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SOPHIE VIGER
from Paperjam Juin 2022
La première Piscine de Sophie Viger et de l’école 42 commence le 5 septembre.
« Changer de vie est toujours possible »
Derrière l’apprentissage du code et l’ouverture du campus 42, à Belval, dans le Digital Learning Hub, sa directrice Sophie Viger dirige un projet technologique humaniste et inclusif. Aligné avec les ambitions du Luxembourg.
Interview THIERRY LABRO Photo MATIC ZORMAN
Enfin 42 à Luxembourg ? Après avoir ouvert 42 campus dans 25 pays ! Je dirige 42 depuis trois ans et demi, donc je ne suis pas responsable de ce qui a pu se passer avant que j’arrive !
Pourquoi cela a-t-il pris tellement de temps ? Je suis déjà venue il y a deux ans et demi. Nous avions échangé avec le ministère de l’Éducation. Il étudiait différentes possibilités et a décidé de se lancer, malgré les contraintes de 42, qui sont très fortes et qui peuvent constituer un frein, comme le nombre d’étudiants qu’il faut avoir. Nous avons une pédagogie basée sur le peer-to-peer learning, l’apprentissage pair à pair. Nous avons d’abord un tronc commun similaire dans tous les campus 42 du monde entier. C’est très important qu’il soit similaire. Pour marquer des points d’expérience – parce que vous savez que c’est un peu gamifié – afin de passer des niveaux, il faut réaliser les projets. Ça nous permet de nous assurer qu’un étudiant qui a terminé le tronc commun possède le même niveau minimum que tous les autres étudiants avant qu’il puisse partir en stage, changer de campus ou lancer son propre projet. Ou commencer une spécialisation.
Le code, c’est une gymnastique intellectuelle. Une fois que vous avez compris, vous pouvez apprendre toutes les langues, non ? Nous commençons avec l’apprentissage du langage C, qui n’est pas très répandu mais qui permet de commencer avec une gymnastique intellectuelle et une compréhension des langages. Puis, nous continuons avec celui du langage C++ pour comprendre ce qu’est la programmation orientée objet, et l’apprentissage du langage réseau, qui était un peu le parent pauvre avant. À ce moment-là, les étudiants ont une compréhension globale de la façon dont fonctionne un réseau. Ils vont faire un peu de développement continu et ils vont finir par un gros projet web dans une des technologies proposées. Ça leur permet d’avoir un large socle de compétences fondamentales. Après, ils vont s’orienter vers n’importe laquelle des spécialisations. Et nous en offrons énormément. Ce qui est super, parce que nous avons souvent des étudiant(e)s qui commencent et qui ne savent pas ce qu’ils ou elles vont faire. On en a même qui vont aller piocher dans une branche, puis dans une autre. Intelligence artificielle, deep learning, machine learning, développement web, cybersécurité, administration de base de données, etc. Une des grandes qualités de 42 est que la vitesse à laquelle vous allez avancer est dépendante et adaptée à votre situation sociale – si vous avez des enfants dont vous devez vous
BIO EXPRESS
Une codeuse née Elle n’a que huit ans lorsque Sophie Viger chipe l’ordinateur de son frère pour se mettre à coder. Le début d’une vocation...
Dix ans de direction Profession : directrice. Après avoir dirigé la Web@cademy, le Samsung Campus et la Coding Academy d’Epitech, Mme Viger écrit à Xavier Niel pour postuler à la direction de l’école 42. « Banco », dit l’entrepreneur.
La dynamiteuse de barrières À peine aux manettes de 42, la directrice supprime la limite d’âge pour être jeté dans la Piscine. À 30 ans, assure-t-elle, c’est à ce moment que des femmes se réorientent davantage. occuper, un travail peut-être à mi-temps (parce que vous n’avez pas de quoi subvenir à vos besoins ou vous n’êtes pas aidé), des parents dont vous devez vous occuper, un sport que vous pratiquez – et aussi à vos compétences cognitives. Vous allez peut-être être plus doué que moi…
Sur le code, ça m’étonnerait… Si, vous serez plus doué sur la partie algorithme, et moi, sur le réseau. Nous n’avancerons pas à la même vitesse. Au début, tous les étudiants vont commencer ensemble et cela va s’étaler en fonction de la vitesse à laquelle chacun va aller. À la fin du tronc commun, on va avoir un éclatement, parce que certains voudront vite gagner de l’argent et vont vite partir en stage. D’autres ont dans l’idée, depuis le début, de lancer leur propre projet. Ils vont lancer leur start-up, structurer leur projet. D’autres ne vont pas trop savoir et prendre un petit peu par-ci et un petit peu par-là. Or, comme on est basé sur la formation qui est de pair à pair, il faut qu’il y ait un nombre minimum d’étudiants au début pour que cela reste cohérent.
