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FRED KEUP
from Paperjam Mai 2021
L’actuel gouvernement luxembourgeois veut forcer la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour l’année 2030, de 55 % par rapport à 2005.
Ce qui revient à révolutionner notre mode de vie et notre économie en seulement neuf ans. Difficile à croire, en considérant que nous mettons actuellement dix ans pour construire un stade de football.
Les partis politiques ? Presque tous convertis au discours idéologique des Verts, ils adhèrent aux fanatiques du climat. Et qui oserait encore critiquer cette religion apocalyptique et ses innombrables prêcheurs ?
Alors voilà, on impose une transition abrupte.
Un plan irréalisable, la négation des moyens technologiques, des tromperies, des taxes, des impositions, des contraintes, une renonciation à la mobilité et à la flexibilité, etc.
Cela met en péril notre modèle social et notre économie, ainsi que notre sécurité énergétique.
On nous prêche le triomphe du photovoltaïque et des éoliennes. Mais la réalité est que ces derniers satisfont 0,8 % de nos besoins en énergie. Autant dire rien, ou presque. Ce qui n’empêche pas le gouvernement de nous tromper : « La production d’électricité à partir du solaire photovoltaïque couvre les besoins de 100.000 personnes. » Non ! Le photovoltaïque représente 0,3 % de notre énergie, et 2,3 % de notre électricité. Et encore, énergies solaire et éolienne sont des énergies volatiles, elles ne produisent Fred Keup Député ADR
qu’à certaines périodes. Et en hiver, lorsqu’il n’y a pas de vent, la production est de zéro !
À cela s’ajoute que la consommation énergétique augmentera encore dans les années à venir, rien que par l’explosion démographique et l’implantation de nouveaux acteurs, tels que Google.
Le gouvernement n’atteindra jamais ses chiffres visés, qui, par ailleurs, n’auraient aucun effet sur le bilan mondial des émissions, mais sa politique entravera la vie des citoyens et la compétitivité de nos entreprises. Le gouvernement force son idéologie dite « verte » sur le dos de l’économique et du social.
La réduction impressionnante de 12 % des émissions lors de l’année de crise Covid en 2020 est révélatrice : le but de la politique gouvernementale ne peut être atteint que si le Luxembourg sombre dans la crise pour les neuf prochaines années.
Alors, arrêtons de rêver et de tomber dans le catastrophisme. Au lieu de partir sur des impôts, des régulations et des interdictions idéologiques, nous devrions miser sur les meilleures technologies disponibles, la science et le bon sens, et ceci en impliquant les premiers concernés, citoyens consommateurs et industrie.
Fred Keup estime que l’on ne peut pas compter uniquement sur l’éolien et le solaire pour assurer la révolution énergétique du pays.
1 ANALYSTE
« Les prix ne peuvent pas continuer à augmenter indéfiniment. »
Les prix de l’immobilier continuent de flamber au Luxembourg. Mais cela ne va pas durer, selon Pierre Clement, CEO de Nexvia et spécialiste de l’immobilier.
2 ENDEUILLÉ
Le Premier ministre Xavier Bettel a réagi au décès de Paul Helminger, député DP et notamment ancien bourgmestre de la Ville de Luxembourg, le 17 avril, à l’âge de 80 ans.
3 NAVRÉE « Ce fut un triste spectacle à la Chambre des députés. C’est la preuve d’un jeu politique, le Cipa Um Lauterbann à Niederkorn n’était pas le seul cluster, mais il se situe sur la commune de Käerjeng, dont le député Michel Wolter est le bourgmestre. »
La ministre de la Famille Corinne Cahen (DP) a réagi au dépôt, début avril, d’une motion commune de l’opposition réclamant sa démission, dont le député Michel Wolter (CSV) avait été un des instigateurs.
