Hiver 2005

Page 1

LE MAGAZINE DES MATIÈRES RÉSIDUELLES AU QUÉBEC

Hiver 2005, vol. 1 no 1 RÉDUCTION • RÉEMPLOI • RECYCLAGE • VALORISATION • ÉLIMINATION

Entrevue avec Hans Gruenwald fils l’histoire d’une relève générationnelle réussie

Convention de la poste-publications No 41122591

Gestion du stockage des déchets : le Québec attend toujours

Et si on récupérait le verre ?

www.maya.cc




Hiver 2005, vol. 1 no 1

LE MAGAZINE DES MATIÈRES RÉSIDUELLES AU QUÉBEC

sommaire RÉDUCTION • RÉEMPLOI • RECYCLAGE • VALORISATION • ÉLIMINATION

tête-à-tête

Petit à petit

10

8 CHRONIQUE

13

« En tant que parent et

14

gestionnaire d'entreprise, j'avais des préoccupations assez importantes. Toutes les lectures que j'avais faites faisaient état que la troisième génération dans une entreprise était la plus vulnérable.

16 18 20

»

22 ASSURANCE

26

LE JURIDIQUE

27

VOX P0P

28

LE S B O N S C O NTA CTS

29

L’ E N V E R S D U D É C O R

30

VRAI OU FUN

24 25

RECYCLAGE DU VERRE ET SI ON RÉCUPÉRAIT LE VERRE ? C O M P O STA G E RÉTR O S P E CTI V E C O M P O STA G E 2004 : U N E A N NÉE D E P E TITS PA S ÉLI M I N ATI O N L A RÉG L E M E NTATI O N Q UÉBÉC O I S E E N M ATIÈR E D’E N F O U I S S E M E NT : U N E V I S I O N A V A N T- G A R D I S T E GÉO M E M B R A N E S L E S G É O M E M B R A N E S P O LY M É R I Q U E S : D E S P R O D U I T S D ’ I N G É N I E R I E É P R O U V É S C O LLE CTE SÉLE CTI V E ÉC O E NTR E P R I S E S Q UÉB E C E T L E N O U V E A U RÉG I M E D E C O M P E N S ATI O N AUX MUNICIPALITÉS L’I N STITUTI O N N E L LA G ESTION DES RÉSI DUS DANS LES ÉDI FICES À B U REAUX : OÙ E N SOM M ES-NOUS? LE TO U R D U M O N D E G E STI O N D U STO C K A G E D E S DÉC H E TS : L E Q UÉB E C AT TE N D TO UJ O U R S RÉC U PÉR ATI O N L E S P E TITE S E NTR E P R I S E S : L E DÉF I D E L A RÉC U PÉR ATI O N

Éditeur et rédacteur en chef : André Dumouchel adumouchel@maya.cc Chroniqueurs : Hélène Lauzon, Michel Lessard, Éric Maisonneuve, Michel Marcotte, Benoit Payette, Martin Petit, Marina Piétrosel, Denis Potvin , Mario Quintin, André Simard et Maryse Vermette.

Direction artistique : MAYA communication et marketing Designer graphique : S’AMI graphie Photo de la page couverture : André Dumouchel Révision linguistique : Annie Talbot Impression : Inter Litho

Coordination des ventes : André Dumouchel Tél. : 514 808-2368 adumouchel@maya.cc Abonnement et administration : MAYA communication et marketing 457, montée Lesage, Rosemère, Qc. J7A 4S2 Téléphone : 514 808-2368 Télécopieur : 450 621-2337 info@maya.cc www.maya.cc

© Tous droits réservés. Droits d’auteur et droits de reproduction : toute demande de reproduction doit être acheminée à MAYA communi-

4

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3Rve VOL. 1 NO 1 HIVER 2005

cation et marketing aux coordonnées figurant ci-dessus. Les opinions et les idées contenues dans les articles n’engagent la responsabilité que de leurs auteurs. La publication d’annonces et de publicités ne signifie pas que le magazine 3Rve recommande ces produits et services. Convention de la poste-publications no 41122591. Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada aux coordonnées figurant ci-dessus. Dépôt légal : 1er trimestre 2005. ISSN 1712-9117. Le magazine 3Rve est publié 3 fois l’an.



É D I TO R I A L Tiens donc, un nouveau magazine ! 3Rve : drôle d’animal pour les noninitiés. Pour les gens du milieu des matières résiduelles, il s’agit au contraire d’un sigle évocateur : réduction, réemploi, recyclage, valorisation et élimination. C’est donc un nom regroupant l’ensemble des étapes de la vie d’un déchet, et ce, dans l’ordre souhaitable. 3Rve tentera de vous renseigner et de susciter des questions et des débats par le biais de ses différentes chroniques. Publié en février, mai et octobre, ce magazine, je l’espère, saura vous plaire. Les présentations d’usage étant faites, place à l’édito ! Nous avons posé une question fort intéressante dans notre vox pop (voir les résultats à la page 29). À la question : « Croyez-vous que l’industrie de l’environnement et la société québécoise arriveront à atteindre les objectifs fixés par la Loi sur la gestion des matières résidu-elles d’ici 2008 ? », la quasi-totalité des gens interrogés ont répondu un non catégorique. Bien sûr, ce sondage n’avait rien de scientifique. Peut-être la question aurait-elle pu être mieux posée. Peut-être l’échantillon de répondants aurait-il pu être plus imposant. Peut-être… Mais un fait demeure : l’ensemble des gens de l’industrie n’y croit pas.

adumouchel@maya.cc

Deux images me viennent en tête. L’une d’elles n’est vraiment pas réjouissante. Il s’agit du prisonnier texan du couloir de la mort voyant son bourreau s’avancer vers lui. L’autre image est moins fataliste, mais ne comporte guère plus d’espoir. Dans le vestiaire, les joueurs de l’équipe nationale de hockey de France

André Dumouchel

6

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3Rve VOL. 1 NO 1 HIVER 2005

Pour une vision globale s’apprêtent à aller affronter l’équipe du Canada aux Jeux olympiques. Bien sûr, les gars savent patiner, lancer la rondelle et mâcher de la gomme, mais comment voulez-vous leur faire avaler qu’ils ont une chance légitime de battre les Canadiens ? Dans les deux cas, il n’y a pas d’issue, pas de chance d’y arriver, aucun moyen de s’en sortir. On se dirige tout droit vers l’abattoir ! Je crois sincèrement que les avantages que représente le maintien de cette date pourraient assurément être éclipsés par un échéancier et des objectifs réalistes et mobilisateurs. Quelquefois, il vaut mieux avancer petit à petit… Cela m’amène à traiter du principe des 3Rve. Je suis convaincu que plusieurs auraient aimé que ce magazine ne parle que des 3R. Toutefois, la réalité est tout autre. Il y aura toujours de l’élimination, que ce soit par les méthodes traditionnelles ou par stockage de déchets, comme le propose la chronique de Michel Marcotte. Penser autrement, c’est comme se mettre la tête dans le sable. Tout ce que nous pouvons faire est de diminuer le pourcentage des déchets destinés à l’élimination. Partant de ce principe, pouvons-nous gérer l’élimination de manière logique et responsable ? Mettons notre génie à contribution afin de trouver les meilleures manières de le faire et arrêtons de crier au loup. Comment se fait-il qu’un site comme celui de l’Usine de triage Lachenaie bénéficie d’une prolongation de décret de seulement cinq ans ? En ce qui me concerne, c’est bien simple. Si le site est non conforme aux normes en vigueur, on le ferme dès aujourd’hui. Point à la ligne. Dans le cas contraire, donnons à ses gestionnaires les outils pour assurer une meilleure gestion des déchets. Entre vous et moi, comment voulez-vous qu’une entreprise sensée investisse plusieurs millions pour se doter d’installations afin de transformer ses biogaz si on lui dit qu’au bout de cinq ans, elle devra peut-être plier bagage ? Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais lorsque j’habitais en appartement et que je n’étais pas convaincu d’y rester plusieurs années, je n’investissais pas beaucoup d’argent dans sa rénovation…

Dans un autre segment des 3Rve, j’ai été estomaqué d’apprendre que « pour l’année 2003 seulement, les recycleurs du Québec ont dû importer plus de 30 000 tonnes métriques de verre mixte pour répondre à la demande locale » (voir le texte de Mario Quintin en page 13). Et les centres de tri québécois ? Est-on en train de me dire qu’on ne produit pas suffisamment de verre au Québec ? Bien sûr, il y a une question de qualité, mais il y a d’abord et avant tout le facteur coût. D’ailleurs, dans tout ce qui touche les 3Rve, le coût a une incidence directe : money talks ! Il faudrait, à mon avis, procéder à une refonte globale du système de tarification des matières résiduelles québécoises en ayant une vision d’ensemble réaliste et non pas utopiste. En terminant, permettez-moi de dire que je trouve tout à fait injustifiable et quelque peu ridicule que les contrats de collecte signés avec les municipalités soient fermes et non négociables. Je trouve absurde qu’une entreprise soit contrainte d’honorer un mandat alors que la donne a changé. On n’a qu’à penser aux hausses du coût de l’essence, à l’augmentation du nombre de portes à desservir, etc. C’est tout à fait d é r a i s o n n a b l e . Vo u s m e d i r e z : « Si telle entreprise n’est pas contente, il y en a d’autres pour faire le travail. » Vous avez bien raison. Toutefois, je crois sincèrement qu’il faut à une entente fructueuse deux parties satisfaites, sans quoi chacune finira par y perdre. Et moi, comme citoyen, j’ai horreur de perdre. ■

Je tiens à remercier tous les collaborateurs de ce magazine, principalement Mario Quintin qui a su m’apporter de bonnes idées. Sans vous, chroniqueurs, annonceurs, graphiste, correctrice et autres amis, ce magazine n’aurait jamais vu le jour. Je remercie tout spécialement ma conjointe et mes enfants pour leur soutien et leur patience… Merci de faire partie de cette belle aventure !


M E S S AG E D U M I N I S T R E D E L’ E N V I R O N E M E N T D U Q U É B E C

Dans l’esprit du développement durable, j’ai le plaisir de saluer les personnes et les organismes de tous les secteurs d’activité qui se mobilisent et travaillent avec cœur à la gestion des matières résiduelles. Grâce à leur grand sens des responsabilités, ils contribuent ainsi à perpétuer nos ressources et notre environnement pour le plus grand bénéfice de notre société. À l’heure actuelle, plusieurs actions ont été entreprises pour abaisser la quantité de résidus que nous produisons annuellement. Il n’en demeure pas moins que nos matières résiduelles ne cessent de croître. Il est essentiel d’intensifier la récupération pour réduire la pression sur les sites d’enfouissement. Un des défis majeurs consiste à trouver des débouchés aux matières récupérées ou de nouvelles technologies de transformation. À cet égard, le magazine 3Rve représente un outil d’information privilégié pour partager nos préoccupations et nos réflexions afin de trouver des pistes de solutions qui nous permettront d’atteindre collectivement nos objectifs de réduction des matières résiduelles. Pour le gouvernement du Québec, miser sur le développement durable est non seulement une priorité d’intervention mais aussi un engagement en faveur de notre patrimoine naturel et de notre bien-être.

«

Il est essentiel d’intensifier la récupération pour réduire la pression sur les sites d’enfouissement

»

Je souhaite longue vie au magazine 3Rve!

Thomas J. Mulcair, ministre de l’Environnement du Québec

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3Rve VOL. 1 NO 1 HIVER 2005

7


Petit à petit VRAI OU FUN

Martin Petit, humoriste.

