Manon Bianconi Rapport d'études

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Architecture Human(i)terre

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Ra

Licence es

ts etu r o d pp

nconi Ma n o Bia n



Mon profil EDUCATION:

COMPETENCES LOGISTIQUES:

Etudiante à l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble.

CAO/DAO

Licence 1 générale

Adobe suite (Photoshop, Indesign, illustrator) Archicad-Autocad-Artlantis-Sketchup

Licence 2 - Atelier Liveneau Licence 3 - AtelIer Marty

EXPERIENCE PROFESSIONNELLE :

A PROPOS DE MOI :

Juin 2013

Créatrice (bijoux)

Lauréat « Bourse de l’aventure » Projet ; Oser demander l’hospitalité à l’habitant, une manière de découvrir la culture de l’Amérique latine

Août 2012 Lauréat du « Projet 13 initiatives jeunes » au Conseil Général 13 Projet : la cuisine de rue en thaïlande. Exposition/vernissage

Eté 2011 Stage ouvrier à la DIRection de la Construction, des Régies et de l’entretien de l’Architecture à la mairie de Marseille. 1 bd de Louvain , 13008 Marseille

Eté 2012 Stage première pratique en agence d'architecture -Tangram Architectes 10 rue Virgile Marron 13005 Marseille.

Dessinatrice (tableau, aquarelle...)

INTERET : Voyages, L’architecture durable, humanitaire, bois, terre


Sommaire Introduction

p.1

La Nature informe l’architecture

p.3

Apports théoriques Une architecture qui accueille le monde Une approche in situ

Extrait de cours (Histoire de l’art/Sophie Paviol/ 2011)

p.4-5

La terre, le ciel, les divins et les mortels

Extrait de cours (philosphie de l’architecture/C. Bonicco/2013)

p.6-7

Apports lumineux

Extrait de TD (G.Chelkoff/Ambiances la lumière naturelle/2011)

p.8-9

Vers une architecture bioclimatique Extrait de TD (A.Misse/Maîtrise des ambiances/ 2012)

p.10-11

Atelier lumineux

Extrait de rendu (Projet/Liveneau/2011)

p.12-13

Découverte du Mont st-Eynard

Extrait de rendu (Projet/liveneau/2012)

p.14-15

Les jardins de Mozart

Extrait de rendu (Projet/Marty/2012

p.16-17

Là haut un monastère

Extrait de rendu (Projet/lMarty/2013)

p.18-19

Principes bioclimatiques

Applications architecturales

L’Homme informe l’architecture

p.21

Apports théoriques La prise de conscience des enjeux existentiels Extrait de cours (Philosphie de l’architecture/C. Bonicco-Donato/2013

p.22-23

Extrait de TD et cours (Le logement et l’habiter en questions/A.M Bardagot/2012 Extrait de cours (Culture de l’habiter/A.Cankat/ 2010)

p.24-25

Maison intergénérationnelle

Extrait de rendu (Projet/Liveneau/2011)

p.28-29

La halle de marché

Extrait de rendu (Projet/Liveneau/2011)

p.30-31

Habiter l’épaisseur du mur

Extrait de rendu (Projet/lMarty/2013)

p.32-33

Dimension philosophique

La prise de conscience des enjeux sociaux Dimension sociale Dimension culturelle

Applications architecturales

p.26-27


L’enjeu pour un architecte : lier Nature/Culture

p.35

Apports théoriques L’architecte met en forme les forces physiques de la Nature Une architecture vernaculaire

Extrait de lecture (Approches théoriques de l’architecturePommier/2013

p.36-37

Extrait de l’article (Approches théoriques de l’architecturePommier/2013)

p.38-39

Vers une architecture humanitaire Regard sur Anna Heringer

Conclusion

p.41

Projet professionnel et attente pour le master

Annexes Bibliographie

p.43



Introduction je suis actuellement étudiante en troisième année à l’Ecole N’ationale d’Architecture de Grenoble. Avant de m’engager dans ces études, j’ai pratiqué pendant trois années le dessin auprès d’un professeur particulier diplômé des Beaux-Arts. j’ai touché à de nombreuses matières comme l’argile. Ce qui m’interessait, c’était avant tout les effets et les propriétés physique de la matière, et les gestes nénessaires pour la transformer et générer des formes, des espaces. J’étais notamment sensible à l’architecture qui m’entourait et défilait comme un paysage merveilleux au cours de mes voyages. Je voyais, ressentais et touechais toutes ces surface qui transmettaient des messages. Au fil du temps, j’ai compris que toutes ces matières que j’avais auparavant manipulées dans son sens artistique pouvaient se transformer en matériaux de construction. Dans cette perspective, j’ai décidé de me lancer dans un cursus Architecture que j’envisageais comme un voyage expérimental, décidée à concevoir des espaces culturels et sensibles grâce à la connaissance des matériaux. Aujourd’hui je remarque que mes attentes se sont confirmées et renforcéesau fil des années. L’entrée en matière dans l’expérimentation architecturale au travers des ateliers et conférences « les matières, les matériaux » dispensés par Monsieur Patrice Doat n’a fait que conforter mon enthousiasme et mon implication. Cette méthode pédagogique qui fait appel à l’expérience s’est estompée au fil des années pour laisser place à une approche théorique et conceptuelle de l’architecture. Ainsi je me pose une question : Qu’est ce que faire de l’architecture ? En tant que future practicienne, je pense que l’architecture est constituée de deux composantes qui sont la nature, sensible et physique, et l’homme, ses aspirations, son mode de vie, sa culture. Tout au long de ce rapport je m’attacherai à expliquer ma pensée architecture : En quoi l’architecture est un état d’équilibre entre la nature et l’homme? Cette question me pousse à travailler sur trois axes fondamentaux dans ma formation professionnelle. - Le premier concerne la nature comme composante de l’architecture. - Le deuxième concerne l’homme comme composant de l’architecture. - Le troisième concerne l’enjeux pour l’architecte : concilier nature et culture

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Premier axe

La Nature informe l’architecture

Introduction Dans cet axe, je parlerais de la nature comme composante de l’architecture. Dmon point de vue, la forme de l’architecture découle du site, du climat, des matériaux. Elle capte la lumière qui génère des qualités spatiales, organise les espaces selon leur affectation, apporte un confort thermique, visuel, et psychologique. Elle utilise les matériaux naturels tel que le bois, la terre, la pierre, issus des ressources locales. Elle dialogue avec le paysage, floutant la limite intérieur/extérieur, cadre des vues remarquables, joue avec le parcours. Elle s’inscrit discrètement dans la topographie, peut se positionner au dessus, sous terre et bénéficier d’une bonne inertie. Elle utilise les eaux de toitures pour les usages domestiques. Elle s’inspire des lois structurales de la nature qui permet des formes organiques. Ainsi je pense que ses composantes sont essentielles à prendre en compte dans l’architecture qui doit impacter le moins sur l’environnement, réduire son taux carbone et maitriser ses apports énergétiques pour penser le devenir de la terre et de nos descendants.

