Les amérindiens: un voyage dans le passé

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Les Amérindiens : Un voyage dans le passé

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Avertissement!!!

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Commencez ce livre sans plus tarder, sinon un Amérindien du passé pourrait venir vous le soutirer. !

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Les Amérindiens, Un voyage dans le passé

Recueil de récits créé par les élèves de la Polyvalente des Monts

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Les éditions Marchand d’idées 11655, rue de l’Émeraude Mirabel, Québec J7N 1H9 514.432.2707 www.marchandidees.com

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! ! ! ! Illustrations de la couverture : Mariane Deroy et Meggan Keller

! Dépôt légal, 2e trimestre 2014 Bibliothèque et archives nationales du Québec. Bibliothèque et archives du Canada ISBN : 978-2-924122-04-4 Tous droits réservés. Aucune reproduction de ce livre n’est permise sans l’approbation des auteurs et des éditeurs. Imprimé au Québec Copyright © 2014 éditions Marchand d’idées

VI! !


Équipe d’édition Marc Sauvageau — Directeur artistique Emma Rochon — en page, révision de textes Marie-Lou Ouimet – Mise en page Yann Dulude — Mise en page Serge-Philippe Beaudry — Mise en page Thierry Bourgault — 4e couverture et remerciement Félix Houde — Conception page couverture Marc-Antoine Desrochers — Correcteur

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VII!


Préface !

Le! présent! ouvrage! regroupe,! entre! autres,! les! récits! écrits! par! les! 32! élèves! du! groupe! d’Option! des! Amériques! de! première!secondaire!de!l’année!scolaire!2013@2014!à!qui!j’ai! le!plaisir!d’enseigner.!Vous!découvrirez!des!jeunes!auteurs!de! talent!à!l’imagination!débordante.!Tellement!débordante!qu’il! a! fallu! à! plusieurs! reprises! épancher! les! éclaboussures! de! mots!qui!se!retrouvaient!sur!des!pages!et!des!pages!de!texte! pour!ramener!le!tout!à!de!belles!histoires!cohérentes!tout!en! étant!originales.! ! Ces!histoires,!qui!puisent!leur!origine!du!monde!amérindien,! prennent! à! la! fois! l’allure! du! conte,! de! la! légende! et! du! récit! d’aventures.!Pour!se!préparer!à!la!rédaction!de!leur!texte,!les! élèves! ont! assisté! à! une! conférence! de! Michel! Cadieux! —! archéologue! spécialiste! du! monde! amérindien! —! et! leur! enseignant! d’univers! social,! M.! André! Maisonneuve,! a! su! compléter!leurs!notions!de!base!afin!qu’ils!puissent!intégrer!à! leurs!récits,!bien!qu’ils!soient!tous!fictifs,!des!éléments!ayant! réellement!fait!partie!de!la!vie!de!ces!peuples.!! ! Je!vous!invite!donc!à!dévorer!ce!recueil!qui!vous!permettra!de! vivre,!à!travers!la!plume!et!l’imaginaire!de!jeunes!adolescents,! les! moments! de! joie,! de! tristesse,! d’amour! ou! d’allégresse! d’une! pléiade! de! personnages! tous! plus! attachants! les! uns! que!les!autres.! !

Bonne!lecture!! M. Philippe Bélec

Enseignant de français

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Mot de la direction !

L'équipe! de! la! direction! encourage! les! initiatives! d'écriture! comme! celle! vécue! lors! du! projet! Les! Amérindiens!:! Un! voyage!dans!le!passé.! Mme Lorraine Vaillancourt

Directrice

! Quelle! opportunité! de! plonger! dans! le! monde! de! l’écriture!! Laisser!des!traces!pour!en!inspirer!d’autres!est!un!puits!sans! fin! de! créativité! et! de! fierté.! Ce! recueil! n’est! pas! un! recueil! parmi! tant! d’autres,! mais! bien! le! vôtre! avec! votre! cœur! et! votre!belle!énergie!qui!vous!laissera!un!souvenir!impérissable! lors!de!votre!passage!au!secondaire.! ! Quel!privilège!de!vous!lire!!

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Mme Sylvie Fafard

Directrice adjointe 1er cycle et parcours adapté

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Mot de l’artiste Ce!recueil!de!contes!renferme!un!trésor!culturel!étonnant,!un! trésor! empli! de! mille! et! une! folies,! un! trésor! habité! par! le! passé,! mais! surtout! le! présent,! celle! d’une! jeunesse! fleurissante!et!ingénieuse. ! En!acceptant!de!vivre!cette!grande!aventure!amérindienne!de! l’écriture,! les! élèves! de! la! Polyvalente! des! Monts! ont! fait! preuve! d’une! formidable! créativité! où! chaque! élève! a! su! y! laisser!l’empreinte!de!son!talent.!Chacun!a!su!faire!germer!des! mots! habités! par! des! personnages! originaux,! des! faits! historiques,! des! péripéties! tantôt! captivantes,! tantôt! mystérieuses! qui! se! terminent! par! des! dénouements! surprenants!ou!heureux.! ! Quel! plaisir! pour! moi! d’avoir! été! emporté! par! ce! tsunami! artistique! où! tout! devenait! possible,! magique! même!! Chers! lecteurs,! laissez@vous! emporter! à! votre! tour! par! ces! savoureuses! histoires! imprégnées! de! fraîcheur! et! de! spontanéité!que!partagent!ici!nos!magnifiques!jeunes.! Marc Sauvageau

Marchand d’idées

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À Linda Pominville, sans qui ce beau projet n’aurait jamais vu le jour.

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« La sagesse amérindienne traverse les âges. Aujourd’hui encore, son écho résonne dans nos cœurs et dans nos têtes » Guyloup

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Table des matières LA#FORÊT#VERTE ..........................................................................19! LA#CONFRÉRIE#DES#OMBRES ....................................................22! WINNEWAY ....................................................................................25! LE#MYSTÉRIEUX#ENLÈVEMENT................................................29! L’HISTOIRE#DE#NOS#VIES............................................................32! SON#MALHEUR#SI#GROS#POUR#UN#DÉSIR#INEXAUCÉ… .....34! ELLIA ................................................................................................37! L’ÉLU#DU#TEMPLE ........................................................................40! LE#TOTEM#DU#LOUP.....................................................................45! SHADOW .........................................................................................50! LA#PORTE#AUX#MORTS ...............................................................52! LA#PREMIÈRE#GUERRE ...............................................................55! L’ENFANT#DES#DIEUX..................................................................57! L’HORRIBLE#VOL ..........................................................................60! LA#PAIX ............................................................................................63! LE#SEUL#SURVIVANT....................................................................65! LA#RIVIÈRE#BLEUE#ET#SES#CASCADES#PÉRILLEUSES ........68! UNE#DANGEREUSE#MALADIE....................................................72! LA#LÉGENDE#DE#LA#BÊTE ...........................................................75! PERDUE… ........................................................................................78! BLYZARD#ET#LE#CONFLIT#DES#TÊTES#RASÉES ....................81! LE#MYSTÈRE#DU#LAC ...................................................................84! LA#REVANCHE#D’AMAROK.........................................................87!

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LE#GUERRIER#AUX#TOMAHAWKS............................................91! LE#CHEF............................................................................................94! LE#VEILLEUX ..................................................................................97! L’ENFANT#PERDU ...................................................................... 100! LA#LÉGENDE#DE#LA#ROSE ........................................................ 103! QUAND#L’EXPRESSION#«#UN#RUDE#ET#LONG#HIVER#»# PREND#TOUT#SON#SENS........................................................... 105! LA#CHAMANE .............................................................................. 109! L’AMOUR#INTERDIT ................................................................. 115! LA#LÉGENDE ................................................................................ 118! LA#FORÊT#ROUGE ...................................................................... 125! !

XVI!!


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La forêt verte l’époque des Amérindiens, dans la forêt verte, vivait une jeune Algonquienne. Au village, il y avait plein de wigwams, le plus gros appartenait au chaman, le père de Bueïlla, la belle Algonquienne. Là-bas, elle y passait de magnifiques années avec sa petite sœur et sa mère. Pas si loin de là, il y avait un volcan, le plus gros des alentours. Cela faisait déjà vingt ans qu’il n’avait pas fait éruption. Loin du village, même très loin, vivait un jeune garçon nommé Kotïnuo. Lui aussi était le fils d’un chaman. Par contre, il était Iroquoien, donc sédentaire. Kotïnuo vivait dans une maison longue avec son père chaman, sa mère et son petit frère âgé de cinq ans. Bueïlla avait un ami prénommé Kotïnuo. Ils se connaissent depuis la première guerre entre ces deux clans.

À

Bueïlla était une jolie rousse de 16 ans, elle était de taille moyenne et rusée comme sa mère. Bueïlla était gentille, mais légèrement têtue, et elle œuvrait dans la médecine avec sa mère. Bueïlla était plutôt douée avec les plantes et les potions. Kotïnuo, lui, était blond, de grande taille et avait 17 ans. Il était aussi très aimable, courageux et déterminé. Ils se rejoignaient souvent à la chute pour chasser, cueillir des baies ou des racines de marais pour le repas ou pour faire des remèdes. Ils se baignaient lorsque le sol commença à trembler. Les deux amis se vêtirent !

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rapidement et coururent rejoindre leur clan pour les avertir du danger. Lorsque Bueïlla arriva au village, elle avertit les gens que le volcan allait exploser et qu’ils devaient vite partir très loin. En marchant vers un endroit pour se réfugier, ils virent déjà de la fumée sortir du volcan, ils avaient tous peur. En plus, il y avait aussi un troupeau de gnous effrayés à leur poursuite. On apercevait déjà la lave couler sur les parois rocheuses du volcan. Kotïnuo et Bueïlla s’étaient donné un point de rencontre pour que les deux clans se rejoignent. Ensemble, ils trouvèrent un nouveau territoire pour vivre paisiblement. L’endroit était parfait pour les deux clans. Il y avait une rivière tout près et beaucoup de gibier. Tout au long de la route qui dura deux jours, ils perdirent deux membres de la famille, la cousine de Bueïlla et Osisa, le fils du frère du chaman iroquoien. Tous très tristes, ils les enterrèrent près du village pour que leur esprit les protège. Dix ans plus tard, Bueïlla se maria avec Kotïnuo et ils eurent deux jumelles adorables nommées Loyla et Janika. Kotïnuo était devenu chaman, car son père lui avait légué sa place. Il était trop vieux, il avait 93 ans. Depuis maintenant très longtemps, les deux clans vivaient sur le même territoire. C’était maintenant l’hiver. Kotïnuo et Bueïlla, qui étaient encore amoureux, adoraient faire des courses de traineaux comme avant, lorsqu’ils étaient seulement des amis. 20! !


Loyla et Janika, quant à elles, aimaient beaucoup la pêche sur glace. C’était souvent elles qui ramenaient le souper. Âgées de 12 ans, elles étaient assez grandes. À leur naissance, les jumelles avaient hérité d’un symbole totem qui les représentait. Loyla était la renarde futée et Janika, la vipère agile. Cela les représentait bien. Plus âgées, les filles de Bueïlla tombèrent en amour et la vie continua malgré les obstacles qu’elles durent surmonter. Mariane Deroy

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La confrérie des ombres

I

l courait. Il avait l’habitude de s’enfuir, c’était ! une seconde nature. S’il ne courait pas, il allait être attrapé… Et ce n’était pas une option. Il s’appelait Manakin, du clan iroquois du renard. Il faisait partie d’une famille (la seule composée uniquement d’hommes) appelée les ombres, composée d’individus nés sous la constellation de l’ombre. Ces gens étaient plus aptes à accomplir les missions de la confrérie. Règlement de compte, infiltration, meurtre, chasse et vol étaient les principaux contrats que la guilde acceptait. Manakin était un des plus talentueux, il avait trente-deux ans et il était grand et costaud. Malgré sa grande apparence, il était rapide et imprévisible. Il amenait toujours ses missions à terme. Ce jour-là, il devait subtiliser une relique rare et mystique, sensée apporter des pouvoirs utiles aux ombres. Ensuite, il devait éliminer le chaman qui détenait la relique, puis le brûler pour ne pas qu’il renaisse. Mais, avant même qu’il ne soit arrivé, il fut arrêté devant la grotte par les sbires du chaman, averti par les pouvoirs de scrutation de ce dernier. Trop nombreux pour le jeune homme (environ huit), il dut trouver un moyen rapide de s’enfuir, il prit ses jambes à son cou et fila vers la forêt. Mais les ennemis approchaient et se rendre était impossible. 22! !


Trop fier, Manakin accéléra. Mais comment pourrait-il accomplir sa mission en fuyant? Il décida donc de faire ce en quoi il excellait. Réussir. Il contourna donc la troupe de sbires en suivant son instinct et en se fiant à son pouvoir tiré de sa constellation : l’invisibilité. Une dizaine de minutes plus tard, il fut de retour au repaire de Groom : le chaman. Après avoir évité une vingtaine de pièges divers, il arriva devant la chambre du sorcier. Il fut pris dans une impasse, le mur était scellé avec un sceau de magie noire. Presque aussitôt, on entendit : — Manchu mormon! De l’ancien langage! C’était une formule! Alors, une trentaine de petits hommes hauts comme trois pommes tenant des tomahawks apparurent. Manakin se défendit avec bravoure à l’aide de ses dagues. Mais il fut vaincu, ligoté et amené devant le grand Groom. Le sorcier était petit, vouté, mais avait étrangement le visage d’un jeune homme. Manakin était frustré, mais il avait encore le contrôle sur ses pouvoirs… Le plus puissant de tous était « la vision de flamme ». Il décida donc de s’en servir… — Je m’appelle Manakin et je te détruirai, chaman. Groom s’approcha, piqué de curiosité… Le voleur fixa Groom dans le blanc des yeux. Celui-ci mourut brûlé par les flammes de l’obscur. Dans les cendres restantes, il y avait la fameuse relique. ! 23!


Manakin la ramena au sanctuaire des ombres et la donna en main propre au maitre de guilde. Celui-ci lui donna le titre d’adjoint, car ce fut la mission la plus prolifique du jeune homme. Bien vite, les pouvoirs de la guilde furent nettement amplifiés. Quelques années plus tard, le maitre mourut et Manakin put prendre sa place. Olivier Arsenault

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Winneway

C

onnaissez-vous la légende de Meika qui était le chaman du village Winneway? Laissez-moi vous raconter son histoire. Meika était une jeune fille qui décida de devenir chaman à la mort d'Isha. Les femmes ne pouvant pas être chamans, elle décida de se déguiser... Ce soir-là, le vent soufflait très fort. On entendit un gros « BOOM! » pendant la nuit, ça venait de dehors. Le majestueux totem était tombé. Meika ordonna qu’on le replace, ce qui fut fait immédiatement. Le lendemain, à son grand soulagement, elle vit que le totem était de nouveau en place, mais son sourire disparut quand elle vit un cadavre près de celui-ci. — Nous l’avons trouvé à l’emplacement du totem, expliqua un des hommes. — Enterrez-le! ordonna-t-elle. Cette nuit-là, elle rêva au cadavre qui était près du totem quand un bruit bizarre la réveilla. — Qui est là? dit-elle effrayée. — N'aie pas peur, je suis celui qui était enterré en dessous du totem. !

