Quelle place pour la ressource industrielle dans un système consumériste ?
Malaury Forget Mention recherche par le projet Soutenue à l’ENSAL le 15 juin 2016 Sous la direction de Boris Bregman Domaine d’étude : Stratégies et Pratiques Architecturales Avancées
Quelle place pour la ressource industrielle dans un système consumériste ?
Malaury Forget Mention recherche par le projet Soutenue à l’ENSAL le 15 juin 2016 Sous la direction de Boris Bregman Domaine d’étude : Stratégies et Pratiques Architecturales Avancées
RÉSUMÉ Logements - Ressource - Société de consommation - Economie - Ecologie
Le travail qui suit traduit une réflexion mêlant théorie de l’architecture et expérimentations par le projet. L’objectif d’une recherche par le projet, dite «by design» est de passer un processus de conception, par essence, itératif, au crible d’une démarche scientifique. Les différentes questions qui m’ont animées tout au long de cette année découlent d’interrogations personnelles combinées aux questions intrinsèques au territoire d’étude. La vallée de la chimie, territoire situé au sud de la métropole de Lyon, présente d’importants enjeux d’urbanisation et d’habitabilité. Ce paysage industriel, fracturé par plusieurs infrastructures routières ou ferroviaires, va devenir le lieu de vie de nombreux métropolitains dans les deux décennies à venir. La complexité d’un tel territoire pose des questions d’attractivité et d’habitabilité. Tout au long de l’année, mon travail s’est donc concentré sur ces questions. De l’échelle du territoire au détail d’architecture, c’est l’usager que j’ai souhaité placer au centre du projet. L’identité industrielle du territoire est, pour l’heure, ce qui le rend peu propice à l’habitat, d’où la problématique : quelle place pour la ressource industrielle dans un système consumériste ? Dans notre mondialisé, consommateur de ressources, d’espace, d’habitat. Trois questions d’architecture sont convoquées afin d’apporter des pistes de réponses : l’échelle de la forme urbaine, la matérialité et le rapport entre intérieur et extérieur, traité par l’intermédiaire de la fenêtre. Après avoir mis en évidence, suite à des recherches théoriques, que l’industrialisation de la construction a eu
pour conséquences la standardisation et la production en série de modules, j’ai choisi de remettre en question ce procédé industriel, à travers trois hypothèses tenant compte du contexte économique et écologique actuel. Contexte bien différent de celui d’après seconde guerre mondiale, dans lequel ont vu le jour de nouveaux matériaux ainsi que de nouveaux procédés de construction. Dans un tissus urbain lâche et non urbain, peu habité et peu habitable, on questionne donc l’emploi d’une forme urbaine standard, comme nous avons pu voir sortir de terre dans les années 50 à 80, des plots, des barres ou des lotissements de pavillons. L’emploi du matériau de construction est une question centrale aujourd’hui, pour des raisons budgétaires et écologiques. Matériaux qui ont fait l’objet de grandes innovations à l’ère industrielle. Enfin, dans un contexte fait d’une autoroute, d’un chemin de fer et d’une raffinerie de pétrole, je me suis questionnée sur la nature du lien entre le logement : espace intime et support d’un art de vivre, et ce paysage puissant, parfois violent. La façade, percée par des fenêtres joue le rôle de membrane avec différents degrés de porosité. Chaque façade, en fonction de son orientation, du paysage qu’elle révèle, est dotée de fenêtres proposant différents usages. L’ensemble des plans de logements contribuent à projeter usages et déplacements en façade, de façon à placer le contexte industriel dans le paysage quotidien des futurs Feyzinois, et qu’il devienne synonyme d’habitat, symbole identitaire.
REMERCIEMENTS
A l’équipe enseignante du domaine SPAA : S9 : Marc BIGARNET, Boris BREGMAN, Pierre GRAS, Boris ROUEFF, Nune TCHILINGARYAN, Christophe BOYADJIAN, Federico FERRARI, Julien LAHAIE (Lyon Métropole) S10 : Marc BIGARNET, Boris ROUEFF, Nune TCHILINGARYAN, Christophe BOYADJIAN Et plus particulièrement, un grand merci à Boris BREGMAN, mon directeur d’étude, pour sa bienveillance et les connaissances qu’il nous a apporté tout au long du semestre. A Julie CATTAN et Joan CASANELLE pour le suivi de mention recherche A l’ensemble des étudiants du DEM SPAA pour l’ambiance de travail conviviale. A mon groupe de travail du S9 : Léo Boggio, Mickael Dos Santos, Pénélope Fléchet, Yaonna Fournier et Raphaël Masbernat, et plus particulièrement à Manon Fourneret, ma collègue et binôme de projet. A ma famille et mes amis pour leur soutiens sans faille, et plus particulièrement à Orélia et Ulysse pour leurs encouragements quotidiens et les moments de joie qu’ils m’ont apporté durant cette année.
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00 - SOMMAIRE, INTRODUCTION
Paradigme de départ Ce vaste sujet que j’ai choisi de traiter pour mon travail de recherche, relève de problématiques très contemporaines mais dans un premier temps, d’interrogations qui me sont propres. L’actualité, les problématiques écologiques ou encore ce que l’on trouve en vente dans un supermarché, m’interrogent. Comment est-ce que l’on consomme ? Qu’est ce que l’on consomme ? D’où ça vient ? Pourquoi ? Ces questions me sont très vites apparues comme transposables au milieu de l’architecture. C’est pourquoi j’ai choisi d’en faire le sujet de mon diplôme. La question de la ressource que l’on emploi par la construction de nos bâtiments m’a guidé tout au long de cette année. L’objectif de ce travail est d’intellectualiser et de mettre en lien des démarches nouvelles, isolées pour l’instant en dressant un état de l’art des réponses proposées à cette société de consommation dans la quelle nous évoluons, des critiques faites par certains sociologues, de les mettre en lien et de faire un parallèle avec l’œuvre de certains architectes. A terme, difficile de faire le tour du sujet, j’espère proposer une critique constructive et une réponse, par le projet, au contexte global que l’on connait. A la sortie de la seconde guerre mondiale, l’industrialisation, l’économie croissante et le besoin de passer à autre chose, nous ont installé dans des habitudes de surconsommation et de gaspillage qui ne sont plus viables aujourd’hui. La planète n’est pas en mesure de nous offrir les ressources nécessaires pour continuer ainsi, des réponses adaptées sont donc attendues et nous, architectes, avons le devoir de faire évoluer notre façon consommer.
Les nouvelles techniques constructives que nous avons développé au moment de la révolution industrielle convoquent des matériaux et des ressources qui se raréfient avec le temps.
«Après avoir tellement construit et consommé, arrive le moment où l’on va devoir recycler plutôt que jeter.»1 Des sociologues et des artistes dénoncent la mondialisation, cette machine qui se propage dans le monde entier et qui englouti les cultures locales au profit d’une culture de consommation de masse. Un retour au local est en cours dans certains domaines. Des architectes réagissent, critiques, proposent autre chose. La volonté première d’adopter une attitude raisonnée quant à l’utilisation de ressources, pose inévitablement la question du contexte et du territoire d’intervention. La question de recherche à laquelle nous allons répondre est donc :
Quelle place pour la ressource industrielle dans un système consumériste ? L’ensemble du travail qui suit est orienté par le territoire d’étude imposé pour l’exercice du projet : la vallée de la Chimie, pôle industriel de la métropole lyonnaise. Ce territoire de production de richesses, d’énergie, de pollution, impose une prise de positions réfléchies quant à l’élaboration d’un projet de logements.
1. Construire autrement, comment faire ? - Patrick Bouchain Actes sud - 2006 - p 57.
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00 - SOMMAIRE, INTRODUCTION
Sommaire, table des matières 01 - Thème : Consommation Introduction - Problématique - Question de recherche 02 - Conceptualisation : Historique Société de consommation - Mondialisation Consommation de l’espace et problématiques urbaines Les conséquences actuelles Les réponses proposées (références, exposés des pensées) 03 - Contexte : Enjeux de la vallée de la Chimie, Feyzin Site qui découle de l’industrialisation Habitat standardisé, préfabriqué 04 - Démarche de recherche création : Aux vues du site du projet : Le gabarit de la forme bâtie, une forme urbaine générique Question du matériau de construction De la gestion du rapport int/ext par l’élément de la fenêtre (élément standard, dimensions, théories, ...) 05 - Projet : Application à travers 3 projets Explication Retour critique 06 - Conclusions Conclusions Retour sur l’exercice 07 - Sources Bibliographie Iconographie
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01 - CORPUS DE RECHERCHE
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01 - CORPUS DE RECHERCHE Définition du sujet de recherche par rapport au projet Argumentaire de la relation Définition des termes du sujet sujet-projet A l’heure actuelle et dans le monde entier, on voit sortir de terre des bâtiments d’un nouveau style. Jamais vu jusqu’à présent, il s’agit d’une architecture écoresponsable. Ces bâtiments s’inscrivent dans une demande mondiale de prise en compte des problèmes écologiques que nous rencontrons. La direction prise par l‘architecture durable génère une production d’images. Ce type de constructions trouve sa place au cœur des villes monde, devant jouer d’images et d’attractivité. Mais quelle solution pouvons nous proposer pour tout le reste du territoire ? Les périphéries ou les territoires suburbains, rencontrent aussi la nécessité de construire de façon durable, or, il semble que ces parties de villes et de métropole ne soient pas en mesure de porter un projet futuriste et utopique comme on en voit fleurir de nombreux. A l’horizon 2050, les quartiers d’affaires des grandes villes verront pousser des jardins verticaux, des tours de logements aux formes encore jamais vue et autosuffisantes en énergie. Mais partout ailleurs la solution est autre. Alors comment construire durable sans toiture végétalisée ou sans façades aquarium ? Cette nouvelle tendance mondiale interroge aussi l’identité du lieu dans lequel on intervient. Les territoires, qu’ils soient de périphérie proche, suburbains ou ruraux, sont dotés d’une identité forte et spécifique, à une échelle plus locale que celle des villes monde. Il me semble important de prendre position sur cette tendance de l’architecture à produire de l’image pour une architecture durable sur laquelle nous n’avons aucune prise de recul possible pour l’instant. On peut se demander ce qui relève vraiment du durable ou non en territoire autre que le centre des villes monde.
Consumérisme : Terme utilisé en sociologie pour définir un mode de vie où la consommation de biens matériels et immatériels tient une place primordiale. De nombreuses actions de consommateurs visant à défendre leurs intérêts voient le jour, l’exemple le plus probant étant les associations de consommateurs. Ces consommateurs actifs défendent leur droit à l’information sur la qualité et la provenance des biens consommés.
mondiale et ainsi à un mode de vie universel. (Mêmes vêtements, mêmes logements, etc...) Concrètement, la mondialisation est l’accélération et l’intensification des interactions économiques, sociales, politiques et culturelles. Ainsi, avant la mondialisation il existait une diversité entre différentes populations, qui n’avaient aucun lien les unes avec les autres et aucun moyen de s’enrichir d’autres cultures. Seuls quelques intellectuels avaient l’occasion d’observer ces différences. La mondialisation a permis d’apporter la diversité au sein des civilisations, tout le monde en profite et à accès à des cultures différentes de la sienne. Cela provoque donc une forme d’homogénéisation à l’échelle du monde mais la diversité est perceptible par tout le monde.
Synonymes : Ville monde (Fernand Braudel), que l’on appelle aussi, ville globale (Saskia Sassen), ville mondiale (Peter Hall), ou ville générique (Rem Koolhaas)
Standard : Élément répondant à des codes et des normes, répétée en grande quantité, issu de la production industrielle.
Ressource industrielle : Tout matériau ou bien, issu d’une production industrielle, usiné en série.
Préfabriqué :
Logement - Confort
Economie monde
Emploi - Argent
Élément ou ensemble d’éléments fabriqué et assemblé avant leur mise en œuvre. Dans le domaine de la construction, l’élément est livré sur chantier, prêt à mettre en place. Ex : une fenêtre, un parpaing, un prémur, une porte.
Enjeux métropolitains
Budget
Investisseurs
Transports - Temps Croissance
Elus - Politiques Grands groupes privés
Usager Consommateur
Architecte
Consommer la ville : Action de construire, programmer et habiter la ville, menée par divers acteurs : élus, industriels, usagers et architectes. (Schéma 1.)
Construire la ville
Habiter la ville
Mondialisation : On parle ici de la mondialisation des échanges de marchandises, de savoirs et de capitaux. D’après les écrites de Paul Ricoeurd, la mondialisation serait comme un fléau qui rationaliserait, par la technique, tout mode de vie. Pour en arriver à une uniformisation de la culture (élémentaire) de consommation
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Consommer la ville
Schéma-définition de la consommation de la ville Source : Schéma de l’auteur
01 - CORPUS DE RECHERCHE Objectifs Définition des objectifs L’objectif principal de ce travail de recherche est de questionner la production architecturale future. Dans un contexte socioéconomique qui mute très rapidement, il est important d’éclaircir ces questions. Bien qu’accusée d’homogénéiser les cultures, la mondialisation peut aussi être vue comme le vecteur d’une grande diversité, et ainsi d’une richesse créative et culturelle. Apporter une réponse alternative aux questions écologiques actuelles
Mise en évidence du caractère novateur Ce sujet de cette recherche traite de questions très contemporaines. Le sujet central étant notre société contemporaine, il est impossible de faire le tour du sujet dans l’exercice de la mention recherche. Cependant, les différentes questions que nous allons traiter et les contraintes du site de projet orientent le travail vers la questions de l’utilisation de la ressource industrielle. Nous comprendrons ce qui s’est fait par le passé, analyserons la situation actuelle afin de proposer des solutions à employer aujourd’hui et demain.
En réponse à la crise écologique qui nous frappe, les normes et règles de la construction ont changé. Mais l’écologie fait aussi l’objet d’un phénomène social et de préoccupations mondiales. La classe politiques encadre légalement la question, tandis que les ménages sont sensibilisés et mis à contribution. Mais il s’avère que plus de 70% des déchets produits en France chaque année1, sont issus du domaine de la construction. Une démarche citoyenne est importante mais la contribution du domaine de la construction, et donc des architectes, joue un rôle déterminant. Objectifs personnels Ce sujet de recherche découle de mes préoccupations personnelles, plus que des problématiques soulevées directement par mon projet. Ainsi, par ce travail de recherche j’aimerais me forger mon propre avis, sur toutes les questions soulevées par la mondialisation. A la fois omniprésente dans nos habitudes de vie et souvent critiquée, je souhaite, par un travail référencé et réfléchis comprendre un peu mieux les mécanismes de cette machinerie de la consommation. A mon sens, avoir un esprit critique sur le monde qui nous entoure est indispensable pour un architecte. J’aimerais donc entrer dans le monde du travail en ayant au moins conscience du contexte dans lequel je vais devoir évoluer. 1. Commissariat général du développement durable, n° 615 Mars 2015, Tableau : Production de déchets en France en 2010 et 2012, p2. Source : http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/CS615-2. pdf
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01 - CORPUS DE RECHERCHE
Méthodologie Cet exercice de recherche par le projet est l’occasion de convoquer de nombreuses sources et références, extérieures au domaine de l’architecture. D’autres disciplines scientifiques seront convoquées, et des concepts seront questionner. La trame de recherche qui nous est proposée sera suivie dans les grands axes de développements. Pour commencer, différents concepts et théories seront étudiés dans la partie qui suit. Allant du domaine artistique à la sociologie, en passant, bien sûr, par l’architecture et l’urbanisme, des liens peuvent être tissés entre des démarches que rien ne relie en apparence. L’objectif de cette partie est de dresser un état de l’art théorique et thématique des travaux et pensées déjà établis, en rapport avec le sujet de recherche ici traité. L’ensemble des concepts développés dans un premier temps, oriente l’analyse du territoire de projet qui arrive en partie 3. Le territoire de la vallée de la Chimie regroupe de nombreux enjeux de développement, nous en ferons une analyse référencée. Arrive en suite la partie démarche création. Après appropriation des concepts évoqués en partie 2 et en fonction du site d’intervention, nous préciserons les questions à aborder dans le projet. Des études de cas et des apports théoriques viennent étayer la démarche. La dernière partie rendra compte des différentes tentatives réalisées en projet, par le dessin. Chaque proposition a fait l’objet d’une présentation devant plusieurs
enseignants, un retour critique et de nouvelles pistes de projet sont alors envisagés. Pour finir les conclusions reviendront sur les résultats de cette méthode de recherche. La mise en lien d’une démarche scientifique et d’une démarche créative doit être en mesure de générer des résultats appropriés et de répondre à la question de recherche, au moins de proposer une piste de réponse dans un contexte donné.
Choix méthodologiques Processus déductif : Top-Down Du général au particulier : Le point de départ du questionnement est un sujet global. La mondialisation et ses conséquences sur notre façon de consommer l’espace et la ville, est un thème général mêlant des questions de société et d’économie, à mettre en lien avec des questions d’architecture et d’urbanisme. L’approche conceptuelle du sujet est déjà traitée et exprimée par des projets de certains architectes mais la précision des hypothèses en rapport avec le site d’intervention nous inscrit dans un processus déductif.
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Processus Top-Down, du général au particulier Source : Schéma de l’auteur
02 - CONCEPTUALISATION
Andy Warhol, Marilyn Monroe, 1962, Tate Gallery, Sérigraphie, 205.4 par 144.8 cm
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02 - CONCEPTUALISATION Cadre conceptuel Étude historique Olivier Mongin, dans son ouvrage La ville des flux traite, en introduction de la formation des villes contemporaines et de l’exode rural, conséquences ou témoins de la mondialisation. Les pays anciennement urbanisés : l’Europe et les Etats Unis, n’ont pas vu leur exode rural s’opérer dans les mêmes conditions que le connaissent actuellement les pays en cours d’urbanisation, tels que les pays d’Asie, d’Afrique ou d’Amérique du sud. Mondialisation économique, culturelle et urbaine dans les pays du nord : Les cités fermées pourvues d’une enceinte. Puis, lieu de la révolution industrielle, exode rural, construction / extension des villes, cités ouvrières, grandes opérations urbaines du XXeme siècle. Sous l’égide d’un Etat social, le développement des villes comprend l’insertion des ouvriers dans la ville «propre» (hygiénisme) (Haussmann, Cerda, on peut peut-être aussi parler du quartier des Etats Unis de Tony Garnier et des gratte ciel de Villeurbanne, comme références locales) Petit à petit l’ensemble du territoire devient urbain, accompagnés par la révolution numérique, les urbains quittent la ville pour aller vivre à la campagne, apporte leur mode de vie urbain et ainsi, urbanisent le territoire. Le concept même de ruralité ou de campagne est un mythe urbain. A l’heure actuelle l’ensemble du territoire est interconnecté mais les limites entre milieu urbain et milieu rural se brouillent. Le territoire des villes est à définir et le sentiment d’appartenance à l’un ou l’autre des milieux est mis à mal.
Mondialisation économique, culturelle et urbaine dans les pays du sud : Certains pays connaissent la mondialisation économique et urbaine en ce moment, ce qui questionne leur futur. Une des grandes problématiques est l’habitat informel, qui concerne jusqu’à 70% des habitants du Caire. Des chaînes migratoires se mettent en place, ainsi, plusieurs personnes et familles arrivent aux portes d’une même ville, les uns après les autres. Leur objectif est d’y trouver le mode de vie urbain, mais ils apportent leur habitudes rurales en ville. Ainsi des bidonvilles et des favelas se forment sur des superficies impressionnantes au bord des villes. L’étape suivante étant l’obtention d’un travail et d’un logement formel ou la construction d’une maison, parfois sur le lieu même de leur ancien habitat, pour réussir leur intégration urbaine.
Ville pourvue d’une enceinte, territoire clairement délimité, intérieur : urbain, extérieur : campagne, agriculture Source : Schéma de l’auteur
Cette mondialisation s’opère à plusieurs vitesses, entre pays anciennement urbanisés et pays en développement. Au nord, la mondialisation et l’urbanisation ont eu pour conséquences une sectorisation de la ville et des territoires. Aujourd’hui une nouvelle forme d’urbanité est recherchée. Une mondialisation peut être plus raisonnée pour conserver une identité locale et un rapport au contexte proche, du lieu que l’on habite.
Ville diffuse, trame infinie, multi-centralités, création d’enceintes plus restreintes Source : Schéma de l’auteur, à partir d’un plan de Sào Paulo
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02 - CONCEPTUALISATION
Références sociologiques et philosophiques, Edgar Morin (1921), sociologue et philosophe français, répond à un interview pour Terraéco en août 2014. Cet ancien résistant de la seconde guerre mondiale, porte un regard critique sur la société actuelle. Après avoir dressé un constat peu positif du système politique et économique dans lequel nous évoluons, il conclu tout de même sur une note positive, remarquant qu’une prise de conscience est en cours. « Ce que je veux dire, c’est qu’il existe un début de prise de conscience malgré l’inertie. Si ce courant continue sa progression, si on limite les grandes surfaces et que l’on rend possible la restitution des commerces de proximité, et que l’on parvient au moment critique où un phénomène micro devient macro, eh bien, y compris sur le plan des idées, les bonnes volontés se rassembleront et se développeront. »1 Sa pensée est comparable à celle de Stéphane Hessel, lui aussi, fit de la résistance pendant la seconde guerre mondiale, tout deux appellent à une insurrection pacifique. « Mais si aujourd’hui […] une minorité active se dresse, cela suffira, nous aurons le levain pour que a pâte lève. »2 Ces deux hommes, sages de leur grand âge et riches de leurs expériences, analyse avec lucidité la société contemporaine et appellent «ceux et celles qui feront le XXIème siècle»3 à créer et à résister de façon pacifique. Tentant d’expliquer les maux dont nous souffrons aujourd’hui, Edgar Morin souligne le fait que notre pensée, notre façon même d’analyser les choses qui 1. Edgar Morin, «il n’y a pas de solution, mais il y a une voie», Terraéco, 28 août 2014, 2. Indignez vous ! Stéphane Hessel, Ceux qui marchent contre le vent, Indigènes éditions, janv. 2011, p12. 3. Idem
nous entourent, est compartimentée. « On nous a enseigné à séparer les choses et les disciplines. Nos connaissances sont compartimentées. S’il y a toujours eu des phénomènes complexes, cette complexité s’est accrue avec la mondialisation. Résultat, notre pensée s’avère de plus en plus incapable de traiter les problèmes à la fois dans leur globalité et dans les rapports de cette globalité avec les parties. »4 Le terme «enseigner» utilisé dans ce passage, fait échos à notre système scolaire, actuellement en mutation, mais qui compartimente les savoirs en différentes matières. Comme des tiroirs qu’il est difficile d’ouvrir en même temps pour les élèves. L’analogie avec l’urbanisme est plutôt aisée. David Mangin nous parle de la ville sectorisée dans son ouvrage La ville franchisée. Le Corbusier était le premier à proposer une différenciation des voies de communication avec les 7V, une première forme de sectorisation de la ville.
