Inf'OSE Décembre 2013

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Inf ’ Decembre 2013 - N ° 86

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EDITO L’Inf’OSE de ce mois-ci clôture cette année riche en événements avec un retour sur le Club de Nice qui s’est tenu les 28, 29 et 30 novembre derniers et auquel étaient présentes de nombreuses personnalités françaises et russes du monde de l’Energie. En ces temps de grand froid, nos journalistes en herbe vont également décortiquer la face cachée des fêtes de fin d’année tant pour ce qui concerne l’empreinte carbone de Noël, fête devenue finalement plus commerciale que religieuse, que pour ce qui est de la préparation du réseau électrique par RTe. Nous reviendrons également sur les nouvelles qui ont marqué le mois de décembre, avec l’arrivée d’EDF EN sur le sol asiatique, les intempéries qui ont fait chuter les prix de l’électricité en Allemagne ou encore le succès de GDF Suez au Brésil dans l’exploration de gaz et de pétrole. Et bien évidemment, nous retrouverons notre cher Bob dans ses péripéties à travers le monde, avec l’espoir de dégoter une nouvelle mascotte au plus vite!

BRÈVE Inauguration de la première borne de recharge rapide pour véhicule électrique à Paris P. 3

BRÈVE XIIème forum du Club de Nice P. 4

ARTICLE La préparation de l’hiver pour le réseau de transport d’électricité français P. 5

ARTICLE Le coût carbone de Noël P. 6

Bonne lecture, et bonnes fêtes de fin d’année. A l’année prochaine ! Les aventures de BOB P. 7


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#2 NEWS ! Chiffre du mois : 2 C’est le nombre de candidats qui ont répondu à l’appel d’offre lancé par l’État pour les parcs éoliens en mer du Tréport (Seine-Maritime) et de Noirmoutier-île d'Yeu (Vendée). Le premier consortium implique EDF Energies Nouvelles (EDF EN) en tant que développeur de projets et Alstom qui fournira les turbines ; le deuxième réunit GDF Suez et Areva, qui est également positionné sur le marché de la fabrication d'éoliennes offshore. La société lorientaise Nass & Wind, associée à l'allemand Siemens, a mis un terme à sa candidature à l’appel d’offre, avant la clôture de celui-ci. L'appel d'offre porte sur une capacité totale installée de 1 000 MW, qui complétera les quatre parcs (2 000 MW) attribués en avril 2012 à EDF EN (3 parcs) et à Iberdrola (1 parc). Dotées de 60 à 100 éoliennes chacune, les deux nouvelles fermes éoliennes seront construites et mises en service entre 2021 et 2023.

Xaver fait chuter les prix de l’électricité en Allemagne La production éolienne allemande atteint des records depuis l’arrivée de l’ouragan « Xaver ». Les cours de l’électricité ont chuté de 53% le jeudi 5 décembre 2013, par rapport au même créneau horaire de la veille. Cette tempête sévissant dans le Nord de l’Europe a fait tourner les éoliennes à plein régime, de telle sorte que la puissance éolienne disponible est grimpée jusqu’à 27.000 mégawatts, soit 80% du maximum théorique.

732 millions de tonnes de CO2

L’étude réalisée par le cabinet de conseil PwC et publiée mercredi 4 décembre indique que les émissions de CO2 rapportées à la production électrique de 20 producteurs d’électricité européens ont augmenté en 2012, passant de 343 à 350 kg par MWh produit. Cette progression de 2% peut s’expliquer principalement par la sortie de l’Allemagne du nucléaire, la baisse du prix de la tonne de dioxyde de carbone, mais surtout par le recours au charbon, toujours plus attractif financièrement que le gaz. Au total, 732 millions de tonnes de CO2 ont été émis l’année dernière.