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— Que me veux-tu? demanda-t-elle. — Je suis Isha, l’ancien chaman, mais on se connait déjà. J’aimerais faire un marché avec toi. Je vais t’avertir d’un grand danger si tu m’aides à prouver le crime de quelqu’un et que tu le dénonces. — J’accepte, dit-elle un peu hésitante. — Tu devras te méfier de Rowtag. C’est lui qui m’a tué. — Mais c’est mon meilleur ami, dit-elle un peu triste. — Je sais, mais il s'est rapproché de toi pour te tuer aussi sans éveiller les soupçons. Je suis vraiment désolé. Elle était terrifiée d’entendre ces propos. — Quand j'aurai dénoncé Rowtag, tu me promets de partir? lui demanda-t-elle. — Oui, c’est promis. Sur ces mots, l’esprit disparut. — Isha, es-tu là? Mais sa question resta sans réponse. Elle se rendormit aussitôt. 26! !


Le lendemain, elle se réveilla déterminée à résoudre le meurtre d’Isha. Elle commença à se renseigner sur ce que Rowtag faisait ce soir-là. Mais personne ne semblait l’avoir vu. Puis, la jeune Amérindienne fouilla près du totem. Elle vit une sandale, une sandale très familière. C’était celle que Rowtag avait perdue le jour du meurtre. Elle voulut aller le voir pour lui dire qu’il n’avait plus sa place à Winneway, mais une voix l'interrompit. — Bravo, tu as résolu l’enquête, mais maintenant, tu dois mourir. Cette voix, elle la connaissait bien, même trop bien. Elle se retourna et elle vit ses pires craintes se réaliser. Rowtag avait un arc et voulait la tuer. Heureusement, elle réussit à faire diversion et lui échappa. Elle décida de convoquer tout le village pour lui annoncer cette grande nouvelle. — Je vous réunis pour vous avertir. Nous avons tous été attristés par la disparition d’Isha. Il n’est pas vraiment disparu, quelqu’un l’a tué : Rowtag. Quand Rowtag entendit son nom, il s’enfuit. Mais, heureusement, les villageois le rattrapèrent et le ligotèrent.

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— Rowtag devrait être chassé du village, qu'en pensez-vous? demanda-t-elle avec un ton de victoire. La foule hurla son accord. La honte se lisait sur le visage de Rowtag lorsqu'il quitta le village. Même plusieurs années plus tard, personne n'avait jamais revu Rowtag. En fait, nous ne sûmes jamais ce qu’il était devenu. Quant à Meika, elle avoua finalement qu’elle était une femme, mais on l’accepta. La loi fut modifiée en son honneur pour permettre aux femmes comme aux hommes de devenir chaman. À sa mort, on l’enterra en dessous du totem pour rappeler à tous ses actes de bravoure. Marie-lou Ouimet

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Le mystérieux enlèvement

D

ans un village iroquois vivait un garçon qui se nommait Jamaïco. Il avait treize ans, des cheveux bruns foncés et des yeux bleu clair. Il n’y avait pas longtemps, trois enfants avaient été enlevés et amenés dans la forêt. Tous les habitants s’étaient alors enfermés chez eux. Tous, sauf un… Jamaïco se promenait à proximité de la forêt. Le chef les avait prévenus du danger, mais Jamaïco trouvait cet endroit tellement calme. Il observait les oiseaux quand soudain, il vit un loup géant, blanc comme neige. Il décida de le suivre malgré les avertissements de son chef. Après avoir pourchassé le loup mystérieux pendant une heure, celui-ci s’arrêta sur un gros rocher et se tourna vers le garçon. Il lui montra un parchemin et Jamaïco le prit. Le document racontait que pour retrouver les enfants disparus, il fallait trouver trois clefs et un livre. La première clef devait se trouver dans un endroit humide, la deuxième dans un champ et la troisième dans l’arbre le plus haut. Jamaïco remercia le loup et partit à la recherche des clefs. Le garçon se dirigea à la mare et plongea dedans. À la fin de la journée, il trouva enfin la clef en dessous d’une algue.

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Le lendemain, il demanda à son père de couper le blé dans le champ. Son père le fit sans poser de questions. Au bout de deux semaines de travail, son père trouva la clef. Jamaïco partit à la recherche du plus haut arbre. Il prit son courage à deux mains et y monta. Tout en haut, il trouva l’objet en métal dans un trou. Il chercha le livre pendant des jours, sans succès. Il s’assit, découragé, et se gratta l’oreille. Il sentit quelque chose de dur. Jamaïco tira et... surprise! Un minuscule livre sortit de son oreille gauche. Il essaya de le lire, mais l’écriture était trop petite. Il décida de revenir à l’endroit où il avait vu le loup. Il trouva sur le rocher trois trous qui n’y étaient pas la dernière fois. Il comprit alors que les trois trous étaient en fait pour les trois clefs. Il enfonça les clefs dans les ouvertures. Il y eut un « clic! » et la roche s’ouvrit. Ce n’était pas un rocher, mais une cage! Les trois enfants étaient dedans, mais ils ne pouvaient pas sortir! Jamaïco prit le livre qui était rendu gros grâce aux clefs et l’ouvrit. Le document s’ouvrit sur une page. Jamaïco se mit à lire ce qui était écrit à voix haute. La terre se mit à trembler, mais il réussit quand même à finir l’incantation. Au bout d’un moment, qui sembla interminable, la cage s’ouvrit et les enfants en sortirent. Ils traversèrent la forêt jusqu’au village.

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Quand les enfants furent arrivés près du village, les gens crièrent de joie en les voyant et tout le monde vint acclamer Jamaïco. Les meilleurs chasseurs partirent chasser et ils ramenèrent plein de gibier. Tout le village s’assit autour d’un grand feu et les villageois chantèrent des chansons. Le jeune Iroquois se sentait enfin comme un héros! Soudain, Jamaïco se retourna vers la forêt. Le loup blanc était debout à la lisière. Celui-ci lui sourit et partit. Personne n’a jamais su d’où il venait, mais depuis ce jour Jamaïco regarde chaque matin par la fenêtre avec l’espoir qu’un jour, le loup reviendra. Romane Lescault

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L’histoire de nos vies

E

t si je te racontais mon histoire avec mon meilleur ami d’enfance, Fekoa?

Tout a commencé dès mon arrivée dans ce petit village… Toutes deux Algonquiens, nos mères étaient devenues amies. Nous étions souvent ensemble, même presque tous les jours. Je me souviens de pratiquement chaque jour passé avec lui. Le temps passait, nous devenions plus vieux, plus amis. Nous avions maintenant 8 ans et nous nous aimions bien. Il m’avait offert une fleur, une tulipe. Je fus très contente et nous continuâmes à jouer. Soudain, l’alarme d’urgence du grand chef Tyee sonna. Cette alarme était un bruit d’alerte provenant de sa flûte, qui signifiait un danger. Ma mère me prit et celle de Fekoa fit de même. Nos mères couraient pour se réfugier, mais dans des directions différentes. Toujours cette fleur dans ma main, ma mère trouva une grotte pour nous réfugier. Après quelques minutes, une autre alarme. Celle-ci était différente et signalait la guerre. Ma mère était effrayée à l’idée d’une autre guerre contre les Iroquoiens. C’est comme ça qu’on avait perdu mon père… Des lances partout, des flèches, tout ça faisait régner la peur. Mais moi, ce qui m’inquiétait le plus, c’était de ne pas savoir où était Fekoa. Nous restâmes dans cette grotte pour la nuit. Il faisait froid et je n’arrivais pas à m’endormir. Ma mère me réconforta, disant 32! !


qu’il était en sécurité, de ne pas m’inquiéter. Au petit matin, nous quittâmes notre cachette pour trouver eau et nourriture. Nous marchâmes plusieurs heures et nous entendîmes des pleurs provenant d’un enfant. Le petit garçon était blessé et ne pouvait pas marcher. Ma mère et moi le consolâmes. En cherchant des branches pour immobiliser sa jambe blessée, nous tombâmes sur un pommier. Hourra! Nous avions de quoi manger. Ma mère décida de construire un abri sur place pour nous et notre petit protégé. Des jours passèrent, puis enfin nous vîmes des signaux de fumées nous informant de la fin de cette impitoyable guerre. Soulagés, nous quittâmes notre refuge en aidant notre nouvel ami à se déplacer. À notre arrivée, notre petit village n’était devenu que de simples ruines. Notre chef, Tyee, nous accueillit à bras ouverts. Nous étions fiers de retrouver notre peuple. Malheureusement, j’appris que Fekoa et sa famille n’étaient pas rentrés. Triste, j’allai me réfugier dans notre champ de tulipes lorsque je vis au loin Fekoa. C’était le plus beau jour de notre vie! Le peuple reconstruisit le village en y mettant tout son cœur et il devint plus beau qu’avant. Nous ne sûmes jamais d’où venait ce petit garçon, mais il devint mon frère pour toujours. Fekoa et moi? Nous nous sommes promis de nous marier et d’appeler notre enfant Tulipe. Marilou Elliott !

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Son malheur si gros pour un désir inexaucé…

A

kya était une jeune Iroquoienne d’un petit village du Nord. Elle avait de fins cheveux noirs et ses yeux étaient tout aussi foncés. Elle vivait sans son père depuis qu’il était mort. Ça faisait cinq ans et la douleur était toujours aussi forte. Akya se promenait dans les bois quand elle se rappela la raison de sa promenade. Elle devait rapporter des petits fruits sauvages pour sa mère. Étrangement, sa mère refusait de lui dire pourquoi. Alors, Akya alla dans un petit boisé inconnu de tous à part elle. Ce boisé regorgeait de mûres, de baies sauvages et de petites framboises sucrées. Rendue là, elle en prit assez pour remplir un petit panier et fit demi-tour. Elle fit ensuite un petit détour vers la rivière, but de l’eau et se dirigea vers la maison longue qu’elle partageait avec cinq autres familles de son village. Quand elle entra, il n’y avait que sa mère qui avait un air étrange. Malgré ça, elle lui donna le panier de petits fruits. Sa mère le prit et se retourna pour aller dans le jardin. Akya remarqua un trait droit sur la jambe de sa mère, mais son pantalon en cachait trop pour qu’Akya puisse comprendre ce que c’était. Elle ignora donc ce qu’elle venait de voir. *** 34! !


Le lendemain matin, des cris la réveillèrent. Elle resta attentive et entendit quelques paroles. C’était la voix de sa mère : — Je comprends, mais ce n’est pas ce que j’avais demandé! Je voulais mon animal totem! Pas cet étrange triangle, hurla ma mère, visiblement en colère. — Madame, je n’y peux rien. Vous devez payer les peaux. Nous avions une entente. Pensez à Akya. C’était une voix d’homme qu’Akya venait d’entendre. Elle ne comprenait pas. Pourquoi sa mère devait-elle penser à elle? Elle était dans l’ignorance et elle détestait ça. Ça la rendait impuissante. Elle entendit la porte claquer violemment, puis, plus rien. Elle se leva tranquillement pour aller voir dehors. Sa mère marchait rapidement. Puisque Akya voulait comprendre, elle décida de la suivre. Elle marchait à une bonne distance de sa mère. Celle-ci se dirigeait vers le bois. Quelques kilomètres après, sa mère s’effondra par terre et se mit à pleurer. Akya se cacha derrière un arbre, de peur que sa mère l’aperçoive. Sa mère leva lentement son pantalon en partant du bas et s’arrêta à la cuisse. Akya vit, sur sa jambe droite, un petit triangle de peau avec d’étranges formes qui semblaient gravées dans sa peau. Akya comprit pourquoi sa mère était si bouleversée. !

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Elle voulait simplement un scalp de son animal totem, mais c’était loin de lui ressembler. Sa mère devint rouge, puis blême. Un grand vent se leva, puis cessa. Sa mère perdit connaissance. — MAMAN! hurla Akya en courant vers elle. Sa mère était morte. Akya avait trouvé un document à côté d’elle en rapport aux scalps. Les peaux devaient être payées. Si celles-ci n’étaient pas payées, la personne mourrait, possédée par le diable. Les larmes d’Akya commencèrent à couler et ne cessèrent jamais. Laurie-Anne Ouimet 36! !


Ellia

U

n jour, au marché, quelqu’un avait approché Ellia. Elle ne le reconnaissait pas et elle connaissait tout le monde dans ce petit village. Dans les prochaines quinze minutes, elle saurait pourquoi. — Bonjour, je m’appelle Olike. Et vous, vous êtes Ellia, n’est-ce pas? — Oui. — Je suis venu pour t’expliquer quelque chose qui, avant seize ans, ne s’est jamais passé. — Quoi? Pourquoi viens-tu me dire ça? — Viens t’asseoir et je t’expliquerai. — D’accord. Mais quelque chose me dit que je ne vais pas aimer ce que tu as à me dire… — Au contraire. Il y a seize ans, deux jumeaux sont venus au monde… Un petit garçon avec des cheveux foncés et des yeux d’un bleu tranchant et une petite fille aux cheveux noirs comme la nuit, aux yeux d’un bleu perçant, les mêmes que le petit garçon… — Et pourquoi est-ce que tu me dis ça? !

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— Car ces deux petits jumeaux sont… nous, dit-il honnêtement. — Quoi?...Co... Comment?!??!!? — Notre vrai père m’a dit qu’il y avait quelqu’un qui voulait tuer notre chef de clan pour qu’il le remplace. Mais notre père, le garde du corps de Darmin, le chef de clan, l’a arrêté. Ian, celui qui voulait tuer Darmin, t’a prise et t’a placée dans une autre famille, dans un autre clan. Il a fait ça pour que notre père, Kellen, et notre mère, Shandi, souffrent, car ainsi, ils penseraient qu’un de leurs enfants était mort. Il y a quelques mois, on t’a vue pour la première fois. Notre groupe de chasseurs, incluant Kellen et moi, chassait près du lac quand soudainement, notre père a arrêté d’avancer. Il regardait de l’autre côté du lac. Quand j’ai suivi son regard, j’ai vu une fille avec des cheveux noirs comme la nuit et des yeux du bleu le plus perçant que j’aie jamais vu. — Et je suis juste censée te croire? — Tu vois la tache de naissance à l’intérieur de ton poignet? J’ai la même, regarde. — WOW! J’ai vraiment un autre père? Tu es vraiment mon frère?!? Ma mère est Shandi? — Oui, oui et oui, dit-il avec un petit sourire. 38! !


Quand j’ai finalement rencontré mes vrais parents, j’étais trop contente! Ils étaient très gentils et drôles. Ils m’ont raconté des histoires de leur village et mon frère m’a raconté des histoires de sa jeunesse. Je leur ai raconté des histoires de mon enfance et de mon clan... Quand je suis retournée à mon village, j’ai tout raconté à mes parents adoptifs, Horuk, le chef de clan de mon village, et Seleh. Ils m’aimaient quand même comme leur vraie petite fille. Ils comprirent que je voulais que les deux clans travaillent ensemble. Horuk eut donc une longue discussion avec Darmin à propos de ce sujet et ils décidèrent que les deux clans pourraient s’entraider. J’étais radieuse, car je pouvais rester avec Horuk et Seleh et, en plus, je pouvais voir mon frère et mes vrais parents!! Taylor Winlo

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L’élu du temple

C

’était un matin comme les autres. Le ciel était dégagé et le soleil se levait tranquillement derrière les montagnes. J’étais en train de sortir de mon lit et ma mère me lança : — Dépêche-toi, le chef t’attend à la porte du village. En sortant, je me mis immédiatement à courir. Mon nom était Aquila et j’étais un Iroquoien du SaintLaurent. Mon village était situé dans la région des Appalaches, à quelques kilomètres du fleuve. En arrivant à la porte du village, j’aperçus le chef et j’accourus tout de suite pour lui parler. Au moment où je mis le pied devant lui, il me lança : — Je t’attendais, Aquila! — Pardonnez-moi, j’ai fait le plus vite que j’ai pu, lui dis-je. — Ça n’a pas d’importance, me répondit-il. Sur ces mots, il entreprit de me raconter qu’un homme était venu très tôt ce matin en lui apportant un message envoyé par des hommes blancs qui recherchaient un ancien temple caché dans les montagnes. Il désirait avoir l’aide d’un guide pour récupérer une importante somme d’argent. 40! !


