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la Lustre - Choix du site et éléments de programme

La problématique de l’inexorable urbanisation étant écartée, le projet propose de se concentrer sur la conversion de cette faiblesse en force. Cela devient un enjeu écologique et urbanistique, de démontrer que l’on peut développer une carrière rurale sans nécessairement loger de nouveaux ménages, en construisant de manière systématique et sans qualité. L’horizon sauvage qui s’est développé dans la carrière renforce l’enjeu écologique dans la préservation qu’il demande, c’est un patrimoine naturel à reconnaître. D’un point de vu purement spatial, on ne peut pas voir les carrières comme des espaces inutilisables, des impasses. Leur emprise et leur omniprésence sont telles qu’on ne peut s’offrir le luxe de les rayer des agendas politiques sur le département. Elles représentent un enjeu pratique pour le territoire, elles ont une utilité, il s’agit simplement de reconnaître leur potentiel et tirer profit de ce patrimoine historique comme on le fait de n’importe quelle friche industrielle. Les carrières sont des lieux d’exception pour ces deux raisons (leur taille et leur richesse spécifique), elles peuvent tout à fait devenir des lieux de vie riches. Accueillir une vie lente, à une échelle locale; et une vie plus intense à à l’échelle du territoire par leur découverte par des personnes extérieures. Il advient de démêler ces patrimoines croisés, non pas pour les aplanir, mais au contraire pour faire exister les carrières par chacune de leurs richesses.

Pour répondre aux enjeux soulevés, le projet s’oriente vers les diverses fonctions du jardin : que la carrière choisie soit un lieu d’exploration, d’agrément, de convergence pour les usagers; qu’elle soit un tampon pour la biodiversité de son territoire. Pour le moment, la plupart des carrières sont des terrains privés, souvent hérités des exploitants initiaux. En trouvant des destinations utiles, voir rentables aux carrières, on peut donner une valeur économique à ce foncier qui malheureusement ne représente qu’un poids. Il s’agit de solidifier l’intention de départ, qui est de réactiver les carrières. Par la création de richesse sur les carrières, les propriétaires pourraient alors être en partie bénéficiaires, sinon à l’initiative de la reconversion ou pourraient même revendre le terrain à la municipalité ou l’interco (suivant le service mis en place) ou aux nouveaux exploitants.

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En résumé, la carrière choisie pour ce projet doit avoir des dimensions représentatives, pour qu’elle témoigne de la faisabilité de la reconversion. En prenant place sur les trois commune étudiées elle offrira une solution à une problématique actuelle pour les communes. Enfin, le projet doit lui révéler un potentiel économique pour la durabilité et la solidité du lieu de vie créé.

Pour répondre à ces intentions, le projet se base sur la Pierrière de la Lustre. La carrière est située dans lieu-dit dépendant de Tauriac, installé sur la route entre notamment Prignac et Bourg mais surtout entre Blaye et Saint-André-de-Cubzac, et à fortiori Bordeaux. 80 % des acti.fs.ves de la CC travaillent à Bordeaux et une grande quatité traversent ce bourg par la D669. Ce sont des bals interminables de voitures autour des horaires d’embauche et de débauche, qui traverse ce bourg d’à peine 400 habitant.e.s. Celui-ci offre peu ou pas de service et commerce, à l’image de beaucoup de communes rurales. Ils sont devenus des villages dortoirs dans les 40 dernières années.

Le travail sur cette carrière illustre le potentiel de tels lieux et à l’avenir, elle rayonnera au sein d’un réseau de carrières reconverties. Aussi, elle doit trouver une utilité suivant son positionnement. Pour répondre à l’enjeux économique, sa valeur ajoutée sera une dimension productive. Il s’agit de tirer parti du volume de la carrière pour y mettre en place une activité créatrice de richesse pour le territoire. Le parti a été pris de se tourner vers une production nourricière, par la mise en culture de la carrière. La campagne bordelaise est certes fortement cultivée, mais ce n’est pas un secret qu’elle est très exclusive: exclusivement viticole. En effet on compte très peu de fermes maraîchères ou même de terrains en agriculture conventionnelle. La majorité des agriculteurs.ices et eleveurs.euses sont autour de Bordeaux (d’autres sont encore à venir, selon les objectifs de la métropole).

Une volonté de simplification des circuits de l’alimentation se normalise un peu partout en France dans la décénie. Elle se formalise très localement également: un projet d’installation de ferme maraîchère est en cours à Virsac, soutenue par l’interco. Parallèlement depuis 2017 une champignonnière fonctionne à SaintLaurent-d’Arce en échange mutuel avec des agriculteurs et restaurateurs, où le marc de café, le compost, le substrat et les productions font l’objet d’un cycle vertueux pour tous les partis. Un exemple d’économie circulaire à moins de 5 km du site, d’autant que la champignonnière accueille de manière régulière des guinguettes destinées aux locaux proposant des produits régionaux et des représentations musicales ou théâtrales. Cela témoigne d’aspirations localement à un entre-soit et une alimentation plus locale.

Lieu-dit de la Lustre - (commune de Tauriac)

m 25 50 100 200

Chaussée

Chemin Couverture boisée

Bâti

Vigne

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