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Une architecture qui accueille le monde Une approche In situ Les cours sur l’histoire de l’art en Licence 1 dispensé par Sophie Paviol m’ont beaucoup appris sur la manière de construire l’architecture. Les travaux d’artistes issus du Land art ont un objectif commun qui est de révèler le lieu. Ills interviennent directement dans la nature. Ils veulent mettre en valeur, la mémoire et le passé intemporel des lieux. Ils les marquent en traçant des lignes, en déplacements des rochers. Le spectateur découvre l’oeuvre en marchant, en rentrant à l’intérieur, en la contournant. Il rédécouvre ainsi le paysage. Richard Long est un artiste américain, issu de ce mouvement. La marche est son outil et le territoire est sa matière. Chaque marche est construite sur un élément, matériell ou immatériel : le temps et la distance, le vent, le bois, la pierre, le sable, la neige, et sur la répétitivité du geste : marcher, transporter, creuser. Cercles de pierres assemblées, empreintes de ses pas sur le sable ou la neige, ou restes d’un feu de camp forgent une œuvre éphémère. « Une marche est une suite de pas, une ligne une suite de pierres. Chaque sculpture est un arrêt, la rencontre du pas avec le lieu » Son intervention dans le Sahara Line (figure 3) donne à voir une ligne. Elle redéfinie le lieu, entraine une perspective, une géométrie, Elle permet de mesurer l’étendue du lieu. Nancy Holt a conçu quatres buses orientées en fonction des solstices d’été et d’hiver. (figure 1). Le lever et le coucher du soleil sont perçus au travers les « sun tunnels ». Les trous à la surface des buses sont creusés afin qu’elles forment des constellations au passage de la lumière défilante dans la journée. L’artiste veut procurer au spectateur la sensation d’appartenir au cosmos. C’est une œuvre qui entretient un rapport explicite avec le temps, mais également avec le paysage. On a l’impression d’un paysage qui glisse sur lui- même tant l’immensité du terrain, bordé au loin par quelques crêtes montagneuses, n’offre aucun repère particulier. Ainsi il me semble que le travail des artistes du Land art se rapproche de l’architecture. Ils conçoivent des espaces encerclés, enrobés qui captent les données du site (lumière, vent, matériaux...) et où il est possible à l’usager d’entrer en communion avec la nature.

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Extrait de cours

(Histoire de l’art/Sophie Paviol/2011)

Figure 1, NANCY HOLT, Sun tunnels, Utah, 1973/1976

figure 2, CHRISTO AND JEANNE CLAUDE, Running fence, California, 1972-76

Figure 3, RICHARD LONG, Sahara Line, Algérie, 1988.

Figure 4, RICHARD LONG, Wood Circle, 1977

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La terre, le ciel, les divins et les mortels

J’aimerais mettre à l’honneur dans ce rapport l’analyse des thermes de vals selon la pensée du philosophe Heidegger1. Je suiis fascinée par sa beauté architecturale et les athmosphères qui s’en dégagent permettant de se projeter dans l’environnement. Selon Heidegger, la bonne habitation est celle qui permet d’accueillir le monde en son sein. C’est celle qui permet à l’homme de s’articuler au monde. C’est un microcosme où l’on retrouve les 4 éléments : la Terre, le Ciel, le Divin, et les Mortels. Ainsi dans les thermes de vals on retrouve les 4 éléments. La terre et le divin : Elles instaurent un dialogue avec la montagne auxquelle elle fait corps (figure 7). La forme interprête le monolithe de pierre (figure 8). Cette dernière est extraite d’une carrière local, elle résiste à la déformation et permet la construction d’une monolithe avec cavités. Le batiment entretient des relations intérieures/extérieures, il encadre le paysage par ces grandes cavités et ouvertures (figure 9). Le divin apparait sous forme de source (figure 10). c’est un lieu de purification, de communion collective. C’est ce qui rend pour certain immortelle et rajaunit. Les Mortels : L’homme est mis à l’honneur dans les thermes. C’est la manière dont le bâtiment est ressenti et vécu par l’usager. Il y a un rapport émotif avec le lieu. Il communique avec les forces de la nature. Chaque bain donne une sensation : bain de feu, de glace, de fleur, sonore.. Il y a une approche physique de l’ambiance par la pierre. Le ciel : Les thermes met à l’honneur le ciel par la lumière naturelle qui pénètre dans les fentes entre les blocs de monolithes. Pour conclure dans cette analyse la nature est une composante forte de l’architecture. Les thermes de Vals fait entrer le monde en son sein créant des athmosphères sensibles et sensuels. Il magnifie le site, donne à voir et vivre la beauté du paysage Montagneux.

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HEIDEGGER Martin, Essais et conférences, Paris, Gallimard, p.170-194 6


Extrait de cours (philosophie de l’architecture/C.

bonicco/2013)

Figure 7, Rapport avec la topographie

Figure 8, Monolithe de pierre

Figure 9, Basculement dans le paysage

Figure 10, Entre Terre et ciel 7


Apports Lumineux Ce TD m’a beaucoup appris sur la maitrise de l’apport lumineux. Il m’a ouvert le regard sur les différents dispositifs architecturaux qui reflétent et diffusent la lumière et leurs conséquences sur le confort de l’usager. Il consistait à trouver un facteur de lumière du jour approximativement égale à l’avant, au milieu et à l’arrière d’une boite dont la façade avant devait être percée. Nous avons effectué des expériences sur la boite en changeant le profil de la façade. La première expérience (figure 11) propose une étagère lumineuse qui réfléchit la lumière. Elle montre que le facteur de lumière du jour est très faible à l’avant et idéale au milieu et à l’arrière de la boite. Au vu des résultats j’ai remarqué qu’une seule étagère lumineuse ne pouvait suffire à diminuer les contrastes à l’intérieur d’une pièce. La deuxième expérience (figure 12) multiplie les étagères lumineuses en leur accordant différent degré d’inclinaison. Le matériau des étagères est réfléchissant (feuille d’aluminuim) ainsi que le mur en fond de boite. On remarque que les résultat sont sensiblement égales avec un FLJ de 4 %. Ce dispositif fonctionne et permet une lumière diffuse dans toute la boite. À échelle humaine, ce système pourrait fonctionner pour une maison, car il permet une diffusion homogène et douce de la lumière, sans éblouissements gràce aux light shelves De plus l’été ils permettent les rayons de rentrer directement. Pour conclure le td est une expérience à part entière qui m’a permis d’appliquer les notions du cours, de calculer l’éclairement, le facteur de lumière de jour et de qualifier le degré de confort lumineux à l’intérieur d’une pièce. Dans l’architecture la lumière est un paramètre essentielle qui modifie et construiit la perception de l’espace (ambiance, contraste, sombre, lumineux).