— Aquila! Je t’ai choisi pour accompagner ces hommes et les guider jusqu’à leur but. — Pourquoi moi? rétorquai-je. — Tu es le plus brave de mes hommes et tu es celui qui connait le mieux ces montagnes. J’avais passé près du reste de ma journée à me préparer pour cette expédition. Dans mon petit sac de voyage en cuir, j’avais mis des vivres et une couverture, rien pour me ralentir. Le lendemain, à l’aube, cinq hommes m’attendaient à la sortie du village. Quand j’arrivai devant eux, ils se présentèrent. Un des cinq hommes dit : — Bonjour, mon nom est Charles Jenkins et voici mon frère, Thomas Jenkins. Les trois brutes là-bas se nomment Terry, James et John. — Bonjour, messieurs, je suis Aquila et je serai votre guide, dis-je en m’inclinant. Tout de suite, nous partîmes vers le sud. Ces hommes étaient bien équipés, ils étaient armés et avaient de grands chevaux pouvant galoper sur de grandes distances. Après plusieurs longues heures de route, nous nous arrêtâmes dans une petite clairière. Dès que leurs chevaux s’immobilisèrent, ils descendirent et commencèrent à installer le campement. !

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Ceci fait, ils entreprirent de faire un feu pour faire cuire la viande crue qu’ils avaient apportée. Plus tard, les deux frères Jenkins m’appelèrent dans leur tente. Je les rejoignis près d’une petite table où ils regardaient de vieilles cartes. Charles me demanda : — Aquila, sais-tu comment te rendre à cet endroit? — Oui, mais ce sera dangereux et il risque d’y avoir des victimes. Après avoir mangé, nous allâmes tous nous coucher puisqu’une longue et dangereuse journée nous attendait le lendemain. Au matin, il ne restait que ma tente. Sans prendre le temps de manger, je défis ma tente et remballai mes choses pour ensuite monter sur le cheval. À la vitesse à laquelle nous allions, j’avais jugé qu’il nous restait environ cinq ou six heures avant de devoir abandonner nos montures pour continuer notre trajet à pied. Lorsque nous commençâmes à marcher, il était environ une heure de l’après-midi. Quelques kilomètres plus loin, le chemin commença à se rétrécir pour finir en une petite corniche. Au bord de la corniche, les frères Jenkins cédèrent le passage à Terry. Celui-ci passa sans encombre. C’est lorsque John passa que le sol s’effrita et il glissa. Dans sa 42! !


chute, il heurta une pierre et on entendit un bruit de fracture d’os. Tous les autres réussirent à traverser sans encombre. Un peu plus loin, nous nous arrêtâmes pour la nuit. À la hauteur où nous étions rendus, un vent fort et très froid soufflait. En repartant, je sentis le danger peser sur mes épaules. Nous avancions sur les chemins escarpés des Appalaches, il ne restait qu’une seule épreuve à surmonter. Un ravin qui mesurait une vingtaine de mètres de largeur entourait le temple. Le ravin était trop large pour pouvoir sauter et il nous était impossible de le contourner. Tout ce que nous avions était une corde et un grappin. L’une des deux brutes restantes attrapa les deux objets et les fixa ensemble. Lorsqu’il l’envoya vers l’autre côté, le grappin s’emboita parfaitement entre deux rochers. Terry traversa en premier, celui-ci éprouva quelques difficultés, mais arriva vivant de l’autre côté. Le deuxième eut moins de chance, une forte bourrasque passa au moment où il était au milieu de la corde, il glissa et tomba au fond du ravin. Pour les frères Jenkins et moi, tout alla bien. Une fois de l’autre côté, des hurlements se firent entendre. Une meute de loups sortit de derrière les rochers.

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Nous étions tous pétrifiés par la peur. Il nous était impossible de bouger, comme si les loups exerçaient une sorte de magie sur nous. D’un seul coup, un loup bondit au visage de Thomas et le lui déchira. Nous dégainâmes tous nos armes et commençâmes à nous battre. Après plusieurs minutes de combat, nous commencions à faiblir et les loups étaient de plus en plus nombreux. Au moment où un loup allait m’assener le coup ultime, un vieil homme sortit de l’ombre et baragouina quelque chose d’incompréhensible qui fit partir les loups. Le vieil homme s’approcha et m’aida à me relever. Puis, il me dit : — Ça faisait longtemps que nous t’attendions. — Pourquoi m’attendiez-vous? — Puisque tu es l’élu, Aquila, ce sont les esprits qui t’ont choisi. Que tu le veuilles ou non, tu devras protéger les richesses que renferme ce temple. Je dus accepter puisque mon destin était lié à ce temple. De plus, je reçus le don de l’immortalité. C’est pourquoi j’attends depuis maintenant plus de cent ans que l’on vienne me remplacer pour que je puisse partir. Vincent Ayotte 44! !


Le totem du loup

A

u temps des Amérindiens, il y avait un petit village d’Iroquoiens situé au bord du fleuve, près de Québec. Dans ce petit village, il y avait un jeune Iroquoiennommé Anoki. Anoki avait un ami français nommé Charles et ce jour-là, ils étaient à la chasse. — Ah! Il s’est encore enfui! s’exclama Charles. — Sois patient, mon ami, lui répondit Anoki. Ce n’est pas comme ça que tu vas apprendre à chasser. Observe et apprends. Il aperçut un lièvre passer. Il encocha une flèche, visa, retint son souffle et tira. Au moment même où la flèche touchait sa cible, il s’évanouit. Il vit alors un village en flammes. Ce village, il le connaissait : c’était son village! Quand il reprit conscience, il remarqua qu’il était dans la hutte du chaman. Ce dernier était en train de prier. Il ouvrit alors un œil et le chaman remarqua qu’il était réveillé. — Bon, tu es enfin réveillé! lui dit-il. J’étais justement en train de communiquer avec les esprits. Ils m’ont dit que tu as eu une vision. — Qu’as-tu vu? — J’ai vu le village brûler, répondit-il, encore sous le choc. !

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— Je vois, dit-il. Le totem a été volé. Tu dois le ramener au Mont-Hurleur, sinon les esprits vont détruire le village. — Mais même avec toute l’aide du monde, je ne réussirai jamais! Le totem pourrait être n’importe où. — Tu le trouveras, j’en suis sûr. *** — Bon, je crois qu’on a tout, dit Charles. — On peut y aller. Ils partirent donc à la recherche du totem du loup. — Ne bouge plus! ordonna Anoki. Il y a un loup de l’autre côté du ruisseau. — Qu’est-ce qu’on fait? lui chuchota Charles. — On attend qu’il s’en aille, lui répondit-il sur le même ton. Le loup renifla l’air et sentit les deux amis. Puis, en les faisant sursauter, il leur demanda : — Avez-vous vu un groupe de gens transporter un totem? Les deux enfants restèrent figés, ahuris.

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— Bon. C’est sûr que c’est particulier de m’entendre parler, dit-il. Au fait, je m’appelle Nelson. Et vous? — Moi, c’est Anoki, répondit-il. — Et moi, c’est Charles, dit l’autre. — Donc, toi aussi tu es à la recherche du totem du loup? lui demanda Anoki. — En effet, déclara Nelson. Et si nous le cherchions ensemble? — C’est une bonne idée. Ils continuèrent à marcher jusqu’à la tombée de la nuit. Le lendemain, ils mangèrent puis repartirent. — Nous sommes presque arrivés, annonça Nelson. — Qu’est-ce que c’est que ce bruit? demanda Anoki. — Ah! c’est le Mont-Hurleur que tu entends, expliqua Nelson. Arrivés au Mont-Hurleur, ils se bouchèrent les oreilles tellement le son était devenu intense. Ils escaladèrent la montagne, arrivèrent dans une salle où devait être entreposé le totem et cherchèrent dans la pièce. — J’ai trouvé quelque chose! cria Anoki. Ils accoururent. Quand ils arrivèrent, ils aperçurent une pipe. !

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— Je pourrais les traquer, proposa Nelson. Ils repartirent en suivant Nelson qui les conduisit jusqu’à un campement. — Ils sont tous à l’extérieur, c’est notre chance! Ils pénétrèrent dans le campement. Ils trouvèrent la tente du chef et ils s’y engouffrèrent. Ils s’emparèrent du totem et déguerpirent sur-le-champ. Ils retournèrent au Mont-Hurleur pour y replacer le totem. C’est au moment où ils commençaient à escalader le mont que Nelson cria pour enterrer le bruit : — Nous sommes suivis! Je les sens! Ils se dépêchèrent à monter le reste de la montagne et ils placèrent le totem au sommet. Ils accoururent voir les voleurs et ils aperçurent une meute de loups bondir sur eux. Heureusement, ils parvinrent, avec l’aide de Nelson, à échapper à leurs crocs. Ensuite, Nelson les quitta. Quant à nos amis, ils retournèrent au village, puis il y eut un grand banquet. C’est ainsi qu’Anoki s’endormit, heureux que cette histoire soit finie. Marc-Antoine Desrochers

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SHADOW

L

e vent soufflait doucement dans la forêt dense où une jeune Algonquienne chassait. Habituellement, c’est l’homme qui pratiquait ce métier, mais elle était une exception. Puisque le village était à court de nourriture, ils avaient besoin de tous les chasseurs s’ils voulaient survivre à l’hiver. Elle était aussi la fille du chef, Makouta Wehen. Cette Algonquienne aux cheveux longs et noirs comme le charbon et aux yeux brun sombre se nommait Nikita. Tout à coup, elle vit quelque chose bouger. Elle s’avança et découvrit un louveteau. Il était pris en dessous d’une branche et semblait avoir la patte brisée. Elle choisit de le soigner. Puisqu’elle avait appris des sages comment soigner, quelques semaines plus tard, le louveteau, qu’elle nomma Shadow, était guéri. La fille du chef essaya de convaincre son père de garder Shadow. Elle avança d’un pas incertain vers le tipi du chef. En prenant son courage à deux mains, elle raconta toute l’histoire à son père. Après lui avoir demandé de garder Shadow, Nikita regarda son père et comprit que la réponse était non. Il lui expliqua qu’il n’avait déjà pas assez de nourriture et que les chasseurs étaient épuisés. La semaine passa et Shadow ne quitta pas les côtés de Nikita. Puisqu’elle savait qu’il ne survivrait pas 50! !


longtemps sans nourriture, c’était son devoir de s’en séparer. Juste le fait de penser qu’elle ne verrait plus la face poilue et son oreille qui pliait constamment lui brisait le cœur. Mais pour le bien-être de Shadow, elle l’amena dans les bois et lui dit de s’en aller. En pleurant, elle le flatta une dernière fois et lui tourna le dos. Quelques jours après, tout le monde se préparait à partir, car il était temps de se déplacer. Le jour du départ, Makouta décida de guider le village. Tout à coup, on entendit un cri, Nikita courut vers son père. Makouta était appuyé à un arbre et semblait blessé. Puis, quelque chose projeta Nikita par terre. Un peu secouée, elle jeta un coup d’œil à son père et vit un ours s’approcher de lui. Alors qu’elle pensait que c’était la fin, elle entendit un grognement. C’était Shadow qui surgissait. Il sauta sur l’ours et lui mordit l’œil. En douleur, l’ours se sauva. Après cet événement, Nikita soigna son père qui décida de garder Shadow, non seulement parce qu’il était courageux, mais aussi parce qu’il avait une dette envers lui. Depuis ce jour, Shadow fit officiellement partie de la tribu et ne quitta jamais les côtés de Nikita. Meggan Keller

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La porte aux morts

I

e m’appelais Isha et j’habitais un endroit ! magnifique. Notre village était situé sur une plaine et derrière nos maisons se trouvait une forêt. Comme les autres garçons de mon âge, j’étais fort, grand, bronzé, j’avais des cheveux bruns très longs et des yeux bruns noisette. Les dieux m’avaient donné la mission de protéger et de surveiller une des portes du monde inférieur. Personne ne devait y entrer ni en sortir et je devais y veiller. Ce jour-là, je me levai tôt pour aller voir la porte. Arrivé aux alentours, j’aperçus quelques coyotes. Je me mis alors sur la défensive et les attaquai avec ma lance. Ils fuirent aussitôt. En regardant attentivement le portail, je ne vis aucun signe qui témoignait qu’il avait été ouvert. Quelle chance! Mais mieux valait ne pas prendre de chance. J’allais être plus prudent à l’avenir. Pourtant, arrivé à la lisière de la forêt, j’entendis des cris. Le village était attaqué ou plutôt avait été attaqué peu de temps auparavant. Je me rendis vite chez le chef qui m’apprit que quatre bons soldats étaient morts et que la chamane avait été enlevée. Je sus également que c’était des hommes vêtus de peaux de coyotes 52! !


qui étaient responsables du drame. C’était sûrement des porteurs de peaux, ces sorciers maléfiques qui voulaient s’emparer de tous les mondes. Notre village avait perdu des amis précieux, mais je savais que tout allait rentrer dans l’ordre. Seulement, je savais que les coyotes n’en resteraient pas là. Ils avaient enlevé la chamane pour ouvrir la porte. Malheureusement pour eux, elle n’était pas la seule à savoir comment l’ouvrir. J’avertis donc les soldats restant de surveiller le portail puis, je jetai un dernier regard derrière moi soudainement apeuré de ne jamais revenir. Je sautai dans le trou et j’atterris au royaume des morts. Il me fallut quelques jours pour retrouver les malfaiteurs. Ils étaient plusieurs, trop pour que je puisse les vaincre seul. Il me fallait de l’aide, mais de toute façon, avant cela, j’allai délivrer la chamane. Mon idée n’était pas fameuse, mais c’était la seule que j’avais. Je mis discrètement le feu devant leur repaire. Pendant qu’ils éteignaient l’incendie, je me faufilai jusqu’à l’entrée. C’est alors que je vis mille et une étoiles. Je reçus un énorme coup sur la tête donné par un homme que je n’avais pas aperçu. Inconscient, je fus trainé pendant un court instant. En me réveillant, j’aperçus des ombres d’apparence humaine. C’était des morts. Ils détestaient les hommes-coyotes qui, disaient-ils, détruisaient tout sur leur passage. Ils allaient donc m’aider à les !

