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Comment utiliser ce livre ? Débutant ou amateur, vous trouverez dans cet ouvrage les clés pour comprendre votre terrain, cultiver fruits, légumes et aromatiques selon vos envies pour un minimum d’entretien. Du balcon au champ cultivé, tout y est abordé !
Une maquette simple et structurée VIVE
les jardiniers urbains !
Qu’il est détestable d’entendre en permanence que vouloir cultiver sur un balcon, une terrasse, une microparcelle de jardin partagé ou dans la courette à peine réhabilitée d’une petite maison de ville n’est que préoccupation de Bobo ! Vive les jardiniers urbains, heureux de redécouvrir les gestes du jardin, de s’adapter, d’inventer. Mille mercis à eux de créer et d’entretenir ces oasis tellement bienvenues dans un univers bétonné !
Le jardin de cueillette : une autre vision du jardin potager
Une signalétique pour se repérer facilement
Piments ou poivrons ? Un plant de poivrons en pot demande un contenant de grande taille pour vous offrir une maigre récolte (en général moins de 10 fruits) en aoûtseptembre. Prenons le même contenant et remplaçons ce poivron par un piment type piment-cerise : vous récolterez plus de fruits que nécessaire pour les besoins moyens d’une famille de 4 personnes, considérant que ces fruits se sèchent très bien et se conservent une année en guirlande.
cueillette en ville
Quelques exemples concrets
Échalote 3 en 1 Autre illustration avec les échalotes, par exemple. Vous n’allez pas, sur quelques tout petits mètres carrés, pour les mieux lotis, produire vos échalotes. Néanmoins, vous pouvez faire cette expérience en févriermars : à cette saison, il y a de fortes chances pour que vous disposiez de petits espaces libres dans vos jardinières. Plantez alors quelques échalotes que vous aurez achetées dans le commerce – bio de préférence – et rapidement vous les verrez démarrer. Quand les pousses atteignent une dizaine de centimètres, coupez-les 1 à 2 cm au-dessus du bulbe et régalezvous avec, ciselées en fin de cuisson sur une omelette, battues avec du fromage frais... Vous pourrez répéter cette opération une fois. La troisième récolte est un peu différente, l’échalote est arrachée intégralement, cette fois, pour être totalement consommée fraîche, de la base du bulbe à la pointe des feuilles.
LE JARDIN DE
Autant se le dire tout de suite, un appartement ou une petite maison en ville sans jardin véritable ne sont pas du tout à l’origine adaptés à la culture potagère proprement dite, même avec des rebords de fenêtre ou une terrasse. Vouloir y cultiver hors-sol est une gageure, mais une bien légitime gageure. On ne fait donc pas un potager en pots et jardinières, pour cela il faut des conditions de pleine terre. Cela ne signifie pas que toute culture alimentaire soit impossible, ces cultures sont à mon avis au contraire à encourager. Il semble largement aussi cohérent d’avoir une jardinière de ciboulette fleurie qui fera le régal de ses propriétaires comme des insectes pollinisateurs qu’un assortiment de pétunias. Le jardinier hors-sol, puisqu’il faut bien le nommer ainsi, doit donc considérer dès le départ son jardin autrement, le voir comme un espace de cueillette plus que de récolte. L’idée sera, plutôt que de chercher à produire ses légumes – mission impossible dans de telles conditions – de retrouver chaque jour à sa table au moins un élément fourni par ses bacs et jardinières.
N’AYEZ AUCUN COMPLEXE ! Il y a des préoccupations bien légitimes lorsque l’on veut jardiner en ville, les deux plus immédiates concernent bien sûr la pollution de l’air et celle de l’eau. Rassurez-vous, bien sûr qu’en ville l’air et l’eau sont pollués ! Mais que faire ? Rien ? Aller à la campagne ? Certainement pas ! Jardinez en ayant bien conscience que vos voisins des champs ont droit aux nappes phréatiques polluées, aux retenues et cours d’eau eutrophisés, aux résidus chimiques de traitement flottant dans l’air, voire se déposant jusque sur les habitations ! En ville ou à la campagne, il n’y a malheureusement pas d’autre solution que de vivre dans son environnement, chercher à faire bien, avec, et malheureusement malgré…
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Indications pour la culture en pot et la permaculture
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L’ENCYCLOPÉDIE FLAMMARION DU POTAGER ET DU JARDIN FRUITIER
Des encadrés pour une lecture dynamique
200 fiches de fruits, légumes, aromatiques Bette à cardes, blette ou poirée Beta vulgaris var. cicla / Chénopodiacées Distance sur le rang 40 cm
VIVACE CULTIVÉE COMME ANNUELLE
Tropaeolum tuberosum / Tropaéolacées
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PERMACULTURE Distance sur le rang 80 cm
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Distance entre les rangs 40 cm
Si le langage commun admet plusieurs termes pour les désigner, le plus exact entre tous serait bettes à cardes, mots qui les distinguent des bettes à raves (devenues betteraves), des cousines proches puisqu’elles sont à l’origine toutes deux issues de la même plante sauvage très commune sur les rivages atlantiques, la bette maritime. Un peu délaissé, ou employé uniquement à des fins ornementales pour les sélections colorées, il est dommage que ce robuste légume bien peu exigeant et de culture facile soit ainsi relégué à l’arrière-plan.
Origine pourtour méditerranéen. Sol
Quantité moyenne pour une famille de 4 personnes
Capucine tubéreuse BISANNUELLE
PERMACULTURE
Relativement gourmandes, les bettes à cardes aiment les sols riches, profonds si possible maintenus frais même en été ; des arrosages réguliers seront indispensables pour ne pas bloquer l’émission de nouvelles feuilles.
Culture et entretien Semez en poquets à éclaircir à la levée, ou plantez quand les températures commencent à monter ; un refroidissement subit provoque une montée à graines prématurée. Sarclez au démarrage, puis installez un paillage épais.
Quantité moyenne pour une famille de 4 personnes Comptez 2 x 3 plants.