Bonjour chers propriétaires de ce nouveau magazine, pièce de collection potentielle. Je m’appelle Martin Petit et je suis humoriste. Si ma présence dans ce magazine environnemental vous surprend, ce qui suit est pour vous. Chaque membre d’un milieu de travail qui se respecte doit composer avec des clichés relatifs à l’emploi. Les rumeurs circulent à l’effet que, par exemple, les cols bleus aiment dormir, que les joueurs de hockey aiment les danseuses et que les humoristes aiment dormir aux danseuses. Bien entendu, ce sont des généralités faciles et on se doute bien qu’il existe sûrement des pompiers aux dents croches qui louchent mais, malheureusement, ils ne font pas les calendriers. Néanmoins, voici un cliché qui vous concerne, gens du domaine de l’environnement, et je le dis avec tout le tact d’un adolescent demandant à son père de lui payer des cours de conduite. On dit donc de vous que vous êtes plates ! Pas vous, lecteurs passionnés, non, jamais, mais vous en tant que groupe dans le sens large et anonyme, vous êtes plates ! Personnellement, je préfère « drabes », mais ce n’est que mon humble opinion… En passant, merci de continuer de lire, il ne faut jamais perdre espoir. D’abord, quand je dis « plates », ce n’est pas totalement négatif. Car, quand un défaut est poussé à son extrême, il tend à devenir une qualité. Alors que quand je dis « plates », c’est vraiment comme on le conçoit normalement, disons-le sans mettre de gants blancs, c’est-àdire dans le sens négatif. Là, la première question que vous vous posez, c’est : « T’es qui toé ? », question à laquelle j’ai répondu à la deuxième ligne de ce texte. La deuxième est sûrement : « Pourquoi ? Pourquoi cette perception injuste et négative ? » Si vous en profitez aussi pour me poser une troisième question : « Nommez un outil et une couleur », je répondrai un tournevis vert juste pour vous emmerder. Mais pour revenir à la deuxième question, ma réponse sera troublante, alors suivez les conseils suivants : ■ Premièrement, assoyez-vous. Si vous êtes déjà sur une chaise, assoyez-vous par terre. ■ Préparez-vous à atterrir si vous conduisez un hélicoptère. ■ Réveillez-vous si vous opérez de la machinerie lourde. ■ Ne visitez jamais une ferme avant de revenir de voyage. Ce n’est pas dû à une utilisation abusive du col roulé, ni à cette propension incompréhensible au télémark, ni à cet amour démesuré pour les soupes Knorr. Non. Si les écolos ont cette réputation d’être plates, c’est simplement parce que les gens n’aiment pas se faire chi-

8

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3Rve VOL. 1 NO 1 HIVER 2005

caner. Voilà. Le citadin lavallois en post-dépression et son voisin de la Rive-Sud candidat au burnout veulent que les baleines chantent en chœur, que les loups rient en bande et que le corail brille partout au grand plaisir de la tortue centenaire. Sur papier, ils veulent que la terre reste bleue, mais ils ne veulent pas se faire chicaner. Mais vous allez me répondre qu’il faut les éduquer pour qu’ils modifient leurs comportements de pollueurs inconscients. J’acquiesce, mais il y a la manière. Le Québécois moyen perd ses moyens quand on le culpabilise. Il se cambre tel un carcajou acculé au pied de la falaise, il montre les crocs de la raison pure en répliquant : « Faut pas venir fou non plus avec ça ! » Évidemment, je suis en désaccord sur ce point avec le Québécois moyen. Je crois qu’on devrait toujours virer fou, et ce, depuis longtemps. Je crois que, la folie, nous la vivons, et chaque épisode de La Vie rurale avec Anne-Marie Losique me le confirme. La folie est pour moi un scénario tout à fait envisageable quand il est question d’environnement. Virer fou et arrêter de financer des industries polluantes, moi, je suis partant. Cela dit, je rêve aussi un jour de serrer affectueusement un grizzli dans mes bras enduits de miel, mais bon, je suis un utopiste. Revenons à la question de l’image rébarbative de l’écolo culpabilisateur. Il manque au mouvement vert un porte-parole funky, un Ricardo Larrivée de l’environnement, une Mitsou de la consommation éthique, une Caroline Néron du développement durable. Il y a Richard Desjardins, c’est vrai, et c’est une chance, mais il lui manque un quelque chose, avouons-le, de sexy. Comprenez-moi bien, je ne parle pas de pornographie. D’ailleurs, je ne parle jamais de pornographie ; j’en regarde, mais je n’en parle jamais. Non, je parle d’un élément séduisant au message souvent catastrophique des écologistes. Une idée comme ça… Pourquoi ne pas s’associer aux filles de P.E.T.A., célèbres pour leurs manifestions seins nus, pour parler de l’utilisation commerciale de la fourrure ? Le Québec compte, j’en suis sûr, des milliers de jeunes militantes prêtes à donner du buste pour la bonne cause. Je parle en mon nom mais, si à l’époque du cégep, les filles avaient manifesté en petites tenues pour la cause des verts, je serais actuellement un garde forestier très motivé. Je propose cela comme ça, simplement, parce que j’aime bien les écolos. Moi, je les trouve in, je les trouve branchés sur ce qui importe, et certains soirs dans l’intimité de mon sous-sol, je vais jusqu’à enfiler, par solidarité, un col roulé tout en fartant mes skis de fond, et c’est l’fun. ■



tête-à-tête

struction. Mes parents ont ensuite acheté une vieille maison à Dorion qu’ils ont toute rénovée. Y êtes-vous demeuré toute votre jeunesse ? — Oui, jusqu’à ce que je me marie. J’ai fréquenté l’école primaire publique de Dorion. Insatisfait de mes résultats scolaires, mon père m’a alors envoyé à l’école privée de Sainte-Anne-de-Bellevue. Le changement n’a pas été concluant. Mon père m’a alors dit : « Je vais continuer à t’envoyer à l’écoles privée, mais au prix

Entrevue réalisée par

André Dumouchel

Hans Gruenwald fils

Homme charismatique, Hans Gruenwald fils est reconnu dans le milieu de l’environnement pour son implication et son franc-parler. Jusqu’à tout récemment, il était à la tête d’une entreprise familiale florissante fondée par son père. Ayant racheté l’entreprise il y a plusieurs années, il vient tout juste, à son tour, de passer le flambeau à son fils. Lot de plusieurs entrepreneurs en gestion de matières résiduelles, la relève générationnelle n’est pas une mince tâche. Comment s’y est-il pris ? Le magazine 3Rve fait le bilan avec lui. 3Rve: De quelle origine est le nom Gruenwald ? Hans Gruenwald fils : — Ça vient d’Allemagne. Mon père a immigré au Canada en 1951 et a fait venir sa famille un an plus tard. Je suis donc né en Allemagne et je suis arrivé au Canada à l’âge de neuf ans. Parliez-vous l’allemand à la maison ? — Mes parents ont insisté dès notre arrivée pour que nous parlions anglais ou français, même entre nous. Mon père disait : « À Rome, on fait comme les Romains ; si on voulait parler allemand, on n’avait qu’à rester en Allemagne ! » À 83 ans, ma mère demeure toujours aussi intransigeante à ce sujet. D’ailleurs, j’en remercie mes parents, puisque ces trois langues me servent beaucoup aujourd’hui, que ce soit en affaires ou en voyage.

10

Avez-vous des frères et sœurs ? — J’ai deux sœurs. L’une vit à Calgary et l’autre demeure quelque part dans l’est de l’Ontario… J’ignore où exactement, on ne se voit plus. Ma mère, quant à elle, habite à deux minutes de chez moi. Quel était le métier de votre père ? — En Allemagne, il était trayeur de vaches professionnel certifié. Il a donc pu se prévaloir d’un programme de transfert de technologies pour immigrer au Canada après la guerre. Il faut savoir que les trayeurs de vaches européens étaient recherchés, les vaches donnant presque deux fois plus de lait par jour que les vaches nord-américaines. Mais une fois arrivé ici, il a vite constaté qu’il était très difficile d’amasser l’argent nécessaire pour acheter une terre agricole. C’est pourquoi il s’est tourné vers la con-

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3Rve VOL. 1 NO 1 HIVER 2005

que ça coûte, si au bout de l’année tu ne réussis pas, tu vas commencer à travailler pour me rembourser tout ce que j’ai dépensé. » Je me suis alors dit que je devrais peut-être commencer à travailler tout de suite ! (Rires.) J’ai donc commencé à travailler à 14 ans. Je crois sincèrement que c’était une erreur et je le regrette aujourd’hui. Mes implications dans les différentes associations et ma présidence à l’A.E.S.E.Q. m’ont vite fait prendre conscience de mes lacunes. Je crois m’être tout de même bien débrouillé. Je suis heureux de ce que j’ai accompli. Quelle a été votre première tâche au sein de l’entreprise ? — Lorsque j’ai abandonné l’école, mon père démarrait son entreprise. Il avait une camionnette et très peu d’équipements. Nous faisions l’installation de fosses septiques et de toutes sortes d’ouvrage en ciment. On

faisait tout à la mitaine ! À l’époque, l’unique fosse septique disponible sur le marché était un simple réservoir de métal qui rouillait et pourrissait très rapidement dans le sol. En 1961, mon père a décidé d’hypothéquer la maison pour construire un entrepôt où on fabriquerait le ciment. Nous étions alors les premiers au Québec à offrir des réservoirs de fosse septique préfabriqués en béton. Je supervisais la production des réservoirs et mon père les installait. Je me suis contenté d’un salaire raisonnable accompagné de parts dans l’entreprise. J’ai finalement acheté l’entreprise en 1971 et je l’ai gérée jusqu’en 2004. Croyez-vous que votre père vous préparait à prendre la relève ? — Avec le recul, oui. Cependant, il était plus préoccupé par le défi d’avoir suffisamment de travail pour occuper tout le monde toute la journée. Je me souviens de certains automnes où nous avions besoin d’em-prunter de l’argent pour patienter jusqu’au printemps. Donc, en 1965, mon père a décidé de se lancer dans le déneigement municipal afin de générer plus de profits et d’occuper nos employés pour ne pas les perdre et ainsi éviter de devoir en former d’autres au printemps. Plus jeune, quelle était votre ambition ? — Mon tout premier travail a été une gazette run. Lorsque je voyais arriver une charrue à neige, je m’assoyais sur le banc de neige – je m’en rappelle comme si c’était hier –, et j’étais totalement fasciné. À l’époque, il y avait un homme juché sur le camion, à l’extérieur, et qui levait à la main l’aile à l’aide d’une chaîne. Aujourd’hui, on pousse le bouton, et ça lève tout seul… Vous avez donc réalisé votre rêve de jeunesse ? — Oui, le déneigement et la machinerie, c’était mon rêve. Mais on a aussi diversifié nos activités. Mon père a acheté une entreprise qui faisait la vidange des fosses septiques. Je me rappelle


tête-à-tête que nous épandions les boues dans les champs des cultivateurs. Aujourd’hui, des maisons ont poussé dans ces champs-là… (Rires.) Mais, à l’époque, les choses se faisaient ainsi.

besoin d’une présence constante. Aujourd’hui, je trouve très triste de voir des gens laisser leurs enfants à la garderie à 6 h 15 pour ne les reprendre qu’à 19 h. Pourquoi l’école privée ?

Vous travailliez un grand nombre d’heures par semaine. Étiez-vous présent à la maison ? — J’ai été choyé d’avoir une épouse dévouée pour combler ce vide auprès de mes enfants. Par contre, un jour, j’ai vu un homme jouer au football avec son fils et ça m’a bouleversé. Je me suis dit : « Je n’ai jamais fait ça ! J’ai privé mon fils de quelque chose auquel il avait droit. » Mais, d’un autre côté, nous voulions donner la meilleure éducation possible à nos enfants. L’école privée coûtait 6000 $ pour l’un et 7000 $ pour l’autre ; il fallait bien que ça vienne de quelque part, cet argent-là ! Annette et moi avions une entente : elle resterait à la maison jusqu’à ce que les enfants n’aient plus

— Nous avons inscrit Steven à l’école privée comme pensionnaire dans le but de lui démontrer qu’il existait autre chose, dans la vie, que des camions de déneigement et des pépines. Si jamais il décidait de travailler dans l’entreprise familiale, ce serait un choix éclairé. Son éducation était très importante pour vous ?

que je suis en train de faire là ? » Le week-end suivant, à son retour à la maison, j’ai expliqué à mon fils que, dorénavant, j’allais accepter ses résultats. Je voulais lui enlever toute pression indue. À la fin de son secondaire, il m’a demandé de travailler dans l’entreprise. J’avais compris depuis longtemps qu’il était un opérateur né. Tout jeune, il conduisait des tracteurs en utilisant tout son poids pour pouvoir faire descendre la pédale d’embrayage. Il grimpait ensuite sur le siège pour pouvoir conduire. C’est sa passion, il a ça dans le sang ! Comment s’est déroulée l’intégration dans l’entreprise ?