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chasser. Tout se passa très vite. Vaincus, les sorciers s’enfuirent laissant leur prisonnier libre. Nous les obligeâmes après à passer le portail pour les renvoyer d’où ils étaient venus. Je conclus ensuite une entente avec le chef. Si quelqu’un échappait à ma surveillance, il me serait solidaire. Finalement, je pus enfin rentrer chez moi accompagné, bien sûr, de la magnifique chamane. Avec le temps, j’apprendrais probablement à la connaître. Elle ne pourrait pas résister à mes charmes, ce ne serait qu’une question de temps. De plus, nous allions dès à présent, travailler main dans la main à la protection de cet endroit. Avec mes nouveaux alliés, plus rien ne m’effrayait. J’étais plus fort qu’autrefois. Ils n’avaient qu’à venir, je les attendais. Anne Giroux

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La première guerre

T

out commença par une belle journée d’automne. Les Iroquois et les Algonquiens allaient faire la paix. Les enfants des deux chefs allaient se serrer la main pour débuter la course qui consistait à traverser la forêt. Les enfants des deux chefs y étaient finalistes. Karouna, 17 ans, fille du chef des Algonquiens, avait des cheveux noirs éclatants, des yeux verts scintillants, des vêtements en fourrure de loup blanc et des mocassins bruns en cuir. Rowtag, 18 ans, était le fils du chef des Iroquoiens. Il avait des cheveux blonds miroitant au soleil et des yeux bleus brillants. Le manteau d’ours de son arrière-grand-père et un arc sacré du chaman du village complétaient sa tenue. À la ligne d’arrivée, Karouna et Rowtag constatèrent que les clans étaient en train de recommencer la guerre. Les clans se battaient, on voyait passer des flèches et des tomahawks. C’était de la pure folie. Les enfants des chefs coururent pour les rejoindre. L’avenir de leur civilisation était entre leurs mains. Ils continuèrent leur route, mais un cours d’eau leur bloqua la route. Ils décidèrent donc de le traverser. Le courant était fort et Karouna, très légère, avait beaucoup de difficulté à avancer. Aussitôt, elle se fit emporter par le courant. Rowtag sauta à l’eau pour la sauver. Il était très difficile pour Rowtag de se battre contre le courant du fleuve. Il était fort, mais le !

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courant l’était plus. Heureusement, un Iroquois se promenait en canot. Il prit la main des deux aventuriers et les embarqua immédiatement dans le canot. Le chaos régnait toujours. Ils devaient faire quelque chose avant qu’ils ne s’entretuent. La première idée qu’ils eurent fut de demander à leurs parents de leur expliquer ce qui s’était passé. Ils leur expliquèrent que des biens familiaux des deux clans avaient été volés. Ils se mirent donc à leur recherche. Ils commencèrent par regarder aux alentours pour trouver des indices. Rowtag dit : — Regarde, ils sont là-haut. Je vais aller voir! Il monta la montagne avec difficulté et rendu en haut, il fut surpris de voir un nid d’une telle dimension. Il se demandait à quel oiseau pouvait-il appartenir? Il ne voulait pas le savoir finalement. S’il s’avérait que ce soit le nid de l’oiseau sacré. Il se dépêcha pour revenir au bas de la montagne, il avait réussi. C’est depuis ce jour que les Iroquois et les Algonquiens sont en paix. Dartagnan Blais-Lévesque

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L’enfant des dieux

D

ans un clan iroquoien, un bébé naquit sous le nom de Dougah. Dougah était un enfant très bizarre, car il pouvait faire des choses que personne n’était capable de faire, comme communiquer avec les animaux ou même les appeler pour qu’ils viennent près de lui. Un beau jour, ses parents l’amenèrent dans la maison du grand et puissant chaman pour savoir pourquoi cet enfant avait de tels pouvoirs. Le chaman ne répondit pas à leurs questions, mais dit que l’enfant apporterait malheur au clan et qu’il fallait s’en débarrasser au plus vite. Rapidement, tout le clan su ce que le chaman avait dit. Personne ne voulait se débarrasser de Dougah, alors ils le laissèrent tous à l’écart, sauf ses parents. Quelques années plus tard, une maladie s’abattit sur le village et ses parents moururent. Dougah était attristé alors il alla se réfugier dans la forêt, là où il serait tranquille. En un seul cri, il appela quelques lièvres pour se réconforter avec eux, mais quand il retourna au village, les membres de son clan étaient tous contre lui, car ils croyaient que le malheur qu’il était supposé apporter était cette maladie tueuse. Alors ils agrippèrent tous Dougah et le chaman lui brûla son bras. Le pauvre enfant lança un cri de douleur, mais sans faire exprès, ce cri appela une meute de loups. !

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La meute s’abattit sur le village comme l’eau qui frappe sur les rochers dans la rivière. Il n’y eut pas de morts, mais d’innombrables blessés. Dougah essaya de s’enfuir, mais le chaman l’enferma dans un sac et l’attacha sur un canot. Le pauvre enfant savait dans quelle rivière le chaman l’avait envoyé et savait aussi qu’elle se finissait par une grande chute. Dougah devait se sortir de là et au plus vite! Alors, en quelques paroles, il appela un oiseau qui vint couper les cordes qui l’attachaient à la barque. Ne sachant pas nager, Dougah essaya de trouver une solution pour atteindre la rive sans nager. Il essaya de s’agripper à une roche qui sortait de l’eau, mais elle était beaucoup trop glissante alors ses mains glissèrent.

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Plus loin dans la rivière, il vit un arbre avec une branche à laquelle il pouvait s’agripper. Il tendit ses mains vers le haut et agrippa la branche, mais elle se cassa. Dougha se mit à penser et trouva une autre idée. Il se tint sur les bancs du canot et se fit chavirer. Grâce à la poche d’air que le canot contenait, Dougha put respirer et bloquer la barque avec ses pieds. Il se déplaça sur le côté de la rivière et arriva finalement à la rive. Après trois longues heures de marche, il arriva finalement au village. Quand il entra au village, son clan croyait qu’il était un enfant des dieux et qu’il ne pourrait pas se faire tuer. Le chaman, sachant qu’il ne pourrait pas vaincre un petit dieu, s’enfuit dans les bois et personne ne l’a jamais revu. Dougha devint célèbre dans tous les peuples amérindiens et aucun de ces peuples ne l’oublia. Samuel Lynch

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L’horrible vol 18 septembre 1852

I

e m’appelle Heïdi, j’ai 12 ans et je suis ! amérindienne. J’habite dans une maison longue avec ma mère, mon père, ma sœur et d’autres personnes de ma famille plus éloignée. Ma maison est située dans un petit village qui s’appelle Urukaï. Il est composé de 8 maisons longues. Ici, nous ne sommes pas très riches, mais nous vivons avec ce qu’on a, et nous sommes tout de même heureux. Depuis que je suis toute petite, je rêve d’effectuer des enquêtes. Justement, ce matin, lorsque je cueillais des fruits, je remarquai qu’une des deux statuettes préférées de mon père avait disparu! Je fis le tour de la maison, mais je ne la trouvai pas. Cela m’inquiéta énormement puisque je savais qu’elles avaient une grande valeur sentimentale pour mon père : ces statuettes étaient celles de son frère, qui est mort il y a deux ans déjà et qui était un homme très respecté ici. Il était sans aucun doute le meilleur chasseur du village. Je compte bien découvrir qui a volé cette statuette et c’est pour cette raison que je décidai de faire mon enquête. Demain, à la première heure, je demanderai à tous les habitants du village de venir tout près de 60! !


l’endroit où la statuette était afin de leur faire part de l’horrible vol. 19 septembre 1852 Ce matin, tous les habitants ou presque étaient présents à la réunion que j’avais organisée. Tous furent dévastés par cette horrible nouvelle et ils me dirent qu’ils comptaient sur moi pour démystifier tout cela. Madame et monsieur Yates m’avisèrent également qu’il y avait eu d’autres vols au village la nuit dernière. Cela devait forcément avoir un lien avec le vol de la statuette. Comme les événements devaient se passer durant la nuit, je décidai de dormir dans le jardin cette nuit. J’allais savoir s’il y avait des habitants louches qui allaient rôder près des maisons longues. La seule chose qui me vint en tête à l’instant où je m’installais pour la nuit était : qui pouvait bien en vouloir autant à mon père? Tout le monde savait très bien qu’uniquement quelqu’un qui avait une raison de lui en vouloir avait pu faire un truc pareil. Cette nuit, je ne vis personne, mais je n’abandonnai pas. Je repensai à tout ça et je sus qui aurait pu en vouloir à mon père. Le chef du village voisin ne l’avait jamais aimé et il savait très bien l’importance qu’avait cette statuette pour mon père. J’irais l’interroger après le déjeuner.

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Bon. Il nia avoir volé la statuette, mais je suis tout de même persuadée qu’il est coupable. Cet homme ne m’a jamais inspiré confiance, mais les habitants m’ont toujours dit qu’il avait l’air d’une bonne personne. Ce matin, quand j’allai me promener au village voisin, je vis des hommes qui transportaient un énorme coffre. Il avait l’air plutôt important. Cela cachait quelque chose, c’était certain. Je décidai que cette nuit, j’irais voir de plus près. 20 septembre 1852 Vous n’allez jamais le croire : les habitants du village voisin ont volé non seulement la statuette, mais aussi des objets dans tous les autres villages! À voir la quantité de choses qu’il y avait dans le coffre, il est certain qu’ils volent depuis très longtemps! Ce village était un des plus respectés, mais plus maintenant. La honte s’est abattue sur ces villageois. Mystère résolu! On peut maintenant dire que ma mission est accomplie. Alexia Miller

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La paix

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ans un village iroquoien, une vielle femme, aux cheveux gris et blancs avec des yeux verts, qui s’appelait Aquene, ce qui signifie « paix », pouvait faire quelque chose de très spécial. Elle pouvait instaurer la paix entre deux personnes. Sauf que pour cela, ça lui prenait ses deux mains. Un jour, elle voulut prendre une bûche pour alimenter son feu. Tout à coup, une bûche lui tomba sur la main. Aquene était blessée à la main gauche. Elle ne savait pas quoi faire, alors elle fit comme si rien ne s’était passé, alors elle alla se coucher. Le lendemain, elle eut encore plus mal. Elle décida d’aller voir le médecin du village. Le médecin lui dit d’arrêter de travailler. C’était le chaos dans le village. Tout le monde se battait. Elle paniquait, elle ne savait pas quoi faire. Elle alla voir le médecin. Le médecin lui dit de se reposer quelques jours et de revenir le voir. Une semaine plus tard, elle retourna le voir et le médecin lui dit que sa main était guérit. Le lendemain, elle alla voir ce qui se passait dans le village. !

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Tout le monde se battait encore sans s’arrêter. Elle cria, mais se rendit compte quelle n’avait plus de voix. Elle se mit à pleurer. Elle alla chez elle et elle essaya de faire une potion magique pour guérir sa voix. Elle tenta toutes sortes de potions pour enfin trouver la bonne solution à son problème. Une semaine plus tard, elle était guérie et elle cria pour arrêter tout le monde. Elle réussit à les arrêter et instaura la paix dans le village et tout finit très bien. Ariel Roy

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Le seul survivant

I

l y a bien longtemps, un jeune homme algonquien nommé Miwok maîtrisait les lances et les arcs. Son père était le chasseur de la tribu. Il lui montrait toutes les techniques de chasse avec les lances, comme avec les arcs. Le jeune homme se pratiquait chaque soir à aller chasser du petit gibier. À l’aube, Miwok rentrait souper et allait se coucher. Tout cela recommençait chaque soir. Un beau jour, le jeune algonquien et sa tribu migrèrent vers l’est. Ils migrèrent là où était positionné le village des Iroquois. Quand ils découvrirent que les Iroquoiens y étaient installés, ils les observèrent et s’installèrent à proximité de leur village. Trois jours plus tard, le peuple de Miwok se fit repérer par les Iroquoiens, mais ils ne le savaient pas. Les Iroquoiens avaient un pouvoir bien spécial. Chaque Iroquoien avait un animal qui le représentait et avec une certaine pensée, ils pouvaient se transformer en cet animal. Les jours passèrent et un beau matin, les Algonquiens venaient de se réveiller quand ils entendirent des chuchotements. Ils regardèrent aux alentours de leur campement et virent les Iroquoiens sortir de leur village. !

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Les Algonquiens s’armèrent de lances, mais seul Miwok s’arma d’un arc. Il était le dieu de l’arc. La guerre éclata entre les deux tribus. Un Iroquoien se transforma en lynx et grafigna Miwok sur la jambe. Le garçon s’enfuit en courant dans la forêt en faisant des cris de douleur. Quand l’Iroquoien se considéra assez loin, il s’empressa de trouver une source d’eau puisque sa blessure le faisait souffrir. Quand il trouva une rivière, à environ cinq mètres du champ de bataille, il sauta dedans. Cela le soulagea. Aussitôt qu’il sortit de l’eau, sa blessure lui faisait encore vraiment mal. Il s’empressa de se faire un wigwam pour la nuit. Quand il eut fini, il dormit une longue nuit de sommeil. Le lendemain, il n’entendait plus rien, mais il se doutait bien que la guerre n’était pas finie. Sa blessure avait empiré. Il se pressa de trouver une plante et des matériaux pour se faire un bandage. Trente minutes passèrent et Miwok était presque guéri. Il retourna vers la bataille et quand il arriva, il vit son père se faire tuer par un Iroquoien transformé en ours. Il se dépêcha d’aller se faire une seule et unique flèche. L’ours vit Miwok s’enfuir et commença à le poursuivre. Le jeune Algonquien fabriqua sa flèche en moins de deux minutes et arma son arc. Quand il se retourna, il vit l’ours à moins de trente mètres. Il tendit la corde et la lâcha aussitôt. La flèche partit et arriva 66! !


en plein cœur de l’ours. Il courut auprès de son père, s’agenouilla et se mit à pleurer en s’exclamant : — Merci papa pour tout ce que tu as fait pour moi. L’âme de son père sortit de son corps et lui dit : — De rien, mon fils. Miwok fut le seul homme de sa tribu à survivre à cette guerre, mais il chercha et trouva un autre peuple algonquien qui l’adopta comme guerrier. Olivier Plamondon

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La rivière bleue et ses cascades périlleuses — Œil de bison, réveille-toi! — Mmmh… Quoi? Il est cinq heures du matin, laissemoi dormir! Et toi? Que fais-tu debout, Truite courageuse? dit-il. Ses cheveux châtains étaient en bataille ainsi que ses yeux étaient mi-clos. — Mais Œil de bison, c’est le premier jour du printemps! On va dévaler les cascades de la rivière Bleue! dit-elle. Ses doux yeux d’un bleu d’azur pétillaient de bonheur. Œil de bison fit un grognement puis acquiesça. Quand il sortit dehors, il vit sa sœur dans le canot, une rame à la main. La longue tignasse blonde de Truite courageuse scintillait au soleil matinal. Leur mère les salua pour une dernière fois à l’entrée du tipi familial avant que les deux bambins s’engagent dans les eaux froides printanières de la rivière Bleue. Œil de bison vit approcher de plus en plus vite à l’horizon une descente assez raide qui comportait de nombreuses roches qui pouvaient être dangereuses. Son regard se pétrifia sous cette horreur.