Sensibilité aux maladies et parasites
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Quelle déconvenue ! Introduite dans la seconde moitié du XIXe siècle pour venir renforcer les pommes de terre défaillantes sous les assauts du mildiou, son cycle plus long et ses rendements moindres semblent mettre de fort mauvaise humeur les acclimateurs de l’époque. Le verdict est sans appel pour Pailleux & Bois : « La capucine tubéreuse [… ] est regardée par tout le monde en Europe comme un légume si détestable qu’il n’y a absolument aucun parti à en tirer. » Il faut croire que nos goûts et nos attentes ont bien changé. Avec sa saveur entre amande et fenouil, cette tropaéolacée mérite plus que largement une place dans nos jardins.
Limaces et pucerons peuvent s’avérer problématiques particulièrement en début de saison.
Récolte Le matin de préférence, détachez à la main les feuilles du pourtour en laissant celles du cœur.
Conservation Consommez le plus rapidement possible.
Variétés Classiques ‘Vertes à cardes blanches’, ‘Blonde Lyon’, colorées ‘À cardes rouges’, ‘Bright light’. À cueillir et consommer comme des épinards mais de culture nettement plus facile que ces derniers et incomparablement plus productives, les bettes à couper également appelées bettes à tondre comme ‘Lucullus’ ou ‘Verte à couper’ sont parmi les légumes-feuilles les plus intéressants à cultiver au potager.
Origine Amérique centrale. Sol Léger, riche, drainant. Comme tout légume tubérisant tardivement, la capucine tubéreuse demande un sol bien travaillé, suffisamment riche en matière organique pour ne pas se tasser au fil de la saison, et bien sûr drainant. Attention au choix de votre emplacement : elle n’aime pas du tout le soleil qui la fait griller comme un toast abandonné dans un grille-pain.
Multiplication Allogame – Végétative Laissez en place au jardin cette robuste bisannuelle avant de récolter ses graines au mois d’août. Vous pourrez ainsi profiter de quelques feuilles tendres toujours bienvenues au printemps. Tuteurez les plants sélectionnés qui peuvent mesurer sans peine 2 m. Comme pour les betteraves, récoltez les glomérules quand ils ont une couleur brun clair.
Culture et entretien Plantez à 10 cm de profondeur. Buttezles légèrement quand elles atteignent une douzaine de centimètres. Ce peut être également l’occasion de leur installer un filet à mailles fines afin qu’elles puissent se hisser. Paillez en été et protégez-les des premières gelées avec un voile d’hivernage de façon à pouvoir les
INFO+ Rien ne se perd, surtout chez les variétés colorées où les toutes jeunes feuilles apparaissant au cœur du plant sont délicieuses et particulièrement ornementales pour mêler à vos salades, plats de crudités, etc.
AIMENT ✔ Sols riches ✔ Arrosages réguliers ✔ Être récoltées régulièrement
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Distance entre les rangs 80 cm
L’ENCYCLOPÉDIE FLAMMARION DU POTAGER ET DU JARDIN FRUITIER
récolter courant novembre quand la tubérisation est achevée.
Quantité moyenne pour une famille de 4 personnes 6-8 plants.
Sensibilité aux maladies et parasites RAS ! Récolte
Multiplication
Arrachez-les à la fourche-bêche quand le feuillage a disparu sous l’effet du gel. On pourra bien sûr en cours de saison récolter quelques feuilles puis quelques fleurs à la saveur piquante caractéristique de cette espèce.
Allogame – Végétative Courant novembre, sélectionnez de beaux tubercules au moment de la récolte : attention, ceux destinés à être replantés ne doivent pas voir la lumière ! Si vous êtes en climat doux ou cultivez en serre, replantez-les immédiatement. Sinon, rentrez-les en cave après les avoir mis en pots.
Conservation Conservez les tubercules destinés à la conservation en cave ou en silo, recouverts d’une fine couche de sable.
Variétés Il en existe de plusieurs couleurs (jaune mêlée de rouge pâle ou blanche par exemple), mais elles ne sont pas réellement nommées.
Mangez-moi Tout le secret si vous ne voulez pas être déçu comme Pailleux & Bois réside dans la cuisson. Elles détestent être plongées dans l’eau. Après les avoir brossées et coupées en tranches fines, faites-les cuire dans un fond de beurre fondu légèrement mouillé. Quand la pointe de votre couteau pénètre aisément leur chair, il est temps de se régaler !
INFO+ Leur floraison est nettement plus tardive que les capucines annuelles. Mais quel spectacle quand elle a lieu que ces fleurs en trompette !
Légumes
Les infos essentielles (hauteur, largeur, exposition, calendrier de culture récapitulatif)
AIME ✔ L’humidité ✔ Les terres légères et riches ✔ Être replantée immédiatement
N’AIME PAS ✔ Les rayons du soleil ✔ Les fortes chaleurs ✔ Les sols tassés
N’AIMENT PAS ✔ Les limaces au moment du semis ✔ Les fortes chaleurs ✔ Les sols compacts
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Des conseils de pro
Des fiches pratiques PLANTER UN ARBRE FRUITIER
à racines nues
FICHE PRATIQUE
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Le collet ou la greffe de la base doit dépasser de quelques centimètres le plan horizontal du terrain. Utilisez une règle à planter pour visualiser les hauteurs. Les plantations trop profondes conduisent à un affranchissement, c’est-à-dire à une augmentation de la vigueur du porte-greffe choisi, à cause des racines supplémentaires qui vont naître au niveau du collet si ce dernier est enterré. Tenez quand même compte de l’affaissement de la terre remuée qui se produira par la suite.
Rien de plus simple que de planter un arbre fruitier. Mais sachant qu’il faudra attendre parfois plusieurs saisons avant de récolter, mieux vaut se concentrer sur la technique et assurer la reprise. En effectuant l’habillage, le pralinage et l’arrosage, la proportion de reprise est d’au moins 90 %.
