Printemps 2009

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Printemps/été Printemps 2007, 2009, vol. 3 5 no 1

Le vent se lève et souffle vers la digestion anaérobie La récupération des CRU : un dossier toujours à la dérive. Qui l’eût cru ?

ENTREVUE avec

Convention de la poste-publications no 41122591

Robert

président de l’UMQ

Coulombe Les municipalités au cœur de la gestion des matières résiduelles

www.maya.cc




Printemps 2009, vol. 5 no 1

tête-à-tête

sommaire CHRONIQUE

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En lien avec la ministre Programme québécois de gestion intégrée des pneus hors d’usage 2009-2012 Reconduction d’une formule gagnante!

L’ invité

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STÉPHANE GENDRON L’illusion verte du Québec contemporain

« Nous pensons qu’il devrait y avoir une consigne sur les bouteilles en verre et sur les bouteilles d’eau en plastique. En 2008 seulement, il y a eu au Québec environ 1 milliard de bouteilles d’eau en plastique sur le marché. Sur ce total, seulement 400 millions de bouteilles ont été récupérées. C’est donc dire que 600 millions de bouteilles se retrouvent dans les sites d’enfouissement ou dans la nature. C’est inacceptable. C’est pourquoi nous recommandons la consignation de ces bouteilles pour atteindre un taux de récupération de 100 %. » — Robert Coulombe

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HORIZON 2008 * RÉCUPÉRATION ET RECYCLAGE : UN SÉRIEUX COUP DE BARRE EST NÉCESSAIRE. ET SI ON METTAIT L’EMPHASE SUR LA RECHERCHE DE DÉBOUCHÉS PLUS STABLES ?

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* En attente de la nouvelle politique...

COMPOSTAGE LE VENT SE LÈVE ET SOUFFLE VERS LA DIGESTION ANAÉROBIE

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COLLECTE SÉLECTIVE GESTION DES EMBALLAGES : ESSENTIELLE, PERFECTIBLE, MAIS SUR LA BONNE VOIE

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COLLECTE SÉLECTIVE

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LE TOUR DU MONDE

COLLECTE SÉLECTIVE DES MATIÈRES RECYCLABLES : ATTEINDRE LES OBJECTIFS EN FAISANT CONSENSUS

L’ENVIRONNEMENT : UN FACE À FACE ENTRE LE GOUVERNEMENT ET LE CITOYEN G E STI O N H U M A I N E D E S R E S S O U R C E S

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O P I N I O N S ET C O M M E NTA I R E S

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LE S B O N S C O NTA CTS

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L’ E N V E R S D U D É C O R

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Ce magazine est imprimé sur papier à contenu recyclé.

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CENTRES DE TRI LA RÉCUPÉRATION DES CRU : UN DOSSIER TOUJOURS À LA DÉRIVE. QUI L’EÛT CRU ?

Éditeur et rédacteur en chef : André Dumouchel adumouchel@maya.cc Chroniqueurs : Line Beauchamp Dominique Dodier Louise Fecteau Léo Fradette Michel Marcotte Denis Potvin Frédéric Potvin Maryse Vermette

Direction artistique : MAYA communication et marketing Designer graphique : S’AMI graphie (Syma)

Coordination des ventes : Grégory Pratte Tél. : 450 508-6959 gpratte@maya.cc

Abonnement et administration : Photos de la page couverture et de l’entrevue : André Dumouchel MAYA communication et marketing 457, montée Lesage Rosemère (QC) J7A 4S2 Révision linguistique : Téléphone : 450 508-1515 Annie Talbot Télécopieur : 450 508-1514 info@maya.cc Impression : www.maya.cc K2 impressions

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Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 5 NO 1 PRINTEMPS 2009

et marketing aux coordonnées figurant ci-dessus. Les opinions et les idées contenues dans les articles n’engagent la responsabilité que de leurs auteurs. La publication d’annonces et de publicités ne signifie pas que le magazine 3Rve recommande ces produits et services. Convention de la poste-publications no 41122591. Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada aux coordonnées figurant ci-dessus. Dépôt légal : 1er trimestre 2005. ISSN 1712-9117. Le magazine 3Rve est publié 3 fois l’an.