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— Euh… nous ne pouvons pas faire demi-tour? demanda le jeune garçon. — Non! Au contraire! Cela s’avère une descente palpitante! répondit sa sœur. Œil de bison acquiesça en silence en déglutissant difficilement. Les deux enfants s’engagèrent donc dans les cascades périlleuses. Une fois qu’ils eurent fini leur descente extrême, ils flottèrent de nouveau sur une eau douce et calme. Œil de bison restait tout de même aux aguets et crut entendre un bruissement sourd au loin, mais il était déjà trop tard. Leur maigre canot en écorce de bouleau allait dangereusement vers une chute vertigineusement haute. Le nez de l’embarcation était déjà suspendu au-dessus du gouffre. Et ils tombèrent dans le vide. Ils étaient dans les airs, le souffle court, et allèrent directement s’affaisser sur les rochers tranchants. Œil de bison se sentit flotter, enveloppé d’une douce lumière blanche. C’était sûrement le paradis. Quand il ouvrit les yeux, il était tout près d’un grand portail. — Où sommes-nous? dit Truite courageuse, derrière son frère. — Je ne le sais pas… lui souffla-t-il. !

69!


Soudain, un éclair déchira le ciel et un homme grand de huit pieds arriva sans prévenir sur un immense trône en or massif. — Je suis le dieu Soleil! dit-il de sa voix sonore et caverneuse. Les deux enfants le regardèrent avec les yeux écarquillés. — J'ai une mission pour vous chers petits Algonquiens. En réalité, vous êtes morts, et... — MORTS?! le coupa Œil de bison, ahuri en raison de l'affirmation de la divinité. — Eh oui, jeune guerrier, reprit-il. Vous devrez retourner dans le passé pour vous sauver... vous-mêmes. Maintenant, je dois vous quitter, et il disparut en un nuage rosé. C'est alors qu'il revint soudainement. — Ah oui! J'oubliais! Un vortex temporel va apparaître après mon départ. Ciao! Termina-t-il. C'est alors qu'un vortex temporel, comme l'avait mentionné le dieu, apparut subitement. Viens, saute! cria Truite courageuse à son frère. 70! !


Œil de bison ferma les yeux et agrippa la main de sa sœur, craintif, et ils disparurent dans le vortex temporel. Le jeune garçon ouvrit les yeux. Il était là, étendu sur son lit en peau d'animaux près du feu de la veille qui était maintenant entièrement consumé. — Fiou! Ce n'était qu'un rêve loufoque! pensa-t-il. Quand il se leva pour aller s'asperger d'eau fraîche, il découvrit, non loin de son lit, une écorce de bouleau sur laquelle était indiquée : Cher Œil de bison, ce rêve te paraissait sans doute bien réel. Fais tout de même très attention, car ce songe pourrait bien se reproduire dans le monde des vivants. Dieu Soleil

! Le jeune Algonquien regarda la lettre, le cœur battant, et s'évanouit. C'est depuis ce jour qu’Œil de bison resta sur ses gardes et protégea en permanence Truite courageuse qui, sans la protection de son frère, aurait bien pu mourir en s’aventurant dans les eaux froides de la rivière Bleue quelques jours après la nuit fatidique. Marianne Parent !

71!


Une dangereuse maladie

I

l était une fois l’histoire d’un jeune garçon nommé Choctaw. Il habitait dans un petit village d’environ 30 personnes, qui résidaient toutes dans la même maison longue. La vie était difficile par chez eux, ils devaient travailler fort, même les enfants travaillaient dans les champs. Puis, tout à coup, une grosse maladie se propagea dans presque tout le village et les villages voisins. Le chaman la nommait « la peste », il savait qu’un jour la peste viendrait les rendre malades. Dans le village, seules trois personnes n’étaient pas malades : Choctaw, sa petite sœur Abey et le chaman. Les malades furent isolés, la peste leur donnait des gros maux de tête, de la fièvre et de gros boutons remplis de pu sur tout le corps. Ils ne faisaient que dormir et boire le peu d’eau qu’ils avaient. Le chaman, Choctaw et Abey dormaient dans une petite maison à l’écart des autres pour ne pas attraper la peste. La petite maison était remplie de prophéties, de recettes et de d’autres choses bizarres. Choctaw fouilla la maison pendant que les autres étaient partis chercher de l’eau, et tomba sur un vieux parchemin qui avait comme titre « la peste ». Il eut juste le temps de lire le titre et le chaman revint. Il lui demanda si le titre avait un rapport avec la maladie qui courait dans le village. Le chaman lui expliqua le 72! !


parchemin, il parlait d’un guerrier avec une petite fille. Il comprit à la fin que le guerrier, c’était lui… En fait, on y trouvait des informations sur lui qui mentionnaient qu’il devait aller chercher le remède dans une zone très dangereuse, et qu’il devait y aller au plus vite. Le lendemain, Choctaw partit avec un gros sac rempli de nourriture et de choses utiles. La carte dans une main et la boussole dans l’autre, il commença à marcher et une quinzaine de minutes plus tard, il se rendit compte que sa petite sœur le suivait. Choctaw se fâcha et lui ordonna de rentrer à la maison, mais la petite fille, bien décidée à rester avec lui le convainquit de l’emmener avec lui. Il se sentit obligé de l’emmener. Après une bonne journée de marche, ils décidèrent de dormir dans un endroit sécuritaire selon Choctaw. Pendant la nuit, il y avait beaucoup de bruits et il y en avait de plus en plus. À un moment, Choctaw se rendit compte qu’un loup était prêt à les attaquer. Choctaw réveilla sa petite sœur tranquillement, il avait aperçu un gros arbre plein de branches. Alors, il mit sa sœur sur son dos, courut jusqu’au gros arbre et monta dans ses branches en quelques secondes, mais le loup put griffer une partie de sa jambe. Après s’être mis en sécurité, il versa un peu d’eau sur sa jambe et la banda avec des pansements. Le lendemain, ils purent continuer leur voyage.

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73!


Après quelques jours de marche, ils ne savaient plus trop où ils étaient et se retrouvèrent dans une tribu dont les habitants n’étaient pas vraiment sympathiques. Ils réussirent tout de même à leur demander des informations pour retrouver leur chemin. Après une grosse journée mouvementée, ils étaient rendus à l’endroit où se trouvait le remède. Ils ramassèrent le plus de feuilles du remède possible. En moins de trois jours, ils étaient rentrés chez eux et purent faire le remède et guérir tout le monde. Jade Véronneau

74! !


La légende de la bête

C

ette légende est aussi vieille que ma grandmère. Elle se passa dans un village d’Amérindiens au bord de la mer. Les vagues frappaient les rochers sur la côte, dès les petites lueurs du matin jusqu’à tard dans la nuit, les vagues berçaient les Amérindiens du village. Dans ce village se trouvait une jeune Amérindienne aux yeux noirs comme la nuit et aux cheveux bruns comme la terre. Son teint de peau était doré, elle était la plus belle fille du village. Elle s’appelait Abey, ce qui veut dire feuille. Abey adorait la nature, après une dure journée à tisser et cueillir des baies, elle aimait aller cueillir quelques fleurs dans le bois et s’étendre dans l’herbe fraîche. Un soir après une grosse journée de cueillette, elle se rendit dans le bois, elle s’étendit entre les racines d’un chêne, elle se sentait en lien avec la nature. C’est à cet instant qu’elle se sentit observée, Abey se releva lentement et observa aux alentours. Elle croisa le regard d’une bête qui la regardait avec ses yeux doux et calmes. Abey se rapprocha de la bête avec délicatesse, mais elle s’enfuit à toute vitesse. La jeune fille revint au village et se précipita dans le tipi du chaman toute essoufflée en raison de sa course. !

75!


Elle demanda au chaman de lui expliquer ce qu’elle venait de voir, le chaman lui répondit : Le sort sera épargné si tu lui donnes de l’eau de la mer avant que la lune soit pleine. Abey ressortit perplexe, que voulait dire cette phrase, quel sort sera épargné? Elle alla se coucher, épuisée par toutes ses questions. Le lendemain matin, quand Abey se réveilla, il faisait encore sombre, le village dormait encore. Elle partit dans le bois pour passer le temps. Elle savait que la bête serait là. Elle voulait lui parler et elle peut le faire. Quand Abey arriva à l’orée du bois, elle la vit, elle était là comme si elle l’attendait. Elle la regarda droit dans les yeux, elle n’avait pas un regard d’animal, mais un regard humain. C’est à cet instant qu’elle comprit les mots du chaman, Abey courut jusqu'au bord de la mer, prit ses mains et apporta de l'eau à la bête, celle-ci ne comprenant pas, bu quand même. Lorsque l'eau toucha ses lèvres, des étincelles bleutées entourèrent la bête qui se transforma en jeune homme de son âge. Les cheveux bruns pâles, les yeux noisette d'une délicatesse inimaginable. Abey resta figée par le charme de ce jeune homme, elle était ébahie par ce qui venait d'arriver. Voilà ce que disait le chaman, le charme fut rompu. 76! !


Pourquoi y avait-il eu un sort qui lui avait été lancé, peut-être que l'on ne le saura jamais. Ce sera un mystère, mais ce qui est important de retenir, c'est qu'il ne faut jamais se fier aux apparences. Toulouse Tremblay

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77!


Perdue…

I

l y a très longtemps de cela, une jeune fille appelée Kaya vivait avec sa famille dans un petit village algonquien. Kaya avait les cheveux bruns, les yeux bleus et était de petite taille. Un soir de pleine lune, tout le village était rassemblé autour du feu. Soudain, le chef de la tribu leur annonça qu’il était temps de partir vers un autre endroit puisqu’il y avait une grosse tempête qui arrivait sur le village. Tous les habitants se mirent à se rassembler, à ranger les tentes et à s’assurer qu’ils avaient tout. Ils partirent le plus vite possible. Mais pendant ce temps, Kaya était dans sa maison puisqu’elle n’aimait pas les rassemblements. Elle en avait donc profité pour aller dans sa cachette secrète, en dessous de la maison. Elle était si bien cachée que sa mère ne s’était pas rendue compte qu’elle n’était plus là. Quelques heures plus tard, Kaya sortit de sa cachette pour aller explorer les alentours. Elle se rendit compte qu’il n’y avait plus personne. Kaya avait donc compris qu’ils étaient partis sans elle. Sur le coup, elle se mit à pleurer et comme si rien ne pouvait aller mieux, la grosse tempête se dirigeait tout droit sur elle. Kaya sécha vite ses larmes et retourna se réfugier dans sa cachette. Elle se mit en petite boule et ferma les yeux jusqu’à ce que la tempête soit partie. Peu de temps après, quand tout était calme, elle décida de retrouver sa famille. 78! !


Après quelques minutes de réflexion, elle n’avait toujours pas d’idée, alors elle décida tout simplement de marcher dans la forêt en espérant retrouver sa famille très vite. Elle commença à marcher, mais au bout d’une heure elle fut très fatiguée. De plus, il faisait très noir, donc elle s’arrêta, se coucha sur une roche et s’endormit. Le lendemain matin, elle se réveilla et se rendit compte qu’elle n’était plus seule, mais qu’elle était entourée de loups. Au fond d’elle-même, Kaya paniquait, mais elle resta quand même calme. Elle suivit le conseil que son père lui avait donné, ne surtout pas bouger. Après 30 minutes, les loups s’éloignèrent et Kaya put continuer sa route. Mais après avoir marché un certain temps, il y avait une gigantesque rivière qui traversait son chemin. C’était un problème puisqu’elle devait revenir sur ses pas et aller dans une autre direction. Mais c’était aussi un indice puisqu’elle était certaine que sa famille n’était pas passée par là. Kaya continua dans une autre direction. Une minute après, un énorme champ de blé se dressa devant elle. À sa droite, elle remarqua que le blé était écrasé laissant paraitre un long chemin comme si des gens y étaient déjà passés. Très contente de sa découverte, Kaya se mit à marcher, espérant que cette fois-ci soit la bonne. Un peu plus loin, elle aperçut de la fumée dans le ciel. Avec plus de confiance, elle se mit à courir pour ! 79!


arriver le plus vite possible et retrouver toute sa famille. Plus rien ne pouvait l’arrêter. On aurait dit qu’elle se croyait dans un livre d’aventures! Après avoir dépensé toute son énergie, elle arriva enfin au bout du chemin et aperçut tout le village. En voyant sa famille, elle courut et sauta dans leurs bras. Tout le monde était content de la revoir. Quelques semaines plus tard, tout était rentré dans l’ordre et tout le monde était heureux. Cette aventure lui servit de leçon puisque maintenant, Kaya assistait à tous les rassemblements et écoutait toujours ce que les autres lui disaient. Chloé Sagot

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Blyzard et le conflit des têtes rasées

M

on nom est Blyzard. J’ai 14 ans et j’appartiens au clan des Mohawks, ce qui signifie « guerriers des tempêtes ». Mon père est le chef du village. Je vais vous raconter une histoire fascinante où mon père et mon village ont failli être détruits. Voici mon histoire… C’était une superbe journée d’été. Celle-ci n’avait rien d’extraordinaire, c’était une journée comme les autres. Ce jour-là, mon père et moi étions dans les bois à la recherche d’animaux à chasser. Cependant, un autre clan iroquois, celui des Têtes rasées, un des plus redoutables, était à la recherche d’un territoire à conquérir. Les Têtes rasées se dirigeaient tout droit vers notre village. En tant que chef du village, mon père devait faire quelque chose. Il me dit de rester où j’étais. Mon père est alors parti en courant dans la direction opposée à notre village. Surpris, les hommes du clan ennemi se mirent à courir dans la direction de mon père. J’étais terrifié. Je devais faire quelque chose. C’est alors que j’allai chercher les guerriers de mon clan. En moins de deux, ils avaient une arme et un sac de provisions à la main, prêts à partir. Je savais !

81!


que le voyage serait long et que ce clan de barbares avait assurément kidnappé mon père. Après un long après-midi de marche, nous décidâmes d’installer un campement. Le lendemain matin, dès le lever du soleil, nous étions en route. Quelques heures plus tard, nous arrivâmes au village des Têtes rasées. En les voyant, je compris qu’ils étaient beaucoup plus forts que nous. Soudain, je vis mon père : il était attaché sur un bûcher, prêt à être brûlé vivant. Nous devions le délivrer. C’est alors qu’un homme de mon clan, nommé Arrow, me proposa de faire diversion, le temps que nous délivrions mon père. Discrètement, Arrow se dirigea de l’autre côté de l’immense village et décocha une flèche sur un des gardes, ce qui le tua. Alertés, tous les guerriers ennemis se précipitèrent vers Arrow. C’était le bon moment. Nous nous dirigeâmes vers mon père et comme prévu, nous le délivrâmes. Cependant, il fallait s’échapper rapidement. C’est alors que je vis des chevaux. Nous n’avions jamais réussi à les dresser, mais les Têtes rasées y étaient arrivés. Chacun de nous prit un cheval et nous repartîmes. Quelques minutes plus tard, je me rendis compte que nous avions oublié Arrow. Nous ne pouvions pas le laisser ainsi, car c’était le meilleur guerrier du clan. Nous avons donc dû faire demi-tour. 82! !


