A la maison @neoma alumni review

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NEOMA

Novembre 2015 / N°6

ALUMNIReview L a

r e v u e

d e s

A l u m n i

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N EO M A

B u s i n e s s

S c h o o l

Les énergies d’avenir

CONNEXIONS : Un débat de société ASSOCIATION : 1 250 participants à la Rentrée des Tribus TRAJECTOIRES : Jacques-Olivier Martin, rédacteur en chef du Figaro économie CAMPUS : Quinze nouveaux enseignants-chercheurs N° ISSN 2429-0599 - Novembre 2015 Prix public : 10 € - www.neoma-alumni.com


ÉDITO

Pour une communauté renforcée Chers Alumni, L’association des diplômés est à présent sur des bases solides. J’ai signé une convention historique fin mai dernier avec le président de NEOMA Business School, Yves Bénard, scellant une volonté commune d’aller ensemble le plus loin possible dans le développement de la valeur de nos diplômes. Cette convention permet de fixer un cap et d’assurer à votre association un modèle d’activité pérenne pour les années à venir. Fin juin, l’assemblée générale ordinaire, avec près de 700 participants, a validé l’ensemble des actions du premier exercice légal (avril 2013-décembre 2014) et a renouvelé le conseil d’administration. Enfin, fin septembre, la barre des 1 200 participants a été officiellement franchie lors de la Rentrée des Tribus. Ces réussites, auxquelles il faut ajouter le gain de six places de l’école dans le classement du Financial Times, pour lequel votre association a œuvré de concert avec l’école, témoignent d’une vraie dynamique. Il ne faut cependant pas s’arrêter là. Par exemple, nous avons encore des zones grises dans le maillage de notre réseau : lors de la création de NEOMA Business School, l’objectif a été fixé d’être dans le top 15 du FT, la dimension internationale doit être renforcée, etc. Bref, nous avons encore du pain sur la planche et pour ça, nous avons besoin de vous, par vos adhésions, par votre engagement aussi comme bénévole. Nous cherchons notamment à renouveler notre « digital team » pour améliorer notre site Web et développer les applications mobiles, n’hésitez donc pas à vous manifester ! Les actions communes avec l’école sont aussi au cœur de notre développement. Les projets « think tanks » et « club NEOMA » s’inscrivent dans cette logique. Nous remercions les quatre professeurs de NEOMA ayant écrit dans ce nouveau numéro de la revue : cette contribution illustre notre volonté de mettre encore plus en avant le campus et la faculté dans

CONNEXIONS

nos publications. Le nouveau conseil d’administration va avoir comme objectif cette année de travailler sur un plan stratégique pour les cinq prochaines années en rebondissant sur les travaux menés par près de cent bénévoles lors de la seconde université d’été en juin dernier. Bonne lecture.

Jean-Michel Huet (MGE 97) Président president@neoma-alumni.com Directeurs de la publication : Jean-Michel Huet • Comité éditorial : Marie-Lise Trochu (marie-lise.trochu@neoma-alumni.com) +33 (0)2 32 82 58 03 et Jean-Michel Huet (jean-michel.huet@neoma-alumni.com) • Ont collaboré à ce numéro : Marion Morato, Marie-Pierre Noguès-Ledru, Mathieu Chérubin, Marie-Françoise Delaporte, Alexandra Chauvin, Hélène Pereira, Alain Lecouvey, Edgar Bellow, Éric Fimbel, Sébastien Lleo, Maryline Thénot • Crédits photo : Antoine Repessé - Lille Métropole (couverture), Tristan Paviot (P. 5), Osibo (P. 14), Virginie Pirrot/Grain de folie (P. 14 et 15), Kayser Rakoto (P. 30 et 31), Abaca Corporate (P. 32 et 33), Thomas Gogny/Le Moniteur (P. 37), Thomas Dhellemmes (P. 42), 123RF (P.4, P., P.10 et P.25) • Siège de Alumni Reims Rouen / NEOMA ALUMNI : 9 rue d’Athènes 75009 Paris • Tél. +33 (0)1 73 06 98 12 • revue@neoma-alumni.com • Conception graphique et mise en page : Emmanuelle Janvier, tél. : +33 (0)2 40 13 22 49 • Impression : Le Réveil de la Marne, Épernay, tél. : +33 (0)3 26 51 59 31 • Tirage : 32 000 ex. • Dépôt légal : novembre 2015 • N° ISSN : 2429-0599. 2 | NEOMA ALUMNI Review / Novembre 2015

n Page 4 : Enquête : les énergies d’avenir • Des opportunités pour tous • Un débat de société • Smart grids ou comment gérer la complexité ? • Les énergies renouvelables sont compétitives • Les pionniers du biogaz français • Courage et pugnacité pour réaliser les trois plus grandes toitures solaires de France • Les fournisseurs alternatifs d’énergie : le modèle coopératif • Le rôle clé de la distribution du gaz • Concilier croissance, sécurité énergétique et climat : les cas exemplaires de l’Équateur et du Mexique • Financing Renewable Energy from Private Money, Is That Realistic?

CAMPUS

• Eel, l’hydrolienne 100 % écologique • Geopolitical Issues of Global Warming

n Page 36 : Vu dans la presse

n Page 40 : Alumni library

de commerce à la croisée des chemins

ASSOCIATION

n Page 43 : Côté perso. Carnet

n Page 52 : Quinze nouveaux

Créations n Page 38 : Nominations

professeurs renforcent la faculté

n Page 26 : Détecter, recruter…

et fidéliser les « bons » commerciaux n Page 27 : samedi 27 juin, première AG de NEOMA ALUMNI n Page 28 : Sceller les objectifs

communs à NEOMA Business School et NEOMA ALUMNI n Page 30 : samedi 27 juin :

Université d’été n Page 32 : mardi 22 septembre :

Rentée des Tribus n Page 34 : Événements France

et monde

n Page 50 : Les écoles

TRAJECTOIRES

n Page 54 : L’actu de la Fondation

n Page 44 : CareeR CenteR®,

SIGLES DIPLÔMES

le bilan des six premiers mois

MGE signifie Master Grande École, le programme « Sup de Co » de Reims MS ou « ESC Rouen » de Rouen BS. Les autres programmes seront intitulés en clair pour faciliter la compréhension du lecteur. Le numéro qui suit à deux chiffres correspond à l’année de sortie (00 = issu de la promotion sortie en 2000). NB : la référence au campus d’origine n’est plus indiquée afin d’accélerer l’appropriation par chacun de la marque NEOMA désormais commune à tous.

n Page 45 : L’essentiel

des indemnités de rupture du contrat de travail (suite) n Page 46 : Rédac chef,

un challenge au quotidien à l’heure du numérique n Page 48 : Le nombre

est inviolable !

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CONNEXIONS

ENQUÊTE

Des opportunités pour tous En qualité d’expert du sujet depuis quinze ans, Cyril Cortina (MGE 96) nous explique la genèse et l’évolution de cette troisième révolution industrielle.

Les énergies d’avenir « Le pouvoir jaillit des hommes lorsqu’ils agissent ensemble. » Cette belle citation d’Hanna Arendt pourrait s’appliquer au succès espéré de la COP 21 début décembre. L’enquête de ce numéro vient témoigner du fait que de nombreux alumni n’ont pas attendu les États pour agir sur l’énergie et le climat : à leur niveau, dans de petites ou de grandes structures, ils ont déjà fait bouger les lignes de cette grande mutation en cours. En préambule (p.5 à 10), Cyril Cortina et Bopha Jumelet, fins connaisseurs de ce monde complexe des utilities dans leurs cabinets conseil respectifs, analysent les différents enjeux d’un point de vue global. Puis vous serez surpris, comme nous l’avons été, du nombre de diplômés parties prenantes de cette transition énergétique : Hugues de Bantel (p. 11) guide les donneurs d’ordre dans cette complexité qu’il qualifie de révolution systémique. Rencontre aussi d’acteurs directs du secteur : Laurence Mulliez (p. 12) à la présidence de Voltalia, Marc Bauzet (p. 14), cofondateur de Naskeo Environnement, Philippe Brion (p. 16), créateur d’Enerimmo, Guillaume Jourdain et Stéphanie Lacomblez, engagés chez Enercoop (p. 18). Du côté des grands énergéticiens (p. 19), Pierrick Maïa et Thomas Klotz chez GRDF soulignent l’importance de la distribution. Le point de vue des investisseurs sera donné par Jean-Philippe Verdier, de Londres (p. 22), et Marion Lesage, de Paris (p. 23). À l’international, Carl Bernadac démontre l’avancée exemplaire de certains pays émergents (p. 20) et Edgar Bellow, enseignant-chercheur à NEOMA, nous fait part de ses travaux sur l’impact du climat sur la géopolitique (p. 24). En conclusion, nous retiendrons un message d’espoir inspiré du titre du dernier livre de Daniel Cohen, paru en septembre chez Albin Michel, « le monde est clos mais le désir infini ». 4 | NEOMA ALUMNI Review / Novembre 2015

J’ai découvert le monde de l’énergie en 1998, presque à la fin de mes études. C’était alors un monde de monopoles construit avec brio par les ingénieurs de l’après-guerre, sur un modèle français jacobin. L’énergie était une commodité, nous étions des usagers qui profitions d’une énergie centralisée, abondante, sûre, plutôt bon marché. On évoquait tout au plus quelques enjeux de sécurité ou de pollution – Tchernobyl c’était en 1986, déjà loin. Puis le monde a tourné et le secteur s’est progressivement transformé. L’Europe a dérégulé les marchés énergétiques, ouvrant à la concurrence les activités de production et de commercialisation d’électricité et de gaz. La sécurité est devenue un enjeu national et global, Fukushima a échelonné de nouvelles priorités. La conscience climatique s’est généralisée, poussant les Européens au « 3 x 20 » : d’ici 2020, réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre, porter la part des énergies renouvelables à 20 % de la consommation (par opposition aux énergies fossiles émettrices de CO2) et réaliser 20 % d’économies d’énergie. D’un autre côté, près de 2 milliards de personnes n’ont pas accès à l’énergie sur notre planète. Puis l’activité économique est devenue plus transversale, moins centralisée, en temps réel, portée par l’explosion des nouvelles technologies de l’information, le numérique. Aujourd’hui, l’énergie est de plus en plus décentralisée, rare, plutôt chère. Nous sommes devenus des clients, qui pouvons produire et consommer de l’énergie de manière locale. Demain, nous pourrions stocker cette énergie, échanger ou vendre nos surplus avec notre voisinage, modifier nos usages énergétiques ou mieux les réduire, en particulier pour se déplacer ou se loger. Certains économistes parlent de troisième révolution industrielle, portée par la conjonction des énergies renouvelables et de l’Internet. Tous parlent de transitions énergétiques, de potentielle croissance verte. À côté de nos champions nationaux, devenus internationaux, de nouveaux acteurs ont fleuri ces dernières années sur les activités de production ou de commercialisation d’énergie. Le numérique est également un formidable terrain de jeu pour l’émergence de jeunes pousses, appelées « CleanTech », on en dénombre plus de 600 en France, certaines estampillées du désormais célèbre label French Tech.

À l’aube de la COP 21 à Paris en décembre 2015, tour d’horizon d’un secteur devenu « tendance », en transformation, créateur d’emplois, au cœur des enjeux des mondes politiques et économiques actuels. PLUSIEURS TRANSITIONS ÉNERGÉTIQUES L’écosystème énergétique est actuellement en plein mouvement en France et à l’international. Tout s’accélère sous l’effet de la transformation numérique. On parle beaucoup de « transition énergétique » pour matérialiser cette évolution. La réalité est un peu plus complexe : il y a aujourd’hui plusieurs évolutions à appréhender pour bien comprendre ce secteur d’activité. Zoomons sur quatre d’entre elles, qui seront reprises dans les témoignages de ce numéro. Il y a d’abord et toujours un cadre régulatoire et réglementaire important et primordial à étudier : la loi sur la transition énergétique, qui a été adoptée par le Parlement cet été, et les réflexions autour des prix et des tarifs en sont deux exemples. En effet, pour valoriser une énergie au bon niveau, il faut tenir compte des investissements à réaliser, en particulier autour de la production et de la distribution, dont les installations ont été construites après 1945. L’énergie reste une affaire nationale, avec certaines activités à sécuriser, d’autres à réguler. C’est notamment le cas des réseaux électriques et gaziers en France, l’énergie devant être acheminée partout sur le territoire de manière non discriminatoire. Par ailleurs, prendre une décision d’augmentation des tarifs de commercialisation à un moment où près de 6 millions de ménages français sont en situation dite de « précarité énergétique » (c’està-dire que l’énergie représente plus de 15 % de leur budget mensuel) relève souvent de jeux politiques.

La gestion de l’énergie a changé, passant d’un modèle centralisé à une gestion locale et décentralisée.

CYRIL CORTINA, MGE 96, est vice-président en charge de l’énergie, de l’environnement, des télécommunications et des médias au sein de l’entité conseil de CGI, CGI Business Consulting. À ce titre, il est membre du comité de direction de CGI Business Consulting et assume la responsabilité et le pilotage d’une équipe de 220 consultants en France. Cyril a rejoint CGI Business Consulting en 2005 pour participer au développement d’une activité de conseil autour de l’énergie et de l’environnement. Il a précédemment assumé des responsabilités au sein du groupe Danone et d’Accenture. Cyril est aussi diplômé de Supelec et d’ESCP Europe. Il intervient régulièrement dans des conférences spécialisées sur les thèmes de l’énergie et de l’environnement.

Deuxième évolution : le passage vers un monde plus diversifié en source de production d’énergie, ce que nous appelons le « mix énergétique », mais également en lieux et modes de consommation, en particulier dans les villes avec les énergies renouvelables. Dans plusieurs régions du monde, il est désormais moins cher d’installer du solaire photovoltaïque diffus qu’une centrale de production traditionnelle. La gestion de l’énergie se modifie, passant d’un modèle centralisé à une gestion locale et décentralisée, à la maille des territoires, de plus en plus en temps court. Le système énergétique est de plus en plus confronté à des problèmes d’équilibrage, d’intermittences. Troisième évolution : la modification de la gestion du temps, qui est la clé pour un acteur du secteur de l’énergie. Traditionnellement, le temps du secteur était de l’ordre de la Novembre 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 5


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ENQUÊTE

décennie, c’est-à-dire le temps de construction d’une centrale à charbon ou d’une ligne à haute tension. Aujourd’hui – les NTIC le permettent –, nous sommes de plus en plus dans l’immédiateté, l’échange, le temps réel. Les données de consommation sont relevées dans la journée, voire la demi-heure. Cette gestion du temps multiple (car les deux cohabitent) questionne le fonctionnement intégré des acteurs traditionnels, dans un monde plus malléable, collaboratif, agile. Enfin, il y a le passage de la vente d’énergie (la molécule, l’électron) à la vente de réduction d’usages autour des postes les plus consommateurs comme le bâtiment ou le transport. Cela modifie les modèles d’affaires des acteurs traditionnels pour tenir compte d’une concurrence multiple, plus ouverte. La question de l’accessibilité aux clients finaux et aux données de consommation est notamment cruciale et doit rester un avantage compétitif pour EDF ou Engie. L’association avec des organisations malléables du type CleanTech est également un axe de réflexion pour définir des nouveaux modèles d’affaires ou technologiques autour de l’efficacité énergétique. Comme partout, le consommateur de services énergétiques devient smart, « consommacteur », s’invitant dans l’entreprise, utilisant les multiples informations qui viennent à lui, les comparant, optimisant en temps réel sa consommation d’énergie ou tout autre service associé au sein de son foyer, de son entreprise ou de son quartier. Un consommateur que l’on souhaiterait transformer en « consommacteur » pourra potentiellement à terme offrir des services supplémentaires et être rémunéré pour ces services. Le système énergétique est en quelque sorte en train de s’inverser : autrefois on pilotait les centrales en fonction des prévisions de consommation et désormais on est en train de piloter la consommation en fonction des prévisions de centrales. Cela change beaucoup de choses dans les systèmes d’information et rebat un certain nombre de cartes sur les modèles économiques.

UN NOUVEAU PAYSAGE CONCURRENTIEL Le « projet de loi sur la transition énergétique pour la croissance verte », voté en 2015, est un texte ambitieux qui vise à réduire la facture énergétique de la France (70 milliards d’euros), à faire émerger des activités génératrices d’emplois (100 000 sur trois ans) ou encore à lutter de manière exemplaire contre les émissions de gaz à effet de serre. Parmi les objectifs fixés : diviser par deux la consommation totale d’énergie du pays d’ici à 2050, faire tomber à 50 % en 2025 la part de l’énergie tirée du nucléaire et à 30 % en 2030 celle tirée des énergies fossiles ou encore augmenter à 32 % à l’horizon 2030 la part des énergies renouvelables. Ce texte offre un cadre général à des transitions énergétiques multiples, qui rebattent les cartes du paysage concurrentiel en France et à l’international. L’énergie est l’exemple type d’un secteur d’activité où les relations entre acteurs deviennent multiples et transverses, entre compétition et collaboration, en particulier sur les nouveaux usages. Un secteur où les cycles d’investissements traditionnellement longs cohabitent désormais avec des expérimentations, des pilotes, des partenariats sur des thématiques bien ciblées. Comment passer d’un monde où l’énergie était abondante, bon marché et centralisée à un monde où elle devient chère, rare et décentralisée ? Comment passer d’un monde où l’énergie était un bien commun à un monde où elle se consumérise, chacun d’entre nous étant désormais confronté à un choix énergétique ? TOUR D’HORIZON NON EXHAUSTIF DES OPPORTUNITÉS D’EMPLOIS POUR LES PROCHAINES ANNÉES, EN PARTICULIER POUR DES DIPLÔMÉS DE BUSINESS SCHOOLS : n Les acteurs utilities traditionnels

verticalement intégrés La France dispose de champions nationaux et internationaux sur l’énergie et l’environnement.

Ces acteurs sont traditionnellement présents sur l’ensemble des chaînes de valeur : de la production à la commercialisation, en passant par le transport d’énergie pour les utilities (EDF, Engie), sur l’ensemble des activités de l’environnement (eau, propreté, services aux collectivités) pour Veolia ou Suez Environnement. Acteurs clés des transitions énergétiques, de nombreuses opportunités restent ouvertes sur les nouveaux marchés des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétiques ou des fameux Smart grids : comment les NTIC modernisent les réseaux énergétiques pour leur permettre d’accompagner les transitions énergétiques partout dans le monde ? Selon une étude réalisée par le cabinet Transparency Market Research (TMR), le marché mondial des réseaux intelligents pourrait atteindre 111 milliards d’euros en 2019, avec un taux de croissance annuel de 18,2 %. De grands programmes sont lancés en France sur ce sujet, les plus emblématiques concernent le comptage intelligent, avec la généralisation de nouveaux compteurs pour tous pour les prochaines années (Linky piloté par ERDF, Gazpar par GRDF). Des compétences en gestion de projet sont largement appréciées. Par ailleurs, les utilities qui, par définition, gèrent ou s’appuient sur un réseau (eau, électricité, gaz) sont des opérateurs de données. À un moment où les technologies deviennent matures autour de l’Internet des objets ou du big data, la révolution numérique permet aux acteurs traditionnels de mieux connaître leur appareil productif et, le cas échéant, d’envisager de nouveaux services à partir des données issues des compteurs intelligents. On parle de 1 000 milliards de données qui seront envoyées chaque année au terme de l’installation des 35 millions de compteurs Linky. Il est d’ailleurs notable de constater que la nouvelle fonction de Chief Digital Officer dans ces grands groupes revient à mettre en opérations les transformations induites par les transitions énergétiques dans les organisations, accélérées par la révolution numérique. n Les fournisseurs alternatifs d’énergie

Il est aujourd’hui possible d’acheter son électricité ou son gaz chez d’autres fournisseurs d’énergie, selon qu’on est un particulier ou une entreprise. De taille plus modeste, plus proche de l’esprit start-up, ces sociétés développent l’innovation pour se différencier par rapport aux acteurs traditionnels. Citons Enercoop qui a opté pour un modèle coopératif d’intérêt général, les bénéfices participant au développement des énergies renouvelables (solaire, éolien, biogaz et hydraulique), ou Lampiris, acteur belge qui a développé sa base clients en répondant et gagnant une initiative nationale lancée par UFCQue Choisir pour développer la concurrence sur la fourniture de gaz en France. 6 | NEOMA ALUMNI Review / Novembre 2015

n Les industriels de l’équipement

énergétique Alstom Grid, General Electric, Schneider Electric, Siemens : des groupes industriels internationaux, qui se transforment pour offrir désormais des plateformes de services, technologiques, softwares, logiciels, qui permettent d’optimiser les réseaux ou de répondre aux enjeux d’aujourd’hui en matière d’effacements*, de bornes de véhicules électriques ou d’efficacité énergétique pour un territoire ou un bâtiment. Les marchés sont mondiaux, très tournés vers les nouveaux territoires asiatiques, là ou les villes de plus d’un million d’habitants fleurissent. L’innovation et la recherche sont clés, General Electric proposant de localiser son centre international Smart grid en France dans le dossier du rachat d’Alstom Grid pour lequel Bruxelles a donné son accord. n La diffusion de l’énergie dans l’économie

traditionnelle L’énergie s’est d’abord emparée du monde industriel. D’abord parce que les factures énergétiques se sont envolées et qu’il convenait pour un industriel de structurer des départements d’achats d’énergie solides en face des utilities pour mieux négocier, parfois en commun. Des filiales spécialisées se sont structurées chez Rhodia, SNCF, Arcelor… Le poste d’energy manager est apparu et étend aujourd’hui ses prérogatives bien au-delà d’une simple fonction d’acheteur : revue des processus industriels, autoproduction incluant du recyclage de déchets, positionnement sur les marchés énergétiques… Les secteurs les plus consommateurs d’énergie sont aujourd’hui au cœur des transitions énergétiques : le transport, avec bien sûr les nouveaux usages électriques et la capacité de les coupler à l’économie du partage, le bâtiment et

la construction, aidés par les réglementations autour des économies d’énergie, qui investissent massivement dans le « smart building ». Vinci, Bouygues, Eiffage, etc. ont eux aussi créé leurs filiales spécialisées dans les services énergétiques. Tous ces acteurs sont proches des collectivités, qui multiplient programmes d’écoquartier ou territoires à énergie positive. Le thème de la « smart city » (ville intelligente) reste au stade de l’expérimentation, mais préfigure le caractère transversal de cette révolution numérique et énergétique qui ne fait que démarrer. Le patron d’Apple affirmait récemment que la sainte Trinité du futur était pour lui la maison, la voiture et le bien-être (sous-entendu les économies d’énergie ou l’énergie choisie au bon moment), l’ensemble connecté au travers du numérique. n Le monde du numérique et des start-up

Le modèle économique des GAFA** étant la diversification horizontale, il est normal que ces acteurs s’intéressent aujourd’hui à l’énergie, où les données explosent. Google a récemment racheté deux start-up, Nest (un thermostat connecté) et Earth Aid (un outil d’analyse des données de consommation). Le risque étant pour les acteurs traditionnels d’être « désintermédiés », soit de perdre la relation aux clients finaux. La réponse des grands groupes est de monter des partenariats avec des start-up qui investissent le champ de l’environnement et de l’énergie. La France, comme d’autres zones géographiques, est un terrain de développement intéressant. Total et Engie ont racheté des acteurs clés du solaire (respectivement SunPower et Solaire Direct). L’open innovation se décline sous de multiples facettes : création d’incubateurs, concours d’idées et de start-up, investissement au capital de jeunes sociétés… Plusieurs groupes ont mis en place des fonds corporate

comme Engie qui a lancé un fonds doté de 100 millions d’euros en 2014. Plus d’une centaine de sociétés françaises des CleanTech ont renforcé leurs fonds propres en 2014, collectant globalement plus de 710 millions d’euros. Si le capital investissement reste de loin la principale source de financement, la Bourse prend de l’importance et le crowdfunding émerge. Énergies renouvelables (en particulier éolien offshore), Smart grids, mobilité durable… quelques noms français émergent : Actility, Sigfox, BlaBlaCar… n Les prestations intellectuelles

Comme tout secteur en pleine transformation, les métiers de prestations intellectuelles restent pourvoyeurs d’emplois pour les jeunes diplômés : consultant en organisation, conduite du changement, systèmes d’informations, consultant juridique en particulier autour de la thématique des données personnelles, consultant en expertises numériques, autour du big data, de l’Internet des objets, du digital, financiers dans les fonds corporate spécialisés sur le secteur, enfin consultant en ressources humaines, les digital natives envahissent un secteur qui voit partir à la retraite ceux qui l’ont construit dans les années 1960. Personnellement, cela fait plus de quinze ans que l’énergie me passionne, et je sais que ce secteur recèle encore un potentiel d’actions formidable pour de nombreuses années. n * L’« effacement de consommation électrique » ou « lissage de la courbe de charge par le pilotage de la demande » consiste, en cas de déséquilibre offre/demande d’électricité, à provisoirement (en période de pointe journalière et/ou saisonnière de consommation électrique) réduire la consommation physique d’un site donné ou d’un groupe d’acteurs (par rapport à sa consommation « normale »), l’effacement étant déclenché par une stimulation extérieure. ** Google, Apple, Facebook, Amazon.