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Extrait de TD

Croquis

Figure 11 La maquette

(G.Chelkoff/Ambiances la lumière naturelle/2011)

Coupe

Les résultats

Croquis Coupe

Figure 12 La maquette

Les résultats 9


Vers une architecture bioclimatique Principes bioclimatiques Dans ce TD, j’ai pu développé mes connaissances sur les stratégies thermiques et la maitrise énergétique en évaluant une maison selon la logique du froid et du chaud. Cette maison implantée à Aiglun présente des qualités mais aussi des défauts de construction. auxquels nous apportons des solutions. Extrait de rédaction : Logique du froid (figure 13, ventiler): Analyse: La nuit, le mistral, venant du nord vers le sud, ventile la maison si l’on ouvre les fenêtres Nord/Sud. Cette ventilation permet de rafraichir les matériaux intérieurs (sol en terre cuite) et les murs porteurs qui ont une forte inertie par absorption. Logique du froid (se protéger) : Analyse: Les dépassés de toitures protègent les ouvertures sud en été. On a très peu d’ouvertures à l’est et à l’ouest. Une grande haie à l’ouest empêche le mur de la chambre du rez-de-chaussée de se chauffer à cause des rayons de soleil. La maison est équipée de volets à double ouverture. L’été, ils sont mi-clos et les fenêtres sont ouvertes en entier pour permettre une ventilation naturelle sans l’échauffement despièces à cause de la lumière directe. En revanche à l’étage, les chambres sont surchauffées l’été car il n’y a pas de protection solaire. Solution : On peut installer par exemple des stores à lames horizontales situées à l’extérieur du vitrage. Logique du chaud ( figure 14, capter) : Analyse : Les pièces de vie sont situées au sud tandis qu’au nord on retrouve les pièces de services. Les grandes ouvertures sont aussi au sud mais un masque proche (figure 15, un arbre) empêche la lumière directe de pénétrer par la plus grande ouverture. Solution ; on propose de couper l’arbre qui se pose en contrainte. Pour conclure, construire un batiment bioclimatique implique d’être attentir aux données climatiques (ensoleillement, vent...). L’architecture doit dans une certaine mesure rendre compte de son rapport à la nature tout en diminuant son taux carbone.

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Extrait de TD

(A.Misse/Maîtrise des ambiances/2012)

Se protégér

Ventiler

Figure 13, Logique du froid

Figure 15, Diagramme solaire

Capter

Figure 14, Logique du chaud

Pont thermique Isolation Béton composition mur et pont thermique

Brique 11


Atelier lumineux Le projet de l’atelier lumineux m’a beaucoup plue car il proposait de s’interroger sur la « matière spatiale » au regard de la « matière lumineuse ». A partir d’un programme simple, il s’agissait de se confronter aux modalités de composition spatiale en conférant au travail sur la lumière un rôle fondamental dans la constitution des espaces. La lumière directe était peu présente tout au long de la journée, seulement entre midi et deux et en fin de journée à l’arrière du terrain. J’ai pris en compte ces paramètres en essayant de capter cette lumière en façade avant et arrière. J’ai choisi de qualifier mes espaces dans mon projet à partir de qualités de lumière et d’ambiance spécifiques et clairement repérables (figure 17). L’atelier lumineux se compose de deux volumes distincts reliés par une passerelle de verre (figure 16). Première matérialité ; Le premier volume joue avec la matérialité du polycarbonate et du mur béton. Le polycarbonate seul donne un effet translucide et transmet la lumière à l’intérieur de façon diffuse (figure 19). Certaines zones de la façade sont pleines associant le polycarbonate au béton blanc. La lumière pénètre seulement les joints du matériau translucide. Enfin on trouve du vitrage simple où on percoit très nettement l’intérieur. La lumière pénètre et laisse son ombre bien définie. Le choix d’un volume lumineux se justifie par l’attribution des fonctions. Il sert à exposer les objets qui necessite de la lumière essentiellement naturel permis par les propriétés du matériau. Deuxième matérialité : Le deuxième volume est en voile béton percée sur toute la façade. A l’intérieur on retrouve les luminaires qui necessitent une relation pénombre (importance des reflets). Certains sont mis en lumière vive, d’autres avec des incidences verticales ou latérales en fontion de la course du soleil. Pour conclure la lumière naturelle est un des matériaux essentiels du projet dont dépend la qualité d’usage des espaces ainsi que le sens de leur affectation. La lumière est une composante de l’architecture systématiquement dans les projets.

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Extrait du rendu

Extrait de rendu (Projet/Liveneau/20111)

FIgure 16, ELevation

Figure 17 affectation des espaces

Figure 18 plans

Figures 19, Faรงade sud-est

Faรงade nord-ouest

Vue ensemble 13


Hôtel sur le mont St-Eynard Le programme d’hôtel s’inscrit dans un site remarquable à proximité du fort du Saint Eynard, ancien système défensif de Grenoble, inscrit sur la liste des sites patrimoniaux de l’Isère. C’était la première fois que le projet s’inscrivait dans un vrai site . Cet exercice a pour objectif d’introduire aux relations entre l’architecture et le contexte territorial (paysage, site, ambiance) dans lequel il s’inscrit. Ces relations sont réciproques : le contexte informe le projet, le projet transforme le contexte. L’interprétation va dans les deux sens. Avant la phase de conception, j’ai pendant quelques semaines fait des analyses du site pour en comprendre l’essence (figure 22 et 23) Les matériaux caractérisent ce site naturel (bois/pierre/végétal). Les vues sont remarquables sur la vallée du Grésivaudan et sur la chartreuse. La terre et le ciel se rencontrent créant une sensation de domination sur le paysage. L’hôtel (figure 24) vient complêter un parcours séquencé de découverte du paysage du fort st-Eynard vers les batteries surplombant la vallée et la chaine de Belledonne. D’orientation sud-est et nord-ouest, il possède deux visages (figure 25 et 27), l’un tourné vers la falaise et l’autre vers la forêt. Ces orientations permettent des affectations des espaces à vivre de l’hôtel (salle de restaurant, terasse panoramique de repos) vers la vue (figure 26) et plus privée celles chambres repliée sur la forêt. La matérialité de l’hôtel est déduite du site. L’architecture devient pierre et symbolise les strattes de la falaise, mais aussi bois orienté verticalement comme la forêt. Il en est de même pour l’orientation des fenêtres. qui symbolise pour l’un l’ouverture vers le vide, et le retrait l’intimité pour l’autre. Pour conclure l’hôtel du Mont st Eynard dialogue avec son environnement (vue cadrée, ensoleillement, matériaux...). Il a pour but de s’inscrire discrètement et légérement dans le paysage. Il en découle des qualités spatiales, lumineuses, visuelles, esthétiques qui revisitent et renouvellent le regard de l’usager sur le site. La nature apparait comme une composante essentielle aux qualités architecturales de l’édifice.

