LECTURES CLE EN FRANÇAIS FACILE
Le Collier de la reine Alexandre Dumas
NIVEAU 2
A2 1100 mots
LECTURES CLE EN FRANÇAIS FACILE
Le Collier de la reine AlexAndre dumAs
Adapté en français facile par Françoise Claustres
Crédits photographiques : Couverture : Anneleven © Adobestock Page 3 : Sergey Kohl © Adobestock
Direction éditoriale : Béatrice Rego Marketing : Thierry Lucas Édition : Marie-Charlotte Serio Couverture : Fernando San Martin Mise en page : Isabelle Vacher Illustrations : Conrado Giusti Enregistrement : Studio Lumiiq © CLE International, 2023 ISBN : 978-209-035920-6
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L’auteur Alexandre Dumas naît en 1802. À 20 ans, il part vivre à Paris où il rencontre les jeunes artistes de l’époque : Hugo, Musset, Lamartine… Il commence par écrire des pièces de théâtre et devient célèbre avec ses romans qui paraissent chaque jour en feuilletons dans les journaux : Le Comte de Monte Cristo (1844), Les Trois Mousquetaires (1844), Le Collier de la reine (1849)… Ses romans d’aventures permettent de découvrir l’histoire de France. En effet, plusieurs personnages sont souvent des gens importants de l’époque (Richelieu et le roi Louis XIII dans Les Trois Mousquetaires, Mazarin et le jeune roi Louis XIV dans Vingt ans après, la reine MarieAntoinette dans Le Collier de la reine…). Alexandre Dumas a beaucoup écrit. Comme il avait beaucoup de travail, des collaborateurs l’aidaient : ils écrivaient pour lui, cherchaient des idées… Alexandre Dumas meurt en 1870. Ses romans sont souvent devenus des films ou des téléfilms.
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Le livre Le Collier de la reine raconte une histoire qui est réellement arrivée mais Alexandre Dumas a changé et ajouté plusieurs choses. Le roman se passe en 1784. Le roi Louis XVI propose à la reine Marie-Antoinette un magnifique collier de diamants, mais la reine refuse car le collier coûte très cher. Une comtesse ambitieuse, Mme de la Motte, comprend que la reine a envie de ce collier et que le cardinal de Rohan est amoureux de la reine. Elle leur tend un piège. La reine achète puis croit rendre le collier ; le cardinal pense que la reine l’aime ; plusieurs personnes croient voir la reine dans des lieux où elle n’est pas là ; un homme étrange semble tout savoir sur tout le monde… Comment cette histoire va-t-elle finir ?
Les mots ou expressions suivis d'un astérisque* dans le texte sont expliqués dans le Vocabulaire, page 54.
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1 CHAPITRE 1 Quelques personnages importants
L
’hiver 1784 a été très froid. Le roi a donné l’argent de sa cassette1 pour les pauvres. La reine, elle, a donné cinq cents louis2. On a transformé les couvents3, les hôpitaux, les bâtiments publics en maisons pour les malheureux et on a ouvert les portes des cours des hôtels pour que les pauvres se chauffent autour d’un feu. Mi-avril, trois cent mille malheureux, qui ont froid et faim, gémissent4 dans Paris.
*** Deux dames inconnues Un jour d’avril, deux beaux traîneaux5 arrivent à Paris. Dans le premier traîneau, deux hommes vêtus d’un long manteau chaud marron. Dans le traîneau qui suit, deux femmes vêtues de manteaux de fourrure. On ne voit pas leur visage. Cinq heures sonnent à l’église Sainte-Croix d’Antin. Il commence à faire nuit. L’une des femmes, très grande et très belle, fait un signe aux deux hommes, qui partent. Les deux jeunes femmes descendent du traîneau et s’enveloppent dans leurs manteaux de fourrure. Elles arrivent rue Saint-Claude. Il y a trois ou quatre maisons et un hôtel. En face, on voit de la 1. Petit coffre. 2. Argent de l’époque. 3. Lieu où vivent les religieux et les religieuses. 4. Font un petit cri parce qu’ils souffrent. 5. Véhicule sans roue pour aller sur la neige.
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lumière au dernier étage d’une maison. Les autres étages ne sont pas éclairés. Au dernier étage, on entre par une pièce sombre. Puis on arrive dans une chambre avec de la lumière. On aperçoit trois fauteuils en bois blanc et un lit abîmé. Au mur, deux beaux tableaux. Le premier tableau est un portrait d’Henri III6, roi de France et de Pologne. Au-dessus du tableau, on peut lire : Henri de Valois. Le second tableau est le portrait d’une jeune femme. Elle a l’œil noir, un nez fin et droit. Sous le portrait, on peut lire : Jeanne de Valois. Une femme est assise près d’une petite table. Elle est habillée avec des vêtements très simples. Elle a de belles mains blanches, de petits pieds fins. Elle a froid et regarde la cheminée où il n’y a pas de feu. Elle ressemble* au portrait. Cette femme relit des adresses, compte des lettres puis fait un petit calcul. À côté d’elle, une vieille dame attend. – Madame de Misery, qui travaille pour Sa Majesté : elle ne me donnera pas plus de six louis, car elle m’a déjà donné. Madame Patrix, femme de chambre de Sa Majesté : deux louis. Nous aurons donc huit louis dans huit jours. Je dois trois louis. Il reste cinq louis. Ils seront pour monsieur de La Motte. Pauvre homme ! Il n’est pas devenu riche avec notre mariage ! Patience ! Elle sourit et continue ses calculs. – Pour aller de Versailles à Paris et de Paris à Versailles : un louis. Pour vivre huit jours : un louis. On sonne. Allez ouvrir, Clotilde. La vieille dame ouvre la porte. Une belle voix dit : – Est-ce ici que vit madame la comtesse de La Motte ? 6. Henri III (1551-1589).
