Le style bardot

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HENRY-JEAN SERVAT Prix France : 39,90  ISBN : 978-2-0813-8778-2

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Le style BARDOT

Henry-Jean Servat Après avoir travaillé à Midi Libre, à Libération puis à Paris Match pendant vingt-cinq ans, Henry-Jean Servat est actuellement contributeur régulier sur plusieurs chaînes de télévision françaises, dont France 2 et France 3. Unique journaliste à rencontrer régulièrement Brigitte Bardot, il a publié de nombreux livres et articles sur la célèbre comédienne devenue fée des animaux. Il a également été commissaire d’expositions sur Brigitte Bardot en France et à l’étranger.

Flammarion

« Levant de grands yeux au ciel, ordonnançant ses longues mèches qui dégringolent et caressant de nombreux chiens somnolant à ses pieds, Brigitte, aujourd’hui, aime assez résumer son histoire, désormais part de l’Histoire de France, en disant : “Mais non, rien, rien de rien, je n’ai rien calculé. Rien n’a été préparé ou combiné, j’ai été moi, c’est tout. Moi. Vraie. À ma façon !” Et cette façon, inimitable, d’être Bardot s’est révélée phénoménale. La preuve : soixante ans après, la terre entière parle, encore et toujours, de cette apparition insensée et sensationnelle de BB, naissant à l’écran, et de l’onde de choc et dans l’onde de chic qu’elle provoquait avec le film Et Dieu créa la femme. »

Le style

BARDOT HENRY-JEAN SERVAT

Flammarion 15/06/2016 17:42


SOMMAIRE Préface par Brigitte Bardot 6 LE CHOC BARDOT 8 Brigitte Bardot et la mode 16 Entretien avec Henry-Jean Servat

MANNEQUIN MALGRÉ ELLE 32 BB par Françoise Arnoul 42 BB par Anne Vernon 43

LES DÉBUTS AU CINÉMA 46 BALMAIN

66

BB DEVIENT BLONDE 74 82

CHRISTIAN DIOR

94

BB par Mylène Demongeot

LE MYTHE EST LANCÉ 96 RÉAL

128

BB par Sylvie Vartan

132

BARDOT, SEX-SYMBOL AU NATUREL 134 BB par Jean-Marie Périer JEAN BARTHET

142

140

BB par Hubert de Givenchy CHANEL CARDIN

162 192

148

208 212 BB par Pamela Anderson 226 BB par Marisa Berenson PACO RABANNE

LES ADIEUX 228 JEAN BOUQUIN

236

BB par Chico et les Gypsies REMERCIEMENTS

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254

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Au sortir de l’Hôtel de la Ville, tournage du film Les Femmes à Rome, printemps 1969. PAGE DE DROITE

Dessin de Marc-Antoine Coulon.



Henry-Jean Servat : Peut-on dire qu’il y a eu, et qu’il y a toujours, un style Bardot ?

Brigitte Bardot : Oui, il y a toujours eu un style Bardot, qui ne concerne pas la mode uniquement. Peux-tu définir ce qui, aujourd’hui, est appelé le « style Bardot » ?

Moi. As-tu le sentiment d’avoir innové en inventant quelque chose ?

Non, j’ai fait comme j’avais envie. Gosse, étais-tu, de toi-même, intéressée par la mode ou y es-tu venue par ta mère ?

Pas du tout. En plus j’étais enfant pendant la guerre, et la mode… on s’asseyait dessus. Est-ce que les accessoires que ta mère créait de ses mains t’intéressaient ?

Non ! Je trouvais ça ridicule. Adolescente, au sortir de la guerre, as-tu mis les pieds au fameux Bal des débutantes ? Il y a un reportage photographique te montrant en robe longue en train d’assister en d’élégants salons à un bal dit « des débutantes »…

Ce n’est pas au Bal des débutantes. Je n’y suis jamais allée. C’était pour un reportage photo. Te souviens-tu de la façon dont, au milieu des années 1950, les vedettes de cinéma étaient habillées ?

Oui, puisque j’en faisais déjà un peu partie. Ce n’était pas terrible, ça faisait « mémère ». Est-il bel et bien vrai que, dans Et Dieu créa la femme, tu portes tes propres vêtements ? Est-ce que cela t’a aidée à être naturelle ?

Oui, et dans beaucoup de mes films je porte mes propres vêtements, ça me donnait l’impression d’être vraiment moi.

PAGE DE DROITE

Sur les rochers de l’île de Lérins, face au ciel, au soleil et à la mer, mai 1955.

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B

rigitte, très jeune et très joli mannequin en route vers la célébrité qui ne rêve que de devenir danseuse classique, débute donc au cinéma grâce à Roger Vladimir Plemmianikov, assistant du cinéaste Marc Allégret qui, l’ayant remarquée en photo dans un magazine, la veut dans son prochain film au côté de Leslie Caron. Le film ne se fait pas. Mais Vadim a réussi à retrouver Brigitte et lui donne lui-même la réplique pour les essais ; tous deux se plaisent. Ils deviennent amants. Le jeune homme, de quatre ans son aîné, est non seulement assistant de cinéma mais aussi journaliste à Paris Match. Il connaît du monde. Beaucoup de monde. Et il parle d’elle dans le Tout-Paris qui pétille. En mai 1952, à l’âge de 17 ans, la petite Bardot est ainsi engagée par le réalisateur Jean Boyer pour son premier rôle au cinéma. Elle joue une pipistrelle acide tentant de rafler son héritage à son malheureux cousin Bourvil, dans Le Trou normand. Elle a pour partenaires quelques vieux briscards du cinéma français comme Noël Roquevert et Pierre Larquey, auprès desquels sa fraîcheur fait merveille. C’est une époque où la future BB arbore des tenues anglaises à la mode chez les jeunes filles de bonne famille, flirte à l’écran avec des jeunes premiers comme Roger-Pierre ou Jean Richard. Starlette comme des dizaines d’autres, décorative et délicate, décidée et débrouillarde, découvrant le métier sur les plateaux, se formant sur le tas, elle est habillée à sa guise. Brigitte n’a jamais pris de cours d’art dramatique et n’a pas appris à dire son texte. Elle s’en sort avec grâce, joue sa partition comme bon lui semble, habillée PAGE PRÉCÉDENTE