É D I TO R I A L

Le jour de la marmotte Oh lala, quelle belle édition ! L’objectif premier derrière le magazine 3Rve est bien sûr de relayer l’information concernant la gestion des matières résiduelles, mais aussi de susciter des réactions, des réflexions et, pourquoi pas, des débats d’opinions sur les meilleures façons de faire. Or, cette édition de 3Rve est spécialement riche en divergence d’opinions, particulièrement en ce qui a trait à la pertinence de l’élargissement ou la réduction du recours au système de consignation. Tel que vous pourrez le noter dans plusieurs de nos textes, un grand nombre d’intervenants de l’industrie sont montés aux barricades lorsqu’ils ont pris connaissance de la position de l’Union des municipalités du Québec qui prône l’élargissement du système de consignation des bouteilles de plastique et de verre. En effet, l’UMQ a ramené ce débat à l’avant-plan il y a quelques semaines, et ce, non sans créer des remous. De plus, en lisant la très intéressante entrevue réalisée avec le président de l’organisme, Robert Coulombe, il est très clair que l’UMQ entend être au cœur de la gestion des matières résiduelles. Et c’est tout ce qu’il y a de plus normal, puisqu’à l’heure où la nouvelle politique québécoise sur la gestion des matières résiduelles s’apprête à voir le jour, il est tout a fait sain et naturel que les villes s’engagent dans le débat. Après tout, elles seront directement concernées par la majorité des mesures. Cependant, s’il est souhaitable qu’elles soient actives au dossier, il ne faudrait pas qu’elles dépassent le cadre de leurs compétences. Si vous le voulez bien, regardons quelques-unes des positions de l’UMQ avancées par son président lors de l’entrevue. Tout d’abord, regardons l’aspect financier. Je ne peux qu’être d’accord avec monsieur Coulombe quant aux revendications de l’UMQ, du moins sur le fond. Il est clair que les municipalités en général n’ont pas les moyens de leurs ambitions. Et, comme l’argent est le nerf de la guerre, une grande partie de la solution se trouve à cet endroit. Si nous voulons réellement atteindre nos objectifs, il faut impérativement aider les municipalités financièrement. Toutefois, je ne m’immiscerai pas dans la question du pourcentage adéquat, puisqu’il me manque trop de données. Je vais laisser à d’autres le soin de trouver les chiffres appropriés. Des heures de plaisir !

André Dumouchel

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adumouchel@maya.cc

Sur la question de la gestion des matières provenant des ICI, monsieur Coulombe m’a vraiment surpris lorsque je lui ai demandé si les Villes ne devraient pas systématiquement gérer ces matières. J’ai beaucoup de difficulté à croire que je suis le premier à y penser (sic) ! Cela dit, j’espère sincèrement que son groupe de travail dédié à l’environnement se penchera sérieusement sur le sujet. Les ICI génèrent tellement de déchets qu’il est inconcevable que, collectivement, nous ne trouvions pas de moyens de les inciter à recycler davantage. Je demeure convaincu que plusieurs PME québécoises balancent tout dans le conteneur destiné aux sites d’enfouissement pour des raisons purement économiques et qu’il en