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PRÉPAREZ L’ARBRE EN COMMENÇANT PAR LES RACINES
Le calendrier
Habillez les racines (supprimez avec un sécateur toutes les parties meurtries, blessées ou malades), de façon à remplacer toutes les plaies par une coupe propre sur laquelle l’émission de racines nouvelles se fera rapidement. Conservez soigneusement le chevelu composé par toutes les radicelles.
ENFONCEZ UN TUTEUR SUFFISAMMENT LONG pour pénétrer dans la terre non travaillée et accompagner le futur tronc jusqu’à la base de la couronne.
HABILLEZ AUSSI LA PARTIE AÉRIENNE
ÉTABLISSEZ UNE PETITE BUTTE au fond du
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Coupez les rameaux inutiles, en surnombre ou mal placés en maintenant l’équilibre entre le volume de la partie souterraine et celui de la partie aérienne.
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7 trou afin de placer et de soutenir les racines. Disposez l’arbre.
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GLISSEZ LA TERRE LENTEMENT, en commençant par la plus meuble et la plus fine, partout entre les racines.
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PRALINEZ LES ARBRES
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Un onglet pour repérer facilement les différentes fiches
UNE FOIS LE TROU REMBLAYÉ,
OUVREZ UN TROU de diamètre et de profondeur suffisants pour contenir les racines facilement étalées dans leur position normale.
confectionnez une cuvette et arrosez copieusement avec le goulot d’un arrosoir d’au moins dix litres. L’eau projetée violemment sur la terre finit de l’entraîner et ainsi de boucher les poches d’air.
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Trempez tout leur système racinaire dans une bouillie spéciale que l’on trouve dans le commerce sous le nom de pralin ou faite maison avec de la terre si possible argileuse et de la bouse de vache délayées dans l’eau de façon à former une pâte moyennement épaisse et adhérente. Elle permet d’apporter une nourriture facilement assimilable aux jeunes racines.
à racines nues
PRÉSENTEZ L’ARBRE
PLANTER UN ARBRE FRUITIER
FIN NOV. DÉBUT DÉC.
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CALENDRIER
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PALISSEZ L’ARBRE AU TUTEUR en le laissant relativement libre de suivre le mouvement de la terre qui se tasse. 156
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L’ENCYCLOPÉDIE FLAMMARION DU POTAGER
Des photos pas à pas
Des focus pour adapter ses méthodes de culture à son terrain LES CASSE-TÊTES DU JARDINIER
Que faire dans un sol argileux froid, lourd et humide ?
Commencez par vous réjouir ! Seule l’argile est en mesure de nourrir les plantes. Une terre uniquement sableuse ou limoneuse serait un quasi-désert végétal ! Il faut en revanche apprendre à travailler et respecter ces sols pour qu’ils donnent toute leur mesure.
Laitue, voir p. 293
Tomate, voir p. 331
Pomme, voir p. 378
Cerisier, voir p. 348
Tous les fruitiers ? Installez des potagers en carrés (voir p. 84) pour les primeurs : ils permettent de résister à la tentation de travailler le sol dans de mauvaises conditions.
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Décompactez avant chaque nouvelle mise en culture (voir p. 130).
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Des renvois de pages vers les méthodes de culture
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Travaillez avec les pentes naturelles du sol : faites une raie d’évacuation au point bas pour « tirer » l’eau, particulièrement en hiver.
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Cultivez sur des buttes annuelles (voir. p 133) ou pérennes (voir p. 70).
Potentiellement quasiment tous, avec quelques restrictions : les petits tubercules (ocas, souchets, crosnes, etc.) seront difficiles à récolter, les asperges compliquées à butter et extirper, les scorsonères ou les ignames se briseront mais, d’un point de vue purement agronomique, ils parviennent néanmoins à se développer. Plus difficiles, par contre, les espèces exigeantes qui veulent à la fois un sol drainé et frais : épinards, aubergines, fenouil bulbeux, etc.
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Binez et sarclez régulièrement avant la mise en place des paillages de façon à maintenir le sol meuble (voir p. 142).
▲ Paillez tardivement (voir p. 40) pour l’essentiel des annuelles : attendez que le sol soit bien réchauffé.
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Utilisez les façades des bâtiments comme autant de microclimats : estragon ou verveine citronnelle résistent au froid si elles n’ont pas les pieds dans l’eau et bénéficient de la restitution thermique des murs.
Le succès repose sur le choix du porte-greffes et la préparation du sol. Là encore, plantez sur buttes. Dans ces sols longs à se réchauffer mais ayant une bonne rétention en eau même en période sèche, installez de préférence des variétés tardives. Propices à un bon enracinement, ces terres sont également bien adaptées aux hautes tiges et gobelets.
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N’hésitez pas à démarrer vos plants en mottes ou en godets en début de saison (voir p. 147 : après un copieux arrosage, ils « accrochent » facilement dans ce type de terre.
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Doucement avec les amendements frais (voir p. 36), particulièrement les fumiers quels qu’ils soient : les terres argileuses réagissent lentement, s’engorgent rapidement. Multiplier les apports en petite quantité et les paillages est toujours préférable à un apport massif.
Du côté des engrais verts
QUE FAIRE dans un sol argileux froid, lourd et humide ?
Tous les légumes ?
Des renvois de pages vers les plantes les plus adaptées
LES CASSETÊTES DU JARDINIER
Associez par exemple céréales et légumineuses. Les premières consomment une grande quantité d’eau, particulièrement à la sortie de l’hiver quand les sols sont gorgés, tandis que les secondes enrichissent votre terre en azote.
Déconseillés Noyer, châtaignier.
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L’ENCYCLOPÉDIE FLAMMARION DU JARDIN POTAGER ET FRUITIER
Gesse, voir p. 44
les pictos
Avoine, voir p. 45
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récolte
culture en pots
❄ exposition
taille
semis
très rustique
moyennement rustique
peu rustique
plantation
Sommaire Préface d’Alain Baraton
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1. Une terre, un jardin Climat, vent : les éléments naturels à prendre en compte Un jardin bien dans son milieu Le sol, un milieu vivant Quelle est la nature de votre sol ? Observez les plantes spontanées Comment obtenir une bonne terre de jardin ? Une histoire de gros tas Le tas de compost : la clef de la fertilité Nourrir et nourrir encore : engrais et amendements Couvrir et protéger : les paillages Cultiver pour sa terre : les engrais verts et autres couverts S’adapter : que faire en sol argileux, maigre et calcaire ou sableux ?