4 INCERTAIN Interrogé par Paperjam au sujet de la désaffiliation de la sécurité sociale de certains chauffeurs routiers frontaliers, le ministre de la Sécurité sociale, Romain Schneider (LSAP), a expliqué que « les raisons précises du refus d’entamer des négociations en vue de conclure des accords par le passé ne sont pas connues », et qu’« il n’y avait pas de volonté, de la part de nos pays voisins, de déroger de manière générale aux règles définies dans le règlement européen pour toute une catégorie de travailleurs ». Un règlement européen prévoit qu’un frontalier travaillant au Luxembourg, mais qui passe au moins 25 % de son temps de travail dans son pays de résidence, doit s’affilier à la sécurité sociale de son pays de résidence.
5 CRITIQUE
« Un adulte avec des réflexes post-pubertaires. »
Shutterstock et Jean-Christophe Verhaegen/SIP Photos
« Le CSV reste le plus grand parti populaire »
Christophe Hansen, déjà député européen, est attendu en tant que secrétaire général au sein de la nouvelle équipe dirigeante du CSV.
Comment avez-vous vécu la polémique autour de Frank Engel ? C’est un conflit qui a endommagé l’image du CSV et qui n’aurait pas dû avoir lieu.
Une dénonciation au Parquet par les députés n’aurait-elle pas dû être évitée ? Ce n’était pas une dénonciation, mais une obligation du mandat de député. Cela dit, si une solution avait été trouvée en interne, cela n’aurait pas été nécessaire. Mais ce dialogue n’a pas eu lieu.
Pourquoi ? La fraction parlementaire a mis le problème à l’ordre du jour de plusieurs réunions. Mais Frank Engel, qui est normalement présent, n’est pas venu. Or, pour trouver une solution, il faut la présence des deux parties.
Avez-vous été déçu par Frank Engel ? Il a pris des décisions qui n’étaient pas les bonnes. Je n’aurais pas fait de la sorte. Mais je regrette cette situation. Je l’estime d’un point de vue intellectuel.
D’autres membres de l’exécutif du parti – le trésorier ou le secrétaire général – n’auraient-ils pas dû être plus vigilants ? Bien sûr, le trésorier signe les dépenses… Mais il faut le protéger, car ces personnes ont été mises à bord par Frank Engel et elles ont été jetées à l’eau. Je les plains plus qu’autre chose…
Mais faut-il changer la manière de gérer les finances du parti ? Avec les précédents présidents, les dépenses qui devaient être effectuées étaient mises à l’ordre du jour du comité national, qui prenait une décision. Des pratiques qui n’ont pas été suivies par Frank Engel.
Comment s’assurer qu’elles le soient à nouveau ? Nous avons demandé un audit externe pour mettre les choses au clair et en règle. Et l’affaire est en justice désormais. Il est temps de tourner la page et d’aller de l’avant.
Claude Wiseler s’est présenté à la présidence du CSV, mais c’est toute une équipe qui était candidate pour constituer le nouvel exécutif du parti – une première. Pour quelle raison ? En équipe, nous évitons un déchirement du parti lors du vote. Cela a malheureusement été le cas lors de la précédente élection début 2019 Pour Christophe Hansen, le conflit autour de Frank Engel a endommagé 12 MAI 2021 l’image du CSV. (qui a opposé Serge Wilmes à Frank Engel, ndlr). Il est alors très difficile de combler le fossé qui se creuse…
Quel est votre rôle en tant que secrétaire général ?
Un rôle d’organisation – des congrès et des élections à venir – et de coordination avec la base, les organisations locales, les conseils communaux. C’est une grande tâche de les inclure.
Quels sont les principaux défis à relever pour le CSV ?
Cela concerne la sortie de crise.
Quels secteurs et quelles populations sont les plus touchés ?
Au niveau social, le risque est que les inégalités se creusent. Et s’il y a des dépenses massives pour éviter le pire, à quelle échéance veut-on remettre les finances de l’État à l’équilibre ?
Que propose la nouvelle équipe pour répondre à ces enjeux ? Nous avons cinq groupes de travail, plus de 200 personnes – des membres du parti, mais aussi de la société civile – qui travaillent sur ces questions. Nous misons sur une logique participative.
Le CSV baisse dans les sondages. Comment l’expliquez-vous ? Le CSV reste le plus grand parti populaire, par le nombre de membres, mais aussi car il représente un quart des électeurs et un tiers des députés. Mais il est plus difficile de se renouveler quand on n’est pas au gouvernement : quand on a des ministres, de nouveaux députés sont désignés pour les remplacer.