— Oui, mais Steven était un peu comme moi. Ses résultats n’étaient pas excellents même si je lui mettais beaucoup de pression sur les épaules. Puis, un jour, j’ai lu un article du Time Magazine affirmant que le stress chez les jeunes augmente le taux de suicide de 800 %. J’ai presque pleuré en me disant : « Mais qu’est-ce

— Il a commencé par la vidange des fosses septiques. Ensuite, il a fait un stage au garage où il a supervisé les employés et fait de la mécanique. Puis, il s’est occupé du déneigement pour enfin devenir copropriétaire avec Jean Saint-Pierre.

Vous étiez donc en train de le préparer ? — En effet. Mais tu ne dis pas : « Va suivre un cours de six mois, puis tu seras prêt à prendre la relève. » Non, ça, c’est la meilleure façon de voir son entreprise fermer ses portes. J’estime que ça prend de 10 à 15 ans pour préparer la relève adéquatement. Puis, en tant que parent et gestionnaire d’entreprise, j’avais des préoccupations assez importantes. Toutes les lectures que j’avais faites faisaient état que la troisième génération dans une entreprise était la plus vulnérable. Je me suis donc dit que Jean Saint-Pierre représentait la solution, car il était, lui, d’une nouvelle génération. Il viendrait donc diluer cette probabilité. De plus, Jean était avec nous depuis qu’il était étudiant. Tout comme Steven, il avait gravi les échelons un à un. Les deux se complétaient bien, Jean étant plus à l’aise avec les finances et l’administration et Steven sur le terrain. C’était là l’association parfaite ! Vous êtes-vous inspiré de gens du milieu ? — Un de mes modèles est le Groupe Gaudreau à Victoriaville. Jacques Gaudreau est un très bon ami et je parle régulièrement à Daniel. On s’entraide constamment. J’ai trouvé que Jacques avait très bien géré la passation de son entreprise. Ce n’est pas une mince tâche, particulièrement au niveau fiscal. Comment passer le flambeau à la génération suivante sans qu’elle ait à

excavation • installations septiques • terrassement • terre noire

Depuis 1961

www.gruenwald.ca 450-458-7014 3756, chemin des Sables, Hudson, Vaudreuil (Québec) J0P 1H0 info@gruenwald.ca Le magazine des matières résiduelles au Québec 3Rve VOL. 1 NO 1 HIVER 2005

11


tête-à-tête

emprunter une somme importante à laquelle tu as droit ? Si les nouveaux propriétaires s’endettent, ils peuvent être forcés de freiner la croissance de l’entreprise. De son côté, l’ancien propriétaire paie en impôts plus de la moitié du produit de la transaction… C’est un nonsens ! Il faut que tout le monde y trouve son compte et le tout est basé sur la confiance. La transition fut facile entre mon père et moi, car il n’y avait presque pas d’actifs comparativement à aujourd’hui. L’enjeu n’était pas le même ! Comment s’est effectuée la passation ? — J’ai mis cartes sur table. Ma fille était à l’Institut de l’hôtellerie et n’était pas vraiment intéressée. J’ai donc décidé d’impliquer Steven et Jean à parts égales. Jean est comme un fils pour moi. Il cadrait parfaitement dans

Prenez-vous encore des décisions pour l’entreprise ?

l’entreprise. Il était important pour moi que les deux aient le même pouvoir. Jusqu’à tout récemment, je détenais 52 % des parts contre 24 % pour chacun d’eux. Je m’assurais donc de pouvoir faire la médiation entre les deux. Lorsque j’ai constaté que tous deux avaient réalisé ne pas pouvoir se passer l’un de l’autre en affaires, j’ai compris que je pouvais tirer ma révérence.

— J’ai toujours cru que rien ne sert, à la chasse, de donner un fusil chargé et de ne pas laisser tirer. Je fais entièrement confiance à mon fils et à Jean. À l’occasion, ils m’appellent pour me demander conseil et cela me fait bien plaisir de les guider, mais sans plus.

Avez-vous encore des parts ?

Trouvez-vous cela difficile ?

— Le nombre de mes parts s’amenuise au fur et à mesure que Steven et Jean les achètent. Je suis encore actif au sein de la compagnie mais, officiellement, je suis retraité. Je crois qu’ils prennent de bonnes décisions, notamment celle d’acquérir récemment un centre d’élimination des eaux de fosses septiques.

— Non, pas vraiment. Il faut savoir décrocher.

Quel conseil donneriez-vous à un entrepreneur qui a une entreprise familiale et qui voudrait passer le fl flaambeau à ses enfants ? — Je crois que l’aspect le plus important est la communication. Quelquefois, on est en forêt depuis si longtemps qu’on ne voit plus les arbres. Prendre du recul ou demander de l’aide de quelqu’un de l’extérieur est souvent la solution. Quelles valeurs espérez-vous avoir transmises à vos enfants ?

Donc, vous ne travaillez plus ? — Officiellement, non, mais je suis encore très impliqué dans plusieurs associations, en plus de siéger sur une variété de comités, notamment l’Association sectorielle transport et entreposage, principalement au niveau des éboueurs et de la cueillette sélective.

— Mes enfants ne peuvent vivre ma vie. Je veux qu’ils vivent la leur. Ce qui me ferait le plus plaisir, c’est de les voir continuer à gérer une entreprise honnête où les employés peuvent s’épanouir et évoluer au même rythme qu’eux. Je veux simplement qu’ils soient heureux. ■

On le cuisine pour vous! Qui est votre humoriste préféré ? — Je n’en ai pas. Qui est votre artiste préféré ? — Jean Lapointe. Quel type de voiture conduisez-vous ? — Une camionnette 4 X 4. À la maison, buvez-vous de l’eau embouteillée ou l’eau du robinet ? — Je bois l’eau du robinet que l’on place au réfrigérateur. Combien de bacs de recyclage utilisez-vous et est-ce suffisant ? — J’en ai trois et ce n’est pas suffisant. Que pensez-vous de la politique en général ? — Je crois que le système

12

n’est pas adéquat. Seul un infime pourcentage des électeurs ont la capacité de comprendre les véritables enjeux sur lesquels ils se prononcent. Que pensez-vous des récentes politiques gouvernementales en matière d’environnement ? — Encore une fois, je crois qu’on fait fausse route. Très peu de ministres environnementaux (présents ou passés) sont issus du milieu de l’environnement. Ils ne connaissent pas suffisamment les enjeux réels et sont souvent conseillés par des gens ayant peu de vison. L’idéal serait d’avoir quelqu’un ayant œuvré dans notre milieu toute sa vie afin de prendre les actions appropriées. Croyez-vous au virage vert du gouvernement Charest ?

J’ai de la difficulté à trouver l’intégrité et l’honnêteté en politique. Nous avons des politiciens prêts à faire n’importe quoi pour un vote et ce n’est pas là ma vision de ce que devrait être la politique. Je trouverais pénible de vivre dans un tel environnement. Qui est, selon vous, le plus grand politicien de l’histoire ? — John F. Kennedy. Au Québec ? — J’ai bien apprécié Daniel Johnson père. Auriez-vous voté pour John Kerry ou George W. Bush ? — Je pense que j’aurais voté George W. Bush.

— Non.

Quel premier ministre québécois l’histoire retiendra-t-elle comme étant le plus grand ?

Feriez-vous le saut en politique si on vous en offrait l’opportunité ?

— Je me sens obligé de dire René Lévesque. Il a su motiver les gens.

— Non. C’est grave, là, ce que vous me demandez ! (Rires.)

Êtes-vous souverainiste ou fédéraliste ?

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3Rve VOL. 1 NO 1 HIVER 2005

— Quelquefois, je ne sais plus. Je crois que la société québécoise a fait de plus grands pas avec un gouvernement souverainiste au pouvoir. D’un autre côté, ces questions sont beaucoup trop énergivores et je crois que nous avons grandement besoin de nos voisins. Nous n’avons qu’à penser aux événements du Saguenay ou à la crise du verglas. Avec le recul, croyez-vous que la fusion de l’A.E.S.E.Q. et de l’A.Q.T.E. ait été une bonne chose pour les gens du milieu des matières résiduelles ? — Oui et non. Mais, de toute façon, sans la fusion, l’A.E.S.E.Q. aurait disparu. Néanmoins, je suis fier de la manière dont cette fusion a été réalisée. La présidente de l’époque à l’A.Q.T.E. (Marie Meunier) et moi tenions à ce que le vote de fusion soit unanime et ce fut le cas. Vous vous retrouvez sur une île déserte. Qui aimeriezvous avoir à vos côtés ? — Ma tendre Annette.


RECYCLAGE DU VERRE

E T S I O N RÉC U PÉR AIT

le verre ?

Mario Quintin M.Sc.env. conseiller environnement Société des alcools du Québec m.quintin2@saq.qc.ca

L’année 2001 a été marquée par une succession de mauvaises nouvelles pour l’industrie de la transformation du verre sur le territoire nord-américain. La fermeture d’un producteur de verre vert dans l’État de New York et la consolidation des grands producteurs de verre à l’échelle internationale a engendré un resserrement de tous les acteurs de l’industrie du verre. Plusieurs facteurs expliquent cette mouvance, notamment l’augmentation des coûts de l’énergie et la convergence des grands acheteurs de l’industrie de l’alimentation vers des types de contenants autres que le verre. Ces événements ont donc engendré une baisse des prix sur le marché du verre récupéré, ce qui, par un effet de dominos, a affecté considérablement le marché et déstabilisé toute l’industrie.

les intervenants de la récupération du verre au Québec. En mai 2002, deux programmes de financement ont donc été lancés, soit d’une part l’aide au tri et au transport, entièrement financé par la SAQ et administré par RECYC-Québec, et d’autre part le programme visant le dévelop-pement du recyclage, financé conjoin-tement par RECYC-Québec et la SAQ. D’ailleurs, le programme de financement pour le tri et le transport est toujours actif et tous les centres de tri du Québec sont invités à s’en prévaloir. Les résultats sont concluants : l’amoncellement de verre a été éliminé suite aux interventions de RECYC-Québec et de la SAQ avec l’aide des recycleurs. En 2004, 45 000 tonnes métriques de verre provenant de la collecte sélective municipale québécoise ont été valorisées. Cela représente une hausse de 50 % comparativement à l’année 2003. Fait à noter, la situation du Québec est plus encourageante puisque le verre mixte québécois a une meilleure valeur de revente. En effet, lorsqu’on compare les prix qu’obtiennent pour leur verre mixte les

Certains recycleurs du Québec doivent s’approvisionner en Ontario et aux États-Unis afin de répondre à la demande pour le calcin de verre mixte. Plusieurs ont associé cette problématique à la collecte sélective municipale. Détrompez-vous ! Le pro-blème de marché ne réside pas dans la provenance du verre, mais bel et bien dans sa couleur. Actuellement, le flux des centres de tri se divise de la façon suivante : 70 % de verre mixte, 20 % de verre vert et 10 % de verre clair. Il est donc normal que ces derniers subissent plus durement les effets du marché. On remarque que les industriels qui désirent recycler leur verre mixte se retrouvent dans la même situation.

La mobilisation : un élément clef En 2002, les recycleurs de verre, C o l lecte sélective Québec, R ECYC Québec et la Société des alcools du Québec (SAQ) ont dû travailler conjointement afin d’éviter la dégringolade et de stabiliser le marché québécois pour le recyclage du verre. Leur désir de vouloir régler une partie du problème a permis la création de deux programmes d’aide pour

centres de tri québécois, canadiens et nord-américains, on constate que les premiers obtiennent de 10 $ à 25 $ de plus la tonne métrique. Plusieurs facteurs expliquent cet écart de prix, soit une sensibilisation des exploitants de centres de tri, une meilleure adaptation des recycleurs aux mouvances du marché et une augmentation de la demande du verre mixte sur le marché local. D’ailleurs, certains recycleurs du Québec doivent s’approvisionner en Ontario et aux États-Unis afin de répondre à la demande pour le calcin de verre mixte. Pour l’année 2003 seulement, les recycleurs du Québec ont dû importer plus de 30 000 tonnes métriques de verre mixte pour répondre à la demande locale. Depuis 2003, le verre mixte trouve preneur auprès de trois marchés, soit celui de la fabrication de laine isolante, qui représente près de 80 %, l’abrasif de verre qui, lui, représente 9 % des ventes,

et le verre de filtration pour les piscines, qui se situe à près de 1 % dans le marché de la valorisation du verre mixte au Québec.