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2. Créez et aménagez votre jardin potager et fruitier Où et quelles dimensions ? Organiser son potager Pourquoi la permaculture est bonne pour nos jardins ? Les rotations Donner de la hauteur au potager Fiche pratique : monter un tipi Cultiver sous serre Le potager en carrés Le 2e potager : le fondement de tous les jardins nourriciers Quels fruitiers choisir ? La pollinisation des fruitiers, comment ça marche ? Les incontournables : pommier et poirier Les fruitiers gourmands
56 60 64 72 74 78 80 84 90 96 100 102 104
Les insolites Les petits fruits Les fruits du soleil Les aromatiques Le petit élevage au jardin Propositions de plans sur 400 m2
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3. Les gestes Les outils Grands jardins : pour en profiter davantage La préparation du sol : un travail en 2 temps 3 mouvements… Fiche pratique : monter une butte annuelle La transformation d’un coin de pelouse en espace nourricier Jardiner sans travail du sol La solution « lasagnes » Fiche pratique : monter des « lasagnes » L’herbe Les semis Fiche pratique : semer en terrine La plantation Fiche pratique : planter un arbre fruitier à racines nues Fiche pratique : mettre en place des infrastructures de soutien pour fruitiers Fiche pratique : nouer à l’osier L’arrosage
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Les petits abris et protections contre le froid S’adapter au changement climatique Jardiner avec la lune ? La taille au potager La taille fruitière : principes généraux Pommiers et poiriers : la taille de formation Pommiers et poiriers : observez les différents organes Pommiers et poiriers : la taille de fructification Formes jardinées : la taille en vert La taille des fruitiers à noyaux L’éclaircissage et l’ensachage Fiche pratique : ensacher pour protéger ses fruits Le bouturage, une multiplication simple Fiche pratique : bouturer un cassissier ou un groseillier Le marcottage La division Fiche pratique : diviser la ciboule Le greffage Soigner ses plantes ? Sévir ? Enfin la récolte ! Récolter ses graines Stocker et conserver
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4. Le jardin de cueillette en ville Vive les jardiniers urbains ! Avant tout, la réglementation Quels contenants ? Quels substrats ? Fiche pratique : fabriquer une tontine tressée à brins perdus Quelles méthodes de culture ? Fiche pratique : fabriquer une fontaine à fraisiers Quelles plantes pour ces jardins ?
220 224 226 227 228 230 234 236
5. Les fiches plantes Un (tout petit) peu de vocabulaire botanique Les légumes Les fruits Les aromatiques et les fleurs
244 246 336 390
Annexes Porte-greffes et variétés fruitières Calendrier des travaux mois par mois Glossaire Bibliographie Quelques bonnes adresses Index
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des auteurs
spécialistes
Xavier Mathias est maraîcher bio en Touraine. Il enseigne au Potager du Roi, à Versailles et transmet sa verve potagère dans sa rubrique à Rustica Hebdo. Il est l’auteur du Potager selon Xavier (Flammarion, Prix Saint-Fiacre 2014). De plus en plus attiré par le jardinage urbain, il multiplie les expérimentations permettant de valoriser les petits espaces, créer du sol, l’améliorer là où il a été détérioré ou pollué, etc.
Denis Retournard a été pendant plus de 30 ans responsable de la très riche collection fruitière du Jardin du Luxembourg, à Paris, et chargé des cours d’arboriculture fruitière donnés aux amateurs. Il enseigne au Potager du Roi, à Versailles, et a écrit de nombreux ouvrages. Président de l’Union pomologique de France, il est actif au sein de nombreuses associations comme la Société nationale d’horticulture de France (SNHF), le Conseil national des jardins collectifs et familiaux (CNJCF) et les Croqueurs de pommes d’Île-de-France.
Laurent Bessol Auteur photographe, biologiste de formation, il est particulièrement sensible aux formes et aux rythmes issus du monde végétal. Il a travaillé une dizaine d'années pour le Museum national d'histoire naturelle et diffuse aujourd'hui ses photographies via l'agence cNature. Il est notamment l'auteur chez Flammarion d'Orchidées sauvages (2011) et Le Potager selon Xavier (2014).
Préface
L Xavier Mathias est un maître en culture potagère. Respectueux de l’environnement, il est selon moi – et sans conteste – le plus qualifié pour parler des légumes du jardin. Denis Retournard est intarissable sur le verger et a été pendant plus de 30 ans en charge de la collection fruitière du jardin du Luxembourg à Paris. Ces deux hommes sont des passionnés et il me faudrait plusieurs pages pour énumérer les écoles où ils prodiguent leurs cours, les revues auxquelles ils collaborent et les associations qu’ils honorent de leur présence, qu’ils président même parfois. Ils exercent leur talent depuis des décennies et les lire n’est pas seulement agréable, mais enrichissant car ils répondent efficacement aux questions que nous nous posons souvent. Fins pédagogues, ils décrivent par des mots simples les gestes et les techniques qu’ils maîtrisent, ce qui est rassurant, car il est toujours décevant d’avoir investi du temps et de l’argent puis de constater trop tardivement l’échec d’un semis ou d’une plantation. Récolter et cueillir des légumes et des fruits est une récompense, encore faut-il savoir tailler, planter, choisir et entretenir pour l’obtenir. Si toutes ces actions sont simples à mettre en œuvre, il faut les connaître. Les auteurs s’intéressent aux plantes, mais aussi à la nature du sol qui est primordiale au verger ou au potager. Ils écrivent – ils le savent – qu’il n’existe pas de mauvaises terres, simplement des sols inadaptés ou peu propices à telle ou telle culture ou élevage. Et d’évoquer en détail les sols calcaires, argileux ou sableux. C’est donc vraiment une riche idée que d’avoir demandé à Xavier Mathias et Denis Retournard de rédiger cette Encyclopédie Flammarion du potager et du jardin fruitier. Dans ce bel ouvrage agrémenté de superbes photographies, rien n’est oublié et c’est heureux. On y parle de permaculture, d’influence de la lune, de compost, des poules et des insectes utiles, de la multiplication des plantes, du calendrier des travaux, des outils, de l’eau et du soleil, des cours, balcons et terrasses… Que du bonheur.