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Extrait du rendu

Figure 20 vue aĂŠrienne

Figure 23, les batteries

Extrait de rendu (Projet/liveneau/2012)

Figure 21, le fort St-Eynard

Figure 22, la pierre omniprĂŠsente

Figure 24, plan masse

Figure 25, Coupe

Figure 26, perspective

Figure 27, maquette 15


Les jardins de Mozart Les jardins de mozart est un incubateur urbain implanté dans le Quartier Berriat face au grand parc Marliave. Ce qui m’a plue dans le projet, c’était la dimension environnementale. Comment exploiter les données du site (ensoleillement, pluie, orientation) pour impacter le moins sur l’environnement. C’est aussi la dimension paysagère, le prolongement dans la lignée du parc (figures 28). Ainsi l’incubateur se présente comme une nappe végétale qui s’ondule, se brise pour créer des terasses végétales alimentées par les eaux de pluies récupérées dans une cuve sous terre (figure 30). Ces terrasses sont thématisés et rendent compte compte de la diversité des usages (figure 29). On trouve une prairies où il fait bon s’installer dans l’herbe. Puis viennent des cascaes de graminées, suivant d’une terasse minérale et cultivée. Cette nappe présente de nombreuses qualités bioclimatiques. Elle est un bon isolant pour l’intérieur du batiment l’hiver. En revanche l’été elle permet de ventiler Sud/Nord (figure 31). Elle permet notamment une bonne isolation accoustique et crée de la biodiversité animale et végétale. La façade sud est entièrement vitrée captant le soleil en hiver et réchauffant les espaces. L’été, elle est protégée par un brise-soleil composé d’une grille végétale. Pour conclure, j’a mieux compris au travers la conception du projet les enjeux du developpement durable en architecture. Les dispositifs architecturaux doivent tirer parti des qualités du site qui sont un bon ensoleillement, l’absence de masques solaires, la présence forte du végétal, une pluviométrie moyenne.

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Extrait de rendu

Figures 28, Site d’implantation

(Projet/Marty/2012)

Parc Marliave

Figure 29, Plan Masse

figure 30, Fonctionnement des terrasses

Figures 31, logique du froid et chaud 17


Là haut un monastère J’ai pris beaucoup de plaisir avec ce dernier projet de l’année. Il s’agit d’un centre de travail, de repos et de recherche niché au creux d’un éperon rocheux en amont du village surplombant toute la vallée jusqu’à la mer. Il prend place sur un site vierge, anciennement des parcelles cultivables où les seules ruines sont des murs de pierres sèches. Ce qui m’a interessée c’est la dimension paysagère du projet, comment celui-ci prend place dans le site en tirant parti de la nature, son climat, sa topographie, son orientation, ses vues remarquables... Donner à voir le paysage : Le projet ménage des vues extraordinaires sur le village et la mer le long d’une belvédère minéral telle une forteresse au dessus d’une falaise. S’ensuit une bande végétale méditerannéenne qui assoit le projet dans un écrin de verdure. S’inscrire dans la topographie : Ce dernier prend position notamment sur un site en pente, en tire parti en ménageant des places, des plateaux et des talus hierarchisant les espaces extérieurs. Mon travail a porté essentiellement sur les hébergements groupés sous forme de trois habitations formant une patio intérieur extérieur ouvert sur le ciel et les étoiles. Un orientation favorable : Les espaces de vies se prolongent par un balcon orienté Sud/Sud-est. Les dépassé permettent de se protéger du soleil l’été et au contraire l’hiver la lumière rentre largeent dans l’hébergement (figure35). Valoriser la ventilation naturelle : Il profite de la ventilation naturelle du vent venant du Nord et des brises Est-ouest ascendantes et descendantes au travers des failles vitrées (figure35). Une matérialité affirmée : Les murs en pierre de taille de 60 centimètres inscrivent le projet dans un site essentiellement minéral et permettent une bonne inertie (figure34). Pour conclure, le projet compose avec la nature à l’état sauvage, tire parti des données climatiques dans l’architecture pour offrir aux usagers des espaces qui engage le corps et l’esprit.

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Extrait de TD

(Projet/Marty/2013)

Figure 32, plan masse paysager

Figures 33, vues remarquables

Figure 34, Inertie thermique

Figure 35, Ventilation naturelle

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Deuxième axe

L’homme informe l’architecture

Introduction La nature n’est pas seule composante à donner forme à l’architecture. L’homme est cette deuxième force qui influence grandement la diversité des formes d’habitat. Je pense que l’architecture appartient à l’homme, et doit s’adapter à son mode de vie. L’architecture vernaculaire est une forme d’habitat complète qui rend compte réelement du sens des conduites, pensées et cultures d’une population. C’est une architecture sans architecte qui est construite par l’habitant même. Je pense que cette forme d’habitat doit influencer les architectes. Ce dernier doit répondre aux besoins des habitants, penser l’évolutivité des modes de vies et de l’habitat. L’architecture doit permettre une certaine liberté d’appropriation révélant plus des usages que des fonctions universels du mouvement moderne. C’est pourquoi je pense que l’architecte doit tenter de saisir au mieux la composante humaine dans l’architecture pour offrir par la suite un lieu dans lequel l’homme pourra s’épanouir et développer sa conception du monde.