Le tri et la qualité : des enjeux pour le verre récupéré La restructuration du marché implique la notion de qualité de la matière sur le marché des ressources naturelles. Cette notion est très importante pour le fabricant de produits, mais également pour le recycleur qui doit assurer une qualité constante auprès de ce dernier. Une mauvaise qualité (céramique, plastique et métal avec le verre) diminue directement son pouvoir économique ; par contre, le recycleur disposant d’une matière première de qualité obtient un meilleur prix de revente et ses coûts de traitement sont moindres. Cette situation est la même partout dans le monde. Plusieurs centres de tri ne sont pas encore adaptés aux changements que l’industrie de la collecte sélective a subis au cours des cinq dernières années, parmi lesquels une quantité toujours croissante de nouvelles matières, un volume qui ne cesse de croître et des standards de production plus nombreux et mieux définis. Il est difficile, à l’heure actuelle, d’attribuer le problème de qualité de la matière aux méthodes de collecte sélective pêle-mêle ou à la mécanisation des centres de tri. La qualité varie énormément d’un centre de tri à l’autre. La différence s’explique essentiellement par le type de traitement que l’exploitant du centre de tri applique à la matière. La loi 102, au chapitre de la responsabilité élargie des producteurs, prévoit des modalités de versement de la compensation aux municipalités qui offrent des services de collecte sélective. Ces modalités peuvent s’exprimer sous la forme de critères ou d’indicateurs de performance, ce qui pourrait peut-être garantir un certain niveau de qualité pour les matières ayant transité par les centres de tri du Québec. Les résultats des actions des dernières années sont encourageants. L’augmentation du taux de récupération du verre issu de la collecte sélective ainsi que le développement de certains marchés pour le verre récupéré incitent cette industrie à persévérer dans la recherche de solutions durables et profitables pour tous. ■

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3Rve VOL. 1 NO 1 HIVER 2005

13


C O M P O STA G E

RÉTR O S PE CTI V E COMPOSTAGE 2 004 :

une année de petits pas

Denis Potvin agr., directeur de projets, GSI Environnement dpotvin@composts.com

Pour les gens préoccupés par la protection de l’environnement, les choses ne bougent jamais assez rapidement. En matière de compostage au Québec au cours des dernières années, on peut dire que c’est vrai. Pour diverses raisons, son développement s’est fait lentement ; lentement certes, mais sûrement ! Pour l’industrie du compostage, 2004 aura été une autre année caractérisée par des résultats et des actions concrets. Rien de spectaculaire, mais une série de petits pas sur une longue route qui doit nous mener à une gestion et à une valorisation responsables de nos matières résiduelles organiques. L’année a bien débuté avec la parution, en février, d’une nouvelle version du Guide sur la valorisation des matières résiduelles fertilisantes du ministère de l’Environnement. Il comprend des modifications importantes sur les critères de qualité, notamment sur les teneurs maximales en contaminants chimiques, ainsi que des précisions sur l’usage des composts, comme la fabrication de terreaux. Un guide de cette qualité et surtout moins provisoire que les versions précédentes permet d’envisager une meilleure harmonisation et une équité de l’encadrement des activités de valorisation des matières résiduelles fertilisantes (MRF) par l’ensemble des régions administratives du ministère de l’Environnement. Faut-il rappeler cependant qu’en vertu de ce document de «troisième génération », les composts sont toujours considérés comme des MRF quand il s’agit des activités de valorisation (utilisation des composts) et des demandes de certificat d’autorisation. Pour un fabricant de compost, définir ce dernier comme des MRF est irritant et paradoxal lorsqu’on pense aux efforts fournis pour vanter ses mérites agronomiques et environnementaux. Chez nos voisins ontariens, l’année 2004 restera une année importante en matière de compostage. À l’instar des autres provinces canadiennes il y a quelques années, le gouvernement de

14

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3Rve VOL. 1 NO 1 HIVER 2005

l’Ontario annonçait, en novembre 2004, l’adoption des critères de qualité du compost de la catégorie A du Conseil canadien des ministres de l’Environnement pour les métaux lourds. Cette décision devrait permettre le développement du compostage dans cette province grâce à l’augmentation des teneurs maximales permises dans les composts, notamment pour le chrome, le cuivre, le mercure et le molybdène.

laboratoires accrédités par l’AQC. Les caractéristiques du compost qui font partie du programme touchent certains aspects agronomiques (pH, C/N, sels, Na) et n’incluent pas les métaux lourds, les agents pathogènes, les corps étrangers ni la maturité. ■ Développement de l’industrie du compostage

Pour un fabricant de compost, définir ce dernier comme des MRF est irritant et paradoxal lorsqu’on pense aux efforts fournis pour vanter ses mérites agronomiques et environnementaux. ■ Développement des outils de qualité du compost Deux démarches ont été réalisées en 2004 visant à crédibiliser la qualité des composts et, par conséquent, à accroître la confiance des consommateurs et développer une industrie durable.

Norme CAN/BNQ Entrepris en 2003, les travaux du comité du Bureau de normalisation du Québec (BNQ) de révision de la norme sur les composts se sont terminés en octobre 2004. Le 12 janvier dernier, le Conseil canadien des normes (CCN) a approuvé la nouvelle norme CAN/BNQ Amendements organiques – Composts P 0413-200. Parmi les modifications apportées au contenu de la norme figurent les augmentations des teneurs maximales en cuivre et en zinc qui sont respectivement de 400 et 700 mg/kg pour la catégorie AA.

Alliance de la qualité du compost (AQC) La seconde démarche est une initiative du Conseil canadien du compostage (CCC). En septembre 2004, le CCC lançait à l’intention de l’industrie un programme volontaire de qualité du compost, nommé Alliance de la qualité du compost. Les producteurs de composts intéressés doivent s’inscrire au programme et obtenir une licence pour l’utilisation du logo de l’AQC. L’AQC a été conçue de façon à être simple et abordable. En contrepartie et contrairement à la norme du BNQ, le licencié procède luimême aux échantillonnages de ses produits et paie les frais d’analyses réalisées par des

Le 18 novembre 2004, le ministre de l’Environnement M. Thomas Mulcair annonçait deux mesures pour aider les municipalités dans l’application des plans de gestion des matières résiduelles (PGMR) en vue d’atteindre les objectifs de la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles 1998-2008. Ainsi, il annonçait l’adoption par le Conseil des ministres du Règlement relatif à la compensation pour les services municipaux fournis en vue d’assurer la récupération et la valorisation des matières résiduelles, et la publication pour consultation du Projet de règlement sur les redevances exigibles pour l’élimination de matières résiduelles et des sols contaminés, qui prévoit une redevance de 10 $ la tonne. Étant donné que la récupération des matières résiduelles organiques (putrescibles) est l’un des principaux enjeux de la Politique 1998-2008, l’industrie du compostage doit se réjouir de ces initiatives. Si l’on considère qu’ à la fin de 2004, on comptait une trentaine de PGMR déjà en vigueur, ces récentes mesures devraient se traduire, dès 2005, par la mise en œuvre d’autres PGMR et par l’implantation de nouveaux centres de compostage au cours des prochaines années. Il ne fait aucun doute que la qualité des composts et la bonne gestion des sites de compostage demeureront au cœur des préoccupations en 2005 puisqu’il en est de même depuis une douzaine d’années. Il faudra porter une attention toute particulière aux travaux de mise en œuvre des PGMR, notamment ceux qui auront trait à l’implantation des collectes de matières putrescibles et de sites de compostage. ■



L A RÉG LE M E NTATI O N Q UÉBÉC O I S E E N M ATIÈR E D’E N F O U I SS E M E NT :

ÉLI M I N ATI O N

une vision avant-gardiste

André Simard président et directeur général André Simard et associés a n d re . s i m a rd @ a s i m a rd . c o m

Depuis le milieu des années 1990, le ministère de l’Environnement a élaboré et appliqué une réglementation des plus sécuritaires en matière d’enfouissement. Délaissant l’approche d’atténuation naturelle qui s’est avérée inadéquate en matière de protection environnementale, le ministère préconise maintenant une approche par confinement. Cette dernière permet d’isoler les substances nuisibles générées par la décomposition des matières résiduelles (notamment les lixiviats et les biogaz), pour ensuite les extraire et les traiter de façon à les rendre inoffensives avant leur rejet dans le milieu récepteur.

16

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3Rve VOL. 1 NO 1 HIVER 2005

Notre nouvelle réglementation compte parmi les plus sévères en Amérique du Nord. En fait, elle reconnaît qu’un lieu d’enfouissement moderne, communément appelé lieu d’enfouissement technique (LET), est un système complet incorporant plusieurs composantes techniques et opérationnelles qui ont chacune un rôle à jouer dans l’atteinte des objectifs de performance environnementale, et ce, à court et à long termes. Au niveau des aménagements, l’une des plus importantes composantes est le système de confinement. Si on la retrouve sur le site, l’argile peut être utilisée à cet effet si elle présente une épaisseur d’au moins 6 mètres et une perméabilité inférieure à 1 X 10-6 cm/seconde. Dans le cas contraire, un double niveau d’imperméabilisation utilisant des géomembranes d’au moins 1,5 mm d’épaisseur doit être installé. De plus, une couche d’argile de 60 cm d’épaisseur ou son équivalent est mise en place sous la deuxième géomembrane. Jumelé au système de confinement, un réseau de collecte et d’enlèvement du

lixiviat doit être prévu. Celui-ci doit être conçu de façon à ne jamais permettre plus de 30 cm de liquide au-dessus du système de confinement de manière à réduire les risques d’exfiltration. Comme pour le lixiviat, un site doit comporter des ouvrages de collecte et d’extraction des biogaz produits par la décomposition anaérobique des matières résiduelles. Ces biogaz sont composés principalement de méthane, un gaz explosif, et comprennent également certains composés organiques volatils (COV) potentiellement nocifs. Une fois les biogaz captés, ils doivent être valorisés ou éliminés par brûlage, ce qui permet de détruire au moins 98 % des COV. Toutefois, pour les sites recevant moins de 50 000 tonnes par an de matières résiduelles ou ayant une capacité totale inférieure à 1 500 000 m2, aucun système actif n’est requis par règlement. Un recouvrement final doit être installé au fur et à mesure que le site atteint sa surélévation permise. Celui-ci doit comporter une composante étanche, soit une géomembrane ou une couche de sol à


L A R É G L E M E N TAT I O N Q U É B É C O I S E E N M AT I È R E D ’ E N F O U I S S E M E N T : U N E V I S I O N A V A N T- G A R D I S T E faible perméabilité, afin de minimiser les infiltrations d’eau (réduisant ainsi la production de lixiviat) et les intrusions d’air qui pourraient nuire à l’efficacité du système d’extraction des biogaz.

l’intégrité des ouvrages et le respect des normes après la fermeture du site, et ce, jusqu’à ce que les émissions soient considérées inoffensives;

On peut être contre l’enfouissement comme moyen de disposition pour différentes raisons, mais il est incorrect d’invoquer la sécurité environnementale et ainsi effrayer la population. Finalement, un système doit être prévu pour le traitement du lixiviat. Celui-ci doit être conçu de façon à respecter les normes de rejets imposées par le règlement pour certains paramètres, de même que les objectifs environnementaux de rejets (OER) spécifiques à chaque site, établis en fonction de la capacité d’absorption du milieu récepteur. Diverses autres modalités opérationnelles viennent assurer une protection environnementale supérieure, dont : ■ un programme de surveillance environnementale permettant de vérifier la qualité du lixiviat traité, des eaux souterraines et de surface, en plus des biogaz; ■ un programme et un fonds de gestion post-fermeture permettant d’assurer

■ La formation d’un comité de vigilance composé de divers intervenants du milieu ayant un pouvoir de recommandation sur toute question de nature environnementale. À ce jour, au Québec, près de 20 nouveaux sites ont été aménagés selon cette approche, dont environ les deux tiers à l’aide de géomembranes. En effet, bien que le règlement demeure au stade de projet, il est appliqué, depuis 1993, en vertu de la Loi sur l’établissement et l’agrandissement de certains lieux d’élimination de déchets. Aujourd’hui, l’expérience acquise nous démontre que l’industrie a su relever le défi. La société québécoise peut donc être rassurée : l’environnement sera préservé et la santé des citoyens et des citoyennes des générations futures protégée.

