Frankenstein - Niveau 4/B2

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LECTURES CLE

EN FRANÇAIS FACILE

Fra nk e nste i n

EN FRANÇAIS FACILE

LECTURES CLE

Frankenstein MARY SHELLEY

Victor Frankenstein, jeune savant suisse, donne vie grâce à la magie de la science à une créature effrayante que son apparence isole des hommes. Condamnée à la solitude, rejetée de tous, la créature éprouve un fort sentiment d’injustice et va devenir un véritable criminel…

MOTS

400 À 700

700 À 1200

1200 À 1700

+ DE 1700

NIVEAU

NIVEAU 1

NIVEAU 2

NIVEAU 3

NIVEAU 4

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CECR

MARY S H ELLEY

FRANKENSTEIN Mary Shelley

GRANDS ADOS ET ADULTES Audio disponible sur http://lecturescleff.cle-inter.com

ISBN 978-209-031780-0 NIVEAU 4

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Crédits photographiques : Couverture : shaiith / Adobe stock Page 3 : Mary Evans Picture Library / Photononstop

© CLE International, 2021 ISBN : 978-2-09-0317800

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Mary Shelley est née à Londres, en 1797, dans une famille d’intellectuels. Sa mère est écrivain et féministe, son père est philosophe. Lorsqu’elle parle de son enfance, et même si sa mère est morte peu de temps avant sa naissance, elle dit : « étant la fille de deux grandes figures du monde littéraire, il n’est pas étonnant que j’aie pensé à écrire dès mon plus jeune âge ». Lorsqu’elle écrit Frankenstein ou le Prométhée moderne, Marie Shelley n’a que 19 ans. C’est son premier roman. L’idée lui en est venue après une soirée entre amis. Ce premier livre restera son véritable succès, même si elle a eu une carrière littéraire importante comme romancière, mais aussi comme biographe et auteur de récits de voyages. Elle a aussi édité les écrits de son mari, Percy Shelley. Après avoir beaucoup voyagé, Mary Shelley revient à Londres où elle meurt en 1851.

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*** Frankenstein ou le Prométhée moderne, publié en 1818, est souvent considéré comme à l’origine du roman de science-fiction. En effet, avec cette histoire d’un savant qui crée un monstre, Mary Shelley se démarque de la littérature gothique de l’époque. Un savant suisse, Victor Frankenstein, crée un être en utilisant des parties de corps humain. Ce monstre qui existe grâce à la magie de la science va sentir et peu à peu comprendre le monde comme un humain. Son apparence à la fois repoussante et effrayante l’isole des hommes mais aussi de son créateur. Il est condamné à vivre loin de l’humanité. Ce rejet fait naître en lui un sentiment d’injustice qui le transforme criminel. Cette histoire avant-gardiste pour l’époque a inspiré des générations d’écrivains, de scénaristes et de cinéastes. Elle a notamment inspiré des auteurs comme R. L. Stevenson avec L’étrange cas du docteur Jekyll et de Mr Hyde (1886) ou H. G. Wells avec L’Île du docteur Moreau (1896). Les adaptations du livre de Mary Shelly au cinéma ont été un tel succès que le monde entier connaît l’histoire du monstre Frankenstein, sans même l’avoir lue. En lisant cette adaptation, vous apprendrez que le monstre n’a jamais eu de fiancée et qu’il a davantage été une victime qu’un assassin. Le monstre de Mary Shelley a dépassé les frontières de la littérature et son image fait aujourd’hui partie de l’imaginaire collectif. Les mots ou expressions suivis d'un astérisque (*) sont expliqués dans le Vocabulaire, page 59.

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J

CHAPITRE 1

e m’appelle

Victor Frankenstein et je suis né dans une bonne famille de la ville de Genève, en Suisse. Mon père travaillait pour le gouvernement et il a occupé de nombreuses fonctions officielles. C’était un homme très apprécié par son entourage professionnel qui a longtemps mis de côté1 sa vie privée. Ainsi, il s’est marié tardivement et a eu des enfants alors qu’il était déjà âgé. Il avait un très bon ami qui s’appelait Beaufort. C’était un riche commerçant qui après quelques mauvaises affaires s’est retrouvé ruiné. Il a alors préféré quitter la ville où, jusqu’à lors, il était connu et respecté. Il s’est installé avec sa fille à Lucerne, près de la rivière Reuss. Plusieurs mois après leur déménagement, mon père est allé leur rendre visite. Beaufort était heureux de voir son ami mais mon père le trouva dans un état de découragement terrible. Beaufort n’avait pas réussi à trouver du travail et il ne quittait plus son lit. Heureusement sa fille, Caroline, était volontaire et courageuse. Elle fabriquait des paniers qu’elle vendait pour avoir un peu d’argent pour subvenir à leurs besoins2. Dix mois plus tard, Beaufort mourut, laissant sa fille seule et sans argent. Mon père s’était rendu à Lucerne à l’enterrement de son vieil ami. Lorsqu’il entra dans leur maison, il trouva Caroline à genoux, en larmes, devant le cercueil de son père. Après la cérémonie, mon père emmena la pauvre orpheline à Genève. Et deux ans plus tard, la jeune fille 1.  Mettre de côté : négliger. 2.  Subvenir à leurs besoins : se nourrir.