Un secteur/module
La ville sectorisée, un secteur est autonome est possède ses propres institutions, lieux de cultes, commerces, loisirs, logements. Un secteur est un module de la ville. La globalité de la ville est difficilement intelligible. Source : La ville franchisée p66, redessiné par l’auteur.
La dernière phrase de la citation ci-dessus, évoque le titre d’un article de Matin Steinmann : un tout formé de parties qui forment un tout.5 L’architecte théoricien nous y explique qu’une construction est composée de parties qui, ensembles, forment un tout. Il soutient qu’il est important de pouvoir identifier les parties, afin de comprendre le procédé qui les associe et forme un ensemble. Edgar Morin, en matière de sociologie, révèle que la complexité croissante des phénomènes sociaux et politiques qui nous entourent, rend ce procédé difficilement perceptible. L’avis de la sociologue néerlando-américaine, Saskia Sassen diverge. Elle a crée le concept de «ville globale» et conteste l’idée selon laquelle la mondialisation affaiblie les Etats. En fait, elle affaiblirait l’État Nation mais renforcerait la branche exécutive du pouvoir.6 4. Edgar Morin, «il n’y a pas de solution, mais il y a une voie», Terraéco, 28 août 2014, 5. Fome forte, Martin Steinmann, 1972-2002 6. The Global City: New York, London, Tokyo, Saskia Sassen, Princeton University Press, 1991.
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Les 7V par Le Corbusier Source : La ville franchisée p47
02 - CONCEPTUALISATION
Identité locale ou culture monde, Des intellectuels ont théorisé la question de l’identité mondiale ou locale. Entre autres, Marc Augé, ethnologue et anthropologue français, contemporain, se pose des questions sur son rôle, ainsi que sur celui de ses confères dans le monde moderne1. Un anthropologue est initialement là pour étudier une culture dans un contexte défini, or, dans un monde qui change si rapidement de nature et d’échelle, à l’heure des migrations et des mutations, un problème de cadre se pose à ces professionnels. Le monde est une ville et chaque métropole est un monde. La communication instantanée abolit l’espace. Mais en pleine crise de l’universel, il maintient que chaque Homme est constitué d’une part d’individuel (ainsi qu’une partie culturelle et une universelle). Son travail nous intéresse pour sa théorie de la surmodernité. Ses nombreux questionnements sur la place de l’anthropologue dans le monde contemporain le mènent à définir ce concept selon les trois points suivants : - La surabondance événementielle : l’histoire qui s’écrit très vite, à tel point que nos historiens ont du mal à les interpréter. - La surabondance spatiale : contraction spatiotemporelle, capacité de déplacement et omniprésence de l’ailleurs par les différents moyens de communication et d’information, soient la télévision ou internet.
- L’individualisation de références : Chacun veut interpréter par lui-même les informations et les événements qu’il perçoit, rejetant le sens défini au niveau collectif. Explorateur de la complexité du monde moderne, l’anthropologue se place, selon lui, en médiateur entre sociétés traditionnelles et monde moderne. Ces grandes questions sont proches de celles que je souhaite traiter dans mon travail de recherches. Comprendre la complexité qui se pose entre ville monde et recherche du local par les habitants de ces mêmes villes, en abordant les notions de déplacement/ transports, de consommation et d’espace bâti. Aussi, Paul Ricoeur, philosophe français, cite Pascal : «L’humanité toute entière peut être considérée comme un seul homme qui sans cesse apprend et se souvient». Partant de là, Paul Ricoeur - dans Civilisation universelle et cultures nationales - avance la thèse selon laquelle il existerait une identité mondiale, qui se propage chez tout individu, avec certaines zones qui ont un peu de retard par rapport à d’autres. La mondialisation serait comme un fléau qui rationaliserait, par la technique, tout mode de vie. Pour en arriver à une uniformisation de la culture (élémentaire) de consommation mondiale et ainsi à une mode de vie universel. (Mêmes vêtements, mêmes logements, etc...) Concrètement, la mondialisation est l’accélération et l’intensification des interactions économiques, sociales, politiques et culturelles.
1. L’anthropologue et le monde global, Marc Augé, Armand Colin, la fabrique du sens, 2013.
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2. Avant / Après, la mondialisation homogénéisation mondiale et diversité locale Source : Schéma de l’auteur
02 - CONCEPTUALISATION Le mythe de l’Amérique Tout citoyen américain est immigré. Arrivé aux ÉtatsUnis, de force, pour l’esclavage, pour coloniser ou à la poursuite du rêve américain, chacun est là pour une raison différente. Les États-Unis ont pour réputation d’être la terre de tous les possibles. Le fief du libéralisme américain. L’accent est mis sur le travail personnel, un individu se construit son parcours suivant l’idée du «do it yourself». L’ensemble du fonctionnement du pays encourage l’esprit d’entreprise, la création et l’innovation. L’État n’intervient pas, ou peu dans le domaine de l’économie, on parle de libéralisme économique. L’Amérique est aussi une terre de rêve, avec son territoire très étendu et ses paysages variés de nombreux mythes de grands voyageurs sont nés aux US : la route 66, les cow-boy, les vagabonds. Mais être citoyen Américain, c’est aussi et surtout en adopter le mode de vie et de pensée. «The American way of life», le rêve américain. Ce rêve américain est une forme d’image de la vie rêvée, rendu possible aux Etas-Unis. Une famille unie qui vit dans un pavillon avec un jardin et dont les enfant décrochent des bourses d’étude pour aller à l’Université. Ce mode de vie est promu par Hollywood, la superproduction de cinéma, et diffusé dans le monde entier. La vie de rêve est alors suggérée à tout les spectateurs de productions hollywoodiennes, de nombreux films ou séries télévisées mettent en scène des familles idéales avec une belle voiture, une belle maison et de beaux enfants. Une image standardisée de la réussite et de la beauté sont les conséquences de l’entretien de ce mythe. A l’image de la publicité, ces scénarios donnent envie aux spectateurs de posséder un bien pour le rang social auquel il correspond. Ces scènes de vie se tiennent souvent dans le logement familial, ainsi une image du logement, ou de la maison individuelle est aussi transmise. La série Desperate Housewives produite par l’Américain Marc Cherry met en scène 5 femmes amies, mais aux vies bien différentes. Elles habitent toutes dans la même rue : Wisteria Lane à Fairview dans un
Etat américain fictif. Les vues de cette rue montrent des maisons au style différent mais relativement grandes et confortables. Les pelouses parfaitement entretenues et les petites barrières blanches illustrent les stéréotypes de la banlieue chic américaine, similaire à une gated community. Ces cinq femmes représentent elles aussi les stéréotypes de l’Américaine actuelle. La femme au foyer débordée, l’artiste, l’ex mannequin ou la «mère parfaite», ainsi, chaque spectatrice américaine, européenne ou autre, peut aisément s’identifier à un ou plusieurs personnages. Cette série télévisée, au succès mondial contribue à la diffusion de «l’American way of life» et ainsi à une homogénéisation des désirs et de la demande. Les logements des personnages sont les lieux de nombreuses scènes dans les séries grands public. Dans la série The BigBang Théorie, crée par Chuck Lorre et Bill Prady, deux jeunes physiciens, deviennent amis avec leur voisine, serveuse dans un café. Ils vivent à Pasadena, proche de Los Angeles. Leurs appartements comportent une cuisine ouverte sur le séjour et une partie nocturne : une suite pour l’appartement de la jeune serveuse, et deux chambres et une salle de bain pour les deux colocataires. L’ensemble est toujours très bien décoré, confortable, généreusement meublé, et bien rangé. Cette sitcom est moins basée sur l’identification à un personnage particulier, comme Desperate Housewives, mais c’est l’humour et l’originalité des personnages qui fait son succès. Le message transmit ici est celui de la vie de jeunes intellectuels américains d’origines différentes qui réussissent professionnellement aux Etats Unis. Il en est de même pour la série Friends de Marta Kauffman et David Crane qui met en scène la vie d’un groupe de six amis. Là aussi chaque spectateur peut s’identifier à un personnage. Leurs appartements sont le lieu de beaucoup de scènes de vie et on y retrouve les stéréotypes communément admis : la colocation de deux filles dans un appartement typiquement New Yorkais, très chaleureux et confortable. Leurs voisins de palier et amis sont deux garçons en colocation dans un appartement très peu personnalisé, si ce n’est avec un
Plan du quartier Wisteria Lane, de la série Desperate Housewives
The big bang théory. A gauche : appartement de la jeune serveuse, à droite appartement des deux physiciens en colocation
avec un baby foot. Ces productions télévisuelles mettent en scène la vie d’américains et connaissent un succès mondial. En cela la télévision et le cinéma sont un vecteur culturel qui tend à généraliser la culture américaine. Ainsi la demande et les modes de vie s’homogénéisent. La question du logement de ces personnages n’est pas centrale dans les scénarios mais le nombre important de scènes ayant lieu dans leur appartement accorde une grande importance au «chez soi» et au confort dans le domaine privé. De nouveaux codes régissent les pratiques de l’habiter, ils ne sont issus ni de théories, ni d’usages récurrents mais d’un modèle largement suggéré, inconsciemment imposé.
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Friends. A gauche : l’appartement des deux garçons en colocation. A droite : l’appartement des deux filles
02 - CONCEPTUALISATION
Les conséquences dans nos logements La cuisine «américaine» : La cuisine ouverte, souvent pourvue d’un îlot central est devenu un standard, une «qualité» recherchée dans le logement (un argument de vente, entre autre). Pourquoi ? On appelle ça une cuisine «américaine». C’est une conséquence de l’arrivée d’une culture monde, en réalité, on calque beaucoup la culture américaine (en matière de politique et de mode de vie). Donc aujourd’hui on veut une cuisine américaine. Alors qu’on ne l’utilise pas comme les américains, qui cuisinent beaucoup moins que nous (par exemple, certains produits «bruts» sont plus chers que les plats préparés), alors qu’en France, pays de la gastronomie, la cuisine est une «institution». Donc avoir une cuisine ouverte ne signifie pas la même chose en France qu’aux États-Unis. Cela peut poser des problèmes d’odeurs, de bruits, de rangement, etc... Mais cette mode de la cuisine ouverte est aussi due à la réglementation PMR, qui impose des cuisines de surface importante si on veut la fermer. Les surfaces des logements réduisent avec le temps (si on les compare avec les logements sociaux des années 50’ à 70’ par exemple), donc à l’heure actuelle, la plupart des logements sont conçus avec une cuisine ouverte. Les dimensions des éléments de cuisine : L’aménagement de la cuisine est souvent confié aux cuisinistes, véritable métier qui découle du notre. Chaque cuisine conçue est du sur-mesure. Elle est adaptée aux dimensions de la pièces dans laquelle elle doit prendre place et aux souhaits des futurs usagés. Bien souvent, dans les projets de logements collectifs destinés à la vente, seuls un meuble et un évier sont installés et seront très vite remplacés par une cuisine achetés par les nouveaux propriétaires. Ce cas se produit souvent aussi dans le cas le la location longue durée. Or, le contexte dans lequel j’interviens est en mutation, une nouvelle population est amenée à venir habiter Feyzin (rapport à la nouvelle
industrie, employés de passage, pour des CDD, etc...). L’objectif de ce projet est aussi de proposer un parcours résidentiel varié aux feyzinois. Un certain nombre de logements de type 1 ou 2 feront donc partie du programme. La question de l’aménagement de la cuisine est donc essentielle dans les petits logements. Questions : Est-ce qu’on cherche à sortir du standard dans la cuisine ? Si oui, comment ? Par exemple en détournant une partie des éléments : mettre des éléments bas en hauteur et ajouter une crédence dont on choisi les dimensions et le matériau, comme le fait l’agence bruxelloise M-Architecture, par exemple. Et si on utilisait ces modules de rangement dans d’autres pièces ? Chambre, sdb, circulations pour rgt... Utiliser l’élément le moins cher et le customiser, détourner. Avons-nous un réel intérêt à sortir des dimensions standards dans la cuisine ? Cela poserait des problèmes de compatibilité avec les équipements en électro-ménager, par exemple.
Modules de cuisine IKEA Source : http://www.ikea.com/fr/fr/catalog/categories/departments/kitchen/23608/
Une cuisine est toujours particulière. L’objectif serait de détourner l’élément standard pour en faire une cuisine qui n’a pas l’air de sortir d’un catalogue et qui ne serait pas influencée par une mode, tel un standard soumis au phénomène mutable qu’est l’effet de mode.
http://www.ikea.com/fr/fr/catalog/categories/departments/ kitchen/22957/ http://www.castorama.fr/store/Kitchenette-et-bloc-cuisinecat_id_853.htm?sortByValue=relevance&trail=10002%3Acat_id_853&pageNum=2 http://www.m-architecture.eu/index.php?/project/creu/
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Détournement d’éléments standards Source : M Architecture - Bruxelles http://www.m-architecture.eu/files/gimgs/3_creuse05l.jpg
02 - CONCEPTUALISATION
La société de consommation vue à travers l’art
De tout temps, l’art est une forme d’expression, permettant à des artistes, observateurs et critiques de témoigner de leur société contemporaine. A partir des années 1960, les pays développés entrent dans l’ère de la consommation de masse. L’industrialisation et l’élévation des salaires ont pour conséquence l’élévation du niveau de vie et du confort domestique. L’électroménager entre dans tout les foyers et l’usage de la voiture se généralise. Les prix des produits de base baisse et les salaires augmentent au moment des 30 glorieuses, quand les grandes surfaces fleurissent partout. Au même moment l’image de la femme évolue, tout est fait pour leur faciliter les tâches ménagères et avec les enfants de façon à ce qu’elles soient indépendantes et puissent travailler. La consommation de masse va donc de pair avec le progrès et l’émancipation de la femme.
Le mouvement pop art,
émerge dans les années 50’, en Grande-Bretagne et quelques années après aux États-Unis. Ce courant prend corps autour du groupe intellectuel Independent Group (fondé en 1952), composé de critiques d’art, de sculpteurs et d’architectes. Leurs études se centrent sur la culture populaire de l’époque, la culture et la consommation de masse, ainsi que l’industrialisation et les machines. Ils souhaitaient proposer une nouvelle approche de l’art et contestaient les approches moderniste et traditionnelle. Leurs œuvres mettent en scène des objets de la vis quotidienne, issus de la culture américaine. Très vite, après la création de l’Independent Group, les acteurs du mouvement se focalisent sur les images de publicités américaines, qu’ils assemblent sous forme de collages. L’oeuvre d’Eduardo Paolozzi, «Bunk», 1952, est considéré comme le prototype de ce que continueront les artistes. Il présenta ce collage lors d’une conférence de l’Idependent Group qu’il tient en 1952. 1 1. The burlington magazine, avril 2008, p 238.
Dans cette œuvre, Warhol dénonce la production à la chaine, l’industrialisation. Chaque boite représentée correspond à une catégorie de soupe vendue par la marque, mais le graphisme de l’emballage est identique pour toutes. Ainsi, la répétition gagne en puissance. La technique employée est la sérigraphie, qui permet une impression sur un grand nombre de supports. Andy Warhol peignait et utilisait cette méthode de façon à ce que ces œuvres soient reproductibles, avec une machine.
En France, divers courant artistiques sont associés au pop art, le nouveau réalisme ou la figuration narrative par exemple. Les protagonistes de l’un et l’autre des courants se défendent d’avoir une parenté, mais on constate que tous s’inspirent d’objets et d’histoires du quotidien ou de publicités. Les images publicitaires se sont réellement propagées dans les années 50’ et 60’, ce qui a très vite suscité les réactions d’artistes mais qui a eu l’effet escompté sur la population : la consommation de masse. Cette publicité a eu pour effet d’inculquer un mode de vie, une image est véhiculée par le produit. Ainsi, les consommateurs ont commencé à acheter des produits, non pas parce qu’ils en avaient vraiment besoin, mais pour l’image que celui-ci allait leur procurer.
La sculpture
« Telephone Sheep » de Jean Luc Cornec, questionne la rapidité avec laquelle évolue la technologie. Il réutilise des objets désuets pour leur donner une deuxième vie. L’artiste Arman Fernandez, qui s’inscrit dans le courant nouveau réaliste, a réalisé deux assemblages, autour de la Gare Saint Lazare : Consigne à vie, et l’heure de tous. Une accumulation de valises, qui évoque les chariots roulants de la gare et invite au voyage. Et une accumulation d’horloges, dont pas deux n’indiquent la même heure, car le temps est relatif, comme un pied de nez aux voyageurs pressés qui agissent selon un chronomètre. Chacune des horloges, est constituée de bronze, coulé dans différents moules, un pneu, un miroir, ou tout autre objet du quotidien a prêté sa forme à une partie de l’œuvre.
Jean-Luc Cornec, TribuT Telephone Sheep, 2015
Andy Warhol, Campbell’s Soup Cans, 1962, Museum of Modern Art, New York, 51 par 41 cm, 32 tableaux.
Certains artistes jouent sur l’esthétique de ces objets synonymes de notre surconsommation. Accumulation et abstraction sont les maîtres mots du travail de ces artistes.
La photographie,
Andreas Gursky est un photographe Allemand réputé pour ces œuvres grand format. L’utilisation du photomontage lui permet d’assembler les vues d’un
Evadne in green dimension, by Eduardo Paolozzi. 1952. Collage, 33.1 by 25.4 cm. (Victoria and Albert Museum, London).
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Arman Fernandez, L’Heure de tous, 1985, Gare Saint-Lazare, Paris, Accumulation, h=460 cm, base : 152x182 cm.
02 - CONCEPTUALISATION
même objet prisent à des endroits différents, comme pour Paris, Montparnasse, par exemple. Ainsi il peut produire des œuvres aux dimensions hors normes et avec une très bonne résolution, donnant une place importante aux détails. Andreas Gursky a inspiré un autre photographe, Chris Jordan, qui aime joué sur la dualité entre détail et ensemble de l’œuvre. Dans sa collection débuté en 2006 qu’il complète toujours aujourd’hui, Running the Numbers: An American Self-Portrait, il matérialise des statistiques de consommation américaines. Car Keys, une de ses réalisations datant de 2011, accumule sur une surface de 60 par 86 pouces (soit 152,4 par 218,4 cm) 260 000 clés de voitures symbolisant le nombre de gallons de pétrole consommés chaque minute aux États-Unis. L’artiste dénonce la surconsommation et la pollution que nous engendrons avec deux œuvres : Plastic Bottles et Plastic Cups. Ces deux compositions, vues de loin représentent l’abstraction, un décors esthétique, et une importance est donnée au détail, en regardant de près, l’œuvre prend un autre sens.
Andréas Gursky, Paris, Montparnasse, 1993, 187 x 428 cm
Le cinéma,
Les cinéastes aussi s’expriment sur le sujet. Dans le film American beauty de Sam Mendes (1999), un des personnages principaux fait visionner une vidéo qu’il a réalisé, en la présentant comme la plus jolie chose qu’il n’ait jamais filmé. Cette chose ? Un sac plastique qui danse au milieu de feuilles mortes, porté par le vent. Cette scène est clairement mise en avant par le réalisateur, elle dure longtemps et on la retrouve à la fin du film. Ainsi est mise en valeur la beauté et la poésie de ce que l’on trouve habituellement sale. Un sac plastique au sol dans une ville est synonyme de pollution et d’acte d’incivilité si quelqu’un l’a jeté. Dans le film, aucune morale de ce type, on observe simplement la beauté de l’instant.
Car Keys, 2011 60x86’’ Source : http://www.chrisjordan.com/gallery/rtn/#car-keys
Plastic Cups, 2008 60x90’’ Source : http://www.chrisjordan.com/gallery/rtn/#plastic-cups
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Plastic Bottles, 2007 60x120’’ Source : http://www.chrisjordan.com/gallery/rtn/#plasticbottles
02 - CONCEPTUALISATION La complainte du progrès, Boris Vian, 1956
La musique,
Dans la domaine de la musique aussi, le sujet de la consommation de masse est abordé. Boris Vian, dans sa chanson la complainte du progrès (1956), décrit le changement de mode vie qui s’est opéré dans les années 60’. L’arrivée de l’électroménager dans les cuisines et la consommation de masse y sont évoqué. Il décrit brièvement ce qu’étaient les relations de couple «avant» et insiste sur la place qu’ont pris les objets dans le foyer. Il explique que désormais, pour séduire une femme il faut lui promettre un confort matériel. La consommation de masse est illustrée par la longue liste d’objets qu’il promet. L’accumulation est clairement signifiée dans la mélodie et le ton qu’il emploie en chantant. Cette longue liste d’objets à offrir évoque une liste de courses. Comme on la ferrait avant d’aller au supermarché, temple de la consommation. Des artistes ont traité de sujet, notamment Andreas Gursky avec son œuvre, 99 Cent, qui est l’une des plus grandes photographie du monde mesurant 308 cm de large par 207 de haut. Il y dénonce la surconsommation, avec ces rayonnages de supermarché débordants de marchandises. Duane Hanson porte aussi une critique sur ce nouveau mode de consommation. En 1969 et 1970, il réalise Lady in supermarket, une sculpture mettant en scène une femme faisant ses courses. Il s’agit d’une américaine portant une tenue peu habituelle en France : des bigoudis dans les cheveux et des chaussons aux pieds. Mais Duane Hanson s’inscrit dans le mouvement hyperréaliste, on peut donc penser que cette scène soit probable aux Etats-Unis. La sculpture a été moulée sur un modèle vivant, avec des bandes de plâtre qui ont ensuite été peintes. Cette femme pousse un caddie débordant de provisions, à l’image des rayons de 99 Cent. Ces deux artistes dénoncent ainsi la surconsommation engendrée et/ou facilitée par les grandes surfaces et les supermarchés. David Mangin dans son ouvrage la ville franchisée,
explique les choix d’implantation et les stratégies territoriales qui vont de pair avec les grandes enseignes. L’implantation des grandes zones commerciales est souvent choisie en périphérie des villes, proches des voies de contournement des villes, où la visibilité des grandes enseignes est optimale et où tout le monde peut se rendre avec sa voiture, la remplir de provisions et rentrer chez soi.
Autrefois pour faire sa cour On parlait d’amour Pour mieux prouver son ardeur On offrait son cœur
Ces lieux de ventes sont dénoncés par les artistes comme étant des lieux où les citoyens deviennent esclaves de la consommation, et en parallèle, tout est habilement calculé : localisation, accessibilité, marketing, pour que les ventes soient les plus nombreuses.
