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DIANA SENANAYAKE

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« Ne pas uniformiser, mais consolider »

Diana Senanayake a été nommée, début août, à la fois CEO régionale pour l’Europe continentale et managing director Luxembourg chez IQ-EQ. Une double mission inédite et un retour aux sources.

Mark Pesco, group CEO, a affirmé que seuls les meilleurs pouvaient prétendre à la double fonction que vous allez occuper. Comment vous a-t-il approchée ? [Elle sourit.] Effectivement, on m’a contactée lorsque j’étais CEO chez BNP Paribas Securities Services à Singapour. Je connaissais bien IQ-EQ et le réseau des entreprises à valeur ajoutée au Luxembourg et en Asie pour avoir travaillé 25 ans dans le secteur financier. IQ-EQ a connu une croissance exceptionnelle par rapport à d’autres concurrents. C’est une opportunité et une proposition de valeur que je ne pouvais pas refuser.

Vous avez été nommée directrice à une double échelle : localement et en région Europe continentale (cinq pays). S’agit-il d’une création de poste ? Oui, le fait d’avoir deux casquettes pour un seul poste est une création de poste chez IQ-EQ. Je n’ai donc pas de prédécesseur.

Comment allez-vous gérer de front des missions parfois très différentes ? Le Luxembourg reste le berceau des activités du groupe et une place financière de premier ordre au niveau mondial. En cela, notre stratégie porte encore sur le développement de l’activité ici. Pour le rôle régional, l’objectif est de créer une zone dans laquelle il existera des passerelles et des solutions intégrées à proposer à tous les clients de la région. La stratégie du groupe est de maintenir une croissance organique comme non organique.

Y a-t-il des disparités de croissance dans les bureaux du groupe situés dans la région Europe continentale ? Non, je crois que la croissance s’est produite par acquisition d’activités relativement similaires. Nous voulons identifier les zones synergiques ou complémentaires. Il faut rester prudent et fidèle au besoin de chaque marché et de chaque client. L’objectif n’est pas d’uniformiser, mais de consolider.

Pouvez-vous donner un exemple ? Des plateformes, produits et expertises développés, par exemple, en France et au Luxembourg pourraient apporter une valeur aux Pays-Bas ou à Chypre. C’est plus une manière de décloisonner nos compétences.

Quels seront vos dossiers prioritaires ? Pour le Luxembourg et pour la région, la priorité, c’est de renforcer les relations avec nos clients corporate et de développer notre clientèle institutionnelle. La croissance des fonds au Luxembourg accompagne cette priorité. Ensuite, c’est de créer plus de passerelles sur les sujets qui intéressent ces deux types de clientèle, en termes d’outils et de services, et tout en restant dans la conformité réglementaire.

Vous venez de passer quatre années à Singapour. Pourquoi revenir maintenant ? Après 10 ans en Asie et 15 ans au Luxembourg, l’Europe reste ma maison, la région où j’ai grandi, où j’ai démarré ma carrière professionnelle… Mon retour relève d’abord d’un choix personnel, que le

Covid a accéléré. La trajectoire exceptionnelle d’IQ-EQ et la stratégie qui m’ont été présentées m’ont convaincue sur le plan professionnel.

Luxembourg reste-t-il, selon vous, une Place attractive pour les candidats étrangers ? Pour moi, Luxembourg a toujours été une place financière très attractive pour toute personne qui a des ambitions de carrière ici et à l’international. La différence que je constate en 25 ans, c’est que la Place a renforcé cette attractivité, d’une manière différente.

C’est-à-dire ? Auparavant, les talents étaient en majorité transfrontaliers. Aujourd’hui, chaque entreprise a des collaborateurs issus de pays très éloignés. Chez IQ-EQ Luxembourg, nous avons 35 nationalités différentes. Cette diversité montre bien la renommée et l’attractivité de la Place.

Le télétravail va-t-il changer les critères d’attractivité chez les candidats ? En effet, c’est un vrai sujet, qui s’est accentué après le Covid. Du point de vue de la flexibilité, IQ-EQ s’est adapté à cette façon de travailler. Le quota du groupe est de 50 % de télétravail. Au Luxembourg, cette flexibilité respecte la limite imposée par les règles fiscales de chaque pays de résidence.

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