L'Afrique du Sud prévoit une pause nucléaire

Suite à une crise énergétique importante (majeure) en 2008, l’Afrique du Sud avait décidé de s’équiper d’une flotte de 6 réacteurs nucléaires d’une puissance totale de 9600 MW d’ici 2030. Le ministère sud-africain de l’Energie a donc décidé de reconsidérer ses priorités en matière d’énergie et prévoit de geler ses projets nucléaires jusqu’en 2025. Des options alternatives, comme par exemple l'hydroélectricité régionale, seront GDF Suez au Brésil mises en avant pour répondre aux En association avec le pétrolier besoins et permettre de continuer Petrobras, GDF Suez a remporté les explorations du potentiel en gaz six licences d’exploration de de schiste dans le pays. gaz et de pétrole dans l’Etat de Bahia, au nord-est du Brésil. Le Alstom crée une programme d'exploration "ciblera coentreprise en Arabie les hydrocarbures conventionnels saoudite et s'étendra sur une durée de trois ans, avec une possible reconduction pour deux années Alstom et Arabian Bemco supplémentaires", a indiqué GDF Contracting Co. ont affirmé lundi 2 décembre, leur volonté Suez. de former une joint venture pour EDF EN fait son premier pas la fabrication d’équipements de production d'électricité à la pointe en Asie et se lance en Inde de la technologie au MoyenEDF Energies Nouvelles a annoncé Orient. L’entreprise issue de ce jeudi 5 décembre 2013 son premier partenariat, Alstom Arabia Power ancrage en Asie, en s’associant Factory, sera implantée en Arabie avec la société indienne Acme Saoudite et fabriquera notamment Cleantech Solutions pour former des générateurs de vapeur à Acme Solar Energy Private, qui récupération de chaleur. Le sera « dédiée au développement, à montant de l’investissement initial la construction et à l’exploitation de ce partenariat s’élève à environ de projets solaires en Inde » (EDF 50 millions d'euros. Le site fournira EN). L’Inde possède un potentiel en particulier l'Arabie Saoudite, d’ensoleillement important et l'Irak, le Qatar, les Emirats Arabes espère pouvoir atteindre une Unis, le Liban et l'Egypte. capacité d’environ 22 GW d’ici Caroline HENNES 2022.

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#3 BRÈVES Les brèves Inauguration de la première borne de recharge rapide pour véhicule électrique à Paris Les propriétaires d’une Nissan Leaf auront un accès gratuit à cette borne tandis que les détenteurs d’un véhicule électrique d’une autre marque devront s’affranchir de 5 euros par recharge, quelle que soit la quantité d’électricité chargée.

Julien MAGIN Sources : La première borne de recharge rapide pour véhicule électrique a été inaugurée lundi 9 décembre à Paris. Fabriquée par le groupe français DBT, elle a été financée par Nissan et le groupe BP et a été installée dans une stationservice BP du boulevard Victor, dans le XVème arrondissement. Elle permettra aux usagers de véhicules électriques ou hybrides de faire le plein d’électricité en vingt minutes. Cette borne s’inscrit dans le réseau du système d’autopartage Autolib comprenant 4000 bornes aux 150 bornes déjà installées dans les parkings publics souterrains, a indiqué Julien Bargeton, adjoint du maire de Paris en charge des transports. D’ici fin 2014, ce réseau va s’intensifier avec l’installation de 250 nouvelles bornes Autolib et 400 bornes de recharge semi rapide (quelques heures). Concernant les bornes de recharge

rapide, leur développement va être plus modéré avec l’implantation de 10 à 15 nouvelles bornes. Il est primordial de développer un réseau dense de bornes de recharge pour permettre l’essor des véhicules électriques et hybrides. C’est dans cette optique que le constructeur automobile Nissan a installé cette première borne de recharge rapide. Les autres constructeurs de véhicules électriques devraient, dans les années qui suivent, densifier ce réseau. Le développement des bornes en milieu urbain dense comme dans le centre de Paris est compliqué car il se trouve confronté à des normes de sécurité drastiques. En effet, dans les stationsservices, les pompiers exigent une distance minimale entre les cuves d’hydrocarbures et les bornes de recharge d’électricité afin de limiter les risques d’accident.

h t t p : / / w w w. l e p o i n t . f r / auto-addict/actualites/ premiere-borne-de-rechargerapide-pour-voiture-electrique-aparis-09-12-2013-1766422_683. php http://www.planete-energies.com/ fr/les-breves-de-l-afp-200156. html&a=131209154419. yt7owz6g&r=900000 http://auto-infos.fr/Filiereelectrique-la-premiere,4941

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#4 BRÈVES Le XIIème forum du club de Nice 2013

Le Club de Nice s’est réuni les 28, 29 et 30 novembre à l’occasion de la douzième édition de son forum annuel afin de discuter, partager et débattre sur diverses questions énergétiques. Un grand nombre de personnalités importantes du domaine de l’énergie était réuni pour l’occasion. Etaient présents notamment, Jacques PERCEBOIS professeur spécialiste de l’Economie du secteur de l’énergie, Elena TELEGINA Directeur de l’Institut de l’Energie et de Géopolitique de Russie, Philippe BOUCLY, ancien Directeur Général de GRT Gaz ou encore Alexey MASTEPANOV ViceDirecteur de l’Institut du Pétrole et du Gaz de Russie. Cette édition 2013 a tenté d’analyser des questions aussi centrales que complexes telles que le rôle du gaz dans la transition énergétique, la géopolitique de l’énergie et les relations Union Européenne Russie ou encore le devenir des énergies renouvelables.