Viens m’embrasser Et je te donnerai Un frigidaire Un joli scooter Un atomixaire Et du Dunlopillo Une cuisinière Avec un four en verre Des tas de couverts Et des pelle à gâteaux
Maintenant c’est plus pareil Ça change, ça change Pour séduire le cher ange On lui glisse à l’oreille - Ah, Gudule!
Andréas Gursky, 99 Cent II Diptychon, 1999, 308 x 207 cm
Une tourniquette Pour faire la vinaigrette Un bel aérateur Pour bouffer les odeurs Des draps qui chauffent Un pistolet à gaufres Un avion pour deux Et nous serons heureux Autrefois, s’il arrivait Que l’on se querelle L’air lugubre on s’en allait En laissant la vaisselle Maintenant, que voulez-vous La vie est si chère On dit rentre chez ta mère Et l’on se garde tout - Ah, Gudule!
Lady in supermarket, 1969 et 1970, Duane Hanson
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Excuse-toi Ou je reprends tout ça
Mon frigidaire Mon armoire à cuillères Mon évier en fer Et mon poêle à mazout Mon cire-godasses Mon repasse-limaces Mon tabouret à glace Et mon chasse-filous La tourniquette A faire la vinaigrette Le ratatine-ordures Et le coupe-friture Et si la belle Se montre encore rebelle On la fiche dehors Pour confier son sort Au frigidaire A l’efface-poussière A la cuisinière Au lit qu’est toujours fait Au chauffe-savates Au canon à patates A l’éventre-tomates A l’écorche-poulet Mais très très vite On reçoit la visite D’une tendre petite Qui vous offre son cœur Alors on cède Car il faut qu’on s’entraide Et l’on vit comme ça Jusqu’à la prochaine fois Et l’on vit comme ça Jusqu’à la prochaine fois Source : http://www.paroles. net/boris-vian/paroles-la-complainte-du-progres-arts-menagers
02 - CONCEPTUALISATION
Le mouvement Brandalisme,
(néologisme entre «Brand» : marque en français, et vandalisme) est un mouvement d’origine britannique qui a fait parler de lui, en France très récemment. Pendant la COP 21, à Paris, les artistes ont réparti quelques 600 fausses affiches publicitaires dans toute la ville. Le message est clair, ils attaquent les multinationales qui sponsorisent les événements de négociations climatiques, en voulant s’associer à la solution d’avenir, alors qu’ils ne font que partie du problème1. Leurs affiches ont pris la place des vraies publicités dans les arrêts de transports en communs, elles sont visibles par tous. 80 artistes internationaux ont agis pour l’occasion. Les artistes se sont exprimés à bien d’autres occasions dans des villes britanniques, leur méthode est de recouvrir des publicités par des fausses, faisant passer un tout autre message, une forme d’alerte à la population. Un autre projet récent nous intéresse, c’est la parodie du parc d’attractions DisneyLand par Banksy : Dismaland2. Il regroupe les œuvres d’une cinquantaine d’artistes dans une petite ville d’Angleterre, proche de Bristol. Il s’agit d’un faux parc d’attractions, triste et cynique face aux évènements qui chamboulent le monde : crise migratoire, mal-bouffe, maltraitance des animaux, pollution, les grands sujets sont traités dans ce parc éphémère. Le mouvement Brandalism est clairement associé au street art, bien que certaines œuvres soient misent en scènes dans des galeries ou dans des parcs d’expositions payants. L’objectif est toujours de toucher un maximum de personnes en montrant les faces de notre société qui dérangent, celles que l’on en veut pas voir.
1. Source : http://www.brandalism.org.uk/brandalism-cop21 2. Source : http://www.dismaland.co.uk/
Analyse des données Images publicitaires affichées pendant la Cop21 à Paris Source : http://www.brandalism.org.uk/brandalism-cop21
La consommation de l’art, comprendre la démarche des artistes : Les deux formes d’art les plus commercialisées sont le cinéma et la musique. Les œuvres sont reproduites à des milliers d’exemplaires, accessibles à tous et font l’objet de nombreux produits dérivés. Des superproductions telles que Marvel ou Disney en sont devenues spécialistes. Mais des artistes ayant comme revendication première de critiquer la société de consommation, se sont aussi laissés rattraper par celle-ci. Ainsi, on trouve des expositions d’œuvres de Banksy, Erro et bien d’autres dans des musées, dont l’entrée est payante et réservée à une certaine élite. Cela peut faire l’objet de critiques de la part de membres de leur milieu artistique. Cependant, un autre point de vue est possible. Ces artistes réussissent à faire entrer leurs œuvres dans un système de consommation alors quelle le critique. C’est là un pied de nez à l’absurdité du monde qu’ils dénoncent. L’œuvre d’Andy Warhol a suivi le même chemin. Aujourd’hui tout le monde connait son célèbre tableau de Marilyn Monroe, qui a était reproduit et détourné des milliers de fois. La technique qu’il a employé : la sérigraphie, empruntée aux imprimeurs, a pour objectif de produire en grand nombre ses réalisations. Il remet ansi en question l’œuvre d’art comme objet unique. Quand il peint Marilyn, celle-ci vient de mourir, et les médias diffusent son portrait partout. La répétition qu’il emploie dans ces œuvres a pour but de dénoncer la banalisation d’images choquantes par les médias, qu’il placent au même niveau que les images de publicité. Ces artistes là réussissent à critiquer le système de la consommation de masse et à s’assurer un maximum
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de visibilité, et donc de personnes touchées par leur message, en utilisant le support de propagation qu’est cette société de consommation. L’art comme l’architecture sont des disciplines dont la production traduit l’état d’une société à un instant donné. Ces artistes critiquent ou utilisent l’industrialisation dans leurs œuvres, ce phénomène a aussi eu lieu dans le domaine de la construction, c’est ce qui va nous intéresser dans un second temps.
02 - CONCEPTUALISATION
Origines historiques de l’industrialisation des constructions
Notre champ d’étude débute ici, au moment de l’industrialisation lourde des constructions. Les préfabrications antérieures légères et démontables, notamment à vocation militaires ne seront pas évoquées ici.
« L’humanité produira une architecture complètement nouvelle, dès que les nouvelles méthodes créées par l’industrie seront employées »1 Dans les années 1950, le progrès technique et la nécessité d’une reconstruction ont pour conséquence la généralisation de constructions industrialisées. Konrad Wachsmann2 peut être considéré comme le premier théoricien de l’industrialisation de la construction.
« Le principe de l’industrialisation est identique à l’idée de production en masse. Pour élaborer un objet unique, une machine, une série de machines ou une usine automatique constituent une dépense tout à fait irrationnelle de capital et d’énergie. La machine ne peut être comprise que comme outil répétant continuellement un cycle prédéterminé d’activités dont le résultat économique est la production d’un nombre élevé de parties identiques. Ce fait, évident, est mentionné seulement parce que les caractères du processus industriel sont déterminés par ses conséquences. » 3 1. Théophile Gautier, 1875, publication de ses écrits à titre posthume. 2. Konrad Wachsmann, The turning point of building, 1961. 2. Idem
Dans une logique de production de masse, la question de la série se pose. En effet, la production à l’aide d’une machine n’a d’intérêt que si on lui demande la répétition d’une ou plusieurs taches identiques. C’est Walter Gropuis, fondateur du Bauhaus en 1919, qui pose les deux concepts autour desquels s’articule l’industrialisation des constructions : la série et le module. Suivis par le Corbusier et Mies Van Der Rohe, Gropuis et Wachsmann sont les pionniers de la standardisation et prônent la coordination modulaire. Leur but commun est de développer un habitat moderne, la maison d’habitation doit suivre les évolution sociétales et hygiénistes de l’époque. Avec l’apparition d’appareils managers, l’arriver d’un confort technique dans le logement, l’habitat individuel est remis en cause, la collectivité permet une économie et la mise en application d’avancées techniques. Idéalisant une nouvelle société, les théoriciens/ praticiens se questionnent sur le sentiment d’appartenance à une collectivité. Bruno Taut affirme alors que la répétition d’éléments identiques créerait un sentiment collectif. Le mouvement Hollandais De Stijl s’inscrit dans cette pensée. Les initiateurs du mouvement prônent la création d’une nouvelle conscience, adaptée à l’époque. Ils remplacent l’individuel par l’universel. Le plus connu des artistes du mouvement est le peintre Piet Mondrian, avec ses œuvres abstraites, dont les formes sont réduites à des lignes droites et les couleurs sont primaires, noir ou gris. Différentes écoles s’opposent dans leurs discours à cette époques. De légères nuances distinguent le style
international du fonctionnalisme ou rationalisme, mais peut de bâtiments construits témoignent réellement de leurs différents. Leurs recherches se tournent vers la construction, les nouveaux matériaux employés tels que le béton et l’acier, et la recherche d’une harmonie entre la construction et son utilisation. On ne peut s’informer sur cette époque sans constater une fascination commune pour la machine. Certains s’en méfient, affirmant qu’elle causera la dégradation des conditions de travail et la réduction du nombre d’emplois. D’autres, voient cette évolution technique comme l’opportunité de révolutionner la construction. Le Corbusier défini la maison comme une «machine à habiter» à cette époque où l’homme a la capacité de fabriquer des choses, de fabriquer des machines pour tout usage : la machine à écrire, le téléphone, mais c’est aussi l’heure de grandes avancées dans les domaines de aéronautique notamment. La maison Dom-Ino est l’exemple le plus probant de sa théorie. Composée de plateaux libres, tout aménagement est possible à l’intérieur. La flexibilité est poussée à son comble. Cette fascination pour la machine a déjà était relevée dans l’œuvre d’ Andy Warhol qui utilisait des techniques de peinture particulières de façon à ce que ses œuvres soient reproductibles par une machine.
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02 - CONCEPTUALISATION
Jean Prouvé (1901-1984)
Le designer et architecte français est le concepteur de plusieurs prototypes d’architecture démontable. Il est l’un des plus célèbres concepteurs de l’urgence, et réalise des habitations ou bien des équipements publics pendant la période de reconstruction. Maisons démontables La maison des jours meilleurs fût commandé en 1954 à Jean Prouvé, par l’Abbé Pierre. Le cahier des charges demandait un habitat de type 3, reproductible et économique. Les habitations devront être pourvues d’une salle d’eau et une cuisine chacune, ainsi que de deux chambres et d’un salon.1 L’architecte applique alors un concept qu’il avait mis au point dans son atelier à Maxéville (à partir de 1946). Le principe structurel et d’utiliser une seule poutre tôle pliée et un noyaux en acier. Ce noyaux porteur contiendra la salle d’eau et la cuisine. Ensuite panneaux de façade en bois, et de toiture en acier, viennent former le logement. Les panneaux sont préfabriqués, ainsi le temps de construction est très réduit. Le modèle exposé sur les quais de Seine fut construit en sept heures. Bien que le prototype ne soit pas homologué, l’architecte excella dans l’exercice qui devient une référence en matière d’architecture démontable. Il avait, avant la commande de l’Abbé Pierre déjà expérimenté l’habitat démontable avec des maisons démontables et modulaire en 1944 et le procédé de «construction à ossature métallique démontable», breveté en 1938. Le ministère de la reconstruction commande en 1944 des pavillons à Jean Prouvé pour reloger les sinistrés de la région Lorraine. Face à l’urgence de la situation l’architecte imagine des maisons modulaires, dont les dimensions peuvent être de 6x6m, 6x9m et en 1945 il créa la maison de 8x8m. La structure est composée d’un portique axial auquel deux poutres viennent s’accrocher. Ce principe fut mis au point en tôle pliée puis, en raison de la pénurie d’acier qu’à connu la France après la guerre, Jean Prouvé et Pierre Jeanneret, s’adaptent, et le construisent en bois. Malgré leur efficacité, très peu de constructions verrons 1.Source : Le Moniteur, Margot Guislain, Publié le 31/05/12. http://www.lemoniteur.fr/article/la-maison-des-jours-meilleursde-jean-prouve-recoit-ses-visiteurs-17729124
le jour. Jean Prouvé concevais ses projets d’habitations comme des meubles, mais il a aussi travaillé pour des projets de plus grande envergure, des projets ou des équipements publics. La commune de Villejuif commande à l’architecte une école dont la construction serait rapide et légère, pouvant être démontée puis remontée.2 Le principe structurel diffère de celui mis en œuvre pour les projets d’habitat. Il s’agit d’une structure asymétrique, composée d’une béquille en tôle pliée qui porte une toiture en bois lamellé collé et cintré. Les panneaux de façades sont entièrement vitrés. On constate que l’architecte a beaucoup évolué dans l’emploi de des matériaux de construction entre 1944 et 1956, c’est le résultat de sa grande capacité d’adaptation aux ressources qu’il a à sa disposition, ce qui ne est cohérent avec la volonté première de fournir une architecture d’urgence. Il est aussi le concepteur du Pavillon pour le centenaire de l’Aluminium, construit à Paris en 1954. La bâtiment est composé de fermes métalliques placées les unes à côté des autres, et couvertes d’une toiture en métallique. La construction d’origine comportait 114 fermes de 15 mètres pour une longueur de 150 mètres. Après plusieurs déconstruction puis reconstructions, l’édifice est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1993. Le bâtiment restant mesure 90 mètres de long.3
Maison des jours meilleurs, Jean Prouvé, 1954 Source : Le Moniteur, Margot Guislain, Publié le 31/05/12. http://www.lemoniteur.fr/article/la-maison-des-jours-meilleurs-de-jean-prouve-recoitses-visiteurs-17729124
2. Source : Exposition, Galerie Patrick Seguin, 20th century furniture & architecture. http://www.patrickseguin.com/fr/designers/jean-prouve-architecte/inventaire-maison-jean-prouve/bequilles-1956/ 3. LE PAVILLON DU CENTENAIRE DE L’ALUMINIUM, PARIS(1954), LILLE (1957-1992), VILLEPINTE (1999-2000) UNE MAGISTRALE DÉMONSTRATION TECHNIQUE Source : http://www.culture.gouv.fr/culture/dp/patrimoine-xx/ pages/res_pavillon_alu.html
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02 - CONCEPTUALISATION
Le Corbusier et Pierre Jeanneret,
Le concept de la maison Dom-Ino fut élaboré en 1914 par Le Corbusier et Pierre Jeanneret1. En septembre 1914 la région des Flandres est dévastée par la guerre. Quinze ans plus tard le projet est prêt à être réalisé. Le concept est de proposer une structure comprenant planchers et escalier. Les structures sont tramées et tout les éléments nécessaires à l’aménagement d’un habitat à l’intérieur sont standardisés et proposés à la vente par une société-soeur de celle qui vend la structure. Tout est standardisé, les portes, les placards, les éléments de façade, les fenêtres, mais chacun à la possibilité de créer sont propre logement et tout les modules sont conçus de façon à pourvoir être mis en œuvre par un habitant. La maison Dom-Ino illustre deux grands principes de la modernité : le plan libre et la façade libre. L’innovation que fut le béton armé a permis l’imagination d’un tel système constructif. Une liberté totale est laissée à l’aménagement du plan, dont la façade n’est pas dépendante. Ainsi le plan et le programme sont
1. Maison Dom-Ino, Not located, 1914 Source : http://www.fondationlecorbusier.fr/
totalement flexibles.
Le pavé de verre : produit industriel utilisé habituellement dans des lieux peu qualitatifs : pour apporter de la lumière dans les caves, dans les espaces de circulation non éclairés, etc. Ils apportent la La recherche d’une architecture universelle simplifiée. lumière sans laisser la vue, ce qui permet d’avoir de la Tout d’abord réputé comme designer, Mies Van Der lumière en second jour, par exemple. Rohe s’exile de l’Allemagne en 1938, son pays d’origine Chareau en fait ici le matériaux unique de la façade où le nazisme monte, pour les États-Unis où il passera d’une habitation de luxe. le reste de sa carrière a théoriser sur l’architecture Coté cours, aucune ouverture moderne. Nombreux de ses travaux visent à détacher Coté jardin, il y a des ouvertures, des fenêtres, un bowl’enveloppe de la structure porteuse du bâtiment. window, etc. Il devient un spécialiste des grattes-ciel et du style Le programme est très complexe, le docteur souhaite international. installer son cabinet dans sa maison, et le couple veut pouvoir recevoir, selon les codes de société de l’époque. 1928-1932, Le pavé de verre renforce l’intériorité du logement, Pierre Chareau, Avant gardiste. l’individualité. Il isole l’habitation du contexte qu’il Association bois et métal dans son mobilier de luxe rejette. C’est un mur aveugle... qui laisse passer la Hotel particulier existant, impossibilité de le démolir lumière. Quand il est nécessaire d’isoler deux pièces, entièrement car une locataire veut rester. Alors Chareau Chareau crée une porte coulissante recouverte de évide le bas de la maison, en ne conservant qu’un métal et aussi grande qu’un mur. Ainsi, quand la accès pour l’appartement situé sous les combles. Il pièce à isoler n’est pas utilisée, la porte et la cloison place une nouvelle structure, en métal, sous la partie disparaissent pour rendre son entièreté au volume. conservée du bâtiment. Des panneaux de façades, tous Entre les chambres et le couloir, les cloisons sont des identiques, composés de pavés de verres, viennent cloisons placards. L’intérieur de la cloison épaisse est fermer le volume. composé d’étagères, et des portes de part est d’autres permettent à la domestique de remplir les placards
Mies Van Der Rohe,
sans importuner les occupants de la chambre. Ainsi la cloison rempli plusieurs rôles : celui de rangement, de séparation, de seuil. Le même principe est poussé à l’extrême dans la salle de bain des parents. L’architecte conçoit la maison comme une machine, il laisse les mécanismes (d’ouverture des ventaux par exemple) apparents. La réflexion de Chareau et contraire à celle de ses contemporains modernes qui sont à la recherche de la standardisation, de l’économie et du logement collectif. Ici Chareau privilégie un art de vivre particulier, utilise des matériaux industriels de façon artisanale et travaille son projet telle une œuvre d’art.
La maison de verre,
La maison Dom-Ino, Le Corbusier et P. Jeanneret, 1914. Source : http://www.fondationlecorbusier.fr
La maison de verre, séjour Source : google
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La maison de verre, façade sur cour Source : google
02 - CONCEPTUALISATION
Anticiper le futur - Hypothèses sur les tendances futures Vincent Callebaut, l’architecte vert
projets futuristes. Alors on peut se demander quelles sont les conséquences recherchées avec la diffusion de ses images.
Intégrer la nature dans la ville, tel est la solution d’avenir selon certains architectes.1 Bâtiments passifs, auto-suffisants, et végétalisés dessinent le paysage urbain à l’horizon 2050. Ces opérations high tech s’inscrivent dans une démarche futuriste, respectueuse de l’environnement. On se questionne aussi sur la durée de vie de ces bâtiments. Pendant combien de temps les équipements du bâtiments seront tous fonctionnels de façon à garantir l’autosuffisance du bâtiment ? Quelle quantité d’énergie grise est nécessaire à la construction ? En bref, cette architecture est elle pérenne ?
Fédérico Ferrari, dans sa thèse intitulée Le populisme esthétique. L’architecture comme outil identitaire2, traite de l’instrumentalisation de l’architecture à des fins politiques. La signification attribuée à l’architecture est modifiée, brodée, de façon à servir un discours politique. De l’époque soviétique à la tendance écologique que l’on connait aujourd’hui, un discours est prêter à l’architecture ou aux projets urbains. Aujourd’hui, en France, l’instrumentalisation de l’architecture ne peut être prêtée à une couleur politique particulière. Le discours écologiste n’est pas nécessairement de gauche. La politique du kilomètre 0, et de l’utilisation de ressources locales ne peut apporter des solutions à des problèmes globaux.
Ces tours futuristes trouveront leur place dans les hypercentres des villes mais qu’est-ce que construire durable en périphérie ? Concernant les questions identitaires, ces nouvelles constructions s’inscriront dans le respect d’un contexte existant fort (centre ville) mais le bâtiment crée sera-t-il un symbole identitaire local ? Répondant à un impératif écologique mondial la promotion de ces bâtiments vise à les placer en vitrine internationale d’une ville. Il pourrait alors s’agir d’un symbole architectural, reflet d’une demande mondiale et ainsi d’une culture monde.
On peut interroger le caractère identitaire de telles constructions. Les quartiers verts ou les tours autosuffisantes, fleurissent partout dans le monde, dans les villes globales asiatiques, américaines et européennes. Difficile donc, de deviner sur quel continent se trouvent ces habitats futuristes si on se prête à l’exercice d’en flouter le contexte.
Proposition de Vincent Callebaut pour Paris 2050 Source : http://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Vincent-Callebaut-l-architecte-vert-531659
Alors, on est en droit de se demander si les images de la ville de demain que l’on voit apparaître partout, sont instrumentalisées à des fins politiques ou sociétales et si oui, à qui elles profitent.
Le nombre de projet de ce type augmente de manière exponentielle et il semble que ce mouvement mondial futuriste-écologique soit bien lancé. Alors est-ce que la multiplication de ce genre de projet ne risque pas de standardiser les sky line des villes monde ? Il s’agit de projet très médiatisés. Vincent Callebaut fait actuellement parler de lui dans les médias, grâce à ses
1. Architecte visionnaire, Vincent Callebaut invente la ville de demain, Laure Narlian, Culturebox, 26 janv. 2014
2. Rencontre lors du déjeuner/débat du LAURE, ENSAL, le 18 fev. 2016. Le populisme esthétique. L’architecture comme outil identitaire, Federico Ferrari, Infolio, 2015, 278 p.