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La prise de conscience des enjeux existentiels Dimension philosophique Les cours de philosophie de l’architecte m’ont permis de connaitre la pensée d’un anthropologue C-Levi-Strauss2 et d’un sociologue P-Bourdieu.3 Tout deux vont démontrer par leur expérience la dimension anthropologique et sociologique de l’habitat. Dans l’analyse de C-Levi-Strauss j’ai compris que l’organisation spatiale reflétait le plus souvent l’organsisation sociale mais aussi la manière dont les habitants la perçoivent. Exemple le plan du village des Omakara (figure36) : Le plan s’organise selon deux anneaux. Le sens est sacré, seuls peuvent y aller, en revanche la périphérie est profane, les femmes et les maris peuvent y aller. Il y une opposition sacré/profane, masculin/féminin, celle d’une société inégalitaire où la domination masculine est forte. Ainsi la structure concentrique comme organisation spatiale reflète l’organisation sociale de la société. Exemple le plan du village Winnebago ; le plan s’organise selon une structure diamétrale avec la moité haute et basse. On pourrait penser que les habitans sont sur un plan égalitaire. En réalité, la structure sociale est une structure inégalitaire où la moitié haute domine la moitié basse. Donc l’organisation spatiale diamétrale ((égalitaire) ne reflète pas la structure sociale (inégalitaire) (figures 37). Ce que j’en ai tiré c’est que cette structure permet de rendre l’organisation sociale plus supportable pour les habitans. Dans l’analyse de P-Bourdieu j’ai compris que la maison est une réalité culturelle qui rend matériellement manifeste les structures du monde social. Exemple de la maison kabyle : La maison s’organise en deux niveaux. La partie basse est celle des être naturels, elle est obscure, peut permettre l’accouchement, le sommeil. Elle est réservée seulement à la femme. Tandis que la partie haute est celle du foyer, elle est lumineuse. Il y a donc une opposition entre lumière/ombre, femme/homme. Elle renvoit à eux oppositions fondamentales celles de la Nature/Culture. Cette opposition est aussi entre la maison et le reste de l’univers. La maison est féminine « la femme est la lampe du dedans ». L’univers extérieur est celui de l’homme « l’homme est la lampe du dehors » Si la porte est ouverte, la vie à l’intérieur de la maison sera prospère. En revanche quand elle est fermée, c’est l’image de la fertilité. Ce que j’en ai tiré c’est que le rapport maison au ciel et à la terre est fort, il se reflète dans l’organisation spatiale de la maison et dans la représentation de ses habitants. Pour conclure, la configuration de l’habitation n’est pas neutre mais elle reflète certains phénomènes sociaux. Elle est le reflet de la place de l’individu dans la société et révèle la représentation des habitants sur la conception du monde. 2

LEVI-STRAUSS C., Anthropologie structurale, op. cit., p. 151.

3

BOURDIEU P., « La maison ou le monde renversé », op., p.

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Extrait de cours (Philosphie de l’architecture/C.

Bonicco-Donato/2013

Figure 36, Plan du village Omarakana

Figures 37, Plan du village Winnebago selon les représentations de la moitié d’en haut

Plan du village Winnebago selon les informateurs de la moitié d’en bas

figure 38, Plan de la maison Kabyle 23


La prise de conscience des enjeux sociaux Dimension culturelle J’ai énormément apprécié les cours Culture de l’habiter dispensé par Ayşegül Cankat qui abordait de manière assez complète la dimension culturelle de l’habitat. L’objectif des cours étaient de comprendre les différentes pratiques culturelles et leur traduction dans l’organisation de l’espace. C’est aussi une sensibilisation au contextes qui nous sont moins familiers, dans l’objectif d’élargir nos références et de requestionner nos propres manières d’habiter et de penser le monde. Extrait de cours : J’ai choisi parmi les cours, une étude spatiale des Quartiers des 36 Rues et Corporations à Hanoï au Cambodge qui donne à lire assez facilement les modes de vies, et les pratiques culturelles. Les habitations se sont développées autour d’axes majeurs qui sont des rues commerciales. (figure39). Les usages et les pratiques des habitants peuvent se lire dans l’organisation de leurs espaces intérieurs et extérieurs. Ainsi les boutiques sont ouvertes largement sur la rue. A l’arrière on retrouve la partie la plus privée qui sont les chambres et la cuisine. Il y a très souvent absence de pièce à vivre comme dans nos habitations. Cela s’explique par des modes de vies différents des notres qui s’expriment par une appropriation forte de l’extérieur. En effet la forme bâti est constituée de plein et de vie, alternant vie intérieur et extérieur. La cour sert à cuisiner et à bricoler. Parfois un seul bâtiment est occupé par plusieurs familles qui partagent l’entrée commune et les espaces de vies extérieurs. On en déduit que les habitants dans ce pays ont pour tradition de vivre en communauté. Les seuls espaces privatifs étant les chambres. Après épuisement de la surface au sol par l’habitation, les habitants agrandissent la forme bâti selon les évolutions et leurs besoins (figure 40). Ainsi les études de cas d’architecture vernaculaire dans des pays comme l’asie et l’Afrique m’ont permis de comprendre que la forme de l’architecture et l’organisation des espaces sont influencées par les pratiques culturelles, religieuses, et sociales.... Je peux dire qu’une architecture réussie est celle qui s’adapte aux besoins des usagers.

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Extrait de cours

(Culture de l’habiter/A.Cankat/2010)

Le compartiment : un modèle évolutif

la cour privée domestique

Evolution du compartiment : densification et évolution modes de vies

Relation commerce/rue

Modèle d’un compartiment

Figures 39, Typologie compartiment actuel : mixité intergénérationnelle

Figure 40, Densification des volumes : aggrandisse25


Dimension sociale Les cours et TD Le logement et l’habiter en questions dispensé A.M Bardagot ont ouvert mon esprit à la dimension sociale du logement. Un bon logement est celui qui permet l’épanouissement et la qualité de vie des usagers. L’analyse de projets de logements récents m’a permis de comprendre et mesurer les incidences de mes choix dans mes projets sur la vie quotidienne des habitants. TD (70 logements sociaux): Il s’agit d’un programme de 70 logements sociaux réalisés à Nantes du T2 au T4 (figure 41 et 42). Ce projet m’a particulièrement plu car il propose des logements collectifs quii permettent des usages caractérisant habituellement des logements individuels : jardins privatifs, grandes terasses, logements traversants, limitation des vis à vis, grandes ouvertures, modularité des espaces, séparation jour/nuit... De plus, ces logements partagent des cheminements communs comme une coursive en bois qui permettent les rencontres des habitants. Ils jouissent notamment d’espace extérieur commun comme un grand parc qui renforce la cohésion sociale du quartier. Les architectes ont ainsi travaillé sur la qualités des espaces intérieurs et extérieurs en conformité avec les attentes des habitants (prolongement du logement vers l’extérieur, équipements publics..). Proposant un confort maximal et des qualités esthétiques à un bâtiment conditionné par la contrainte économique, les qualités d’usage sont très au-dessus de la majorité des prestations de logement social. Ainsi ces cours m’ont permis de mesurer l’importance des modes de vies des habitants et la réponse architecturale en conséquence. L’organisation des espaces, la qualités des usages et le traitement des ambiances sont autant de points auxquels je m’efforce de penser minutieusement dans mes projets. Ces travaux me rappellent que l’homme qui habite est une composante essentielle de l’architecture.