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devint sa femme, ma mère quelques années plus tard. Mon père adorait sa femme. Il voulait qu’elle ne manque de rien. J’ai eu une enfance très heureuse. Peu après le mariage de mes parents, mon père arrêta de travailler. Ma mère et lui décidèrent de quitter Genève pour voyager et découvrir de nouvelles cultures. Ils séjournèrent en Italie, en Allemagne et en France. Je suis moi-même né à Naples. Je fus leur fils unique pendant longtemps. Puis arriva mon frère, Ernest qui grandit à Bellerive, près de Genève et William, mon plus jeune frère lui aussi né là-bas. Mes parents aimaient beaucoup faire des excursions en montagne, à cette occasion, ils rendaient visite aux gens qui étaient dans le besoin. Ma mère n’oubliait pas les moments où elle avait été pauvre. Un jour, lors de l’une de leurs promenades, elle vit une maison en très mauvais état. Une famille de paysans y vivait avec cinq enfants. Il y avait parmi eux, une petite fille qui était très différente des autres. Elle semblait venir d’un autre monde. Ses cheveux étaient blonds comme l’or, ses yeux bleus éclatants, elle ressemblait à un ange envoyé par le ciel. La paysanne réalisa que ma mère fixait avec admiration la jolie petite fille. Elle lui raconta son histoire. Cette enfant était la fille d’un aristocrate milanais. Sa mère allemande était morte. Son père italien était un indépendantiste, probablement enfermé dans une prison ou mort. Personne n’avait de nouvelles de lui et ses biens avaient été saisis3 par la justice. L’enfant était devenue orpheline et la famille de paysans prenait soin d’elle. Mes parents leur demandèrent la garde de l’enfant. Malgré leur attachement pour elle, les paysans acceptèrent de la laisser à mes parents. Ils 3.  Saisir des biens : confiscation légale des possessions (choses matérielles ou patrimoine) d’une personne.

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voulaient qu’elle ait la chance d’avoir une vie meilleure. Elizabeth Lavenza fut alors confiée à mes parents. Dès son arrivée dans notre famille, tout le monde l’adora. J’ai su dès le premier jour que nos destins allaient être liés4. Je ne voulais pas vivre sans elle. Aucune phrase ne pourrait décrire la place qu’elle a occupée dans ma vie. Nous grandîmes ensemble, il n’y avait qu’un an de différence entre nous. Nous avions des personnalités différentes mais cela nous rapprochait davantage. Elizabeth se passionnait pour la beauté des paysages, les montagnes, le climat, l’environnement. Je cherchais, moi, à comprendre les secrets de la nature, ceux du monde et de l’univers. J’avais déjà cette ambition, cette envie en moi dès mon plus jeune âge. J’étais un garçon d’un tempérament inquiet. J’évitais la foule et toutes les personnes que je ne connaissais pas. À l’école, j’étais généralement seul mais je trouvais un ami, Henry Clerval, fils d’un commerçant genevois. Son père était traditionnel et fermé d’esprit. Tout le contraire de mes parents qui nous avaient éduqué avec tolérance et tendresse. Henry était un rêveur. Il était passionné par le monde des chevaliers et l’amour romantique. Ses héros étaient les Chevaliers de la table ronde et il admirait leur sens unique du devoir. Je me souviens de mon enfance comme d’un temps où l’espoir et la joie existaient. Le malheur n’était pas encore entré dans ma vie. Tout a commencé lorsque j’avais treize ans. Nous étions partis un week-end dans la station thermale de Thonon. Le temps était mauvais et toute la famille dut rester dans l’auberge. C’est là que je suis tombé par hasard sur un livre de Cornelius Agrippa*. Je découvris avec beaucoup 4.  Être lié à : être rattaché à, être uni par.

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d’excitation ses recherches sur les sciences occultes5. Ce livre m’a ouvert les yeux sur un nouveau monde. J’en parlais aussitôt à mon père qui me répondit avec indifférence : – Ah ! Victor, ce livre est vraiment sans intérêt. C’est une perte de temps ! Tu as sûrement autre chose à faire. J’étais surpris par sa réaction. S’il m’avait expliqué que les théories d’Agrippa étaient anciennes et qu’elles avaient été remplacées par un système moderne, je me serais intéressé à autre chose. Mon père n’était pas un scientifique et je pensais qu’il ne connaissait pas cet auteur. Par la suite, je passais mon temps à lire tous les livres d’Agrippa. Je découvris aussi les travaux de Paracelse* et du Grand Albert*. À cet âge, je croyais naïvement en tout ce qui était écrit dans les livres. J’avais l’impression que l’on cachait aux hommes l’accès à l’immortalité. En autodidacte complet, je voulus découvrir la pierre philosophale* et l’élixir de vie*. J’essayais toutes sortes d’expériences pour faire apparaître des esprits et des démons. Si mes incantations* ne marchaient pas, ce n’était pas la faute de mes maîtres mais plutôt celle de mon inexpérience. Je voulais trouver la clé6 de l’immortalité. Cette obsession m’amena malheureusement sur le chemin de ma perte. Un autre événement se produisit vers ma quinzième année lorsque nous étions dans notre maison à Bellerive. Un violent orage, venu des montagnes du Jura, éclata. J’étais fasciné par cette tempête, le grondement du tonnerre, la puissance de la nature. Lorsque soudain un éclair tomba sur un arbre. Quand la lumière arrêta de briller, le chêne était complètement brûlé. Le lendemain, nous avons trouvé la racine de l’arbre en petits morceaux. 5.  Sciences occultes : la magie 6.  Trouver la clé : comprendre, résoudre quelque chose.

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Victor Frankenstein, jeune savant suisse, donne vie grâce à la magie de la science à une créature effrayante que son apparence isole des hommes. Condamnée à la solitude, rejetée de tous, la créature éprouve un fort sentiment d’injustice et va devenir un véritable criminel…

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