Agora Garden à Taïwan par Vincent Callebaut Source : http://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Les-cites-du-futur-seront-verticales-et-vegetales-Vincent-Callebaut-870027
Malaury FORGET - Recherche by design - SPAA - juin 2016
02 - CONCEPTUALISATION
Europa City : nouveau temple de la consommation aux portes de Paris. Un immense complexe digne de Dubaï est actuellement en projet dans le triangle de Gonesse1, à la limite entre le Val d’Oise et la Seine Saint Denis. L’agence internationale BIG est mandataire du projet initié par le groupe Auchan, ce nouveau centre commercial regroupera aussi de nombreuses activités de loisir : pistes de ski et parc aquatique, entre autres. Les retombées économiques prévues sont sans précédant pour ce territoire jusqu’à présent cultivé. En effet, situés à proximité de l’aéroport du Bourget, les quelques 80 ha qui accueilleront Europa City sont pour l’instant inconstructibles, en raison des nuisances sonores. Mais un projet de cette envergure semble pouvoir braver les réglementations en vigueur. Les expropriations nécessaires à la construction du projet touchent plusieurs exploitations agricoles, qui cultivent de façon intensive les céréales et vont voir leur productivité en baisse. Mais le projet se veut durable, en tout point et notamment sur le plan énergétique. Pas moins de 13 hectares de panneaux photovoltaïques et un système de géothermie viendra alimenter l’ensemble du complexe en énergie. Une «forêt urbaine» d’une dizaines d’hectares fait aussi partie du projet. Ce projet semble être digne d’une utopie. Une nouvelle gare promet d’amener les visiteurs et de nombreux emplois seront crées. Le discours tenu par la famille Mulliez (propriétaires du groupe Auchan) promet une réduction du taux de chômage dans le secteur, un des plus touché sur le plan national. Cependant, d’après une étude des élus du Blanc-Mesnil (Seine Saint Denis) il semble que les nombreux emplois crées ne correspondent pas aux compétences des habitants. S’en suit alors une guerre aux contre-arguments, pour savoir qui dit plus vrai que l’autre. Le but étant, de convaincre les futurs clients, les électeurs, les consommateurs. Les élus, toutes étiquettes politiques confondues semblent tous adhérer au projet, les 1. Europacity, le futur Dubaï aux portes de Paris, Marianne, 21 mai 2016, 14h00, Rozenn Le Saint. http://www.marianne.net/europacity-futur-dubai-aux-portes-paris-100243092.html
retombées économiques et le nombre d’emplois crées sont des arguments de taille. Le projet devrait ouvrir d’ici à 2020, et moins de 20% des habitants n’avaient connaissance des intentions du groupe Immochan (branche immobilière du groupe Auchan) au début des concertations en 2016. Claude Brévan, présidente de la commission chargée d’organiser le débat public concernant EuropaCity, fut notamment membre en 2012 de la commission du dialogue sur le projet de l’aéroport de Notre-Dame-desLandes.
« Le débat sera quelque peu délicat. Car EuropaCity touche à beaucoup de sujets et porte sur une vision de l’évolution de la société, or tout le monde n’a pas la même vision ».2 En effet, le projet EuropaCity prévoit d’accueillir touristes et locaux dans un centre qui se veut commercial, culturel et de loisir, d’un tout nouveau genre. L’objectif de ce complexe et de proposer une nouvelle façon de consommer, en apportant une dimension récréative à l’acte d’achat. On imagine sans difficultés un temple de la consommation, où seules quelques «attractions» seraient gratuites et tout le reste monnayable. Les tarifs envisagés en témoignent : l’entrée du parc aquatique ou bien des pistes de ski se situerait entre 25 et 50€, inaccessible pour la plupart des habitants du département. La dimension sociale et «ouverte à tous» de ce projet est alors questionnable.
EuropaCity, programme. Violet : parc à thème, bleu : commerces génériques ou thématiques Source : http://www.actuarchi.com/2013/04/europa-city-paris-big/
Ce projet témoigne de la possibilité d’un grand groupe privé a bouleverser l’équilibre économique, social et écologique d’une région, en bravant les réglementations, au nom de seuls profits financiers, en se cachant derrière des arguments sociétaux et écologiques.
2. EuropaCity, le complexe commercial qui ne veut pas devenir un « grand projet inutile », Le Monde, 10 mars 2016, 11h37, Laetitia Van Eeckhout. http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/03/10/le-megaprojet-europacity-a-l-epreuve-du-debat-public_4880177_3244. html
Malaury FORGET - Recherche by design - SPAA - juin 2016
EuropaCity, par BIG
02 - CONCEPTUALISATION
Les théories architecturales
Herzog et de Meuron, Fondation Schaulager, Bâle
Projet - Construction en béton
Le parti architectural est de faire un bâtiment qui semble être sorti de terre. Pour garantir cet effet, les architectes on utilisé du béton, sur lequel ils ont fait appliquer un retardateur qui donne cette effet rugueux, usé, au bâtiment. Seule la façade blanche, celle de l’entrée, vient contraster avec les trois autres. Les gravas ayant servi à la fabrication du béton ont été prélevés sur la parcelle même du projet. L’emploi de cette ressource ultra-locale témoigne de la démarche consciente et responsable des architectes. Les épais murs en béton jouent un rôle important du point de vue de la thermique et de l’hygrométrie du bâtiment, deux points très importants cas des œuvres d’art sont exposées et conservées à l’intérieur.
Sol du site - Gravas
Projet en béton désactivé Apparence semblable au sol
1. Utilisation des gravas du site pour la fabrication du béton Schéma de l’auteur
Photographie de la fondation Schaulager Source :
Malaury FORGET - Recherche by design - SPAA - juin 2016
02 - CONCEPTUALISATION Un bidonville c’est 1% de matière et 99% d’intelligence, alors que l’architecture que l’on fait, c’est 99% de matière et 1% d’intelligence Lacaton et Vassal,
Source : http://www.lacatonvassal.com/index.php?idp=56
Projet de La Tour Bois de Prêtre
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Avant / Après Source : http://www.lacatonvassal.com/index.php?idp=56
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Pratique courante
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Le projet de la Tour Bois de Prêtre, à Paris témoigne de leur attitude Low-Tech, consistant à valoriser l’existant tout en économisant les moyens mis en œuvre. La question de la réhabilitation ou de la déconstruction des grands ensembles en France fait débat à l’heure actuelle. Pourquoi déconstruire un bâtiment encore sain ? Se demandent certains. Cela coûte moins cher de démolir pour reconstruire que de réhabiliter, répondront d’autres. Lacaton et Vassal ont clairement choisi leur camp, selon eux les espaces qualitatifs existants doivent être conservés et il suffit de peu pour donner une seconde jeunesse à cet immeuble. Ainsi, guidés par une démarche économe, les architectes conçoivent une structure à venir apposer à la façade existante. Ils créent alors une double peau composée d’un salon d’été et d’un balcon. Leur démarche se veut économe, en énergie déployée et en matière mise en œuvre.
Schématisation de la démarche Réhabiliter l’existant plutôt que déconstruire pour reconstruire, économies d’énergie Schéma de l’auteur
Malaury FORGET - Recherche by design - SPAA - juin 2016
02 - CONCEPTUALISATION Akanoma Studio,
Le Manable, Patrick Bouchain, Loïc Julienne et Sonia Vu, architectes 1
Les architectes de cette agence située à Bandung, en Indonésie, ont signé plusieurs projets alliant matériaux de construction locaux et détournement de matériaux issus s’une production industrielle. Par exemple : - Du grillage, dans lequel sont tressées des feuilles sèches pour obtenir un panneau laissant passer air et lumière mais qui filtre la vue. (1.) - Une école dont la structure est faite de bois local mais les casiers pour les enfants sont une réutilisation de paniers en plastique. (2.) - Enfin, une façade composée de pare-brises de voitures disposés en écailles de poisson, permettant une ventilation naturelle par exemple. (3.)
Le Manable, projet réalisé en 2006 à Argentan est une salle communale pouvant accueillir des évènements collectifs. Le projet est entièrement construit en matériaux de récupération. Argentan est une ville au passé industriel, dont les activités ont été délocalisé en Chine, la ville souffre aujourd’hui d’un manque d’activité. C’est la ville d’origine du philosophe Michel Onfray qui y a établi son université du goût. Il met donc en place une culture de jardins et a besoin d’un abris, proche de ce jardin pour les habitants qui participent à la culture. Le philosophe y dispensera aussi des cours de philosophie 1. Interventions de Loïc Julienne et Sonia Vu, architectes Conférence, Ekopolis, 2009.
aux enfants. Les architectes choisissent d’organiser le projet autour de la convivialité, pourvu d’une cheminée centrale, foyer du projet. Le projet relève d’une commande publique, les architectes insistent bien sur le fait que le projet à été réalisable à cette condition. S’agissant d’un projet construit avec des matériaux de réemploi, des problèmes ont commencé à apparaître au moment du dépôt du permis de construire, ne sachant pas à l’avance quelle apparence aurait le bâtiment. Le chantier était collaboratif, c’est à dire que les habitants de la ville étaient invités à y participer. La conception d’un tel projet est particulière car le dessin ne peut être réalisé qu’une fois le matériau disponible et est revu dès l’arrivée de nouvelles ressources. Au moment de la livraison du projet, un problème s’est manifesté pour le maître d’ouvrage : celui de l’esthétique du bâtiment. En effet, l’esthétique des bâtiments construit en matériaux de réemploi est particulière, ce à quoi ne s’attendait pas le maire de la ville.
Le Manable Source : http://construire-architectes.over-blog.com/le-manable
1.
3.
Source : Site internet d’Akanoma Studio
2.
Malaury FORGET - Recherche by design - SPAA - juin 2016
02 - CONCEPTUALISATION
Encore heureux,
Ils inventent le concept d’overshoot : rapport à notre consommation. Le jour de l’overshoot est le jour de l’année à partir duquel on consomme à crédit, c’est à dire, à partir du jour où l’on puise dans des ressources que la terre ne pourra pas combler l’année d’après. En 2015, c’était le 12 Août. La métaphore du dentifrice : A la fin on en met peu et on se rend compte que ça suffit, alors qu’au début on en mettait trop, si on en avait mis peu dès le début, on en aurait eu beaucoup plus longtemps. Réemploi des matériaux, garder l’âme de la matière. La première sortie culturelle des français, c’est la brocante, pas les musée. Il existe une fascination pour l’ancien, pour ce qui était là avant nous. Quand un bâtiment est déconstruit, il y a 5 solutions pour gérer les la matière, leur lexique : - Réutilisation : pas de transformation du matériau, même usage (ex : une porte reste une porte) - Réemploi : pas de modification, changement d’usage (par exemple, une porte devient un panneau de façade), - Recyclage : Transformation de la matière (et perte), nouveau matériau (une porte en bois devient un panneau d’OSB) - Incinération : Destruction, reste du machfer, méthode employée depuis longtemps mais dont on voit les limites, pollution. - Enfouissement : On cache, sous terre, ce dont on ne veut plus.
NA Architecture, les 3R
1
Les architectes adoptent la stratégie constructive qui considère qu’un déchet est une ressource matérielle pour un projet. Ainsi ils testent de nouveaux procédés constructifs dans lesquels l’architecte redeviens un acteur de la construction, un bâtisseur. Ces architectes proposent de repenser la question de l’accès à a matière ainsi que d’utiliser de procédés artisanaux, plutôt qu’industriels. Cependant ils se heurtent aux réglementations, DTU, normes, etc. Leur lexique : - Réutilisation : même forme, même fonction - Réemploi : même forme mais fonction différente - Recyclage : forme et fonction disparaissent, option choisi si le matériaux est trop abîmé, par exemple. Les démarches de jeunes architectes comme NA ou Encore Heureux sont proches, ils sont tous dans une dynamique d’innovation, de changement et dans une pensée positive quand au futur possible. Au problème de réglementation soulevé par NA, Encore Heureux répond qu’il faut faire, oser et que les lois suivent les pratiques courantes. Il cite souvent des exemples de la vie quotidienne pour illustrer son propos, et là, prend comparaison avec les locations de voitures entre particuliers. Il y a peu de temps il était très difficile d’assurer une voiture dans le but de la louer à d’autres particuliers. Aujourd’hui les assurances proposent ce service car la demande est importante. Par cette comparaison, le but est de mettre en évidence le fait qu’il ne faut pas attendre que les lois et les réglementations nous autorisent de nouveaux procédés, il faut les créer, ils seront autorisés ou homologués ensuite.
Pavillon circulaire, par Encore Heureux, pour la COP 21 2015, Paris. Source : http://encoreheureux.org/2015/09/pavillon-circulaire/
1. AMC, 7 dec. 2015, 7h00, RÉUTILISATION, RÉEMPLOI ET RECYCLAGE, LA PRATIQUE DES TROIS «R» , PAR NA ARCHITECTURE Source : https://www.amc-archi.com/article/reutilisation-reemploi-et-recyclage-la-pratique-des-trois-r-par-na-architecture,3954
Malaury FORGET - Recherche by design - SPAA - juin 2016
02 - CONCEPTUALISATION
Les hypothèses Définition des hypothèses D’après les données et théories énoncées plus tôt, différentes postures quand au contexte mondial que l’on connait se font sentir. Trois hypothèses sont envisagées à la suite de cette étude : Rappel de la question de recherche : Quelle place pour la ressource industrielle dans un système consumériste ?
- Hypothèse 2 : La ressource industrielle doit être exploitée dans le domaine de la construction. La société de consommation actuelle se caractérise par des demandes à satisfaire très rapidement. Les problématiques liées à la pénurie de logements de l’après seconde guerre mondiale, sont toujours d’actualité. Historiquement, le procédé à fait ses preuves, les besoins en logements du pays sont tels que l’emploi de matériaux et de ressources issues d’un usinage et standardisés semble être une des réponses adaptée.
- Hypothèse 1 :
- Hypothèse 3 :
La ressource industrielle n’a plus sa place dans le domaine de la construction.
Les ressources industrielles doivent être convoquées de façon adaptée et raisonnée par rapport à un contexte économique et écologique.
A l’heure actuelle, les ressources de la planète sont trop entamées, un changement radical est nécessaire. Cela comprends un emploi de matériaux locaux pour la construction. Mais aussi l’affirmation d’une identité locale, dans la but de valoriser un territoire en développement. Socialement, cela implique un sentiment d’appartenance à une communauté ou a un territoire.
Il convient de nuancer le propos entre les deux premières hypothèses. L’objet standardisé peut être manipulé en connaissances de causes. La question de l’habitabilité de l’architecture produite se pause. Question à laquelle la solution de l’industrialisation ne répond pas directement.
Malaury FORGET - Recherche by design - SPAA - juin 2016
03 - CONTEXTE
Vue de la raffinerie, en vitrine de l’autoroute Photo de l’auteur
Malaury FORGET - Recherche by design - SPAA - juin 2016
03 - CONTEXTE Présentation du site de projet - Photographies - Cartographies Les enjeux de la vallée de la chimie, le choix de la ville de Feyzin La vallée de la chimie, comme son nom l’indique, est le cœur industriel de la métropole lyonnaise. Vallée productive donc, dont l’architecture et l’urbanisme sont très marqués par la présence de l’industrie lourde. La rive est de la vallée est essentiellement occupée par d’imposantes infrastructures industrielles, les bourgs et villages se trouvent sur les plateaux. Seul le bas de la ville de Feyzin fait exception, la ville réellement séparée en deux parties est la seule à proposer une mixité programmatique et des habitations, en bas de la vallée. Cette vallée, longée par la voie ferrée et par l’autoroute A7, est la porte sud de la métropole. Des passages très empruntés, qui mettent en vitrine les différentes infrastructures productives. Une en particulier, est l’emblème de l’industrie lyonnaise : la raffinerie de Feyzin.
Dans le cas particulier de la ville de Feyzin, l’enjeu est donc de répondre à la question : Qu’est-ce qu’habiter au pied de l’emblème de la vallée de la chimie ?
La question d’identité est une problématique forte de la commune. En effet, Feyzin est, pour une majorité des lyonnais, synonyme de raffinerie, industrie ou encore pétro-chimie. La raffinerie de pétrole de Feyzin est un élément fort, marquant le paysage à l’échelle métropolitaine et plus locale. Visible depuis l’autoroute, il s’agit pour beaucoup de la porte d’entrée de Lyon. Cependant l’imaginaire véhiculé par cette industrie n’est que peut appréciée des habitants de la métropole.
A l’heure actuelle, le développement de la métropole de Lyon, déjà effectué à l’est, doit s’étendre au sud. Un des enjeux principaux du développement de la vallée est donc de gérer le vis à vis, la mitoyenneté entre habitat et industrie.
Photo de la raffinerie de nuit Source : http://www.spie.com/fr/raffinerie-total-de-feyzin
Coupe est/ouest de Feyzin Source : de l’auteur
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03 - CONTEXTE
Feyzin, ville d’origine industrielle L’urbanisation de Feyzin bas s’est faite en donnant une place majeure aux déplacements en voiture. De rares cheminements ont été aménagés de façon à faciliter le parcours piéton. Mais les îlots restent très grands ce qui n’invite pas aux déplacements, même de courte distance, à pieds. La partie nord de Feyzin bas et organisée selon des îlots d’activité tertiaire, mais on trouve aussi des résidences de logements collectifs. La construction de ces logements date des années 1970 et 1980. On peut observer deux typologies de formes urbaines : les plots et les barres. Un lotissement de maisons pavillonnaires occupe aussi une grande superficie.
Le site de projet choisi se situ à l’articulation entre zone tertiaire et résidentielle et propose une vue dégagée sur la raffinerie. La parcelle se situe au sein d’un îlot de très grande taille, un des enjeux urbains définis par la ville, est de créer une traversée dans le sens est/ouest de façon à favoriser les parcours piétons, qui sont pour l’heure, que très peu présents. Un des objectifs est donc de créer une séquence parcourable à pied, sur le trajet entre la gare, le bourg et les entreprises. A échelle plus réduite et à proximité immédiate de la parcelle de projet, se trouvent un lotissement pavillonnaire, des logements collectifs et une entreprise du domaine tertiaire. La parcelle de projet choisie joue donc le rôle d’articulation entre ces trois usages : singularité de Feyzin bas.
La partie bourg de Feyzin bas, le quartier des Razes a beaucoup changé à l’arrivée de la raffinerie. La vie de quartier qui y régnait s’est dégradée à l’arrivée es nombreux ouvriers de la raffinerie. Le reste de la ville s’est étendu suivant une logique industrielle. C’est donc la raffinerie elle-même qui joue le rôle de marqueur paysager mais l’architecture habitée reste standardisée. Le quartier des Razes fait actuellement l’objet de projets d’aménagement. Des logements neufs et des commercent viennent d’être construits. La problématique consistant à re-dynamiser le bourg de Feyzin est déjà traité par des architectes et des urbanistes. Pour le projet on va donc s’intéresser à une autre question, celle d’habiter en frange de zone industrielle.
Parcours piétons à Feyzin bas. Traits pleins : existant, pointillés : projet Source : de l’auteur, d’après Projet Urbain de la ville de Feyzin
Feyzin, site de projet La particularité de Feyzin bas est de présenter une mixité de programmes et d’usages. Au bord du fleuve se tient la raffinerie. L’ancien bourg : le quartier des razes, était présent avant l’arrivée de la raffinerie dans les années 60’, et de nombreuses entreprises du domaine tertiaire sont implantées au bas de Feyzin.
Photos de l’auteur - Visite de site 19 janv. 2016
Malaury FORGET - Recherche by design - SPAA - juin 2016
03 - CONTEXTE
Le rapport au sol En réponse au contexte de consommation qui a déterminer la composition du territoire de Feyzin ainsi que ses constructions, il convient d’adopter une démarche raisonnable. A une échelle territoriale, on constate les traces d’une ancienne politique de développement : l’étalement urbain. Les conséquences de l’étalement urbain se font bien sentir aujourd’hui, la faible densité entraine des déplacements plus longs, des services plus éloignés et inévitablement un usage quotidien de la voiture. Le cas de Feyzin n’est pas isolé, dans les territoires péri-urbain, le piéton n’a qu’une très petite place, voire inexistante. Aujourd’hui de grands projets et travaux visent à créer des parcours piétons, développer les modes de transports doux, et réintégrer le végétal dans les quartiers. Car bien que très souvent arborés, les villes de périphéries ne proposent que très peu d’espaces publics, végétalisés ou non. Plus largement se pose alors, la question du rapport au sol. L’espace public, le pied d’immeuble, la rue, sont autant de notions très urbaines quasiment pas traitées en milieu péri-urbain. Après des années passées à étendre la ville sur des kilomètres carrés, la grande problématique posée aux architectes et aux urbanistes est de créer de la densité, proposant un habitat qualitatif, bien desservi et à proximité de services.
de l’histoire de Feyzin. Anciennement, le quartier des Razes était un marécage, chaque année, au moment de la crue du Rhône, les habitations baignaient dans quelques dizaines de centimètre d’eau. Après les travaux de remblais de la rive est du Rhône, le problème de l’inondabilité a disparu mais connaissant le contexte écologique actuel, la question de la montée des eaux pourrait redevenir un problème dans les années à venir. Pour finir apparait la question de la pollution du sol. De part sa proximité avec la raffinerie, le sol contient de nombreuses particules polluantes. OMA, dans son plan guide, aborde le problème et invente le concept de phytorémédiation, qui consiste à dépolluer le sol avec des végétaux. Bien que les études précises du sol ne soient pas disponibles, la dépollution du sol est une problématique répandue bien plus loin que la vallée de la Chimie. Prétexte à de la spéculation foncière et sujet au gel de nombreux terrains, il semble pertinent d’expérimenter de nouvelles solutions. En cohérence avec les projets urbains élaborés pour la ville de Feyzin, il semble important de créer des espaces publics végétalisés dans la ville.
Dans l’exercice de projet, une économie du sol est recherchée, dans une logique de densification, une forme compacte permettrait de libérer une grande partie du sol de toute construction pour ainsi en faire, un espace public. La question de la qualité du sol apparait alors comme déterminante. Nous intervenons sur un sol artificiel. Suite aux travaux de la construction du canal de dérivation du Rhône, le canal navigable est creusé à l’est du fleuve naturel et la terre extraite sert de remblais à la rive est. De plus la problématique de l’inondabilité fait partie
Plan des espaces publics Source : de l’auteur
Malaury FORGET - Recherche by design - SPAA - juin 2016
03 - CONTEXTE
Ilot tertiaire/logements collectifs - Feyzin bas
Ilot résidentiel - Feyzin haut
Le constat du génrique - Feyzin bas, axonométrie Source : de l’auteur
Malaury FORGET - Recherche by design - SPAA - juin 2016
Schéma taille des îlots Source : de l’auteur
03 - CONTEXTE Ressources sur site - Photos et façades redessinées Photos de l’auteur - Visite de site 19 janv. 2016
Les bâtiments de logements collectifs présents autour du site de projet, sont pourvus de façades constitués d’éléments préfabriqués. Les redessiner m’a alors semblé être une étape importante pour comprendre la façade, avant de pouvoir convoquer cette ressource dans le projet. (1.) Trois grandes caractéristiques s’imposent alors. Tout d’abord, dans le cas de la barre, les fenêtres sont toutes identiques, quel que soit la fonction de la pièce à
l’intérieur du logement. Seules des baies vitrées ouvrant sur de petites balcons laissent imaginer un séjour à l’intérieur. Dans le cas du plot, on note aussi deux types de fenêtres, une étant légèrement plus étroite que l’autre, mais cette distinction ne nous donne pas beaucoup d’information sur l’intérieur. La façade nous indique qu’il s’agit d’un immeuble de logements mais la lecture ne donne pas plus de précisions.