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Extrait de TD et cours

Figures 41, Plan masse RDC

(Le logement et l’habiter en questions/A.M Bardagot/2012

Plan masse R+1 Grand parc

Coursive

Jardins privés

Prolongement intérieur vers l’extérieur Cuisine

Salon/Salle à manger Chambre

Espace tampon Salle de bain

Figure 42, pLan Logement T4 simplex

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Maison intérgénérationnelle Le projet Maison intergénérationnelle répond aux besoins de ses habitants. Les deux maisons sont destinées à des profils d’habitants distincts : un couple à la retraite qui vit occasionnellement au sein de ce logement, une famille comportant 3 enfants de 8 à 15 ans et pour qui il s’agit d’une maison principale. Le projet répond à un certain nombre d’usages. J’ai été amené à réfléchir sur la bipartition du logement qui devait permettre trois activités : celle de recevoir, celle de travailler et celle de se retirer dans la chambre à coucher. J’ai prêté attention aux qualités spatiales; les potentiels d’usage ou d’action qui permettent aux habitants de se mettre en retrait, de s’isoler, de se concentrer, de recevoir et bénéficier d’une certaine qualité au contexte. L’enjeu était notamment de penser le logement en termes d’évolution des modes d’occupation de l’espace. La maison des retraités (figure 43) : La pièce à vivre est volontairement séparé des pièces de nuit par un couloir qui fait office d’espace tampon ( figure ...) Le salon est lumineux et se prolonge sur une terasse surplombant un vaste jardin. Le garage est relié à cette pièce pour permettre le déchargement facile des courses. Mon plan intégre des rangements dans l’entrée, pour déposer les chaussures et ranger les manteaux. J’ai voulu que l’habitat soit fonctionnelle et que les retraités puisse recevoir directement dans les pièces à vivre. La maison du jeune ménage (figure43) : La maison permet de recevoir dans un grand salon se prolongeant lui aussi sur une grande terasse. La superficie et le volume compacte de la pièce permet de moduler l’espace aux envies des habitants. Un sas d’entrée donne accès à une chambre celle de l’adolescent qui peut sortir le soir et ne déranger personne. La cuisine est volontairement séparé du salon car il permet d’isoler deux activités, celle de regarder la télévision et celle de préparer le repas. La superficie permet aux habitants d’y manger seul ou en famille et le salon vient en complémentarité pour recevoir du monde. A l’étage on trouve une buanderie dans une pièce séparé pour atténuer le bruit. J’ai notamment penser le logement en termes d’évolution des modes d’occupation de l’espace. Lorsque les enfants seront partis de la maison, les parents pourront décider de louer la chambre en bas. Les chambres du dessus permettront de recevoir les enfants à nouveau. Les deux logements et leur espace commun : Les deux logements partagent un espace commun, qui est entièrement vitré s’ouvrant sur l’extérieur. On peut y trouver un canapé, une bibliothèque. Il favorise les échanges et les relations des deux générations.

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Extrait de rendu

(Projet/Liveneau/2012)

Logement des retraitÊs Pièce commune Maison familiale Plan masse

Figure 43, Plan RDC

Plan R+1

Elevation Nord

Maquette 29


Interaction Halle de marché

(Projet/Liveneau/2012)

Le projet de la halle de marché a aiguisé mon intérêt pour les échanges humains et leur développement dans l’espace. J’ai choisi de concevoir une halle rayonnante à mutliples entrées, traversée par des allées cardinales se rejoignant au centre de la halle. L’intérêt était de créer un repère de rencontre et d’attente pour l’es usagers pouvant s’assoeir tout autour du poteau central. De plus il me semblait important de traiter les interactions client/vendeur entre intérieur et extérieur par un dispositif d’ouverture tout autour de la halle. D’un point de vue fonctionnelle les clients peuvent choisir de ne pas rentrer dans la halle pour éviter la foule. Ainsi ce projet m’a permis de me confronter aux usages d’une halle de marché, comprendre quelles sont les interactions et comment favoriser leurs rencontres. La halle place l’usager au coeur du projet. On peut dire que l’homme participe à la construction du projet.

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Extrait de rendu

(Projet/Liveneau/2011)

Figure 44, Coupe explicative

Maquette du projet

Figure 45, Les ĂŠtals

figure 46, Interaction vendeur/Client 31


Habiter l’épaisseur du mur J’ai pris plaisir lors de ce dernier projet à travailler les questions de qualités spatiales et d’usages dans les hébergements groupés du centre de recherche à Lama en m’inspirant du village vernaculaire. En effet les murs en pierre constituent les entrées des habitations, les murets des balcons, des forteresses défensives (figure 47). Ainsi l’épaisseur des murs de 60 centimètres est creusé pour loger du mobilier ou simplement les espaces de repos. L’usager habite le mur dans le respect des traditions et des modes de vies des habitants (figures 48). Le module en rouge habrite les chambres et la salle d’eau. Les lits semblent s’enfoncer dans l’épaisseur des murs. Ils sont encadrés. Le module en vert loge la cuisine et les toilettes. La cuisine se font dans le mur,. Le module en bleu abrite les espaces de vies, de repos. On peut retrouver des placards intégrés, mais notamment des niches pour du rangements ou des banquettes. Ainsi le mur n’a pas simplement qu’une fonction stucturelle ou de séparation, il permet notamment des qualités spatiales et d’usages. On voit combien l’épaisseur des murs de pierre à Lama sont générateurs de qualités spatiales. En ce sens, les modes de vie de l’homme font parties intégrantes de l’architecture. Cette dernière épouse les formes totalement différentes en fonction des usages.

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Extrait de rendu

(Projet/Marty/2013)

Figures 47, Habiter le mur dans le village vernaculaire

ML ML ML

Plan des hĂŠbergements groupĂŠs

Figures 48,

Coupe habiter le mur

Maquette

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Troisème axe

L’enjeu pour l’architecte : lier Nature/Culture

Introduction Je comprends que l’enjeux pour l’architecture de demain est de prendre en considération les deux réalités qui sont la Nature et l’Homme. Toutes deux renseignent le projet d’architecture, permettre de l’inscrire au mieux dans son environnement naturel et humain. La Nature, ses aspects physiques, son climat, son site et ses matériaux est une ressource renouvelable non négligeable dont la forme du bâtiment doit tirer parti. L’architecture doit au mieux limiter son taux carbone en utilisant les forces de la Nature. Quand à l’homme, son mode de vie, ses pratiques influencent grandement les formes architecturales. L’enjeu pour l’architecte est de lier Nature/Culture c’est à dire réunir, mettre en forme les matières premières de la Nature de telle sorte à créer des formes qui remplissent les besoins de ses habitants.