le domaine gazier où la Russie avance un impressionnant chiffre de 229 000 milliards de mètres cubes de gaz conventionnel (potentiel) contre 46 000 milliards pour les Etats-Unis, second dans le classement. Notons que ces chiffres tiennent compte des potentiels non explorés, et que selon le ministère Russe de l’énergie, quand l’Afrique du Nord, le Moyen Orient et la mer Caspienne détiennent 50 % des réserves d’hydrocarbures mondiales, l’Arctique Russe en représente 25 % à lui seul. Cela tend à montrer que la Russie compte conforter sa place de géant de l’énergie, car elle en a les capacités et elle s’en donne les moyens, à l’instar des projets d’usine de liquéfaction de gaz sur la côte Arctique ou d’exploration dans cette zone. Remarquons cependant qu’avec l’avènement du gaz de schiste américain peu cher, les activités dans le grand nord ont ralenti du côté russe comme du côté américain, faute d’un coût d’exploitation suffisamment compétitif dans la conjoncture actuelle.

En ce qui concerne plus particulièrement les ressources fossiles, l’ensemble des participants s’accorde à dire qu’elles resteront prédominantes à l’horizon 2050 et que le gaz jouera un rôle croissant par rapport au pétrole compte tenu de la taille des ressources et réserves en jeu. Même si l’estimation des réserves et des ressources est une question épineuse dont Jean LAHERRERE, ancien Directeur Technique de l’Exploration chez Total nous rappelle qu’elle est en relation étroite avec la politique et les méthodes de comptage, nous pouvons citer les résultats mis en avant par l’Institut Vniizarubzgeologia. Selon cet organisme, la Russie aurait le Maxime CARDINAL premier potentiel de pétrole conventionnel (93,8 milliards de tonnes contre 51,9 pour Sources : l’Arabie Saoudite), mais aussi de pétrole non conventionnel avec www.clubdenice.eu 10,2 milliards de tonnes contre 7,9 pour les Etats-Unis. On retrouve une telle situation dans

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#5 ARTICLES Les articles La préparation de l’hiver pour le réseau de transport d’électricité français RTE est l’opérateur du réseau de transport d’électricité français. Entreprise de service public, il a pour mission l’exploitation, la maintenance et le développement du réseau de lignes à haute et très haute tension. Avec 100 000 km de lignes dont la tension varie entre 63 000 et 400 000 volts et 46 lignes transfrontalières, RTE est garant du bon fonctionnement et de la sûreté du système électrique. L’entreprise est par conséquent responsable de la gestion de l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité en temps réel en France continentale et doit anticiper les éventuels risques de tension sur l’approvisionnement bien en amont du temps réel. RTE réalise et publie ainsi chaque année deux études prospectives saisonnières de l’équilibre entre l’offre et la demande d'électricité, l’une consacrée à la période estivale (publiée au printemps), l’autre consacrée à la période hivernale (publiée à l’automne). L’étude saisonnière permet d’identifier les périodes de tension sur l’équilibre offre demande ; elle explore les leviers à activer par RTE et par les acteurs du marché de l’électricité pour éviter toute rupture de l’approvisionnement.

• Une disponibilité de la production en hausse par rapport à l’hiver dernier (+1300 MW).

• A conditions météorologiques normales, un solde exportateur tout au long de l’hiver

En cas de froid intense, les importations nécessaires restent compatibles avec les capacités d’interconnexion, les capacités d’importation du réseau étant comprises entre 7300 et 9100 MW. RTE réalise également une étude à moyen et long termes pour l’équilibre offre demande de l’électricité. En revanche, le gestionnaire de réseau français dresse pour 2016 un panorama moins optimiste. En effet, en cas de relance économique, un fort besoin de puissance se ferait L’analyse prévisionnelle de sentir, s’accompagnant d’une l’équilibre pour l’hiver 2013-2014 diminution sensible des capacités fait apparaître des perspectives satisfaisantes avec un risque de rupture d’approvisionnement modéré :

de production en réserve. Des indisponibilités supplémentaires de production réduiraient ces marges à un niveau critique et une vague de froid comparable à février 2012 entrainerait un risque de défaillance. Pour pallier ces risques, une contribution accrue des échanges européens à l’équilibre offredemande français est nécessaire, d’où la réalisation d’études prospectives européennes telles que le « Winter Outlook Report  ». Des dispositifs d’ajustement de l’offre et de la demande d’électricité en temps réel, tels que l’effacement, constituent également une solution pour éviter des coupures d’électricité. De plus, RTE anticipe l’équilibre offre-demande de demain grâce au développement de son réseau et l’adaptation de ses infrastructures, éléments indispensables à la sécurité du réseau.