Les dimensions des modules de façade sont déterminées par la hauteur d’un étage et la largeur contient une fenêtre. Ce cadrage rythme à la façade. Dans le cas du plot, on observe même un jeu de profondeurs dans le module. Ce travail sur la volumétrie et ce jeu de cadres viennent donc apporter des informations supplémentaires à la façade. Le décors de celle-ci n’est pas traité par la fenêtre ou son placement mais par un élément de parement.
Malaury FORGET - Recherche by design - SPAA - juin 2016
Enfin, on remarque une originalité sur la façade des barres : une symétrie des modules est opéré entre les étages, ce qui crée un décalage de l’ouverture.
03 - CONTEXTE
La parcelle de projet Photos de l’auteur - Visite de site 19 janv. 2016
Malaury FORGET - Recherche by design - SPAA - juin 2016
04 - LA DEMARCHE DE RECHERCHE-CREATION L’analyse du contexte ci-avant, nous révele l’existance d’un territoire marqué par l’industrie, tant au niveau urbain qu’au niveau du bâti. Les bâtiments d’entreprises tertiaires ou de logements collectifs temoigent de l’emploi de modules préfabriqués de façade. L’emploi de formes urbaines génériques a un impact sur l’ensemble de la lecture et du parcours du territoire. Dans cette partie nous allons nous intéresser à la question de la forme urbaine, par l’emploi d’une forme générique. Ensuite la question du matériau convoqué sera posé. Après une réflexion importante dans la partie théorique, nous tenterons ici d’expérimenter autour d’un module constructif. Enfin, c’est la question de la fenêtre que l’on approfondira particulièrement. Le fenêtre, élément standardisé, préfabriqué joue un rôle primordial dans la qualité du logement et de l’habiter.
Gabarit de la construction, une forme urbaine standard Choix de la forme urbaine standard à convoquer : Après observation du contexte de Feyzin, nous avons relevé la présence de bâtiments d’habitation au gabarit standard. Trois formes émergent : - Le pavillonnaire (1.) - La barre (2.) - Le plot (3.)
1.
Quelle forme réinterpréter sur la parcelle de projet ? Trois formes, trois essais. Le choix du lotissement pavillonnaire permettrait de mettre en place les traversées envisagées pour le parc mais ne répond pas à la contrainte de densification qui nous est posée dans l’exercice du projet. De plus, le modèle pavillonnaire est critiqué pour sa consommation excessive de surface au sol. Or, d’après les enjeux de perméabilité et de dé-pollution des sols que nous avons décrits plus haut, il semble pertinent de rechercher une forme compacte. La barre répond aux contraintes de densité mais ne permet pas de créer des traversées nord-sud et est-ouest que nous souhaitons pour la porosité du site.
2.
C’est donc l’option du plot qui sera retenue car elle permet l’aménagement paysager du parc, ainsi que la densité d’habitat. La typologie du plot à été traitée et réinterprétée de nombreuses fois, par beaucoup d’architectes. Ainsi, nous allons étudier quelques références, à travers une liste non exhaustive, dans lesquelles le plot à été implanté dans un 3. parc ou un espace densément végétalisé.
Schémas de l’auteur - 29 mars 2016
Malaury FORGET - Recherche by design - SPAA - juin 2016
04 - LA DEMARCHE DE RECHERCHE-CREATION Exposé des références FRES Architectes - Petite Boissière - Genève - 2011
David Chipperfield - Ninetree village
http://www.fres.fr/PETITE-BOISSIERE
http://www.davidchipperfield.co.uk/project/ninetree_village
Le projet est situé à l’articulation entre une zone de résidences individuelles et un bâtiment de logements collectifs et de tertiaire, dans une végétation dense. Pour ce projet les architectes ont conçus un plan carré avec la circulation verticale centrée. Les quatre typologies sont en angle. On a là un plan de plot standard, mais à l’image de la façade, ils ont apporté de la légèreté dans les espaces des logements en plaçant des portes coulissantes entre les chambres. Les typologies en angles sont donc parfaitement assumées et mises en valeur car depuis toutes les pièces du logement, il est possible d’avoir des vues suivant deux orientations.
Dans ce projet, l’architecte vient étirer le plot sur la longueur, comme dans plusieurs de ses réalisations. C’est la question du plot dans un parc qui est traitée ici, avec ces volume vêtus de bois dans une végétation naturelle très dense. A l’image de la végétation, les constructions aussi sont denses. La gestion du vis à vis se fait par une rotation des plots les uns par rapport aux autres, et la présence d’arbres autour des bâtiments. Le plan et les typologies ne suivent aucune «norme», car chaque niveau compte un seul appartement. L’architecte compose l’espace avec un système de boites contenant les espaces servants, qui découpent les espaces servis.
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04 - LA DEMARCHE DE RECHERCHE-CREATION
ESCHERPARK - E2A Architectes - Zurich - 2007-2015 http://www.e2a.ch/projects/housing/escherpark#/page13/
On remarque qu’une démarche semblable à celle de David Chipperfield a été mise en place par E2A Architectes. Le projet Escherparck à Zurich répond à notre problématique de concevoir des plots dans un parc. Ici, deux types de plots viennent tenir l’allée centrale du parc. Un plan carré, contenant trois appartements par étage et un plan étirer qui contient trois appartements par étages aussi. La façade est faite de bardeaux de bois carbonisés à plus de 3000°C, puis brossés et lavés de façon à laisser une couche protectrice. Cette pratique permet d’éviter l’usage de produits chimiques et traite le bois contre les parasites et les champignons. Mais cela n’empêche pas un changement d’apparence du bois avec le temps. Les intempéries auront raison de son homogénéité, ce qui permettra aux bâtiments de s’intégrer de mieux en mieux dans le contexte végétal qu’est le parc.
Concours Logements d’étudiants à Pinchat - Carouge, Genève Christian Dupraz Architectes http://www.christiandupraz.ch/?p=438
Contexte : Dans la campagne, en limite de la ville de Carouge, sur un terrain vierge de toute construction. Le programme du concours est de construire 100 logements pour étudiants. Le projet n’a pas été construit mais l’implantation d’un tel programme dans une ville telle que Carouge viendrait transformer le quartier. L’architecte privilégie les vues sur l’extérieur : à 360° et traite la relation du bâtiment avec le paysage, ce qui l’amène à dessiner trois plots identiques, dont la hauteur varie, de forme hexagonale irrégulière. La
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circulation verticale est placée au centre et joue aussi le rôle de puits de lumière, de façon à dégager de grands plateaux habitables. Les trois plots sont rapprochés de façon à créer un espace central, dont le niveau du sol est légèrement plus bas que le sol naturel. Dans un contexte naturel et cherchant un rapport avec le paysage, l’architecte utilise la typologie en plot, dont il se détourne en en cassant la symétrie, en le déformant.
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Gigon et Guyer - Pré babel - Genève
Projet d’habitat, analyse architecturale, SPAA 2013, sous la direction de C. Viderski
Le site du projet est un ancien parc public. Une des Les deux architectes répètent la logique avec contrainte est de ne pas toucher/ aux arbres existants l’intégralité du plot, ils le décuple par symétrie pour en III TYPOLOGIES ASSEMBLAGES qui viennent ainsi, découper la parcelle en plusieurs obtenir trois différents. assemblage typologique parties. Le parcours au sol est traité de façon continue, sans clôtures entre les différents bâtiments. III TYPOLOGIES / ASSEMBLAGES Le fait que les bâtiments soient placés au milieu d’un assemblage typologique parc homogénéise les vues qui sont ainsi, toutes équivalentes. Donc pas de hiérarchie entre les façades, ni entre les ouvertures.
Pour conclure, la typologie du plot semble particulièrement adaptée à l’implantation dans un espace paysager. Le forme standard du plot, carré, avec circulation centrée et des appartements en angle est questionnée dans de nombreux projets. Certains architectes conservent cette typologie, d’autres déforment le plot, en l’étirant ou en tronquant les angles. Cependant la forme utilisée sur le site, ou pour de l’habitat social reste proche du standard. La connaissances de ces différentes démarches permettra de faire des choix conscients par la suite, dans le projet.
Dans cet exemple, c’est la façon dont les architectes manipulent le plan qui nous intéresse. Ils conçoivent une typologie de base, qu’ils dupliquent par symétrie. Ensuite, ils décalent les deux blocs de façon à multiplier les orientations des appartements. Entre les deux viennent de positionner les circulations verticales et un petit appartement. C’est donc la forme du bâtiment qui découle des typologies et non l’inverse. Il en est de même pour la structure porteuse qui découle des séparations entre les appartements. Les IMPLANTATION : MISE A formes DISTANCE murs porteurs ont des non linéaires, ce qui profite aux logements.
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04 - LA DEMARCHE DE RECHERCHE-CREATION Expérimentations - Recherches Cette partie rend compte des recherches et d’une classification réalisées sur les éléments préfabriqués présents sur le territoire d’étude. L’objectif est d’en tirer des conclusion concernant l’habitabilité qui en résulte. Quatre barèmes sont établis et comparés. Premièrement le degré d’industrialisation de l’élément, c’est à dire l’énergie ou de nombre d’étapes nécessaires à sa fabrication. Deuxièmement, on compare la taille et les dimensions des éléments. On considère l’élément installé sur chantier, d’où le panneau de façade composé ou l’élément constructif. Dans une troisième temps, on compare la visibilité de l’élément. C’est à dire, à quelle distance on le perçoit clairement.
Industrialisation de l’élément +
Taille de l’élément
Il s’agit du seul barème qui est totalement inversé par rapport aux trois autres. On peut donc faire un lien entre la taille de l’élément mis en œuvre et l’aspect habitable de la construction. On constate que l’habitat collectif et les bâtiments d’activité tertiaire se trouvent côte à côte à tout les niveaux. L’activité ou l’habitabilité sont bien existantes mais le rapport à l’espace public et au sol, typique de ces constructions là, est quasi inexistant. Pour terminer, nous venons donc placer le projet sur les différents barèmes en fonction des qualités recherchées dans le projet et des liens de cause à effets déduits.
Visibilité / Lisibilité de l’élément
+
Raffinerie
Pour finir, on compare l’habitabilité ou bien l’urbanité générée autour de l’élément, la question de l’habitabilité étant au centre de la problématique.
+
Raffinerie
Emblème, infrastructure même
Urbanité / Habitabilité générée + Projet
Raffinerie
Infrastructure
Recherche d’une urbanité, travail sur le logement
Impact paysager
Projet
Anoblissement du matériau, identité du bâtiment
Bâtiments tertiaires
Bâtiments tertiaires
Élément complexe, panneaux de façade composés
Habitat collectif
Élément complexe, panneaux de façade composés
Logement individué
Bâtiments tertiaires
Panneau de façade préfabriqué
Habitat collectif
Habitat individuel
Habitat collectif
Espaces communs mais peu de rapport au sol / Espace public
Habitat collectif
Panneau de façade préfabriqué
Gabarits semblables
Bâtiments tertiaires
Activité, emploi, occupation quotidienne mais pendulaire
Habitat individuel
Habitat individuel
Projet
Projet
Élément simple
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Élément constructif : parpaing
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Habitat individuel
Raffinerie
Caché, recouvert
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Infrastructure impénétrable
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La fenêtre La fenêtre est un élément de la façade primordial. Or, il existe différents modèles de fenêtres standardisés, préfabriqués et qui sont en permanence en stock dans les enseignes de grande distribution. La disponibilité immédiate permet une réactivité dans la phase de chantier. Mais la question esthétique de ces fenêtres se pose. Existant en PVC, en bois ou en aluminium, et à plusieurs dimensions, une certaine liberté est possible. Cependant l’intérêt de traiter l’élément standardiser est d’utiliser le produit le plus économique afin de pouvoir le détourner, le cacher, le customiser. La fenêtre est le lien entre deux mondes : l’intérieur et l’extérieur le public et le privé. Elle doit répondre à deux échelles, elle est essentielle à l’intérieur du logement et donne son expression au bâtiment. La nature de la fenêtre renseigne sur la nature du bâtiment ou au contraire, brouille la lecture du programme par son abstraction. La composition de la façade relève du rapport entre vides et pleins. Elles reflètent une époque et renseignent sur la manière dont la société regarde le monde. Le langage de la pièce est lié au propos de la fenêtre. La fenêtre fait la pièce. La stimmung de la pièce est une sensation intuitive, ne nécessitant aucun bagage culturel pour être perçu. Martin Steinmann décrit la stimmung comme une atmosphère, un état d’âme. Cette ambiance se construit grâce à plusieurs éléments : les dimensions de la pièce, les matériaux, les ouvertures et les meubles. La fenêtre structure l’espace en tant qu’élément constructif possédant ses propres dimensions et matériaux, mais aussi par la lumière qu’elle fait entrer dans la pièce.
La fenêtre, une entrée de lumière : Thomas Hasler évoque la « puissance expressive » de la fenêtre. Elle organise la pièce. La puissance d’un espace est activée par la lumière qui traverse l’ouverture. La lumière attire le regard, et oriente les mouvements des personnes dans l’espace, elle participe à une dynamique spatiale. La perception de la luminosité d’un espace découle d’une comparaison avec d’autres espaces communs. Ainsi notre expérience nous permet de juger un espace sombre ou clair. A l’heure actuelle, dans le domaine du logement, une grande luminosité est un argument de vente. Dans notre société, la qualité d’un espace augmente de manière proportionnelle avec la lumière qui y rentre. Ceci est la conséquence de la politique hygiéniste du XXeme siècle qui place lumière et ventilation comme gages de salubrité mais pas seulement. Selon Akos Moravansky, la baie vitrée moderne serait un moyen de pallier à la réduction des logements, en offrant un agrandissement visuel, un sentiment de propriété d’une part du monde extérieur. La baie vitrée tend à ouvrir le logement vers l’extérieur et réduit la perception de limite entre deux espaces. Mais la baie vitrée pose des problèmes d’intimité en milieu urbain. Dévoile la vie intime, or, l’habitant doit se sentir à l’abri d’intrusions visuelles pour être à l’aise. Cette idée valable pour les usagers et potentiels consommateurs du logement en question, mais aussi pour les architectes. En effet, on a souvent peur d’une pièce trop sombre, rarement trop lumineuse mis à part le cas de la surchauffe sur les façades sud et ouest (cf réchauffement climatique). Or, la perception de la luminosité d’un espace dépend pour beaucoup du contraste entre zone lumineuse et sombre. Un contrastes lumineux crée tensions spatiales, variables au cours de la journée. L’effet d’atmosphère est difficilement quantifiable car il dépend de l’expérience de chacun. Mais concrètement, les zones
« L’histoire de l’architecture, c’est l’histoire de la fenêtre » OPEN|CLOSE - Windows, Doors, Gates, Loggias, Filters, Birkhäuser, Bâle - Boston - Berlin, Le Corbusier, Hochberg Anette, Hafka Jan-Henrij, Raab Joachim 2010, p.32
Schémas de Le Corbusier - fenêtre en bandeau/fenêtre en hauteur Source : redessin de l’auteur
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ombragées permettent de se retirer dans un espace moins sujet à l’éblouissement et aux reflets ce qui devient de plus en plus important aux vues des nouvelles activités de notre société avec l’utilisation d’écrans notamment. Les entrées de lumières peuvent être gérées à travers le type d’ouverture ou avec différents types de filtres. Une pièce contrastée offre des espaces variés et donc un choix. A l’inverse, on peut noter la beauté d’un espace éclairé de façon homogène, où la qualité est la même pour tout le monde. Michelle Corrodi et Klaus Spechtenhauser ont démontré que la forme de la fenêtre influençait peu sur la quantité de lumière, par contre, la position de la fenêtre dans le mur et sa hauteur sont des paramètres importants. Les ouvertures situées en dessous de 85 cm de hauteur n’apportent que peu de lumière. La distribution la plus homogène se fait grâce à une fenêtre en hauteur. La nature du sol et la façon dont il reflète la lumière jouent aussi sur la luminosité de la pièce1. Une entrée de lumière peut, en théorie être remplacée par un éclairage artificiel, qui seul peut garantir un éclairage homogène. Or la perception des cycles de la nature est essentiel à l’équilibre de l’organisme donc les variations lumineuses en fonction de l’heure, des saisons, ne peut être remplacée par des lampes. La fenêtre, cadre sur le paysage : Une pièce doit impérativement offrir une vue sur l’extérieur, faire un lien entre intérieur et extérieur. C’est du besoin de liberté de l’homme que naît son rapport à la fenêtre. Un espace sans ouverture confère une sensation d’enfermement, d’oppression alors qu’une fenêtre offre une liberté pour l’œil de s’échapper. Un contact visuel avec l’extérieur permet concrètement de se localiser dans un territoire mais fait aussi appel à la poésie de la contemplation. 1. Lichteinfall – Tageslicht im Wohnbau, BirkhAuser et ETH Wohnforum, Bâle, 2008, p 139
Par exemple, une fenêtre sur rue va éveiller la curiosité et est propice à la contemplation de la vie diurne et nocturne. Une fenêtre consiste en un cadrage sur l’extérieur, elle fabrique du paysage et le met à distance. La fenêtre est aussi un élément constructif qui permet de prendre conscience que l’on est dans un espace construit, différent de celui de l’extérieur. La sensation de mise à distance peut être accentuée ou amoindrie grâce à des moyens architecturaux tels que le traitement du cadre ou la position en coupe de la fenêtre dans le mur, par exemple. Voir dehors permet la connaissance, la maîtrise de l’environnement extérieur et d’un périmètre visuel, qui confère un sentiment de chez soi. Bruno Taut et Walter Gropuis (1920) préconisent de différencier les fenêtres dédiées à la vue des ouvertures sanitaires. Loos quant à lui prétend qu’un homme cultivé ne regarde pas par le fenêtre, le verre est dépoli et ne sert qu’à faire entrer la lumière. Ainsi les fenêtres de ses maisons sont souvent placées au fond d’une niche dans laquelle est encastrée un divan, invitant à s’installer en tournant le dos à la fenêtre. S’il n’utilise pas le verre dépoli, il recouvre les fenêtres de voilages, empêchant ainsi l’entrée du paysage extérieur, qui viendrait perturber l’ambiance intérieure soignée grâce à une réflexion sur les matériaux et les couleurs. L’intériorité et les scènes de vie familiales sont plus importantes que ce qu’il se passe à l’extérieur. Lorsqu’il met en place le Raumplan (plan d’espaces) par exemple, le divan est encastré, tournant le dos à la fenêtre. Ainsi, l’homme est au théâtre, dont la scène jouée est sa propre vie familiale. Loos reconnaît les possibilités d’impact sur l’intérieur d’une fenêtre pour voir mais le contexte de construction détermine s’il est souhaitable ou non.
Adolf Loos, Villa Müller, Prague, Czech Republic, 1930 Source : http://atlasofinteriors.polimi-cooperation.org/2014/03/19/ adolf-loos-villa-muller/
La qualité de la vue offerte influence la qualité de l’espace intérieur, la stimmung. Il ne suffit pas de cadrer une portion de ciel pour apporter de la qualité à un espace, on doit, au mieux, voir l’horizon, au moins, une portion de l’environnement matériel qui nous entoure : La fenêtre comme espace
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les constructions voisines, de la végétation, etc... Il existe une grande controverse entre Auguste Perret et Le Corbusier sur la question du meilleur cadrage sur l’extérieur. Pour A. Perret seule la fenêtre verticale offre un cadrage complet sur l’extérieur, il en révèle les différentes strates. Ainsi il dévoile les différents plans, du voisinage immédiat à l’horizon. Pour Le Corbusier, à l’inverse, la fenêtre verticale briserait la continuité du paysage, alors que la fenêtre en bandeau permet l’entière entrée du paysage, de l’horizon. Il perçoit la ville comme une succession de cartes postales révélant les monuments qui l’organisent. La question du cadrage oblige à prendre position quant au lien adéquat entre deux sphères : intérieur et extérieur. Les relier ou les séparer ? La présence ou non d’un contre-coeur et la hauteur de l’ouverture influencent le cadrage. Un contre-coeur, même bas, a pour effet de contenir l’intérieur. Au contraire, si l’ouverture va jusqu’au sol, l’intériorité de l’espace n’est pas soulignée. Dans le cas d’une fenêtre à la française, l’ouverture va jusqu’au sol et la forme évoque une porte. Il n’y a donc pas d’entrave matérielle sur chemin visuel entre intérieur et extérieur. Le traitement du cadre et le dessin des meneaux ont aussi leur importance. L’épaisseur du cadre, qu’il soit imposant ou fin lui confère un rôle différent. Une menuiserie épaisse va cadrer le paysage alors qu’une menuiserie fine va s’effacer pour laisser entrer le paysage, formant un trou dans le mur. La couleur du cadre est aussi un choix important. Si le cadre est de la même couleur que le mur, il va avoir tendance à disparaître, alors qu’une couleur qui contraste va le mettre en valeur. Ces différents jeux d’épaisseurs, de matière et de couleur vont avoir pour conséquences de mettre le paysage à portée de main, ou au contraire de faire de l’intérieur un univers autonome. La composition des meneaux informe sur la possibilité et la façon dont on peut ouvrir la fenêtre. Un vitrage fixe pourra comporter des montants plus fins
que si il y a un ouvrant, il peut même être totalement caché grâce à une attention portée au détail. Mais dans le cas du logement, cela pose le problème du nettoyage. La métaphore de la maison comme appareil photo revient souvent, notamment dans les théories de Le Corbusier. Les différentes ouvertures proposent des cartes postales que l’on découvre en suivant la promenade architecturale. Il est cependant important de raisonner les ouvertures. Si trop de paysage est visible, on risque de ne plus y prêter attention. Il faut donc raisonner la vue pour pouvoir pleinement l’apprécier. On retrouve le discours tenu par Pierre-Louis Faloci, dans sa conférence Esthétique de la menace1 où il explique sa prise de position sur un site chargé d’histoire et en zone sismique. Il met alors en place un jeu de murs, très simple, qui permet de totalement centrer l’attention du visiteur sur les parties réservées à l’exposition et ouvre la vue sur l’extérieur quand « ce n’est pas le sujet ». Il aborde aussi la question du cadrage sur le paysage et met en avant le fait qu’une fenêtre permet un cadrage sur l’extérieur à la seule condition que l’on se tienne à distance de celle-ci.
BRENNER Anton, logements, Francfort - Praunheim, 1928-1929 Source : Habiter, une affaire de fenêtres, Anna Zurbuchen.