Ici, il y aura 150 étudiants ? Oui ! Il y a 150 ordinateurs, et c’est la recommandation qu’on fait. C’est vrai que ça peut tourner à 100, mais franchement, le mieux, c’est 150 personnes pour constituer la cohorte. Ça fonctionne très, très bien !
Où va-t-on les chercher, ces gens-là ? Il y a les résidents, mais aussi le dispositif étendu à la Grande Région, évidemment. Je pense que c’est sans doute le point le plus difficile de l’histoire.
Pourquoi ? Principalement parce qu’on a toujours ce stéréotype, qui a la vie dure, et les gens ont
du mal à se projeter dans l’informatique quand ils ne ressemblent pas au stéréotype du geek, cet ado plutôt pas très bon en sport, boutonneux, capuche sur la tête, maladroit avec les filles, mais passionné. Et comme on nous a tellement mis cela en tête, les gens pensent qu’il faut être passionné d’informatique pour pouvoir faire de l’informatique, alors que c’est un métier, c’est un outil comme un autre. Ce sera tout le travail de 42 Luxembourg, par des associations, par des agences comme l’Adem ou Pôle emploi, par des partenaires, d’aller convaincre des publics qui ne se disaient pas : « Ah, l’informatique, je suis passionné! » À Kuala Lumpur, 60 % des informaticiens sont des informaticiennes. C’est vous dire, on se doute que ce ne sont pas des femmes qui passent leurs nuits à jouer à GTA ou à Gran Turismo. C’est un métier.
C’est surtout une société qui est différente de la nôtre… Oui, c’est culturel, bien sûr. Culturellement, on demande aux femmes en Malaisie de ne pas trop être dehors, elles ne peuvent pas faire de métiers qui nécessitent une force physique. Mais ce sont des métiers bien payés. Il n’y a pas la même vision, mais ça prouve bien qu’il n’y a pas besoin d’être passionné d’informatique pour réussir. Il y a beaucoup de personnes qui sont dans des domaines complètement bouchés, des personnes en errance, des personnes qui n’ont pas du tout de diplôme, pas de baccalauréat, qui sont sorties du système scolaire en se disant que leur vie allait être très compliquée. Ce sont des emplois sousqualifiés, de la délinquance, etc. Il faut aller chercher ces personnes et leur dire que c’est possible, que c’est une opportunité extraordinaire. Quand vous réussissez à faire quelque chose, ça fait vachement plaisir. C’est très créatif. Écrire du code, ce n’est pas des mathématiques, c’est écrire. Beaucoup de logique qui ressemble à l’apprentissage des langues. Vous pouvez travailler dans n’importe quel pays et dans n’importe quel domaine. Il y a quand même peu de métiers où l’on peut travailler à la fois dans la mode, dans l’agriculture, dans la santé, dans l’assurance ou dans tous les domaines que vous voulez ! Ce sont des métiers très bien payés.
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24 SEMAINES DANS LA PISCINE
42, école sans professeur, entamera ses tests psychologiques pour trouver les 150 premiers apprentis codeurs qui devront se jeter dans la Piscine à partir du 5 septembre. Une salle d’ordinateurs où des tandems sont formés pour progresser dans les apprentissages pendant 24 semaines avant de passer à une deuxième phase de spécialisation.
Vous parlez beaucoup d’inclusion, notamment de femmes et de jeunes femmes. À Luxembourg, certains projets avancent que, dans le code, mieux vaut être entre femmes pour avancer jusqu’à prendre assez confiance en soi pour se retrouver dans un univers mixte. Chez nous, chaque campus est indépendant. Chaque campus a une marge de manœuvre pour respecter les valeurs de 42.
Quelles sont-elles ? Elles sont contractuelles. La première chose, très importante, est que les étudiants de 42 sont libres de leurs choix dans le curriculum. Ça permet d’éviter un écueil présent dans certaines écoles, celui d’avoir un partenaire qui vous finance mais, en échange, soit les étudiants viennent chez lui en stage, soit ils vont tester les applications, soit ils vont faire un soi-disant projet qui consiste, en réalité, à faire travailler les étudiants gratuitement sur un réel projet. Ce qui peut entraîner beaucoup de complexité ou de frustration, parce que ce ne sont que des étudiants, et ce que veut obtenir le partenaire nécessite d’être exigeant. C’est interdit. Vous n’avez pas le droit de le faire. Ensuite, il y a l’accessibilité. Les campus doivent être ouverts 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Ils doivent être accessibles par des moyens de transport publics, de manière à ce que ceux qui n’ont pas de moyens ou de véhicule puissent y accéder facilement et simplement. Un accent fort doit être mis sur les minorités et sur les femmes. Et favoriser par de réelles actions l’accès des femmes au sein des campus. Il y a aussi le sécularisme. La religion ne peut pas interférer dans le curriculum. Concernant la transparence et l’honnêteté, tous les partenaires privés subissent un check, y compris au Luxembourg, d’ailleurs.