Avec les chevaux, nous arrivâmes en moins d’une minute. Nous trouvâmes Arrow à environ un kilomètre plus loin du village ennemi. Il était gravement blessé. Mon père lui fit un bandage à l’aide d’écorce de bouleau et il le fit monter sur un des chevaux. Environ sept heures plus tard, nous arrivâmes à notre village. Tous les villageois se rassemblèrent autour de mon père et d’Arrow. J’ai ressentis cependant que tout le monde était intrigué par ces chevaux que nous avions rapportés. Le Chaman de mon village, Allanéro, fit un petit rituel de guérison pour Arrow. Malheureusement, Arrow mourut deux jours après cette aventure. Depuis cet incident, nous fûmes les premiers à bâtir ce que nous nommâmes des fortifications, servant à mieux protéger notre village contre d’éventuelles attaques du clan des Têtes rasées. Vincent Bernard

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83!


Le mystère du lac

E

n 1595, proche du lac Anahim, au Canada, vivait une petite tribu d’Amérindiens. Par un beau matin d’été, le chasseur du village, Aki Chun, partit au lac chasser des castors ou des orignaux qui étaient venus boire. Rendu au lac, il chercha pendant de longues heures, mais il ne vit aucun castor ni aucun cervidé. Déçu de sa journée, il retournait chez lui quand soudain, il aperçut un poisson qui marchait vers lui. Le poisson lui dit : — Bonjour! Je suis Patrick, le dieu des poissons. Je suis le seul de ma race qui peut vivre hors de l’eau et parler. Je suis ici pour vous dire quelque chose de très important. La prophétie vous a choisi. Toutes les espèces qui vont boire dans ce lac ou passer trop de temps dans l’eau vont être extrêmement malades et vont finir par mourir. Vous devez trouver une solution. — Oui, dit Aki Chun. Mais comment vais-je faire ? — Ça, c’est à vous de trouver. Alors Aki Chun retourna chez lui pour chercher du monde qui pourrait l’aider dans sa quête.

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Le peuple autochtone des Ulkatchos était très festif et vraiment coopérant. Par un soir étoilé, le chef organisa une fête en l’honneur de Ginkandex, la grandmère du village, ainsi qu’en l’honneur de leur chaman, Rodrick. C’est à ce moment qu’Aki Chun décida de parler de sa quête à Rodrick et à Ginkandex. Il leur demanda s’ils accepteraient de l’aider et ils dirent oui. Ginkandex réfléchit pendant un long moment et eut une idée : — Si les animaux sont malades, il faudrait créer un remède, dit-elle. Personne ne s’opposa, alors ils se mirent au boulot. Après une journée de préparation, le médicament était prêt. Ils se mirent donc en route pour le lac. Quand ils y furent arrivés, les trois compagnons cherchaient Patrick quand soudain, il sortit d’un buisson et les salua. Ensuite, nos héros versèrent le médicament dans le lac. Mais ce fut plutôt l’inverse qui se produisit : le lendemain, plusieurs carcasses de poissons flottaient sur l’eau et une odeur répugnante envahit les lieux. Quand les trois amis arrivèrent au lac, ils furent déçus du résultat. Alors, ils crièrent pour appeler Patrick. Soudainement, il apparut et il leur dit ce qui n’allait pas :

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85!


— Je suis désolé, mais j’ai fait des recherches et pour que le lac revienne à la normale, il faut que le dieu se sacrifie pendant une cérémonie. La cérémonie se fit au lac pendant le soir. Il était très important de respecter le rituel sinon ce serait le chaos partout dans le monde. Il y eut beaucoup de musique et de danse. Le sacrifice se fit à minuit. Quand Patrick mourut, tout le monde retourna chez lui et le lendemain, Aki Chun se rendit au lac et vit que tout était comme au bon vieux temps. Finalement, tout le monde vécut heureux jusqu’à la fin des temps. René-Paul Couture Romero

86! !


La revanche d’Amarok

!

87!


I

l y a de cela quatre ans, je partis faire du kayak avec Tekoa, mon meilleur ami. Nous étions sur la rivière qui longeait notre village. J’avais 12 ans et lui en avait 13. Nous nous amusions à faire la course. Soudain, une flèche frôla son épaule. Paniqué, il me dit : — Saute à l’eau! J’écoutai et me réfugiai sur la rive. Dès qu’il sortit de l’eau, une volée de flèches se planta dans son dos. Tekoa s’affala sur le sol. Pétrifié par la peur, je m’enfuis et je rejoignis le village. Depuis ce jour, je jurai que moi, Amarok, fils du chef, je vengerai Tekoa. Deux ans plus tard, j’étais alors âgé de 14 ans, je commençai mes recherches pour trouver la tribu qui avait tué Tekoa. Elle devait être algonquienne, car notre tribu était la seule Iroquoienne du coin. Mais je ne trouvai rien avant deux mois. Un jour, je trouvai des collets dans la forêt. Après les avoir observés, je me sentis regardé. D’un bon, je me retournai et sortis mon couteau. Une jeune femme se tenait devant moi, son arc braqué vers moi. Je l’observai cinq secondes avant qu’elle s’enfuie. Mon premier réflexe fut de la suivre. Dix minutes plus tard, j’arrivai face à un village algonquien. Je l’observai et remarquai qu’il y avait des flèches qui étaient identiques à celles qui avaient tué 88! !


Tekoa. Je savais que seul, je ne pouvais pas détruire le village. Le lendemain, je repartis évaluer ma cible. Soudain, j’entendis un cri. Pris par l’adrénaline, je suivis le cri jusque dans une clairière. Une meute de loups était en train d’attaquer la fille que j’avais rencontrée la veille. Je sortis mon couteau et je sautai dans la meute. Après le combat, je perdis connaissance. À mon réveil, j’étais dans une hutte avec la jeune femme qui était juste au bout de mon lit. Mon réflexe fut de me lever. Vidé d’énergie, je retombai sur le lit. — Tu devrais te reposer, après ton combat contre les loups, tu étais gravement blessé, dit-elle. Je l’écoutai et je me remis sous les couvertures. — Bonjour, je m’appelle Taimai et j’ai 15 ans. Je suis la fille du chef. À ton tour de te présenter. Avec le reste de mes forces, je me présentai : — Moi, je m’appelle Amarok et j’ai 14 ans. Je suis le fils du chef iroquois… Taimai mit sa main sur ma bouche. — Mon frère n’aime pas les Iroquois depuis qu’ils ont tué sa première femme. Depuis ce jour, il a tué tous les Iroquois qu’il a vus. Après qu’elle m’endormis. !

eut

prononcé

ces

paroles,

je 89!


Trois mois plus tard, j’étais guéri. Alors je partis rechercher des combattants pour prendre d’assaut la tribu du frère de Taimai. Après une semaine, j’avais recruté les hommes de mon village et certains Algonquiens qui n’aimaient pas le frère de Taimai. Trois mois plus tard, nous étions armés, entrainés et prêts à attaquer. Le combat éclata. Beaucoup de sang coula et beaucoup d’hommes perdirent la vie dans ce combat. Vers la fin du combat, nous étions nombreux et ils n’étaient qu’une dizaine de survivants, dont neuf blessés. Il ne restait que le frère de Taimai en état de se battre. Je dis à mes troupes d’aider les blessés. Une bataille commença et se termina rapidement, car je le blessai à la jambe. — C’est toi qui as tué mon ami et aujourd’hui, je vais le venger en te tuant, lui dis-je. Je m’élançai sur lui l’épée à la main quand soudain, quelqu'un m’arrêta. C’était Taimai qui m’avait suivi. Elle me dit : — La violence ne règle rien. Ses paroles m’arrêtèrent. Un an plus tard, je me mariai avec Taimai et nous eurent deux filles et un garçon tout mignon. Thierry Bourgault 90! !


Le guerrier aux tomahawks

D

ès mon plus jeune âge, je me découvris une passion pour les armes, surtout les tomahawks. Je m’entrainais tout le temps à les lancer. Plus tard, à l’adolescence, j’ai commencé à pratiquer plusieurs techniques de combat à mains nues. J’étais dans la vingtaine, nous étions au campement. Il faisait nuit, mais la pleine lune éclairait mon visage, mes longs cheveux bruns et mes yeux bruns. Comme d’habitude, j’étais perché sur la branche d’un arbre, très haut, quand je vis des gens venir : ils avaient des torches et des armes. Dès qu’ils virent le camp, ils s’y précipitèrent en courant, voulant faire prisonniers tous les villageois. J’essayai d’avertir tout le monde, mais ils dormaient pratiquement tous. Dimitri, mon ami de longue date, me regardait et me faisait signe de le suivre. Il avait les cheveux courts et bruns, les yeux bruns et était un expert en armement. Je le suivis et nous partîmes dans le bois. Par chance, personne ne nous avait vus. Nous nous arrêtâmes lorsque nous pensâmes être assez éloignés du camp. Je planifiai un plan d’attaque pendant que mon ami faisait l’inventaire des armes et construisait de nouveaux tomahawks. Nous décidâmes que le lendemain, à l’aube, nous irions attaquer les Iroquois afin de libérer notre peuple. !

91!


Devant leur camp, il y avait une énorme barrière en bois rond et deux gardes. Heureusement, nous étions cachés derrière un grand buisson. Je lançai deux de mes tomahawks sur les gardes. Nous pénétrâmes dans le labyrinthe situé au milieu de la barrière. Nous étions arrivés au centre du labyrinthe quand Dimitri reçut une flèche dans le torse : — Vite! Va-t-en! cria-t-il. Je m’exécutai. Je courus autant que je pouvais en revenant sur mes pas. Je retrouvai facilement le campement. J’entendis des bruits de pas et reçus un coup sur la tête. Quand je me réveillai, je vis des guerriers nomades. Je leur proposai d’attaquer les Iroquois avec une armée. Ils acceptèrent, étant donné que les Iroquois avaient tué beaucoup de leurs guerriers. En deux semaines, nous rassemblâmes vingt-sept guerriers prêts à se battre. Nous nous trouvâmes un nom : l’Alliance Tomahawk. Le grand jour vint, nous nous élançâmes dans le labyrinthe et tirâmes sur les gardes. À la fin du labyrinthe, il y avait tout le village ainsi qu’une armée qui nous attendaient. Ils étaient au moins trois fois plus que nous et nous entrâmes dans une gigantesque guerre. Dans un premier temps, la moitié de leur armée se retrouva blessée. Nous essayâmes 92! !


de trouver la prison tout en combattant afin de délivrer notre peuple. Après avoir vaincu l’armée et retrouvé mon peuple, je décidai d’organiser une grande fête en l’honneur de la mission réussie. À la suite de la fête, évidemment, nous retrouvâmes notre vie d’avant et tout le monde vécut heureux, car les Iroquois avaient maintenant peur de nous. Guillaume Lajeunesse

!

93!


Le chef

B

onjour, je m’appelle Paco et je vais vous raconter mon histoire.

Je vivais avec mes trois sœurs, Nita, Aponi et Abey, j’étais le seul garçon de la famille après que mon frère Anoki soit décédé dans un accident de chasse au loup. Anoki était l’ainé, ce qui veut dire qu’il allait hériter du poste de mon père, le chef. Mais Anoki n’était plus parmi nous, alors l’ainé, c’était rendu moi. Être chef était une grande responsabilité et je n’enviais pas du tout ce poste. Je voulais rester un enfant de treize ans pour toujours. Courir dans les champs et faire peur aux écureuils étaient bien mieux que de partir à la chasse chaque jour. Mais bien sûr, grandmère disait toujours d’essayer avant de refuser. Je ne voulais pas finir par mourir comme tous les autres à la chasse, même s’il me restait quelques années avant de devenir majeur et chef de la tribu. Quelques fois, je devais aller pêcher avec les autres garçons de mon âge, ça m’amusait un peu, mais ce n’était pas facile de piquer les poissons avec rien d’autre qu’un bout de bois aiguisé. Ce que je préférais le plus, c’était le temps de la cueillette où on pouvait sentir le doux parfum de la nourriture qui me faisait un léger gargouillement dans le ventre. 94! !


Cinq ans plus tard… Dans quelques jours, j’allais être couronné chef de la tribu. En essayant d’oublier ce moment, Étania et moi étions au lac. Je l’amenai faire une balade en canot, je l’aimais trop pour l’abandonner chaque jour. Avant d’être nommé chef, l’élu devait passer quelques jours en forêt et ne devait pas revenir avant d’avoir chassé un animal assez gros pour nourrir la tribu entière. Aujourd’hui, c’était le grand jour, on m’avait donné un arc, des flèches et une lance. J’étais en forêt prêt à attaquer un animal et…

BOOM! Un loup me sauta dessus, j’étais par terre, déjà prêt à abandonner, mais je m’étais rappelé que c’était cet animal qui avait causé la mort de mon frère. Alors je me relevai, je pris mon arc, je tirai sur la patte arrière du loup, ce qui le ralentit et me permit de me rapprocher. Je pris une autre flèche et tirai sur la patte avant, il tomba par terre. Je pris ma lance et lui enfonça dans le cœur. !

95!


J’avais réussi, avec ce loup, on pouvait nourrir toute la tribu. Je retournai au village et tout le monde m’applaudit avec joie, le bonheur se lisait sur le visage des gens et je me doutais que j’en étais responsable. Je serais le meilleur chef au monde. Maintenant, la chasse était plus facile, car j’avais éliminé notre plus gros prédateur. Chaque jour, on revenait avec beaucoup de gibier, la joie se sentait au village. Avec Étania, nous avions fondé une famille. Deux filles et un garçon héritier de mon poste. J’espère pouvoir le voir gouverner notre tribu. Virginie Larocque

96! !


Le veilleux

D

ans la région lointaine de Maniwaki, au Québec, les gens du village vivaient en toute sérénité. Les artisans fabriquaient leurs spécialités, les marchands vendaient à leur manière, les prêtres vénéraient les dieux comme il se devait, les agriculteurs cultivaient les aliments comme ils les savouraient et les familles vivaient heureuses, comme toujours. La seule inquiétude que les gens du village avaient était le chaman qui vivait là-haut, dans les montagnes. Les gens du village avaient une peur sombre de cet individu : les habitants de Maniwaki racontaient que le chaman avait des pouvoirs surnaturels. On racontait aussi que cet être faisait des feux de camp à chaque pleine lune et que des hommes du village se seraient fait tuer par la fumée qui était, selon les villageois, maléfique. On disait aussi que le chaman chantait des chansons en langues inconnues pour les gens du village. Des habitants ont raconté que le chaman était un magicien : il aurait détourné un troupeau de vaches de son chemin simplement en chantant. Un beau soir, un grand et jeune garçon du nom de Django se réveilla durant la nuit, car il avait entendu une voix étrange. Cette nuit-là, il avait remarqué que !

97!


c’était la pleine lune. Le lendemain matin, le grand garçon prit tous les objets qu’il avait à sa portée puis partit sur le chemin, en direction du bruit, pour régler cette affaire. Le jeune garçon marchait depuis bien longtemps lorsqu’il vit un pont. Alors il traversa le pont, puis arriva au grand rocher. Il se mordit les lèvres avant de continuer puis il se décida : le jeune garçon prit son courage à deux mains, puis il commença à monter. La nuit tomba et le garçon s’endormit sur une petite couverture qu’il avait prise avant de partir. Soudain, Django se réveilla en sursaut. Il entendit des voix de chants qui venaient du haut de la montagne. Quelques minutes plus tard, Django vit des ombres qui tournaient. C’était le chaman qui dansait en pleine nuit. Le jeune garçon prit son petit tomahawk, puis surgit devant le chaman. Le chaman prit son bâton et dit : — Aki! Django trouvait le chaman un peu louche : le magicien avait un bâton entre les jambes pour faire comme un cheval, il avait aussi un panache d’orignal sur la tête et il le fixa avec un regard spécial. Django se dit : je dois le faire taire à jamais! Le jeune garçon fonça sur le chaman et tenta de le pousser en bas de la montagne, mais ce fut un échec : le chaman esquiva cette tentative. Le garçon prit son tomahawk et une corde et lança son tomahawk. Le chaman 98! !


esquiva le coup une fois de plus, mais Django prit la corde puis réussit enfin à attraper le chaman. Le jeune garçon enroula la corde autour du chaman puis l’amena au village. De retour au village, les gens l’applaudissaient et le remerciaient pour l’avoir capturé. Depuis ce moment, les gens de Maniwaki purent dormir en paix les jours de pleine lune. Edward Grand-Maison

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99!