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La porte se referme et les deux femmes du traîneau entrent. La femme la plus âgée a trente ou trente-deux ans ; elle est très belle et noble7. – Madame, dit l’aînée, vous êtes mariée, je crois ? – Je suis la femme de monsieur le comte de La Motte, un excellent homme. – Eh bien, madame la comtesse, nous sommes des dames d’une fondation de Bonnes-Œuvres8. Jeanne de la Motte attend puis dit : – Mesdames, vous voyez au mur le portrait d’Henri III, qui est le frère de mon aïeul9. Je suis donc une Valois. Je suis noble par mon père. – Mais comment êtes-vous devenue pauvre, madame ? demande la jeune dame. – Quand Henri IV, qui était un Bourbon, est devenu roi, les Valois ont quitté la cour10 et ont changé de nom. Mon aïeul est devenu pauvre et on l’a oublié. Mon père, baron de Valois, petit-neveu du roi Henri III, est mort de faim. – Impossible ! crient les deux dames. – Si. Ma mère, très belle, a dépensé l’argent de mon père. Puis mon père est tombé malade et ma mère est devenue méchante avec moi. Elle me battait et je devais mendier11. Puis mon père est mort. Un mois après la mort de mon pauvre père, ma mère est partie avec un soldat. Je suis restée seule avec mon frère. Une dame, Mme de Boulainvilliers, nous a sauvés. Puis je me suis mariée. 7. Les nobles sont les comtes, les ducs, les rois, les marquis, les barons… 8. Des dames qui donnent de l’argent aux pauvres et aux malheureux. 9. Grand-père, grand-mère, arrière-grand père, arrière-grand-mère… 10. Endroit où vivent le roi et la reine, les princes, les princesses… À l’époque, la cour est à Versailles, qui se trouve à 30 km de Paris. 11. Demander de l’argent dans la rue.
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– Que fait votre mari ? – Il est soldat à Bar-sur-Aube, madame. – Vous avez demandé de l’aide à la cour ? – Oui, mais on ne m’a pas répondu. – Vous avez des preuves12 que vous êtes une Valois ? demande l’aînée des deux dames. Jeanne se lève et prend dans un meuble quelques papiers qu’elle donne à la dame. – Ces papiers sont vrais, il faut les montrer, dit la dame. Vous pourrez avoir de l’argent. La dame prend dans sa poche un petit rouleau13 et le pose sur un meuble. – Voici un peu d’aide, comtesse. Et les dames partent. Mme de la Motte retourne dans sa chambre. Son pied tape sur un objet. C’est une boîte en or, ronde, plate. Sur la boîte, on voit un M et un T. Dedans, il y a du chocolat et, au fond, un portrait de femme. La femme est très belle, mais sévère. Elle porte un très beau collier. Elle ressemble à la dame qui lui a donné le rouleau. Puis la comtesse ouvre le rouleau. – Cent louis ! Ces dames sont très riches. Je les retrouverai !
*** Chez la reine Le lendemain, le roi Louis XVI se rend chez la reine. – Sire14, hier, je suis allée à Paris, lui dit la reine. Et j’ai découvert que le roi de France laisse mourir de faim quelqu’un de sa famille. 12. Des documents qui montrent que ce qu’elle dit est vrai. 13. Étui de forme cylindrique. 14. Nom donné au roi.
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– Moi ! dit le roi, surpris. – J’ai vu, dans un grenier sans feu, sans lumière, la petite-fille d’un grand prince ; j’ai donné cent louis à cette dame qui porte le nom de Valois, un nom de roi. – Ah ! Je sais qui vous avez vu. Mme de la Motte ! répond le roi. Cette femme est une intrigante15. Elle ennuie tout le monde : les ministres16, mes tantes, moi. – Est-elle ou non une Valois ? – Je crois. – Eh bien ! Donnez-lui une pension17 et donnez une armée à son mari. – Holà, madame. Savez-vous ce que ce terrible hiver a fait à ma cassette ? Je n’ai plus d’argent. – Mais, sire, des Valois ne peuvent pas mourir de faim ! Le roi s’approche de la reine et prend dans sa poche une très belle boîte qu’il pose sur le lit. La reine l’ouvre et sort de la boîte un collier de diamants. – Oh ! C’est magnifique, dit la reine. Celui qui a fait ce collier est un artiste. – Ils sont deux : Boehmer et Bossange. Je vais vous mettre le collier. La reine l’arrête. – Non, dit la reine. Remettez ce collier dans la boîte, sire. Il est trop cher. Je ne veux pas avoir un million et demi au cou quand il n’y a pas d’argent dans les coffres. – Oh ! dit le roi. Vous êtes merveilleuse ! – Je voudrais autre chose : aller chez monsieur Mesmer. Le roi se gratte l’oreille. 15. Une femme dangereuse, qui complote. 16. Gens proches du roi qui travaillent pour le roi. 17. De l’argent tous les mois par exemple.