Elsa BRUNET Sources : Analyse des scénarios de l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité pour l’hiver 2013-2014 (7 novembre 2013) L’ÉQUILIBRE OFFRE-DEMANDE D’ÉLECTRICITÉ POUR L’HIVER 2013-2014 ET À PLUS LONG TERME (publication du 7 novembre 2013)

stabilité de la • Une consommation par rapport à l’an dernier est attendue avec une pointe maximale à 85 200 MW. MASTÈRE SPÉCIALISÉ OPTIMISATION DES SYSTÈMES ÉNERGÉTIQUES - MINES PARISTECH - http://www-ose.cma.ensmp.fr/


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#6 ARTICLES Le coût carbone de Noël Chaque année, le mois de Décembre est rythmé par la préparation des festivités de Noël. Cependant, cette période de fêtes symbolisant la nativité de Jésus-Christ, revêt de plus en plus un caractère commercial au détriment de la symbolique religieuse. Et cela se traduit alors par une augmentation excessive de la consommation, ne rimant malheureusement pas avec économie d'énergie. La magie et l'enthousiasme qui entourent cet événement ne doivent pas faire oublier son impact considérable sur l'environnement ... D'après une étude du Stockholm Environment Institute, intitulée "The Carbon Cost of Christmas", les britanniques émettent pour cet évènement 650 kg de CO2 par personne [1]. Cela représente environ 5,5% des émissions annuelles de CO2 de la GrandeBretagne, ce qui constitue un prix à payer immense et déraisonnable pour la planète pour un jour de fête. Les activités liées directement à la période de Noël comme l’éclairage des centres-villes, l’achat de cadeaux ou encore les dépenses alimentaires accrues, ont un impact plus ou moins fort sur l'environnement. Près des trois quarts de nos émissions de CO2 sur cette période sont dues à l'abondance des illuminations et des achats de cadeaux. La "pollution" lumineuse des illuminations de Noël représente à elle seule plus de 220 kg de CO2 par personne [2]. Ainsi, à l'échelle de la France, la puissance électrique appelée pour ces éclairages est estimée à 1300 MW, soit plus d'une tranche nucléaire, dont les trois quarts

pour les décorations domestiques et le reste pour les collectivités. Sachant que ces consommations superflues interviennent en période de pointe, elles nécessitent le recours à des centrales à charbon, très émettrices de gaz à effet de serre. D'après l'ADEME, le bilan carbone atteint 600 à 700 g de CO2 par kWh supplémentaire appelé pour l'éclairage ! Bien pire encore, les biens que nous achetons ont un prix environnemental encore plus élevé. La manutention, l'emballage et la distribution de ces présents constituent la moitié de nos émissions personnelles de CO2 durant la période de Noël. Par ailleurs, la notion d'empreinte carbone parfois mal comprise, est la plupart du temps difficile à faire entrer dans les mœurs. Par exemple, le coût carbone d’un sapin de Noël naturel (3,5 kg CO2) est plus faible que celui d’un sapin artificiel (40 kg CO2), à part si ce dernier est réutilisé pendant plus de 10 ans… On peut cependant comprendre que dans le contexte actuel, le grand public ait du mal à appréhender ceci. Il est donc évident que les dégâts environnementaux causés durant cette période sont assez significatifs, mais cela résulte surtout d’excès de notre part ! Bien qu’il soit important de prendre soin de notre planète, la solution n’est pas ici de ne plus célébrer cette belle fête, mais plutôt de repenser notre mode de consommation. Des gestes simples permettraient de réduire l’empreinte carbone de Noël en utilisant uniquement des ampoules LED pour les illuminations, en achetant des produits locaux,

et en utilisant globalement des appareils moins énergivores. Réduire l’impact des fêtes de Noël sur l’environnement permettra de perpétuer la tradition sans créer de déchets supplémentaires. « Quand on a bonne conscience, c'est Noël en permanence. » Benjamin Franklin