L’enfant perdu

I

l était une fois un jeune garçon du nom de Chichunga qui était dans son petit campement en Amérique du Nord avec les autres enfants. Leurs parents leur dirent d’aller chasser et ramener chacun un lapin. Les enfants écoutèrent leurs parents et ils partirent. L’un d’eux réussit et il dit : — Regardez, j’ai réussi à le chasser. Et un autre dit — Moi aussi, on va retourner au camp. Les parents demandèrent aux deux garçons de retourner chasser, car ils étaient les meilleurs. Chichunga dit à son ami : — Va de ce coté, moi j’irai de l’autre. L’enfant trouva un ours, il le tira avec son arc et l’ours se retourna très furieux. Il le chargea et le blessa gravement. L’enfant cria « à l’aide » et Chichunga arriva. Tout surpris, il tua l’ours pour sauver son ami, il essaya de le guérir, mais il constata rapidement qu’il était mort. Chichuga était vraiment triste et il enterra son ami. 100!!


À partir de ce moment, il était seul dans la nature. Il dépeça l’ours pour se faire des provisions, il prit la peau pour se faire une veste, les griffes et les os pour se fabriquer des outils. Il se construisit un abri pour la nuit et il se fit un petit feu. Il s’endormit assez vite. Le jeune homme passa quand même une très belle nuit. Le lendemain matin, il se réveilla vers 11 heures, il retourna au campement de ses parents, mais il se rendit compte que tout le monde était parti. Il chercha partout, mais il ne les trouvait pas. Il était perdu, tout seul dans la grande forêt. Il décida de revenir à son petit campement. Chichuga fit cuir son ours sur le feu pour pouvoir manger, pendant ce temps, il se construisit des outils comme des haches, des flèches, et même des petits couteaux de chasse. Une fois que son ours fut cuit, il le mangea et il fut bien rassasié. Il se fit beaucoup de provisions et il les fit toutes cuire. Ensuite, il alla sur les traces des membres de son clan. Soudain, il entendit un bruit et il se retourna. Il aperçut une personne au loin. L’enfant se précipita le plus vite qu’il put pour la rattraper. La silhouette trébucha dans la crevasse, mais elle réussit à s’accrocher sur le rebord. Chichuga s’approcha et lui demanda si elle voulait de l’aide et elle dit : — Oui! !

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Chichuga la remonta et la jeune femme lui demanda son nom. — Je m’appelle Chichuga. — Moi, c’est Éveline, lui dit-elle pour se présenter à son tour. — Est-ce que tu as vu un clan passer? Lui demandat-il? — Oui, pourquoi? C’est le tien? — Oui, ça fait deux jours que je n’en ai pas de nouvelle. — Viens, suis-moi, ils sont à environ trois heures de marche. — On y va alors. Il ne se passa rien pendant la première heure. Tout à coup, une meute de loups surgit. Chichuga donna une arme à Éveline et ils combattirent. À la fin du combat, elle était blessée à la jambe et Chichuga lui fit un petit bandage avec des plantes. Elle prit rapidement du mieux et ils reprirent la route. Ils retrouvèrent le clan et Chichuga était très content de revoir ses parents. Alexis Letourneur 102!!


La légende de la rose

V

ous savez, avant les mariages n’étaient point ce qu’ils sont aujourd’hui. Chez les Iroquois, le choix du mari ou de la mariée était assez simple et quelques phrases du chaman faisaient bien l’affaire, mais laissez-moi vous raconter comment tout a changé en raison d’une légende. Cette légende se passa en 1455, dans un village iroquois sur le bord du fleuve Saint-Laurent. Une jeune fille de 20 ans qui se nommait Kahsha, ce qui signifie robe de fourrure, recevait régulièrement la visite d’un jeune homme âgé de 22 ans qui se nommait Aiann ou fleur éternelle. Ils étaient amoureux depuis bien des lunes déjà. *** Le soir venu, Aiann devait retourner dans la maison familiale, car il ne pouvait guère rester chez son amoureuse avant d’être marié. Pendant ce temps, Kahsha se coucha et eut des visions, une rose rouge, une magnifique robe en fourrure de loup blanc, une grande fête au bord du feu, et elle se réveilla avec une rose à la main. Elle avait souvent eu des visions, mais la rose dans sa main à son réveil était une vision assez hors du commun. Elle courut voir le chaman et rencontra en chemin Aiann qui, lui aussi, avait une rose rouge à la main et qui lui proposa de s’unir pour qu’il puisse déménager dans sa maison longue !

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comme tout homme fera un jour. C’était un peu comme un mariage. Elle accepta sur le coup en oubliant les deux roses. *** Plus tard, elle demanda à Ainn pourquoi il voulut si vite emménager ensemble. Il lui répondit qu’il avait eu une vision la nuit dernière, la même que Kahsha apparemment. Ne comprenant guère, elle courut voir sa mère qui s’occupait des récoltes et lui expliqua en lui montrant les roses. Sa mère, qui avait tout compris, la raccompagna à la maison et la vêtit d’une robe en peau de loup blanc, la maquilla avec des petits fruits et lui donna les deux roses qui devinrent soudainement blanches. Quand elle sortit, Ainn l’attendait habillé de ses plus beaux habits, il défilait au son des flûtes et après un discours du chaman, ils dansèrent toute la nuit au rythme des tamtams. Depuis ce jour, tous les couples amoureux se marient et s’offrent des roses pour se rappeler leur pouvoir magique. Béatrice Parizeault

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Quand l’expression « Un rude et long hiver » prend tout son sens

L

es membres de la tribu se réunissaient autour du feu. L’aîné, Narvik, le chef de mon clan, s’apprêtait à commencer la

réunion. — Frères, les temps sont graves. L’hiver dure déjà depuis six lunes. Il faut que quelqu'un aille au nord, à la montagne Blanche, pour arrêter ceci, dit-il. Mais voilà, presque tout le monde est trop faible pour faire cela. — J’irai, dis-je. C’était surprenant, car je n’étais pas le plus courageux. — Kitchi, ta malignité sera très utile. Alors, va, me répondit-il. Quelques heures plus tard, je partais. Après m’avoir dit au revoir, mon père m’offrit un drôle de totem pour me porter chance. Le soir, je m’arrêtai pour manger mes provisions. Décidé à les garder pour le nord, je partis chasser. ! 105!


Comme j’étais souvent allé à la chasse avec mon père, j’ai vite repéré une proie. Je levai mon arc vers le lièvre, j’encochai une flèche et soudainement, comme je m’apprêtais à tirer, une flèche est venue se ficher entre les deux omoplates de l’animal. Une fille de mon âge et d’autres chasseurs sont sortis du bois avec de drôles de vêtements. « Des Iroquois », pensais-je. Nos deux peuples, moi Algonquin et elle Iroquoise, ne s’apprécient pas beaucoup. Or, difficile de se cacher dans la neige, avec mes cheveux noirs. Puis, l’inévitable se produisit. En peu de temps, on braquait sur moi des tas d’arcs. — Que faisais-tu sur nos terres? me demanda la fille. — Je… ne… — Laisse, la chef va te juger. Peu après, nous sommes arrivés dans son village. Les Iroquois m’ont conduit à l’intérieur d’une étrange et longue habitation. Ils se sont arrêtés devant une vieille dame. La fille me dit alors : — Voici Ita, la chef de mon clan. Elle va te juger, alors explique-toi. D’un ton assuré, je commençai :

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— Je dois me rendre à la montagne Blanche pour faire cesser la colère du Grand Manitou. Cet hiver dure depuis trop longtemps, je dois l’arrêter. — Je vais réfléchir, dit la chef. On m’emmena dans un coin et je m’endormis. Le lendemain, on me réveilla et on me dit qu’eux aussi étaient importunés par l’hiver et que Nil’ha, la fille que j’avais rencontrée la veille viendrait avec moi afin d’accomplir avec moi cette mission. Les prochains jours passèrent silencieusement. Soudainement éclata une tempête de neige. Nous étions au nord et c’était une très grosse tempête. Nous essayâmes de faire un abri. Le froid se fit sentir… et tout devint noir. Nous nous sommes réveillés chez les Inuits. Ils nous ont donné des accessoires pour survivre en tempête. Après, nous sommes partis. Nous avons appris à mieux nous connaître, Nil’ha et moi. Quelques jours plus tard, nous sommes arrivés à la montagne Blanche. Nous avons découvert que mon totem et le sien étaient identiques. Nous avons appelé le Grand Manitou. — Nous avons rassemblé nos totems et nous vous avons invoqué, Ô Grand Manitou. Vous connaissez ! 107!


maintenant notre histoire, alors libérez-nous de cet hiver. Il apparut devant nous. — Que les peuples unis soient en paix, dit-il avant de disparaître. J’eus soudain la sensation de tomber dans le vide. Je me réveillai à côté de Nil’ha. J’étais au milieu de gens de nos deux nations en train de fêter le printemps. Mon père arriva et me dit : — Bravo Kitchi! Tu as réussi. Félix Houde

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La Chamane

E

n regardant le lac, Kalishana s'observait. Sa peau était d'une couleur plutôt sombre et ses cheveux lisses descendaient jusqu'à sa taille. Ses yeux en forme d'amande étaient d'un brun chocolat. Elle ne se trouvait pas belle, mais elle n’était pas laide non plus. Une nuit, alors qu’elle dormait, elle rêva à une dame majestueuse qui lui dit qu’elle devait être l’élue qui allait remplacer le chaman de son village. Son rêve semblait vraiment réel. — Kalishana! S’il vous plait! Réveille-toi! Kalishana ouvrit ses yeux et constata que sa mère la secouait. Elle s’était endormie au bord de l’eau. Mais où était la dame? Sa mère devint très pâle. — C’est impossible! Tu as les yeux bleus! Tu as été touchée par la magie des dieux? Ils t’ont choisie pour une quête? — Oui, dit simplement Kalishana, c’est vrai. — Ma belle fille, tu dois être brave. Tu dois dire au chaman tout ce que la déesse ou le dieu t’a dit. Quand elle entra dans la maison, le chaman était assis en position de méditation. !

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— Au contraire! Je t’attendais! Oh mes esprits! Tes yeux! Kalishana, ils sont bleus! Ils t’ont donné une quête. Raconte-moi ça. Après avoir raconté son histoire, la fille regarda le chaman et se prépara à la déception qui viendrait au moment où il ne la croirait pas. — Ah. Je vois. Il faut trouver la personne qui veut prendre la place du mal. Je vais annoncer que je cherche un élève et on verra qui cela pourrait être. — Vous me croyez? Vous me croyez! — C’est sûr! Maintenant, il faut aller parler au chef. ∞∞∞ Ce soir-là, autour du feu, le chaman fit son annonce. Il demanda à tous les jeunes intéressés de venir chez lui le lendemain matin. Ensuite, il prépara un lit pour Kalishana dans sa tente. ∞∞∞ Le lendemain, seulement une autre personne se présenta au rendez-vous. Il était grand et mince avec des yeux bruns pâles, presque jaunes. Le chaman dit qu’ils commenceraient les cours tout de suite, tous les trois. Le garçon se nommait Nukpana. — Kalishana! chuchota le chaman, comprends-tu ce que son nom signifie? Le mal incarné! Je crois que nous l’avons trouvé! 110!!


— Aujourd’hui, nous allons trouver votre animal totem et apprendre comment se centrer avant une méditation ainsi que la méditation elle-même. Demain, nous allons faire un rituel spécial qui vous aidera à vous nettoyer le corps et l’esprit. Ils commencèrent ensuite la cérémonie pour trouver leur totem. Il fallait penser à tous les aspects de la vie que nous menions avec les yeux fermés et verser une potion sur le feu. Nukpana commença. Il entra dans une sorte de transe. Quand il versa la potion sur le feu, on vit un cobra noir couvert de sang qui avait l’air d’être fait de fumée s‘enrouler autour du garçon. Après, le monde devint noir et Nukpana les réveilla. Le chaman expliqua la signification de la vision, que c’était le totem de Nukpana. Ensuite, ils commencèrent le rituel de Kalishana. Tout se passa bien et vite. Après une leçon très efficace sur les rudiments de la méditation, ils se séparèrent pour la nuit. ∞∞∞ Le lendemain matin, ils se rencontrèrent à l’aube à côté du lac. Ils se vêtirent de matériel blanc et se mirent en cercle. Kalishana était au nord, avec une chandelle blanche et Nukpana était au sud avec une chandelle rouge. Ils avaient placé une chandelle jaune à l’est et une chandelle noire à l’ouest. Le chaman se plaça dans le milieu pour diriger la cérémonie. !

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— Je demande l’aide des dieux dans ce cercle sacré. Nous voulons nous purifier et nous montrer à la hauteur de votre supériorité. Il fit quatre pas vers le nord pour allumer la chandelle de Kalishana. — Merci pour la présence de l’esprit dans ce cercle sacré. Qu’il garde notre esprit en sécurité et en pouvoir dans notre corps. Il retourna au milieu du cercle et fit quatre pas vers Nukpana. Il alluma la chandelle rouge sang avec la même torche que la chandelle de Kalishana. — Bienvenue au corps dans notre cercle. Qu’il nous bénisse avec la santé et la force. Il retourna encore au milieu. Il se tourna vers la chandelle jaune à l’est. Le soleil se levait sur le lac derrière la nouvelle flamme. — Avec le soleil et les nouveaux débuts, nous invitons la raison dans notre cercle. Qu’elle reste avec nous et qu’elle fortifie notre esprit pour nous garder sur la voie tracée dans notre destin. Il se tourna vers l’ouest et fit huit pas vers la chandelle noire à l’ouest. — Dans cette direction, le soleil se couche et la noirceur règne. Mais, pour avoir la lumière, il faut de la noirceur. Ainsi, nous remercions le cœur pour sa 112!!


présence. Qu’il guide notre esprit, côte à côte avec la raison. Il retourna une dernière fois au centre. Il regarda le ciel. — Oh mes dieux! Je demande votre assistance! S’il vous plait, envoyez-nous de l’eau de notre lac pour nous nettoyer! De l’eau se matérialisa devant lui, suspendue dans les airs. — Kalishana, Nukpana, venez mes enfants! Déposez vos chandelles et venez me rejoindre. Les deux jeunes approchèrent le chaman. Ce dernier prit de l’eau dans ses mains et la jeta sur le corps de Kalishana avant de le refaire pour Nukpana. Kalishana se sentit propre et entière. Mais, pour Nukpana, c’était de l’agonie. — Nettoyez nos corps! s’écria le chaman. Il prit d’autre eau et la jeta encore sur eux. — Nettoyez nos esprits! La jeune fille se sentait inspirée. Nukpana se sentait triste et insignifiant à côté de la beauté radiante de Kalishana. Et l’homme prit encore de l’eau pour baigner encore leurs corps d’eau des dieux. — Nettoyez nos raisons! !

