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Le confort de nos séniors
Texte par Christine MOREL
Autrefois la retraite était considérée, en quelque sorte, comme le « début de la fin ». De nos jours, grâce aux avancées de la médecine, aux meilleures conditions de vie, de travail et à une meilleure alimentation, c’est une nouvelle vie qui commence.
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Les retraités peuvent enfin prendre le temps de s’adonner à divers loisirs et activités : on les retrouve d’ailleurs souvent investis comme bénévoles au sein d’associations sportives, caritatives, culturelles, en charge de la garde des petits-enfants, dispenser du soutien scolaire … Aujourd’hui la soixantaine rime heureusement souvent avec disponibilité et dynamisme. Le vieillissement de la population est un sujet préoccupant à l’échelle nationale mais plus encore en outremer. En 2040, les personnes de 75 ans et plus représenteront 14,6 % de la population française contre 9,1% en 2015. A La Réunion, un quart de la population devrait avoir 60 ans et plus d'ici 2050.
À quel âge devient-on un senior ?
Le terme de senior, issu du latin, qui signifie « plus âgé » est venu remplacer celui de vieux, jugé dévalorisant et à connotation négative de nos jours. Ainsi utilise-t-on les appellations de 3e et 4e âge ou encore les vocables septuagénaire, octogénaire … qui ont l’avantage de souligner la tranche d’âge. Toutefois la définition d’un senior n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. Tout est effectivement très relatif lorsque l’on sait qu’un athlète est désigné comme senior avant ses 30 ans dans la sphère sportive professionnelle ! Associé au monde du travail, le terme senior concerne les 50-55 ans ; au regard de la Sécurité Sociale, les personnes de 60 et plus sont répertoriées comme « âgées ; au plan mondial, l’ONU qualifie de personnes âgées la tranche d’âge entre 60 ans et … 122 ans (âge reconnu à ce jour pour la personne la plus âgée au monde).
La perception de nos aînés s’avère bien différente car des études tendent à montrer que l’on se sent senior plutôt à partir de 70 ans sans pour autant se définir comme vieux. Grâce à l’allongement de l’espérance de vie en bonne santé, la majorité des seniors souhaitent pouvoir rester à leur domicile le plus longtemps possible. La prévention demeure donc un axe majeur dans le maintien à domicile. Elle permet de retarder ou de limiter la perte d’autonomie selon le niveau de dépendance en prévenant certains accidents ou chutes par des équipements spécifiques. Certains opérateurs publics locaux ont compris l’enjeu et ont mis en place, depuis quelques années, un « plan senior » en termes de logements sociaux aménagés pour répondre aux besoins des personnes âgées.
Quelles solutions pour adapter l’habitat aux seniors ?
Avec le poids des ans, les gestes du quotidien deviennent plus difficiles à effectuer même sans une perte de mobilité sensible. Le simple fait de se déplacer, se laver, faire la cuisine … peut devenir complexe.
En premier lieu, la circulation dans toute l’habitation doit être étudiée pour faciliter l’accès aux pièces et prévoir de nombreux points d’appui. Les glissades et les chutes peuvent être limitées par l’installation d’un revêtement de sol antidérapant ; les tapis doivent être fixés au sol ou supprimés. Les barres de seuils de portes et des baies vitrées constituent des obstacles qui peuvent provoquer une chute : elles peuvent être signalées par des bandes de couleurs au sol (cette astuce fonctionne également pour indiquer un changement de revêtement de sol). Les fils électriques ne doivent pas être laissés au sol mais fixés en dehors des zones d’accès.
En cas de passage en fauteuil roulant, en déambulateur ou avec des béquilles, le bon sens invite à disposer le mobilier de façon à faciliter le passage, à installer des portes coulissantes, plus faciles à manier d’une seule main. Le positionnement judicieux de certains meubles dans chaque pièce, la pose de barres d’appui fixées au mur permettent de sécuriser le passage d’une pièce à l’autre. La mise en place d’un éclairage adapté, sans zones d’ombres, est conseillé (avec des interrupteurs à la bonne hauteur). Autre solution, le cheminement lumineux qui se déclenche grâce à des détecteurs de mouvement. Il permet de sécuriser le trajet d’une pièce à l’autre à toute heure du jour ou de la nuit. La chambre, lorsqu’elle est située à l’étage, peut rester accessible par l’installation d’un monte-escalier. Cet équipement est prévu pour les escaliers droits ou tournants.