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ENQUÊTE

Un débat de société Depuis dix ans, le secteur de l’énergie a connu d’énormes mutations du point de vue de l’offre mais aussi de la demande, les consommateurs devenant aussi des acteurs. Analyse de Bopha Jumelet-Sok (MGE 06), Manager Energy & Utilities chez BearingPoint. COMMENT S’EST EFFECTUÉ TON PREMIER CHOIX PROFESSIONNEL À LA SORTIE DE L’ÉCOLE ?

La consommation en énergie a commencé à être pilotée pour être davantage maîtrisée

À la fin de mon cursus, après deux stages en gestion de projets marketing, j’ai choisi de postuler en cabinet de conseil. Mon mémoire de master (qui portait sur la fidélisation client) et l’étude transectorielle (c’est-à-dire le Podium de la relation client) que BearingPoint venait de lancer sur ce même sujet m’ont donné l’envie de le rejoindre en octobre 2006. J’ai donc intégré l’équipe télécom et énergie. Au début, j’ai effectué des missions sur les deux secteurs mais rapidement, j’ai choisi de me spécialiser dans les utilities, ce qui était à l’époque un choix plutôt atypique ! Le secteur était réputé pour être réservé aux ingénieurs avec un focus fort autour de la production d’énergie. J’ai pourtant choisi de structurer mon expertise sur l’« aval compteur » et les activités marketing, commerce et relation client en lien avec ma formation car j’avais la conviction que ces fonctions allaient connaître un fort essor. POURQUOI AVOIR CHOISI LE SECTEUR DE L’ÉNERGIE ? Ce qui a rapidement motivé mon choix est la révolution que connaissait le secteur : l’ouverture du marché de l’énergie sur les segments des entreprises et collectivités (juillet 2004) et des clients particuliers (juillet 2006), autrement appelée unbundling. Les activités de gestion de réseau de transport et de distribution d’électricité et de gaz demeuraient en statut de « monopole naturel », mais tout restait à construire ou à reconstruire sur la production et la fourniture d’énergie. Au-delà de la transformation de leurs processus et de l’organisation de leurs fonctions centrales (finance, comptabilité, IT, RH…), les fournisseurs d’électricité et de gaz ont eu à cœur de s’affranchir de la marque EDF-GDF omniprésente dans les esprits. Les fournisseurs ont été contraints de mettre en place des stratégies nouvelles visant à défendre leurs parts de marché tant sur les offres historiques de type « tarif » (pour les acteurs dits « historiques ») que sur les nouvelles offres dites « de marché » (pour les nouveaux entrants, les fournisseurs dits « alternatifs ») qu’ils ont eu à lancer. Cela m’a passionné d’avoir à structurer les activités marketing et commerciales pour commencer à construire et animer une relation durable auprès des clients. 8 | NEOMA ALUMNI Review / Novembre 2015

Les particuliers, entreprises et collectivités ont alors pu constater qu’on ne raisonnait plus uniquement en termes de prise de courant ou de compteur d’énergie mais bien de façon systémique : compteur, maison (regain du secteur domotique) mais aussi ville et bâtiments intelligents (essor de l’energy management et des bâtiments à énergie positive – Bepos). La consommation en énergie des secteurs les plus énergivores comme le transport, le bâtiment (résidentiel et tertiaire) ou encore l’industrie a commencé à être pilotée pour être davantage maîtrisée : de simples consommateurs, les clients des fournisseurs deviennent de vrais « consommacteurs ». Ces réflexions sont supportées par le déploiement prochain des compteurs communicants (électricité, gaz, eau) et de modernisation du réseau sur l’ensemble du territoire français. Le champ des possibles s’élargit puisque l’acquisition des index de consommation sera en temps réel, l’équilibrage offre/demande plus souple, la détection de problème de maintenance (envoi de signaux faibles) sur le réseau sera plus instantanée et permettra une plus forte réactivité. Enfin, et de façon continue, le secteur énergétique a évolué en termes de réglementation : par exemple, les RT (réglementation thermique pour limiter la consommation énergétique des bâtiments neufs depuis 1974), les lois Grenelle 1 et 2, la loi NOME (qui statue la suppression des tarifs réglementés pour les gros consommateurs, le droit d’accès régulé à l’électricité nucléaire pour les fournisseurs alternatifs, le maintien de prix compétitifs pour les consommateurs finaux), et plus récemment la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte (adoptée le 22 juillet dernier). Toutes ces réglementations ont stimulé le dynamisme du secteur et permis aux gouvernements successifs de construire des feuilles de route énergétiques conséquentes. QUE FAUT-IL ATTENDRE DE LA LOI SUR LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE ?

QUELLES SONT LES AUTRES TRANSFORMATIONS MAJEURES À MENTIONNER AU COURS DE CETTE DÉCENNIE ? Sous l’impulsion du protocole de Kyoto (réduction des émissions de gaz à effet de serre), des craintes sur la rareté des ressources et du réchauffement de la planète, une vague de fond visant à promouvoir le développement des énergies renouvelables a fait surface dans l’opinion publique. C’est à ce moment que les termes « développement durable » ou les moyens de production alternatifs comme le solaire photovoltaïque, l’éolien ou encore la biomasse

ont commencé à être connus des particuliers. Plus particulièrement, le photovoltaïque a été aidé par l’État (par exemple sur les tarifs de rachat de l’électricité produite à partir des panneaux éoliens, les subventions et aide aux particuliers pour la pose…). Cet essor s’est retrouvé bloqué par un contexte économique de crise (arrêt des subventions) et par une concurrence étrangère accrue sur la production des cellules photovoltaïques. Il y a eu aussi l’évolution des réseaux (Smart grids) qui a été permise par les progrès technologiques en matière de télécommunication et d’information (NTIC).

Il est important de remettre en perspective les travaux qui ont encadré la loi qui vient d’être adoptée. Les débats autour de la transition énergétique remontent à 2012 et sont liés aux prévisions alarmistes de la Banque mondiale sur le réchauffement climatique, à une peur des pays occidentaux d’accroître leur dépendance énergétique vis-à-vis d’autres pays et à la remise en question du mix énergétique de la France. Pour l’opinion publique, il n’est plus question de maîtriser la consommation et d’éviter les « gaspillages », mais bien de viser une sobriété énergétique pour la France. Le texte de loi est volontariste puisqu’il ambitionne notamment une diminution de la facture énergétique française de 70 milliards d’euros ou la réduction de 7 % du volume de déchets ménagers à l’horizon 2020. Il rend obligatoire la rénovation des logements pour en améliorer l’efficacité énergétique, mais propose aussi des mesures qui permettront de stimuler

l’économie circulaire ou encore d’accompagner financièrement la transition énergétique (par exemple la mise en place de crédits d’impôts ou de fonds d’investissements publics pour les « territoires à énergie positive »). Tant en terme de contenu que d’approche, la comparaison avec la dynamique du Grenelle de l’environnement est évidente : il s’agit de faire de l’énergie un débat de société en invitant l’opinion publique à participer aux réflexions et en adoptant des mesures et directives qui impacteront l’ensemble du tissu économique français. La forte médiatisation de la conférence Paris 2015 de décembre prochain, autrement appelée COP 21/CMP 11 (21e conférence des Nations unies sur le changement climatique), l’illustre bien. Cet événement est présidé par la France et constitue une échéance cruciale pour aboutir à un nouvel accord international sur le climat. C’est un jalon fort dans le calendrier de la transition énergétique : la France veut afficher son exemplarité en tant que pays d’accueil qui a adopté, six mois avant l’événement, une législation globale dont une bonne partie des décrets vont entrer assez rapidement en application. QUELLES SONT LES DIFFICULTÉS À PRÉVOIR AU MOMENT DE LA MISE EN APPLICATION DE LA LOI ? Tout d’abord, j’ai un regret : le fait que la fourniture d’énergie soit perçue comme une « utilité » à part entière, à savoir un acte de dépense, et non un achat digne d’intérêt, et encore moins un sujet qui passionne l’opinion publique, même si c’est en train de changer. Ensuite, le déploiement de la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte repose en

Viser une sobriété energétique pour la France. partie sur le déploiement des compteurs Linky et Gazpar. Or, comme nombre de pays européens, la France n’a pas encore pris beaucoup de recul (il n’y a eu que des démonstrateurs et des pilotes). La France se compare ainsi à d’autres pays plus matures, comme les États-Unis, la Suède et l’Italie, mais les spécificités régionales et culturelles, la structure et la dynamique de marché diffèrent, ce qui crée un hiatus. Par ailleurs, des questions fondamentales autour des compteurs restent encore sans réponse tranchée. Par exemple : à qui revient la relation client avec le consommateur final ? Au fournisseur ou au gestionnaire de réseau de distribution ? Cette question a l’air anodine, mais elle va conditionner l’appropriation autour du compteur communicant et le type d’action de communication et d’information à lancer. Un autre exemple qu’on peut citer est la propriété des données de consommation et leur utilisation à des fins analytiques visant à approfondir la connaissance client de l’habitat, les us et coutumes de chaque foyer, entreprise ou collectivité. Le DataAnalytics fait peur pour des raisons évidentes de respect de la vie privée et de détournement à des fins mercantiles. Il pose aussi une question : quels acteurs sont légitimes pour proposer des téléservices autour de la maison connectée, d’aide à la personne, de pilotage de la consommation ?

Les utilities utilisent le plus souvent l’analyse pour étayer les connaissances existantes ; une minorité la monétise par le biais de services personnalisés et la revente à des tiers. À quelles fins utilisez-vous l’analyse ?

Source : BearingPoint Institute Issue #4, « Utilities X.0 Prepare for a Reboot ». Novembre 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 9


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Smart grids ou comment gérer la complexité ? Hugues de Bantel (MGE 93) a cofondé en 2010 The CoSMo Company (45 salariés à ce jour), entreprise spécialisée dans la modélisation et la simulation de systèmes complexes. Explication… en mots simples. La transition énergétique est en marche, en particulier avec l’objectif fixé par la Commission européenne des 3 x 20 : d’ici 2020, réduction de 20 % des gaz à effet serre et de la consommation d’énergie et augmentation à 20 % de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique. L’émergence des nouveaux moyens de stockage (batteries) couplée au développement des véhicules électriques, à de nouveaux logiciels de gestion intelligente, à des producteursconsommateurs d’électricité et aux écoquartiers rendent crédible l’atteinte de ces objectifs. Mais cette « révolution verte » augmente considérablement la complexité de ces réseaux, obligeant les fournisseurs d’énergie et les villes à s’adapter et à repenser radicalement leur manière de les concevoir et de les exploiter. Ainsi, avec l’arrivée des énergies renouvelables et l’introduction de nouvelles technologies sur le réseau, les flux de production et de consommation deviennent à la fois multidirectionnels et intermittents. Pour gérer de tels systèmes, on assiste au développement de ce qu’on appelle les Smart grids : un réseau de production et de distribution énergétique intelligent dans lequel on produit à partir de sources d’énergies variables et décentralisées,

À mon avis, le frein majeur reste l’absence de coordination et de cohérence entre les actions des pays de l’Union européenne. La transition énergétique est pourtant un concept né en Autriche et en Allemagne qui a les mêmes réalités partout dans le monde. A minima, les pays de l’UE doivent s’accorder pour rechercher des synergies de moyens, ainsi que la définition de normes et de réglementations communes pour faire caisse de résonance et vraiment impacter les consommateurs et les responsabiliser durablement. COMMENT MIEUX SENSIBILISER L’OPINION PUBLIQUE ? Il y a plusieurs leviers possibles pour toucher différents types de consommateurs à des niveaux différents : • l’écocitoyenneté, autrement dit « cultiver la fibre verte » en étant transparent sur les risques autour du réchauffement de la planète et en invitant chacun à réagir avant qu’il ne soit trop tard ; • les mécanismes incitatifs de type bonus/ malus, qui vont surtout sensibiliser les gens soucieux de leurs dépenses au quotidien mais ne permettront pas d’action dans la durée.

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The CoSMo Company a initié un partenariat avec Alstom Grid et ESRI autour de la problématique du dimensionnement des infrastructures énergétiques au sein des villes. Ce projet vise à réaliser une application systémique qui permettra d’optimiser les infrastructures énergétiques de demain en dimensionnant au mieux les solutions de stockage, les énergies renouvelables ou encore l’intégration des véhicules électriques sur le réseau. L’objectif final est d’améliorer la gestion globale du système, de rendre la consommation plus flexible, de gérer de façon optimisée les pics de consommation afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Si les citoyens, les décideurs urbains et les acteurs privés de l’énergie ont compris l’importance et l’intérêt de la transition énergétique, dans les faits, cette transition est encore extrêmement complexe à mettre en œuvre. Pour réussir, les acteurs de cette transition ont besoin d’être accompagnés à tous les niveaux pour arriver à casser les différents silos de leurs activités et pouvoir ainsi appréhender ce changement tel qu’il est réellement : une révolution systémique ! n

Les flux de production et de consommation deviennent à la fois multidirectionnels et intermittents.

DANS QUELLE DIRECTION POUVONS-NOUS PROGRESSER ENCORE ? Ces dernières années, le secteur énergétique français a connu beaucoup de bouleversements, comme la loi sur la transition énergétique. Les débats autour de la transition énergétique devront aller plus loin en proposant une réflexion d’ensemble autour de l’avenir des réseaux de transport et de distribution en France et des directives dont les impacts devront être tangibles et mesurables dans la durée, car ils permettront d’engager une transformation au long cours. Pour que la thématique se pérennise, elle devra placer les consommateurs au cœur de la transformation. n

et où l’on cherche à développer un mode de consommation plus raisonné et flexible. L’impact de cette transition est à double tranchant. D’un côté, c’est une opportunité extraordinaire qui nous permettra de répondre aux plus grands défis de notre siècle : le changement climatique, la pollution et la diminution des réserves d’énergies fossiles. D’un autre côté, cela représente une véritable révolution pour les acteurs de l’énergie qui vont devoir changer radicalement leur façon de comprendre, concevoir et exploiter leurs réseaux, en interconnectant toujours plus leurs infrastructures et en affinant constamment leurs systèmes de gestion. Le résultat de tout cela, ce sont des systèmes incroyablement complexes et coûteux à concevoir, gérer et optimiser. C’est pour répondre à ce type de problématiques et accompagner les grands groupes industriels dans leur transition digitale que The CoSMo Company a été créée à Lyon en 2010. Les fondateurs de CoSMo étaient convaincus que leur plateforme logicielle, spin-off de l’ENS de Lyon et du CNRS, allait permettre de développer des applications de modélisation, de simulation et d’optimisation très novatrices permettant de contrôler et d’optimiser ce type de systèmes extrêmement complexes.

D’après BearingPoint Institute Issue #4, « Utilities X.0 Prepare for a Reboot ». Novembre 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 11


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Les énergies renouvelables sont compétitives Le point de vue de Laurence Mulliez (MGE 88), qui est administratrice dans quatre sociétés et préside le conseil d’administration de Voltalia, producteur d’électricité en France, au Brésil, en Guyane et en Grèce. Quand on parle des énergies renouvelables, particulièrement en France, l’impression générale de la population (et de la presse) est que ce sont des énergies non compétitives soutenues par les subventions des États européens pour diminuer le CO2 de l’atmosphère et que du coup, ça continuera à représenter une toute petite partie des ressources énergétiques. La réalité a en fait dépassé cette vision un peu archaïque du secteur. En effet, dans un grand nombre de pays, les énergies renouvelables sont compétitives avec les énergies carbone sans aucune subvention. C’est dû à la diminution rapide du coût de ces énergies depuis cinq à dix ans (en particulier le solaire photovoltaïque, PV, qui coûte aujourd’hui 25 % de ce qu’il coûtait en 2008, mais aussi l’éolien). Ainsi au Brésil, les contrats d’achat d’électricité par l’État sont attribués par appel d’offres et, grâce à la qualité du vent, l’éolien y est moins cher que le gaz, le charbon ou même l’hydroélectricité, le tout sans subvention aucune. En France, l’éolien terrestre et le PV bénéficient tous deux d’une aide tarifaire, mais cette aide est moindre que celle que l’État devrait attribuer à une nouvelle centrale nucléaire construite aujourd’hui (pour remplacer les anciennes qui doivent être mises en retraite). Outre le fait qu’un grand nombre de pays privilégie un mix énergétique plus large (afin, par exemple, de ne pas dépendre outre mesure de pays tels que l’Arabie saoudite ou la Russie), la mise en œuvre de projets solaires ou 12 | NEOMA ALUMNI Review / Novembre 2015

éoliens prend seulement de six à vingt-quatre mois (contre six à dix ans pour des centrales thermiques à charbon, à gaz ou des centrales nucléaires). C’est donc particulièrement intéressant pour les pays où la demande d’énergie est en forte croissance et où il y a pénurie d’énergie, ce qui est le cas de nombreux pays émergents (Brésil, Afrique du Sud, Inde). C’est donc ce triptyque (énergie compétitive, mix énergétique moins dépendant de certains pays, rapidité et flexibilité de la mise en œuvre) qui ont fait une expansion rapide du secteur des énergies fondées sur le solaire, l’éolien, l’hydro et la biomasse (énergies les plus compétitives et les plus établies), comme c’est le cas pour Voltalia. Le secteur a connu une croissance à deux chiffres depuis dix ans et ça va continuer.

Le frein principal aujourd’hui à une expansion plus rapide est l’intermittence pour l’éolien ou le solaire. Il faudrait pouvoir stocker cette énergie pour dépasser les 30 % maximaux sur le réseau (limite actuelle). De nombreuses entreprises et des chercheurs travaillent sur le stockage et je suis donc certaine que de vraies innovations vont devenir commerciales dans ce secteur et permettre de passer cette barrière. D’autres énergies (fondées sur la marée ou les vagues) sont encore balbutiantes, donc non compétitives et non financées par les banques aujourd’hui au-delà de plusieurs projets pilotes, mais le deviendront peut-être un jour. Un des risques récemment soulevés par la presse est la baisse du prix du pétrole de 100 dollars à environ 50 dollars le baril, qui pourrait rendre

les énergies renouvelables moins compétitives. En réalité, aujourd’hui le pétrole ne représente que 5 % de la production électrique mondiale (contre 25 % en 1973) et l’essentiel de la production de pétrole va dans les transports. Le pétrole n’est utilisé que pour des systèmes générateurs diesel au coût élevé dans des zones telles que l’Afrique, le solaire reste cependant compétitif à 50 dollars le baril. Donc la baisse des prix du pétrole impacte surtout le secteur des transports mais très peu le secteur de la production électrique (où le gaz, le charbon et le nucléaire sont les vrais concurrents des énergies renouvelables). Avec la baisse des coûts des énergies renouvelables ces dernières années, ce schéma n’est pas remis en question. D’autre part, le cadre législatif continue d’évoluer : en particulier en France, il s’agit de la loi sur la transition énergétique et également, à la fin de l’année, la conférence mondiale COP 21 sur le changement climatique qui se tiendra à Paris. La nouvelle loi française vise à aligner la France avec le cadre réglementaire européen, notamment pour augmenter encore la proportion des énergies renouvelables dans la capacité de production, simplifier l’instruction des dossiers, accélérer le processus des recours et enfin réduire et aligner sur le reste de l’Europe le régime tarifaire. En règle générale, les tarifs renouvelables ont tous été revus à la baisse ces trois dernières années en Europe et deviennent de plus en plus fondés sur un prix de marché de gros de l’électricité, plus une prime. Lorsque tous les décrets de cette loi seront approuvés et appliqués, il y aura davantage d’énergie renouvelable mais à plus faible coût pour l’État et le contribuable. En ce qui concerne COP 21, les organisateurs de cette conférence mondiale espèrent bien recueillir plus d’engagements de pays à réduire leur production de CO2. En effet, depuis Kyoto, il n’y a eu que très peu de progrès en ce domaine. Cette année, on peut objectivement être plus optimiste car les États-Unis et la Chine (grands pollueurs) se sont tout récemment engagés à de fortes réductions de leur production de carbone pour 2020-2030 par rapport à leur base actuelle (alors qu’ils avaient refusé un engagement jusqu’ici). Certaines rumeurs ont aussi circulé concernant une nouvelle taxe sur le carbone à promulguer durant COP 21, mais mon avis est qu’une taxe mondiale ne sera pas instituée cette année car beaucoup de pays s’y opposent encore. Par ailleurs, la libéralisation progressive du secteur de l’énergie (et notamment l’accès au réseau électrique) a aussi permis l’émergence d’acteurs privés, de petite taille, plus agiles et dynamiques que les gros électriciens (souvent étatiques). Ces nouveaux acteurs se différencient par une forte dose d’innovation (notamment financière) et de prise de risques calculés. Ils se positionnent souvent sur des installations petites ou moyennes.

Ce métier est très capitalistique, certes, mais aussi entrepreneurial, opérationnel et financier.

Après avoir commencé dans la banque, puis obtenu un MBA à l’université de Chicago, Laurence Mulliez a réalisé un parcours... de seize années au sein d’Amoco puis BP dans diverses fonctions lui ayant permis de bien comprendre le monde de l’énergie : DG de business unit dans la chimie, VP stratégie et planification groupe pour le gaz, l’électricité et les énergies renouvelables, DG des lubrifiants industriels Castrol monde… Elle a ensuite démarré et dirigé une start-up d’énergies renouvelables, soutenue par un fonds d’investissement, sur le même secteur que Voltalia. Aujourd’hui, elle apporte ses vingt-cinq ans d’expérience aux équipes dirigeantes de quatre sociétés via leur conseil d’administration : Voltalia (en qualité de présidente non exécutive), Aperam, Green Investment Bank et SBM offshore. C’est ainsi que Voltalia, né en 2004, est maintenant un acteur reconnu du secteur, coté en Bourse (Euronext) avec 250 millions d’euros de capitalisation nette boursière, des résultats positifs en 2014 et déjà 250 mégawatts opérationnels, surtout au Brésil et en France (mais aussi en Guyane française et en Grèce). Voltalia compte bien prendre des positions de leader sur les nombreuses opportunités du secteur. Ce métier est très capitalistique, certes, mais aussi entrepreneurial, opérationnel et financier. En effet, il faut aller chercher des terrains, obtenir des autorisations, négocier l’achat de

turbines ou de panneaux, bien gérer la mise en œuvre du projet et ensuite faire tourner les installations qui sont financées à hauteur de 60 à 80 % par des banques. Il demande donc des compétences diverses et complémentaires et une grande agilité (changements réglementaires, adaptation du modèle à de nouveaux pays, etc.). En conclusion, les énergies renouvelables sont là pour grandir, et il y a des métiers passionnants dans ce secteur en forte croissance qui demande des compétences très variées, pour lesquels les anciens de NEOMA sont bien placés. n Novembre 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 13


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Les pionniers du biogaz français Marc Bauzet (MGE 03, Ms Centrale 04) et ses associés ingénieurs se sont lancés dans l’aventure entrepreneuriale dans le domaine du biogaz agricole et territorial(1). Récit de dix ans de belles rencontres, de défis techniques à relever, de fonds à lever… UNE CROISSANCE SOUTENUE

Unité de méthanisation Gâtinais Biogaz (Loiret, France) 600 kilowatts électriques.

NASKEO, OU COMMENT UN PROJET D’ÉTUDIANTS DEVIENT UNE PME C’est l’histoire de quatre jeunes étudiants en mastère spécialisé à Centrale Paris en 2004 : ils décident d’orienter leur projet d’études de dernière année sur les moyens de faire naître de l’énergie renouvelable à partir de déchets organiques. Par un procédé biologique naturel, la méthanisation, des bactéries anaérobies (en l’absence d’oxygène) vont digérer de la matière organique (sous-produits agricoles, résidus de l’industrie agroalimentaire, boues de station d’épuration, déchets verts, etc.) et produire du biogaz (un gaz riche en méthane), source d’énergie renouvelable. Ce biogaz peut ensuite être utilisé pour produire de l’électricité et de la chaleur, par l’intermédiaire d’un moteur de cogénération, voire même être directement injecté, après purification, dans le réseau de distribution/transport de gaz naturel des villes. Le résidu ultime de la réaction de méthanisation, appelé digestat, est ensuite valorisé auprès des agriculteurs locaux, en tant qu’amendement pour les cultures, ce qui permet de réduire la consommation d’engrais issus de ressources fossiles. Fascinés par ce procédé prometteur et CO2 neutre, les quatre jeunes étudiants aux profils 14 | NEOMA ALUMNI Review / Novembre 2015

Une puissance électrique de 750 kilowatts électriques.

complémentaires intègrent l’incubateur de l’École centrale de Paris et se lancent dans un projet de création d’entreprise. Ils réalisent alors une centaine d’entretiens avec des professionnels du secteur de l’énergie, du traitement des déchets et de l’agriculture afin de bâtir un business model et un business plan de la future structure. Son nom sera Naskeo, de l’espéranto(2) naski : enfanter, faire naître, mettre au monde. UNE OPPORTUNITÉ : LE RETARD FRANÇAIS DANS LE DOMAINE DE LA MÉTHANISATION Lorsque les quatre jeunes étudiants se sont lancés dans l’aventure en France, l’Allemagne possède déjà 8 000 installations de ce type en fonctionnement. En 2005, le nombre d’unités de méthanisation françaises pouvait se compter sur les doigts d’une seule main ! En effet, la France ayant choisi de développer la filière nucléaire initiée sous l’impulsion du général de Gaulle après 1945, elle peine à rééquilibrer son parc énergétique (80 % de l’électricité française est issue de l’énergie nucléaire). L’Allemagne s’est quant à elle fixé pour objectif de sortir totalement du nucléaire d’ici 2022, ce qui a eu pour effet de doper les énergies renouvelables et en particulier le biogaz.