Un rajeunissement du parti n’est-il pas nécessaire ?
C’est un grand défi que nous devons prendre très au sérieux. Beaucoup de responsables des CSJ (les jeunes du CSV, ndlr) occupent des postes dans les communes. Donc nous trouverons des personnes pour prendre la relève. Mais nous devons faire mieux.
Interview PIERRE PAILLER Photo MATIC ZORMAN
*Cette interview a été réalisée quelques jours avant le congrès du 24 avril, lors duquel a eu lieu le vote pour désigner la nouvelle équipe dirigeante du CSV.
1 PESSIMISTE « Il y a potentiellement une vague de faillites à attendre dans le secteur non financier. »
Le financial services market leader de chez PwC Luxembourg, Olivier Carré, suite à la parution du CEO Survey 2021 du cabinet, qui a pris la température des patrons d’entreprise quant au redressement économique.
2 VAINQUEUR « Le luxe se porte bien, et la demande émane de ce secteur. On n’a pas fini de voir des boutiques de luxe ouvrir dans les mois qui viennent. »
C’est la conviction de Virginie Chambon, retail director chez Impakt SA, suite à l’annonce de l’ouverture, d’ici au mois de juin, de trois nouvelles enseignes premium dans la Ville Haute : Brunello Cucinelli, Messika et l’enseigne multimarque Saint-Joseph.
3 PRUDENT
« On ne va pas tous rouler en électrique dans les années à venir. »
Pour Guido Savi, porte-parole de la Febiac, même si l’électrique et l’hybride ont devancé le diesel au premier trimestre 2021 avec 32,4 % des nouvelles immatriculations contre 30,3 %, ce dernier n’est pas voué à disparaître. En témoigne notamment le fait que 7 % des véhicules hybrides nouvellement immatriculés ont besoin d’électricité et de diesel pour fonctionner.
4 INQUIET « Paul Wurth a joué un rôle primordial pour l’histoire économique du Grand-Duché en étant le fleuron d’une propriété intellectuelle de très haut niveau. »
Le syndicat LCGB a directement réagi à l’annonce de la cession du solde du capital (40,8 %) de l’entreprise Paul Wurth par l’État luxembourgeois au groupe allemand SMS, qui en détiendra donc la totalité. Il s’étonne que l’État cède sa part au sein d’une société détenant cette capacité d’innovation dans le monde de l’acier alors que « les responsables politiques cherchent à promouvoir toutes les démarches innovatrices en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre ».
5 INNOVANT « La modélisation de la croissance des cultures et la détection des maladies seront essentielles pour contribuer de manière significative à la durabilité environnementale en viticulture. »
Corinne Kox, gérante du domaine L & R Kox qui est impliqué dans un projet européen de recherche à 7 millions d’euros pour développer des solutions interconnectées de robots, de la désinfection des hôpitaux à la gestion agricole.
6 RÉSILIENT
Romain Gamba (archives) et Matic Zorman (archives) Photos
« Le cœur de notre stratégie, nos salariés »
Internet ne tuera pas les agences de voyages, selon Michael Gloor. Il dirige le Travel Group Luxembourg, fruit de l’union entre Sales-Lentz et Emile Weber.
Sales-Lentz et Emile Weber ont uni leurs agences depuis le 1er avril. Dans quel but ? Nous préparer aux défis actuels et futurs et rester un partenaire fiable pour nos clients.
L’alliance aurait-elle eu lieu sans le Covid ? Les premiers échanges avaient déjà eu lieu en 2019. La crise a été un accélérateur.
Économiquement, comment s’est construite cette fusion ? Nous avons à peu près le même chiffre d’affaires (non communiqué) et le même nombre d’agences et de salariés de chaque côté. Chaque partie apporte 100 %. Le capital se partage à 50-50.
Réunir deux concurrents historiques, cela ne crée pas trop de difficultés ? Cela a été pris de manière positive.
Qui a eu l’idée ? Je n’étais pas encore là. Ce sont deux familles qui se connaissent de longue date.