Nicolas GARCIA Sources : [1] "The Carbon Cost of Christmas", Stockholm Environment Institute, Gary Haq, Anne Owen, Elena Dawkins & John Barrett [2] "The real environmental impact of Christmas", eHow UK

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#7 LES AVENTURES DE BOB Les premières nouvelles de Bob nous sont parvenues par l’intermédiaire d’un ami à lui, Fritz. Celui-ci a d’ailleurs participé au concours pour succéder à Bob dans la nouvelle édition de l’Inf’OSE et a été retenu pour le mois de Décembre. Son thème : L’évaluation du nombre de sapin que représentent les émissions de gaz à effet de serre dues aux éclairages

" Salut Fritz. Pour l’instant ça se passe très bien ! Je viens d’arriver à Munich. J’ai beaucoup marché de nuit. Tu savais que l’œil était capable de s’adapter et de voir à la seule lueur des étoiles ? Malheureusement, rares sont les endroits où la pollution lumineuse est faible car il y a des éclairages publics partout. Cette pollution se mesure sur l’échelle de BORTLE au nombre d’étoiles visibles à l’œil nu. Il parait que c’est pour améliorer la visibilité des automobilistes et

pour prévenir des dangers dans les zones sombres ? Mais j’ai fait connaissance avec un homme de l’APCEN qui n’est pas convaincu de l’efficacité de ces mesures. Il dit qu’effectivement l’éclairage des voies publiques diminue le taux d’accidents mais en augmente la gravité car cela encourage la vitesse. Il dit aussi que des études ont conclu qu’aucun lien scientifique ne pouvait être fait entre le taux d’incivilité et le taux d’éclairage d’une certaine zone, la plupart des

actes de cambriolage ou de vandalisme étant commis en journée ou dans des zones éclairées. Limiter cette pollution lumineuse pourrait alors être envisagé, car elle menace grandement les observatoires astronomiques ainsi que la faune et la flore. Et ajouté à ça, et c’est là que ça devient intéressant, cela permettrait de limiter considérablement les consommations énergétiques des communes. En effet, ces éclairages représentent presque 50 % de leurs consommation et 37 % de leurs dépenses. Cette consommation est équivalente à une tranche nucléaire de 1200 MW. La France est composée d’environ 8,3 millions de points lumineux de 160 W en moyenne représentant une consommation annuelle de plus de 5 TWh, soit 92 KWh par habitant. Ce chiffre est deux fois plus élevé que celui de l’Allemagne où la qualité de l’éclairage public est considérée comme étant très performante …"

… par ailleurs, certaines périodes d’éclairages correspondent aux périodes de pointe, donc participent à l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre avec une moyenne en France de 109 grammes de CO2 par kW consommé soit enviro 590  000  tonnes de CO2 par an. Ainsi, en considérant que le coût carbone d’un sapin de Noël est de 3,5 kg de CO2 et 40  kg de CO2 pour un sapin artificiel on peut affirmer que les émissions de gaz à effet de serre de l’éclairage public en France pour une année représente 169 millions de sapins naturels et 14 millions de sapins artificiels. Sources :

Jean MEYER

APCEN : Association Nationale pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturne http://www.darksky.org/assets/documents/ida-bw-safety-French.pdf http://www.faaq.org/bibliotheque/cielnoir/dutil/gerer.htm http://lot.lpo.fr/IMG/pdf/guidepollutionlumineuse.pdf http://www.jeanmarc-sylvestre.com/2013/07/08/opinions-linterdiction-de-leclairage-nocturne-est-une-absurdite-economique MASTÈRE SPÉCIALISÉ OPTIMISATION DES SYSTÈMES ÉNERGÉTIQUES - MINES PARISTECH - http://www-ose.cma.ensmp.fr/


La promotion 2013

Agenda

Rédaction :

Contacts :

Rédactrices en Chef Fabienne BREMOND & Capucine PLISSON

Contact infose@cma.mines-paristech.fr Téléphone 04 97 15 70 73 Mastère Spécialisé OSE Centre de Mathématiques Appliquées Mines ParisTech Rue Claude Daunesse - CS 10.207 06 904 SOPHIA ANTIPOLIS Cedex

Maquettiste Jérôme HOUËL Journalistes Tous les élèves du MS OSE

Toute reproduction, représentation, traduction ou adaptation, qu’elle soit intégrale ou partielle, quel qu’en soit le procèdé, le support ou le média, est strictement interdite sans l’autorisation des auteurs sauf cas prévus par l’article L. 122-5 du code de la propriété intellectuelle.


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