Quand Marc Bauzet et ses associés lancent Naskeo Environnement, l’État français décide de rattraper son retard et de développer les énergies en lien avec le monde agricole (il s’est d’ailleurs récemment fixé pour nouvel objectif de ramener à 50 % la part du nucléaire dans le mix énergétique de la France d’ici 2025). Leur but était de développer la méthanisation dans l’Hexagone en proposant un procédé novateur permettant de se démarquer de la concurrence et primé au concours du ministère de la Recherche 2004 et 2006 et au Grand Prix de l’innovation de la ville de Paris 2004. Très tôt, l’équipe fondatrice décide de s’associer au laboratoire de biotechnologies de l’environnement (LBE) de Narbonne, l’Institut national de recherche agronomique (INRA), leader européen de la recherche en matière de procédés de l’environnement. Cette association débouche sur des programmes de recherche, des brevets déposés et une convention d’hébergement de la start-up au sein du laboratoire. En parallèle, conscient que le développement de l’entreprise passe par un nécessaire renforcement des fonds propres de la structure, Naskeo ouvre son capital à deux fonds d’investissements (fonds commun de placement pour l’innovation, FCPI) auprès de XAnge (fonds de la Banque postale) et ODDO Capital (puis ID Invest, fonds des assurances AGF), pour un montant de 2,6 millions d’euros. Cette première levée de fonds permet à Naskeo Environnement de développer son équipe et de décrocher son premier contrat d’envergure avec la réalisation de l’unité de méthanisation territoriale Capik, en SeineMaritime, pour le compte du groupe Ikos Environnement et de la coopérative agricole Cap Seine, basée à Mont-Saint-Aignan. Cette installation de méthanisation par voie liquide(3) en « infiniment mélangé(4) », présentant un montant d’investissement d’environ 5 millions d’euros, une des toutes premières en France, dispose d’une capacité de traitement annuelle de 25 000 tonnes de déchets et une puissance électrique de 750 kilowatts électriques, soit le besoin en électricité d’environ 800 foyers. Aujourd’hui, dix ans après sa création, Naskeo est positionné en leader de la méthanisation agricole et territoriale en France, avec une vingtaine de sites construits. Employant une quarantaine de personnes, la PME accompagne

ses clients dans le développement de projets (ingénierie, étude réglementaire), la réalisation de centrales biogaz (conception, réalisation, mise en service) et la maintenance de ces dernières (suivi biologique, entretien préventif et curatif des équipements). Naskeo réalise un chiffres d’affaires annuel consolidé en croissance de l’ordre de 10 millions d’euros, essentiellement en France. L’AVENIR : ÉNERGICULTURE ET EXPORT Le 4 septembre 2014, Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, a annoncé le lancement d’un appel à projets pour le développement de 1 500 installations de méthanisation en trois ans réparties dans les territoires ruraux français. Face à cette réelle opportunité de marché, Naskeo Environnement a procédé au rachat d’un de ses concurrents, l’entreprise Methajade, spécialisée en méthanisation agricole, par

voie sèche(5). Pour cela, Naskeo a procédé à un nouveau renforcement de ses fonds propres pour un peu plus de 1,5 million d’euros via ses actionnaires historiques, mais également en faisant rentrer au capital la Société coopérative agricole de la région d’Arcis (Scara), dans l’Aube, et MAB Conseils, holding personnelle d’Alain Bossard, entrepreneur à succès. Profitant des procédures administratives simplifiées (autorisation unique), le groupe Naskeo-Methajade propose des systèmes biogaz par voie sèche par un procédé « garage(6) ». Par la même occasion, Naskeo a d’ailleurs su relever le défi du made in France biogaz, puisque 80 % de ses installations sont réalisées par des soustraitants français, contribuant ainsi à l’essor de l’emploi dans le domaine des énergies renouvelables. À terme, ces systèmes simplifiés permettront aux éleveurs français de diversifier leurs activités, de générer des revenus complémentaires

nécessaires pour l’avenir de la filière viande française et de participer activement au développement des énergies renouvelables, en tant qu’énergiculteurs – exploitants de centrale locale de production d’énergie renouvelable par méthanisation. De plus, le développement du biogaz en France peut constituer une réelle alternative au gaz de schiste dont l’exploitation est régulièrement questionnée à l’Assemblée nationale puisqu’elle présente des risques impactant pour l’environnement. Fort de ses multiples références en France, le groupe Naskeo Environnement cherche à présent à exporter son savoir-faire. Pour cela, l’entreprise a travaillé à la mise en conteneur de ses équipements et des armoires électriques de ses unités de méthanisation afin de pouvoir livrer ses skids(7) plus facilement et de réduire au strict minimum les interventions sur site, en phase construction. Naskeo s’est fixé pour objectif de générer plus de 50 % de son chiffre d’affaires à l’étranger dans les cinq ans à venir.n Territorial : désigne une unité de méthanisation multidéchets dont la collecte rayonne sur un territoire d’environ 50 kilomètres autour de l’installation. (2) Espéranto : désigne la langue conçue à la fin du xixe siècle siècle par Ludwik Lejzer Zamenhof, dans le but de faciliter la communication entre personnes de langues différentes. (3) Voie liquide : désigne la méthanisation par voie humide, actuellement la plus répandue, s’appliquant à des ressources ou des effluents liquides (inférieurs à 20 % de matière sèche). (4) Infiniment mélangé : désigne le procédé de méthanisation voie liquide, développé et mis en œuvre par Naskeo, dans lequel la ressource liquide est alimentée dans des cuves hermétiques et le biogaz collecté sur des membranes. (5) Voie sèche : désigne la méthanisation par voie sèche, s’appliquant à des ressources ou des effluents solides (supérieurs à 20 % de matière sèche). (6) Procédé garage : désigne le procédé de méthanisation voie sèche, développé et mis en œuvre par Methajade, dans lequel la ressource solide est entreposée en tas dans des garages hermétiques et le biogaz collecté sur des membranes. (7) Skids : désigne des modules techniques intégrés en plateforme support mis en conteneur. (1)

Novembre 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 15


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ENQUÊTE un projet de bâtiment novateur qui ait du sens pour ses occupants et recueille l’adhésion des parties prenantes locales. C’est ainsi que nous avons pensé à des serres agricoles. NAR : Quelle est la part d’innovation de ces modèles de serres ? Sur quelles compétences techniques faut-il compter ? P. B. : Nos serres agricoles solaires permettent de conserver 50 à 80 % d’ensoleillement pour les cultures (maraîchères, arboricoles…) par un système ingénieux de panneaux solaires dont l’ombre est déportée. Plusieurs brevets et dessins ont été déposés à l’INPI. Pour les aspects techniques, nous avons eu recours à des compétences externes (bureaux d’études électriques, architectes, bureaux de contrôle…) et monté une équipe projet avec nos partenaires, qui nous accompagnent depuis le début. NAR : Comment se porte le secteur de l’énergie solaire en France ?

Courage et pugnacité pour réaliser les trois plus grandes toitures solaires de France Philippe Brion (MGE 89) a travaillé pendant vingt ans pour de grands groupes. En 2007, à 40 ans, il décide de changer de voie et opte pour l’entrepreneuriat dans un tout autre secteur, celui des énergies nouvelles. Il crée Enerimmo, une société spécialisée dans la construction de serres agricoles solaires, permettant de concilier l’ensoleillement nécessaire aux cultures et l’ombre portée des panneaux solaires. NAR : Pourquoi s’être lancé dans l’entrepreneuriat à 40 ans ? P. B. : D’un naturel curieux et habité par une envie irrépressible de réussir, j’ai toujours su qu’un jour je créerais mon entreprise. Mon expérience a été un atout considérable dans mon projet d’entreprise. J’ai travaillé sur des montages d’opérations immobilières chez Cogedim, fait du financement chez Paribas, des acquisitions de portefeuilles immobiliers ou de sociétés cotées immobilières chez GE Capital Real Estate. J’ai enfin créé le fonds Colyzeo avec Colony Capital tout en étant directeur général d’une foncière cotée détenue par Eurazeo. J’ai eu envie d’indépendance et de liberté, de m’affranchir des hiérarchies, des procédures et 16 | NEOMA ALUMNI Review / Novembre 2015

inerties propres aux grosses structures. Restait à trouver un projet en lien avec mes compétences et qui soit exemplaire et créateur de valeur. NAR : Comment s’est fait le choix du secteur ? P. B. : Étant un bâtisseur dans l’âme, je voulais continuer à construire, mais construire autrement. Je cherchais un secteur ouvert à un nouvel entrant, nécessitant peu de moyens financiers au départ, et avec un business model proche de celui de l’immobilier. L’idée de monter un projet autour du renouvelable a très vite germé. Plusieurs raisons ont guidé mon choix : l’envie de changer les choses, de préserver l’environnement et de laisser à mes enfants un

monde différent. Le film d’Al Gore de 2006, Une vérité qui dérange, a été un déclencheur. J’ai pris conscience des conséquences graves du réchauffement climatique tout en réalisant que nous pouvions tous être acteurs du changement et que l’amélioration de notre environnement n’était pas incompatible avec un projet d’entreprise profitable. Avec un associé de confiance, nous avons commencé fin 2007 avec des projets éoliens mais après six mois d’études, un changement de loi a allongé les délais d’obtention des permis de construire, remettant en cause notre modèle économique. Nous avons alors décidé de développer des projets solaires sur bâtiment, avec une approche différente de ce qui existait déjà. L’idée était d’accompagner

P. B. : Si l’on compare la France avec l’Allemagne, force est de constater que la puissance installée est sept fois inférieure. La France n’encourage pas le développement du solaire parce qu’elle lui a toujours préféré le nucléaire, soi-disant moins cher. Aujourd’hui, ce n’est plus vrai parce que le prix des panneaux solaires a considérablement diminué. Par ailleurs, sur le peu de projets solaires développés en France, l’État favorise les grands acteurs de l’énergie comme EDF, au détriment de plus petites structures. Pour ce faire, l’État use et abuse de tout un arsenal juridique complexe qu’il modifie à son gré. Depuis 2007, le marché du solaire en France est régulièrement secoué par un changement des règles du jeu : un moratoire en 2010, des baisses régulières du tarif de rachat, au total plus de quatorze changements des textes de loi. Pas facile de survivre au cœur de cet épais brouillard de règles. La plupart des petits acteurs du secteur ont jeté l’éponge ! Le secteur des serres agricoles solaires est encore un micromarché (environ 3 % du marché du solaire en France). Sur les sept dernières années, il s’est développé environ un million de mètres carrés de serres solaires, Enerimmo en représente environ 25 %. Il y a encore peu de recul sur ce marché mais notre

ambition est d’installer un modèle durable et exemplaire d’association de deux mondes, ceux du solaire et de l’agriculture. Cela passe bien entendu par des partenariats avec les agriculteurs. NAR : Quelles sont les principales difficultés rencontrées ? P. B. : Au départ, les principales difficultés ont été d’ordre administratif. Depuis la création, nous avons examiné trois cents sites, essentiellement dans les régions ProvenceAlpes-Côte d’Azur et Languedoc-Roussillon où l’ensoleillement est favorable. Trente seulement ont été retenus parce que le terrain et la réglementation locale étaient compatibles avec notre projet ! Il a fallu également convaincre les autorités administratives (maires, préfets et chambres d’agriculture) de son bien-fondé. Cela a demandé une bonne dose de courage et de pugnacité car la plupart d’entre elles étaient assez réfractaires au départ. Mais avec le temps et beaucoup de pédagogie, nous avons noué le dialogue avec des acteurs engagés dans leur région, ouverts à l’innovation et soucieux d’aider des exploitants agricoles souvent en difficulté. Nous tenons à remercier tout particulièrement les acteurs de Perpignan qui ont été les premiers à nous soutenir. Après un long processus administratif (un à deux ans), douze sites ont obtenu un permis de construire dont cinq ont été mis en œuvre (deux à Istres et trois à Torreilles) et sept sont en développement. NAR : Quelle est l’originalité du business model ? P. B. : Le modèle du solaire est très proche de celui l’immobilier. Le revenu résulte du produit de la revente à EDF de l’énergie dégagée par les panneaux solaires, à un tarif déterminé à l’avance et garanti pendant vingt ans. C’est sans risque car EDF n’a pas de possibilité de sortie, elle est tenue par un contrat d’obligation d’achat. La principale difficulté provient du changement des règles du jeu en cours de projet. Pour garantir la rentabilité future d’une opération, il faut en permanence adapter le projet, qui s’inscrit sur une durée longue (deux ans), avec les révisions périodiques (tous les

trimestres) du tarif de rachat, le plus souvent à la baisse. Il faut aussi tenir compte des évolutions réglementaires en matière d’autorisations administratives souvent complexes et sujettes à interprétation. C’est pris en compte dans notre business plan dès le démarrage. Cela nécessite aussi une grande agilité d’organisation. La rentabilité solaire n’est qu’une partie de l’équation. Notre modèle vise aussi à aider le monde agricole qui souffre de la concurrence étrangère et du manque de moyens financiers. Nous proposons nos serres gratuitement aux exploitants agricoles. Les revenus solaires doivent permettre d’amortir l’ensemble. Le business model nécessite peu de capitaux jusqu’à la mise en chantier des serres. Nous investissons donc dans plusieurs projets en même temps. Une fois le projet finalisé, il faut rechercher des financements : 20 à 30 millions d’euros par unité, pour 100 000 mètres carrés de serres agricoles solaires, soit 10 mégawatts de puissance installée. Les rentabilités du secteur se situent aujourd’hui dans une fourchette de 7 à 10 %, avec toutefois une tendance à la baisse. À ce jour, nous sommes fiers d’avoir développé les trois plus grandes toitures solaires de France, chacune sur environ 100 000 mètres carrés. NAR : Quels sont les projets de développement ? P. B. : Le marché des serres agricoles solaires a des réserves de croissance importantes. Pour l’instant, nous souhaitons grandir sans grossir car, pour faire face aux changements de tarifs et aux évolutions réglementaires, nous devons rester une petite structure capable de s’adapter rapidement aux changements. Notre objectif est de poursuivre notre développement à un rythme de trois à quatre gros projets par an, afin d’installer notre modèle durablement en France, avec l’aide des parties prenantes et en multipliant les partenariats avec les agriculteurs. Nous sommes en recherche permanente de terrains agricoles à acquérir ou à louer en région Provence-Alpes-Côte d’Azur et LanguedocRoussillon et recherchons également des exploitants agricoles qui voudraient exploiter gratuitement nos serres. À plus long terme, nous envisageons de nous développer à l’étranger. n

Novembre 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 17


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ENQUÊTE

Les fournisseurs alternatifs d’énergie : le modèle coopératif Stéphanie Lacomblez (MGE 04) et Guillaume Jourdain (MGE 05) avaient choisi la même dominante à l’école (organisations à but non lucratif) et les voici dix ans plus tard dans la même coopérative, Enercoop, fournisseur d’électricité 100 % renouvelable. Guillaume dirige l’unité Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Stéphanie est directrice communication à l’échelle nationale. Interview de Guillaume par Stéphanie pour mieux comprendre leur engagement dans ce secteur. Stéphanie Lacomblez : Quel a été ton parcours avant de travailler dans le secteur de l’énergie ? Comment as-tu eu connaissance du job ? Guillaume Jourdain : En sortant de l’école, j’ai rapidement trouvé un emploi de chef de publicité dans une agence de communication à Lille. Ensuite j’ai eu l’opportunité de me consacrer entièrement à la musique, l’une de mes passions, en rejoignant un groupe de rock pour plusieurs enregistrements et de nombreux concerts. C’est à ce moment-là que j’ai pu commencer (en grande partie grâce à toi qui étais déjà chez Enercoop à ce momentlà) à m’engager bénévolement et à envisager la création d’une coopérative Enercoop dans le Nord-Pas-de-Calais, qui a finalement vu le jour en 2011. S. L. : Présente-nous les atouts du statut juridique adopté et la place des partenaires. G. J. : Enercoop est un fournisseur d’électricité qui injecte sur le réseau public de distribution une électricité d’origine 100 % renouvelable en s’approvisionnant directement et exclusivement auprès de producteurs indépendants d’énergie éolienne, photovoltaïque ou hydraulique. Ainsi, les factures payées par nos clients servent directement le développement des énergies renouvelables en France. Nous sommes aujourd’hui organisés en un réseau de structures régionales qui ont adopté le statut de société coopérative d’intérêt collectif. Ce statut permet d’associer l’ensemble des parties prenantes (salariés, clients, producteurs, collectivités, partenaires) à la gouvernance de

nos structures locales. Enfin, il impose la nonlucrativité, c’est-à-dire le réinvestissement des bénéfices dans l’objet de l’entreprise : dans notre cas, il s’agit de financer des projets de production d’énergie renouvelable ou des actions de réduction des consommations. S. L. : Qu’est-ce qui t’a le plus attiré chez nous ?

S. L. : Quelles sont tes principales « satisfactions » dans ce métier et y a-t-il au contraire des frustrations ?

S. L. : Étant au cœur du système, qu’attendstu de la COP 21 ? G. J. : J’espère avant tout que la COP 21 contribuera à faire évoluer les consciences et amènera non seulement les États, mais aussi les entreprises et les citoyens à prendre leurs responsabilités face à l’urgence climatique. Cette prise de conscience doit s’accompagner de la mise en place d’actions concrètes dans les plus brefs délais : il faudra des mesures audacieuses, notamment sur le plan financier, pour que les choses évoluent dans le bon sens. S. L. : Un dernier message à faire passer aux alumni ? G. J. : Vous souhaitez faire un geste simple et concret en faveur de la transition énergétique ? Changez de fournisseur d’électricité et rejoignez Enercoop ! n

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Pierrick Maïa (Ms 92) et Thomas Klotz (BBA 95) ont fait leurs études à Rouen pour l’un, à Reims pour l’autre. Tous deux travaillent en Normandie chez GRDF : Pierrick est délégué territorial Haute-Normandie et Thomas chargé de communication clients territoires Nord-Ouest. Un peu de technique pour comprendre leur rôle dans cette transition énergétique et comment les énergies renouvelables produisent du gaz.

G. J. : Tout ! Il s’agit d’une structure d’économie solidaire, œuvrant en faveur de l’environnement, et qui connaît un fort développement depuis plusieurs années : cela me permet de concilier mes convictions et mes aspirations professionnelles, le tout avec une équipe dynamique et enthousiaste.

G. J. : Comme évoqué plus haut, la plus grande satisfaction est de se lever chaque matin pour travailler au service d’une cause à laquelle on croit. Ça n’a pas de prix ! Mon poste de directeur de la coopérative Enercoop Nord-Pas-deCalais-Picardie implique par ailleurs de mener des activités aussi variées que passionnantes. En revanche, les défis auxquels nous faisons face sont immenses et les moyens dont nous disposons sont encore trop limités.

Le rôle clé de la distribution du gaz

CHIFFRES ENERCOOP NORD-PAS-DE-CALAIS-PICARDIE :

900 400 clients sociétaires

5 salariés

CHIFFRES ENERCOOP :

1 coopérative nationale et 9 coopératives régionales

25clients 000

15 000 90 90 sociétaires producteurs salariés d’électricité

GRDF, ACTEUR STRATÉGIQUE DU MARCHÉ DE L’ÉNERGIE

GAZPAR, LE NOUVEAU COMPTEUR COMMUNICANT DE GRDF

Gaz réseau distribution France (GRDF), filiale à 100 % d’Engie (ex-GDF Suez), regroupe depuis 2007 l’ensemble des activités de distribution de gaz naturel en France. Acteur stratégique du marché de l’énergie, GRDF est au service des fournisseurs, des partenaires de la filière, des collectivités locales et de ses 11 millions de clients. Ce réseau, exploité pour le compte des collectivités locales, représente aujourd’hui plus de 195 000 kilomètres (soit cinq fois le tour de la Terre) et dessert 77 % de la population française. Sa longue expérience d’industriel gazier lui confère un savoir-faire et une expertise reconnus, fondés sur trois piliers majeurs : le service au client, l’innovation et la sécurité industrielle.

L’avenir du gaz dans la transition énergétique nous a conduits à développer Gazpar, le nouveau compteur communicant de GRDF, dont le déploiement débutera fin 2015-début 2016 dans les villes pilotes. Grâce aux informations quotidiennes fournies par le compteur, les particuliers et les professionnels pourront bénéficier d’informations et d’une facturation sur index réel, et maîtriser leur consommation en adoptant des simples gestes d’économie. Les collectivités, les bailleurs sociaux ou les gestionnaires de parcs pourront aussi visualiser les consommations de leurs immeubles ou quartiers et identifier les bâtiments dont la performance énergétique est particulièrement faible pour engager des travaux de rénovation ou d’isolation.

UN RÔLE CLÉ DANS LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE GRDF contribue au débat national sur la transition énergétique, pour lequel nous avons présenté un scénario réaliste qui permet d’atteindre les objectifs environnementaux que la France s’est fixés à l’horizon 2020. Le réseau de distribution jouera à l’avenir un rôle clé, notamment grâce à la maîtrise des dépenses d’énergie, au biométhane (un gaz « vert » produit localement qui pourra représenter, en 2050, 73 % du volume total de gaz distribué) et à la diversification des usages du gaz.

LE BIOMÉTHANE, UN BIOGAZ ÉPURÉ Le biométhane est une énergie renouvelable directement issue des déchets. Produit à partir de la fermentation de déchets agricoles, ménagers, industriels ou encore des boues de station d’épuration, le biométhane est un biogaz épuré jusqu’à la qualité du gaz naturel. Une fois odorisé, contrôlé, compté et sa pression régulée, il est injecté dans le réseau de distribution. Il offre de multiples avantages : valoriser les déchets pour produire une énergie renouvelable, réduire les émissions de gaz à effet de serre et améliorer la qualité des sols en substituant les engrais chimiques par un engrais organique.

LE « POWER TO GAS » POUR STOCKER La production d’électricité renouvelable et intermittente, éolienne ou photovoltaïque, ne peut s’ajuster à la demande. Une réponse est possible : stocker l’énergie grâce au power to gas, c’est-à-dire transformer l’électricité excédentaire en hydrogène par électrolyse, puis le combiner avec du gaz carbonique pour produire du méthane de synthèse qui sera stocké et ensuite réinjecté dans le réseau de gaz. Ce gaz pourra servir à tous les usages du gaz, dont le carburant pour les transports. LE GAZ NATUREL VÉHICULE (GNV) UTILISÉ COMME CARBURANT Utilisé comme carburant, le gaz naturel permet de lutter efficacement contre le réchauffement climatique. Il émet 20 % de CO2 en moins que l’essence. Le GNV contribue aussi à la lutte contre la pollution atmosphérique avec des émissions d’oxydes d’azote (NOx) et de particules fines inférieures de plus de 80 % par rapport au diesel. Fondé sur un modèle industriel réaliste, rentable et d’ores et déjà fonctionnel grâce au réseau de gaz naturel, le GNV représente ainsi l’alternative économique et écologique aux moyens de transport traditionnels la plus fiable et la plus performante : les véhicules particuliers et professionnels au GNV bénéficient d’une autonomie supérieure aux autres véhicules fondés sur une énergie alternative. n

Novembre Octobre 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 19


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ENQUÊTE

Concilier croissance, sécurité énergétique et climat : les cas exemplaires de l’Équateur et du Mexique Carl Bernadac (MGE 95) est directeur adjoint à l’Agence française de développement (AFD) de Bogotá pour la Colombie et l’Équateur. À ce poste depuis deux ans, il contribue aux politiques résolument volontaristes mises en place dans ces pays d’Amérique du Sud, respectueux des hommes et des environnements.