Vous ne m’avez pas répondu sur votre engagement envers les femmes… Nous sommes passés de 14 % de femmes – quand je suis arrivée – à 32 % l’an dernier. C’est énorme, parce que c’est sur de gros volumes. Nous avons eu 600 étudiants, dont 200 femmes l’an dernier. À Bruxelles, ils ont fait des Piscines (programmes proposés par 42, voir encadré ci-joint, ndlr) exclusivement féminines. Mais il y a toujours un moment où il va quand même falloir que les femmes et les hommes travaillent ensemble. Je suis plus partisane de les accompagner. Durant ces Piscines, nous faisons par exemple des tea times. L’intitulé n’est pas très bien trouvé, mais ce sont des moments où nous sommes seules avec des femmes, pendant une heure, et nous les motivons. Nous leur expliquons pourquoi elles sont moins nombreuses dans l’informatique, pourquoi elles doivent avoir confiance en elles, ce qu’est l’effet Golem (le fait de se dire qu’on arrivera à un niveau inférieur finit par ne pas permettre à quelqu’un d’arriver à un niveau supérieur, ndlr), ce qu’est l’effet Pygmalion (quand un professeur ou un mentor a une influence positive pour montrer la réussite de quelqu’un et l’entraîner vers le haut, ndlr), pourquoi elles peuvent être des compétitrices. Nous sommes occupés à mener des ateliers intitulés « Close the Gender Gap », avec tous les campus du réseau 42.
Pourquoi est-ce important ? Si on veut rester une des meilleures écoles au monde, cela ne se fera pas sans les femmes. Plus il y a de diversité – c’est la force de 42 –, plus on avance et plus on est innovant. Regardez les scandales de l’airbag qui avait été mal conçu, en tout cas pour les femmes. Du coup, ça les protège moins, merci pour madame. Parmi les scandales, il y a celui des systèmes de reconnaissance faciale qui vérifiaient le genre d’une personne : ils ne se trompaient pas du tout pour un homme blanc, mais arrivaient seulement à 70 % de bons résultats pour une femme noire. C’est à vomir. Pourquoi ? Parce qu’il n’y avait que des hommes blancs qui entraînaient ces systèmes. Il faut aussi reconnaître les choses : ce n’est pas spécifique à l’IT. L’IT est aussi un outil au service de la société. C’est un problème de société. Les postes à responsabilités sont aussi principalement occupés par des hommes. Il faut aussi parvenir à changer cela, à atteindre une vraie mixité.
qui montrent quelles sont les actions les plus efficaces ? Justement, il n’y a pas de formule magique. C’est la coordination des différents éléments qui permet de faire avancer les choses. Nous, on arrive presque en fin de course : les personnes qui entrent à 42 ont 18 ans au minimum. L’éducation est un des piliers de cette situation. 42 est allée voir le ministère français de l’Éducation et a réussi à convaincre Jean-Michel Blanquer de mener une expérimentation à l’école. Celle-ci permet plusieurs choses : enseigner l’informatique – pas seulement le code mais la littératie numérique –, comprendre ce qu’est une information, comment on va la chercher, comment on se renseigne pour savoir si elle a été modifiée et si elle a été manipulée, savoir ce qu’est une image, un média, la propriété intellectuelle, etc. On n’a pas les moyens de former 50.000 profs en un an. L’idée était de proposer au ministre une solution basée sur un intranet et sur la présence des maîtres sans qu’il y ait une nécessité d’avoir des connaissances. Une sorte de méthode qui est celle de 42, que les enfants de 9 à 11 ans apprennent ensemble et se corrigent ensemble. Cette expérimentation a commencé. On travaille avec le laboratoire de Camille Terrier, issu du Massachusetts Institute of Technology, pour mener des évaluations : est-ce que cette forme d’apprentissage permet aux enfants d’être plus pugnaces ? Plus solidaires ? Plus résistants aux stéréotypes ? Rendez-vous dans trois ans ! Si on continue à faire croire à nos petites filles que l’informatique n’est pas faite pour elles alors que tous les métiers deviennent de plus en plus digitalisés… Et pour avoir des compétences, il faut avoir des connaissances en informatique. Dans 10 ou 15 ans, cela va s’accentuer. L’idée est, à la fin, d’offrir la plateforme au monde entier. Par philanthropisme.