Malheureusement, l’enfouissement conserve une image négative dans l’esprit collectif et auprès de plusieurs intervenants. À titre d’exemple, nous ne réussissons pas à éliminer le mot « dépotoir » de notre vocabulaire usuel, et ce, malgré le fait que les nouveaux sites n’aient rien à voir avec ces trous que nous avons tous connus. Le débat entourant l’élimination des matières résiduelles se trouve donc souvent faussé. On peut être contre l’enfouissement comme moyen de disposition pour différentes raisons, mais il est incorrect d’invoquer la sécurité environnementale et ainsi effrayer la population. Jusqu’à ce jour, plus de 2000 lieux d’enfouissement à confinement ont été construits en Amérique du Nord et les données disponibles ne démontrent aucun impact négatif lorsque ceux-ci sont construits et opérés selon les règles de l’art. Les projets d’enfouissement suscitent évidemment toujours des débats et des questionnements, mais il demeure que nos sites et nos modes d’opération sont dorénavant sécuritaires pour l’environ-nement et la santé de la population. Il serait important que le débat porte dorénavant sur les véritables enjeux. ■

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3Rve VOL. 1 NO 1 HIVER 2005

17


GÉOMEMBRANES

LE S GÉO M E M B R AN E S PO LYMÉR I Q U E S :

des produits d’ingénierie éprouvés

Michel Lessard vice-président et directeur général, Solmax-Texel Géosynthétiques inc. michel.lessard@sol-tex.qc.ca

Les géomembranes polymériques sont des matériaux utilisés avec succès au Québec depuis plus de 20 ans dans différents ouvrages de protection de l’environnement. Le Québec a suivi le courant introduit aux États-Unis au milieu des années 1980. Suite à la première conférence internationale sur les géomembranes tenue à Denver (Colorado), des concepteurs québécois ont fait un premier contact avec les produits, les modes de calcul et d’ingénierie les régissant. Le premier ouvrage de confinement d’envergure fait en polyéthylène haute densité (PE) a été la réhabilitation d’un parc de résidus d’usine de gazéification de coca-cola dans une aluminerie en 1985. Le premier ouvrage de confinement de déchets utilisant du PEhd comme matériel d’étanchéité a également été réalisé vers la même époque, à Charlevoix1. Depuis, des millions de mètres carrés ont été installés dans la province, dans des sites d’enfouissement de matières résiduelles, des bassins de traitement d’eaux usées et différentes cellules de confinement de résidus industriels. Aujourd’hui, plus d’un million de mètres carrés de géomembranes de toutes natures sont installés au Québec, chaque année. Dans tous les travaux voués à la protection de l’environnement, et plus particulièrement lors de travaux dont le but premier est la protection des sols et des réserves d’eau souterraine contre toute agression de produits nocifs, les géomembranes polymériques sont des matériaux revêtant une importance primordiale pour les concepteurs. La sélection du produit adé-quat doit tenir compte de plusieurs facteurs techniques qui nécessitent, pour la plupart, des mesures et des calculs pour répondre à des critères de sécurité, tels que : ■ la résistance chimique du polymère

c o m p o s a n t l a g é o m e m b r a n e : la géomembrane doit assurer la plus forte résistance possible aux agressions chimiques diverses dues aux matériaux contenus dans l’ouvrage. Ce facteur devient un des premiers facteurs de sélection pris en compte lorsque l’on parle de résidus industriels, et même de lieux d’enfouissement techniques de matières résiduelles, où l’on trouve, souvent par hasard, des matières qui ne devraient pas

18

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3Rve VOL. 1 NO 1 HIVER 2005

être présentes (solvants, hydrocarbures, etc.) ; ■ la résistance aux rayons ultraviolets : facteur particulièrement important si la géomembrane doit être exposée et/ou laissée à l’air libre pendant une certaine période ; ■ la durabilité ou la durée de vie de la géomembrane : elle doit être au moins équivalente à celle de l’ouvrage dans lequel cette géomembrane sera intégrée. À cet égard, la plupart des produits ont au moins fait l’objet de tests de vieillissement accéléré chez les manufacturiers, et l’expérience acquise par leur utilisation est aussi

Les géomembranes polymériques sont toutes plusieurs milliers de fois moins perméables que l’argile. largement documentée, suivie et diffusée par les organismes de recherche et de contrôle, tels que le Geosynthetic Research Institute (GRI) et l’Environmental Protection Agency, aux États-Unis ; ■ les données liées aux forces mécaniques des géomembranes : la résistance en tension, la résistance à la déchirure, l’allongement à la rupture et la résistance au poinçonnement sont des mesures à prendre en considération pour sélectionner le matériel adéquat selon la nature du sol supportant les géomembranes, sa stabilité et le risque de mouvements sousjacents et la nature des matériaux recouvrant la géomembrane. Ces normes sont régies, en Amérique du Nord, par l’American Society for Testing Materials (ASTM) et le GRI. Ailleurs dans le monde, principalement en Europe, certains pays proposent des normes spécifiques, comme l’ASQUAL en France ; ■ la perméabilité : bien que l’on entende souvent le terme « membrane imperméable », rien ne l’est complètement. Cependant, les géomembranes polymériques sont toutes plusieurs milliers de fois moins perméables que l’argile. Lorsque les critères de sélection physiques et mécaniques ainsi que les conditions de construction et d’opération de l’ouvrage sont connus, les concepteurs doivent choisir la géomembrane polymérique appropriée. Voici les principaux types : ■ les géomembranes de polyéthylène haute

densité (PEhd) ou basse densité (PEbd) : ces géomembranes constituent le choix privilégié des concepteurs de cellules de confinement de toutes sortes pour leur grande résistance chimique et leur rapport qualité/prix qui en font un des matériaux les plus abordables sur le marché ;

■ les géomembranes de chlorure de

polyvinyle (PVC) : elles ont été dans les premières membranes polymériques formulées au Québec et ont principalement été utilisées pour assurer l’étanchéité d’étangs de traitement d’eaux usées. Elles sont encore le matériau préféré de certains concepteurs et entrepreneurs parce qu’elles peuvent être préfabriquées en panneaux de grandes dimensions (± 2 000 m2) en usine et installées facilement grâce à leur flexibilité. Les bassins d’eau décoratifs et les piscicultures sont, la plupart du temps, constitués de géomembranes de PVC ; ■ les géomembranes de polypropylène (PP) : plus récentes que les deux autres et moins répandues au Québec de par leur nature, elles sont souvent formulées pour des usages spécifiques avec d’autres matériaux. Elles sont un choix intéressant pour les utilisations dans les bassins d’eau potable. On les apprécie pour leur grande résistance mécanique et leur flexibilité et parce qu’il est possible de les préassembler en usine en panneaux de grandes dimensions ; ■ les géomembranes à formulation spécifique : créées pour répondre à des problèmes particuliers, comme la retenue de produits pétroliers ou de produits chimiques agressifs peu communs, elles sont souvent obtenues par l’amalgame de plusieurs polymères, sont souples et peuvent être préassemblées en panneaux en usine. Dans un prochain article, nous verrons les normes et les programmes rigoureux de contrôle de qualité, de la fabrication des résines utilisées, jusqu’à la documentation finale, au moment de l’installation des géomembranes polymériques. ■ -1

Denis, R., Vingt ans d’utilisation des géomembranes au Québec , compte rendu de GéoQuébec 2004, Québec, octobre 2004.



COLLECTE SÉLECTIVE

ÉC O E NTR E P R I S E S Q UÉB E C E T LE N O U V E A U RÉG I M E D E C O M PE N SATI O N

aux municipalités

Maryse Vermette Directrice, communications et relations avec les municipalités Collecte sélective Québec mvermette@coselective.qc.ca

En novembre 2004, le gouvernement du Québec adoptait un règlement instituant un nouveau régime de compensation aux municipalités. À compter du 1er mars 2005, les entreprises visées par le règlement seront responsables du financement de 50 % des coûts nets des programmes municipaux de collecte sélective, mettant ainsi en application le principe de responsabilité élargie des producteurs. En effet, les entreprises mettant sur le marché québécois les matières concernées par le règlement – « les contenants et emballages », les « imprimés » et les « médias écrits » – ainsi que les municipalités seront dorénavant partenaires dans le financement de la collecte sélective.

20

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3Rve VOL. 1 NO 1 HIVER 2005

Le Règlement sur la compensation pour les services municipaux fournis en vue d’assurer la récupération et la valorisation de matières résiduelles, publié dans la Gazette officielle du Québec le 24 novembre 2004, est venu préciser divers aspects de la loi 102 adoptée par l’Assemblée nationale deux années plus tôt.

Partie III des lois du Québec. ÉEQ a été mis en place pour représenter les « entreprises visées » qui mettent sur le marché québécois des contenants, des emballages et plus du tiers des imprimés.

Cette dernière crée une obligation légale pour les « entreprises visées » de compenser financièrement les municipalités. Pour ce faire, elles doivent se regrouper au sein d’un ou plusieurs organismes agréés, qui devront recueillir les sommes déterminées et les remettre à RecycQuébec en fiducie.

M. Jean D’Aquila, contrôleur corporatif, Société des alcools du Québec ;

La création d’Éco Entreprises Québec Suite à l’adoption de la loi 102, un nouvel organisme, Éco Entreprises Québec (ÉEQ), a été créé en 2003. Ses lettres patentes ont été obtenues le 30 avril 2003, en vertu de la

Le conseil d’administration du nouvel organisme se compose des personnes suivantes :

M. Damian Bassett, président, Corporations Supporting Recycling, représentant des Fabricants de produits alimentaires et de consommation du Canada ; M. Michel Gadbois, président-directeur général, Association des détaillants en alimentation du Québec, secrétaire du conseil d’administration d’ÉEQ ; M e Gaston Lafleur, président-directeur général, Conseil québécois du commerce de détail ;

ÉEQ a été mis en place pour représenter les « entreprises visées » qui mettent sur le marché québécois des contenants, des emballages et plus du tiers des imprimés.


ÉC O E NTR E P R I S E S Q UÉB E C ET LE N O U V EAU RÉG I M E D E C O M P E N SATI O N AUX M U N I C I PALITÉS M. Sylvain Mayrand, vice-président, Productions A. Lassonde inc., représentant du Conseil de la transformation agroalimentaire et des produits de consommation ; M. Charles Langlois, vice-président, Affaires économiques & approvisionnement, Conseil de l’industrie laitière du Québec inc.; M. Alain Brisebois, vice-président principal, opérations grossiste, Métro inc., représentant du Conseil canadien des distributeurs en alimentation. Ce dernier a été élu à l’unanimité président du conseil d’administration d’ÉEQ. Le 21 décembre 2004, le conseil d’administration d’ÉEQ a déposé une demande d’agrément pour représenter les personnes sujettes à une obligation de compensation pour les catégories de mati-ères désignées suivantes : « contenants et emballages » et « imprimés ». Cette demande a été transmise à RecycQuébec en vertu de l’article 53.31.9 de la Loi sur la qualité de l’environnement. Rappelons toutefois que le ministre de l’Environnement a fixé la période durant laquelle les organismes peuvent présenter une demande d’agrément du 24 novembre 2004 au 1er avril 2005.

temporaire. Des modalités de remboursement ont également été établies.