L’AFD est l’institution publique française au service du développement international. Institution financière spécialisée, l’AFD a la mission, confiée par les autorités françaises, de contribuer au développement économique et social dans les géographies de son intervention. Elle finance et accompagne des projets et des programmes de développement, elle participe au débat, à la recherche et au dialogue avec les acteurs concernés en la matière. En 2014, l’AFD a octroyé plus de 8 milliards d’euros de financement. Le mandat et les instruments de l’AFD sont différenciés par géographie : dans les pays les plus pauvres, essentiellement en Afrique subsaharienne, l’AFD intervient principalement par subventions. Dans les pays émergents, elle accorde des prêts pour financer des projets permettant de lutter contre le changement climatique et ayant pour objectif une croissance respectueuse des hommes et de l’environnement. C’est dans le cadre de ce mandat que l’AFD accompagne la transition énergétique de pays comme l’Équateur, le Mexique, l’Afrique du Sud ou encore l’Indonésie. Pour enfin concilier croissance, sécurité énergétique et climat, c’est-à-dire pour s’orienter vers un découplage entre croissance et consommation d’énergies fossiles, la transition énergétique doit s’appuyer sur trois leviers : • la régulation de la demande (sobriété énergétique), en incitant des changements de comportements individuels et collectifs ; • l’amélioration du rendement énergétique (efficacité énergétique) en intervenant sur les équipements et les aménagements ; • la substitution vers des énergies moins carbonées (renouvelables tels l’éolien ou le solaire, la biomasse, ou la substitution du fuel lourd par le gaz naturel pour la production d’électricité). Voici quelques exemples d’intervention de l’AFD, à titre d’illustration de cette stratégie et des moyens d’actions possibles. 20 | NEOMA ALUMNI Review / Novembre 2015

En Équateur, l’AFD finance par un prêt le programme de modernisation du réseau électrique national, indispensable à l’accomplissement de la transition énergétique en cours. Le gouvernement équatorien s’est en effet engagé dans une politique volontariste de transformation du secteur qui consiste à : • modifier la matrice énergétique en augmentant la part du renouvelable dans le mix national via la construction de nouvelles centrales hydroélectriques ; • utiliser l’électricité en substitution au gaz pour la consommation domestique ; • renforcer et développer son réseau de transport et de distribution électrique pour réduire les pertes techniques et permettre ces évolutions. En termes de construction de nouvelles capacités installées, le gouvernement injectera 7 000 millions de dollars dans vingt-cinq projets hydro d’une puissance totale de 5 449 mégawatts, sept projets thermiques pour 1 040 mégawatts et des projets solaires et éoliens pour 594 mégawatts. L’objectif est de parvenir à 90 % de production hydroélectrique en 2022. Le réseau de transport électrique bénéficiera d’un investissement total de 1 milliard de dollars.

L’âge de pierre ne s’est pas terminé par manque de pierres. L’âge du pétrole ne s’achèvera pas avec le manque de pétrole. Cheikh Yamani, ancien ministre saoudien du Pétrole

La politique équatorienne de basculement du gaz à l’électricité pour la cuisson domestique ou Programa de cocción eficiente (PEC) vise la substitution des cuisinières à gaz par des cuisinières électriques à induction. L’objectif du gouvernement est d’atteindre un taux d’équipement d’ici 2017 de 3,5 millions de foyers, soit 75 % des clients du réseau électrique. Les investissements nécessaires dans le réseau de distribution seront couverts par l’État, les investissements dans les réseaux domestiques et les cuisinières à induction étant assurés par les ménages, avec des aides financières pour les familles modestes. Un mécanisme tarifaire incitatif a également été mis en place. Il est fondé sur la gratuité de la consommation supplémentaire d’électricité jusqu’à décembre 2018 et sera ensuite poursuivi par la mise en place d’un tarif résidentiel subventionné sur la partie additionnelle de consommation induite par l’usage des cuisinières électriques (soit le même coût que le GPL). En parallèle, le gouvernement prévoit une diminution progressive de la subvention au GPL. In fine, ce programme devrait aboutir à une inversion de la matrice énergétique avec une production d’électricité à 90 % renouvelable, à une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre (GES, un minimum de – 110 000 tonnes de CO2 par an), avec un bilan budgétaire positif de plusieurs centaines de millions de dollars par an pour l’État par le jeu de modification des subventions et sans impact financier pour le consommateur final. En accompagnement de ces financements, l’AFD facilite également l’échange d’expérience entre ses pays d’intervention et la France sur les politiques de transition énergétique. Un séminaire consacré à la modélisation économique de la transition énergétique permettant un développement sobre en carbone des économies a ainsi été organisé à Paris en mars dernier, entre acteurs français et européens et les délégations venues de pays émergents

En Équateur, l’objectif est de parvenir à 90 % de production hydroélectrique en 2022. (Indonésie, Mexique, Équateur, Maroc, Tunisie). Ce fut l’occasion d’appréhender la complexité des stratégies de transition énergétique visant la décarbonation de la croissance. L’objectif de ces stratégies est en effet de modifier le comportement de consommation et d’investissement d’une multitude d’acteurs dont la dépendance aux énergies fossiles est hétérogène. Sur le plan microéconomique, les mesures de politique publique permettant cette transition doivent donc définir les incitations économiques, financières et réglementaires pouvant enclencher des changements comportementaux de long terme (fiscalité carbone, démantèlement des subventions aux énergies fossiles, subventionnement des énergies renouvelables, réglementation dans le domaine de la consommation d’énergie, etc.).

Sur le plan macroéconomique, ces politiques doivent minimiser le coût des investissements permettant la réduction des émissions de CO2 tout en veillant à une bonne répartition de ce coût entre les agents économiques. Dans les pays émergents, la difficulté réside dans l’évitement d’un coût induit de ces investissements et des incitations pour les familles pauvres. En cela, ces politiques doivent traiter un enjeu redistributif, c’est-à-dire fiscal, qui les distingue des politiques sectorielles plus classiques. À ce séminaire, le Mexique a présenté la transition énergétique à partir d’un objectif de réduction des émissions de GES. De fait, à la fin du mois de mars, le Mexique a été le premier pays émergent à présenter ses contributions nationales (INDC) pour la COP 21 sur la base d’un travail préparatoire dans lequel la modélisation économique a tenu une place importante, notamment le modèle 3ME, modèle hybride d’équilibre général permettant de saisir l’impact de la politique de transition énergétique sur le plan macroéconomique (consommation, investissement, emploi, balance des paiements…) et sectoriel (réduction des émissions de GES…). Ces travaux de modélisation sont le fruit d’une

BIO Carl Bernadac (MGE 95) a obtenu un master en administration publique/ développement international de l’université Harvard. Après six années au sein d’une ONG espagnole d’aide aux réfugiés, principalement en Afrique, il fonde un bureau d’étude sur la coopération au développement en Espagne puis intègre l’Agence française de développement en 2004 à la direction de la stratégie, puis rejoint en 2007 la direction des opérations comme chef de projet énergie/climat et économiste sectoriel. Depuis septembre 2013, il est directeur adjoint à l’agence AFD de Bogotá pour la Colombie et l’Équateur. coopération scientifique mise en œuvre par l’AFD entre l’Institut national d’écologie et de changement climatique du Mexique (INECC) et l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Ces exemples montrent la complexité des déterminants et des impacts de la transition énergétique. La possibilité de contribuer, à notre échelle et à notre place, à la résolution de ces enjeux avec une palette d’outils, qui vont du financement de politiques et d’investissements au programme de recherche et au débat, rend le travail au sein de l’AFD passionnant. Les compétences acquises à l’école en économie et en finance sont précieuses ! n Novembre 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 21


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ENQUÊTE

Financing Renewable Energy from Private Money, Is That Realistic? By Jean-Philippe Verdier (MGE 96), Head of French Investment Banking at Jefferies, and Deputy-Chair of the Climate Change Forum at the Franco-British Chamber of Commerce in London. SHIFT OF THE INVESTMENT COMMUNITY? Last May, the $880bn Norwegian Oil Fund announced the intention to withdraw from businesses relying more than 30% on coal, or that have significant negative environmental effects. In May also, over 100 heads of institutional investors, including pension giants Calpers and Calstrs, representing $12 trillion AUM, petitioned G7 finance ministers to support a “long-term” goal to reduce greenhouse gas emissions, stating that they pose “one of the biggest systemic risks” to investors. Twenty plus years after the start of climate change negotiations in 1992, these two high profile examples show a significant change of mind-set towards businesses relying on “old dirty energy”, in addition to being attracted by investments in green related companies. GREEN ECONOMY: INVESTMENT WITHOUT RISK? The dependency on government policies, such as subsidy schemes and installed capacity targets, have influenced the renewable energy sector. This reliance is justifiable in the initial stage of development of a fledging green economy to support investment, demand, and ultimately foster a rapid catch up along the price curve (e.g. achieve grid parity). This goes in hand with the fact that very few pricing mechanisms of externalities (pollution, or GHG emission) have been introduced by governments. Retroactive cancellation (Spain 2008) and reduction of subsidies have put off investors, concerned about the lack of visibility for their investments. New technologies and increased volumes lead to rapidly decreasing break points meaning that a subsidy-free economic viable sector may not be far away. Subsidies are meant to be reduced or scrapped at some stage as government budgets are constrained and the initial objective of kick-starting the industry has been achieved. Investors have now factored that in. A WIDER CHOICE OF INVESTMENT OPPORTUNITIES NOW AVAILABLE Today, renewable energy has grown into an asset class of its own and attracts a variety of investors. The offering of investment solutions 22 | NEOMA ALUMNI Review / Novembre 2015

is now broader, and products have been structured to meet investor demands. Some examples of “green” securities include the following: —On the debt side, in Europe, Green Bonds have been issued since 2007 by big utilities, supranationals and banks. They are interest bearing bonds that provide the commitment that the funds will be used to finance green related projects (GHG mitigation or green energy). Approximately $38bn have been raised so far, with $20bn in 2014 alone, and some expecting $30bn this year. Whilst a drop in the ocean of financing needs, it is encouraging and gaining momentum. Significant banking intermediaries are now playing in this market (e.g. CACIB, JPM, Citi), and ICMA is implementing new guidelines to improve reporting standards and overall transparency; —In the UK, Unit Trusts attract yield-hungry investors who are still happy to bear higher risk than a typical bond investor, since the “promised” return is provided via a dividend, and therefore not guaranteed. They also benefit from tax wrappers (e.g. ISA accounts); —In the US, YieldCos are dividend-growth listed companies that provide attractive yields, and house renewable energy operating assets with long term power purchase contracts and therefore generate predictable cash flows. Utilities can raise much needed financing by IPOing their subsidiaries—this has proven increasingly popular in 2013 and 2014, with cumulated market cap. reaching about $12bn in early 2015; —On the equity side, private equity have raised dedicated funds to invest in infrastructure like renewable energy projects, in developed or developing countries (e.g. KKR, HgCapital, Denham) or in small to mid-sized cleantech companies. Insurance companies, pension funds, or wealthy individuals are the most common investors;

Better Growth Better Climate.

—Finally, only a few mid-sized green energy companies are listed (e.g. Voltalia, chaired by a NEOMA) and offer the opportunity to invest at various points in the value chain (developers, operators or cleantech).

Eel, l’hydrolienne 100 % écologique Marion Lesage (MGE 96) travaille sur les marchés financiers depuis dix-sept ans quand un de ses collaborateurs, Franck Sylvain, vient lui parler de sa rencontre étonnante avec Jean-Baptiste Drevet. Travaillant depuis vingt ans sur le couplage entre fluide et membranes ondulantes, cet ingénieur des Arts et Métiers a déposé un brevet d’une hydrolienne à membrane ondulante. Déjà persuadée qu’après la catastrophe de Fukushima, le secteur des énergies renouvelables verra émerger de nouvelles technologies et sera bientôt une vraie alternative à l’électricité issue du nucléaire, Marion décide avec quelques amis de devenir associée dans Eel Energy et soutient ce projet dans ses développements et dans ses défis. UNE TECHNOLOGIE INSPIRÉE DU BIOMIMÉTISME

DU PROTOTYPE À LA VENTE DES PREMIERS WATTS

L’hydrolienne Eel (« anguille » en anglais) utilise les courants marins pour générer de l’électricité grâce aux mouvements de sa membrane. Les mouvements des animaux aquatiques sont fondés sur des ondulations, Eel Energy reproduit les propriétés des systèmes biologiques. Cette solution est 100 % écologique : pas d’agression de la faune et des organismes marins, pas de pollution sonore ou visuelle, pas de déchets ni d’émission de CO2. L’hydrolienne optimise le transfert d’énergie par couplage fluide/ structure. Cela induit une ondulation de la membrane. Cette dernière ondule sous la pression du fluide en mouvement. Ces déformations périodiques de la structure sont transformées en électricité via un système électromécanique. L’énergie est convertie tout le long de la membrane. Une boucle de pilotage permet d’optimiser la captation d’énergie en fonction du courant incident.

Le prototype échelle 1/6e de l’hydrolienne Eel Energy a passé avec succès des tests fin juillet 2015 sur l’intégration de ses convertisseurs. Les modules de conversion d’énergie ont été testés pour la première fois sur la membrane et ont permis de produire les premiers watts de l’hydrolienne Eel en fonctionnement dans le bassin de l’Ifremer à Boulogne-sur-Mer. Les avantages technologiques de l’hydrolienne sont la transformation directe de l’énergie en électricité, l’orientation de la membrane au gré du courant et un démarrage à faible vitesse de fluide. La technologie Eel est particulièrement bien adaptée au milieu marin (fermes marines, océans), ses performances permettront un coût de production du kilowattheure très compétitif.

WHERE DO WE STAND? Today, investors have a wider choice to finance and gain exposure to renewable energy, or climate change mitigating assets, meeting a variety of investing objectives. That is encouraging. Having said that, in his report “Better Growth, Better Climate”, UK economist Nicolas Stern estimates financing needs to mitigate worldwide climate change represent close to $90,000bn. However, only 7-to-13% of infrastructure investments are directed towards low carbon assets: at this pace we are still wide of the mark to meet the 2oC target. Does it mean that investors still don’t quite find the risk-return profile sufficiently attractive? Many say that the solution is to unlock the pot of money managed by pension funds by creating the confidence in the long-term cash flow generating capabilities of the business models of the sector. Mainly government holds the key to success through leadership, international coordination, and consistency in their policies for investors to simply trust their excel models. n

Grâce à la BPI et à ses actionnaires historiques, Eel Energy a pu financer l’élaboration de son prototype 1/6e et travaille d’ores et déjà sur l’échelle 1. L’entreprise cible la vente des trois premières unités en 2016 et veut devenir très vite un acteur de la production d’électricité. n

LES COURANTS OCÉANIQUES ACCESSIBLES À EEL ENERGY Comparatif de zones de profils de courants pour la côte française

Zones accessibles aux turbines Vue d’un prototype dans le bassin de l’Ifremer à Boulogne-sur-Mer

Encadré Les courants océaniques accessibles à Eel Energy Zones accessibles à Eel Energy

Comparatif de zones de profils de courants pour la côte française Zones accessibles aux turbines (carte 1) Zones accessibles à Eel energy(carte2)

Novembre 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 23


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Geopolitical Issues of Global Warming

WHAT IS GEOPOLITICS? Politics is a two dimensional function, but geopolitics engages the earth, the air, and everything in between. It is a way to think of security, as well as geography, but to do so without the limitations of traditional conceptualizations. It is possible to understand climate, and climate change; to understand the geography of where people live, and the sociology of how they act, without understanding that all of these factors interrelate. Thus, climate change, in particular the concept of global warming, must be addressed from the geopolitical—or integrated and systemic—approach in order to truly understand how the change affects us as a human population and how that change can be mitigated. Consider Swynedouw’s caution: “In other words, if we really care deeply about the climate and other socio-environmental conditions, our theoretical gaze and political passions have to shift from a concern with the environment per se to a concern and passion for the construction of a different politics.” (Swynedouw, 2013, p.2) Geopolitics, then, can mean many things, and depending on who is doing the interpreting, it can even mean multiple things at the same time. The general concept of politics that most people understand is that politics is a matter of gaining control of people, places, and resources, and using it to one’s advantage. On the international 24 | NEOMA ALUMNI Review / Novembre 2015

levels it is hard to discuss the concept of politics without referring to the powers in the world, of various nations, and increasingly of various politicized religions. As an example, one only has to search the ‘impact of the Department of Defense on alternative energy’ to discover hundreds of thousands of articles, blogs, books, and postings which discuss not only the Department of Defense’s forays into developing alternative energy sources (and using sources that already exist) but also into the mind of energy-hoarders who believe in stockpiling various forms of energy while ‘we’ figure out how China’s decisions or Russia’s decisions on energy will affect political outcomes.

The relationships between changes in the environment and the vulnerabilities of the populations are interconnected.

BIO Edgar Bellow is Associate Professor at NEOMA Business School where he is teaching Geopolitics, International Management, Corporate Responsibilities and Business Ethics. As researcher, his interest area includes geography and business, business social impact, sustainable development, sustainable entrepreneurship and innovation, leadership and responsibility. Edgar is Academic and Research Referent of Sustainable Development and CSR at NEOMA Business School. The Journal of Energy Security, an online magazine, concentrates on issues that relate to energy security. Reading recent columns led to this reader’s conclusion that the editors of the journal (and thus the writers) were far more concerned with issues related to grabbing and stockpiling energy supplies and reserves rather than assessing the capacity for alternative energy developments (Journal of Energy Security, 2014). Yet some of the articles seem to suggest a geopolitical approach, even though it is not overtly addressed; instead, the reader is urged to understand that there may be the need to have a trade-off between environment and energy. This is certainly a geopolitical approach, although it is not overtly stated. Rather than approaching potential solutions from an environmental perspective, the Journal suggests that it is time to expand nuclear power in Europe, learn to utilize coal effectively and cleanly, and learn to use unconventional gas as fuel (Journal of Energy Security, 2014). Yet, when one reads the entire report, it appears

that the reason given is that it’s time to break the European dependency on Russian oil and gas, in case something happens to that political alliance. The Journal also recommended opening negotiations with Turkey as well as developing stockpiles of energy. Almost as a side note, the recommendation was made to begin exploring how to control spontaneous natural gas burn offs, which is reputed to utilize 25% of the natural gas availability (Journal of Energy Security, 2014). How does this relate to global warming? At its most basic level, that of perception. Russia wishes to be perceived as a world power. Thus, all the other nations scurry around to protect themselves from offending Russia and losing access to its energy. This is why the Journal suggests developing other avenues for access to energy. It is not enough to acknowledge that various types of energy are limited and non-renewable; one must also acknowledge that various political factors go into who controls this energy. When the topic of climate change is discussed, nearly everyone can call upon memories (or imaginations) of differences in nature, of severe and unusual storms like hurricane Katrina, of Saharan droughts, fires in Southern Europe, in New Mexico, and so. The media stimulates these discussions and believes (Boykoff, 2011). However, and this is the key point, it is the way that political institutions present climate change that show up in public debate. Elden (2013) suggests that the politics are tied up with climate change and with geography. As people, we have become accustomed to dealing with geography, but now geography is three dimensional. This is a key factor when speaking of climate change, because of the issues discussed earlier: the need to secure land and resources for one’s nation, and to protect one’s people. Thus, if we now speak not only of the land and the resources (for example) but of the very atmosphere. So if we were controlling a territory, it might be a relatively easy matter—but how does one secure an atmosphere? Consider the difference in the two graphical representations, below.

COLORADO

In Figure 1, Colorado’s borders are protected, a relatively easy accomplishment. Between the National Guard and the Air Guard, Colorado’s borders can be protected, as well as Colorado’s airspace.

However, in Figure 2, the issue is different. Colorado is no longer a relatively flat bias relief map that can be protected by planes and guns. Now, Colorado’s whole ecosystem, atmosphere, and earth core is at stake. How does one protect a mythical cube, surrounded by climate, clouds, oxygen, earth core, and perhaps even space? Figure 2 shows the relative difficulty. Planes can protect the surface and the airspace, but the atmosphere belongs to everyone.

In the new conceptualization, power is not only the power of the state and of the federal government, but now political and legal considerations must take place. Now, strategies, the economy, legalities, and technical issues all are considered as well as the land and airspace (Elden, 2013). In the distant past, territory may have been what Elden referred to as “bounded space” (p.2). Today, however, political discussions must include populations, space, and who owns the political power. Elden suggests that the beginning of consideration of war as a battlespace, rather than a battlefield, began in World War I with the advent of the airplane (Elden, 2013). I suggest to you instead that it began in 1776, when the submarine was first used to attack (History.com, 2015). War

suddenly went from a surface technology to a multi-dimensional technology, especially as mines and bombs were added to the submarines. When the reader stops thinking of geography as being flat and begins to realize it is a multidimensional reality, then it becomes easier to accept the idea that everyone is responsible for the system, not just one organization, one country, one group of people. As global warming makes changes to the entire atmosphere, it does not just occur in Colorado (for example). The change occur everywhere, because there is no way to prevent disruption of artificial boundaries that result in changes to climate, to the amount of water on the earth, to the reduction in bio diversities, to the chemical changes in the ocean, and even to the lands that are now becoming unfit for human habitations. The whole concept of security changes. People are no longer secure at the most basic levels. People, all people, and places are interconnected. The relationships between changes in the environment and the vulnerabilities of the populations are interconnected. A first step is to store resources, because they may not be available any longer. A better first

step, I think is to understand the link between people, politics, and resources, and to prepare for human security in global warming. To do this, we will have to give up or conceptualization of traditional lands with borders, and understand that the resource system operates on a global scale. If the globe warms, we as a people die, and the artificial demarcations of place will no longer matter. “On The Road to Paris”, the outstanding part of the COP21 can be highlight by the academia by raising the issues of the geopolitical dimension of the global warming! n Edgar Bellow, professeur de géopolitique, NEOMA BS Novembre 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 25


ASSOCIATION L’ÉCHO DES CLUBS

GOUVERNANCE

Détecter, recruter… et fidéliser les « bons » commerciaux Pour échanger sur ce sujet vital pour les entreprises, le club C3 (stratégie commerciale et développement client) et le club RH ont organisé deux conférences les 5 mai et 30 juin sur le thème de l’intégration des commerciaux. Un sujet qui se complexifie avec l’arrivée des jeunes générations aux attentes nouvelles. Synthèse des débats (en intégralité sur le site). écoles privilégient le marketing et la finance, considérés depuis des décennies comme des matières plus nobles. La carrière commerciale mérite d’être mieux considérée et les choses sont en train d’évoluer avec la conjoncture actuelle. De plus, en France les filières marketing et vente sont souvent étanches, contrairement aux groupes internationaux où les transfuges sont possibles. Les entreprises ont un rôle d’acteur dans la société et doivent faire bouger ces lignes inadaptées aujourd’hui. L’IMPACT DES NOUVELLES TECHNOLOGIES UN RECRUTEMENT DIFFICILE Le recrutement d’un commercial de talent implique des moyens presque équivalents à ceux mis en place pour le recrutement d’un directeur général. Mais le résultat diffère : alors que plusieurs centaines de CV affluent pour un poste de DG, il y a en moyenne sept offres d’emploi pour un commercial ! Il y aurait 800 000 recrutements ouverts en France, toutes fonctions commerciales confondues, et 5 à 7 % des effectifs sont vacants. DES QUALITÉS RARES Un bon commercial se caractérise par sa capacité à convaincre : trop souvent, les candidats assimilent la vente aux seules qualités relationnelles dont ils se sentent pourvus (savoir-être). C’est évidemment insuffisant. Ils doivent être dotés d’une solide expérience du secteur ou des produits ou bien être capables de maîtriser rapidement le sujet s’ils sont audacieux et volontaires. Car un bon commercial sait prendre des risques et des initiatives : son talent consiste à écouter son client, comprendre ses « besoins explicites et implicites » et l’amener vers une solution qui lui convienne. Dès lors, il se crée une « vraie » relation avec le client, qui sera satisfait autant par le fond (la qualité de la solution proposée) que par la forme (la façon dont la négociation s’est déroulée). PALLIER LA PÉNURIE : POURQUOI, COMMENT ? Une des explications de la pénurie se situe au niveau de l’enseignement : le commerce n’a pas bonne presse chez les jeunes étudiants et les 26 | NEOMA ALUMNI Review / Novembre 2015

Tout le monde « googlise » tout le monde ! Le recruteur pour s’informer sur le recruté et son environnement, le recruté pour connaître l’entreprise et ses salariés. Chacun se prépare ainsi avant le face-à-face, avec informations préalables, appuis et relations anticipatrices. Cela renforce les exigences de tous les acteurs. Dans ce contexte, l’approche des cabinets de recrutement se professionnalise à trois niveaux : en amont, ils travaillent avec le client sur le profil recherché, son élargissement possible, puis la méthode pour déceler les candidats susceptibles de correspondre au profil (chasse, réseaux sociaux, fichiers internes). Durant le recrutement, un double regard s’impose : adéquation des compétences et personnalité. À l’issue du recrutement, le candidat est suivi dans sa prise de fonction. RÉUSSIR L’INTÉGRATION DES NOUVELLES RECRUES Pour fidéliser la nouvelle recrue, deux points sont essentiels : la formation reçue et le processus d’intégration proposé. Pour l’apprentissage, L’Oréal et HP ont mis en place des académies permettant un transfert des connaissances très opérationnel. En ce qui concerne l’intégration du nouvel employé, c’est dès le premier jour qu’il doit trouver dans l’entreprise les valeurs auxquelles il a adhéré au moment du recrutement. Ensuite, il doit pouvoir évaluer sa progression. Le manager direct joue un rôle important dans ce processus d’intégration, et s’il n’est pas de la même génération, un coaching peut se montrer nécessaire pour comprendre et cerner les attentes de chacun.