La logement Existenzminimum, d’Anton Brenner construit à Francfort (1928-1929), inclus dans un même espace un coin nuit, intime et un espace plus représentatif et collectif : une salle à manger. Dans la salle à manger, une baie vitrée, est placée au nu intérieur, ce qui a pour effet de laisser pénétrer le monde extérieur à l’intérieur du logement. Du côté chambre, à l’inverse, une fenêtre est placée au nu extérieur du mur, ce qui met à distance l’extérieur, et renforce le sentiment d’intimité.
1. Esthétique de la menace, Pierre-Louis Faloci, Les Entretiens de Chaillot - 07 juin 2010.
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Non cadrage / Cadrage, l’importance de la mise à distance Source : de l’auteur
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La fenêtre, un lieu habitable :
La fenêtre fait le visage du bâtiment :
Louis Kahn et sa fascination pour le plan des châteaux écossais illustre les prémisses de la fenêtre habitable. Dans l’histoire de l’architecture, on a connu les murs des châteaux puis les murs rideaux. Avec l’évolution des techniques et les recherches structurelles, les murs se sont affinés. Mais aujourd’hui ils regagnent en épaisseur avec les contraintes thermiques.
L’étymologie du mot façade renvoie au latin faciès : forme extérieure, aspect général, ou figure. Qui, enfant, n’a pas imaginé un visage formé par les ouvertures d’une maison ? La façade est bien le visage du bâtiment, c’est la partie publique de la construction, aussi privé soit le programme qu’elle abrite. Friedrich Nietzsche disait à ce sujet : « Les maisons nous regardent comme des visages », les yeux à travers lesquels elles nous regardent sont de toute évidence matérialisées par les fenêtres.2
Pour faire de la fenêtre un lieu habitable, il convient d’inviter l’usager à y séjourner, d’en faire un lieu où l’on s’attarde volontiers. La fenêtre est aussi un espace dans lequel on peut physiquement se tenir. C’est un espace de seuil un entre-deux et un espace privilégié dont l’occupation est réservée à une, voire deux personnes. Une tablette de fenêtre, ou une assise dans l’épaisseur du mur peuvent enrichir l’habitabilité d’un lieu, car elle sont propices à l’appropriation. Dans Lost in translation. Assise devant une immense baie vitrée, au 40ème étage d’une tour, Scarlette Johansson, contemple, mélancolique, la ville de Tokyo. De multiples effets sont possibles en jouant avec la fenêtre, ce n’est pas seulement un objet industrialisé, le traitement de la fenêtre doit faire l’objet de détails architecturaux dessinés dans le but de servir au mieux le logement.
La fenêtre permet de voir de l’intérieur vers l’extérieur mais depuis dehors, elle parle, du programme du bâtiment ou de son abstraction. A la Renaissance, la fenêtre était aussi le moyen de révéler le statut social du maître d’ouvrage. En fonction de la décoration, de la taille des fenêtres et de leur nombre, le propriétaire affiche une certaine richesse. Cela explique la volonté du royaume Anglais d’instaurer, au 18eme siècle, un impôt sur le nombre de fenêtres d’une demeure. Aujourd’hui ce lien de cause à effet est beaucoup moins valable, mais la dimension et le nombre de vitrages reste toujours une indication sur le prix du bâtiment. Mais d’autres critères entrent aussi en compte tels que la nature du cadre (PVC, bois, métal), par exemple.
KAHN Louis I., Bibliothèque, Exeter, 1972
La fenêtre fascine aussi pour l’aspect scénographique qu’elle renvoie. Tel un patchwork de scènes de vie diverses, chaque percement dans les murs de façades laissent échapper un peu d’intimité. De plus, on remarque une inversion du sens de la vue entre jour et nuit : le jour on voit de l’intérieur vers l’extérieur, la nuit on voit de l’extérieur vers l’intérieur. Se pose alors la question de la vue depuis ou sur la rue, mais aussi du vis à vis, rapport intrinsèque à l’urbanité. Cette fascination pour la fenêtre est souvent traduite dans le cinéma. La fenêtre selon le plan, qu’elle soit 2. (Nietzsche Friedrich, Die Augen des Hauses – Das Fenster als architektonische Form, in Werk, Bauen + Wohnen, sept 2007, Zurich, p36)
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FRIEDRICH Caspar David, Frau am Fenster, huile sur toile, 1822
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ouverte ou non, joue différents rôle. Elles est souvent utilisée comme un écran au travers du quel le spectateur observe une scène à distance, comme s’il n’était pas encore totalement dans la fiction. Mais parfois c’est tout le scénario du film qui tourne autour de la fenêtre, comme dans Fenêtre sur cour (Rear Window), d’Alfred Hitchcock3 ou bien dans Dans la maison, de François Ozon4. Dans ces deux cas, le personnage principal entretien une relation à sens unique avec son voisinage. De jour comme de nuit, les fenêtres donnent vie au bâtiment et ainsi animent la ville. Du temps de la noblesse, la maison était orientée sur jardin. Car la terre était un bien, en posséder était signe de richesse. Quand les bourgeois ont pris le pouvoir, un renversement s’est opéré, leur richesse ne provenant pas de la terre, ils ne tournent plus leurs habitations sur le jardin mais sur la rue, pour s’y montrer. Auguste Perret évoque « la banalité comme qualité esthétique spécifique de l’œuvre architecturale »5. La banalité découlerait d’une œuvre qui semblerait avoir toujours existé. C’est le cas du projet de Diener & Diener, Warteck, à Bale, (1992-1996). Le bâtiment dégage un certain calme pour l’observateur. Bien que neuf, le bâtiment semble familier, de part l’emploi de ses matériaux, la forme et la régularité des ouvertures. Cela relève souvent du travail de la fenêtre et de la relation quelle entretien avec le mur. Dans ce projet, comme dans beaucoup d’autres, Diener & Diener proposent de grandes fenêtres. Celles-ci sont placées, en coupe, à l’intérieur du mur et aucun cadre ne vient mettre en valeur leurs contours, ni donner une sensation d’agrandissement. K. Fisker, de 1920 à 1922, dans son projet d’habitat social Hornbaekhus6, a travailler sur l’impact de la présence ou non d’un cadre autour de l’ouverture. La répétition élégante d’une seule ouverture a pour 3. Hitchcock Alfred, Rear Window, 112 min, 1954 4. Ozon François, dans la maison, 105 min, 2012. 5. Ortelli Luca, Sur la toile de l’ordinaire, Matière 4, Presses Polythechniqes et Universitaires Romandes, Lausanne, 2001, p 46-47 6. 4. HORNBAEKHUS, F. Anost, énoncé EPFL, 2014.
effet d’affirmer la force collective. Le programme de logements sociaux est monumentalisé par la façade sur rue, alors qu’une domesticité est recherchée côté jardin. Les fenêtres utilisées sont toutes les mêmes, sur les deux façades, seuls les cadres changent. Sur rue, les fenêtres sont encadrées par un bandeau de plâtre, ce qui cache tout élément technique, de façon à ce que seules les briques verticales apparaissent. Alors que sur le jardin, aucun cadre, la structure et la technique sont révélées. Plus la façade d’un bâtiment est simple, plus il est confronté à la question de l’identité, dans le cas de logements collectifs par exemple, les habitants peuvent apprécier pouvoir repérer leur logement depuis la rue. Ainsi les façades sont décorées de pots de fleurs, de drapeaux ou d’objets en tout genre. Il s’agit d’une appropriation par les habitants, ce phénomène est totalement indépendamment de la volonté de l’architecte. Les ouvertures sont des endroits propices à la décoration, par habitants mais aussi par les architectes. Elles sont l’occasion de dessiner un garde corps, un système d’occultation ou un cadre particulier. Plusieurs démarches sont envisageables pour arriver à la composition d’une façade. Premièrement, il est possible de fixer des règles claires, c’est le cas d’une grille par exemple. Ou bien, le placement des ouvertures dépend totalement de la fonction qui se trouve à l’intérieur, dans ce cas les règles de composition ne sont pas lisible mais un équilibre est perceptible. Un autre cas est possible selon Martin Steinmann, la combinaison d’une régularité et d’une certaine liberté, à la recherche de l’harmonie. L’observateur est alors en mesure de comprendre certaines règles mais d’autres lui échappent, il doit alors les déduire lui-même, car le bâtiment éveille sa curiosité. C’est ce que M. Steinmann appelle le regard producteur. Le projet d’habitat de Diener & Diener à Anvers, questionne la régularité de la fenêtre par des séries. Des groupes de fenêtres se répètent sur les étages, et les variations suscitent un regard producteur. Il est tout à fait possible d’attribuer une fonction ou une pièce
Façade sur jardin du Hornbaekhus Source : 4. HORNBAEKHUS, F. Anost, énoncé EPFL, 2014.
Diener & Diener, tour d’habitation Westkaal1 et 2, Anvers, 20052009 Source : http://dienerdiener.ch/en/project/ apartment-towerswestkaai-1-2
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Façade sur rue du Hornbaekhus Source : 4. HORNBAEKHUS, F. Anost, énoncé EPFL, 2014.
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derrière chaque type de fenêtre, et ainsi, imaginer les différents logements. Il existe une régularité dans la façade, avec seulement trois types de fenêtres et de percements. Cependant la variation par série donne un rythme à la façade du bâtiment. Il existe un rapport entre l’impression de masse ou de légèreté du bâtiment et le placement des fenêtre dans le mur. Une fenêtre placée au nu intérieur du mur donnera la sensation d’un bâtiment massif, imposant. En cause, l’épaisseur du mur qui est révélée et les ombres projetées à l’intérieur de percements. A l’inverse, une fenêtre placées au nu extérieur donnera la sensation d’un bâtiment lisse et léger. La fenêtre et la question du vis à vis : « Les immeubles étaient si rapprochés qu’on les eût dit en conversation »7 Le vis à vis est un rapport entre les immeubles inévitable en milieu urbain. La densité implique un vivre ensemble, une vue chez l’autre de part la proximité. Dans le cas spécifique de l’habitat, un des enjeux dans le traitement des ouvertures est donc de prendre en compte cette relation, de façon à la rendre la plus agréable possible. « Une architecture habitable dans un environnement dense et urbain doit justement trouver ses thèmes dans le seuil entre intérieur et extérieur, privé et public tout comme entre confort et représentation »8. Lukas Imhof propose donc d’apporter une réponse concernant le thématique du seuil. Une gestion attentive du rapport entre intérieur et extérieur ainsi que proposer des espaces à l’écart des vues et d’autres plus exposés, permettrait une habitabilité en milieu dense. D’après le schéma de développement de nombreuses villes, deux types de fenêtres sont à distinguer : la fenêtre sur rue et la fenêtre sur cour. 7. Desharte Agnès, Mangez-moi, Points, Paris, 2006, p 99 8. Imhof Lukas, Geschützte Exponiertheit, Private Aussenräume in der Stadt, in Werk, Bauen + Wohnen, mai 2012, Zurich, p 4
Dans le cas de la fenêtre sur rue, pour gérer le vis à vis, plusieurs composantes peuvent varier. Tout d’abord la forme urbaine. La morphologie du bâtiment peut générer des vis à vis internes ou non. L’organisation des typologies, c’est à dire, le choix des pièces placées en façades ou la profondeur du logement, peuvent être sujet à des regards ou à des mises à distance. Mais ce qui nous intéresse ici, ce sont les ouvertures, matérialisés par les fenêtres. Il s’avère qu’un vis à vis est plus difficile à accepter si il y a un déséquilibre. Par exemple, des très grandes ouvertures face à des très petites vont donner l’impression d’être exposé à ses voisins. Alors que si l’on voit autant chez le voisin que celui-ci ne voit chez nous, cela instaure un respect mutuel, une équité. La fenêtre sur cour requiert d’autres caractéristiques. La cours est un espace collectif intériorisé et non public, comme une rue. Le sentiment d’appartenance modifie la perception du vis à vis. Une sorte d’intimité à grande échelle est instaurée entre les habitations d’un groupe d’immeubles. Là aussi, une architecture et des ouvertures homogènes permettent une réciprocité des regards. La cour peut être perçue comme une grande fenêtre sur l’immeuble, elle est la concrétisation de la vie collective.
Dans le cas de la fenêtre intérieure, on peut moins parler de vis à vis mais l’espace généré et aussi sujet à l’appropriation. Entre une cuisine et un séjour par exemple une ouverture peut s’avérer pratique, faisant référence au passe-plats. Le second jour permet aussi de requalifier certains espaces tels qu’un couloir ou un hall d’entrée pour y intégrer de nouveaux usages. Un autre moyen de gérer le vis à vis est aussi d’intégrer une profondeur à la façade, par une fenêtre habitable, une loggia ou un balcon, par exemple. Une fenêtre profonde n’est, certes, pas un obstacle visuel, mais deux épaisseurs spatiales dans une pièce permettent d’accentuer la notion de seuil, au moins psychologiquement.
En France il est d’usage de se protéger des regards extérieurs par la mise en place de rideaux. Mais dans d’autres pays du nord de l’Europe, au Pays-Bas ou en Suède, notamment, la tradition veut que l’on place un objet devant la fenêtre, une plante ou une lampe, par exemple. Cet objet est à la fois décoratif pour le logement et pour la rue et permet d’arrêter les regards extérieurs au premier plan, et ainsi, éviter qu’ils ne pénètrent plus loin dans le logement. Ainsi le vis à vis favoriserait la parure de la fenêtre pour protection de l’intimité d’autant plus si l’espace est pensé pour, avec des tablettes de fenêtres, entre autres. Un cas spécifique découle des plans à patio, créant un vis à vis avec son propre logement. L’intégration d’un espace d’une autre nature : un espace extérieur, une terrasse ou un vide, crée une enfilade, et ainsi trompe la perception que l’on a du logement pour l’agrandir.
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Rue de Naples, photo. DE NODREST François (détail) Source : Habiter, une affaire de fenêtres, Anna Zurbuchen, Enoncé théorique Master EPFL, encad. Luca Ortelli, 2013
04 - LA DEMARCHE DE RECHERCHE-CREATION Etudes de cas Moroslav Sik, maison pour musiciens, Zurich, 19921998 Dans ce projet, Miroslav Sik intervient dans un contexte mixe. Des habitations au sud et un hangar contenant un dépôt de tramway bordent sa parcelle de projet. La façade borgne de l’autre côté de la rue pose la question de la vue que l’on offre dans les logements, mais aussi la question de la façade du projet, qui doit faire front sur des hangars. Du côté des habitations, la problématiques est toute autre, il semble important de minimiser les proportions de la façade par rapport aux habitations voisines. L’architecte propose donc un bâtiment en forme de peigne, la façade longiligne fait front aux hangars, alors que le travail de la forme, face aux habitations, permet de minimiser la taille du bâtiment, en le divisant en trois parties.
Dépôt/hangar
Habitations
Séjours Habitations
Vis à vis
En haut : Vue d’oiseau du projet Source : pinterest A droite : Façade sur rue Source : pinterest
L’unité de percement est identique sur toute la façade Schéma d’organisation du plan dans son contexte. sur rue, seul le rythme change entre les ouvertures sur Source : Redessin de l’auteur d’après Habiter, une affaire de fenêtres, Anna Zurles logements ou celles sur les circulations verticales. buchen, Enoncé théorique Master EPFL, encad. Luca Ortelli, 2013. Les fenêtres ouvrant sur les logements sont pourvues de volets, ainsi, la fenêtre n’est plus que le percement mais une composition de plusieurs éléments. L’intervention des habitants quand à l’ouverture ou non des volets, donne vie à la façade regardée depuis l’extérieur. Depuis l’intérieur des logements, l’architecte cherche à mettre en valeur le percement, en utilisant des menuiseries de la même couleur que celle du mur. Ainsi, la menuiserie s’efface. d’en face. Les deux cours crées par la forme de peigne du bâtiment, sont pourvues de grandes fenêtres, ce qui renforce le sentiment d’appartenance à une collectivité pour l’habitant. Ces grandes fenêtres donnent sur les séjours des logements, les chambres donnent sur les façades nord et sud. Le biais dessiné entre les façades donnant sur la cour permet un vis à vis non frontal, le regard peut s’échapper vers une autre direction que la fenêtre du voisin
L’étude de ce projet semble particulièrement intéressante car le contexte et le programme sont semblables à ceux que nous traitons en projet à Feyzin. Miroslav Sik, répond par ce projet à la question du vis à vis avec des hangars quasi-borgnes, mais aussi au vis à vis crée au sein même du projet. Il utilise différents outils que l’on peut citer : la forme du bâtiment, en peigne, créant un biais dans les plis intérieurs, l’organisation des typologies et le choix des ouvertures. Circulations verticales ouvertes Source : pinterest
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Intérieur de la cour, vue sur les balcons/circulation, vis à vis entre les fenêtres des séjours Source : pinterest
04 - LA DEMARCHE DE RECHERCHE-CREATION Adrian Streich, logements Lienihof, Zurich, 2004 2007
Diener & Diener, Wohnhaus Maaghof City West, Zürich, 2002–2013
La forme générale du bâtiment découle d’un jeu avec les règles urbaines, de façon à optimiser la surface à bâtir. Ainsi, l’architecte produit un bâtiment comportant de nombreux angles rentrants ou non. L’intégralité des façades est traitée en bandeau, ce qui unifie l’ensemble du bâtiment en mettant en valeur les strates des différents niveaux.
Diener & Diener sont réputés pour leur travail sur les fenêtres. Dans leur récent projet de logements à Zurich, ils expérimentent une forme de décoration de la façade par l’usage d’un garde-corps finement dessiné, dont le motif est répété à l’identique. L’élément est préfabriqué et construit en béton.
Chaque typologie est organisée autour d’un voire deux angles rentrant. Ceci permet d’éviter les situation de vis à vis avec des voisins, et permet, en regardant dehors, de pouvoir voir chez soi. Ainsi, on a une sensation d’agrandissement du logement. Les limites visuelles du logements ne sont pas les limites physiques, une part de l’extérieur appartient à l’appartement. La façade bandeau a pour conséquence d’offrir peu de linéaire de murs, seules quelques cloisons pleines sont présentes dans le logement. Cela peut poser des problèmes d’ameublement mais des surfaces bien proportionnées incitent à former des îlots de meubles. Cependant le contre-cœur avec tablette bois est assez haut pour placer un canapé dessous, par exemple. L’unité colorimétrique choisie, permet de souligner l’effet linéaire et horizontal des ouvertures. Seul un contrecœur soutient la fenêtre, dépourvue de linteau.
Photo d’une circulation Source : Pinterest
1. Source : dessin de l’auteur d’après Habiter, une affaire de fenêtres, Anna Zurbuchen,
La façade ouest voit courir un garde-corps dans la longueur, qui abrite des balcons, dont dispose chaque appartement. Cette profondeur donne à comprendre une épaisseur dans la façade, on distingue les ouverture en arrière plan, qui ne sont pas placées de façon régulière. La façade est est composée par de grandes fenêtres, elles aussi pourvues de garde-corps au motif identique que la façade ouest. L’utilisation de fenêtres anormalement grandes pour du logement vient tromper la lecture de l’échelle du bâtiment au volume conséquent. L’usage de grandes fenêtre réinterroge le rapport plein/vide qui est inhabituel dans ce projet. Les fenêtres de grandes dimensions, comme les deux architectes les utilisent souvent, confèrent au logement une qualité particulière. Les dimensions des fenêtres rendent inévitable l’utilisation d’un garde-corps. Celui-ci donne un caractère identitaire à la façade et horizontalise la perception que l’on a des ouvertures tant pour la façade est que ouest. Diener & Diener convoquent aussi, dans ce projet, le regard producteur défini par Martin Steinmann. Le non alignement des fenêtres donnant sur les balcons est un premier jeu sur les rapports plein/vide. Mais c’est sur la façade est que leur travail est le plus subtil. Les fenêtres semblent être alignées et toutes identiques. En réalité, il y a un léger décalage, d’un étage à l’autre, qui vient donner une dynamique à la façade. De plus, les fenêtres en apparence identiques font en fait l’objet de variations. Huit formats de fenêtres différents sont employés sur le bâtiment.
Le contact avec la façade et donc l’ouverture vers l‘extérieur est géré dès l’entrée dans le logement. La vue frontale sur la fenêtre est cadrée selon deux solutions. La première consiste en un cadrage par l’embrasure d’une porte (1.), l’autre est cadrée par une cloison intérieure (2.). L’intérêt de cette étude de cas et de comprendre comment il est possible de gérer de grandes ouvertures au sein du logement. La problématique du peu de mur meublables peu se poser dans d’autres configurations que la fenêtre bandeau. 2. Source : dessin de l’auteur d’après Habiter, une affaire de fenêtres, Anna Zurbuchen,
répétition et le regard producteur à la fois. Cela rejoint leur théorie selon laquelle les différences au sein d’un même bâtiment n’apparaissent qu’à condition que le reste soit homogène.
Façade est Source : http://dienerdiener.ch/de/project/maaghof-city-westof-the-maag-areal
Façade est, détail Source : http://dienerdiener.ch/de/project/maaghof-city-westof-the-maag-areal
Ce projet emploi de grandes ouvertures, sur un bâtiment de grande taille. Il est pertinent de l’analyser dans le cas de ce travail de recherche, pour comprendre comment procèdent Diener & Diener pour employer la
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Façade ouest Source : http://dienerdiener.ch/de/project/maaghof-city-westof-the-maag-areal
05 - SYNTHESE Définition de trois scénarios Rappel de la question de recherche : Quelle place pour la ressource industrielle dans un système consumériste ? L’étude du contexte nous a permis de préciser les questions de projet que nous allons traiter en réponse au territoire de la vallée. Les questions de la forme urbaine, du matériau de construction et du rapport entre intérieur et extérieur, par l’élément préfabriqué qu’est la fenêtre, seront déclinées à travers trois projets qui apporteront des réponses aux trois hypothèses formulées plus haut.
- Hypothèse 1 :
- Hypothèse 2 :
- Hypothèse 3 :
La ressource industrielle n’a plus sa place dans le domaine de la construction.
La ressource industrielle doit être exploitée dans le domaine de la construction.
La ressource industrielle doit être convoquée de façon adaptée et raisonnée par rapport à un contexte économique et social.
Scénario 1 :
Scénario 2 :
Scénario 3 :
Le scénario 1 est une tentative d’application de l’hypothèse 1. L’emploi de matériau industrialisé est limité et le projet a pour objectif de révéler une identité locale spécifique à la ville de Feyzin. L’inscription dans une démarche durable dicte le choix du matériau de construction et la qualité apportée au sol. La pérennité du projet et l’affirmation d’une identité locale sont les principaux axes de recherche dans ce scénario.
La société de consommation actuelle se caractérise par des demandes à satisfaire très rapidement. Les problématiques liées à la pénurie de logements de l’après seconde guerre mondiale, sont toujours d’actualité.
