Glamourissime selection

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COMMENCEMENT

Un matin ensoleillé à New York, un ferry sur le fleuve Hudson et Carmen qui semble fraîchement débarquée dans un manteau court plaid rouge et vert en léger jersey de laine Sag-No-Mor par Monte-Sano & Pruzan, juillet 1956.

« Les photos de Gleb vont toujours au-delà des apparences ; il choisissait chaque lieu de prise de vue en fonction de son importance historique. Tant de ces endroits (comme ici le formidable Mississippi) conservent toute leur puissance. » —Andrea Derujinsky

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PAGE DE DROITE Carmen porte une cape Valentina sur mesure en faille d’alpaga noire avec des bandes ivoire moiré alors qu’elle observe les flots à bord du puissant remorqueur Sprague. Boucles d’oreilles en perle de Miriam Haskell et longs gants en daim par Aris, juin 1952. Déclassé pour devenir un musée flottant, un restaurant et un théâtre amarré à Vicksburg, ce grand bateau à aubes du Mississippi fut détruit par un incendie dans les années 70.

« B » pour beauté, Broadway et bébés. Gleb n’hésitait apparemment pas à demander aux filles de monter aux échelles utilisées pour la rénovation de l’enseigne géante Bond Clothing Store. Toute la façade du bâtiment était recouverte par une énorme enseigne de néon où figurait une cascade de 65 mètres de large encadrée par un homme et une femme qui semblaient nus pendant la journée et habillés de lumière la nuit.

La courageuse demoiselle sur la gauche porte une robe trois tons en laine blanche et mousseline Stern and Stern et une ceinture en gros grain de Sportwhirl.

L’autre mannequin sans peur porte une robe en dentelle et laine de Greta Paltry. Leurs jolis bracelets en perle et strass sont de Miriam Haskell.

PAGE DE GAUCHE

Suspendu à une hauteur vertigineuse, au sommet de l’immeuble du Bond Clothing Store sur Broadway, sous la lumière des néons, le mannequin porte une robe d’organdi en soie blanche de Mollie Parnis, parfaite pour célébrer le nouvel an sur Times Square, décembre 1952. Derrière elle se trouve une partie de l’enseigne du Simon Ackerman Clothes Factory Store, avec un immense panneau publicitaire en relief pour la bière Budweiser.

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L’Arc de triomphe, qui offre une vue aérienne de Paris, est identifié par les courbes distinctives de ses parapets. Ballons et tweed bleu marine par un jour gris : qu’y a-t-il de plus chic ?

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PAGE DE DROITE Le soleil matinal sur un manteau léger en soie et un chapeau de Dior ; une des très rares photos de Gleb où apparaît la tour Eiffel.

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ndrea Derujinsky m’a demandé de raconter comment une magnifique photo et une extraordinaire rencontre sont à l’origine de ce livre. Il y a de cela deux ans, par un jour de vacances de la mi-août, il pleuvait à Paris, j’étais seule dans mon bureau, en attente de nouvelles pour signer le bon à tirer d’un livre. Je m’apitoyais sur mon sort, je semblais être la seule personne à Paris assise derrière un bureau, le regard absorbé par une image arrachée d’un magazine quelques mois plus tôt et punaisée juste au-dessus de mon bureau. La merveilleuse photo de Gleb Derujinsky montrait l’élégante silhouette d’une femme posant avec un parasol, presque en lévitation sur une jonque dans le port de Victoria Harbour. Pendant quelques minutes, je fus transportée loin de mon bureau dans le monde glamour et exotique de ce gracieux mannequin se tenant seul devant cet improbable décor. Bien que le nom du photographe me fût familier, après avoir parcouru l’incroyable variété de photos de mode, toutes d’une beauté féerique, et de portraits réalisés par lui et visibles en ligne, je me rendis compte qu’aucun livre et très peu d’articles avaient été publiés à son sujet. Quelques minutes de recherche me menèrent à un court texte écrit par l’historien et écrivain newyorkais Michael Gross pour le Bergdorf Goodman Magazine en 2010 et je lui envoyai immédiatement un message. À ma grande surprise, sa réponse me parvint quelques minutes plus tard. Il connaissait la fille du photographe, Andrea, et me promit de me mettre en contact avec elle. Pour moi et mon équipe de passionnés, ce jour pluvieux d’août allait marquer le début d’un merveilleux voyage à la découverte de l’immense talent de Gleb Derujinsky et de l’enthousiasme débordant de sa fille Andrea. En sortant la mode du studio et en l’emmenant dans le monde entier, il a inventé un univers unique, créatif pour chaque photographe, nous invitant à l’accompagner dans un voyage poétique qui nous transcende et nous transporte dans de nouveaux mondes. Gleb était le voyageur photographe de l’élégance. Ses images enchanteresses, où le récit implicite est invariablement habité d’une inimitable légèreté de l’être, sont figées dans le temps, mais demeurent aussi fraîches et modernes aujourd’hui qu’elles l’étaient quand elles furent imaginées, il y a de cela plus d’un demi-siècle.

SUZANNE TISE-ISORÉ

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« Gleb était un homme élégant aux goûts raffinés. Il savait choisir un décor, un mannequin ou suggérer un accessoire, trouvant toujours la solution parfaite. Ses goûts dans la vie de tous les jours étaient également très particuliers, qu’il pilotât son planeur, son avion ou qu’il menât la belle vie à Pound Ridge, sa conception de la vie était une pénétrante vision artistique. » —Barbara Slifka, assistante rédactrice mode, Harper’s Bazaar

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Une jolie robe Dior Junior en laine de Shetland bleue portée par Iris avec une veste Middy et une écharpe à franges assortie. Broche de Mazer et gants par Fownes.

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es seuls indices permettant d’identifier ce lieu (aussi charmant que mystérieux) se trouvent dans les photos prises par Gleb au Mexique : les écharpes en soie de Falconetto ondulent la brise, sous des arches en ruines.

Les maçonneries délabrées et les pensées de Falconetto forment un arrière-plan évocateur pour la robe Sloan à plis inversés en lin de Moygashel et les sandales de Mademoiselle.

Cette robe élégante de B.H. Wragge en lin irlandais de Moygashel saisit le sentiment d’insouciance qui flotte dans le vent chaud. Sandales par Evins.

Robe en lin de Belgique par Donald Brooks pour Townley, sandales Evins et rouge à lèvres Charles of the Ritz, juin 1959.

DE HAUT EN BAS

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Ces écharpes en soie de Falconetto sur la plage de Puerto Marquez composent une photographie de couverture magique montrant une robe de coton Tiktiner, juin 1959.

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