Les 25/35 ans ne sont plus attirés par la seule carotte financière : ils veulent exister, sont en recherche de « sens » et se lassent très vite si l’entreprise ne leur propose pas d’évolution. De plus, ils sont la première génération à mieux maîtriser les outils que leurs aînés ! LA NÉCESSAIRE RÉHUMANISATION DE LA FONCTION RH Les chiffres sont alarmants : 70 % des trentenaires n’adhèrent pas aux valeurs de leur entreprise ! Les entreprises affronteront donc un grand défi dans les dix prochaines années : trouver ou retrouver leurs valeurs propres, expliquer les modes de fonctionnement, les attentes en termes de résultats à court, moyen et long terme. Cela passe par un comportement plus humain et plus respectueux des attentes des commerciaux, mais aussi de l’ensemble des collaborateurs. n

LES INTERVENANTS

Samedi 27 juin

Première AG de NEOMA ALUMNI La première assemblée générale ordinaire de NEOMA ALUMNI s’est tenue le samedi 27 juin 2015. Vous avez été 685 diplômés à voter pour cette assemblée, ce qui est bien sûr un record.

Cette assemblée visait à approuver les actions menées lors du premier exercice de l’association, exercice à durée exceptionnelle (d’avril 2013 à décembre 2014). Les résultats des votes sont sans appel et le conseil d’administration remercie la communauté des diplômés pour ce large soutien. 1RE RÉSOLUTION : DONNEZ-VOUS QUITUS AU CONSEIL D’ADMINISTRATION POUR LES ACTIONS MENÉES EN 2013-2014 ? Oui : 98,7 % Non : 1,3 % 2E RÉSOLUTION : DONNEZ-VOUS QUITUS AU CONSEIL D’ADMINISTRATION POUR LE RAPPORT MORAL 2014 ? Oui : 98,5 % Non : 1,5 %

• Alain Bendavid, directeur des ressources humaines du groupe Konica Minolta

3E RÉSOLUTION : APPROUVEZ-VOUS LE PLAN DE DÉVELOPPEMENT 2015 ?

• Jacques Couret, directeur commercial du groupe Neopost

Oui : 98 % Non : 2 %

• Pierre-André Marcel et Frédéric Lainé, associés Capendi (cabinet spécialisé en recrutement des fonctions commerciales)

4E RÉSOLUTION : DONNEZ-VOUS QUITUS AU CONSEIL D’ADMINISTRATION POUR LE RAPPORT FINANCIER 2014 ?

• Éric Mellet, directeur Sales Academy L’Oréal

Oui : 99 % Non : 1 %

• Didier Pitelet, président de Moons’Factory, expert européen créateur du concept de « marque employeur »

5E RÉSOLUTION : APPROUVEZ-VOUS LE BUDGET 2015 ?

• Nathalie Roche, responsable de la gestion des compétences commerciales HP Contacts club C3 : club-commercial@neoma-alumni.com Club RH et Management Club-rh@neoma-alumni.com

Oui : 98 % Non : 2 %

Cette assemblée générale a été aussi l’occasion de renouveler entièrement le conseil d’administration. Sept administrateurs n’ont pas renouvelé leur mandat. Nous tenons à les remercier pour leur engagement lors de la création de NEOMA ALUMNI : • Marc-Antoine Jarry, coprésident fondateur • Eddy Topalian, cotrésorier fondateur • Martine Lepel • Jean-Louis Fidric • Martial Thomazo • Amaury Soury-Lavergne • Florence Trouche 18 diplômés ont candidaté au conseil d’administration cette année (voir photos cidessus), les résultats du vote sont les suivants : Mandats de trois ans • Jean-Michel Huet | MGE 97 | Club Digital et NEOMA ALUMNI Review 93,3 % • Adeline Simon | MGE 99 | Site Web 92,8 % • Édouard Bucaille | MGE 91| Club Finance et club Littéraire 90,8 % • Philippe Couderc | MGE 87 | Fondation et fundraising 90,5 % • Sylvain Pastor | MGE 79 | Business Angels et Seniors 90,5 % • Viviane Neiter | MGE 80 | Trophée du management et IAB 90,2 % • Anne Aubrun | MGE 12 | Fondation et firm manager 89,9 % Mandats de deux ans • Alain Lecouvey | MGE 64 | Career Center® 88,1 % • Antoine Baras | MGE 06 | Rentrée des tribus et clubs professionnels 87,6 % • Frédéric Chomel | Cesem 86 | CareeR CenteR® 87,1 %

• Jean-Philippe Couard | MGE 94 | Digital 86,1 % • Benoît Hains | MGE 07 | Rentrée des tribus, Île-de-France 82,3 % • Christine Lahaire Marcouyoux | MGE 76 | Promotion 76 et club C3 81,1 % • Franck Pignède | MGE 14 | Étudiants et classement FT 81,1 % Mandats d’un an • Jérôme Touzart | MGE 06 | Club Banque assurance 80,8 % • Samy Hamdan | MGE 09 | London Club 80,5 % • Andrew Platt | Bsc10 MGE 12 | Étudiants 79,1 % • Perrine Lurot | Tema 04 | Aquitaine 76,6 % Une fois l’assemblée générale close, le nouveau conseil d’administration s’est immédiatement réuni pour élire son bureau. Ont été élus : • Jean-Michel Huet, président • Adeline Simon, première vice-présidente • Anne Aubrun, deuxième vice-présidente • Antoine Baras, troisième vice-président • Édouard Bucaille, trésorier • Franck Pignède, secrétaire Juste après ces deux réunions statutaires, l’association a organisé une université d’été réunissant une centaine de bénévoles qui ont travaillé sur les projets à lancer et mener d’ici 2020 pour le réseau (voir pages 30 et 31). n NEOMA ALUMNI 9 rue d’Athènes 75009 PARIS http://www.neoma-alumni.com Tel : (+33) 1 73 06 98 13

Le nouveau bureau et le nouveau conseil vous remercient pour votre large confiance et s’engagent à continuer l’effort qui fait de notre réseau l’un des cinq meilleurs issus d’écoles de commerce en France. Jean-Michel Huet, président Novembre 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 27


ASSOCIATION

GOUVERNANCE

5 sièges

1 siège au présid ent

collaborateurs AN

4

500

ALUMNI ADVISORY BOARD (3+3)

ANIMATEURS et contributeurs bénévoles

collaborateurs OU ADHÉ AN RE NU R À EL LE VIE ME NT

5 000* ADHÉRENTS de plein droit

43 000

ADHÉRENTS diplômés de base

2 000 NOUVEAUX DIPLÔMÉS PAR AN

S

bourses/an

VO IR

250

M SE ETT S C RE OO À J RD ON OUR NÉ ES

800 donateurs dont 600 diplômés

Yves Benard Président Bureau Conseil d’administration 1 siège Président

IME

5

Bureau (6) Conseil d’administration (18)

s 2 siège ion Fondat 1 siège

* Adhérents des deux associations historiques, ayant confirmé par e-mail leur adhésion à NEOMA ALUMNI

Directeur général

INTERNATIONAL ADVISORY BOARD

Direction Générale

500 collaborateurs dont 200 professeurs permanents 3 campus Reims, Rouen, Paris 8 600

étudiants

S OIT

Y.B. : Ce principe de l’adhésion de base gratuite permet à l’école et à la Fondation de communiquer avec l’ensemble des alumni, indépendamment du fait qu’ils aient versé ou non une adhésion à NEOMA ALUMNI. Lorsque les diplômés font un don à la Fondation, ils contribuent à financer la formation de nos étudiants et donc à l’entraide intergénérationnelle. Par ailleurs, nos étudiants étant plus vite immergés dans le réseau, ils en verront certainement les avantages plus vite et verront concrètement combien c’est utile. Nos équipes du Talent & Career Development Unit (TCDU) ont pour mission d’aider les étudiants à réaliser leur projet professionnel : cette proximité avec les alumni va faciliter leur travail.

Jean-Michel Huet Président

DR

28 | NEOMA ALUMNI Review / Novembre 2015

Un leitmotiv a accompagné nos travaux préparatoires, le bien commun.

NEOMA COMMUNITY

ION AT IRE ULT UA NS NN CO ÈS A IGNE L C AC EN

Y.B. : Un leitmotiv a accompagné tous nos travaux préparatoires : le bien commun. Si nos étudiants sont sensibilisés au réseau dès la scolarité, s’ils peuvent avoir un échange, un contact avec leurs aînés, leur entrée dans la vie active en sera facilitée et nous aurons de bons résultats en termes d’insertion professionnelle. N’oublions pas que l’une des forces annoncées aux candidats à nos concours, c’est le réseau. Cette convention permet justement de tirer parti de cette richesse. J.-M.H.: Les diplômés sont en général sensibles à la notion de transmission. La plupart n’hésitent pas, s’ils sont sollicités, à aider un plus jeune, lui expliquer les codes d’une entreprise ou d’un métier, l’inviter à participer aux clubs professionnels du réseau, etc. À condition bien sûr que cette prise de contact se fasse dans le respect des règles qu’il faut rappeler si elles ne sont pas acquises : remercier celui qui vous aide, l’informer de l’avancement de sa recherche de stage/emploi, respecter les plages horaires proposées pour un rendez-vous, etc.

J.-M.H. : Cette convention a justement été signée pour organiser la concertation et coordonner nos actions : c’est notre responsabilité commune de maîtriser les flux vers les diplômés. Nous restons à l’écoute et sommes vigilants à respecter la Cnil en général et les choix de chacun en particulier, puisque toute personne pourra cocher sur la plateforme commune les e-mails qu’elle accepte de recevoir. La base des étudiants est propriété de l’école, celle des diplômés de l’association des diplômés mais nous sommes tous conscients qu’une communication fluide doit se faire sans faire fuir notre réseau par trop de sollicitations ! C’est toujours la difficulté de l’équilibre de la communication électronique. n

S IELS NT RE AIRE G FÉ RÉ TEN E A IER S P AR OT PAP RIF S P E V E TA FRE S D EVU OF ROIT E + R D IR A NU

J.-M.H. : L’agenda s’explique : tant que les structures juridiques n’étaient pas constituées, en particulier la nôtre avec les convocations aux AGO, AGE et AGM à l’ensemble de nos adhérents, il était difficile d’engager les institutions. Auparavant, chaque association avait un mode de fonctionnement différent avec son école : RBSAA avait initié pour les étudiants l’adhésion à vie depuis la rentrée 2011 mais les fichiers restaient distincts. RMS Network avait intégré les étudiants dans son fichier depuis 2004, mais ne proposait l’adhésion à vie qu’aux diplômés. Il fallait harmoniser les deux campus, intégrer celui de Paris et offrir à chaque étudiant de n’importe quel programme les mêmes accès au réseau. Y.B. : Les directeurs ayant changé, l’organigramme ayant beaucoup évolué, la partie « relations alumni » a nécessité que nous nous connaissions un peu mieux pour engager des discussions aux enjeux importants de part et d’autre. Au mois de mai, nous terminons presqu’une année universitaire, c’est donc le bon moment pour nous engager sur septembre, la rentrée des nouveaux élèves et l’année qui suit.

NAR : N’y a-t-il pas un risque de surinformation des diplômés qui reçoivent déjà beaucoup d’e-mails ?

AN

NAR : Quels sont justement les avantages dont vont bénéficier ces nouveaux étudiants ainsi que leurs prédécesseurs en cours de cursus ?

Philippe Couderc Président

J.-M.H. : Il est prévu que nous publierons ensemble une revue unique, actuellement dénommée NEOMA ALUMNI Review. Il sera constitué un comité éditorial commun, placé sous la supervision de l’AAB. Afin de respecter la périodicité de la revue, à conjuguer avec la mise en place progressive de ces instances paritaires, elle évoluera par étapes au fil des numéros. Y.B. : Je suis convaincu que nos professeurs sauront apporter leur contribution au contenu de cette revue : en exposant leurs travaux aux alumni lecteurs, ils toucheront de potentiels partenaires pour leurs chaires d’enseignement et de recherche.

N TIO TS ITA EN S INV NEMÉGIÉ É ÉV IVIL PR

NEOMA ALUMNI Review : Pourquoi avoir contracté à cette date, deux ans après la fusion des écoles et six mois après celle des associations ?

J.-M.H. : La contribution financière apportée par l’école va en effet occasionner un changement par rapport à nos règles antérieures. Tout d’abord le périmètre s’élargit : entrent aussi les collaborateurs de l’école – direction, professeurs, administratifs – qui n’avaient accès jusqu’ici qu’à l’annuaire papier. Mais ce sont surtout les modalités d’adhésion qui changent : l’ensemble des diplômés deviennent adhérents de base (niveau 1 gratuit) avec un accès ouvert au réseau (annuaire et revue en ligne, offres d’emploi, newsletter, agenda des clubs et tribus). La clé d’accès reste bien sûr les identifiants personnels attribués à chacun lors de son inscription, au moment de l’entrée à l’école puis, à l’issue des études, une fois le diplôme acquis. Tous ceux qui ont cotisé (à vie ou annuellement) deviennent adhérents de plein droit (niveau 2 payant). Ayant versé une cotisation (le terme est remplacé par adhésion), ils pourront recevoir l’annuaire en version papier et la revue trois fois par an à leur domicile. Ils bénéficient également d’un tarif plus avantageux sur tous les services payants où une participation aux frais est demandée. L’adhésion de plein droit, qui ressemble à une carte de membre payant, est donc vite « amortie » !

GOUVERNANCE

NAR : Côté diplômés, cette convention va-telle changer leur statut antérieur ?

DE

Yves Bénard, président de NEOMA Business School, et Jean-Michel Huet, président de NEOMA ALUMNI, l’association des diplômés, ont signé le 25 mai 2015 une nouvelle convention précisant les objectifs et les modalités de coopération entre les deux structures. Interview pour mieux comprendre les enjeux.

NAR : Qu’est-ce que la convention a prévu pour la revue ?

R

Sceller les objectifs communs à NEOMA Business School et NEOMA ALUMNI

NAR : Les enjeux étant bien compris de part et d’autre, quelle organisation sera mise en place pour que ce partenariat fonctionne bien ? Y.B. : La convention prévoit deux instances paritaires : un Alumni Advisory Board (AAB), une instance de pilotage composée de six personnes (trois de l’école, trois de l’association des diplômés). L’AAB sera présidé par un membre élu parmi les représentants des diplômés. Sa mission sera de coordonner les plans d’action, de veiller à leur cohérence et à la fluidité des relations entre l’école et l’association. Sur un plan opérationnel, sera mis en place un comité de planification et de suivi (CPS), interface directe de l’instance de pilotage. La convention précise que la coordination de la gestion entre les parties se fait dans le respect de l’autonomie de la gouvernance des parties. En d’autres termes, chaque instance reporte à son CA qui, in fine, reste décisionnaire.

La revue évoluera par étapes au fil des numéros.

Novembre 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 29


ASSOCIATION

ÉVÉNEMENTS

SAMEDI 25 AVRIL : HOMECOMING, PREMIÈRE SOIRÉE DES NOUVEAUX DIPLÔMÉS

Samedi 27 juin 2015

Université d’été Pour définir ensemble les grandes priorités à l’horizon 2020, NEOMA ALUMNI a invité toute une journée à Paris les administrateurs, les salariés et tous les animateurs des clubs et tribus. Près de cent alumni bénévoles venus de Paris, des régions françaises, mais aussi du monde entier (Sydney, Londres, Genève, Chicago, Shanghai) ont ainsi préparé les chantiers des cinq ans à venir.

Durant le bel après-midi du samedi 25 avril 2015, la promotion MGE 2014 du campus Rouen a reçu son diplôme de NEOMA Business School au Zénith de Rouen. À l’issue de la traditionnelle cérémonie, le bureau des élèves a organisé une soirée pour tous ceux qui souhaitaient prolonger les retrouvailles : ce premier anniversaire de promo, baptisé Homecoming, a ainsi réuni une centaine de personne à l’abbaye de Gruchet-le-Valasse près de Rouen. NEOMA ALUMNI, qui a apporté son aide et sa collaboration au projet, souhaite bon vent à cette promotion ! Merci à Franck Pignède et Vincent Daléas pour l’idée et la réalisation.

Ravi de ce moment qui était très important pour moi et heureux de faire partie d’une nouvelle famille : celle des diplômés. Charles

Après la plénière durant laquelle Jean-Michel Huet a fait le bilan des deux années écoulées et un chamallow challenge pour faire « plus ample connaissance », les participants se sont mis au travail en commissions (résultat : un PowerPoint de 174 slides disponibles sur demande à revue@neoma-alumni.com).

Dans une ambiance à la fois studieuse et décontractée, chacun a pu s’engager dans l’action qui lui tient à cœur, au bénéfice de tous. Rendez-vous en 2016 peut-être, car le rythme annuel fait partie des propositions faites par une majorité. Yves Bénard, président de NEOMA Business School, et Frank Bostyn, directeur général, nous ont fait l’amitié de leur présence et sont intervenus en introduction de la journée.

Superbe soirée de retrouvailles, c’est exactement ce que j’attendais après ma diplomation : un régal ! Luc Je suis rentrée de New York pour ma diplomation et j’étais très heureuse de pouvoir me retrouver avec tous mes camarades de promotion lors de ce très bel événement convivial dans ce très beau lieu. Marie 30 | NEOMA ALUMNI Review / Novembre 2015

VOICI LES THÈMES RETENUS POUR LA PROCHAINE SESSION Digital/Mobilité/AppStore/Marque et notoriété/Financement. Contact : bureau@neoma-alumni.com

Novembre 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 31


ASSOCIATION

ÉVÉNEMENTS

Mardi 22 septembre 2015

Rentrée des Tribus 1 132 personnes étaient présentes le 22 septembre au Théâtre du Merveilleux à Paris ! Un record pour cette sixième édition de la « Rentrée des Tribus », événement permettant aux alumni de découvrir les activités organisées par les clubs et leurs animateurs en France et à l’étranger. Plusieurs innovations cette année : un stand librairie où 25 diplômés auteurs ont pu dédicacer leur ouvrage, une ouverture internationale avec le même rendez-vous à Londres (voir ci-contre), et la présence pour la première fois des « firm managers », ces relais NEOMA ALUMNI dans les entreprises. Coup de chapeau à l’équipe organisatrice : Marion Morato, déléguée réseau, Antoine Baras, vice-président, et Benoît Hains, administrateur.

Les animateurs des clubs et tribus. Des alumni auteurs ont presenté leur ouvrage.

Le nouveau bureau de NEOMA ALUMNI.

32 | NEOMA ALUMNI Review / Novembre 2015

… ET 120 PARTICIPANTS À LONDRES !

Le même soir, le London Club réunissait les alumni dans le cadre prestigieux du Ballroom du Lansdowne Club, en plein cœur de Londres (Mayfair), pour une soirée de gala. Bravo aux animateurs : Cyrique Bourbon, Samy Hamdan et Guillaume Vandewalle, qui témoignent du dynamisme de NEOMA ALUMNI à Londres. Cet événement réussi s’inscrit dans les objectifs de NEOMA ALUMNI de développer le rayonnement international de NEOMA BS et de son réseau. Novembre 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 33


ASSOCIATION

ÉVÉNEMENTS FRANCE

ÉVÉNEMENTS MONDE Bâle 17 juin 2015

En France et dans le monde, les rencontres se sont succédé avec toujours autant d’enthousiasme à créer des liens.

Amsterdam 30 juillet 2015

La tribu Aquitaine s’est réunie le 2 juillet dernier. À la veille des vacances estivales, la bonne humeur a rythmé ce dîner dans le centre-ville de Bordeaux. Nous avons eu le plaisir d’accueillir quatorze participants : des fidèles de nos rendez-vous aquitains, des nouveaux mais également une étudiante, future diplômée 2016, qui a été séduite par le réseau et sa convivialité, ainsi que par la cuisine traditionnelle et gastronomique du Sud-Ouest, proposée par le restaurant GEM qui nous a accueillis.

Relance de la tribu Bourgogne le 26 juin. Moscou 21 mai 2015

Rencontre initiation au golf et networking à l’initiative du club Golf et de la tribu Sport business le 26 juin au golf de Rueil-Malmaison. Bravo à tous les participants et champagne pour les gagnants !

Luxembourg 4 juin 2015

Hongkong 7 juillet 2015

Zurich 16 juin 2016

NEOMA WORLD TOUR :

SUITE ET FIN DU GRAND VOYAGE D’AXEL ET GUILLAUME (VOIR REVUE 5)

La deuxième soirée networking de l’année pour le réseau Pays de la Loire a eu lieu jeudi 21 mai sur le thème de l’emploi des cadres. Pendant une heure et demie, les participants, qui s’étaient donné rendez-vous dans les locaux du cabinet de recrutement Michael Page, ont pu échanger sur les tendances du marché de l’emploi. La conférence était animée par Éric Gardies, dirigeant EG conseils (Cesem 1985), et Emmanuel Louzier, directeur exécutif Michael Page et animateur réseau Pays de la Loire (MGE Rouen 1996). La soirée s’est prolongée par un dîner convivial au restaurant Le Bouchon.

34 | NEOMA ALUMNI Review / Novembre 2015

Jeudi 9 juillet à Lyon, c’était les vacances en avant-première pour la tribu Rhône-Alpes ! Les alumni se sont retrouvés dans les jardins du château de Valpré près de Lyon pour leur désormais traditionnel rassemblement de début juillet. Mais cette soirée avait un parfum encore plus estival que d’habitude puisque les animateurs, endossant pour l’occasion le rôle de moniteurs de colo, avaient décidé que barbecue en plein air, tenue décontractée, jeux et musique seraient de la partie. Christophe avait apporté des fûts de bière frais pour l’apéro et Nicolas, un jeu de boules – ainsi qu’un ami guitariste qui a agréablement rythmé le dessert. Quant à Véronique, son quizz musical a enflammé la fin de la soirée ! Bref, tous ont pu apprécier différemment la joie d’être en groupe et goûter les vacances avant l’heure. Novembre 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 35


CRÉATIONS / REPRISES / DÉVELOPPEMENT

ASSOCIATION

Vu dans la presse LES ÉCHOS • 21 SEPTEMBRE 2015 Anne Browaeys-Level (MGE 97) est nommée fin octobre directrice générale marketing et digital du Club Méditerranée. Elle était auparavant directrice générale adjointe d’Amaury Medias en charge du Parisien.

LA CORRESPONDANCE DE LA PUBLICITÉ • 17 SEPTEMBRE 2015

L’EXPANSION • 1 SEPTEMBRE 2015 ER

Article de trois pages signé Jean-Michel Huet (MGE 97) : Les associations de diplômés peuvent (aussi) contribuer à réinventer leurs écoles. Extrait : « Beaucoup d’écoles ne comprennent pas encore la valeur du bénévolat des associations d’anciens, non plus que leur rôle d’agitateurs d’idées. »

LE FIGARO.FR • 26 AOÛT 2015

Isabelle Weill (MGE 84), cofondatrice du groupe CCM Benchmark, devient directrice générale adjointe d’Amaury Medias.

FINANCIAL TIMES • 14 SEPTEMBRE 2015 Classement « Masters in Management 2015 » : NEOMA Business School se situe au 34e rang du classement général et au 9e rang des programmes « grandes écoles » français. Une progression de six places.

LIBÉRATION • 9 SEPTEMBRE 2015

Portrait de Yann Moix (MGE 92), chroniqueur pour Laurent Ruquier dans « On n’est pas couché », par Guillaume Gendron. « Il a mille passions, mille éruditions. Ses dispersions sont sa distinction. »

COURRIER CADRES • 1ER SEPTEMBRE 2015 Mixité sociale, compétition mondiale : que valent vraiment les écoles de commerce ? Citations : Jean-Michel Huet (MGE 97) : « Il manque des cours de sciences plus humanistes, en lien avec l’entreprise, autour du droit et du rôle que chacun joue dans la société. » Guillaume Terrien (Cesem 10), auteur de L’Autre Monde chez Publibook : « On apprend beaucoup de choses, mais de façon superficielle. » 36 | NEOMA ALUMNI Review / Novembre 2015

LE JOURNAL DES ENTREPRISES ÉDITION PACA • JUILLET 2015 LE JOURNAL DES ENTREPRISES HAUTE-NORMANDIE • JUILLET 2015 Antoine Vercken (MGE 75) lance Tatacaisse, un site de covoiturage pour étudiants. « L’objectif est de capter une part de BlaBlaCar, le géant français, dont 51 % des clients ont entre 18 et 27 ans. »

FUNDS MAGAZINE • JUILLET-AOÛT 2015 Le fonds CM-CIC Global est géré par Rosaine Cousin (Cesem 92), entrée chez CM-CIC AM en 2014 pour renforcer l’équipe internationale.

Les cent patrons qui vont faire bouger la France : parmi les quinze sélectionnés en PACA, une élue à Marseille, Julie Ducret (MGE 00), créatrice en 2009 de Pulpe de Vie, une marque de cosmétiques bio distribuée en parapharmacie, en magasins bio et sur Internet.

OPTION FINANCE • 29 JUIN 2015 Intervention de Nicolas Mayet (MGE 94), chef des ventes export chez Conflandey Industries, dans un dossier complet de treize pages titré « Les clés d’un développement à l’export ».