Des plateformes élévatrices sont disponibles pour les personnes en fauteuil roulant. Si le logement ne dispose que de quelques marches, la pose de bandes antidérapantes sur chaque nez de marche et l’installation d’une seconde main courante permettent de sécuriser la descente et la montée. Le rangement des placards doit être conçu de façon à placer les objets et vêtements les plus utilisés à portée de main. Le choix du mobilier constitue un atout de taille pour offrir plus d’autonomie sans pour autant s’orienter vers des équipements médicalisés si ces derniers ne s’avèrent pas nécessaires : le choix de rehausser un lit avec des pieds plus hauts, d’installer un lit électrique à télécommande, de placer les poignées des portes de placard à la bonne hauteur contribue à faciliter des actions répétitives et indispensables.
L’ascenseur à domicile, c’est possible
Vivre sur plusieurs étages peut s’avérer contraignant, surtout lorsque l’on prend de l’âge. Pour s’affranchir des escaliers, une des solutions les plus confortables et les plus sécurisés reste l’ascenseur de maison. Il apporte un confort quotidien et vous permet de vous projeter plus longtemps dans votre domicile. Les ascenseurs peuvent être réalisés sur mesure afin de s’adapter aux contraintes que l’on peut rencontrer dans une maison existante. Ils offrent la possibilité de desservir jusqu’à 4 niveaux. Certains modèles sont parfaitement adaptés à l’extérieur, c’est parfois une solution plus facile à mettre en œuvre avec des travaux moins encombrants.
Sachez que les matériaux et coloris peuvent être personnalisables en fonction de vos préférences et de l’ambiance décorative de votre domicile (parois, sol,
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portes…). Ils peuvent donc s’intégrer en toute discrétion dans vos intérieurs.
Les ascenseurs privatifs permettent de bâtir sur des terrains à fort dénivelé, sur plusieurs étages et cela sans contrainte. A travers cet équipement, vous valorisez votre maison en y apportant tout le confort d’un ascenseur à un cout peu élevé, en fonctionnement comme en maintenance.
Des agencements spécifiques pour la cuisine et la salle de bain
Dans la salle de bains, un seul mot d’ordre : rendre la pièce sûre grâce à un sol antidérapant et en facilitant l’accès aux installations sanitaires. La douche à l’italienne ou avec receveur ultra-plat (sans différence de niveau au sol) est recommandée pour éviter le risque de chutes et de glissades. Il existe différents modèles d’assises de douche (tabouret, chaise de douche, siège mural rabattable ou escamotable) qui peuvent venir en complément d’une barre d’appui pour garantir une sécurité optimale. Les WC et lavabos surélevés, les robinets thermostatiques apportent également un confort supplémentaire. Côté cuisine, la sécurité prime également par le choix d’équipements adaptés (four à tiroir et plaque à induction pour limiter les risques de brûlure, électroménager avec signal lumineux, hauteur des placards adaptés …).
La domotique, une aide fonctionnelle
Sans demander un investissement conséquent, il est possible de gérer l’éclairage, l’ouverture et la fermeture des volets roulants et des stores, le système d’arrosage … sans avoir à se déplacer. Selon le type de logement, son réaménagement peut venir faciliter la vie d’un aîné toutefois certains nécessitent des travaux plus importants avec un coût conséquent. Des aides sont disponibles auprès de l’Agence Nationale de l’Habitat (ANHA), des caisses de retraites ou des collectivités. Ces dispositifs sont accessibles aux locataires et aux propriétaires et peuvent être soumis à des conditions de ressources. Certains équipements donnent également droit à un crédit d’impôt. Étant tous concernés par le vieillissement, il serait donc judicieux, lors d’une construction ou de l’achat d’une maison, d’anticiper les aménagements qui deviendront nécessaires quelques décennies plus tard (privilégier un logement de plain-pied, prévoir une évacuation de la douche dans le sol, placer la salle de bains et la toilette près de la chambre …). Un rapport, destiné à la préparation de la loi sociale sur le financement de la dépendance, a été présenté par les députées Stéphanie Atger et Ericka Bareights (également ancienne ministre des Outremers sous le quinquennat de François Hollande). Le document pointe l’accélération du vieillissement notamment dans nos régions
et formule plusieurs recommandations parmi lesquelles le besoin de repenser le logement des personnes âgées. Retrouvez plus d’informations sur www.pour-les-personnesagees.gouv.fr ou auprès de l’ADIL de votre région.