Alain Baraton
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Pourquoi la permaculture est bonne pour nos jardins ? Une pratique courante : la culture sur buttes Réchauffer le sol, favoriser le drainage, améliorer sa terre, etc., on ne présente plus les nombreux avantages de la culture sur buttes. En permaculture, les buttes sont pérennes, montées pour de nombreuses années. Leur réalisation demande du temps, de l’énergie et de nombreux matériaux. Monter une butte ne signifie pas une absence d’entretien : pour qu’elle « tienne » dans la durée, il faut chaque année rapporter d’importantes quantités de mulch, ce qui reste par ailleurs un des meilleurs et des plus rapides moyens de valoriser ses déchets de culture, tailles, tontes, etc.
CONCRÈTEMENT DANS MON JARDIN ? Que l’on soit attiré ou non par cette forme de conception du jardin, la permaculture a entre autres le grand mérite de compiler un ensemble de réflexions qu’il me semble bon de prendre en compte. Ces réflexions sont valables quelle que soit la surface du jardin, mais aussi ce qu’on a l’intention d’y faire, cultures nourricières ou d’ornement. Voici quelques-uns des points à mon avis fondamentaux que les permaculteurs ont compilés : • L’attente et l’observation : on n’intervient pas la première année. • L’utilisation et la consommation de toutes les énergies. • Le zonage. • L’idée d’un dess(e)in propre à chacun sur son terrain. • Le rapport élément/fonction. • La place de l’animal. • La prépondérance des cultures pérennes. • Des cultures étagées. • La recherche du microclimat : au-delà d’une simple barrière visuelle, la permaculture nous propose par exemple d’envisager la haie autrement. • Le jardin-forêt/la forêt-jardin : une autre approche de nos espaces cultivés. • Buttes, mulching, compost : le recyclage immédiat de nos déchets. • D’autres types de production : arbres retrouvant leur fonction fourragère, petite pisciculture, champignons, etc.
La butte Holzer
La solution lasagnes Voir p. 140 pour les explications et le pas à pas.
Imaginée et mise en pratique par Sepp Holzer, elle est démontable et périssable. C'est une vraie construction.
Humus
Mottes de gazon retournées
Troncs, branches, racines, arbustes
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L’ENCYCLOPÉDIE FLAMMARION DU JARDIN POTAGER ET FRUITIER
Chemin en pierres naturelles
nous proposent originellement les permaculteurs, sans dogmatisme ni idéologie. Reconsidérer autrement l’espace, le voir comme un ensemble qui interagit et non une juxtaposition est bien plus révolutionnaire que cela paraît de prime abord. Qu’il s’agisse de production professionnelle ou de jardinage amateur, nous découpons encore souvent quasi chirurgicalement notre parcellaire, faisant exactement le contraire de ce qui se produit naturellement et cela demande énormément d’énergie à maintenir. La nature n’a qu’une envie : retrouver ses lisières, ses courbes, reconquérir les espaces minéraux. D’autres questions plus générales sont posées par les permaculteurs : sommes-nous assez riches – il ne s’agit pas là de richesse monétaire, ce serait trop simple, mais de richesses en ressources – pour continuer de gaspiller l’espace ? Le sommes-nous également pour repousser hors de nos villes toutes les plantes alimentaires au profit des seules plantes d’ornement ? Vastes questions, la réponse là encore tient
est bonne pour nos jardins ?
probablement plus à l’intime conviction qu’à la stricte argumentation scientifique. En attendant, que l’on dispose d’un simple jardin ou plus modestement d’un balcon, voici des pistes qu’il convient peut-être d’explorer. Pour finir, souvenons-nous que la permaculture n’est pas un mode de pensée, mais un mode d’agir, qu’elle n’est pas non plus une technique agricole révolutionnaire mais une compilation de pratiques. Loin des faux prophètes qui nous proposent l’abondance pour un minimum d’effort1 et des permacologues enragés persuadés qu’il existe une recette, elle est une des nombreuses voies qu’il nous reste à explorer. À ce propos, vous l’aurez probablement pressenti : que cela ait été fait consciemment ou non, on retrouve souvent dans un beau jardin l’essentiel des règles compilées par les permaculteurs. Je gage qu’à l’image de M. Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir, nous sommes nombreux à faire de la permaculture en l’ignorant.
pourquoi la permaculture
Arrêter de n’être que la source du problème pour essayer de faire partie de la solution, voici ce que
L’abondance : voici l’argument de sinistre mémoire, bien connu des chantres de l’agriculture chimique, des plantes génétiquement modifiées et mille autres surprises à venir encore…
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le potager
en carrés
Légumes dits oubliés, BRF, permaculture, potagers en carrés, etc., il y a des modes au potager aussi. Cela ne signifie pas que ces courants soient dépourvus d’intérêt et pour le cas qui nous occupe de fondement historique. D’inspiration médiévale, ces carrés ont en effet bien des avantages et méritent un petit surcroît de travail pour les installer.
Pourquoi se donner autant de peine ? Que ce soit en planches, gaulettes, pierres sèches ou maçonnées, etc., monter des bordures pour les remplir de terre alors que le sol est là, juste sous nos pieds, représente une belle quantité de travail supplémentaire. Mais le jeu en vaut la chandelle, les avantages sont bien plus nombreux que simplement avoir moins à se baisser…
Un sol choisi Puisqu’il va falloir remplir cette structure, autant en profiter pour apporter les petites améliorations que l’on estimait nécessaires à notre terre, voire composer intégralement ce sol. Attention de ne pas tomber dans le piège du substrat trop léger ou trop sableux, il faut de l’argile pour apporter d’une part de la fertilité, d’autre part une rétention minimale d’eau.