L’AGEFI • 29 JUIN 2015 LA LETTRE DE HAUTE-NORMANDIE • 17 JUILLET 2015 Laetitia Chabannes (EM Lyon) et Zélie Godin Maujaret (MGE 15) ont créé What if Community, un site de financement participatif réservé aux étudiants qui souhaitent se faire aider pour leurs études.

TENDANCE OUEST ROUEN • 20 AOÛT 2015 Pour créer du lien familial, Guillaume Loarec (MGE 15) lance avec son frère Selfie pour mamie, un site permettant aux petits-enfants d’envoyer une photo papier à leur grand-mère… qui ne va pas sur les réseaux sociaux.

L’AUTOMOBILE ET L’ENTREPRISE • JUILLET 2015 « Notre ambition est d’assurer une mobilité 100 % électrique permanente » explique Olivier Loedel (Cesem 01), directeur général France de Tesla Motors, la marque automobile américaine.

LE FIGARO • 9 JUILLET 2015 Un million d’entrées pour Les Profs 2 en à peine six jours. Succès pour le clan formé autour du jeune producteur Romain Rojtman (MGE 03), nouveau roi de la comédie franchouillarde et du box-office. « Et il sait récompenser. Dans le cinéma, c’est exceptionnel » souligne l’équipe artistique d’UGC.

Marché Privé, la start-up créée en 2011 par Victor Gobourg (BBA 11), met le yield (technique de discrimination tarifaire) à la portée du petit commerce. La société vient de lever 150 000 euros auprès de NCI et de Normandie Business Angels.

V&S NEWS • 16 JUILLET 2015 Lisa Delcambre (MGE 14) a ouvert à Hongkong le bureau commercial de Winestar, pionnier français du vin en canettes.

Interview de Vincent Baudriller (MGE 89), ancien directeur du Festival d’Avignon, à la tête du théâtre de Vidy à Lausanne depuis 2013. « Mes connaissances en gestion m’aident à rendre possible et faisable la libre création. »

LE FIGARO • 4 MAI 2015 Les décideurs du groupe Habitat International : Rémy Poirson (MGE 93) est directeur marketing visuel et Internet.

SIGNAL ETIQ • MAI 2015 Interview de Benoît Mahé (Cesem 93), fondateur de CapKelenn, première société européenne de retail coaching, le coaching appliqué au monde du commerce. Son ouvrage Coaching et vente au détail, vecteur de diffusion de la méthode, s’est déjà vendu à 8 000 exemplaires.

Parmi les cinquante décideurs achats les plus influents, on compte Ahlem Hamdi (Ms 08), directrice achats de Réunion des musées nationaux-Grand Palais (RMN-GP).

BOISSON RESTAURATION ACTUALITÉ • JUIN-JUILLET 2015

Jean-François Soulisse (MGE 85) prend en charge le développement de la marque Peugeot pour le groupe de distribution Bymycar. Il était auparavant directeur de Peugeot Professionnel France.

Frédéric Arnaud (MGE 03) vient de réaliser une levée de fonds auprès de Network Finances pour sa start-up Oxilia. Créée en 2013, Oxilia est une plateforme qui permet de recruter en ligne un auxiliaire de vie pour prendre en charge à domicile une personne âgée. Oxilia est basée à Avignon et couvre l’ensemble de la France. www.oxilia.fr

Parmi les décideurs de France Galop (400 salariés, 6 hippodromes), on compte Christian Maigret (MGE 81), DGA finances et organisation.

Nicolas Nochimowski (MGE 01) a développé le concept de food court citadin à la française. En juin 2014, il inaugure dans un centre commercial de Reims Food Avenue, une avenue aux bords de laquelle se trouvent des échoppes de restauration « rapide et faite maison ». À l’étage se trouvent une salle de restauration et un espace pour enfants.

Interview de Dominique Seau (MGE 88), le PDG d’Eminence depuis 2007 qui a entrepris la mutation digitale de la marque de sousvêtements fabriqués en Europe.

PETITS FRENCHIES.COM • 28 MAI 2015

Cédric Fourny-Delloye (Ms10) et Charles Blandin ont lancé Blandin & Delloye, qui propose des costumes trois pièces sur mesure.

Jean-Luc Henriot (MGE 87) et son équipe lancent depuis Singapour Akaroa, une librairie francophone virtuelle.

Rémi Boxho (MGE 15) et Clément Chabut (MGE 15) ont lancé une agence de tourisme, Instants Champagne, qui propose des week-ends thématiques et des excursions en Champagne pour découvrir ce vignoble classé récemment par l’Unesco.

EXECUTIVES • 11 JUIN 2015

LE FIGARO ÉCONOMIE • 31 MAI 2015

My Free Kitchen est situé à Paris dans le 9e, 1 bis rue Bleue : ce restaurant healthy food, créé par Carole Kanaan (MGE 10), s’est spécialisé dans les mets sans gluten et sans lactose.

LE MONITEUR • 8 MAI 2015

LE FIGARO ÉCONOMIE • 8 JUIN 2015 DÉCISION ACHATS • JUIN-JUILLET 2015

Vincent du Granrut (MGE 15), Arnaud Vigier et Fanny Peyric ont lancé en avril La Box BD, un site permettant de découvrir chaque mois deux nouvelles bandes dessinées, leurs auteurs et l’actualité inédite du neuvième art. www.laboxbd.com

Rubrique « Enjeux/réussite » : Justin et Charles Bignon (MGE 98) développent leur groupe, Batibig, par le rachat d’entreprises de plomberie ayant chaque fois une spécialité différente.

CONSOGLOBE.COM • 4 MAI 2015 Gaëtan Laot (MGE 13) et Pierre-Marie Malfondet, designer, ont lancé un concept de potager mural : Fraise des Villes. Ils commercialisent différents produits afin de faire pousser des plantes nourricières le long des murs.

Ambroise Besson (CESEM 11) s’associe avec le fondateur de la société de courtage en assurances Arlington spécialisée en assurance de personnes, en particulier la protection sociale : prévoyance, santé et retraite. Il accompagne aujourd’hui de nombreuses start-up du Web/high-tech dont plusieurs créateurs d’entreprise issus de NEOMA. Contact : a.besson@arlington.fr Après une longue expérience à l’international dans l’aéronautique, Philippe Gaziot (MGE 81) a repris la présidence d’Ixtelcom, société spécialisée dans le pilotage et la fourniture d’éclairage public et industriel. Au sein de l’école, il enseigne le management de projets et a pris la responsabilité de la majeure Entrepreneuriat en septembre 2015. Novembre 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 37


ASSOCIATION

Nominations... avec ASSOCIATIONS, FÉDÉRATIONS, SYNDICATS Frédérique Poggi (Ms 02) est nommée déléguée générale de IMS-Entreprendre pour la cité, association créée en 1986 par des dirigeants d’entreprise.

ASSURANCE, RÉASSURANCE, CAISSES DE RETRAITE Véronique Torchet (MGE 91) est nommée directrice gestion de Santiane, une société de courtage d’assurance santé et prévoyance. Catherine Touvrey (MGE 91) est nommée directrice générale déléguée d’Harmonie Mutuelle, une des toutes premières mutuelles santé de France qui compte 4 600 collaborateurs répartis dans plus de 300 agences.

ÉQUIPEMENT DE LA PERSONNE (VÊTEMENTS, ACCESSOIRES) Sandrine Conseiller (MGE 95) est nommée directrice marketing et branding du groupe Lacoste.

BIENS DE CONSOMMATION ALIMENTAIRES Anthony Francheterre (MGE 93) est promu directeur général Europe et Amérique du Nord de United Biscuits. Steven Libermann (Ms 98) est nommé chief executive officer Europe du Sud de Findus, en charge de la France, de la Belgique et de l’Espagne.

CAPITAL INVESTISSEMENT, BUSINESS ANGELS, SOCIÉTÉS DE PARTICIPATION Michel Paris (MGE 82) devient président du comité exécutif de PAI Partners.

CONSEIL EN AUDIT, EXPERTISE COMPTABLE AUTOMOBILES, ÉQUIPEMENTIERS Gilles Gautherot (MGE 98) est promu secrétaire exécutif au département communication de Renault. Aymeric Scheidecker (MGE 01) est promu directeur des ventes entreprises de BMW France.

AUTRES BIENS DE CONSOMMATION NON ALIMENTAIRES Béatrice Bolling-Bethon (MBA 92) est nommée directrice marketing et communication de Cybergun, acteur mondial du tir de loisir.

AUTRES SERVICES AUX ENTREPRISES OU AUX COLLECTIVITÉS Alix Ligneau (MGE 00) a été promu secrétaire général de Mondial Protection, qui répond aux besoins de ses clients en assurant la réalisation de prestations de sécurité, de sûreté et d’accueil. Olivier Tronchon (MGE 98) a été nommé directeur marketing d’Ellisphere (ex-Coface Services), une référence en matière d’information sur les entreprises.

BANQUES DE FINANCEMENT ET D’INVESTISSEMENT Benoîte Armand-Pieyre (MGE 00) est promue coresponsable du département financements structurés au sein du pôle MCIB de la Société générale.

Matthieu Guillot de Suduiraut (MGE 94) est nommé directeur au sein du pôle finance DTA de bfinance France. Guillaume Lorain (MGE 89), associé responsable de l’activité transactions au sein de PwC France, devient membre du comité exécutif.

Axel Dutreil (MGE 05) est nommé directeur eBusiness de Celio France, marque internationale de prêt-à-porter masculin. Clara Lazzeri (MGE 06) est promue directrice marketingcommunication et grand magasins d’Ercuis, entreprise d’orfèvrerie française fondée en 1867.

GESTION D’ACTIFS, SERVICES AUX INVESTISSEURS, SOCIÉTÉS DE BOURSE Jean-Baptiste Douville de Franssu (Cesem 85) devient membre du conseil de surveillance de La Française, un groupe qui développe des expertises spécifiques d’asset management pour compte de tiers.

GROUPES BANCAIRES Renaud Stern (MGE 93) est promu directeur régional Bretagne Sud de la Société générale.

IMMOBILIER, PROMOTION IMMOBILIÈRE

Frédéric Spielrein (MGE 97) est promu associé au sein du département transactions de PwC France.

Bruno Keller (MGE 76) est promu président du conseil de surveillance d’ANF Immobilier, propriétaire et gérant d’un patrimoine immobilier de près de 1 milliard d’euros, dans les centres-ville de Marseille, Lyon et Bordeaux.

CONSEIL EN RELATIONS PUBLIQUES, COMMUNICATION, MARKETING

INTÉRIM

Adrien Laval (MGE 06) est nommé directeur du développement France d’Orion Trading, une division de Mediabrands.

DÉVELOPPEMENT LOCAL Philippe Grillault-Laroche (MGE 77) est promu directeur général adjoint en charge de l’appui aux entreprises de la CCIR Paris-Île-de-France qui, depuis 2009, regroupe six CCI départementales et deux CCI territoriales.

DROGUERIE, PARFUMERIE, HYGIÈNE, COSMÉTIQUES Sarah Millet (Ms 94) a été promue directrice opérationnelle produits des Laboratoires Clarins.

ENSEIGNEMENT, RECHERCHE, FORMATION PROFESSIONNELLE Denis Gallot (MBA 07) a été promu directeur du campus de Rouen de NEOMA BS. Il conserve par ailleurs la responsabilité de l’incubateur de l’école qu’il a fondé.

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MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION

Philippe Martinez (MGE 84) est promu directeur général d’Adecco France, un réseau qui compte environ 5 100 collaborateurs répartis dans 1 000 agences. Thibault Vautier (Cesem 98) est promu directeur général opérationnel d’Adecco Medical (ex-Quick Medical Service), le spécialiste du recrutement et du travail temporaire dans les domaines du médical, du paramédical et de la pharmacie.

LOGICIELS ET SERVICES INFORMATIQUES Charles Dufourcq (MGE 00) a été nommé vice-président AsiePacifique de Tinubu Square, un éditeur de référence sur le marché des solutions de gestion du risque de crédit à destination des entreprises. Arnaud Meyer-Poujol (MGE 06) a été nommé directeur administratif et financier de Cheapset, un intégrateur et revendeur réseau, storage, systèmes et sécurité spécialisé dans les environnements de data centers et plateformes de services Web.

Bénédicte de Bonnechose (MGE 89) est promue directrice générale de Lafarge Groupe France, membre du comité de direction de Lafarge France depuis 2012. Le groupe occupe une position de premier plan dans ses activités ciment, granulats et béton. Présent dans 61 pays, Lafarge compte près de 63 000 collaborateurs.

ORDINATEURS ET ÉLECTRONIQUE GRAND PUBLIC Emmanuel Stock (MGE 92) est promu country director de la division Consumer Imaging Group (CIG) de Canon France.

PRESSE, ÉDITION, IMPRIMERIE Frédéric Ennabli (MGE 98) a été nommé directeur général délégué de YellowKorner, éditeur de photographies d’art à travers un réseau de plus de 80 galeries à travers le monde. Franck Espiasse-Cabau (MGE 87) devient président du directoire de Motor Presse France, l’un des premiers groupes d’information média à centres d’intérêt en France avec une gamme de douze titres dans les domaines du sport, des loisirs et du tourisme, en plus de guides et d’hors-séries.

R&D, PÔLES DE COMPÉTITIVITÉ Thomas Gidoin (Ms 07) est nommé directeur financier de GenSight Biologics, une société spécialisée dans le développement de thérapies géniques pour les maladies mitochondriales et neurodégénératives de l’œil, et à l’avenir du système nerveux central. Viviane Neiter (MGE 80) devient administratrice indépendante de PAT, une société nancéienne spécialisée dans l’identification, l’optimisation et la production de biomolécules rares à destination des laboratoires pharmaceutiques, des industries cosmétiques et de chimie verte.

SANTÉ, PHARMACIE, BIOTECH Julien Marie (MGE 09) est nommé directeur des ressources humaines de Delpharm Reims, un laboratoire de sous-traitance qui s’inscrit parmi les leaders européens du façonnage pharmaceutique.

TRANSPORTS MARITIMES ET FLUVIAUX Édouard Louis-Dreyfus (MGE 99), promu président du groupe Louis Dreyfus Armateurs depuis juillet 2015, prend également en charge la présidence du directoire de Pacemar, la holding animatrice du groupe LDA.

ANNUAIRE 2016 Prenez le temps de mettre à jour vos coordonnées ! Contact pour recevoir vos identifiants : marie-francoise.delaporte@neoma-alumni.com Novembre 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 39


ASSOCIATION

Alumni library... Alumni library... Alumni library... À L’INTÉRIEUR DU TEMPS JOSEPH GARRETT DELCOURT (MGE 77) ÉD. LULU.COM

Une record de parutions dans ce numero puisque 21 nouveaux titres vous sont présentés : ouvrages professionnels en page 40, essais, romans, poésie en page 41, livres de cuisine ou de déco page 43. Tous écrits par des alumni aux talents multiples et divers. ET SI J’OBTENAIS CE QUE JE VEUX ! DAVID BITTON (MGE 84) STÉPHANE LECLERCQ ÉD. EYROLLES

LIBÉRER LA PAROLE DANS L’ENTREPRISE CHRISTELLE VANDRILLE (BBA 99) MICHAEL CAMARDESE ÉD. ESF

Un ouvrage pour aider les professionnels à utiliser toutes les fonctionnalités d’Excel.

Quand un justicier frappe au plus haut de l’État, c’est tout le système qui tremble. Le bal des grands fauves est ouvert…

LES INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES EN FRANCE SOUS LA DIRECTION DE JEAN-MARIE BOUQUERY (MGE 66) ET JEAN-LOUIS RASTOIN ÉD. LA DOCUMENTATION FRANÇAISE

LE PIÉTON DU GRAND PARIS GUY-PIERRE CHOMETTE (MGE 93) ÉD. PARIGRAMME L’AUTRE MONDE GUILLAUME TERRIEN (CESEM 10) ÉD. PUBLIBOOK

Une analyse argumentée des multiples facettes de ce secteur, la première industrie de France avec 425 000 salariés et plus de 15 000 entreprises de toutes tailles.

Toujours attiré par les frontières, son thème de prédilection, Guy-Pierre fait voyager son lecteur sur le tracé du futur métro de Paris.

Le parcours initiatique d’une étudiante entrant dans une école de commerce après son bac.

L’AUDACE DIDIER DURANDY (MGE 71) RENAUD THOMAZO PASCAL VANCUTSEM ÉD. EYROLLES

RETHINKING PRESTIGE BRANDING SECRETS OF THE UEBER-BRANDS JP KUEHLWEIN (CESEM 92) WOLFGANG SCHAEFFER ÉD. KOGAN PAGE

Mode d’emploi pour faire preuve d’audace dans la vie en toutes circonstances. Pour combattre la pensée unique, la normalité asphyxiante et le banal.

It takes you on a colourful journey behind the scenes into a world of surprising and inspiring brand stories and marketing principles.

CHARLES, L’HISTOIRE D’UNE TRANSITION LAURENT MURATET (BSC 00,MS 02) ÉD. YVES MICHEL

INDEPENDANT LUXURY LAURENT LECAMP (MGE 00) JONAS HOFFMANN ÉD. PALGRAVE

MARKETYPES MICHEL MONTROSSET (MGE 86) THIBAUT FERRALI ÉD. FRANCOIS BOURIN

A fascinating exploration of what innovation in luxuary means, bringing with examples of producers of luxuary who are trying to make it on their own.

Les archétypes de Jung au service des marques. Les auteurs expliquent comment définir une personnalité de marque comme s’il s’agissait d’un être humain !

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LE FESTIN DES FAUVES DOMINIQUE MAISONS (MGE 96) ÉD. DE LA MARTINIÈRE LITTÉRATURE

Pour trouver un accord ou inciter l’autre à le faire, les auteurs proposent cas et exercices issus de la psychologie de l’engagement et des techniques de communication.

Alternant approches théoriques et études de cas, ce livre aide à établir une communication plus sereine, ce qui contribue à renforcer l’efficacité du collectif.

BUDGETS ET TABLEAUX DE BORD AVEC EXCEL JEAN-MARC LAGODA (MGE 82) ÉD. EYROLLES

Premier volume d’une trilogie construite à partir d’une question : d’où venons-nous ?

LEADERSHIP HUMANISTE NATHALIE RODARY (MGE 88) ÉD. ASSARY Le XXIe siècle a un besoin crucial de dirigeants qui soient des leaders humanistes, capables de nous réveiller, de nous révéler à une nouvelle dimension et de nous y emmener.

Commentaire de Christophe André : « L’histoire de Charles, c’est celle d’une génération qui souffre, ouvre les yeux, prend conscience et décide de changer le monde, sans grands discours mais par de beaux actes, simples et forts. »

L’ÉPIDÉMIE ET LA MÉTAMORPHOSE HÉLÈNE SICRE (MGE 15) ÉD. EDILIVRE

L’ENFANT DU TÊT SOPHIE DE MULLENHEIM (MGE 96) ÉD. MAME

Un regard frais d’une jeune poète qui raconte avec douceur les étapes de la vie et ses souffrances nécessaires.

Nouveau titre d’une série de romans pour jeune public, La Fleur de Saïgon.

Novembre 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 41


ASSOCIATION

ART DE VIVRE

Alumni library... J’ai toujours aimé cuisiner. Après une douzaine d’années chez Total à Paris et à Londres, au trading et au raffinage, rattrapée par ma passion, je finis par passer mon CAP de cuisine en 1999 et, en 2003, deux enfants plus tard, toujours à l’école Ferrandi, un CAP de pâtisserie. La pâtisserie est mon autre dada avec les légumes. S’ensuit une période riche en expériences professionnelles dans des restaurants étoilés à Paris et, au milieu de tout ça, l’ouverture d’un restaurant, un bistrot gastronomique où le légume est roi. Une aventure fantastique et intense ! Depuis quelques années, je suis devenue auteure de livres de cuisine et styliste culinaire. J’ai aussi développé une activité de styliste en cosmétique, car qu’est-ce qui ressemble plus à une crème qu’une autre crème ? Emmanuelle Redaud (MGE 90)

CÔTÉ PERSO Cette rubrique touche la vie personnelle des diplômés ou des collaborateurs de l’école, qui sont souvent devenus « des proches », ce qui nous amène à vous communiquer les nouvelles heureuses ou tristes les concernant.

Ils nous ont quittés... Extrait du discours d’Anne Leroy (Ms 97) lors de l’inhumation d’Alain Dulondel le 18 juillet 2015 Ingénieur de formation, tu es entré à l’ESC Rouen en 1980 en tant que professeur. Tu as ensuite occupé différentes fonctions de direction de premier plan, dont la direction du Master Grande École pendant plus de quinze ans et la direction de l’école pendant un an avant l’arrivée de Frank Bostyn. Tu aimais à dire que tu avais été le dernier directeur de Rouen Business School. Pour autant, avant-gardiste, tu as aussi énormément porté la fusion de notre école. Tu as marqué plusieurs générations d’étudiants. Les nombreuses marques d’affection que nous avons reçues en témoignent bien. Ils te surnommaient affectueusement « Dudul ». Ils t’ont bien chahuté, comme ils disent, et pourtant, tu leur étais entièrement dévoué. Ce sont toujours les mêmes mots qui reviennent : écoute, proximité, professionnalisme, protection, valeurs humaines. Pour les étudiants mais aussi pour beaucoup d’entre nous collaborateurs, tu représentais une figure paternaliste, bienveillante et un point te tenait à cœur : la transmission de ta connaissance. On ne compte plus les personnes passées par ton bureau venues chercher le bon conseil. Tu auras marqué l’école, tu nous auras marqués, d’une empreinte indélébile. Message de son épouse à tous ceux qui se sont manifestés Alain était tellement fier de vous tous qui étiez « sa grande famille de l’école » : collègues, étudiants, diplômés. Merci de nous avoir soutenus, les enfants et moi-même, par votre présence, l’envoi de fleurs, vos messages de réconfort. Alain s’est énormément impliqué dans la vie de l’école et son évolution : tous vos témoignages de sympathie sont une reconnaissance qui nous touche beaucoup.

À LA MAISON & NEW VINTAGE FRENCH INTERIORS SÉBASTIEN SIRAUDEAU (MGE 88) ÉD. FLAMMARION Auteur, journaliste et photographe, Sébastien parcourt la France entière pour réaliser de beaux livres-guides encensés par les amateurs de déco et d’art de vivre et accueillis avec succès par toute la presse magazine.

Nouvelle parution ? Informez-nous sur revue@neoma-alumni.com 42 | NEOMA ALUMNI Review / Novembre 2015

Derniers mots de Denis (MGE 76 campus Reims) lors de la disparition de son ami Jean-François Combaud Tu maniais les mots - Tout comme le pinceau - Avec habileté Et sensibilité. Tu étais plein d’idées - Parfois très saugrenues - Qui savaient titiller Comme un air de la rue. Tu étais nos vingt ans - Et restais de ce temps - Qui était mieux qu’avant Qu’on n’ait plus nos vingt ans. On aurait dû garder - Tous les mails échangés - Et puis faire un recueil De ces mille et une feuilles - Pétillantes de vie Et d’humour et d’esprit. Tu vas nous manquer, Jeff - Ton séjour fut trop bref. Il faudrait qu’on t’engueule - De nous laisser tout seul - Face à ce triste monde - Et cette terre plus très ronde. Tu as fini ton show : « Est-ce que la prise fut bonne ? Et le son ? Eh bien oui, le son, Coco ! Alors là ! Tu déconnes… » C’était ta dernière séance - C’était ta dernière séquence - Tu es sorti de la piste… - Salut l’Artiste.

Carnet MARIAGES Janet KLAUKA (MGE 12) et Peter HERVIER (MGE 09), le 13/7/15 Béatrice MARRON (MGE 14) et CharlesAlexandre LEMAN (MGE 14), le 16/5/15 Sophie LAVIGNE (MGE 09) et Clément DAME (MGE 09), le 25/4/15

Loraine MARCHAND (MGE 10) et Frédéric MUGNIER, le 3/10/14 NAISSANCES Victoire (n° 3), fille de Sabine et Benjamin ECHALIER (MGE 04), le 3/9/15 Louise, fille d’Anne (MGE 97) et Édouard LEVEL BROWAEYS, le 21/7/15

Paul, fils d’Audrey BALADIE (MGE 11) et François MAILLOCHON (MGE 10), le 18/7/15

Manon (n° 2), fille d’Anne RIVOAL (MGE 02) et Arnaud ROUQUET (MGE 03), le 9/0/15

Alix (n° 3), fille de Ghislaine (MGE 03) et Brieuc (MGE 03) COUTEAU AUPIED, le 13/5/15

Léo (n° 3), fils Sandrine (MGE 05) et Éric (MGE 05) DEFER BOURCIER, le 15/6/15

Mathilde, fille de Cécile (MGE 12) et Antoine TAUVEL OUDAR, le 27/5/15

Violaine (n° 2), fille de Nolwenn (MGE 10) et Alexandre (MGE 07) LELIÈVRE RAU, le 14/6/15

Zadig (n° 2), fils de Caroline (MGE 06) et Hugues (Tema 05) MILLOT DELBREUVE, le 16/5/15

Priscilla (n° 3), fille de Sibylle de VALENCE (MGE 02) et Henry de QUATREBARBES (MGE 03), le 2/4/15 DÉCÈS Roland BRASSEUR (MGE 46), le 8/9/15

Jean-François COMBAUD (MGE 76), le 11/8/15 Alain DULONDEL, le 17/7/15 Sébastien ESCUAIN (MGE 03), le 28/6/15 Marie HORTER (CESEM 2014), le 8/5/15 Michel SODTMANN (MGE 35), le 25/3/15

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TRAJECTOIRES CAREER CENTER®

CAS PRATIQUES

Le bilan des six premiers mois

L’essentiel des indemnités de rupture du contrat de travail (suite)

Dans chaque édition de NEOMA ALUMNI Review, à la rubrique « Trajectoires », une place est systématiquement réservée aux actions et aux services du CareeR CenteR®, un des piliers de NEOMA ALUMNI. Alain et Frédéric font le point sur la situation et l’évolution de l’activité du premier semestre.