Pourquoi arrivez-vous au Luxembourg maintenant alors que vous êtes sollicitée partout sur la planète ? L’intérêt pour 42, quand on a lancé ce réseau, était de répondre à un besoin de manière stratégique et régulée. On ne va pas mettre un campus 42 à côté d’un campus 42. On ne va pas le faire avec des personnes qui ne sont pas bien intentionnées ou alignées avec nos valeurs. Nous essayons de semer des petites graines. Ce n’est pas qu’une formation pour avoir des compétences techniques. Quand vous apprenez à travailler avec un système où il n’y a pas de professeur, pas de monsieur qui vous dit « c’est moi qui sais », mais où il y a plein de femmes et d’hommes, de plein de couleurs, d’origines sociales et d’horizons différents, qui vont participer à votre évolution, ça redonne un sens humaniste, de solidarité, d’entraide. C’est la plus belle chose que 42 apprend. Comprendre que vous pouvez
« Plus il y a de diversité, plus on est innovant ! »
toujours faire ce que vous voulez, et à n’importe quel âge. C’est un modèle social pour des gens qui sont sortis du système scolaire, qui n’ont plus aucune solution dans le système traditionnel. Ils vont retrouver de la dignité, un emploi, reparticiper à la richesse de leur pays.
À l’Université du Luxembourg, il y a un incubateur qui permet à des étudiants, sur la base de ce qu’ils ont appris pendant leur cursus, de développer leur business, une start-up, une entreprise. Est-ce que 42 n’apprend que le code, ou aussi à appréhender le monde de l’entrepreneuriat ? Les histoires d’entrepreneuriat qui fonctionnent sont celles qui sont portées par une histoire personnelle. C’est toujours le sentiment d’être face à un problème qui n’a pas été résolu. Ce sont les histoires qui me plaisent le plus. Chez 42, en tout cas à Paris, on a un projet qui s’appelle Intrapreneurship, qui est carrément un processus où on vous suit, on vous accompagne. On a développé, avec Station F, tout un programme, le 42 Start-up Club. Toutes les start-up peuvent y entrer. Et certaines ont même la possibilité de rentrer dans le programme d’incubation qui se trouve à Station F.
Et ces étudiants-entrepreneurs sont, du coup, en rupture avec votre modèle d’apprentissage en peer-to-peer learning ? Non, au contraire, ils travaillent beaucoup avec des entrepreneurs qui ont réussi dans leur start-up, avec lesquels ils passent du temps et vont échanger. Ça reste un peu le même modèle. Il y a en effet des open hours avec certains experts à certains moments, mais
LE DIGITAL LEARNING HUB EST NÉ
À l’initiative du ministre de l’Éducation, Claude Meisch (DP), le Luxembourg a inauguré, mi-mai, son Digital Learning Hub, qui réunit pour l’instant les offres de formations de quatre partenaires : 42, le Luxembourg Blockchain Lab, Securitymadein.lu et la Design Thinking School du Hasso-PlattnerInstitut de Potsdam. De quoi élargir les formations pour répondre aux 3.500 vacances de postes de l’Administration de l’emploi. finalement, quand vous êtes chez 42, vous apprenez des autres, mais vous allez beaucoup sur internet, vous allez sur un forum, vous allez regarder un manuel. Le plus important est toujours la façon dont vous allez chercher l’information, et ce que vous allez en faire.
42 se renouvelle sans cesse. Quel est votre dernier projet ? Je voudrais créer un laboratoire de recherche, à Paris, à la fin de l’année. L’idée est qu’il soit orienté sur l’intelligence artificielle à impact social. Nous avons lancé un grand plan inclusion, chez 42, avec une équipe de huit personnes dirigée par Camille Lucas. Ce plan va permettre de former 2.000 personnes en quatre ans, des personnes de milieux fragiles et précaires, des réfugiés, des jeunes de l’aide sociale à l’enfance, des gens qui sortent de prison, des ex-travailleurs du sexe, des personnes en situation de handicap, des personnes au chômage de très longue durée, des personnes LGBT réfugiées. Là, il y a une entorse : l’accompagnement ne se fait pas dans le cadre de cours mais socialement, pour faire des papiers, médicalement. Il s’agit très souvent de problèmes de carence et médicaux. Ils sont accompagnés sur le « Tu peux », « Je crois en toi », « Je suis sûr que tu peux ».
La confiance… Ces publics-là vont rentrer dans le même système que tout le monde chez 42. Il n’est pas question de faire une formation au rabais comme s’ils étaient des personnes au rabais. Parmi ces personnes, il va y en avoir qui auront besoin de trouver un emploi très rapidement. J’aimerais leur proposer l’opportunité, pour ceux qui le souhaitent, de rentrer dans un laboratoire de recherche où ils pourront, à travers des bourses, être financés pendant un an ou deux, pour réfléchir aux solutions qui, en utilisant les outils numériques, leur permettraient de pallier des carences ou des situations qu’ils ont rencontrées. Il n’y a personne de mieux placé qu’un jeune de l’aide sociale à l’enfance pour trouver des solutions. L’idée est, derrière, de monter une start-up – qui n’aura peut-être pas un business model immédiatement –, ou une structure autonome autour de ce problème pour changer le monde.