Chauffage intégré C’est le principe même de ce type d’installation qui lui permet de se réchauffer plus vite. Frappant sur la surface du sol comme dans n’importe quel jardin, les rayons du soleil vont de plus porter en oblique sur les côtés, augmentant sensiblement le réchauffement.
Quelques inconvénients
POUR TOUS Avantage non négligeable, ces jardins permettent aussi de jardiner avec un public élargi - personnes handicapées ou âgées par exemple, pour lesquelles une circulation suffisamment large est anticipée, une hauteur de travail adaptée, etc.
Circulez, vous verrez mieux Il faut vraiment le faire exprès pour piétiner ce type de jardin en franchissant délibérément les 30 ou 40 cm qui le séparent du sol. Le piétinement étant le problème numéro 1 de bien des potagers, on se représente aisément l’agrément que procure ce genre de structure, de plus, très adaptée pour apprendre le plaisir du potager aux enfants qui pourront sans peine circuler tout autour du jardin sans risquer d’abîmer quoi que ce soit.
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L’ENCYCLOPÉDIE FLAMMARION DU POTAGER ET DU JARDIN FRUITIER
Dire que pour chaque point positif évoqué précédemment on pourrait trouver un pendant négatif serait exagéré. Cependant, ces potagers en carrés ont quelques inconvénients qu’il faut anticiper : • Composer son sol n’est pas toujours si simple, représente du temps, du travail, un petit investissement et peut entraîner quelques erreurs et tâtonnements. • Si ces structures se réchauffent très vite, l’inverse est vrai : leur manque d’inertie fait qu’elles se refroidissent aussi très vite en fin de saison. • Leur côté drainant peut s’avérer problématique en cas d’été sec. Paillages, irrigation, etc., l’arrosage doit être bien anticipé. • Si un carré unique prend peu de place, à partir du moment où on souhaite en installer plusieurs en anticipant qu’il faut pouvoir circuler tout autour aisément, il y aura une nette perte de surface cultivée.
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crĂŠez et amĂŠnagez
votre jardin potager et fruitier
le petit élevage au jardin
Enfin, au-delà de cette vision forcément utilitariste, n’oublions pas que quel que soit l’avenir qui leur est promis, les animaux même d’élevage sont une présence contribuant à rendre notre site encore plus vivant. À ce titre au moins, même s’ils n’y resteront que quelques mois avant d’être tués pour être mangés par exemple, ils méritent tout notre respect. De même qu’au jardin on ne cultive pas plus de plantes que nécessaire pour se nourrir, on n’élève pas plus d’animaux que nécessaire. Pas plus qu’on ne cultive des plantes pour qu’elles souffrent de stress hydrique ou de sol compacté, on n’élève d’animaux pour qu’ils aient à pâtir d’indifférence ou de mauvais traitements.
Les oies Gaies, intelligentes, excellentes gardiennes, très faciles à apprivoiser, ce sont les championnes de la tonte et de l’enrichissement du sol. Bien peu exigeantes, si elles ne demandent même pas un abri, elles apprécient un bassin même petit pour se baigner. À porter à leur crédit, au printemps leurs gros œufs sont délicieux.
Quelques exemples En contrepartie La première contrepartie évidente qu’offrent les animaux est le fumier, ce mélange de litière et de déjections, indispensable à apporter au sol, que ce soit par épandage ou après compostage. Au-delà, c’est également tout une faune bien particulière liée à ce type d’apports qui ne tardera pas à accourir. À n’en pas douter, décomposeurs de litière, insectes coprophages… feront rapidement leur apparition, contribuant pas leur simple présence à enrichir votre site en nouvelles espèces.
Les poules Ce sont les plus évidentes. Essayez dans la mesure du possible de prévoir votre poulailler mobile ; ce n’est pas très compliqué si vous n’avez que peu d’individus. Une vieille structure de tente 5 personnes que vous grillagerez par exemple convient à 3 poules. Ces dernières raffolent de l’herbe, aiment gratter, fouiner, etc., mais tassent rapidement le sol : changer d’emplacement régulièrement permet d’améliorer la terre sans l’abîmer.
Il ne faudrait surtout pas oublier que ces animaux domestiques représentent également de la viande, des œufs, des plumes, de la laine parfois, etc. De plus, la basse-cour permet une incroyable valorisation de vos déchets. Imaginez la différence quand après épluchage, mieux que la simple mise au compost, des feuilles de salade « transitent » par les poules et les lapins ! 118
L’ENCYCLOPÉDIE FLAMMARION DU POTAGER ET DU JARDIN FRUITIER
Les lapins Je conviens aisément que les lapins enfermés dans un clapier n’ont rien de bien plaisant. La lapi-tondeuse, ce clapier à roulettes, est une excellente solution pour à la fois tondre une allée par exemple, tout en récupérant de la matière organique.
Les moutons Si vous disposez de suffisamment d’espace, ils sont de bien agréables compagnons, qu’une clôture électrifiée suffit en général à contenir. Généreux, ils vous procureront une viande savoureuse, mais également de la laine brute, parfaite à mêler au compost, pour isoler la cabane de jardin ou même pailler !
votre jardin potager et fruitier
Naines ou de taille normale, évitez les chèvres. Elles sont à la fois beaucoup trop malines et bien trop agiles pour de simples jardiniers comme nous ! Ces animaux sont physiquement bâtis pour tendre le cou, lever la tête et brouter ce qu’elles préfèrent avant tout : les jeunes pousses d’arbres, écorces comprises. Sans oublier que rien ne les arrête : rabattre vos arbustes, scalper vos aromatiques, tailler à ras vos rosiers, etc. !
créez et aménagez
INCOMPATIBLES
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Patate douce
VIVACE CULTIVÉE COMME ANNUELLE
Ipomoea batatas / Convolvulacées
PERMACULTURE Distance sur le rang 30 cm Distance entre les rangs 40 cm
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supports branchus de type rames à petits pois. Un paillage épais fin juin permettra de limiter des apports d’eau qui devront malgré tout être conséquents en fin de saison au moment de la tubérisation pour éviter qu’elles ne deviennent fibreuses.