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L’architecte et les forces de la Nature Une architecture vernaculaire J’ai lu au cours de cette année deux livres qui m’ont beaucoup plu et ouvert le regard sur ma conception de l’architecture. La première lecture concerne un livre A.Rapoport4, Pour une anthropologie de la maison dans lequel le professeur analyse comment les habitations des peuples du monde reflètent aussi bien les conditions physiques propres à leur environnement que les préférences et les aptitudes culturelles, et offrent une large variété de solutions aux besoins fondamentaux. Selon Rapoport, les maisons résultent de l’interaction de plusieurs éléments qui appartiennent à : - l’homme; ses besoins physiques, son organisation, son mode de vie, ses besoins individuels et collectifs, ses coutumes - la nature; ses aspects physiques ; le climat, le site, les matériaux et les lois structurales. Danc ce livre l’auteur s’engage à n’étudier que les constructions primitives et indigènes appartenant à la tradition populaire car « ce sont elles qui montrent avec le plus de netteté les liens existants entre la forme bâtie et le mode de vie. » Il ne cherche pas à classifier les différences d’architectures mais seulement d’analyser les caractères généraux. Rapoport observe que des causes apparemment similaires produisent des effets différents, ou au contraire que des résultats similaires semblent découler de causes différentes. Il constate ainsi que « la grande variété de formes conduit nettement à penser que ce n’est pas le site, ni le climat, ou les matériaux qui déterminent le mode de vie ou l’habitat ». Il conclut alors que la forme de l’habitation n’est pas soumise qu’aux seules forces des conditions physiques propres à l’environnement mais par des forces beaucoup plus complexes qui appartiennent aux besoins de l’homme. La société effectue un choix, certes, qui s’opère dans des conditions données, mais cependant il y a de nombreux choix. « Une maison est un fait humain » (p.67) Pour lui « ce sont les facteurs sociaux et culturels, plutôt que les forces physiques, qui ont le plus d’influence dans la création de la forme de la maison » (p.81). Dans Le dernier chapitre intitulé regard sur le présent l’auteur s’interroge sur le sens des constructions actuelles. Selon lui « notre époque est une époque de contraintes matérielles réduites » qui oublie les facteurs socioculturels comme symbole de l’habitation, comme conception du monde. Aujourd’hui La construction tente de donner une réponse à une fonction et non une réponse aux valeurs culturelles des habitants. Pour finir, ce livre est une mine d’informations qui renseignent et ouvre le regard sur la diversité des formes d’habitats. Il rend compte de l’influence des paramètres de la nature sur les formes bâties en même temps qu’elle renseignent sur des facteurs socioculturels, des appartenances, et une conception du monde propre à l’habitant. 4

RAPOPORT Amos, Pour une anthropologie de la maison, Ligugé, Aubin, 1977

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Une architecture vernaculaire La deuxième lecture concerne un livre de Jean-Paul Loubes5, Traité de l’architecture sauvage dans lequel l’auteur veut se libérer de la pensée architecturale contemporaine du mouvement moderne du début du XXème pour réintégrer dans l’habitation les dimensions anthropologiques, symboliques, culturelles et écologiques qui l’ont désertée. L’anthropologue propose en rupture une nouvelle vision de l’architecture réintroduisant la problématique du lieu. Il explique que « par l’architecture l’homme cherche à habiter le monde » (p.37). L’auteur reconnait l’habitat informel dans grandes villes comme des formes sociales et urbaines, et comme une authentique production humaine . Selon l’auteur, les architectes doivent s’inspirer de l’identité des favelas qui « sont des fabrications qui recyclent des traditions héritées, inventent « des figures » adaptées, résolvent des problèmes spécifiques » (p.75). La géopoétique cherche à « atteindre et rétablir le rapport homme cosmos dans sa complexité » (p.85). Giacometti disait « c’est la création d’une synthèse entre le monde extérieur et soi, soi et le monde extérieur recrée dans un troisième objet qui est une synthèse ». La figure de la cabane archaïque faite de branchage est cette synthèse par excellence. Son aspect fragile, ouvert sur l’extérieur permet d’habiter le monde. . La cabane pousse à l’exploration d’un territoire (forêt, lac, entrepôts) et la capacité à mettre en forme des éléments naturels. Edifier une cabane, c’est transformer un espace en un lieu « De telles cabanes sont une prolongation de la géographie, voir même un concentré » (p.115). Elle conserve un peu de la nature de deux ordres dont elle procède, nature et culture « la pensée se déployait dans l’espace » p 129. C’est en ce sens que la cabane est un acte située et poétique qui montre que « faire de l’architecture une expérience des lieux » (p.85) Il s’agit pour l’auteur de retrouver les potentialités de la cabane dans l’habitation de l’homme. Son travail prend en compte la problématique du lieu mais aussi les valeurs socioculturelles. « L’architecture est une figure de cette interrelation entre le milieu social, son héritage culturel d’une part et le milieu physique d’autre part » (p.90).. Tout comme le livre de Amos Rapoport, ce livre m’a beaucoup plu pour l’approche sensible de l’architecte anthropologue sur les constructions vernaculaires et sur la cabane. Je pense aussi que l’architecture est un mélange de nature et de culture. Il m’a ouvert le regard sur ce que pouvait être une architecture durable. Elle doit rendre visible le sens des conduites et des pensées de ses habitants tout en valorisant les apports climatiques. 5

LOUBES Jean-Paul, Traité d’architecture sauvage, Paris, Sextant, 2010

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Vers une architecture humanitaire Regard sur Anna Heringer Dans le cadre d’un travail de recherche et d’analyse d’une notion architecturale développée par un architecte, j’ai choisi sans hésiter Anna Heringer6, architecte allemande, oeuvrant pour l’auto développement du Bengladesh. Son architecture peut être qualifiée de située dans la mesure où elle dialogue avec l’environnement (climat, topographie, matiériaux locaux, vent...) et refléte les traditions et les modes de vies des habitants.

Répondre aux besoins de la population

L’établissement scolaire Handmade School poursuit des objectifs en prise avec la réalité du terrain : - l’indépendance aux habitants en offrant à leurs enfants la possibilité d’apprendre sur place sans devoir partir pour la ville. - donner de l’autonomie aux enfants et renforcer leur iidentité sans être dispersée dans l’anonymat urbain.

Volonté de relier les habitants, les sculpteurs, les architectes (figure 49)

L’architecte se distingue des autres practiciens par son processus de construction qui permet aux habitants, enfants et adultes de mener le chantier par eux-mêmes. Rassembler autour de l’édification c’est donner à chacun une place, une identité, faite de l’accumulation de petits gestes. Cette méthode permet de former les habitants et les ouvriers à la mise en oeuvre des matériaux locaux. C’est une transmission de savoirs. Pourquoi relier les habitants à l’architecte contemporain Anna Heringer ? Elle met en place une stratégie qui réinterpête les techniques constructives traditionnelles et génère une esthétique contemporaine (figure 50).