Le scénario 3 est là pour proposer une nuance des deux précédents. La pertinence de l’emploi de ressources matérielles industrielles sera questionnée tout en tenant compte des enjeux d’habitabilité du site. Le territoire d’origine industrielle présente un tissu urbain peu propice à l’habitat. Cette question deviendra donc centrale dans les choix fait pour le projet.
Dans une logique de développement de la construction industrialisée et préfabriquée le choix du matériau et du procédé de construction est déterminant. La posture adoptée quant au traitement du sol et la création des espaces publics doit répondre à une demander actuelle et à des préoccupations politiques et sociales mondiales. Le projet proposé doit être en mesure d’être édifié rapidement dans l’hypothèse d’une demande croissante de logements sur le secteur de Feyzin, en cohérence avec les objectifs de développement de l‘ensemble de la vallée.
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05 - SYNTHESE
Scénario 1
La première hypothèse testée en projet consiste à concevoir un projet qui s’inscrive dans la durée temporelle sur le site. En effet, l’instabilité paysagère, écologique ou économique de la raffinerie vient faire oublier la richesse et la durabilité du grand paysage naturel situé à l’est. Le parc des balmes et la raffinerie pourraient donc s’équilibrer en terme d’identité et de présence paysage.
Schéma - Deux orientations, deux vues
La base du projet s’établit donc comme un parc qui viendrait prolonger le parc des balmes, faire entrer le végétal dans le quartier comme spécifié dans les projets urbain pour Feyzin. En parallèle, des cheminements transversaux, dans le sens est-ouest, sont crées de façon en rendre l’îlot poreux. L’objectif est de créer un réel axe est-ouest, ainsi, les trois plots existants sur le site sont inclus dans le projet. Un réaménagement du sol est envisagé de façon à prolonger le parc à leur pieds, et jusqu’à l’autoroute. Cette logique de connexion au grand paysage est toujours présente au sein des logements. Les logements orientés à l’ouest offrent des vues sur la raffinerie, et les logements orientés à l’est ouvrent sur les balmes. La vue des deux paysages est gérée da façon à raisonner la vue sur la raffinerie, en proposant des cadrages, comme une mise en peinture de la raffinerie. Alors que du côté des balmes, de grandes ouvertures de la raffinerie, ouverture sur les balmes sont proposées, comme pour faire entrer la nature dans Intentions : cadrage Source : présentation du 11 mars le logement.
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Plan de situation Source : présentation du 11 mars
05 - SYNTHESE
La structure et les façades du bâtiment sont orientées en fonctions des vues. Au nord et à l’ouest, l’habitant est protégé de la vue sur le paysage industriel et l’imaginaire de la raffinerie par d’épais murs en pierre. Ils jouent un rôle structurel pour le bâtiment mais aussi sensoriel pour les usager. Face aux balmes la structure est légère. A la recherche de l’ouverture de la façade, on propose un système poteaux-poutres.
Il ressort de cette tentative de projet que les notions d’identité sont difficiles à manipuler dans l’exercice de projet. Elles ont été largement théorisées par des sociologues, ethnologues et philosophes. L’existence d’une culture monde est avérée et la société de consommation dans laquelle nous évoluons en occident se répand partout dans le monde. Les différents phénomènes d’ampleur mondiale et les mutations sociales qui s’accélèrent de façon exponentielles sont difficiles à analyser et à interpréter par les sociologues et les historiens contemporains. C’est pourquoi, il est difficile au niveau architectural et spatial de synthétiser les questions de culture locale et globale au sein d’un projet.
Schéma de la structure Source : présentation du 11 mars
La réponse par la matérialité est une solution mais n’est pas complète. Il est important de régler en amont des questions urbaines sans lesquelles a question de la matérialité se justifie difficilement. Perspective, matérialité Source : présentation du 11 mars
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Plan d’étage Source : présentation du 11 mars
05 - SYNTHESE
Scénario 2
Perspective depuis l’entrée du parc de la raffinerie Source : Présentation du 1 avril
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Plan masse Source : Présentation du 1 avril
05 - SYNTHESE
Travail sur la forme Suite à l’analyse de nombreuses références concernant la forme urbaine qu’est le plot, j’ai choisi de travailler la forme de façon à l’optimiser par rapport au contexte et au parc. Partant de la forme de base quasiment cubique, à la manière de David Chipperfield, le cube vient s’étirer de façon à donner une orientation sur le parc et à dessiner les deux axes nord-sud.
L’élément préfabriqué Le pré-mur
Il s’agit d’un système porteur, qu’il est possible d’isoler à l’intérieur. L’entreprise, son lieu de fabrication et d’extraction de gravas, se situent dans la métropole.
L’élément de façade préfabriqué découle de l’industrialisation des constructions. Très utilisé dans les années 50’ à 70’ pour répondre à la crise du logement, cette solution semble aux objectifs du scénario.
Le béton n’est pas le matériau de construction le plus économe en énergie grise, mais on essaye de diminuer l’emprunte carbone par de courts trajets.
Les mutations en cours de la vallée ont pour objectif de voir s’implanter de nouvelles entreprises, dans le domaine de la clean-tech. Ces nouvelles activités, Christian Dupraz traite le rapport au paysage et à la vue accompagnées d’un développement du réseau de transports en commun, auront pour conséquences panoramique dans son projet de logements étudiants. l’arrivée de nouveaux habitants. Il semble donc que tronquer les faces du plot soit une piste de réponse au vis à vis. Ceci permet d’augmenter Cette nouvelle demande s’effectuera rapidement, il est donc important de pouvoir être réactif dans le domaine le linéaire de façade sur le parc, mais vient fermer la de la construction. façade nord.
PRÉMUR
La question principalement traitée dans ce deuxième scénario est celle du standard. De nombreux éléments sont pré-dessinés, préfabriqués et y déroger entraine l’explosion des budgets destinés au projet. L’objectif de ce scénario est de questionner les formes standards d’habitat, les objets et équipements standards et industrialisés tels que les fenêtres, les portes, etc, ainsi que les automatismes de l’architecte en matière de logement. On s’inscrit alors dans une démarche de consommation et de rapidité de construction. On réduit les temps d’étude et de chantier. Alors à chaque échelle on va questionner le standard : la forme urbaine, la façade, le plan, la porte, etc, de façon à l’assumer, le détourner ou le cacher.
Le pré-mur est la réinterprétation actuelle du panneau de façade préfabriqué.
Forme de base
Étirement du plot orientation par rapport au parc
Déformation des angles donner plus de façades sur le parc gérer le vis à vis
Source : Présentation du 1 avril
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Pré-mur béton Source : Pré-mur, guide de pose - Spurgin
GUIDE DE POSE
05 - SYNTHESE
Explorations : la façade, le module préfabriqué Le premier essaie (2.) de façade est composé 1. Élévation des bâtiments ressource, existant d’éléments préfabriqués en béton dont les dimensions Encadrement - Régularité - Décalage s’approchent des dimensions maximales possibles avec les pré-murs, à savoir 12,5m par 3,7m. Trois types de fenêtres sont utilisés de façon à proposer des ouvertures adéquates à l’intérieur. Pour donner un rythme et une homogénéité à la façade, c’est le système d’encadrement relevé sur les immeubles existants (1.), qui est réutilisé. Cependant, l’utilisation de trois fenêtres différentes impose trois dimensions d’ouvertures, ce qui compromet l’intérêt du module préfabriqué. 2. 3 fenêtres Pour le deuxième essaie (3.), le but était de tester la Encadrement régulier répétition des fenêtres. L’homogénéité de la façade et des modules est donc assurée, et le rythme est donné grâce au réemploi du décalage selon un axe de symétrie vertical. Cette solution ne sera pas retenue car les ouvertures sont trop restreintes et le décalage rend la façade brouillonne. Enfin, dans une démarche plus généreuse que la précédente (4.), ce ne sont plus des fenêtres de 100cm par 125, mais des baies de 215 par 180cm qui sont 3. Fenêtre unique installées. Décalage On s’approche alors de la grille en façade et on n’opère plus de décalage des baies les unes par rapport aux autres. Les éléments préfabriqués sont redimensionnés et ont une hauteur correspondant à deux étages. Cette modification vient donc rehausser deux des bâtiments et impose un décalage plus important entre les deux bâtiments extérieurs et le central. Ces expérimentations traitent de la préfabrication et du module de façade mais aussi la série avec la répétition d’une seule ou de trois types d’ouvertures. 4. Ouvertures plus généreuses Redimensionnement des modules Elévations Source : redessin de l’existant de l’auteur, présentation du 1 avril
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Un module de pré-mur Photo de maquette carton, balsa - 1/50 Gauche : intérieur, droite : extérieur
05 - SYNTHESE
Le plan, les typologies de logements Le sujet du plan d’étage est aussi traité en fonction d’un standard. Le plot, typologie standard, sous entend aussi un plan type (1.). La circulation verticales est placée au centre du bâtiment et dessert le plus souvent quatre logements d’angle. C’est donc autour de l’espace commun, nécessitant une descente verticale, que s’organisent les espaces privatifs que sont les logements. La circulation joue aussi le rôle de noyau porteur. On propose de transposer ce principe au sein d’un logement. Les espaces communs nécessitant une descente verticale sont alors les salles d’eau et les cuisine. Ils deviennent les noyaux de l’appartement, autour desquels s’organisent les pièces de nuit et de séjour. Ce principe d’organisation génère des «espaces en
plus», des couloirs, des recoins, dont la surface est suffisante pour permettre une appropriation par les habitants. On peut aisément envisager un bureau, une bibliothèque ou un espace de jeu pour les enfants dans ces parties des logements. Ces espaces que l’on peut qualifier de résiduels, suite à l’application d’un système, ont toute leur importance. Ils permettent de se recentrer sur l’intériorité du logement, dépourvu d’espace extérieur privatif. En effet, l’impact de l’activité industrielle à Feyzin n’a pas lieu qu’au niveau du sol ou de la vue. La raffinerie et les fumés qu’elle dégagent ont une présence odorante importante. Cette nuisance diminue avec le temps et l’évolution des technologies employées par la raffinerie. Une place importante est tout de même attribuée à l’espace public dans le projet par la création du parc.
La question de l’épaisseur des cloisons fait aussi l’objet d’une réflexion. Les cloisons séparant deux pièces de même fonction (chambres) sont épaisses et isolées phoniquement. Mais les cloisons séparant deux pièces qui ne seront pas fréquentées au même moment sont plus fines. Dans chaque logement plusieurs types de portes seront mis en place. Des portes coulissantes servent à fermer les chambres, de façon à pouvoir disparaitre pendant la journée. Et des portes battantes ferment les salles d’eau et les cuisines.
Plan d’étage courant Source : présentation du 1 avril
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1.
2. Assumer le plan type du plot Dupliquer le système de noyau central Détourner l’usage de celui-ci Source : présentation du 1 avril
05 - SYNTHESE
Perspective intérieure Source : de l’auteur Détail de la fenêtre
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05 - SYNTHESE
Scénario 3
Perspective depuis l’entrée du parc de la raffinerie Source : Rendu S10
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Plan masse Source : Rendu S10
05 - SYNTHESE Définition du rapport au paysage
Lyon Industrie / Tertiaire
La problématique du rapport au paysage se pose particulièrement à Feyzin. Ce territoire est riche d’éléments puissants en terme identitaire et paysager, il convient donc de mesurer le rapport que l’on souhaite entretenir avec celui-ci. Regard sur la paysage : Au nord, le contexte immédiat est composé des grandes constructions abritant des entreprises du domaine tertiaire. Des parking occupent le sol disponible et les bâtiments suivent un gabarit qui fait référence aux hangars. Le grand paysage offre un vue sur Lyon, le fleuve et ses collines. Dans une logique de recherche d’une habitabilité, on privilégiera a vue sur le grand paysage ce qui permet de se localiser dans le territoire de la métropole et ainsi, renforcer un sentiment d’appartenance à la ville de Lyon.
N
Raffinerie Industrie / Tertiaire
O
A l’est, passe la voie ferrée, au pied des balmes, coteau arboré. Là aussi on choisira d’ouvrir les ouvertures vers le grand paysage, de façon à se détourner des nuisances générées pas la voie ferrée. A l’ouest, au loin se tient la raffinerie, emblème de la vallée de la Chimie. L’esthétique de ce monument est contestable mais un réel travail sur la valorisation de l’infrastructure existe. Cet élément fait partie de la ville, de son histoire et de son économie. De plus des éclairages nocturnes ornent l’imposante structure ce qui crée un paysage à la fois urbain (référence aux lumières de la ville) et artistique. Le paysage immédiat est semblable à celui que l’on trouve au nord, il s’agit d’un tissu lâche composé de hangars industriels.
E
Balmes Voie ferrée
S Gare de triage Parc Grand paysage et contexte immédiat, en fonction des orientations Source : Rendu S10
Au sud, le paysage lointain ouvre sur la gare de triage de Serézin alors qu’au pied du bâtiment se trouve le parc du projet. Pour les façades donnant sur le parc donc, on choisira d’orienter les ouvertures vers le paysage immédiat. De regard sur le paysage découle une hiérarchisation des façades, un traitement différent sera appliqué aux ouvertures en fonction que l’on ouvre sur le grand paysage ou sur le contexte immédiat.
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Hiérarchie des façades Schéma de l’auteur
05 - SYNTHESE
Contexte immédiat nord
Contexte immédiat est
Contexte immédiat ouest N
Grand paysage ouest
O
Grand paysage est
E
S
Source : photos de l’auteur, visite de site 19 janv. 2016
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05 - SYNTHESE Les typologies de logements Dans ce projet, comme à l’image des références étudiées plus haut, la typologie du plot est travaillée en troquant les angles de façon à limiter le vis à vis et à offrir plus de façades sur le parc. La notion de seuil et du parcours emprunté pour passer de l’extérieur à son logement est analysé. Comme exprimé en coupe (1.), l’usager traverse différents sas et zones plus ou moins en contact avec le monde extérieur. Le premier espace traversé est le hall d’entrée qui représente un premier seuil vers l’entrée chez soi. Il s’agit d’un espace commun, privatif dans le cas d’une copropriété. Plus au centre du bâtiment se trouve la circulation verticale, escaliers et ascenseur sont encagés, totalement coupés de l’extérieur d’un point de vu visuel. S’opère alors l’ascension de manière efficace et rapide, le plus souvent par l’ascenseur. Et enfin, l’arrivée dans le logement, partie la plus privative et à nouveau ouverte sur l’extérieur (par l’intermédiaire des fenêtres). Ce pose alors la question de ce nouveau contact avec le contexte. Le dernier contact vécu, dans l’acte de rentrer chez soi, était avant d’entrer dans la bâtiment, quand l’usager se trouver physiquement à l’extérieur. A l’intérieur du logement le contact se fait par la vue, à travers les ouvertures. Le plan est alors redivisé, un seuil supplémentaire est créer dans la partie la plus intérieure du logement (gris sur les schémas ci-contre) et une bande proche de la façade est défini comme étant la zone de contact avec le milieu extérieur (pointillés). Le plan type du plot est revisité aussi. Le schéma de la circulation verticale centrée avec quatre typologies en angle est décalé. La circulation commune n’est pas centrale mais se rapproche des façades sur le parc, ainsi la zone de contact à l’extérieur est redéfinie, elle s’efface sur certaines façades, s’épaissit sur d’autres, l’entièreté des typologies est alors modifiée (2.). Ainsi deux types de logements émergent : des logements profonds permettant une mise à distance de la façade, et des logements longs dont les circulations sont placées contre la façade. L’étroitesse des logements longs invite à traiter les typologies sur deux niveaux, en duplex.
1.
2. Schéma d’organisation du plot, circulation décentrée, seuils Source : de l’auteur La hauteur de l’ouverture cadre la vue Schéma de l’auteur
Orientation des typologies Source : de l’auteur
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05 - SYNTHESE
Plan d’étage Source : Rendu S10 Perspective intérieure du séjour d’un T4 Source : Rendu S10
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05 - SYNTHESE La fenêtre Dans cette hypothèse de projet on aborde la question de la série en utilisant un seul et même modèle de fenêtre. La gestion du vis à vis ou bien du contact avec le paysage extérieur se traite donc par les typologies (comme détaillé ci-avant) et le placement, en coupe de la fenêtre. Le modèle de fenêtre choisi est une baie vitrée composée de deux ventaux coulissants de 200cm de haut et de 240cm de large. Ce choix est dicté par la volonté d’offrir des ouvertures généreuses aux habitants. L’unicité de la fenêtre questionne l’utilisation d’un matériau produit en série et la pertinence du standard dans des programmes de logements. La mise à distance ou la proximité du contact avec l’extérieur est géré grâce à la hauteur de la fenêtre et à son placement au nu intérieur ou au nu extérieur du mur. Sur les façades donnant sur la parc, dans les typologies en longueur, la fenêtre est placée bas dans le sol, la hauteur varie en fonction des étages, plus on est haut dans les étages, plus la fenêtre est basse dans le mur. De plus, la fenêtre est placée au nu extérieur du mur de façon à ce que le regard puisse atteindre le sol. Sur les façades donnant à voir le grand paysage, la fenêtre est placée en hauteur dans le mur, de façon à diriger la vue vers l’horizon. La présence du contrecoeur vient tenir l’espace intérieur pour affirmer la dis-
Plan R+4
tinction entre habitat et contexte immédiat. La fenêtre est placée au nu intérieur de façon à créer une mise en distance en l’œil et le sol. La fenêtre est cadrée à l’intérieur ou à l’extérieur selon la cas, par un assemblage de différents éléments : un cadre bois, des volets en bois et un garde-corps en verre translucide. La matérialité du cadre vient volontairement trancher avec celle du mur, en bloc béton poli. Ce cadre en bois confère à la fenêtre un rôle de mise en valeur du paysage tel un tableau, mais aussi une certaine habitabilité. Pour les façades sur le parc, le cadre en bois est situé à l’intérieur du logement. L’épaisseur du mur devient alors un lieu habitable. Il semble que l’utilisation d’un module unique d’ouverture présente des limites dans le cas du logement. Les différentes pièces du logements nécessitent différentes ouvertures. Cependant, l’utilisation d’un matériau préfabriqué et aux dimensions standardisées permet de garantir leur remplacement futur et ainsi le bon entretien et la longévité du bâtiment. De plus, l’économie réalisée grâce à l’emploi de fenêtres standards permet de requalifier des espaces comme le cadre intérieur de la fenêtre, par exemple, notamment grace à l’emploi de matériau plus nobles.
Coupe/élévation sud du projet Source : Rendu S10
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Perspective depuis le fond du parc de la raffinerie Source : Rendu S10
05 - SYNTHESE
9.
6.
3.
Détail d’une fenêtre en façade est ou nord Ech : 1/20
5.
7. 8.
4. 1. 2.
Détail d’une fenêtre en façade sud ou ouest Ech : 1/20 Axonométrie du bâtiment
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1. Parpaing poli 2. Joint creux noir 3. Parquet bois 4. Chape de béton ciré 5. Baie vitrée 2 ventaux coulissants 200x240 cm 6. Garde corps en verre 7. Cadre bois 8. Volets occultant intérieur 9. Volets occultant extérieur
05 - SYNTHESE
Matériau de construction Dans ce troisième scénario, la question de l’habitabilité est placé au premier plan. La morphologie du bâti reste inchangée par rapport au deuxième scénario mais ce sont la matérialité et les ouvertures qui sont réinterrogées. Le matériau de construction employé pour ce nouveau projet est un matériau préfabriqué et standardisé. D’après les expérimentations menées sur l’habitabilité générée par un matériau (partie 4) il semble que la taille du matériau, ou module impacte l’habitabilité du lieu. Plus la taille du module est importante, moins celui-ci évoque un milieu d’habitat. L’objectif de ce scénario étant de tester l’hypothèse 3, la matériau choisi devra être issu d’un procédé industriel peu complexe. C’est à dire que le nombre d’étapes nécessaires à sa production doit être faible. En comparaison des grands modules de façades mis en œuvre dans le deuxième projet, nous nous intéresseront ici, à un module de petite taille. Le rapport au lotissement pavillonnaire situé au sud de la parcelle de projet apporte le question du bloc béton comme matériau constructif. Le bloc béton, ou parpaing, est le matériau le plus couramment employé pour la construction de maisons individuelles. Il s’agit d’un matériau peu onéreux, accessible et simple à mettre en œuvre. Dans l’imaginaire commun, le parpaing trouve sa place dans les lotissements pavillonnaires et est visible sur des façades inachevées, pas encore crépies, souvent par manque de moyens financiers de la part du particulier. De telles situations sont d’ailleurs visibles aux abords de la parcelle de projet. Ce matériau fait donc référence directe à l’habitat individuel. Pourtant, il s’agit d’un matériau industrialisé,
produit en série et dont les dimensions sont standardisées. Le procédé de fabrication est cependant assez simple, peu d’étapes sont nécessaires à sa fabrication et c’est une ressource disponible en grande quantité à la sortie des fabriques. Ce matériau employé en partie pour son faible coût, est habituellement enduit et caché car peu pourvu de qualités esthétiques. A l’échelle du projet de l’on propose ici, il est envisageable de mettre en place un processus visant à anoblir ce matériau. Sur chantier il est possible de polir le bloc béton. Cela représente une étape de transformation supplémentaire à la mise en œuvre mais de ne pas recouvrir le bloc à la fin du chantier. Un simple produit pour l’imperméabiliser doit être appliqué. Laisser le parpaing apparent pose la question du joint qui vient lier deux modules. Dans un procédé classique, il n’est pas soigné car sera recouvert par la suite. Dans le cas de ce projet, il sera nécessaire d’y apporter un certain soin. La quantité de matériau utilisé comme liant sera mesurée cas elle ne devra présenter de débordements disgracieux. Cela nécessite une attention particulière pendant le chantier mais à l’échelle des trois bâtiments réunis, une réelle économie de matière peut être réalisée. Les joints seront creux de façons à mettre en valeur le bloc béton et à créer un jeu d’ombres sur la façade. Ces effets seront accentués par la couleur du joint, traité en noir.
Inventaire des types de joints possibles Source : de l’auteur
Procédé sur chantier pour la réalisation du joint creux Source : de l’auteur
Malaury FORGET - Recherche by design - SPAA - juin 2016
05 - SYNTHESE
Comparaison des scénarios
Scénario 1 :
Scénario 2 :
Scénario 3 :
Il ressort de cette tentative de projet que les notions d’identité sont difficiles à manipuler dans l’exercice de projet. Elles ont été largement théorisées par des sociologues, ethnologues et philosophes. L’existence d’une culture monde est avérée et la société de consommation dans laquelle nous évoluons en occident se répand partout dans le monde. Les différents phénomènes d’ampleur mondiale et les mutations sociales qui s’accélèrent de façon exponentielles sont difficiles à analyser et à interpréter par les sociologues et les historiens contemporains. C’est pourquoi, il est difficile au niveau architectural et spatial de synthétiser les questions de culture locale et globale au sein d’un projet.