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serait tout autrement si elles pouvaient se joindre au système municipal de collecte sélective. Les Villes pourraient également bénéficier de l’avantage économique relié au volume. Quant à la collecte à trois voies, monsieur Coulombe se montre très ouvert et sensible au sujet. Il croit que beaucoup reste à faire, mais qu’il est nécessaire de s’y mettre au plus tôt si les Villes veulent atteindre les objectifs de détournement des matières des sites d’enfouissement. Comme vous pouvez le voir, j’ai gardé le sujet de la consignation pour la fin. Il s’agit en quelque sorte du dessert, quoique pour certains, il s’agisse du plat de résistance… Qu’à cela ne tienne, il s’agit assurément du point le plus litigieux. Comme je le disais, les réactions à la proposition de l’UMQ quant à l’élargissement du système de la consignation ont de quoi laisser perplexe. J’ai personnellement beaucoup de difficulté à voir les effets positifs d’une telle mesure. Pour être franc, je crois qu’il s’agirait d’une bêtise pure et simple. Il me semble que la question a été posée et qu’on y a répondu maintes et maintes fois. Que le sujet a été abordé sous toutes ses coutures et que le résultat est toujours le même. J’avais vraiment l’impression, après l’épisode du ministre Mulcair rabroué il y a quelques années sur cette question et le rapport de la récente Commission des transports, qu’on avait scellé une bonne fois pour toutes le sort de cette solution. Eh bien ! il faut croire que je me trompais ! Alors, mesdames, messieurs, expliquez-moi. J’ai besoin d’être convaincu, car, jusqu’à présent, personne n’est parvenu à me donner suffisamment d’arguments pour faire basculer mon vote. Lors de l’entrevue, monsieur Coulombe a bien essayé, mais malgré tout le respect que j’ai pour lui, il n’y est pas parvenu. Je suis convaincu que monsieur Coulombe et l’UMQ sont bien intentionnés et qu’ils désirent faire avancer le dossier de la gestion des matières résiduelles, mais à mes yeux, ils optent pour cette solution pour les mauvaises raisons. Ils donnent l’impression de vouloir réinventer la roue et, à mon avis, on en est plus là. J’ose espérer que l’objectif principal n’est pas de diminuer le contenu du camion en raison du poids élevé du verre. Bien que cela représenterait une économie pour les Villes, il s’agirait d’un grave manque de vision. Car au-delà du nombre de municipalités membres, l’UMQ doit représenter l’intérêt des citoyens qui en font partie. Et comme elle se targue de représenter environ 5 millions de personnes, c’est donc dire qu’elle représente la très grande majorité des citoyens québécois. Et quand on sait qu’il en coûte au moins cinq fois plus cher pour traiter une matière avec le système de consignation que par la collecte sélective, en fin de compte, ça voudrait dire une facture plus élevée pour les citoyens. Cela dit, si vous êtes comme moi, vous vous grattez probablement la tête en vous demandant si vous êtes dans le film Le jour de la marmotte. Dans ce grand classique comique des années 1980, le protagoniste, habilement joué par Bill Murray, se réveille chaque matin au début de la même journée qu’il doit revivre sans cesse, peu importe les actions qu’il a posées le jour précédent qui, en fait, est le même jour. Il s’agit bien entendu d’un cauchemar affreux qui donne l’impression de tourner en rond. Comme lui, il semblerait que nous ayons à revivre certains débats encore et encore, ad nauseam. S.v.p., peut-on passer à une autre étape ?


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En lien avec la ministre Programme québécois de gestion intégrée des pneus hors d’usage 2009-2012

Reconduction d’une formule gagnante! Mme Line Beauchamp Ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs

Le Québec a développé, au fil des années, une expertise remarquable dans plusieurs secteurs d’activité touchant la gestion des matières résiduelles. La récupération et le recyclage des pneus hors d’usage en est un exemple éloquent. La raison de ce succès : l’application rigoureuse, depuis 1997, du Programme québécois de gestion intégrée des pneus hors d’usage, que le gouvernement du Québec vient de reconduire jusqu’en 2012.

coup l’enfouissement et toute forme d’entreposage. Il existe La reconduction du Programme québécois de gestion intégrée actuellement quelque 10 000 points de collecte, soit des garages, des pneus hors d’usage favorisera la poursuite des actions des ateliers de mécanique et des dépôts municipaux où les déjà entreprises par la société d’État RECYC-QUÉBEC et ses citoyens peuvent se départir sans frais de leurs vieux pneus. partenaires. Depuis le début du programme, le travail a été colossal au Québec : plus de 74 millions de pneus ont été récupérés, sans compter le En récupérant, aujourd’hui, 88 % des pneus retrait de quelque 38 millions de pneus des lieux d’entreposage. Ces pneus, qui rebutés et en sachant que le reste est revendu représentent plus d’un million de tonnes ou exporté vers d’autres marchés, nous pouvons de matières, ont trouvé une nouvelle vie affirmer que le succès de l’opération est en étant acheminés aux industries du remoulage, du recyclage et de la total, puisque nous en interdisons du coup valorisation énergétique, selon la hiél’enfouissement et toute forme d’entreposage. rarchie des 3RV. Chaque année, quelque 7,4 millions de pneus usagés passent par ce processus.