Quantité moyenne pour une famille de 4 personnes 4 plants. Sensibilité aux maladies et parasites Hormis les gastéropodes qui affectionnent leurs feuilles au démarrage de la végétation puis les rongeurs, en fin de saison, quand elles sont parmi les dernières plantes particulièrement attractives du potager, elles n’ont ni ravageurs ni maladies spécifiques sous nos climats. Pauvre impératrice Joséphine qui ne parvint qu’à grand-peine à obtenir que l’on cultive ce tubercule qu’elle aimait tant dans ses jardins de la Malmaison ! Des tubercules que l’on s’empressa d’ailleurs d’oublier rapidement sitôt qu’elle ne fut plus là pour en exiger... Ce n’est qu’à la fin du xxe siècle qu’ils semblent connaître un retour en grâce, enfin reconnus pour leur saveur et leur douceur, deux qualités toujours bienvenues particulièrement au cœur de l’automne quand la récolte bat son plein.
Récolte Arrachez-les à partir de mi-octobre avant les premières fortes gelées. Les protéger avec un voile d’hivernage en fin de saison permet de prolonger la tubérisation et d’augmenter considérablement la récolte. Attention à ne surtout pas les blesser avec votre fourchebêche, elles pourriraient rapidement.
Conservation
Ces ipomées sont des plantes de terres riches en humus, appréciant les sols à la fois légers, bien drainés, et malgré tout maintenus frais.
Si elles apprécient une atmosphère humide qui évite leur dessèchement, les patates douces sont un des rares tubercules appréciant la chaleur pour bien se conserver. Une température de 14 °C semble idéale pour une conservation longue. Elles n’en demeurent pas pour le moins fragiles : inspectez régulièrement votre stockage, particulièrement si vous les entreposez dans un local frais.
Culture et entretien
Variétés
Après les avoir démarrées au chaud (voir photo de droite) en avril, plantez-les quand les gelées ne sont plus à craindre, autour de mi-mai en général, dans l’idéal, sur des petites buttes d’une dizaine de centimètres de hauteur au minimum. Sensibles au froid et aux courants d’air, il est bon de les couvrir pendant les deux premières semaines suivant leur plantation. Même si elle n’est pas réellement grimpantes comme peuvent l’être les chayottes ou certains haricots, elles apprécieront de se hisser sur des
Sans être réellement nommées à la différence des variétés ornementales, on en compte de multiples, dont la couleur de peau et de chair varie : blanche à chair jaune, rose à chair blanche, rose à chair
Origine Amérique centrale. Sol
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AIME ✔ ✔ ✔
Les sols riches Les paillages épais Les arrosages généreux en début puis en fin de culture
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rose, etc., Très différentes gustativement les unes des autres, pouvant aller d’une saveur relativement neutre à très sucrée, essayez-en plusieurs jusqu’à trouver celle qui sera adaptée à votre sol, à votre climat, et bien sûr à vos goûts.
Mangez-moi S’écrasant facilement à la cuisson, elles sont idéales en purée. Néanmoins, elles sont également très agréables dans des plats à cuisson plus longue, ou ajoutées à des tajines ou des couscous en tenant bien compte de leur rapidité à s’écraser.
Multiplication Allogame – Générative Même si elles font de magnifiques fleurs, les patates douces ne donnent pas de graines viables sous nos climats. On les multiplie donc à partir de leurs tubercules. Sélectionnez quelques beaux sujets, puis démarrezles au chaud 1 mois au minimum avant de les planter. Pour cela, immergez-les aux 2/3 dans un verre d’eau ou posez-les sur un lit de terreau qu’il faudra veiller à maintenir bien humide, à une température autour de 20 °C. Des pousses vont rapidement apparaître, démarrant sur les nombreux yeux du tubercule. Si vous souhaitez avoir une quantité de plants importante, il est tout à fait possible de bouturer ces pousses au fur et à mesure de leur apparition en les prélevant avec un couteau pointu tout en conservant un petit morceau de tubercule. Plantées dans un godet, elles donneront rapidement naissance à un nouveau plant autonome. On peut également trancher le tubercule en veillant à ce que chaque tronçon ait une pousse, ou tout simplement le planter entier.
N’AIME PAS ✔ Manquer d’eau en fin de saison ✔ Les gelées tardives
Pastèque
Citrullus vulgaris / Cucurbitacées ANNUELLE Distance sur le rang 1 m Distance entre les rangs 1 m
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Sol Riche, léger. Ne lésinez pas sur la préparation ; ameublissez profondément et fertilisez abondamment.
Même si on peut les semer en place en poquets début mai, il est préférable de les semer en godets ou alvéoles à 20 °C sous abri pour les planter lorsque les gelées ne sont plus à craindre. La suite de la culture ne pose aucune difficulté : apportez les mêmes soins qu’aux courges (voir p. 277).
2 plants.
Hormis les variétés à confire que l’on conservera cuites avec une forte proportion de sucre, consommez-les rapidement.
Sensibilité aux maladies et parasites
Variétés
Les pucerons peuvent s’avérer ennuyeux en début de saison.
‘Sugar Baby’ : réussit parfaitement au nord de la Loire. ‘Moon and Stars’ : un peu plus exigeante que la précédente, mais tellement belle ! ‘À graine rouge et chair verte’ : très productive, sélection à confire.
Quantité moyenne pour une famille de 4 personnes
Même si elles sont bien sûr des plantes de chaleur, les pastèques ne sont pas si compliquées que l’on imagine, et réservées, hormis quelques variétés à confire, au sud de la France, voire de l’Europe. Certaines variétés sont même parfaitement adaptées au climat du nord de la Loire, et parfois plus faciles à réussir et moins exigeantes que bien des melons.