Si les 34 agences gardent leur nom et leur identité, qu’est-ce qui change ? Pour les clients, rien. Ils restent dans un monde soit We love to travel (Sales-Lentz), soit Voyages Emile Weber. Ce sont deux généralistes, mais certains clients préfèrent l’un ou l’autre pour des raisons géographiques ou par affinité. Le Travel Group ne sera pas une marque communiquée à la clientèle. Nous essayons d’attribuer les bonnes personnes aux bons endroits, harmoniser la politique commerciale, faire des investissements communs.
Lesquels ? L’investissement, c’est d’abord de subir les pertes. Puis travailler sur nos sites internet, qui restent distincts, ce qui monte à quelques centaines de milliers d’euros.
Pour quelle stratégie ? Nous n’allons pas devenir un moteur de recherche, il y en a déjà suffisamment. Le cœur de notre stratégie, ce sont nos 130 salariés qui ont l’expertise, devenue plus importante avec la crise. Beaucoup de gens avaient fait des réservations en ligne et se sont retrouvés face à un site internet, sans réponse pour leurs remboursements. Nous devons améliorer notre site pour proposer aux clients de nous contacter par voie virtuelle. Je veux que l’on y trouve qui est le spécialiste pour quel pays.
Sera-t-il aussi possible de réserver en ligne ?
Je n’y vois pas de valeur. Pour proposer un moteur de recherche à la pointe, il faut investir beaucoup. Ce n’est pas notre stratégie.
Les agences physiques ont-elles un réel avenir ? Beaucoup, depuis des décennies, pensent qu’internet va rendre les agences futiles. Ce n’est pas du tout le cas. Dès que l’on a des besoins plus compliqués, le vrai conseil passe par des spécialistes.
Comment attirer les plus jeunes en agence ? C’est un défi sur lequel nous travaillons. Il faut proposer une porte d’entrée attractive avec le site. S’ils y trouvent des inspirations, des conseillers leur donnant confiance, ils peuvent y voir une valeur ajoutée. Ce qui est très bien aussi, c’est d’avoir des professionnels qui ont l’âge du client et parlent le même langage.
Y aura-t-il une réunion géographique de certaines équipes ? Nous n’avons pas encore de locaux ensemble, nous sommes en train de chercher. Mais nous sommes bien habitués à travailler en virtuel.
Quelles perspectives de reprise dans votre secteur ?
Je suis très positif. Je pense que tout le monde attend de pouvoir voyager. 2020 représente une perte de 80 % du chiffre d’affaires. En 2021, cela s’améliore un peu, mais ce ne sera pas encore comme en 2019. On table sur 30 à 60 % par rapport à 2019. Les gens font leurs réservations à court terme avec la crise, ce qui rend les prévisions compliquées.
Nous pensons être de nouveau profitables à partir de 2022-2023. La stratégie n’est pas forcément de refaire le même chiffre d’affaires qu’en 2019, mais d’être rentables. Les gens voyagent de plus en plus consciemment, nous allons essayer de proposer des voyages durables.
FORD KUGA KUGA
FORD KUGA PLUG-IN HYBRID
L’alliance parfaite du style, de la fonctionnalité et de l’e cacité. En ville ou sur les routes di ciles, le nouveau Ford Kuga Plug-in Hybrid vous o re toujours une expérience SUV optimale. Jusqu’à 56 km d’autonomie en 100% électrique* et une liberté totale grâce au moteur essence économique. Jusqu’à 645 litres d’espace de stockage et la possibilité de tracter facilement 1.500 kg. Jusqu’au 31/12/2021, profi tez d’une prime gouvernementale de 1.500€ à l’achat d’un Ford Kuga Plug-in Hybrid.