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Encore une fois, la douleur était de retour pour Nukpana et ce, à un niveau atroce. — Nettoyez nos cœurs! Finalement, la douleur partit et Nukpana se sentit en paix. En ouvrant ses yeux, il vit Kalishana. Il se leva en un bond et la prit dans ses bras avant de l’embrasser. Quand il la déposa, il devint tout rouge. — Je… je m’excuse! Je voulais juste te dire merci… Avant qu’il puisse continuer, Kalishana l’embrassa et sourit. — Je voulais te dire merci et aussi me présenter. — Ah oui? — Oui. Mon vrai nom est Âbha. — Ah bien! Âbha, on devrait nettoyer ce site et ensuite on pourrait retourner au village pour célébrer! — Allons-y! Et ainsi, ils partirent, main dans la main pour affronter la vie ensemble. Emma Rochon

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L’amour interdit

D

ans une grande et magnifique clairière non loin du fleuve Saint-Laurent, était construit un village d’Iroquoiens. Ce beau village fortifié de rondins abritait cinq maisons longues. Une de celles-ci était habitée par ma famille. J’avais deux sœurs et un frère. La sœur avec qui je m’entendais le mieux s’appelait Dena. Elle allait bientôt avoir douze ans. Mon frère, lui, avait quinze ans et ne parlait plus beaucoup depuis que mon père était mort à la guerre il y a bientôt deux ans. Ma mère, Donoma, était la chef de notre maison longue. Cette femme exceptionnelle aimait tout le monde excepté les Français, qui commençaient à arriver en NouvelleFrance par bateaux. Moi, je m’appelle Tala (louve en langue iroquoienne) et j’ai dix-huit ans. J’adorais me retrouver seule, ou avec ma petite sœur, en forêt pour aller chasser à l’arc. J’étais une des meilleures du village! Après avoir chassé, je m’abreuvai au fleuve quand je vis un bateau français. Sur celui-ci, on était en train de débarquer et de vider les marchandises. Je m’avançai pour mieux voir et c’est à ce moment que je vis Lucas. Il était grand, blond, avait de petites taches de rousseur et avait de magnifiques yeux verts. Je tombai immédiatement sous son charme. !

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Après nous être présentés et avoir parlé longuement, nous nous revîmes plusieurs fois avant que je décide qu’il était temps que je le présente à ma mère. Le jour venu, j’étais très nerveuse. Au moment tant redouté, ma mère confirma ma crainte, elle n’était pas d’accord du tout : — Ne fais pas confiance aux Français, ils ne pensent pas comme nous, m’avait-elle prévenue. Pour moi, c’était la fin du monde, parce que si ma mère n’acceptait pas que je l’aime, alors personne ne le ferait. Je voulais faire ma vie avec lui et j’en étais sûre. Quelques jours après, j’étais déprimée. Je ne voulais voir personne et je ne voulais rien faire sauf rester couchée sur mon lit à longueur de journée. Un matin, ma petite sœur Dena entra dans notre maison longue en sautillant de joie, elle me proposa d’aller chasser avec elle. Bien sûr, je lui répondis non, mais je lui promis d’y aller une autre fois.

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Quelques heures plus tard, à l’heure du souper, Dena n’était pas là. Je cherchai dans tout le campement. Je m’inquiétais terriblement. Et si elle s’était fait kidnapper! J’allai prévenir ma mère et elle paniqua! Mais tout à coup, Lucas sortit de la forêt accompagné de ma sœur! J’étais tellement soulagée de la voir saine et sauve et en même temps, j’étais très heureuse de revoir Lucas, car ma mère m’avait interdit de le revoir et surveillait tout ce que je faisais. Quelques heures après, au bord d’un feu de camp, Dena nous expliqua comment s’était passée son aventure. Elle était partie en forêt pour s’améliorer à l’arc et elle s’était perdue. Lucas, qui passait par là, car lui aussi aimait chasser, l’avait trouvée grelottante et avait réussi à trouver le chemin du village. Sur ce, ma mère comprit que c’était un homme bien, différent de nous, mais gentil et bien élevé. Ma mère décida donc que je pouvais me marier avec lui! Ce fut la plus belle soirée de toute ma vie!!! Solveil Dujardin

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La légende

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E

ncore une belle nuit qui s’annonçait sur le village. L’ambiance était calme et chaleureuse, il y avait des millions d’étoiles et la lune était presque pleine. Tout le village était près du feu : certains membres de la tribu chantaient et d’autres se racontaient leur journée. À côté de moi se trouvait Kwatoko, l’homme le plus vieux de notre tribu. Il devait avoir 100 ans, si ce n’était pas plus. Chaque soir, il aimait parler de vieilles légendes qu’il connaissait ou de choses qu’il prétendait avoir déjà vues. Plusieurs personnes le croyaient, mais, moi, j’avais toujours pensé qu’il était fou. Ce soir-là, il prétendait avoir vu, il y a 100 ans, un soir de pleine lune, un rituel religieux entre les esprits Tonenili, les dieux de la pluie, Tirawa, la voûte des cieux, et Hastsezini, le dieu de feu. Cette légende existait depuis des millions d’années, l’histoire suivait ce cours chaque siècle : les dieux se réunissaient un soir de pleine lune pour évoquer les esprits des premiers chefs iroquoiens d’un village très ancien, appelé Chumash. Toutes les personnes qui écoutaient l’histoire du vieux Kwatoko semblaient impressionnées et envoûtées. Lorsque je me réveillai le lendemain, tout le monde semblait étrange. Les gens de la tribu étaient sans émotion et leur regard semblait être perdu dans le néant, comme s’ils avaient vu quelque chose de !

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surnaturel. On aurait dit que ce n’était pas vraiment eux qui me regardaient à travers leurs yeux. Je devais me rendre dans la maison du chaman Mahpee puis prendre le livre des ancêtres pour trouver à quel phénomène j’avais affaire. Mais me rendant chez le chaman, je vis que tout le monde était parti, même le campement. Tous manquaient à l’appel. Qu’est-ce que j’allais faire sans le livre? Je devais trouver une autre solution. Je me mis à marcher sans vraiment savoir où j’allais, lorsque je tombai sur le collier de Kwatoko. Je me penchai et le pris, je n’avais jamais vraiment eu la chance de le regarder de près. Il était très simple : un totem accroché à une corde. Il y avait trois représentations sur le totem. L’une d’elles était plus prononcée : c’était Tirawa, la voûte des cieux. Le collier était trop vieux pour que je puisse distinguer les deux autres représentations. Tout à coup, j’entendis un bruit : je levai la tête et me retournai. Le village au complet m’encerclait et chantait des chants très anciens. J’avais peur. Je serrais très fort le collier dans mes mains et soudain, je sentis un déclic, comme si le collier venait de s’ouvrir. Je le laissai tomber et une lumière puissante en sortit en jet, en laissant s’échapper plein d’âmes qui retournaient se placer dans les corps des gens du village, qui à leur tour redevenaient normaux. 120!!


Même si c’était maintenant la nuit, le ciel devint clair, d’un rose profond. Soudain, nous vîmes les dieux Tonenili, Firawa et Hastsezini. Tout le monde était bouche bée. Je ne pouvais pas en croire mes yeux : nous étions en train d’assister au rituel des dieux de la nature. La légende de Kwatako était vraie. Des esprits d’anciens chefs de tribus volaient dans le ciel, les feuilles des arbres dansaient dans le ciel, c’était extraordinaire. Puis soudain, plus rien. Tout avait disparu, c’était le noir total, comme si rien ne s’était passé… Depuis ce jour-là, tout a changé. Nous ne voyons plus le monde sous le même angle. Je n’ai plus jamais revu Kwatoko, il avait disparu. Les gens aiment dire que les esprits l’ont emporté ce soir-là, mais moi je sais que ce vieux bonhomme n’avait jamais été ce qu’il prétendait être. En fait, je suis la seule à l’avoir vu, cette nuit-là… Thallya Morin-Theleus

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Mot de l’enseignante Je! veux! profiter! de! cette! tribune! afin! de! féliciter! mes! élèves.! Ils!fréquentent!la!classe!communication!de!la!Polyvalente!des! Monts.! Ces! jeunes! se! surpassent! en! faisant! face! à! leurs! difficultés!quotidiennes,!soit!au!niveau!langagier,!social!et/ou! motrice.!Malgré!leurs!différences,!ils!ont!réussi,!avec!l’aide!de! Marc! Sauvageau,! à! créer! une! histoire! collective.! Par! leur! persévérance,! ils! ont! également! fait! preuve! de! courage! en! enregistrant!celle@ci.! ! Je!veux!leur!démontrer!ma!grande!fierté,!car!je!sais!comment! ils!ont!travaillé!fort!afin!d’obtenir!un!si!beau!résultat.!À!vous! de!le!découvrir!! Mme Linda Pouliot

Enseignante Classe communication

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! Sur cette page se trouve un code spécial. En fait, il est magique. Il vous donne accès à la version audio de l’histoire que vous vous apprêtez à lire.

Ouvrez votre téléphone intelligent, votre lecteur MP3 ou votre tablette numérique et scanner le code enchanté. Pouf, la légende de la forêt rouge se racontera toute seule! Magie, je vous le garantis!

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La Forêt rouge

I

l était une fois, en 1500, au cœur d’une forêt située au bord du golfe du StLaurent, quatre frères algonquins qui chassaient le castor. Il y avait Plume

d’Aigle, Oeil de Lynx et Écureuil Joufflu. Trois vaillants guerriers, il y avait aussi le grand chef nommé Skrillex. La chasse n’avait jamais été aussi bonne. Ils avaient tué bien plus de castors dont ils avaient besoin. Ils étaient très fiers d’eux. Réunis autour d’un feu de camp, buvant de l’alcool de patate, ils se racontaient leurs exploits de la journée. Le grand chef Skrillex s’est exprimé : — Je suis fier de vous. La chasse a été nettement meilleure que l’an dernier. Dix castors, c’est du jamais vu! Nous aurons assez de fourrure pour fabriquer un splendide manteau à ma femme. — Et un pour la mienne aussi, ajouta Écureuil Joufflu en riant. Pendant ce temps, dans le monde des dieux, les esprits ont organisé une réunion spéciale pour discuter de la situation. Les quatre frères Algonquins ont contrevenu à la règle de la forêt qui disait de ne pas chasser plus de trois castors. ! 125!


— Au nom de Dame Nature, s’écrira l’Esprit de la chasse, nous avons un problème au Bas-Canada, il faut punir ces quatre destructeurs de la vie. — Je m’en occupe, dit Orage Noir, le dieu de la météo, je vais leur servir l’une de ces tempêtes avec un peu de pluie, mais beaucoup de vent et des milliards d’éclairs. Ils vont s’en souvenir toute leur vie. Soudainement, sur terre, il s’est mis à pleuvoir, à venter, à tonner comme jamais. Les quatre frères ont couru à toute vitesse pour trouver un abri de fortune. À peine cachés, ils ont vu la foudre frapper un vieil arbre sec. L’arbre s’est fendu en deux, il est tombé et a pris feu.

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Le feu a rapidement pris de l’ampleur. En moins de trente secondes, l’arbre était complètement en feu. En moins de cinq minutes, une bonne partie de la forêt était en flamme. Les quatre chasseurs, qui étaient un peu souls, ont dégrisé en une fraction de seconde. - Ahhhhh! Oeil de Lynx s’est mis à courir dans toutes les directions à la recherche d’une solution. Il a aperçu au loin la rivière Manitou. Il s’est jeté dedans. Ses compagnons d’aventure l’ont suivi. Ils se laissaient dériver tranquillement par le courant, lorsque Plume d’Aigle s’est aperçu qu’ils avaient oublié leurs peaux de castor au campement. — Ah! Nom d’un orignal! Il faut retourner au campement chercher les peaux. Vas-y-toi Écureuil Joufflu! Écureuil Joufflu a hésité un instant, puis il a refusé. — Tant pis, pas de manteau de fourrure pour ma femme. Grand chef Skrillex, qui lui rêvait depuis si longtemps de voir sa femme porter un magnifique manteau, a ordonné à Oeil de Lynx de se sacrifier pour le groupe. !

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Oeil de Lynx est donc sorti de l’eau. En se dirigeant vers le campement, il s’est enfargé sur une roche et est tombé dans le feu. On ne l’a plus jamais revu. Les trois survivants, sous le choc, se sont laissés porter par la rivière et ont rejoint leur village. Grand chef Skrillex leur ont annoncé la catastrophe. — Il faut aller éteindre le feu au plus vite, alors prenez vos seaux et vos outils. Tous ensemble, nous réussirons, nous sauverons la forêt… et retrouverons Oeil de Lynx ainsi que nos fourrures! Enfin, peutêtre... Les quatorze hommes et femmes du clan sont partis sans hésiter pour éteindre le brasier. Ils ont travaillé pendant près deux jours, sans relâche, à stopper le feu. Ils n’ont ni retrouvé le frère égaré, ni récupéré leurs fourrures.

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Comme ils éteignaient la dernière flamme, ils ont entendu une voix grave provenant du ciel : — Je vous ai puni pour votre chasse abusive, maintenant que vous avez surmonté l’épreuve, je vous exige de prendre soin cette forêt. Elle est votre mère, votre oxygène et votre source de vie… Votre avenir en dépend. Tous les regards se sont retournés vers le grand chef Skrillex. Il était donc responsable de leur infortune et de la mort d’Oeil de Lynx. Ils l’ont rétrogradé. Il a été mis à la base du totem. Un an plus tard, comme les membres du clan ont replanté des arbres, la forêt avait repris vie. Pour ne jamais oublier cette leçon des dieux. Ils l’ont renommée la forêt rouge. De plus, on a également donné un nouveau nom au clan, Les Félins, en l’honneur d’Oeil de Lynx qui avait perdu la vie dans la tragédie. !

Classe Com

ß

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Remerciements Nous!voulons!remercier!M.!Raymond!De!Koster!de!nous!avoir! accompagnés! tout! au! long! du! projet.! M.!Michel! Cadieux! de! nous! avoir! transmis! son! savoir! sur! les! Amérindiens.! Nous! remercions! également! nos! professeurs,! M.!Philippe! Bélec,! M.!André! Maisonneuve! et! Mme! Linda! Pouliot,! de! nous! avoir! aidés! dans! ce! projet.! Nous! voulons! aussi! dire! merci! à! la! directrice!et!la!directrice!adjointe!du!1er!cycle!et!du!parcours! adapté! de! nous! avoir! permis! de! réaliser! ce! projet.! Nous! voulons!remercier!M.!Yvan!Meunier!de!nous!avoir!donné!des! idées!pour!nos!illustrations.!Nous!disons!un!grand!merci!à!M.! Marc! Sauvageau! et! sa! maison! d’édition! de! bien! vouloir! publier!notre!livre.!!

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Merci beaucoup!

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Achevé d’imprimer au mois d’avril de l’an 2014 sur les presses de Sprint Média à Montréal, Québec.

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