Bertrand Reynaud (MGE 82), aujourd’hui spécialiste de l’accompagnement des dirigeants au sein du cabinet Bercoff Reynaud Conseil, a été DRH et directeur des relations sociales dans des grands groupes français. Dans chaque numéro de NEOMA ALUMNI Review, il traite d’un des volets de la rupture du contrat de travail entre employeur et salarié.

QUI S’ADRESSE À NOUS ?

Dans son article précédent, il détaillait les diverses indemnités versées à l’occasion de la rupture du contrat de travail. Aujourd’hui, il explique les règles – fort complexes – du chargement social de ces indemnités. Elles sont pour partie exonérées de charges. • Le plafond d’exonération sociale est égal à 76 080 euros (deux PASS). Jusqu’à ce montant, aucune cotisation sociale ne s’applique. • L’indemnité conventionnelle de licenciement (ICL1) est entièrement exonérée de toute charge sociale, jusqu’au plafond de 76 080 euros (deux PASS). • L’indemnité négociée (IN) est exonérée partiellement2. Pour déterminer l’atteinte du plafond de deux PASS, on considère la somme ICL + IN.

Au cours des six premiers mois de 2015, nous avons répondu aux sollicitations de 100 alumni, pour moitié MGE et pour moitié sur les autres programmes, pour moitié ayant obtenu leur diplôme il y a moins de cinq ans et pour moitié au-delà, pour 10 % d’entre eux en région et à l’international. Cette demande reflète bien notre préoccupation de nous adresser à tous les alumni, quels que soient le programme duquel ils sont diplômés, leur « ancienneté » ou leur lieu de résidence. Force est de constater cependant que l’Île-deFrance reste le principal vivier de la demande. Nous poursuivrons nos efforts pour que la répartition des demandeurs se rapproche à l’avenir de celle des alumni (30 % en Île-deFrance, 50 % en région et 20 % à l’international).

PRENONS LE CAS OÙ LA SOMME (ICL + IN) > 76 080 EUROS (DEUX PASS) ET < 380 400 EUROS (DIX PASS) SI VOTRE INDEMNITÉ CONVENTIONNELLE DE LICENCIEMENT < 76 080 EUROS ICL + IN Aucune exonération : toutes charges sociales applicables

DANS LE CAS OÙ LA SOMME (ICL + IN) > 380 400 EUROS1 ICL + IN

Aucune exonération : toute la somme ICL + IN est entièrement chargée, dès le premier euro.

76 080 €

QUE PROPOSONS-NOUS ?

Exonération partielle : CSG-CRDS applicables

Les douze services proposés par le CareeR CenteR® ne font pas tous l’objet de la même intensité dans les besoins des alumni. Les plus demandés sont repris ci-après. • CareeR Mobility et CareeR Rebond. 50 nouveaux participants se sont joints à ces deux groupes d’aide à la recherche d’emploi ou d’évolution programmée et 22 alumni nous ont annoncé avoir changé ou retrouvé un job. Le délai de réussite est en moyenne de trois mois après l’inscription au CareeR CenteR®. • CareeR Jobs. Près de 1 600 offres ont été publiées. Grâce à vous, ce chiffre peut augmenter au second semestre ! Dès que vous avez connaissance d’un job, ayez le réflexe NEOMA : contactez Mathieu Chérubin (01 73 06 98 16) et/ou déposez votre offre sur le site. • CareeR Workshops. Les neuf CareeR Workshops réalisés (à raison de deux chaque mois) ont permis à 39 « stagiaires » de bénéficier des conseils très personnalisés prodigués par nos intervenants au cours de ces journées de travail intense. Cette activité a été économiquement équilibrée pour le CareeR CenteR® grâce aux participation aux frais demandées aux stagiaires.

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ICL 0

Exonération totale

Si votre ICL = 50 k€ et votre IN = 150 k€, alors : • de 0 à 50 k€ : aucune charge, • de 50 k€ à 76 k€ : CSG - CRDS, • de 76 k€ à 200 k€ : toutes charges sociales

• CareeR Face to Face. Nous avons organisé 65 relations Face to Face grâce à la disponibilité d’autant d’alumni conseillers prêts à donner de leur temps à d’autres alumni ayant besoin d’informations ou d’échanges. Aujourd’hui, le panel des conseillers est de 312 membres, dont 95 domiciliés en dehors de la région parisienne. Nous les remercions chaleureusement pour leur engagement. • CareeR International. Si ce service est encore en phase de lancement, des évolutions seront prochainement réalisées grâce à une collaboration avec le Talent and Career Development Unit (TCDU) de NEOMA Business School. Nous vous tiendrons informés des développements le moment venu. UNE PROGRESSION CONSTANTE Pour l’ensemble de nos actions, le niveau de satisfaction (très bon et bon) déclaré par le biais de nos questionnaires d’évaluation se situe à 98 %.

Nous voulions faire partager cette satisfaction, notre modestie dût-elle en souffrir ! Notons également que les rubriques du CareeR CenteR® sont régulièrement consultées sur le site www.neoma-alumni.com. Nous avons enregistré la consultation de 7 900 pages au cours de ce premier semestre et notre « bible », les « 12 Travaux… », y figure en bonne place. Nous constatons une progression de 80 % par rapport aux demandes de la même période en 2014. Nous ne doutons pas que cette dynamique va se poursuivre car chacun peut trouver auprès du CareeR CenteR® de quoi étayer avec succès l’évolution de sa carrière. Chacun peut aussi apporter sa contribution par du bénévolat au sein de l’équipe en place. n Alain Lecouvey et Frédéric Chomel career-center@neoma-alumni.com

SI VOTRE INDEMNITÉ CONVENTIONNELLE DE LICENCIEMENT > 76 080 EUROS ICL + IN

76 080 €

Si votre ICL = 200 k€ et votre IN = 250 k€, alors : • de 0 à 450 k€ : toutes charges sociales

Aucune exonération : toutes charges sociales applicables

Exonération totale

0 Si votre ICL = 100 k€ et votre IN = 150 k€, alors : • de 0 à 76 k€ : aucune charge, • de 76 k€ à 250 k€ : toutes charges sociales • Le montant de l’ICL étant souvent élevé pour les cadres d’une certaine ancienneté, l’IN est, de fait, souvent peu ou pas exonérée socialement. • Si le salarié a droit à une retraite de base, au taux plein ou non, l’indemnité spécifique de rupture conventionnelle ne bénéficie d’aucune exonération : elle est entièrement chargée.

• Pour situer le montant de 380 400 euros, il représente environ 19 mois du salaire d’un dirigeant dont le salaire mensuel serait de 20 000 euros ou 24 mois d’un salaire mensuel de 16 000 euros.

VOUS N’AVEZ PAS TOUT COMPRIS ? EXEMPLE : Paul, un cadre avec dix ans d’ancienneté, veut quitter son entreprise pour rejoindre le projet de création d’une entreprise nouvelle par un de ses anciens collègues. Devinant l’intention de Paul, son employeur lui fait entendre que s’il veut partir, il n’a qu’à démissionner. Après mûre réflexion, Paul entreprend alors d’installer un climat plus propice à la discussion. Elle sera menée lors d’une stratégie élaborée en commun qui aboutira en fin de compte à un départ négocié dans le cadre d’une rupture conventionnelle. Il est parti avec une indemnité conventionnelle de 25 000 euros et une indemnité négociée de 60 000 euros, ce qui est suffisant pour lui permettre de lancer son projet. Combien ce montant représente-t-il en net ?

POUR ALLER PLUS LOIN… Les règles indiquées ci-dessus correspondent aux principes généraux, applicables à la majorité des situations. Des règles différentes, parfois plus favorables, peuvent trouver à s’appliquer dans certains cas particuliers, par exemple : • votre indemnité négociée se situe à un niveau très élevé (supérieur à huit PASS, soit 304 320 euros). Alors, le niveau moyen de charges est réduit ; • votre indemnité vient réparer un préjudice lié non pas à la rupture de votre contrat, mais à son exécution (exemple : harcèlement, discrimination…). Dans certains cas, l’indemnité peut être entièrement exonérée socialement.

Le montant net des indemnités de rupture représentait dix mois du salaire brut de Paul mais… dix-neuf mois de son salaire net de charges et d’impôts sur le revenu. Il peut ainsi en toute sérénité entreprendre son projet. Qu’en est-il du chargement fiscal des indemnités ? Ce sont probablement les mêmes règles qui s’appliquent, pensez-vous… Non, ce serait trop simple. Réponse dans le prochain numéro.

1- Les différentes notions d’indemnité ont été définies dans le numéro 5 (juin) de NEOMA ALUMNI Review, p. 46. 2- Sources : loi de financement de la Sécurité sociale pour 2012, Code de la Sécurité sociale, articles n° L.242-1 et L.136-2 II 5°, Code général des impôts, article 80 duodecies. Sur le fait de faire masse ICL + IN : circulaire DSS/SD5B/2011/145 du 14 avril 2011. 3- Source : Code de la Sécurité sociale, article n° L.242-1, alinéa 12, et L.136-2, II 5°, circulaire DSS/DGPD/SD5B/2009/210 du 10 juillet 2009. Novembre 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 45


TRAJECTOIRES

PORTRAIT

Rédac chef : un challenge au quotidien à l’heure du numérique

Le besoin est immense de journalistes capables de trier, de vérifier et de hiérarchiser l’info.

Entré comme stagiaire à La Croix à la sortie de l’école, Jacques-Olivier Martin (MGE 90) a gravi tous les échelons d’un métier en pleine tourmente sans jamais en perdre la passion. Aujourd’hui rédacteur en chef des pages saumon du Figaro, il mène la transformation du quotidien sans perdre de vue les fondamentaux du métier : dénicher, trier, vérifier et décrypter l’info. En vingt-trois ans de métier, Jacques-Olivier Martin n’a pas perdu la foi. Aujourd’hui rédacteur en chef du cahier économie du Figaro, les fameuses pages saumon, il défend la profession avec un enthousiasme que les mutations violentes de ce secteur n’ont pas écorné. « Être journaliste, c’est avant tout être payé pour produire des idées, dans une grande indépendance. N’est-ce pas une chance extraordinaire ? » La presse n’est pourtant pas sa vocation première. Après une fac d’éco et Sup de Co Rouen, il se destine, à l’instar de beaucoup de jeunes diplômés dans les années 1990, à entrer chez Arthur Andersen comme auditeur. Son service militaire le fera changer de voie. « À l’état-major des sous-mariniers, j’étais chargé de rédiger une revue de presse quotidienne pour les militaires embarqués et coupés du monde. Grâce au fil de l’AFP, j’ai eu soudain accès à une quantité incroyable d’informations que j’avais à synthétiser et organiser, se souvient-il. J’ai adoré ! »

premier papier fait la une de La Croix. Je ne m’étais pas trompé, j’exerçais bien un métier merveilleux ! » La suite est moins glamour. À la fin de son stage, le jeune journaliste se retrouve, comme on le lui avait prédit, pigiste. Il collabore plusieurs années pour Défis, un mensuel consacré à la création d’entreprise, et y décroche enfin un CDI… trois mois avant la faillite du magazine. Heureusement, un hebdo, Le Revenu, se crée au même moment et Jacques-Olivier rejoint la rédaction où il restera cinq ans. « C’est au Revenu que j’ai vraiment appris le métier, raconte-t-il. J’ai acquis les fondamentaux, la rigueur, une méthode de travail. »

Être journaliste, c’est avant tout être payé pour produire des idées.

UNE INTERVIEW DE RAYMOND BARRE POUR PREMIER PAPIER Dégagé de ses obligations militaires, il choisit donc de tenter sa chance dans le journalisme plutôt que dans l’audit. Sans rien connaître du métier, il envoie, confiant, sa candidature aux grands journaux nationaux. Le rédacteur en chef de La Croix le reçoit, non pour l’embaucher mais pour le ramener à la dure réalité du métier. « Pour devenir journaliste, il faut commencer par proposer des sujets et écrire des piges, m’a-t-il gentiment expliqué. On ne se fait pas embaucher comme ça ! » Coup de chance, c’est le printemps, la rédaction est en sous-effectif, Jacques-Olivier Martin met un pied à La Croix pour un stage de deux mois. « Je me souviendrai toujours de cette première journée. Noël Copin, alors directeur de la rédaction, cherchait un journaliste pour interviewer Raymond Barre. Silence général, personne ne se dévoue, quand l’un des journalistes propose d’envoyer… le stagiaire. Le stagiaire, c’était moi ! Me voici propulsé devant l’ancien Premier ministre. Le lendemain, après une nuit blanche et quelques heures de panique, je finis par accoucher d’une interview et, quelques heures plus tard, mon 46 | NEOMA ALUMNI Review / Novembre 2015

OSER CROIRE À SON PROJET En 1999, Internet commence déjà à révolutionner l’économie, avant de bouleverser la presse. Jacques-Olivier Martin se passionne pour la « nouvelle économie» et imagine une rubrique qui lui serait consacrée. Il rédige un projet qu’il envoie à plusieurs journaux. C’est Le Figaro qui lui ouvre ses portes, sans piston ni réseau. « Je ne connaissais personne au Figaro, insiste-t-il, j’ai simplement osé croire à mon projet et osé tenter ma chance. » Les débuts sont durs. Dans ce bastion de la presse française, personne n’attend ce nouveau venu qui doit se battre pour trouver sa place. « J’ai tout connu, se souvient-il. L’euphorie de la bulle Internet, puis l’explosion de cette bulle qui a aussi sonné le glas de ma rubrique. » Le chef de service se retrouve électron libre au sein de la rédaction. Acharné de travail, il fait ce qui lui plaît, enquête, traque la bonne info et chasse les scoops. « Dans ce métier, on change de sujet tous les jours et notre quotidien est fait de rencontres dont certaines sont extraordinaires. Cela donne une ouverture et une culture larges. » Pour lui, l’économie

est un poste d’observation stratégique : « L’économie est au centre de tout, elle permet d’aborder tous les domaines », observe-t-il. DE CAVALIER SOLITAIRE À ANIMATEUR D’ÉQUIPE L’arrivée de Nicolas Beytout en 2004 entraîne une réorganisation du quotidien. JacquesOlivier Martin devient chef de service industrie puis, cinq ans plus tard, rédacteur en chef du Figaro économie. Le cavalier solitaire endosse le costume de manager – lui préfère employer le terme de chef d’orchestre –, une fonction qu’il a appris à aimer. « C’est passionnant une fois qu’on a accepté de ne plus être en première ligne pour se mettre au service de ceux qui écrivent. Aujourd’hui, je prends un vrai plaisir à lire les bons papiers des journalistes de mon équipe. » L’OVNI « DOCTEUR CAC » Du plaisir, il en a aussi trouvé dans l’expérience « Docteur CAC ». En 2011, un producteur de télé lui propose d’être conseiller éditorial de cette quotidienne déjantée qui entend vulgariser l’économie par l’humour. Ses journées sont déjà plus que remplies, mais Jacques-Olivier Martin ne saurait laisser passer un tel défi. Pendant dix-huit mois, il consacre plusieurs soirées par semaine et une partie de ses week-ends à choisir les sujets, les faire écrire et vérifier que le message économique, derrière l’humour du programme, est fiable. « J’ai découvert un monde très différent de la presse écrite », raconte-t-il. Lui qui travaille pourtant pour un quotidien découvre ce qu’est fonctionner dans l’urgence et surtout dans une grande précarité, puisque les programmes sont remis en cause tous les six mois. Mais l’émission connaît un grand succès et reçoit plusieurs prix. Pari réussi. LE CHALLENGE AU QUOTIDIEN À L’HEURE DU NUMÉRIQUE Amateur de challenges, Jacques-Olivier Martin est bien servi au Figaro. Être manager dans un quotidien papier, à l’heure du numérique, c’est aussi conduire la mutation d’une presse qui peine à trouver son modèle économique. « Il s’agit de motiver des personnes quand les moyens financiers sont moindres, les faire

travailler dans une optique plurimédias alors qu’elles ont été formées pour la presse écrite. Ce n’est certes pas simple mais je le vois comme un défi exceptionnel », assume-t-il. L’enjeu de la fusion entre les rédactions print et Web est en grande partie effectué et le positionnement bimédias du Figaro est clair : « Le site raconte l’actu et le print la décrypte », résume le rédacteur en chef. Optimiste de conviction, Jacques-Olivier Martin se dit confiant pour l’avenir de la presse. « Les journaux, aujourd’hui, souffrent, convient-il. Mais je reste persuadé que le métier se transformera et retrouvera un équilibre à plus long terme. Devant l’explosion de l’offre d’information, le besoin est immense de journalistes capables de trier, de vérifier et de hiérarchiser l’info. »

TRANSMETTRE SA PASSION Passionné par son métier, le journaliste a aussi à cœur de communiquer ce qui donne du sens à sa vie professionnelle : « Ce qui me porte, c’est cette ambition d’apporter de la clarté à un monde si complexe. » Aux jeunes stagiaires qui passent au Figaro comme aux étudiants de l’IPJ, une école de journalisme dans laquelle il a donné des cours d’économie, il transmet le même message : « Tout est possible dans ce métier. Toute personne qui en a la passion et se sent prête à travailler d’arrache-pied peut y réussir et faire carrière. On ne peut pas en dire autant dans tous les secteurs. » n

BIO EXPRESS • 1992 : stage au quotidien La Croix • 1992-1993 : journaliste à Défis • 1994-1999 : journaliste au Revenu français • 1999 : Entre au Figaro • 2004-2009 : chef de service industrie • Depuis 2009 : rédacteur en chef du Figaro économie

Propos recueillis par Marie-Pierre Noguès-Ledru Novembre 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 47


CAMPUS TRAJECTOIRES

RENCONTRE

Le nombre est inviolable !

De plus, il faut savoir que je ne peux écrire que la nuit car dans la journée, j’exerce mon activité professionnelle ! NAR: Quels sont vos projets à venir ?

Maryline Thénot, responsable du département finance, et Sébastien Lleo, professeurs associés à NEOMA Business School, ont accepté d’inaugurer une nouvelle rubrique : rencontre entre professeurs et alumni au parcours remarquable. Ce mois-ci : Jean-François Serval (MGE 67), cofondateur du cabinet d’expertise comptable Constantin et Associés, implanté en Europe et aux États-Unis. Aujourd’hui à la tête d’une nouvelle structure, Audit Serval & Associés, qu’il développe également en Asie à partir de Singapour, Jean-François Serval a, en parallèle, publié deux ouvrages : La monnaie virtuelle qui nous fait vivre en 2010 et The Monetary System: Analysis and New Approaches to Regulation en 2014. Exploration des chemins qui mènent de la pratique à la théorie. NEOMA ALUMNI Review : Quand avez-vous pris la décision d’écrire ? J.-F. S. : En 2007, lors de la crise financière, j’ai ressenti le besoin de théoriser ce que j’avais pu observer sur le terrain. C’est ainsi qu’avec un ami, Jean-Pascal Tranié, nous avons rédigé un premier ouvrage préfacé par Christine Lagarde, alors ministre de l’Économie et actuelle directrice générale du FMI. Ce livre traite des enjeux microéconomiques, macroéconomiques et politiques de la monnaie, un sujet qui hantait déjà les penseurs et les philosophes de l’Antiquité. Cette question continue à fortement interroger nos décideurs politiques du moment, plongés dans un monde financier agité et instable, et confrontés à la problématique de budgets difficiles dans le contexte d’une concurrence portant non seulement sur les produits, mais aussi sur la monnaie. NAR: Quatre ans plus tard, vous poursuivez ? J.-F. S. : Le livre sur la monnaie virtuelle nous avait permis d’aborder la réforme monétaire en traitant le sujet de la création de monnaie, de ses propriétés, de sa mutation et de la nécessité de la contrôler autrement par les flux financiers dans ce contexte instable. Mais je voulais aller plus loin avec un autre ouvrage ayant une réelle assise scientifique car il est impossible de faire une réforme monétaire sans réfléchir au sujet sous cet angle. Je me suis également rendu compte qu’il y avait très peu de choses écrites sur la monnaie, même si beaucoup d’économistes, de politiques et de penseurs ont travaillé à un moment ou un autre sur elle. Cette lacune est certainement liée au fait que depuis les accords de Bretton Woods, le thème de la monnaie est devenu un quasimonopole des banques centrales. Toujours avec Jean-Pascal Tranié, nous nous sommes donc lancés dans l’écriture de The 48 | NEOMA ALUMNI Review / Novembre 2015

J.-F. S. : Je travaille sur deux projets très importants. Le premier est de convaincre les acteurs et les penseurs concernés de la nécessité de réfléchir au système monétaire. Dans nos deux ouvrages, nous expliquons pourquoi la rotation monétaire est tellement importante et pourquoi elle ralentit, notamment à cause du caractère excessif des émissions monétaires qui lui-même provoque des instabilités dues à la crainte engendrée. L’absence de base quantitative permettant de rationaliser ces émissions est la faiblesse que nous évoquons en appelant à M5. Notre explication n’est pas l’explication classique. Le deuxième projet est la création d’un pôle de recherche à partir de cet ouvrage qui sera

en partenariat avec le Laboratoire d’excellence sur la régulation financière (Labex ReFi). Il s’agira d’un pôle pluridisciplinaire autour de la Sorbonne et regroupant des mathématiciens, des scientifiques et des économistes, mais également des juristes. NAR: Pourquoi des juristes ? J.-F. S. : Dans The Monetary System, nous expliquons que le système monétaire est meilleur que d’autres parce que c’est un système social. On en connaît ainsi les frontières, puisque c’est l’homme qui les a définies. Ce n’est pas vrai en matière de physique, par exemple. L’homme est donc capable de déchiffrer ce système car il l’a créé. Or le droit est l’instrument de cette création, car lui seul définit des concepts tels que la propriété et son transfert potentiel, qui sont essentiels à l’émergence et à l’évolution d’un système monétaire. n

Monetary System: Analysis and New Approaches to Regulation, un ouvrage rédigé en anglais dans lequel sont présentées et discutées les bases théoriques. C’est ainsi que je me suis assez vite aperçu, dans le cadre des interviews menées pour l’élaboration de cet ouvrage, de mes difficultés sur les sujets purement mathématiques. Mon coauteur n’a pas eu le même problème car il est, entre autres formations, issu d’une grande école d’ingénieurs. Dans les écoles de commerce à l’époque de mes études, cet enseignement n’existait pas. On faisait du calcul itératif, des mathématiques financières de base, ce qui est très utile… mais ce ne sont pas des maths ! NAR: Pourriez-vous nous parler plus précisément du contenu du second livre ? J.-F. S. : The Monetary System est donc un ouvrage plus théorique, plus complexe et aussi plus dense. La partie historique introductive est plus simple même si elle est très riche, mais le reste de l’exposé fait appel à des composantes de nature différente : physique, mathématiques, sciences comportementales. Le sujet est traité de manière très transversale ! NAR: Vous avez bien dit de la « physique » ? J.-F. S. : Oui, et je vais vous expliquer pourquoi : les grands auteurs allemands, qui sont les derniers grands monétaristes, étaient familiers avec les récents développements en physique, notamment la théorie de la relativité d’Einstein. Ils ont importé cette approche et ses outils dans leur analyse de la monnaie. L’une des idées majeures dans le livre est que le nombre est inviolable. Pourquoi est-ce une idée très importante ? Parce que, de nos jours, il n’y a plus d’unités monétaires, plus de poids en or par exemple. Aujourd’hui, nous n’avons que des relevés de compte. L’unité n’a plus de sens : vous

ne regardez pas si vous avez un relevé en euros ou en dollars, parce que vous savez qu’il est en euros. Donc vous ne regardez que le nombre. Et les nombres, pensez-vous que vous pouvez les changer comme vous le souhaiteriez ? La réponse est non car un, ça fait un : si vous coupez un animal en deux, ça n’en fera pas deux ! Donc cet aspect-là est extrêmement important car il explique une partie du caractère mystique de la monnaie. Voilà pourquoi les gens adorent des chiffres importants avec de très nombreux zéros : il suffit de penser à l’image de Picsou assis sur son tas d’or et à sa symbolique. Il y a donc un aspect comportemental extrêmement important qu’on est bien obligé de reconnaître mais qu’on n’explique pas encore suffisamment. NAR: Combien de temps avez-vous consacré à ces deux ouvrages ? J.-F. S. : Notre premier livre, La monnaie virtuelle…, est paru en 2010. Nous l’avions écrit en deux ans, entre 2008 et 2009. The

Monetary System découle essentiellement de ce premier livre. Par exemple, nous reparlons de la proposition de création de deux nouveaux agrégats monétaires inédits, M5 et M6. Ainsi, M5 permettrait d’appréhender l’activité du shadow banking et de ses contreparties car il intégrerait les crédits bancaires mais aussi l’ensemble des créances et des dettes classées selon leur nature, leur échangeabilité et le statut économique de leur émetteur. Quant à M6, il fournirait une évaluation du total des bilans des agents économiques (obligations, stocks, créances commerciales opérationnelles, actions cotées, actions, dettes opérationnelles et non opérationnelles) qui, comparée au compte de résultat, permettrait de suivre la vitesse de circulation de la monnaie, catégorie d’instruments financiers par catégorie. Pourtant, si nous avons passé beaucoup de temps pour écrire cet ouvrage c’est parce qu’il nous fallait relire les auteurs, notamment les auteurs allemands et ceux de l’école autrichienne dans le texte, ainsi que certains ouvrages de mathématiciens et de physiciens.