La deuxième piste de projet traite directement des conséquences de la mondialisation : la consommation du logement et l’industrialisation de la construction. La standardisation du logement peut être assimilé à ce qui est souvent reproché à la culture monde à savoir, homogénéiser. L’objectif premier de ce travail de recherche étant de me construire un regard critique sur la mondialisation et la consommation, questionner la standardisation est un passage important. Cependant, dans le deuxième projet, les matériaux employés ne s’inscrivent pas dans une démarche de durabilité et un travail reste à faire au niveau des typologies de logements.
Après avoir testé deux réponses radicales à la question de recherche, la troisième solution semble être une synthèse des deux scénarios précédents. La question de l’habitabilité du territoire de Feyzin est replacé au centre du projet. Nous employons un matériau générique mais il est détourné de son usage habituel afin d’être anobli. Ce projet convoque donc la question de l’habitat en frange de zone industrielle ainsi que de l’utilisation d’un module préfabriqué, standard, de petite taille. La mise en valeur d’un matériau très accessible permet de questionner l’esthétique de ce type de ressources. L’emploi d’une fenêtre standardisée permet de confirmer la rapidité de mise en œuvre du bâtiment en cas de demande immédiate, en réponse à la grande capacité d’évolution de notre territoire.
La réponse par la matérialité est une solution mais n’est pas complète. Il est important de régler en amont des questions urbaines sans lesquelles la question de la matérialité se justifie difficilement.
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06 - CONCLUSIONS Conclusion Ce travail de mention recherche a été l’occasion de mettre en lien des pensées propres à diverses disciplines autour d’un même sujet. La dimension universelle de l’emploi de la ressource questionne notre production architecturale future mais plus encore, un mode de pensée, une culture, peut être la future culture monde. La recherche théorique a permis de traiter l’aspect historique de ce sujet pourtant très actuel. L’étude de références architecturales dresse un tableau des différentes solutions envisagées par les architectes d’aujourd’hui. De l’emploi de matériaux de récupération, à la réhabilitation d’immeubles prêts à être démolis, de nombreux architectes sont concernés par la question de l’emploi de la ressource. A travers l’exposé des références, il apparait clairement que certaines solutions sont propices à certaines commandes, d’autres pas. Par exemple, l’utilisation de matériaux de réemploi est un sujet dont les limites s’aperçoivent vite. Pour l’instant, il n’est pas possible d’imaginer répondre à tout type de commande par ce type de moyens. Mais grâce à l’étude d’un certain nombre de démarches et de références, d’autres solutions émergent. Des bureaux comme Lacaton et Vassal, par exemple ont développé une façon de faire du projet applicable à tout types de commande et particulièrement à du logement. Tout au long de l’année, ma prise de positions a donc beaucoup évoluée. Ma posture initiale était très intuitive, j’ai voulu dans un premier temps prendre le contre pied de la société de consommation que je venais de décrire. L’exercice du projet m’a petit à petit, dessin après dessin, poussé à questionner cette intuition pour faire évoluer ma pensée en même temps que mon projet. Après plusieurs mois de travail, le projet qui émerge vise à adopter une attitude raisonnée, mesurée, voire même critique. Le dernier projet proposé traite de la question de l’esthétique d’un matériau abordable, habituellement caché : le parpaing béton. Ici, on l’utilise pour sa disponibilité et son faible coût mais il s’avère qu’une étape
supplémentaire sur le chantier permet une économie de matière et de moyens par la suite. Le projet final n’est pas un produit fini mais plutôt le résultat d’expérimentations nourries de théories et références. Un projet qui propose au final, de redorer l’image d’un matériau considéré comme disgracieux. L’objectif est de proposer un autre regard sur la matière et d’inviter l’imaginaire à faire parler le bâtiment. Aujourd’hui et pour un certain temps, l’emploi de ressources industrielles est inévitable pour faire la ville et répondre à nos besoins en terme de logements. La façon d’utiliser la ressource matérielle doit cependant évoluer aux vues du visage homogénéisé que prennent nos villes. La question de la quantité et de la disponibilité de matière sont donc primordiales à se poser, mais pas seulement, c’est avant tout ce qu’on lui fait dire qui aura un impact urbain et social. Des démarches radicales comme on a pu en observer plus haut démontrent qu’il est possible de construire, un projet, à un instant particulier, dans un lieu précis. Le résultat parle de lui même, les bâtiments produit relèvent de la performance, sont uniques. Donc pour les projets de grande ampleur, telle que la construction d’une centaine de logements par exemple, la réponse est autre. Par ce dernier projet le but est de démontrer que l’emploi de la ressource industrielle, bien que quasiment imposée ne doit pas être subie, et qu’il est possible d’en faire un projet qui aborde les questions d’esthétique, d’habitabilité ou encore d’identité locale.
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Retour sur l’exercice de mention recherche L’exercice de la mention recherche était un projet qui me tenait particulièrement à coeur. La découverte de l’emploi du projet comme source de connaissance m’a permis, tout au long de l’année d’apprendre et de faire évoluer ma posture face à notre contexte mondial. Les attendus et les contraintes liées au projet on rendu difficile l’application stricte de la méthode proposée à l’origine de ce travail. Mais il me semble qu’il s’agit là, des aléas propres à une démarche de recherche. J’espère tout de même avoir produit un travail intéressant en terme de méthode et de connaissances. Ce sujet mérite d’être réinterrogé en milieu professionnel. L’opportunité du stage de recherche me permettrait de préciser mes connaissances concernant beaucoup de questions que j’ai pu me poser durant l’élaboration de ce travail, comme la question de l’économie du projet par exemple. La réponse à ma question de recherche initiale n’est pas figée, le sujet étant bien trop vaste pour en faire le tour, les réponses possibles évoluent aussi vite que notre société change.
07 - BIBLIOGRAPHIE
Base pour l’analyse - Plan guide vallée de la chimie 2030, OMA, dec. 2014 - Projet Urbain de la ville de Feyzin pour les années 2013 à 2016 http://www.ville-feyzin.fr/IMG/pdf/projetUrbainA4-2013_ Mise_en_page_1.pdf Ouvrages - Junkspace, Rem Koolhaas, traduit par Daniel Agacinski, éditions Payot et Rivages. Bigness or the problem of Large, 1995 The Generic City, 1995 Junkspace, 2001 - Infrastructures et formes de la ville contemporaine, la ville franchisée, David Mangin, éditions de la Villette, Paris, 2004. - La ville des flux, L’envers et l’endroit de la mondialisation urbaine, Olivier Mongin, Fayard, 2013. - Le temps de la métropole, agile, créative, solidaire, durable. Parcours en Europe, Paul Vermeylen, Questions comtemporaines, 2014. - Mutations, Rem Koolhaas, Harvard Project of the City, 2000. - Construire autrement, comment faire ?, Patrick Bouchain, Acte Sud, 2006 - Indignez vous ! Stéphane Hessel, Ceux qui marchent contre le vent, Indigènes éditions, janv. 2011.
- Un récit inaccompli..., Jacques Lucan, Bruno Marchand - «... Un homme qui recherchait le simple et le normal», à propos de Franz Scheibler - Une architecture pour la ville, L’œuvre de Diener et Diener. - Architecture récente en Suisse alémanique - Architecture, considération sur l’œuvre d’Aldo Rossi. - La forme forte - Un tout formé de partie qui forment un tout
Payot et Rivages, 91p, 2009.
- Matières 3, Institut de théorie et d’histoire de l’architecture du département d’architecture de l‘EPFL, 1999 : - La nécessité de la clôture, Jacques Lucan - Regard et matériaux, Existe-t-il des matériaux lents ou fugitifs ?, Alberto Abriani
- Architecte visionnaire, Vincent Callebaut invente la ville de demain, Laure Narlian (avec AFP), Culturebox, 26 janv. 2014, http://culturebox.francetvinfo.fr/tendances/architecture/ architecte-visionnaire-vincent-callebaut-invente-la-villede-demain-148595
Sites internet
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Travaux d’étudiants
- http://projets-architecte-urbanisme.fr/architectes/ vincent-callebaut/
- The Global City: New York, London, Tokyo, Saskia Sassen, Princeton University Press, 1991. - Repenser la mondialisation, Saskia Sassen, Sciences Humaines, nº 177, Décembre 2006. - « La ville est un espace intéressant pour définir une politique », Saskia Sassen, Les séries d’été de l’humanité, penser un monde nouveau, juil. 2013. - Saskia Sassen and the Sociology of Globalization: A Critical Appraisal, William I. Robinson, 2009.
Articles
- L’anthropologue et le monde global, Marc Augé, Armand Colin, la fabrique du sens, 2013. Le journal de la philosophie, François Noudelmann, France Culture, 25 avril 2013 10:50. http://www.franceculture.fr/emission-le-journal-de-laphilosophie-l%E2%80%99anthropologue-et-mondeglobal-2013-04-25
- Fome forte, Martin Steinmann, 1972-2002 :
- Pour une anthropologie de la mobilité, Marc Augé,
- Au bonheur des dames, E. Zola, Ed Flammarion, 1883 - L’architecture du XXème siècle, volume 1, Peter Gössel et Gabriele Leuthäuser, ed Taschen, 2005.
- La Suisse comme hyperville, André Corboz, Le Visiteur n°6, 2000. - Identité et Mondialisation, Zugmunt Bauman, ed. Leo Sheer - Civilisation universelle et cultures nationales, Paul Ricoeur, Esprit 29/10, 1961.
- De la perception à la transformation de la matière Mémoire de recherche Ange Sauvage, ENSAL, juin 2014. - Habiter, une affaire de fenêtres, Anna Zurbuchen, Enoncé théorique Master EPFL, encad. Luca Ortelli, 2013. - 4. HORNBAEKHUS, F. Anost, énoncé EPFL, 2014 http://archivesma.epfl.ch/2014/024/fanost_enonce/ AF%202.pdf Conférences Esthétique de la menace, Pierre-Louis Faloci, Les Entretiens de Chaillot - 07 juin 2010. http://www.citechaillot.fr/fr/auditorium/colloques_ conferences_et_debats/les_entretiens_de_ chaillot/2249-pierre-louis_faloci_paris.html Le logement industrialisé vu par l’architecte Patrick Rubin, LE MONITEUR.FR, 21/06/13. http://www.lemoniteur.fr/article/le-logement-industrialisevu-par-l-architecte-patrick-rubin-21512579
Malaury FORGET - Recherche by design - SPAA - juin 2016
- Interventions de Loïc Julienne et Sonia Vu, architectes, Conférence, Ekopolis, 2009. http://www.ekopolis.fr/ressources/interventions-de-loicjulienne-et-sonia-vu-architectes Films American beauty, 1999, Sam Mendes, avec Kevin Spacey, Annette Bening, Thora Birch, Drame, Américain, 2h 02min.
- Exposition, Galerie Patrick Seguin, 20th century furniture & architecture. http://www.patrickseguin.com/fr/designers/jean-prouvearchitecte/inventaire-maison-jean-prouve/
- Paris Match, Romain Clergeat, 23 nov. 2015, 17h28 http://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Lescites-du-futur-seront-verticales-et-vegetales-VincentCallebaut-870027 - MATCH AVENIR, Vincent Callebaut, l’architecte vert Paris Match, Publié le 30/09/2013 à 17h52, Mis à jour le 08/10/2013 à 19h03, Par Romain Clergeat http://www.parismatch.com/Actu/Environnement/ Vincent-Callebaut-l-architecte-vert-531659
07 - ICONOGRAPHIE
Introduction : Schéma-définition de la consommation de la ville Source : Schéma de l’auteur Processus Top-Down, du général au particulier Source : Schéma de l’auteur Etude historique : Ville pourvue d’une enceinte, territoire clairement délimité, intérieur : urbain, extérieur : campagne, agriculture Source : Schéma de l’auteur Ville diffuse, trame infinie, multi-centralités, création d’enceintes plus restreintes Source : Schéma de l’auteur, à partir d’un plan de Sào Paulo La ville sectorisée, un secteur est autonome est possède ses propres institutions, lieux de cultes, commerces, loisirs, logements. Un secteur est un module de la ville. La globalité de la ville est difficilement intelligible. Source : La ville franchisée p66, redessiné par l’auteur. Les 7V par Le Corbusier Source : La ville franchisée p47 Avant / Après, la mondialisation homogénéisation mondiale et diversité locale Source : Schéma de l’auteur Le mythe de l’Amérique : Plan du quartier Wisteria Lane, de la série Desperate Housewives The big bang théory. A gauche : appartement de la jeune serveuse, à droite appartement des deux physiciens en colocation
Friends. A gauche : l’appartement des deux garçons en colocation. A droite : l’appartement des deux filles Modules de cuisine IKEA Source : http://www.ikea.com/fr/fr/catalog/categories/ departments/kitchen/23608/ Détournement d’éléments standards Source : M Architecture - Bruxelles http://www.m-architecture.eu/files/gimgs/3_creuse05l. jpg Le pop art : Andy Warhol, Marilyn Monroe, 1962, Tate Gallery, Sérigraphie, 205.4 par 144.8 cm Jean-Luc Cornec, TribuT Telephone Sheep, 2015 Andy Warhol, Campbell’s Soup Cans, 1962, Museum of Modern Art, New York, 51 par 41 cm, 32 tableaux. Evadne in green dimension, by Eduardo Paolozzi. 1952. Collage, 33.1 by 25.4 cm. (Victoria and Albert Museum, London). Arman Fernandez, L’Heure de tous, 1985, Gare Saint-Lazare, Paris, Accumulation, h=460 cm, base : 152x182 cm. Andréas Gursky, Paris, Montparnasse, 1993, 187 x 428 cm Car Keys, 2011 60x86’’ Source : http://www.chrisjordan.com/gallery/rtn/#car-keys Plastic Cups, 2008 60x90’’ Source : http://www.chrisjordan.com/gallery/rtn/#plastic-cups Plastic Bottles, 2007 60x120’’ Source : http://www.chrisjordan.com/gallery/rtn/#plasticbottles
Andréas Gursky, 99 Cent II Diptychon, 1999, 308 x 207 cm
pa-city-paris-big/ EuropaCity, par BIG
Lady in supermarket, 1969 et 1970, Duane Hanson
Les références architecturales :
Images publicitaires affichées pendant la Cop21 à Paris Source : http://www.brandalism.org.uk/brandalism-cop21
Photographie de la fondation Schaulager
L’héritage du modernisme : Maison des jours meilleurs, Jean Prouvé, 1954 Source : Le Moniteur, Margot Guislain, Publié le 31/05/12. http://www.lemoniteur.fr/article/la-maison-des-joursmeilleurs-de-jean-prouve-recoit-ses-visiteurs-17729124
Utilisation des gravas du site pour la fabrication du béton Schéma de l’auteur Source : http://www.lacatonvassal.com/index. php?idp=56 Espace ajouté aux logements Source : http://www.lacatonvassal.com/index. php?idp=56
La maison Dom-Ino, Le Corbusier et P. Jeanneret, 1914. Source : http://www.fondationlecorbusier.fr
Avant / Après Source : http://www.lacatonvassal.com/index. php?idp=56
La maison de verre, séjour Source : google
Schématisation de la démarche Réhabiliter l’existant plutôt que déconstruire pour reconstruire, économies d’énergie Schéma de l’auteur
La maison de verre, façade sur cour Source : google Anticiper le futur : Proposition de Vincent Callebaut pour Paris 2050 Source : http://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Vincent-Callebaut-l-architecte-vert-531659 Agora Garden à Taïwan par Vincent Callebaut Source : http://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Les-cites-du-futur-seront-verticales-et-vegetalesVincent-Callebaut-870027 EuropaCity, programme. Violet : parc à thème, bleu : commerces génériques ou thématiques Source : http://www.actuarchi.com/2013/04/euro-
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Source : Site internet d’Akanoma Studio Le Manable Source : http://construire-architectes.over-blog.com/ le-manable Pavillon circulaire, par Encore Heureux, pour la COP 21 2015, Paris. Source : http://encoreheureux.org/2015/09/pavillon-circulaire/ Contexte : Vue de la raffinerie, en vitrine de l’autoroute Photo de l’auteur Photo de la raffinerie de nuit
07 - ICONOGRAPHIE
Source : http://www.spie.com/fr/raffinerie-total-de-feyzin Coupe est/ouest de Feyzin Source : de l’auteur Parcours piétons à Feyzin bas. Traits pleins : existant, pointillés : projet Source : de l’auteur, d’après Projet Urbain de la ville de Feyzin Photos de l’auteur - Visite de site 19 janv. 2016 Plan des espaces publics Source : de l’auteur Le constat du génrique - Feyzin bas, axonométrie Source : de l’auteur Schéma taille des îlots Source : de l’auteur Ressources sur site - Photos et façades redessinées Photos de l’auteur - Visite de site 19 janv. 2016
La fenêtre :
Etudes de cas :
Schémas de Le Corbusier - fenêtre en bandeau/fenêtre en hauteur Source : redessin de l’auteur
Schéma d’organisation du plan dans son contexte. Source : Redessin de l’auteur d’après Habiter, une affaire de fenêtres, Anna Zurbuchen, Enoncé théorique Master EPFL, encad. Luca Ortelli, 2013.
Adolf Loos, Villa Müller, Prague, Czech Republic, 1930 Source : http://atlasofinteriors.polimi-cooperation. org/2014/03/19/adolf-loos-villa-muller/ BRENNER Anton, logements, Francfort - Praunheim, 1928-1929 Source : Habiter, une affaire de fenêtres, Anna Zurbuchen. Non cadrage / Cadrage, l’importance de la mise à distance Source : de l’auteur KAHN Louis I., Bibliothèque, Exeter, 1972
La parcelle de projet Photos de l’auteur - Visite de site 19 janv. 2016
FRIEDRICH Caspar David, Frau am Fenster, huile sur toile, 1822
Le plot, étude des références :
Façade sur jardin du Hornbaekhus Source : 4. HORNBAEKHUS, F. Anost, énoncé EPFL, 2014.
Schémas de l’auteur - 29 mars 2016 http://www.fres.fr/PETITE-BOISSIERE http://www.davidchipperfield.co.uk/project/ninetree_village http://www.e2a.ch/projects/housing/escherpark#/ page13/ http://www.christiandupraz.ch/?p=438 Projet d’habitat, analyse architecturale, SPAA 2013, sous la direction de C. Viderski
Façade sur rue du Hornbaekhus Source : 4. HORNBAEKHUS, F. Anost, énoncé EPFL, 2014. Diener & Diener, tour d’habitation Westkaal1 et 2, Anvers, 2005-2009 Source : http://dienerdiener.ch/en/project/apartmenttowers-westkaai-1-2 Rue de Naples, photo. DE NODREST François (détail) Source : Habiter, une affaire de fenêtres, Anna Zurbuchen, Enoncé théorique Master EPFL, encad. Luca Ortelli, 2013
En haut : Vue d’oiseau du projet Source : pinterest A droite : Façade sur rue Source : pinterest Circulations verticales ouvertes Source : pinterest Intérieur de la cour, vue sur les balcons/circulation, vis à vis entre les fenêtres des séjours Source : pinterest
balmes Source : présentation du 11 mars Schéma - Deux orientations, deux vues Plan de situation Source : présentation du 11 mars Schéma de la structure Source : présentation du 11 mars Perspective, matérialité Source : présentation du 11 mars Plan d’étage Source : présentation du 11 mars Scénario 2 :
Photo d’une circulation Source : Pinterest
Perspective depuis l’entrée du parc de la raffinerie Source : Présentation du 1 avril
1. Source : dessin de l’auteur d’après Habiter, une affaire de fenêtres, Anna Zurbuchen,
Plan masse Source : Présentation du 1 avril
2. Source : dessin de l’auteur d’après Habiter, une affaire de fenêtres, Anna Zurbuchen,
Forme de base
Façade est Source : http://dienerdiener.ch/de/project/maaghof-citywest-of-the-maag-areal
Étirement du plot orientation par rapport au parc Source : Présentation du 1 avril
Façade est, détail Source : http://dienerdiener.ch/de/project/maaghof-citywest-of-the-maag-areal
Déformation des angles donner plus de façades sur le parc gérer le vis à vis
Façade ouest Source : http://dienerdiener.ch/de/project/maaghof-citywest-of-the-maag-areal
Pré-mur béton Source : Pré-mur, guide de pose - Spurgin
Scénario 1 : Intentions : cadrage de la raffinerie, ouverture sur les
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1. Élévation des bâtiments ressource, existant Encadrement - Régularité - Décalage 2. 3 fenêtres Encadrement régulier
07 - ICONOGRAPHIE
3. Fenêtre unique Décalage 4. Ouvertures plus généreuses Redimensionnement des modules Elévations Source : redessin de l’existant de l’auteur, présentation du 1 avril Un module de pré-mur Photo de maquette carton, balsa - 1/50 Gauche : intérieur, droite : extérieur Assumer le plan type du plot Dupliquer le système de noyau central Détourner l’usage de celui-ci Source : présentation du 1 avril Plan d’étage courant Source : présentation du 1 avril Perspective intérieure Source : de l’auteur Détail de la fenêtre Scénario 3 : Perspective depuis l’entrée du parc de la raffinerie Source : Rendu S10 Plan masse Source : Rendu S10 Grand paysage et contexte immédiat, en fonction des orientations Source : Rendu S10 Hiérarchie des façades Schéma de l’auteur
Contexte immédiat ouest Grand paysage ouest Contexte immédiat est Grand paysage est Source : photos de l’auteur, visite de site 19 janv. 2016 Schéma d’organisation du plot, circulation décentrée, seuils Source : de l’auteur La hauteur de l’ouverture cadre la vue Schéma de l’auteur Orientation des typologies Source : de l’auteur Plan d’étage Source : Rendu S10 Perspective intérieure du séjour d’un T4 Source : Rendu S10 Perspective depuis le fond du parc de la raffinerie Source : Rendu S10 Coupe/élévation sud du projet Source : Rendu S10 Axonométrie du bâtiment Détail d’une fenêtre en façade est ou nord Ech : 1/20 Détail d’une fenêtre en façade sud ou ouest Ech : 1/20 Inventaire des types de joints possibles Source : de l’auteur Procédé sur chantier pour la réalisation du joint creux Source : de l’auteur
Contexte immédiat nord
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