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– D’accord, mais allez-y avec la princesse de Lamballe. Le roi embrasse la main de sa femme et sort joyeux.
*** Chez Madame de la Motte Mme de La Motte comptait et recomptait les cent louis que la reine lui avait donnés. – Clotilde ? dit-elle. Venez ici et regardez. – Oh ! Madame, crie la vieille. – Chut ! dit Mme de La Motte, on frappe. Allez voir. Mme de La Motte met les cent louis dans un tiroir. La vieille revient avec une lettre. La comtesse regarde l’enveloppe puis ouvre la lettre : « La personne à qui vous avez demandé de l’aide viendra demain soir. » – Qui est-ce ? Pas de signature. J’ai écrit à monsieur de Guéménée et à monsieur de Rohan. Regardons l’enveloppe. Ah, la lettre est du cardinal18. Le cardinal de Rohan, cet homme ambitieux19 ! Elle se tourne vers la vieille. – À demain, Clotilde, réveillez-moi de bonne heure. Le lendemain, Jeanne de la Motte, avec l’argent de la reine, part acheter des meubles pour son appartement. Le soir, dans son appartement qui est tout beau avec les nouveaux meubles, elle attend mais le cardinal ne vient pas. La nuit, elle dort mal. Le lendemain, à sept heures du soir, on sonne. Clotilde entre et dit à la comtesse : « La personne qui a écrit avant-hier est là. » Un bel homme bien habillé, avec de belles chaussures, entre dans la pièce. 18. Cardinal : un prêtre très important. 19. Qui veut aller loin, qui veut réussir.
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– Je suis le cardinal de Rohan. – Mon mari s’appelle le comte de La Motte, monseigneur20. Je suis donc la comtesse Jeanne de la Motte. – Je sais, il est soldat. Et vous, madame, dit-il, vous êtes une Valois ? – Oui, monseigneur. Et Jeanne raconte ce qu’elle a déjà dit aux deux dames. Le cardinal écoute et regarde la comtesse. Puis il regarde autour de lui. – Madame, dit-il, que puis-je faire pour vous ? Vous avez sans doute des terres, des bijoux. Je vois une belle boîte dans vos mains. Une boîte originale. Puis-je la regarder ? Il prend la boîte que la reine a oubliée. – Ah ! Un portrait ! Il semble surpris. – Vous savez qui c’est ? demande Jeanne. – C’est l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche, la mère de la reine de France, Marie-Antoinette. Qui vous a donné cette boîte ? – Une dame qui est venue ici hier l’a oubliée. Il y avait deux dames en fait. Le cardinal ne parle plus. Il pense. Puis il regarde la comtesse : – Et comment s’appelle cette dame ? – Je ne sais pas. C’est une dame des Bonnes Œuvres de Versailles. Elle m’a donné cent louis. Elle cachait son visage mais elle avait les yeux bleus, une petite bouche, de très belles mains et parlait avec un petit accent. Vous connaissez cette dame, monseigneur ?
20. Nom/titre donné à un cardinal.
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Le cardinal ne répond pas. Il connaît la boîte de la reine. Que fait cette boîte ici ? La reine est-elle venue voir Mme de la Motte ? – Et l’autre dame ? Comment était-elle ? demande le cardinal. – Oh ! Elle est grande et belle, et la dame l’a appelée Andrée. Le cardinal tremble. C’est bien la reine qui est venue, avec Andrée de Taverney. La reine, qu’il aime, mais qui ne l’aime pas. – Avez-vous déjà vu la reine, Madame ? demande-t-il. – Jamais, répond Jeanne. – Incroyable ! Vous êtes une Valois et vous n’avez jamais vu le roi et la reine. Eh bien ! s’écrie le cardinal, je vous emmènerai les voir à Versailles. – Oh ! Merci monseigneur. – À partir d’aujourd’hui, je vous aiderai. Nous voilà donc amis, madame. Et le cardinal s’en va.
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LE COLLIER DE LA REINE Alexandre Dumas Le Collier de la reine nous transporte à la cour de Louis xvi avec ses trahisons, ses ambitions et tout le luxe de cette époque. L’histoire entremêlée de la comtesse de la Motte, du cardinal de Rohan et du célèbre collier de diamants, révèle les complots, les rivalités et les conspirations qui ont conduit à l’un des scandales les plus mémorables de l’histoire de France. MOTS
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