1,4 L/100 KM. 32 G/KM CO2. (WLTP)
Informations environnementales (A.R. 19/03/2004) : www.ford.lu/environnement. Les chiffres de consommation et d’émission de CO2 sont calculés pour un véhicule avec les équipements de base disponible au moment des mesures. Des équipements optionnels (comme des pneus et/ou des jantes) peuvent affecter ces chiffres. Le cas échéant, les distributeurs Ford, Ford et le constructeur du véhicule déclinent toute responsabilité quant à ces différences. *Avec une charge complète. L’autonomie électrique réelle dépend de plusieurs circonstances, comme l’équipement exact du véhicule, l’âge de la batterie, l’entretien du véhicule, éléments extérieurs, le style de conduite, etc. Testé selon la procédure de test globale harmonisée (WLTP). Le véhicule affiché peut différer des spécifications réelles. Les valeurs WLTP indiquées sont basées sur les connaissances actuelles de Ford. Elles ne sont pas définitives et peuvent être modifiées suite aux résultats du processus de certification WLTP. Pour toute information relative à la fiscalité de votre véhicule, au véhicule présenté ou à son prix, contactez votre distributeur Ford ou rendez-vous sur www.ford.lu. DONNONS PRIORITÉ À LA SÉCURITÉ. ford.lu
1 SATISFAIT « À ma prise de fonction, mon analyse était qu’il nous fallait augmenter nos effectifs de 50 % […] Nous y sommes arrivés, nous avons réussi, grâce à un effort collectif important, à recruter et intégrer plus de 300 nouveaux collaborateurs. »
Claude Marx repart pour un second mandat à la tête de la CSSF et dresse le bilan du premier.
2 SUR LE DÉPART « Il s’agit d’une décision stratégique visant à renforcer la présence de Pictet en Allemagne, qui est un marché de croissance clé pour le groupe Pictet. »
Frank Renggli, responsable de la communication de la banque suisse Pictet & Cie, a confirmé que la filiale Pictet & Cie (Europe) SA déménagera en Allemagne « d’ici le second semestre 2022 ». Mais 650 des 700 collaborateurs luxembourgeois du groupe bancaire resteront en place pour gérer les différentes activités qui, elles, restent bien au Luxembourg.
6 ATTRACTIF Selon une récente étude de l’institut New Financial, le Luxembourg apparaît à la troisième position des destinations refuges des sociétés de la City après la mise en place du Brexit. New Financial a calculé que 440 sociétés financières ont délocalisé une partie de leurs activités, déplacé des emplois ou établi de nouvelles entités dans l’UE. Dublin en a accueilli 135, Paris 102 et Luxembourg 93.
3 VOLONTARISTE
4 CONVAINCU « Aucun gestionnaire d’actifs de taille raisonnable ou fonds d’investissement ne peut simplement ignorer l’ESG, ce phénomène deviendra encore plus important. »
Sachin Vankalas, le directeur général de Luxflag, estime que 2021 sera l’année de l’investissement durable. « La finance durable n’est pas simplement un autre type d’investissement. C’est un changement de mentalité complet », a-t-il observé en présentant les résultats pour l’année 2020.
5 ENTHOUSIASTE
« En 40 ans, j’ai connu beaucoup de changements, mais cette transition vers la finance durable, c’est du jamais-vu. »
Robert Scharfe a quitté ses fonctions de CEO de la Bourse de Luxembourg le 21 avril, à l’âge de 67 ans. Son bras droit, Julie Becker, lui succède. C’est à elle que l’on doit la plateforme pour les obligations durables LGX.
7 CONTENT La banque Raiffeisen se montre satisfaite de ses résultats pour l’année 2020. Son résultat est en progression de 8,1 %, atteignant les 18,8 millions d’euros. Une année marquée par de nombreux moratoires sur les crédits et l’offre de prêts garantis par l’État. « Les remboursements se passent très bien, comme pour un prêt traditionnel », rassure Yves Biewer, président du comité de direction depuis novembre 2020.
Gaël Lesure (Archives) et Matic Zorman (Archives) Photos
« Ne pas seulement voir l’impact des marchés »
Malgré la crise sanitaire, Corinne Lamesch tire un bilan satisfaisant de son premier mandat à la présidence de l’Alfi. Elle se dit prête pour un second tour.
