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Le platycerium

Texte et Photos : Angel St Benoit

Cette fougère épiphyte, dont on recense 15 espèces, est endémique des forêts équatoriales denses des régions tropicales ou subtropicales. Découverte en 1906 en Papouasie NouvelleGuinée, on la retrouve à Java, en Australie et à Madagascar - 4 espèces, en NouvelleGuinée, Nouvelle-Zélande où on la nomme « Elkshorn Fern » (fougère à corne de Wapiti), en Nouvelle-Calédonie, en Amérique du Sud (1 espèce), à Hawaï (2 espèces). Bien adaptée dans nos jardins créoles, nos voisins Anglophones la nomment« Staghorn Fern » (fougère à collier). Elle appartient à la famille des Polypodiacées et pousse lentement sur les branches des arbres, cherchant l’air et la luminosité, ainsi que sur les troncs ou les souches qui lui servent d’hôtes et qu’elle finit par enserrer. Son nom vient du Grec « platys » (aplati) et « kerato » (corne) en référence à la forme de ses frondes fertiles.

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Description

Elle est formée d’une fronde basale stérile engainante, large rosette nervurée qui abrite de courts rhizomes et devient sèche et brune avec le temps, (ne produisant plus de photosynthèse elle n’est pas morte pour autant). Cette rosette recueille eau et débris végétaux et héberge des insectes dont des fourmis qui vivent en symbiose avec la plante. Ses frondes stériles sont surmontées de frondes fertiles, multilobées en forme de cornes qui se dressent pour capter la lumière et peuvent atteindre 90 cm de long ! Avec le temps à leur revers, apparaissent des spores brunes qui donnent naissance à des prothalles possédant des organes de reproduction et de fécondation lesquels en milieu naturel sont emportés au gré du vent à la recherche de nouveaux supports. Majestueuse en suspension, lovée sur un large morceau d’écorce ou de bois (non traité), placée dans un panier métallique rempli de sphaigne ou de tourbe, qu’elle finit par envelopper, elle se plait aussi sous nos vérandas créoles dans une lumière tamisée abritée des rayons directs du soleil et des courants d’air. Son besoin en eau est modéré, celle-ci ne doit pas stagner sur les frondes. Le Platycerium est sensible aux cochenilles placées sous ses frondes, lesquelles sont à ôter avec un coton-tige imbibé d’alcool à brûler.

Multiplication

Lorsque le sujet est imposant, on peut avec précaution en détacher des rejets.

Quelques variétés :

*Platycerium bifurcatum, endémique d’Australie, de Java est l’espèce la plus commune. Ses frondes fertiles vert cendré sont couvertes d’un léger duvet. *Platycerium coronarium porte des frondes vert clair qui sont très découpées et en forme de cornes d’élan. *Platycerium willinckii (Java Staghorn) endémique de Java et des petites îles de la Sonde, a des frondes très longues, profondément lobées. *Platycerium grande (J.Sm.ex Fee) Presl. autrefois nommé Superbum, ses frondes stériles lobées et plissées tels des jupons ont une teinte vert pâle. Ses frondes fertiles sont ondulées, légèrement fourchues et dressées. Le Platycérium qui peut vivre 60 ans dans son milieu naturel est une fougère à l’aspect spectaculaire dont la base en milieu propice, peut atteindre 2.50 mètres d’envergure.

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