Sébastien Lleo est professeur associé de finance et responsable de l’école doctorale à NEOMA Business School. Diplômé de NEOMA BS (MGE 97) et de l’université d’Ottawa au Canada, Sébastien a commencé sa carrière à la Banque du Canada, avant d’intégrer la caisse de retraite de la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL). Il a ensuite obtenu un PhD en mathématiques à l’Imperial College de Londres, au Royaume-Uni, et poursuivi sa carrière dans cet établissement, à la Frankfurt School of Finance and Management, au Fitch Learning et à NEOMA Business School. Sa recherche porte sur la gestion de portefeuille, les mathématiques financières, la gestion des risques financiers et la finance comportementale.

Maryline Thénot est responsable du département finance et fiscalité de NEOMA BS. De formation universitaire (masters en fiscalité, droit des affaires, stratégie et management des organisations), elle est également titulaire d’un doctorat en sciences de gestion. De plus, elle a une longue expérience en qualité de conseil au sein de cabinets d’audit et à la direction financière d’un groupe international. Sa recherche porte sur les problématiques liées au changement organisationnel, à la gouvernance dans les groupes coopératifs agricoles internationalisés et au secteur de la bio-économie industrielle.

Novembre 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 49


CAMPUS TRIBUNE

Les écoles de commerce à la croisée des chemins Reprise par Éric Fimbel, enseignant-chercheur à NEOMA BS, de l’article paru dans L’Expansion de mai 2015, co-écrit avec Jean-Michel Huet, associé chez BearingPoint et président de NEOMA ALUMNI, et Dominique-Anne Michel, journaliste ayant participé au groupe de travail de l’Institut Montaigne alors qu’elle dirigeait L’Expansion Management Review.

Selon une opinion répandue, les business schools formeraient plutôt des individus clonés, conformistes, coupés des réalités sociales et inaptes à la prise de recul. Ces institutions seraient mal gouvernées, peu managées, voire se fourvoieraient dans des impasses stratégiques où la recherche d’un « effet-taille » se substitue souvent à la recherche plus exigeante d’une réelle singularité positive et robuste. Sociétalement discutées, les écoles de commerce se trouvent à la croisée des chemins et doivent relever, outre un défi éthique majeur, les défis complexes de l’efficience de leurs méthodes pédagogiques, de la qualité des contenus et de la pluralité des courants de pensée. LE DÉFI ÉTHIQUE Le décalage entre légalité et moralité, encore récemment illustré par les affaires d’optimisation (le substitut hypocrite du mot évasion) fiscale est un exemple du flou éthique créé, accepté ou subi par nombre de décideurs et de managers. Les polémiques récurrentes sur les retraites chapeaux de dirigeants, les attributions d’actions gratuites et autre « Golden Hello » qui font la une des journaux sont une autre illustration de la tension irréductible entre le droit et la morale dans le monde des affaires. Elles démontrent le besoin d’une réflexion sur l’éthique, qui doit être prise en charge à la fois par les écoles de management et par les entreprises, comme le prix Nobel d’économie Joseph E. Stiglitz1, pourfendeur de la « cupidité » ambiante, les invite à le faire. Le discours dominant formel exprime un consensus pour inscrire les questions éthiques et sociétales au cœur de la formation des managers. Enseigner la vertu ne rend pas les « enseignés » nécessairement vertueux. S’il s’agit bien d’une discipline, ce n’est pas au sens académique mais au sens de discipline de vie. L’éthique se partage donc par l’exemple, l’expérimentation réfléchie et la pratique. On ne compte plus les écoles qui ont structuré des départements et des programmes d’enseignement autour de la responsabilité sociale des entreprises (RSE). Mais l’existence de micro-espaces servant d’alibis où peut s’exercer la pensée 50 | NEOMA ALUMNI Review / Novembre 2015

libre, ouverte, hors des sentiers battus, en dit long sur le fait que les institutions continuent pour l’essentiel à propager massivement la pensée dite mainstream. De plus, l’éthique des affaires n’est pas soluble dans la démarche RSE, issue d’un capitalisme financiarisé reposant principalement sur la conformité à des normes faiblement contraignantes. LE DÉFI PÉDAGOGIQUE La pédagogie est un sujet relativement négligé dans les différents rapports d’experts qui ont planché sur l’avenir des business schools. La méthode unique (les « cas » des années 1970 ou les MOOC des années 2010) est aussi prétentieuse et absurde que celle de la pensée unique. Si le one best way existait, ça se saurait et le clonage pédagogique suffirait. Quant à l’innovation pédagogique, elle est nécessaire si elle est mise au service de la confrontation avec la diversité et la pluralité des cultures, des visions et des situations, mais factice si elle ne sert que de paravent à l’arrogance de la table rase technologique. Apprendre par les pratiques (cours, stages, alternances, études de cas, micro-entrepreneuriats) requiert que pédagogues et praticiens (dont l’apprenant et ses tuteurs professionnels) assument ensemble la complémentarité de leurs apports. IMMERSION ET ALTERNANCE EN ENTREPRISE : POUR LE MEILLEUR ET PARFOIS POUR LE PIRE Trop d’institutions délèguent aux entreprises le soin de « terminer » la formation des jeunes apprenants sans véritable travail de suivi et sans aucun effort pour relier le contenu de l’enseignement avec la nature du travail effectivement demandé aux stagiaires ou avec leur propre projet professionnel. D’autre part, trop d’entreprises ont pris l’habitude de considérer les cohortes successives de stagiaires comme de la main-d’œuvre bon marché systématiquement renouvelée, sans réel encadrement ni accompagnement2. Qui n’a pas entendu les retours off des étudiants sur ce point ne peut saisir l’ampleur de cette tension dévastatrice.

GÉNÉRALISTE OU SPÉCIALISTE ? Sur le fond, les écoles ont longtemps développé une logique généraliste, cherchant à munir les étudiants de la palette de recettes utiles au jeune diplômé (marketing, comptabilité, finance, quelques bases de RH et de SI, un peu de management, allant rarement au-delà des concepts). Une tendance à certaines formes de spécialisation semble aujourd’hui répondre aux attentes du marché du travail, sur le modèle des écoles d’ingénieurs. Cette spécialisation peut être fonctionnelle (la finance, la logistique, etc.) ou sectorielle (les télécoms, le luxe, la distribution, etc.). De quoi procurer une meilleure visibilité, au moins à court terme, aux écoles par une différenciation plus claire. Elle peut aussi permettre de mieux coller aux besoins des entreprises et faciliter le placement des jeunes diplômés. Force est de contacter cependant que rares sont les écoles qui osent avancer explicitement dans ce sens, en allant au-delà des greffes superficielles de quelques dizaines d’heures et donc ni crédibles, ni durables. LE DÉFI DE LA RECHERCHE, DE L’EXIGENCE DES CONTENUS ET LE RISQUE « ACADÉMISTE » « Intégrant les contraintes imposées par les classements et accréditations internationaux, les business schools françaises se sont peu à peu éloignées de leur écosystème traditionnel et des entreprises », lit-on ainsi dans le rapport de l’Institut Montaigne3. « En effet, afin de se maintenir dans les classements, les établissements ont été tentés de mettre l’accent sur la publication associée à la recherche, au détriment du développement de liens avec les entreprises, qui fondent pourtant la robustesse du modèle des business schools. » Les écoles ont investi pour se constituer un corps professoral permanent de « publiants chroniques », les enseignants étant alors évalués4 à partir de leurs publications dans les revues « cotées ». La très grande majorité du face-à-face pédagogique est confié à des vacataires professionnels (de plus en plus

BIO Éric Fimbel (MGE 75) est professeur à NEOMA Business School, docteur en sciences de gestion et titulaire de l’habilitation à diriger (HDR) des recherches en sciences de gestion. Il est membre du Laboratoire interdisciplinaire en sciences de l’action (Lirsa) du Cnam (Paris) et conseiller scientifique de plusieurs organisations professionnelles. Ses travaux portent sur l’alignement et les synchronisations stratégiques, l’externalisation, le management des systèmes d’information, les partenariats stratégiques, la RSE et les portefeuilles de risques. Il a reçu le prix « Passion » décerné par RMS Network en 2014.

souvent des consultants). Les professionnels qui sont dans les entreprises sont, de fait, nettement moins présents dans les cursus5. Cette course à la recherche incite les enseignants-chercheurs à concentrer leurs efforts sur la publication dans ces revues au détriment d’autres activités pourtant essentielles, comme l’enseignement ou l’encadrement de projets ou de programmes. La pertinence et le rayonnement de la recherche en gestion est une question cruciale. Il y va de la survie et de la compétitivité du modèle économique et social européen dans un monde en perpétuelle mutation. Les ÉtatsUnis l’ont bien compris, puisqu’ils investissent massivement dans ce type de recherche. Et pour cause, ce sont leurs standards et outils de mesure qui ont été promus puis achetés et intériorisés par les Européens ! Un sursaut collectif et volontariste est à la fois possible et nécessaire.

Il sera d’autant plus significatif et durable que les diplômés des écoles et leurs associations y prendront, aux côtés des forces vives des écoles (dont les enseignants-chercheurs), une part réellement active, y compris et d’abord au sein des instances de gouvernance. n 1- Joseph E. Stiglitz, Le Triomphe de la cupidité, Paris, Babel, Les liens qui libèrent, 2010. 2- Le bilan social de la banque Société générale faisait état de plus de 20 % de stagiaires dans ses effectifs salariés. 3- « Business schools : rester des champions dans la compétition internationale », Institut Montaigne, novembre 2014, page 30. 4- Sur la maladie obsessionnelle de l’évaluation, voir La Folie évaluation. Les nouvelles fabriques de la servitude, ouvrage collectif dirigé par A. Abelhauser, R. Gori, M.-J. Del Volgo, Paris, Mille et une nuits, 2011. 5- Voir les actes du colloque « Les universités au risque de l’histoire. Principes, configurations et modèles. XIXeXXe siècles », Nancy, 10-11 octobre 2011, et notamment « Pertinence et excellence. Le cas des “sciences de gestion”. Quatre business schools dans leur histoire ». Novembre 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 51


CAMPUS

NEWS RENTREE

Quinze nouveaux enseignants-chercheurs renforcent la faculté de l’école La faculté de NEOMA Business School constitue sa base de compétences. Elle s’impose comme fondamentale pour la bonne mise en œuvre de sa stratégie. Elle est également l’une des clés de la réalisation de l’ambition de l’école de former des leaders agiles et imaginatifs, capables de prendre des risques et de créer des espaces d’innovation dans l’organisation. L’école a recruté quinze nouveaux professeurs (voir ci-contre) dont les expertises sont en prise directe avec cette ambition. Un renforcement cohérent qui illustre le dynamisme et l’attractivité de la faculté qui avait déjà accueilli en septembre 2014 onze nouveaux professeurs internationaux de haut niveau. De gauche à droite Shiva Taghavi Pourya Darnihamedani Mayowa T. Babalola Tugba Kalafatoglu Arash Aloosh Ksenia Krylova Florence Duvivier

DES RECRUTEMENTS EN PARFAITE COHÉRENCE AVEC LES AMBITIONS DE L’ÉCOLE

LA FACULTÉ ? UN ATOUT MAJEUR POUR LES ÉTUDIANTS COMME POUR LES ORGANISATIONS

« L’arrivée de ces nouveaux enseignantschercheurs internationaux vient enrichir de manière significative le corps professoral déjà hautement qualifié de l’école », explique Adilson Borges, DGA faculté et recherche de NEOMA Business School. Ces recrutements s’inscrivent dans le plan de recrutement d’envergure initié à l’international l’an passé. L’objectif ? Identifier des profils académiques en parfaite cohérence avec les ambitions de l’école, son positionnement et ses expertises. « NEOMA Business School poursuit sa stratégie de différenciation avec pour objectif de devenir une des meilleures écoles en Europe et dans le monde », poursuit Adilson. « La bonne mise en œuvre de cette stratégie s’appuie notamment sur notre corps professoral. C’est lui qui travaille à l’élaboration de nouvelles connaissances rigoureuses et pertinentes. C’est également lui qui distille ces connaissances dans nos programmes en offrant une expérience d’apprentissage unique pour nos étudiants. »

En rejoignant la faculté de NEOMA Business School, ces nouveaux enseignants-chercheurs s’engagent à former des diplômés qui bénéficieront de trajectoires professionnelles de qualité, à faire progresser la réflexion des organisations dans le domaine du management mais aussi à contribuer aux meilleures pratiques en management par le biais de la recherche. Ces nouveaux professeurs, et plus globalement la faculté de deux cents professeurs permanents de l’école constituent aujourd’hui un de ses atouts

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La faculté compte aujourd’hui deux cents professeurs permanents.

majeurs. Elle sert directement les étudiants mais également les organisations, comme le souligne Frank Bostyn, directeur général de NEOMA Business School. « Les défis des entreprises se jouent aujourd’hui sur la scène internationale. Nos formations doivent permettre à nos étudiants de participer à la construction d’organisations agiles, dans un environnement international où l’unique constante est le changement. » Plusieurs critères ont été prépondérants dans l’identification et le recrutement de ces profils. « Leurs expertises, leurs pratiques d’une pédagogie novatrice, la rigueur et la pertinence de leurs travaux de recherche et de leurs publications dans des revues internationales du meilleur niveau ont été les critères sur lesquels nous nous sommes appuyés », poursuit Adilson Borges. « Chacun de ces nouveaux professeurs affichent un parcours international passionnant et un engagement fort avec l’enseignement et pour la recherche de haut niveau. Ils affichent également tous une grande proximité avec les entreprises. » UNE FACULTÉ ATTRACTIVE SUR LA SCÈNE ACADÉMIQUE INTERNATIONALE « Avec ces récents recrutements, c’est également l’internationalisation du corps professoral qui se poursuit. Avec plus de 40 % de professeurs internationaux, nous sommes en ligne avec l’un de nos axes stratégiques forts : l’internationalisation. » Pakistan, Nigeria, États-Unis, Belgique, Japon, etc., les nouveaux professeurs recrutés proviennent du monde entier. La capacité de l’école à attirer des profils internationaux d’envergure constitue un signal fort pour sa direction. Elle illustre à la fois le rayonnement international de NEOMA Business School, la reconnaissance de son excellence, mais également le bien-fondé de la stratégie qu’elle a choisi de déployer. « Ce recrutement démontre notre attractivité dans le marché académique international et est également un indicateur très fort de la mobilisation engendrée autour de notre projet et de notre vision », conclut Frank Bostyn. n

DÉPARTEMENT HOMMES ET ORGANISATIONS

DÉPARTEMENT MARKETING

Mayowa T. Babalola Domaines de spécialisation : leadership, gestion du changement, conflits en milieu professionnel.

Abdul R. Ashraf Domaines de spécialisation : prise de décision du consommateur, comportement du consommateur, marketing international.

Ksenia Krylova Domaines de spécialisation : confiance organisationnelle, techniques de gestion des impressions, pardon. Steffi Sierget Domaines de spécialisation : changement organisationnel, technologies et frontières, nature changeante du travail, nouveaux médias, organisations non gouvernementales. Shiva Taghavi Domaines de spécialisation : management interculturel, identités multiples, croyances implicites, éthique du travail et motivation.

DÉPARTEMENT STRATÉGIE ET ENTREPRENEURIAT Pourya Darnihamedani Domaines de spécialisation : innovation entre les petites et moyennes entreprises, travail indépendant, analyse stratégique et compétitive des jeunes sociétés. Florence Duvivier Domaines de spécialisation : stratégie et stratégie internationale, délocalisation à l’interne et externalisation, missions internationales, expatriés et impatriés. Tugba Kalafatoglu Domaines de spécialisation : entrepreneuriat international, stratégie, entrepreneuriat social, entrepreneuriat de la classe moyenne. Mashiho Mihalache Domaines de spécialisation : comment les entreprises peuvent tirer le meilleur parti du contexte international de façon à améliorer leur performance ?

DÉPARTEMENT FINANCE Arash Aloosh Domaines de spécialisation : finance internationale, évaluation des actifs, investissement et gestion des risques de portefeuille.

DÉPARTEMENT COMPTABILITÉ, CONTRÔLE ET AFFAIRES JURIDIQUES Jeong-Hoon Hyun Domaines de spécialisation : rémunération incitative, gestion des coûts, mesures de la performance, processus de fixation des objectifs. Yi-Hung (Jerry) Lin Domaines de spécialisation : audit, IFRS, responsabilité sociale des entreprises, gestion des revenus et comptabilité judiciaire.

Kirsten Cowan Domaines de spécialisation : imagination du consommateur et communication persuasive, comment l’imagination peut diminuer ou accroître les réactions émotionnelles à la publicité. Bill Reeves Domaines de spécialisation : créativité, communication sportive, réseautage social, parrainage de célébrités, gestion de ventes et forces de vente, psychologie interculturelle du consommateur.

DÉPARTEMENT SYSTÈMES D’INFORMATION, SUPPLY CHAIN MANAGEMENT ET AIDE À LA DÉCISION Chen Yen-tsang Domaines de spécialisation : behavioral operations (BOR), développement des capacités, stréthique opérationnelle.

LE RECRUTEMENT 2015 TIENT SES PROMESSES Chaque année, les résultats des concours s’imposent comme l’un des temps majeurs de la vie d’une école. Très attendus, ils sont un signal fort de l’attractivité de chacune d’entre elles. Cette année encore, malgré un contexte de concurrence accrue, NEOMA Business School affiche une campagne de recrutement 2015 à la hauteur de ses objectifs. Une nouvelle marque de l’adhésion des candidats au projet stratégique de l’école. Ils sont près de 2 000 étudiants cette année à avoir rejoint l’école. « Les objectifs de recrutement 2015 ont été une nouvelle fois atteints, confortant l’école dans ses choix stratégiques », indique Céline Davesne, DGA programmes ; • le master grande école accueille 752 préparationnaires équitablement sur les campus normand et champenois ; • le programme bac + 5 Tema, dispensé sur le campus rémois, recrute quant à lui plus de 50 nouveaux étudiants en cette nouvelle rentrée ; • le Cesem (Reims) et le BSc. in International Business (Rouen) atteignent tous deux leurs objectifs de recrutement en accueillant respectivement 221 et 206 étudiants en première année ; • le BBA (Reims et Rouen) recrute 100 nouveaux étudiants en première année ; • le Bachelor in Retail Management-ECAL (Rouen) s’apprête à en accueillir une vingtaine ; • enfin, les programmes Postgraduate (mastères spécialisés, Masters of Science et MBA) affichent des résultats excellents, avec un nombre accru de candidatures et une meilleure sélectivité. Des chiffres encourageants d’autant que les inscriptions ne sont, à ce jour, pas encore clôturées. Novembre 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 53


CAMPUS

L’actu de la Fondation

GROS PLAN SUR UNE START-UP NOVATRICE MADE IN NEOMA BS : L’ENGAGEMENT ÉTUDIANT DANS LA MAÎTRISE ÉNERGÉTIQUE

La Fondation NEOMA Business School fédère le réseau de l’école autour de ses projets de développement et soutient des actions concrètes en faveur de l’égalité des chances, de l’entrepreneuriat, de la recherche ou encore de l’attractivité des campus. Retour en images sur les dernières actualités.

L’incubateur de NEOMA Business School, véritable mine d’or de projets novateurs, en accompagne actuellement un portant sur la maîtrise énergétique au service de la protection environnementale.

Lancée en août 2015 à Dijon, cette jeune entreprise propose de transformer les déchets alimentaires en biogaz afin de les utiliser ensuite comme énergie propre : c’est le processus de méthanisation. Hop2d fournit des dispositifs plus ou moins volumineux aux restaurateurs comme aux particuliers afin de s’adapter au mieux à leurs besoins (électricité, plaque de cuisson, chaudière).

LA TRIBU DU LUXEMBOURG CONFIRME SON ENGAGEMENT POUR LES BOURSES ÉTUDIANTES Le 4 juin, la tribu du Luxembourg a organisé son gala annuel au Crystal Park de PwC, en présence de Frank Bostyn, directeur général de NEOMA Business School. Une centaine de diplômés ont ainsi assisté à une conférence de qualité sur le thème « Charismatic Leadership: Empowering Passionate Leaders and Followers » avant de se retrouver autour d’un verre dans une ambiance conviviale.

Pour la troisième fois depuis 2012, la tribu a reversé l’intégralité des recettes de l’événement à la Fondation de l’école, contribuant ainsi aux bourses d’excellence à hauteur de 2 460 euros. Nous remercions sincèrement le responsable de la tribu, Laurent de La Vaissière, ainsi que l’ensemble des participants pour leur soutien !n

L’objectif est de permettre aux clients de faire des économies tout en participant à la protection de l’environnement et en répondant à l’évolution juridique en matière de gestion des déchets. n Contact : Caroline Durandel carolinedurandel@gmail.com

ALTÉO CONSEIL : UNE ASSOCIATION ÉTUDIANTE ENGAGÉE ET SOLIDAIRE

L’ASSOCIATION PRÉPA’RÉMOIS RECONNUE COMME ACTEUR MAJEUR DANS LE DOMAINE DE L’ÉGALITÉ DES CHANCES Chaque année, en collaboration avec l’entreprise Atos, la Fédération Étudiante pour une Dynamique Études et Emploi avec un Handicap (FEDEEH) attribue à la fois des prix aux associations étudiantes œuvrant pour l’intégration des jeunes handicapés et des bourses aux étudiants dont le handicap fragilise le projet d’études. 54 | NEOMA ALUMNI Review / Novembre 2015

En juin 2015, Altéo Conseil, la junior entreprise du campus rouennais, a accordé un don de 1 000 euros à la Fondation pour soutenir les bourses étudiantes. Retour sur ce geste avec le témoignage de Lucie Lantz, trésorière et chef de projet de l’association : Le 30 mai 2015, le pôle PHARES (Par delà le Handicap, Avancer et Réussir dans les Études Supérieures) de l’association étudiante prépa’Rémois, a remporté le prix « Coup de cœur » du jury, s’assurant ainsi d’une dotation financière de 2 000 euros pour développer ses activités. Par ce prix, le jury récompense ainsi une association qui se mobilise pour que le handicap ne représente plus un frein à la poursuite d’études supérieures. Grâce à ce dispositif d’accompagnement de jeunes en situation de handicap, les tuteurs

étudiants de NEOMA BS-campus de Reims accompagnent les bénéficiaires à l’occasion d’ateliers d’orientation professionnelle et de sorties culturelles. Forts de cette relation privilégiée, les jeunes élargissent leurs perspectives d’avenir et reprennent confiance en leurs capacités. Acteur majeur du programme « Cordées de la Réussite » de NEOMA BS, la Fondation NEOMA BS félicite chaleureusement le pôle PHARES de Prépa’Rémois pour ce prix. n

Altéo Conseil : de quoi s’agit-il ? Altéo Conseil est la junior entreprise de NEOMA Business School-campus de Rouen, classée parmi les sept meilleures junior entreprises de France. Depuis plus de quarante ans, Altéo Conseil réalise des études pour des clients allant de l’entrepreneur local à la multinationale. Les junior entreprises permettent à des étudiants d’évoluer dans un cadre professionnel et de réaliser des missions avec une plus-value pédagogique.

Pourquoi avez-vous choisi de soutenir les bourses d’excellence de la Fondation ? Altéo Conseil propose des missions rémunérées aux étudiants de NEOMA Business School, ce qui leur permet de gagner un peu d’argent pour faciliter leur quotidien. Nous avons trouvé que soutenir les bourses d’excellence de la Fondation rejoignait cet aspect de la junior entreprise. En

tant que managers de demain, il nous semblait important de nous inscrire dans une démarche socialement responsable. Par ailleurs, certains membres d’Altéo Conseil sont également boursiers de la Fondation, aussi nous ne pouvons pas rester insensibles et souhaitons contribuer au maintien de cette aide financière dont les étudiants ont besoin. n Novembre 2015 / NEOMA ALUMNI Review | 55



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