Au terme de votre premier mandat à la présidence de l’Alfi, quelle est votre plus grande satisfaction ? Je tenais vraiment à prouver que l’industrie des fonds n’est pas découplée de l’intérêt des gens. Or, nous faisons face à de nombreux défis : changement climatique, pression démographique, financement des retraites… Dans notre feuille de route 20202025, nous avons donc mis l’accent sur le financement de ces différents enjeux.
Avez-vous pu avancer autant que vous le souhaitiez, malgré la crise sanitaire ? L’Alfi a travaillé énormément au cours de cette année. Nos conférences virtuelles ont connu beaucoup de succès, alors que j’étais au départ un peu sceptique. Je pense d’ailleurs que ce modèle hybride va perdurer pour certaines conférences. La seule chose qui n’a pas été possible, c’est de partir à la rencontre de nos clients à l’étranger.
Vous êtes candidate à un second mandat ? J’ai effectivement posé ma candidature. Mais ce sera au nouveau conseil d’administration, une fois élu, en juin, de choisir un nouveau président. Ceci étant dit, je me sens privilégiée d’avoir été chargée de la présidence au cours des deux dernières années. Je suis engagée et motivée à servir l’association dans cette fonction, si le nouveau conseil me soutient.
Un an après cette crise sanitaire, comment analyser son impact sur le secteur luxembourgeois des fonds d’investissement ? Notre industrie a particulièrement bien résisté, même si l’instabilité des marchés financiers, en mars 2020, a provoqué une baisse brutale des avoirs de 11 %. Mais elle a été plus que récupérée depuis, puisque nous avons dépassé la barre des 5.000 milliards d’euros d’actifs sous gestion. Nous sommes actuellement sur une trajectoire positive, même si la concurrence internationale, la pression sur les coûts et les tendances protectionnistes pourraient l’entraver.
Franchir le seuil des 5.000 milliards d’euros, ça représente quoi ? Ce n’est pas un but en soi. Ça montre que nous restons une Place internationale importante, capable d’attirer des acteurs internationaux qui domicilient leurs fonds au Luxembourg, et que nous pouvons continuer à évoluer sur un marché qui reste très concurrentiel. Mais il faut rester vigilant, continuer à développer de nouveaux produits et adapter notre cadre réglementaire.
Vous parlez des atouts du Luxembourg, mais on voit que l’industrie européenne des fonds, dans son ensemble, a aussi atteint un nouveau record…
Oui, on observe une croissance générale du secteur. Fin décembre, le total des actifs sous gestion pour l’Europe atteignait 18.800 milliards d’euros, avec un taux de croissance de 5,7 %. Cela s’explique par le fait que le secteur n’a pas été trop touché, et que de l’argent liquide attendait de pouvoir être investi.
Cette augmentation n’est-elle pas avant tout liée aux performances des marchés financiers ? Au Luxembourg, on a engrangé 160 milliards d’euros d’argent frais sur les 12 derniers mois. Pour l’Europe, le montant atteint 687 milliards.
On ne doit donc pas seulement voir l’impact des marchés.
Dans un contexte de crise comme celui-ci, quels sont les avantages des fonds ?
Leur diversification, qui protège la performance, et l’aspect long terme, qui permet de garder son sang-froid malgré la volatilité des marchés.
Il y a eu une accumulation d’épargne parmi les ménages luxembourgeois l’an dernier.
Vous attendez-vous, dès lors, à un flux supplémentaire vers l’industrie des fonds ?
Je ne pense pas. Il reste encore du travail à faire, en Europe, par rapport à l’éducation financière, pour que les gens investissent plus dans les fonds, et moins dans l’épargne, qui ne rapporte plus rien. Mais j’espère aussi que les gens vont injecter beaucoup d’argent dans les activités qu’ils n’ont pas pu pratiquer durant toute cette crise.
L’entrée en vigueur du Brexit depuis le 1er janvier a-t-elle changé beaucoup de choses ? Non, peu de choses ont changé. Les gestionnaires d’actifs s’étaient préparés au Brexit depuis un bon moment. Ils étaient prêts. On n’a plus assisté non plus à de nouvelles délocalisations d’activités depuis le début de cette année.
Corinne Lamesch prête à repartir pour un nouveau mandat de deux ans en tant que présidente de l’Alfi.