Un calendrier bien rempli pour l’année 2005 Depuis le début de l’année, CSQ prépare les outils de communication d’ÉEQ afin d’informer les entreprises qui seront appelées à contribuer au régime de compensation. Des rencontres d’information à l’intention des associations et de leurs membres ont eu lieu en janvier et février. ÉEQ mettra également en place sous peu un site Internet dynamique qui assurera un lien direct avec les entreprises et les différents intervenants intéressés à connaître l’évolution du dossier. Un bulletin d’information est également publié régulièrement. Des

comités de travail ont été mis sur pied afin de suivre les travaux relatifs à l’élaboration de la grille de contribution (le tarif) des entreprises ainsi que les travaux préparatoires aux éventuelles négociations avec les associations municipales sur l’identification des coûts nets de la collecte sélective. Les activités de mise en place du nouveau régime sont planifiées selon un échéancier très serré. Les différents intervenants impliqués doivent coordonner leurs actions afin que les entreprises puissent, d’ici la fin de l’année 2005, remplir leur obligation de participer au financement des programmes municipaux de collecte sélective. ■

La mise en œuvre du nouveau régime de compensation comporte plusieurs étapes. En effet, après son agrément, ÉEQ devra réaliser plusieurs activités où seront impliqués de nombreux intervenants. ÉEQ devra notamment : 1) négocier avec les associations municipales reconnues le montant qui représente le total des coûts nets de la collecte sélective de l’année 2004 pour chaque catégorie de matières ; 2) négocier les critères de distribution de la compensation aux municipalités avec les associations municipales ; 3) conclure une entente avec Recyc-Québec sur les modalités de paiement de la compensation ; 4) développer un projet de tarif et le soumettre aux « entreprises visées » dans le cadre d’un processus de consultation ; 5) adopter le tarif (et les exemptions, s’il y a lieu) et le faire approuver par le gouvernement ; 6) recueillir les sommes dues auprès des entreprises et les remettre à Recyc-Québec en fiducie. Un calendrier très serré des activités nous permet de prévoir que les entreprises seraient appelées à verser leur contribution pour l’année 2005 à compter du mois de décembre 2005.

Le rôle de Collecte sélective Québec Afin de procéder à l’implantation du nouvel organisme, le conseil d’administration d’ÉEQ a mandaté Collecte sélective Québec (CSQ). CSQ a accepté le mandat d’assurer, au cours de l’année 2005, le secrétariat d’ÉEQ, de fournir l’aide technique et administrative et d’assumer son financement sur une base Le magazine des matières résiduelles au Québec 3Rve VOL. 1 NO 1 HIVER 2005

21


L A G E STI O N D E S RÉS I D U S DAN S LE S ÉD I F I C E S À B U R E AUX :

L’ I N S T I T U T I O N N E L

où en sommes-nous?

Éric Maisonneuve conseiller en environnement à la vice-présidence du Centre de services partagés d’Hydro-Québec m a i s o n n e u v e . e r i c @ h y d ro . q c . c a

Dans le secteur des industries, commerces et institutions, les édifices à bureaux, principalement associés au milieu institutionnel, ont la particularité d’être relativement homogènes dans leur production de matières résiduelles. En général, ces édifices génèrent surtout de grandes quantités de papier et de carton dont le système de récupération est, dans l’ensemble, très bien implanté au Québec, notamment dans les grands centres où le volume de ces matières favorise l’installation de tels services. La

22

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3Rve VOL. 1 NO 1 HIVER 2005

production d’importantes quantités de papier et de carton, ajoutée à la valeur de ces matières récupérées sur le marché, fait en sorte que les services de récupération sont offerts à des coûts raisonnables, voire nuls. Il est même fréquent que des bénéfices puissent être retirés lorsque certaines conditions sont réunies, tels : la distance, le volume, la valeur courante et la qualité des résidus sur le marché sont favorables. On constate aujourd’hui que le milieu institutionnel passe à l’étape suivante, qui consiste à instaurer des services de récupération des résidus de plastique, de verre et de métal (PVM). Il s’agit essentiellement de matières associées à l’alimentation des occupants, générées dans les cafétérias et salles à manger. Ces endroits stratégiques bénéficieront en premier des équipements de récupération appropriés.

Les résidus en PVM ont, dans l’ensemble, une valeur inférieure à celle des résidus de papier et de carton et sont générés en quantités bien moindres, exception faite des contenants en aluminium, car ces résidus sont généralement récupérés par les employés eux-mêmes puisqu’ils sont consignés. Il y a donc un coût direct associé à ce service que les gestionnaires d’édifices perçoivent comme additionnel et voudraient limiter. Mais notons qu’en détournant ces résidus du conteneur à déchets, il est possible de profiter d’économies directes associées à une réduction du coût total du service de disposition des déchets. Les entreprises de récupération ne semblent pas enclines à offrir un service distinct portant exclusivement sur la récupération des résidus en PVM, puisque ces matières sont générées en faible


LA G ESTION DES RÉSI DUS DANS LES ÉDI FICES À B U REAUX : OÙ E N SOM M ES-NOUS? quantité et ont trop peu de valeur sur le m a r ch é p o u r ê t r e é c o n o m i q u e m e n t attrayantes. Selon diverses expériences du milieu institutionnel, la meilleure façon d’avoir accès à un tel service est d’inclure ce volet dans l’entente ou le contrat de

est effectivement appelé à connaître un certain essor dans un avenir proche. Pour terminer, je rappelle aux gest i o n naires d’édifices à bureaux que plusieurs municipalités du Québec offrent

C’est par intérêt économique pour ces résidus ligneux que les entreprises vont accepter d’offrir la récupération des résidus en PVM.

leurs services de collecte sélective aux industries, commerces et institutions situés sur leur territoire. Pour un prix raisonnable, ce service de collecte sélective incluant les résidus en PVM peut être ajouté au service déjà existant de récupération du papier et du carton. Cette solution peut s’avérer très intéressante lorsque les différentes modalités prescrites sont appropriées. N’hésitez pas à communiquer avec votre municipalité pour vous renseigner sur les services qui vous sont offerts. ■

récupération du papier et du carton. C’est par intérêt économique pour ces résidus ligneux que les entreprises vont accepter d’offrir la récupération des résidus en PVM. Lorsque les quantités de papier et de carton sont suffisamment intéressantes, les revenus générés par ces déchets peuvent compenser en tout ou en partie les coûts associés à ce nouveau service. Tout comme pour la récupération du papier et du carton, la notion de volume ou de poids est prépondérante dans l’implantation de ces services. Il sera toujours plus laborieux de mettre en place ces pratiques dans les endroits où les volumes de résidus ne sont pas suffisants. L’élément « coût » l’emporte alors souvent sur la volonté de protéger l’environnement. Par ailleurs, les matières sèches ne sont pas les seuls composants des résidus générés par les édifices à bureaux ; on trouve également des résidus organiques. Tout comme les résidus en PVM, les résidus organiques sont directement associés à la nourriture consommée par les employés. Cependant, la récupération et la mise en valeur de ce type de matière sont des a c t i v ités complexes encore très peu implantées. Le compostage est le mode de valorisation le plus commun au Québec, mais les installations de compostage aptes à recevoir et à traiter ces résidus sont peu nombreuses. En effet, bien peu de municipalités québécoises offrent un programme de collecte sélective visant à mettre en valeur les résidus organiques d’origine résidentielle. Or, l’élaboration et le contenu de tous les plans de gestion des matières résiduelles adoptés par les instances municipales ces dernières années laissent présager que ce secteur Le magazine des matières résiduelles au Québec 3Rve VOL. 1 NO 1 HIVER 2005

23


LE TOUR DU MONDE

G ESTION DU STOCK AG E DES DÉCH ETS :

le Québec attend toujours

Michel Marcotte ing., M.Sc.A. président-directeur général Solmers inc. mmarcotte@solmers.ca

Si la première impression reste la similarité de pensée entre la France et le Québec relativement à la gestion des déchets, force est d’admettre que la première a mieux ajusté son approche face aux différents développements technologiques des années 1980 et 1990. Comme ici, le cadre réglementaire de même que les instances décisionnelles publiques imposent aux promoteurs français la démonstration de leurs compétences. Et il semble que ces derniers tirent assez bien leur épingle du jeu puisque les projets de nouveaux sites bénéficient déjà de l’expérience acquise au cours des 10 dernières années. Dans le domaine du déchet domestique, s’il est clair que l’implantation de la collecte sélective fonctionne, son développement est néanmoins tributaire des campagnes publicitaires tout comme ici. La pression doit être continue pour éviter que le citoyen ne reprenne ses vieilles habitudes du « tout à l’enfouissement ». Par ailleurs, même si la France possède une infrastructure relativement importante d’incinérateurs, il est évident que ce n’est guère la tendance présentement. Le stockage, en raison de ses récents succès, génère aujourd’hui plus de projets à long terme que toute autre solution. De plus, les institutions reconnaissent maintenant d’emblée que la réduction attendue de la production de déchets domestiques ne sera pas au rendez-vous, bien que certains départements comme la Corse aient éliminé de l’environnement commercial le sac de plastique. S’il y a à ce chapitre des pistes de solution, les causes de l’échec de la réduction des volumes de déchets sont multiples et le constat est indéniable. Difficile par ailleurs de comparer les marchés puisque, si le marché français est presque 10 fois plus important, le pouvoir du préfet dans son département n’a pas d’équivalent au Québec.

24

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3Rve VOL. 1 NO 1 HIVER 2005

Par contre, dans le cas de la conception des ouvrages de confinement, l’approche dite à long terme y est clairement défavorable aux géosynthétiques, et plus particulièrement aux géomembranes qui sont perçues comme n’ayant qu’un rôle temporaire durant la phase dite « active » du confinement des matières fermentescibles. Il faut par ailleurs souligner l’absence de producteurs de PEhd en France pour fins de référence.

technicité des entreprises dans ce domaine a évolué d’autant plus rapidement que la compétence des structures réglementaires leur a permis d’appliquer ces technologies. La France a donc agi avec diligence pour s’intégrer au développement technologique dans le domaine de l’étanchéité et de la protection de l’environnement. Dans ce contexte particulier, le Québec peine toujours à se projeter vers l’avant avec

Il oblige ses fonctionnaires à jouer les équilibristes, ce qui ne sert pas l’évolution « durable » du Québec. Dans tous les cas, ailleurs comme ici, le marché des géosynthétiques de confinement est dominé par les distributeurs et les producteurs qui contrôlent la diffusion de l’information. Dans un monde bousculé par l’évolution technologique rapide des 20 dernières années l’ingénierie dans ces ouvrages est là incapable de prendre sa place devant cette question incontournable du contrôle des dépenses à « court terme ». Dans cette perspective, le contrôle des matériaux, la qualité de l’installation ou la mesure des performances réelles des ouvrages de confinement restent aujourd’hui encore dans l’ombre de garanties commerciales assez difficiles à mettre en œuvre dans le cas où une pollution éventuelle serait identifiée à moyen terme. En France, ce marché est dominé par deux très grandes entreprises aux nombreuses ramifications qui déterminent les changements de tendances. Malgré tout, l’arrivée récente dans le marché d’une entreprise plus agressive au sujet de la qualité de ses ouvrages pourrait changer la donne. Au niveau de la qualité, de la conformité et du choix des propriétés des matériaux, cette entreprise s’applique depuis 15 ans à dépasser les exigences réglementaires afin d’offrir à sa clientèle des garanties de fonctionnement de ses ouvrages qui la démarquent nettement sur le marché. Mise à l’épreuve depuis 15 ans, l’évolution de la qualité des confinements de déchets en France démontre que la

une réglementation à cheval entre l’obligation de performance et les contrain-tes budgétaires. Ce faisant, il oblige ses fonctionnaires à jouer les équilibristes, ce qui ne sert pas l’évolution « durable » du Québec. Là-bas comme ici, l’ingénierie financière de ces projets de gestion de matières résiduelles n’est plus à faire. Les tenants et les aboutissants sont connus, mais l’idée de service public n’a pas encore la maturité de celle du traitement des eaux usées. Pourtant, il suffirait d’imposer des règles de fonctionnement assez simples pour se prémunir de l’incompétence des mauvais joueurs et ainsi ouvrir la porte à notre propre développement technologique. La France a donc entrepris de façon pragmatique la gestion des matières fermentescibles dès le début des années 1990 et envisage maintenant celle des déchets « ultimes ». Ceux-ci feront probablement naître les centres de stockage avec prétraitement des matières organiques avant que ne soit abandonnée l’idée des LES, comme on les appelle encore au Québec. ■