Vivre en interface avec le climat, habiter le mur

Le projet traduit un certain nombre d’intentions bioclimatiques permettant aux enfants d’étudier dans les meilleurs conditions climatiques. Le regard, l’air et la lumière pénètre dans le batiment au travers les fenêtres positionnées stratégiquement, et les panneaux de bambous tressés. La densité des murs en terre confère de précieuses qualités d’inertie thermique pour le stockage de la chaleur solaire et sa lente restitution. A l’intérieur vient se loger les habitats troglodytes pour les enfants (figure 51). Ainsi ce projet décrit ce que peut être une architecture humanitaire alliant des facteurs environnementaux et des facteurs socioculturels. Les panneaux de bambous ont plusieurs rôles qui sont climatiques (ventiler, protéger du soleil) mais permettent aussi de protéger du regard, de se cacher, d’être dans l’intimité. L’architecte utilise les matières prémières du site qu’elle adaptent en fonction des besoins, des modes de vies des habitants. Elle opérent un basculement entre ce qui relève de la Nature et ce qui relève de la Culture humaine. Ainsi doit être le rôle de l’architecte. 6

HERINGER Anna, Construire ailleurs, Hyères, villa Noailles,

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Extrait de l’article

(Approches théoriques de l’architecturePommier/2013) Handmade School

Figures 49, Construire ensemble avec les maté-

Les enfants inscrivent leurs noms sur les portes

Facade principale

Figure 50, Assemblages traditonnels

Façade arrière et son potager

Absence de frontièr: intérieur/extérieur

Figures 51, Salle de classe et habitat Qualités lumineuses, esthétiques et sonore ( vent ondulant sur les tissus) 39


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Conclusion Il me semble important de faire le point sur le developpement de ce rapport. Qu’est ce que faire l’architecture? Dans le premier axe, je comprends que l’architecture doit prendre en considération la Nature, son climat, son site, ses matériaux. Dans le deuxième axe, je comprends qu’à elle seule les forces physiques de la Nature ne peuvent donner forme à l’architecture, l’homme est cette deuxième composante. Son mode de vie, ses pratiques, influencent grandement la forme architecturale et l’attribution des espaces exterieurs et intérieurs. Dans le troisième axe, je comprends que ces deux réalités, la Nature et l’Homme influencent la forme architecturale. L’enjeu pour l’architecte est de lier Nature/Culture c’est à dire réunir, mettre en forme les forces physiques de la Nature de telle sorte à créer des formes spécifiques aux besoins de ses habitants, à leur appartenance, à leur conception du monde. Je remarque qu’aujourd’hui nous avons plus profondément abordé les questions de l’habiter, le rapport de l’homme à l’architecture lors des cours traitant de la sociologie, l’anthropologie. J’ai envie de travailler davantager sur la Nature, ses aspects physiques comme le climat, le site, les matériaux, le paysage. Il me semble important de me projeter dans la réalité du lieu, où l’homme intervient. Je me pose la question suivante : Quels sont les matériaux sur place qui peuvent faire de l’architecture? Comment met-on en oeuvre ces matériaux? Comment peuvent-ils révéler les qualités du site? Pourquoi leur mise en oeuvre traduit une certaine conception du monde? Pour commencer, je voudrais acquérir une connaissance des matériaux naturels comme le bois, la pierre, la terre, la paille et l’expérimenter afin de comprendre comment il génèren l’espace. Par la suite, je pourrais faire le lien entre la nature et l’homme en insufflant dans l’architecture les rêgles socioculturelles. A présent, je vois s’éclaircir ma vision de l’architecture, comme un état d’équilibre entre les désirs et exigences de l’homme et de la nature. En ce sens mon choix d’orientation se pose sur le master « Architecture et Cultures Constructives ». Mon intérêt porte particulièrement sur la pédagogie active faisant le lien entre l’économie de la matière et la fabrication de l’espace, sur une formation originale et novatrice en prise avec les réalités du terrain. J’aimerais continuer à me former aux Grands Ateliers, lieu de production et d’expérimentation en vraie grandeur, qui pour moi est le meilleur outil pour apprendre l’architecture. L’année prochaine, je pars en Erasmus un semestre à l’Ecole Chalmers en Suède qui dispense un Master « Design for Sustainable Development ». Partir au deuxième semestre sera l’opportunité d’acquérir un double cursus aux approches et réflexions différentes sur l’habitat éco-responsable. Selon moi, confronter et entremêler les savoirs permet d’apprendre plus. Pour finir, je peux d’ores et déjà donner un sens à mon parcours et saisir les enjeux de ma formation, qui me pousse de plus en plus vers une architecture éco-responsable qui fait corps avec les matières de l’environnement naturel et humain. Je suis notamment intéressée par l’architecture de Terre et espère plus tard poursuivre ma formation dans la recherche au sein du Laboratoire Craterre pour défendre l’auto-developpement des pays pauvres. 41


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Bibliographie Architecture : ANGER Romain, Bâtir en terre : du grain de sable à l’architecture, Paris, Belin, 2009 BURRY René, Luis Barragan, Londres, Phaidon, 2000 HERINGER Anna, Construire ailleurs, Hyères, villa Noailles, 2010 HERZOG Thomas, Construire en bois, Lausanne, PPUR, 2005 JOY Rick, Desert Work, New York, Princeton Architectural Press, 2002 KERE Basile, Architecture et cultures constructives, Grenoble, CRATerre-EAG, 1995 LAUBER Wolfgang, L’architecture dogon, Ostfildern, Hatje Cantz, 1998 LOUBES Jean-Paul, Traité d’architecture sauvage, Paris, Sextant, 2010 MAAS Pierre, Djenné : chef d’œuvre architectura, Paris, Karthala, 1905 OLIVA Jean-Pierre, Conception bioclimatique, Paris, Terre vivante, 2006 VAN UFFELEN, Facade Greenery, Suisse, Braun, 2011 WESTON Richard, Alvar Aalto, Londres, Phaidon, 2006

Anthroplogie : ELEB Monique, Penser l’habité : le logement en questions, PAN 14, Bruxelles, Mardaga, 1995 HEIDEGGER Martin, Essais et conférences, Paris, Gallimard, p.170-194 RAPOPORT Amos, Pour une anthropologie de la maison, Ligugé, Aubin, 1977

Urbanisme : WESTON Richard, Alvar Aalto, Londres, Phaidon, 2006

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