Un véritable leadership Des conséquences positives ont découlé du triste incendie de pneus de Saint-Amable, en 1990. Le Québec a transformé un problème environnemental en un modèle de gestion unique, reconnu mondialement, au sujet duquel on vient volontiers le consulter. C’est un véritable exploit! Nous avons eu le réflexe d’agir collectivement pour éviter que pareille catastrophe ne se renouvelle. La prise de conscience et les actions qui en ont résulté ont fait en sorte que nous avons atteint le chiffre phénoménal de 112 millions de pneus pris en charge par la société d’État RECYC-QUÉBEC. Le recyclage de ces pneus hors d’usage a donné naissance à une industrie novatrice qui, aujourd’hui, nous fait honneur. Nos entreprises de recyclage de pneus hors d’usage se spécialisent dans une multitude de produits d’usage courant ou valorisés énergétiquement (www.recyc-quebec.gouv.qc.ca : Répertoire des produits à contenu recyclé fabriqués au Québec). Elles ont créé plus de 500 emplois permanents, auxquels s’ajoute une centaine d'emplois dans le domaine du transport. Selon les données issues des industriels de ce milieu, le total de leur chiffre d’affaires s’élève à 47 millions de dollars. À l’origine de ce succès : l’instauration du Programme québécois de gestion intégrée des pneus hors d’usage et la mobilisation des professionnels du milieu de l’automobile. En récupérant, aujourd’hui, 88 % des pneus rebutés et en sachant que le reste est revendu ou exporté vers d’autres marchés, nous pouvons affirmer que le succès de l’opération est total, puisque nous en interdisons du 8

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Le programme en quelques mots • Le Programme québécois de gestion intégrée des pneus hors d’usage offre, à des représentants des milieux industriels et de l’automobile, de se regrouper autour d’une même table pour discuter des défis à relever en matière de recyclage de pneus. • Il a permis de créer un réseau de transporteurs routiers qui sillonnent les quatre coins du Québec pour prendre en charge, sans frais, les pneus rebutés des automobilistes québécois. • Le droit environnemental de trois dollars par pneu applicable à l’achat de pneus neufs, instauré en 1999 par le gouvernement, finance entièrement le programme de même que le vidage des lieux d’entreposage. Il donne, en outre, un élan à l’industrie québécoise du recyclage des pneus. • Le programme appuie aussi la recherche et le développement de nouveaux procédés en vue de concevoir d’autres produits à valeur ajoutée. Nous pouvons être fiers de ce programme, tant pour son efficacité que pour le partenariat développé. S’il est devenu un modèle à l’échelle mondiale, nous le devons à l’ensemble de ceux qui participent à son application et qui en font bénéficier tout le Québec. Le marché du pneu recyclé continuera, j’en suis convaincue, à nous positionner dans le courant des grandes tendances mondiales. Je compte sur de telles performances pour faire du Québec un chef de file, et c’est pourquoi j’ai reconduit le Programme québécois de gestion intégrée des pneus hors d’usage. ■



Stéphane Gendron

L’ invité

L’ILLUSION VERTE DU QUÉBEC CONTEMPORAIN Le Québec n’est pas vert. Il est brun, brun foncé. C’est ce que le commissaire à l’environnement et au développement durable, Harvey Mead, nommé par l’Assemblée nationale, a affirmé dans son premier rapport publié en décembre 2007. Depuis, rien n’a changé. Oui, notre ministre de l’Environnement est allée à Bali faire la morale au gouvernement fédéral et au monde entier. Comme c’était magnifique de la voir, en compagnie de la secrétaire d’État de la Californie pour l’environnement, se gargariser avec des nouvelles normes radicales pour les automobiles ! La pauvre avait oublié que Québec n’a pas le pouvoir de légiférer dans ce domaine ! Oui, nous avons une multitude de politiciens pour qui « l’environnement, c’est important », et oui, nous avons englouti des sommes astronomiques dans divers plans de gestion des matières résiduelles (les fameux PGMR), publiés sur papier glacé et incluant de multiples tableaux et des cartes géographiques, au grand bonheur des consultants et des amis des partis politiques. Et puis ? Qu’en est-il en 2009 ? Rien, ou très peu. En matière d’environnement, il ne faut pas badiner. S’il est vrai qu’il y a urgence, donnons maintenant le coup d’envoi à des mesures coercitives dans tout le Québec. Il est terminé le temps de la concertation des forces vives du milieu et des consultations proactives ! Gouverner, c’est diriger entre deux élections. La démocratie doit nécessairement céder le pas à la gouvernance de nos élus, et ce, peu importe l’humeur de monsieur ou de madame Tout-le-Monde. Il faut agir sans tarder. Quatre milliards de sacs de plastique par année se retrouvent dans