RÉC U PÉR ATI O N

LE S P E TITE S E NTR E PR I S E S :

le défi de la récupération

Marina Piétrosel directrice, développement et marketing Cascades Récupération marina_pietrosel@cascades.com

La récupération prend de plus en plus de place dans notre vie quotidienne, que ce soit au travail ou à la maison. La population devient plus consciente des habitudes à adopter et des conséquences possibles si nous ne prenons pas en main la gestion de nos matières résiduelles, et ce, dans tous les secteurs, soit municipal, industriel, commercial ou institutionnel.

privées ont décidé de procéder à la collecte de ces matières dans les ICI. Ce système s’avère rentable tant pour l’acheteur que pour le vendeur. Or, nous constatons que les petits bureaux et commerces ne bénéficient pas d’un tel service de collecte. Le volume de papier et de carton n’est pas assez important et, dans la plupart des cas, la place pour mettre un bac de récupération ou même un conteneur est presque inexistante. Par conséquent, le papier et le carton constituent la matière ligneuse actuellement trouvée à 25 % et plus dans les sites d’enfouissement, matière dont les entreprises papetières ont un besoin primordial. Les entreprises acheteuses de cette matière ont des difficultés à convaincre les

Seules les moyennes et les grandes entreprises bénéficient de services de récupération du papier et du carton. Au Québec, le taux de récupération dans le secteur industriel, commercial et institutionnel (ICI) est d’environ 40 %. Seules les moyennes et les grandes entreprises bénéficient de services de récupération du papier et du carton. Ce phénomène est dû aux difficultés de rentabilisation de la collecte, laquelle requiert des équipements spécifiques en termes de transport et de mise en ballot ou en compacteur.

PM E de considérer sérieusement la récupération de leur papier et de leur carton. Les PME comprennent avec peine que ne pas récupérer augmente le volume de déchets dans les sites d’enfouissement et que l’industrie papetière manque de cette matière pour fabriquer des produits d’emballage. De plus, leur coût de levée pour les déchets se voit haussé, car un volume important dans un conteneur augmente la fréquence des levées.

Puisque le volume du papier et du carton est important et permet d’amortir ces investissements, quelques entreprises

C’est certain, le service de collecte offert par les entreprises privées doit être pris en charge par les PME, mais il pourrait aussi

être offert sans frais dépendamment du volume de papier et de carton à ramasser. Le défi des entreprises de collecte et de traitement de cette matière est de sensibiliser les PM E aux enjeux environnementaux, d’instituer des habitudes de gestion des matières résiduelles et de leur faire prendre conscience des économies importantes dont elles pourront bénéficier. Il ne faut cesser d’éduquer, de sensibiliser et de communiquer de façon régulière afin que ces gestes deviennent des automatismes. De plus, une réglementation municipale spécifique aiderait et inciterait considérablement les PME à récupérer leurs résidus de papier et de carton. Les villes et les municipalités devront offrir le service de collecte et de transport dans le cadre de la collecte sélective. Ainsi, les PME pourront mettre en place un système de récupération et de gestion de leurs matières résiduelles à un coût raisonnable. N’oubliez pas, ces 25 % de matières récupérables qui se retrouvent dans les sites d’enfouissement obligent les entreprises papetières québécoises à importer de vieux papiers, ce qui n’est guère rentable pour elles. Par voie de conséquence, la récupération de la matière diminuera le volume de résidus de papier dans les sites d’enfouissement, ce qui augmentera du même coup la durée d’exploitation de ceux-ci, et nous permettra d’atteindre le taux de récupération que nous nous sommes fixés dans le Plan de gestion des matières résiduelles, soit un objectif de 60 %. ■

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3Rve VOL. 1 NO 1 HIVER 2005

25


ASSURANCE

CONNAISSEZ-VOUS LE MONDE DE L’ASSURANCE ? Benoit Payette FPAA, Cim Associé MP2B inc., entreprise en gestion de risque. bpayette@mp2b.ca

À l’instar de plusieurs secteurs d’activité professionnels, l’industrie canadienne de l’assurance a subi, bien malgré elle, d’importants changements au cours de la dernière décennie. Sans pour autant avoir changé sa vocation première, de récentes modifications législatives régissant cette industrie ont entraîné l’arrivée de nouveaux intervenants tels que les banques et les magasins à grande surface. Durant cette même période, le réseau classique d’assureurs subissait un repositionnement stratégique sans précédent, créant ainsi une vague de fusions et d’acquisitions, une pression à la hausse de l’ensemble de sa tarification et une segmentation plus spécifique des créneaux d’affaires. L’ensemble de ces facteurs aura finalement provoqué le changement d’image traditionnellement conservatrice de cet imposant marché financier. Cette période fut notamment marquée par l’élaboration de programmes de marketing davantage structurés et orientés sur le développement de nouveaux produits destinés à des secteurs d’activité jadis considérés comme hasardeux. La mise en place de programmes d’assurances, dédiés aux entreprises œuvrant dans des domaines jugés à risque, a souffert du manque de ressources actuarielles pour pouvoir justifier à la fois les conditions d’émission des polices d’assurance et de leurs tarifications. Ce n’est un secret pour personne : en matière de souscription d’assurance, tout repose sur le degré d’appréciation de la notion du risque de votre assureur. Ainsi, plusieurs facteurs influencent la perception des risques. Ce concept comporte en fait deux paramètres : les conséquences (dommages que l’on doit assurer) et les probabilités que ces conséquences aient effectivement lieu. La perception des risques dépend donc de la valeur que l’on attribue à ces deux paramètres dans un premier temps, et de la manière dont on les gère ensuite. L’industrie de l’assurance progresse lentement dans un contexte de concurrence quasi monopolistique dans certains créneaux d’affaires. Dans les secteurs non conventionnels, l’appréciation de la nature du risque exige une évaluation au cas par cas. Les assureurs sont moins nombreux et les normes régissant la qualité du risque luimême se traduisent par des normes de souscription plus strictes. L’évolution du contexte concurrentiel de cette industrie a suscité la création de produits répondant 26

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3Rve VOL. 1 NO 1 HIVER 2005

aux besoins d’entreprises œuvrant dans ces secteurs. Par exemple, l’industrie environnementale requiert, pour ses opérations, des polices d’assurance particulières afin de protéger l’ensemble des intervenants détenant un quelconque « intérêt assurable » (actionnaires, créanciers, paliers gouvernementaux, …). L’entreprise doit également veiller à défendre ses propres intérêts corporatifs contre d’éventuelles pertes, afin de répondre aux exigences spécifiques des compagnies de cautionnement appelées à garantir l’exécution d’engagements contractuels en faveur d’un tiers. La protection de l’environnement est un sujet qui fait couler beaucoup d’encre depuis plusieurs années. Les gouvernements et la population sont de plus en plus sensibilisés à l’importance de la protection de notre environnement. Tout le monde sait combien il peut être coûteux collectivement et financièrement de devoir faire face à un

véhicules, etc. Mais qu’en est-il de l’analyse de l’étendue des couvertures applicables ? Ces polices répondent-elles à vos besoins actuels et quelles en sont les options ? Plusieurs études ont été menées sur la façon dont les entrepreneurs bien intentionnés intègrent l’information relative aux risques et perçoivent les probabilités attachées aux pertes potentielles. Ce processus d’estimation ferait intervenir, pour la plupart d’entre nous, des règles simplificatrices susceptibles de mener à des erreurs systématiques. En matière de gestion des risques environnementaux, les ressources dont disposent les assureurs spécialisés permettent un accès à plus d’informations et font qu’ils se méfient des pièges évidents, ils posent néanmoins des jugements et analyses subjectives, notamment lorsqu’il existe peu ou pas de données historiques ou actuarielles*.

Les études environnementales constituent un excellent outil de gestion des risques, bien qu’elles soient trop souvent utilisées d a n s u n b u t u n i q u e dédommagement en matière environnementale. Bien sûr, la notion d’assurance n’est pas nouvelle en soi. Elle fait déjà l’objet de nombreux articles et de références dans les domaines de la finance et de l’assurance. Dans sa pratique, l’assurance se négocie habituellement par l’entremise d’un courtier ayant développé cette expertise. L’importance que confère sa représentativité se traduira par la mise en place de services provenant d’un large réseau d’assureurs, tant locaux qu’internationaux.

Comme on peut le constater, l’évaluation de la notion de risque est relative à chacun et fait plutôt appel à notre subjectivité. Les avantages découlant d’une approche préventive et des propres initiatives de l’assuré à se prémunir contre d’éventuelles pertes sont indéniables et rentables. Les études environnementales constituent un excellent outil de gestion des risques, bien qu’elles soient trop souvent utilisées dans un but unique, comme l’obtention d’un prêt pour un projet précis.

Dans les prochaines chroniques, jedonnerai un aperçu des produits complémentaires disponibles. Certaines formules de programmes complémentaires constituent de précieux atouts pour une entreprise évoluant au sein du milieu de l’environnement, et cherchant à moderniser et à gérer efficacement l’évolution de ses propres besoins en matière d’assurance, avec des primes équitables.

Pour tirer pleinement avantage des études, planifiez-en les usages futurs tels que :

NON au recyclage ! Maintenant que j’ai su attirer votre attention, je ne saurais vous informer efficacement dans cette tribune sans profiter de cette occasion pour vous éviter de tomber dans ce que l’on pourrait appeler les pièges du recyclage d’assurance. En effet, nombre d’entreprises « recyclent » leurs polices, année après année, au moment de leur renouvellement, en validant simplement la prime, les montants des couvertures, les

- admissibilité à l’assurance des atteintes à l’environnement et en réduction de prime ; - financement de l’entreprise ; - santé et sécurité au travail ; - limitation des déversements et interventions d’urgence ; - éléments de preuve de prudence dans une défense contre des accusations d’atteinte à l’environnement. En conclusion, bien qu’il subsiste une vive compétition entre les agents vous représentant, il n’en demeure pas moins que la concurrence entre assureurs présente une autre réalité : l’offre est supérieure à la demande. Sachez donc tirer parti de la mise en place d’un véritable programme de gestion de vos risques. ■

* Pour une analyse théorique des liens entre la perception des risques et les comportements des agents, voir Kip W. Viscusi, « Government Action, Biases in Risk Perception and Insurance Decisions », Geneva Papers on Risk and Insurance – Theory, vol. 20, 1995.