Sur le plateau du film La Lumière d’en face, 1955. CI-DESSUS ET PAGE DE DROITE

Au Festival international du film de Cannes, 1953. L’encolure cœur est devenue l’encolure Bardot. Avec une jupe midi évasée, le tout structuré avec une ceinture qui affine la taille.

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CI-DESSUS

Croquis du modèle Concerto 96, un modèle de la collection Christian Dior Haute Couture automne-hiver 1956, ligne Aimant. PAGE DE DROITE

Portant Concerto, une robe du soir en satin de soie rouge grenat et imprimée de roses rouges, à l’occasion du gala donné par le journal Münchner Illustrierte, où elle est l’invitée d’honneur, le 7 février 1957.

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C’était un régal et un rêve que d’habiller Brigitte à l’écran, pour le cinéma. Elle était absolument magnifique et mignonne comme une jolie petite poupée. J’avais le sentiment de dessiner et de créer de vrais habits de poupée pour une merveilleuse et adorable jeune fille qui, lorsqu’elle les portait, leur donnait une vie extraordinaire. ROSINE DELAMARE, créatrice des costumes de plusieurs films de Brigitte Bardot, dont, entre autres, Voulez-vous danser avec moi ? et Les Pétroleuses

DOUBLE PAGE PRÉCÉDENTE

Jouant Eva, danseuse de flamenco de Séville, dans La Femme et le Pantin, en 1959. PAGE DE DROITE

Sur le plateau de Voulez-vous danser avec moi ?, en 1958.

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BB

PAR HUBERT DE GIVENCHY Brigitte Bardot était adorable. Je l’admire beaucoup. Nous partageons une même passion pour les animaux. Que j’aide, moi aussi, à ma façon. J’aime les gens qui sont vrais et qui disent les choses comme ils les pensent. BB a ses opinions, même si cela ne plaît pas à tout le monde. C’est son style. Chapeau ! Nous devrions avoir une Bardot dans notre gouvernement, parce qu’elle ferait beaucoup de bien. Je me souviens, alors que j’étais jeune couturier venant d’ouvrir sa maison de couture, avoir reçu sa visite. Elle voulait s’habiller et avait choisi un tissu de dentelle noire pour la confection d’une robe, que je lui ai faite. Nous nous sommes très bien entendus. Elle était vive et exquise, charmante et magnifique. Je ne l’ai plus habillée par la suite. Mais cela n’a rien changé à mon admiration. Et puis, elle a été une des plus jolies femmes du monde.

PAGE DE DROITE, À GAUCHE

Dans le film La Vérité où, contrairement à une rumeur faussement établie, elle ne porte pas de vêtements créés par Givenchy, mais des tenues achetées à Monoprix. PAGE DE DROITE, À DROITE

Le couturier Hubert de Givenchy dans sa maison de couture, à Paris, 1962.

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1967 J’inventais des modes en ne suivant jamais la mode. J’ai fait scandale parfois ! À l’Élysée entre autres, en 1967 : invitée par le général de Gaulle à une réception des arts et des lettres, je suis arrivée les cheveux défaits, en pantalon et veste militaire d’opérette à brandebourg. BRIGITTE BARDOT

PAGE DE DROITE

Au palais de l’Élysée, le 7 décembre 1967. Arrivant en costume pantalon noir avec veste à brandebourgs et chevelure dénouée, alors que le dress code prescrivait petite robe noire et chignon impeccable.

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Henry-Jean Servat Après avoir travaillé à Midi Libre, à Libération puis à Paris Match pendant vingt-cinq ans, Henry-Jean Servat est actuellement contributeur régulier sur plusieurs chaînes de télévision françaises, dont France 2 et France 3. Unique journaliste à rencontrer régulièrement Brigitte Bardot, il a publié de nombreux livres et articles sur la célèbre comédienne devenue fée des animaux. Il a également été commissaire d’expositions sur Brigitte Bardot en France et à l’étranger.

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« Levant de grands yeux au ciel, ordonnançant ses longues mèches qui dégringolent et caressant de nombreux chiens somnolant à ses pieds, Brigitte, aujourd’hui, aime assez résumer son histoire, désormais part de l’Histoire de France, en disant : “Mais non, rien, rien de rien, je n’ai rien calculé. Rien n’a été préparé ou combiné, j’ai été moi, c’est tout. Moi. Vraie. À ma façon !” Et cette façon, inimitable, d’être Bardot s’est révélée phénoménale. La preuve : soixante ans après, la terre entière parle, encore et toujours, de cette apparition insensée et sensationnelle de BB, naissant à l’écran, et de l’onde de choc et dans l’onde de chic qu’elle provoquait avec le film Et Dieu créa la femme. »

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