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La vie au rythme du Ti Train Lontan

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Caves & spiritueux

Caves & spiritueux

Texte : Corine Tellier/ Carpe Diem

Remerciements au Département de La Réunion et à Eric Boulogne pour avoir partagé avec nous les images de sa collection.

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Grande Chaloupe - Coll E.Boulogne

Possession - Coll E.Boulogne TiTrain80 Billard Cliché E.Boulogne

Cela fait déjà plus de 40 ans qu'il ne chemine plus le long de nos côtes. Et pourtant la mémoire de la ligne ferroviaire reste bel et bien vivace. A travers ses vestiges, c'est tout un pan de notre histoire qui refait surface et nous enchante à nouveau.

Le Port - Coll E.Boulogne « Pou sorte Saint-Denis, aller Saint-Pierre, casse pas la tête, prends Chemin de fer. Si ton famille y arrête loin, merci Bon Dieu, néna le train ! ». Le refrain de ce « Séga le Train » entonné par le regretté Arnaud Dormeuil résume bien le rôle crucial qu’a joué le réseau ferroviaire dans l’île. Si l'histoire du « Ti Train », comme on l'appelle affectueusement, nous émeut aujourd'hui encore, c'est parce qu'il mêle tant de thèmes qui font tenir ensemble une société : l'économie, le transport mais aussi des liens humains. Ecoutez plutôt le vibrant hommage que lui rend un écrivain qui lui a consacré plusieurs ouvrages, Eric Boulogne, également membre de TiTrain.

« Ce fut une grande aventure humaine : pendant des décennies, des gens courageux, hommes et femmes, se sont mobilisés pour rendre service à des milliers de personnes, leur permettant de parcourir leur île de l'Est au Sud, tandis

St-Denis - Coll E.Boulogne St-Denis - Coll E.Boulogne

St-Leu - Coll E.Boulogne St-Gilles - Coll E.Boulogne

que les marchandises transitaient par les mêmes voies pour soutenir la colonie sur ses vieux jours et les jeunes années du nouveau Département. » La particularité de ce réseau a été en effet de concilier sur une même ligne à la fois le transport de marchandises et celui des voyageurs. La question économique est en effet au centre des préoccupations lorsqu'est constituée la Compagnie du chemin de fer et du Port de La Réunion (CPR) en 1878. Un an auparavant, une loi prévoyait la création d'un port à la Pointe des Galets concomitant à l'établissement d'un chemin de fer reliant ce port aux villes de SaintPierre et de Saint-Benoît.

La CPR, une affaire privée, lancera ce qui fut l'un des plus gros chantiers de l'époque. Inauguré en 1882 le chemin de fer comptera, à son apogée, 126 km de ligne, 15 gares et 250 ouvrages d'art, parmi lesquels les deux plus grands tunnels ferroviaires de France. Un défi colossal pour épouser le relief tourmenté de l’île et ses nombreuses ravines et rivières. Mais la compagnie privée se ruine dans les travaux supplémentaires pour le port et, à partir de 1888, c'est l'Etat qui reprend les commandes et ce, jusqu'en 1951. C’est le jeune Département qui exploite alors en régie directe le nouveau Chemin de Fer de La Réunion (CFR). Un héritage en mauvais état : trop peu d'autorail, matériel vieillot : « le CFR, largement déficitaire, connaît une fin de vie similaire aux voies secondaires de métropole. Actée depuis longtemps, la fin du chemin de fer est officialisée avec l’inauguration en 1963 de la Route en corniche », conclut Eric Boulogne.

L’exposition à toute vapeur

Jusqu’au 28 juin 204, les Archives Départementales de Champ-Fleuri accueillent « Ti Train Lontan », un voyage dans le temps orchestré par le Département de La Réunion, avec des images d’époque, des cartes interactives ou encore des banquettes de train rénovées !

Des vestiges et une mémoire

L’association TiTrain, présidée par Gérard Chotard, se bat depuis 1988 pour restaurer les derniers vestiges de notre patrimoine. Un travail à côtoyer à la Grande Chaloupe qui a conservé une gare, des voies d'évitement ainsi que la locomotive à vapeur la plus vieille de France (la Schneider 030T de 1878), classée monument historique.

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