histoire de l’Humanité.
Et cette incarnation a subjugué à tout jamais l’apôtre
Jean jusqu’à écrire, émerveillé, dans sa première lettre (chapitre 1.1-4) :
Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché, concernant la parole de vie, ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, à vous aussi, afin que vous aussi vous soyez en communion avec nous. Or, notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ. Et nous écrivons ces choses, afin que notre joie soit parfaite.
Quelle ferveur de la part de l’apôtre à partager ainsi avec ses chers correspondants sa découverte vivante de l’incarnation du Fils de Dieu. Quel impérieux besoin d’être en communion avec eux et sans délai à ce sujet, et quelle joie enfin de pouvoir l’écrire tel quel à leur adresse.
Quant à nous, quel exemple de témoignage et de foi, de conviction et de volonté, de partager la connaissance du mystère de la piété. 2 Le mystère de l’incarnation de Dieu le Créateur, au sein de la création, au milieu des siens c’est-à-dire au milieu de son peuple terrestre, Israël.
Mais, en retour, que s’est-il passé à l’égard de la lumière ? Les versets 5 et 9 à 11 dans Jean 1, nous apportent la réponse :
La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue. Cette lumière était la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme. Elle était
2 Mystère de la piété, tel que l’apôtre Paul a été inspiré à le définir dans sa première lettre à Timothée, chapitre 3.16.
dans le monde, et le monde a été fait par elle, et le monde ne l’a point connue. Elle est venue chez les siens, et les siens ne l’ont point reçue.
A l’unanimité, les ténèbres, le monde et les siens se sont fermés à la lumière, au lieu de s’y ouvrir comme ils auraient dû. C’est pourquoi, les ténèbres continuent de régner dans le monde et au milieu des siens, c’està-dire au sein du peuple juif, jusqu’au jour où, enfin, ce peuple plongé dans les ténèbres de l’incrédulité va reconnaître la divine Lumière et s’ouvrir à elle pour son salut, conformément à la parole prophétique de Zacharie (chapitre 12.10-11) :
Alors je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication, et ils tourneront les regards vers moi, celui qu’ils ont percé. Ils pleureront sur lui comme on pleure sur un fils unique, ils pleureront amèrement sur lui comme on pleure sur un premier-né. En ce jour-là, le deuil sera grand à Jérusalem…
En attendant ce jour-là, tous ceux et celles qui reçoivent la lumière à titre personnel, sont au bénéfice de la conclusion de l’apôtre Jean (versets 12-13) :
Mais à tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu.
Sur ce fond sombre, très sombre, toutes ces différentes réceptions de la lumière sont en d’autres termes, des conversions, des nouvelles naissances qui resplendissent d’autant plus pour la gloire de leur auteur divin.
C’est pourquoi, suite à l’appel des premiers apôtres, appel sur lequel nous reviendrons plus tard, il va aller de soi que la nouvelle naissance sera le tout premier sujet que la Lumière incarnée, Jésus de Nazareth, va s’employer à révéler à Nicodème. Ce chef des Juifs, venu de nuit s’entretenir incognito avec le Maître pour ne pas se compromettre aux yeux de ses pairs et du peuple qu’il enseignait, va alors entendre, à sa grande surprise, cette vérité fondamentale.
Lisons le chapitre 3, versets 1-8 :
Mais il y eut un homme d’entre les pharisiens, nommé
Nicodème, un chef des Juifs, qui vint, lui, auprès de Jésus, de nuit, et lui dit : Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de Dieu ; car personne ne peut faire ces miracles que tu fais, si Dieu n’est avec lui. Jésus lui répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. Nicodème lui dit : Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il rentrer dans le sein de sa mère et naître ? Jésus répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit est esprit.
C’est catégorique, l’homme naturel est interdit de séjour dans le Royaume de Dieu. Par conséquent, il doit impérativement naître de nouveau pour y entrer. Faute de quoi, il est condamné à rester dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents.
Ne t’étonne pas que je t’aie dit : Il faut que vous naissiez de nouveau.
PARLÉ COMME CET
JAMAIS HOMME HOMME N’A
JEAN 7:46
En évoquant les différentes rencontres de Jésus qui nous sont rapportées dans l’Evangile de Jean, Michel Bosc parvient à mettre en lumière de magnifiques pépites que cache ce texte pourtant si connu.
Il nous interpelle quant au caractère intemporel des paroles du Fils de Dieu et en souligne les implications dans notre vie aujourd’hui.
Une approche originale et stimulante, qui donne un nouveau regard sur l’Evangile !
Ancien gérant d’une librairie La Maison de la Bible et pasteur, aujourd’hui retraité, Michel Bosc a été confronté à de dures épreuves. Cela ne l’empêche pas de croire fermement à l’Evangile et de vouloir faire connaître cette bonne nouvelle, porteuse de vie, autour de lui.
CHF 16.90 / 15.90 €
ISBN 978-2-8260-2047-9
Michel Bosc