LE JURIDIQUE

Me Hélène Lauzon avocate en droit de l'environnement Lavery, de Billy hlauzon@lavery.qc.ca

Le 24 novembre 2004, le gouvernement du Québec publiait son Projet de règlement sur les redevances exigibles pour l’élimination des matières résiduelles et des sols contaminés. Ce projet de règlement vise à imposer une redevance de 10 $ pour chaque tonne de matières résiduelles ou de sols contaminés destinée à l’élimination, et ce, dans le but de réduire la quantité de matières résiduelles devant être éliminées. Selon le préambule du projet de règlement, la redevance sera utilisée afin de constituer les fonds nécessaires au

ÉLI M I N ATI O N D E S M ATIÈR E S RÉS I D U E LLE S E T D E S S O LS C O NTAM I NÉS : U N E R E D E VA N C E D E 10 $

par tonne éliminée

développement des activités de recyclage et de compostage. Elle aurait également pour effet de diminuer la quantité annuelle de matières résiduelles envoyées à l’élimination, de prolonger la durée de vie des lieux d’élimination et de réduire la pollution découlant de l’élimination. La redevance s’appliquera aux matières résiduelles éliminées dans les lieux d’enfouissement sanitaire (LES), dans les dépôts de matériaux secs (DMS) et dans les incinérateurs régis par le Règlement sur les déchets solides, mais aussi aux matières éliminées dans les incinérateurs qui brûlent des boues provenant d’ouvrages municipaux de traitement des eaux1. Les résidus d’incinération provenant d’un incinérateur seront toutefois exclus. Le projet de règlement s’appliquera également aux

On peut se demander si cette redevance n’entraînera pas comme effet pervers de décourager les initiatives reliées à la décontamination et à la réhabilitation des terrains contaminés.

lieux d’enfouissement de sols contaminés. Sur la base de données de 2002, la redevance s’appliquerait à 127 lieux d’élimination de matières résiduelles et à 5 lieux d’enfouissement de sols contaminés qui ont éliminé quelque 118 500 tonnes de sols contaminés en 2003. On nous annonce que les matières résiduelles éliminées dans les dépôts en tranchée (DET) et dans les dépôts en milieu nordique seraient exemptées, soit en raison des faibles quantités éliminées dans ces lieux ou du caractère prohibitif des coûts de gestion de ces lieux. Il en serait de même pour certains types de résidus industriels dont les modes de gestion de l’élimination sont particuliers, soit les résidus de bois des papetières et les matières dangereuses. Ces exemptions ne sont toutefois pas encore édictées par le projet de règlement. Le montant de la redevance sera indexé le 1er janvier de chaque année et cette indexation sera établie en fonction du taux de variation des indices des prix à la consommation, tels que publiés par Statistique

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3Rve VOL. 1 NO 1 HIVER 2005

27


ÉLI M I NATI O N D E S MATIÈR E S RÉS I D U E LLE S ET D E S S O LS C O NTAM I NÉS : U N E R E D E VAN C E D E 10 $ PAR TO N N E ÉLI M I NÉE

LE JURIDIQUE

Canada. La redevance serait payable trimestriellement à compter du 15 mars de chaque année. Chaque exploitant d’un lieu d’élimination de matières résiduelles ou de sols contaminés aura l’obligation de se doter d’un système de pesée afin de contrôler le poids des matières résiduelles reçues sur les lieux. Les appareils de pesée devront être installés, utilisés et entretenus de manière à indiquer des données fiables. Il s’agit là d’une obligation qui se rapproche de celle édictée par l’article 12 du Règlement relatif à l’application de la Loi sur la qualité de l’environnement, qui porte sur le fonctionnement optimal d’un appareil. L’exploitant sera par ailleurs assujetti à l’obligation de tenir un registre des quantités reçues et de fournir un rapport d’activités (progression des opérations d’enfouissement, notamment les zones de dépôts comblées, celles en exploitation et la capacité d’enfouissement encore disponible), en plus de devoir remettre au ministre de l’Environnement les redevances perçues. Les lieux d’élimination dont l’activité est inférieure à 20 000 tonnes par année bénéficieront cependant d’une période transitoire de trois ans pour se doter d’un système de pesée. Ce tonnage devra par contre être vérifié par un tiers expert. Chaque année, dans les 60 jours qui suivent la fin de l’année, l’exploitant d’un LES, d’un DMS, d’un

ENVIROSCAN système de veille sur l’actualité environnementale Un bulletin hebdomadaire qui compile les résultats d'une veille sur l'actualité environnementale canadienne. ◆ Regroupe les dernières informations provenant de différents ministères et organismes gouvernementaux ainsi que les dernières nouvelles tirées de journaux, périodiques et réseaux d’information canadiens. ◆ Permet de suivre les dossiers de l’heure, les découvertes, les tendances sociales et les orientations gouvernementales en matière d’environnement ainsi que d’identifier des occasions d’affaires. ◆ Inclut un suivi hebdomadaire des projets de loi et de l’évolution réglementaire environnementale québécoise, ontarienne et canadienne. ◆ Fournit les liens qui vous permettent d'accéder par un clic au site internet contenant l'information détaillée. ◆ Produit exclusivement en format électronique, le bulletin est transmis aux abonnés tous les lundis matin par courrier électronique. Afin de vérifier si ENVIROSCAN répond à vos besoins, vous avez la possibilité de le recevoir gratuitement et sans obligation pendant 10 semaines. Vous trouverez plus d’information sur le site internet :

www.enviroscan.info 165, montée Verchères St-Marc-sur-Richelieu (Qc) J0L 2E0 téléphone : 1 877 709-0115 28

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3Rve VOL. 1 NO 1 HIVER 2005

lieu d’enfouissement de débris de construction et de démolition ou d’un lieu d’enfouissement de sols contaminés devra faire préparer, par un arpenteur-géomètre, une évaluation de la quantité, en poids, de matières éliminées sur place pendant l’année et transmettre cette information au ministre de l’Environnement. Notons enfin que l’omission de payer au ministre des Finances la redevance trimestrielle ou de peser les matières résiduelles dès leur réception o u e n c o r e d e c o m m u n i q u e r l e s r e n s e i g n e m e n t s ex i g i b l e s rend la personne physique passible d’une amende pouvant varier de 2000 $ à 15 000 $ et la personne morale, d’une amende qui peut varier entre 5000 $ et 100 000 $.

COMMENTAIRE On peut se demander si cette redevance n’entraînera pas comme effet pervers de décourager les initiatives reliées à la décontamination et à la réhabilitation des terrains contaminés. Il semble en effet que ce projet de règlement soit fondé exclusivement sur la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles 1998-2008 qui vise à dissuader, par tous les moyens, le recours à l’enfouissement de matières résiduelles alors que les sols contaminés ne sont pas des matières résiduelles au sens de la définition de « matière résiduelle » telle qu’ édictée par le paragraphe 11 de l’article 2 de la Loi sur la qualité de l’environnement ni au sens de cette politique . De plus, la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles 1998-2008 ne poursuit pas les mêmes objectifs que la Politique de protection des sols et de réhabilitation des terrains contaminés de 1998 et que le chapitre IV.2.1 de la Loi sur la qualité de l’environnement relatif à la protection et à la réhabilitation des terrains, celles-ci cherchant davantage à encourager les propriétaires, les locataires ou les gardiens de terrains contaminés à procéder avec diligence à la décontamination des terrains afin de permettre leur réemploi. Ainsi, nous sommes en droit de nous demander si les projets de réhabilitation, financés ou non par des programmes gouvernementaux comme Revi-sols , pourraient être ralentis par une telle initiative gouvernementale. Toute personne qui désirait formuler des commentaires pouvait le faire jusqu’au 24 janvier dernier. ■ 1

Notons que l’incinérateur des Îles-de-la-Madeleine est également visé.

VOX P0P question

Croyez-vous que l’industrie de l’environnement et la société québécoise arriveront à atteindre les objectifs fixés par la loi sur la gestion des matières résiduelles d’ici 2008 ? POUR PARTICIPER À LA PROCHAINE QUESTION VOX POP, VISITEZ NOTRE SITE INTERNET AU WWW.MAYA.CC

Le gagnant du tirage de la paire de billets pour le spectacle de Martin Petit est monsieur Alain Caron de Montréal.


LE S B O N S C O NTA CTS

Non, sûrement pas. Tant que les municipalités croient que le gouvernement ne tiendra pas son bout, c’est certain que les objectifs ne seront pas atteints. Beaucoup de gens ne croient pas à cet objectif. Ils laissent porter jusqu’à ce que le ciel leur tombe sur la tête et, à ce moment-là, ils iront se plaindre pour que le gouvernement leur prête de l’argent. Pendant ce temps, d’autres municipalités auront pris leurs responsabilités, auront payé et agi sans rien recevoir ou presque.

Non ! Frédéric Potvin, ingénieur. Tricentris, centre de tri, Lachute

Bien sûr que non. La stratégie de maintenir cette date est complètement ridicule. Personne n’y croit et ça ne sert pas la cause. Paul Alger Montréal

Je crois que la question a deux volets. Oui, je crois que la société québécoise peut arriver à atteindre cet objectif. Cependant, le chemin sera long et sinueux. Il sera ardu de faire changer les pratiques. Ce qui m’amène à dire que le délai fixé n’est pas réaliste. Il p o u v a i t p e u t - ê t r e le paraître au moment ou le projet de loi fur déposé mais, à trois ans de la date butoir, peut-on se dire les vraies choses… Alain Caron SPT, Montréal

Diane Jacques Services sanitaires Roy inc., St-Pascal

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3Rve VOL. 1 NO 1 HIVER 2005

29


L’ E N V E R S D U D É C O R

lles, des e v u o n s z de êts Vous ave des sujets d’intér ou enir anecdotes part ? Faites parv ire à nous fa o @ m a y a . c c inf le tout à

Vivement le printemps !

Sources : recyclagemag.com, l'Actualité, Le Journal de Montréal et l'équipe de 3Rve.

Croyez-vous que le propriétaire de cette Mercedes du boulevard des Laurentides à Laval en a assez de l’hiver ?

CE NE SONT PAS DE GROSSES

LÉGENDE URBAINE

AMÉRICAINES

L’ancien ministre de l’Environnement et député péquiste de Gouin, M. André Boisclair, a fait l’objet de rumeurs jusqu’à tout récemment. Selon certains ouï-dire, il aurait échoué le test d’admission du prestigieux programme de Harvard pour jeunes leaders et il aurait bénéficié d’un traitement de faveur pour y faire son entrée. Après plusieurs vérifications, le journaliste Patrick Lagacé du Journal de Montréal en est venu à la conclusion que la rumeur n’était pas fondée, qu’il s’agissait là d’une pure invention, d’une légende urbaine…

En France, les concepteurs de nouvelles voitures doivent prévoir la fin de vie utile des véhicules dès leur conception. C’est pourquoi, conformément à la directive VH U, l’entreprise Renault a la ferme volonté de favoriser une filière polypropylène viable d’ici 2015. Son modèle monoplace Modus proposant des astuces destinées à faciliter son démontage a d’ailleurs volé la vedette à l’occasion du Mondial de l’automobile 2004 à Paris.

ADEPTE DE

SPORT

Et si on détenait la balance du pouvoir… Nous rêvons tous d’un monde meilleur, plus respectueux de l’environnement et éthiquement plus acceptable. Mais comment peuton faire de ce rêve une réalité ? Il est clair que boycotter les produits et services des entreprises ne respectant pas ces critères est un pas dans la bonne direction, mais avouons qu’il s’agit souvent d’une goutte d’eau dans l’océan. Par contre, le financement boursier de ces entreprises représente leur talon d’Achille. Imaginez un peu l’impact que représenterait le retrait massif de vos portefeuilles d’investissement des entreprises n’ayant pas des pratique socialement acceptables… Ces entreprises n’auraient d’autre choix que de s’assurer de corriger certaines habitudes discutables afin de recevoir le financement nécessaire à la poursuite de leurs activités. L’idée vous plaît ? Consultez ces sites Internet : www.corporateknights.ca, www.sustainability-indexes.com, www.mjra-jsi.com et www.investissementresponsable.com

EXTRÊME Notre chroniqueur Mario Quintin de la SAQ a subi une opération au genou le 28 janvier dernier. La chirurgie visait à réparer une double déchirure du ménisque. Mario s’était infligé cette blessure l’hiver dernier en pratiquant un sport extrême : la crazy carpet ! Toute l’équipe de 3Rve lui souhaite un prompt rétablissement..

COMMOTION À LA TÉLÉVISION

Selon quelques sources plus ou moins fiables, le passage d’Hector Chamberland de B FI Canada à l’émission Dans la mire.com, animée par Jocelyne Cazin, aurait causé une véritable commotion. Les recherchistes de l’émission auraient reçu des centaines de lettres et de courriels de téléspectatrices… intéressées à obtenir ses coordonnées

BIOTHERMICA TECHNOLOGIE INC. L’innovation au service de l’énergie et de l’environnement Au fil des ans, Biothermica Technologies a développé une expertise reconnue dans l’évaluation, la surveillance, le contrôle et la valorisation du biogaz. • • • • • • •

Modélisation du potentiel de génération de biogaz. Tests de pompage statique et dynamique. Échantillonnage de surface intégré. Forage de puits de captage, conception et installation de réseaux de captage complets. Mise en marche de réseaux de captage. Conception et mise en fonction de torchères à flamme invisible (Torchère Bioflare®). Conception et mise en marche de centrales électriques alimentées au biogaz. 426, Sherbrooke Est, Montréal (Québec) H2L 1J6 Tél.: (514) 488-3881 • Téléc.: (514) 488-3126

30

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3Rve VOL. 1 NO 1 HIVER 2005

www.biothermica.com




Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.