Origine : Afrique tropicale.
Conservation
Récolte La méthode pour connaître le bon stade de maturité est certes un peu curieuse mais infaillible : allongez-vous sur le sol de façon à pouvoir plaquer votre oreille contre le fruit. Pressez-le fortement entre vos mains, si vous entendez clairement un craquement : aucun doute, elle est mûre. Relevez-vous ensuite rapidement. Si vous êtes aperçu dans cette position votre réputation est faite.
Légumes
Culture et entretien
Multiplication Allogame – Générative Allogames, la fécondation manuelle est assez compliquée. Isolez une variété et conservez les graines de fruits sélectionnés pour leur fidélité au type et leur saveur.
AIME ✔ La chaleur ✔ Les paillages épais
N’AIME PAS ✔ Les gelées tardives ✔ Être semée tôt sous abri
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Pêcher
Prunus persica / Rosacées 4-5 m
3m
rustique
PERMACULTURE
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durant au moins un mois renforce son aptitude à former des fruits.
Formes Préférez les basses ou demi-tiges à 1 m ou 1,60 m ou en gobelet, à trois branches. Les formes palissées (palmettes à la diable) sont recommandées pour les jardins au nord de la Loire.
Taille
Malgré son nom scientifique, cet arbre vient de Chine. Le pêcher est arrivé en Europe à l’époque des civilisations helléniques et romaines et a gagné l’Amérique à la suite des conquérants espagnols.
Durée de vie : une vingtaine d’années. Climat
Les fleurs apparaissent sur des rameaux d’un an et le rameau ayant porté des fruits n’en portera plus. Ne taillez pas trop sévèrement, le pêcher ne reperce pas. Le bouton à fleur est uniflore et se forme naturellement et directement sur les rameaux de moyenne et de faible vigueur. Ces boutons sont naturellement très abondants. La taille doit être effectuée chaque année afin de préserver les qualités de l’arbre. Pour les formes libres, une taille simplifiée doit avoir lieu en octobre-novembre, quand la sève redescend. Taillez de façon à équilibrer les branches maîtresses. Pour les formes artificielles, pratiquez la taille des coursonnes au printemps. Limitez le nombre de fleurs pour favoriser le grossissement des fruits. Cette taille peut
Supporte des froids hivernaux jusqu’à -20 °C, mais sa floraison hâtive peut être détruite par des gelées printanières tardives, surtout au nord de la Loire. Au débourrement, les bourgeons du pêcher sont endommagés à -4 °C, les fleurs à -3 °C et les jeunes fruits à la nouaison à -1 °C.
Sol Grâce aux différents porte-greffes, il peut s’accommoder de la plupart des sols.
Distance de plantation De 5 à 6 m en tous sens pour les formes libres et 4 m pour les palmettes « à la diable » et 3 m pour les gobelets.
Fécondation Sans problème, fleurs hermaphrodites. Sa fructification requiert une certaine quantité de froid durant le repos de végétation. Une température inférieure à 6 °C
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être complétée par les opérations d’été : ébourgeonnement, pincement et taille en vert (voir p. 182).
Sensibilité aux maladies et parasites De nombreuses maladies cryptogamiques, sans oublier les pucerons et les acariens.
Multiplication Le semis ne permet pas la reproduction fidèle du cultivar mais permet d’obtenir, généralement, des pêches de qualité.
Les porte-greffes Pêcher franc : issu de semis de noyaux sélectionnés. Arbres vigoureux. Pour terrain non calcaire, frais et profond. Amandier : vigueur grande et très bonne résistance au calcaire et à la sécheresse. Prunier : vigueur moyenne pour les terrains argileux, lourds et humides. Longévité plus faible.
Récolte Il fructifie dès la deuxième année. Les pêches acquièrent leur meilleure qualité gustative dans les derniers jours de leur évolution. Le moindre rayon de soleil est important, n’hésitez pas à supprimer les feuilles qui feraient écran.
Variétés
Fruits
L’espèce pêcher comprend deux groupes à chair blanche ou jaune : • le premier groupe est à peau duveteuse et comporte la pêche (à noyau libre) et la pavie (à noyau adhérent) ; • le deuxième groupe à peau lisse comporte la nectarine (noyau libre) et le brugnon (noyau adhérent). Une sélection pour le jardin familial parmi une infinité de variétés : Pêche ‘Grosse mignonne hâtive’, ‘Téton de Vénus’ et ‘Reine des Vergers’ (fin août début septembre), Pêche plate (Peentoo), ‘Saturne’® (août). Nectarine ‘Nectarella’® : pour planter en bac. L’arbre est génétiquement nain, 1,50 m max. (août).
Culture en pot Aucune pêche au monde ne peut rivaliser avec celles que l’on cueille sur son balcon. La culture en pot n’est possible que si le cultivar de pêcher a été greffé sur des pruniers hybrides Fereley (JaspiASPI®) ou Ferciana (IshtaraSHTARA®) qui permettront à l’arbre de rester dans des proportions adaptées. Plantez de préférence des cultivars à faible développement comme Amber®, Bonanza, Crimson® (aux feuilles pourpres), Diamond®, Nectarella®, Nectarinier nain ‘Rubis’.
Contenant : prévoyez au minimum un bac de 80 cm au cube. Pensez à bien drainer le fond. Substrat : pas d’exigence particulière, mais si possible, pas de terre trop lourde qui garderait l’humidité. Apportez par surfaçage de l’humus ou du compost périodiquement tous les 2 à 3 ans.
AIME ✔ ✔ ✔ ✔
Le soleil Les hivers frais La lumière Se protéger des gelées tardives
INFO+
La pêche plate chinoise (Peento en chinois) est une curiosité introduite en 1857 par des missionnaires. Leur forme plate n’est pas spécialement esthétique, mais elle facilite la consommation du fruit.
N’AIME PAS ✔ ✔ ✔ ✔
Les brûlures sur le tronc Le manque d’eau Le vent violent L’eau stagnante
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