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de en droit diplômé à Boston. t s e n setts endro assachu rd fait phane G gie, Sté l'Université du M ux, il s’est d’abo r un ré té n o M se ra e o n é d p e d e m é d’i istoir Rémi, que fé à Saint- et diplômé en h nt provinciaux ngdon, il a décid sur plusieurs i d n ra g Ayant ées. ontréal, is politiques, ta icipalité d’Hunti e. Il a été invité remarqu ité de M il rt l'Univers ar plusieurs pa maire de la mun ndalisme juvén teur ont vite été ées lui ont p a va ch Courtisé quand, à titre de ur y diminuer le tés de communic . Ses idées tran ndre le bon li n e o a re p tt io u ît q ’a is a rs v d s n u e lé n n e té ts in co tio te l’inten s idées, e dio et de eu aux m couvre-f our faire valoir se émissions de ra autres. On lui prê avec l’ADQ. s p s nt tribunes e animé quelque et l’opprobre de iale, possibleme c s it u in in v s a n cert Il a e ue pro iration de en politiq valu l’adm our faire le saut p politiciens se moment défilent. Ils ont peur. Ils deviennent tout à coup des émules de Claude la nature ? Qu’on Morin et de « l’étapisme ». Il ne faut pas les interdise, comme l’ont fait brusquer les habitudes, encore moins en San Francisco, la France et d’autres 2009, année d’élections municipales juridictions ! Nous devrons tous changer (comme certains maires me l’ont dit en nos habitudes, que cela nous plaise ou privé). C’est quoi cette histoire de peur ? non. On ne recycle pas assez ? Qu’on remplace les collectes hebdomadaires Lorsqu’on aura expliqué aux Québécois des ordures par des collectes mensuelles ! qu’il est rentable de recycler et que leur Qu’on impose le compostage, et que ça compte de taxe des ordures va fondre saute ! La technologie est là, il ne nous comme neige au soleil, ils y verront très faut qu’un peu de courage, et investir certainement un intérêt financier pouvant sans se laisser berner par les peureux et soutenir leur motivation. Lorsque Bill les démagogues. Les foyers polluent le Clinton est venu à Montréal dans le cadre ciel et l’environnement, et le smog tue de l’Accord de Kyoto en 2006, il avait des centaines de gens par année ? souligné l’importance économique des Qu’on bannisse les poêles et les foyers industries liées à l’environnement. Il préd’appoint. Il n’existe pas de droit acquis voyait qu’un grand nombre d’emplois au chauffage polluant ! A-t-on braillé seraient éventuellement reliés à ce secteur lorsqu’on a retiré le gaz au plomb dans émergeant de l’économie mondiale. À les années 1970 ? Et que dire de la l’heure actuelle, la Chine s'approprie de

Lorsqu’on aura expliqué aux Québécois qu’il est rentable de recycler et que leur compte de taxe des ordures va fondre comme neige au soleil, ils y verront très certainement un intérêt financier pouvant soutenir leur motivation. question des sols contaminés ? La ministre Beauchamp nous force à décontaminer nos sites industriels, mais elle nous invite en même temps à transférer, par conteneurs, cette contamination dans des centres « désignés » à Montréal ou ailleurs ! Tout à fait ridicule et illogique ! Et que dire finalement des pseudoprogrammes d’efficacité énergétique ? Est-il possible de changer réellement les habitudes des gens sans toucher à leur portefeuille, sans augmenter les tarifs hydroélectriques de façon importante ? La persuasion ne fonctionne pas avec la masse, toutes les études sociologiques le démontrent. Malheureusement, lorsque vient le temps d’agir et d’imposer un changement, les

plus en plus le monopole de cette industrie. À titre d’exemple, un centre de tri de plastique de Huntingdon expédie quotidiennement en Chine des tonnes de matériaux transformés en tissu, lesquels sont ensuite réutilisés dans les produits textiles. Ainsi, la Chine prend la matière rejetée de notre consommation capitaliste, la recycle, la réutilise comme matière première et nous la revend sous forme de produit fini. Et nous dans tout cela ? Nous regardons le train passer, faute de politiciens avec une vision d’avenir. Voilà le résultat d’être gouverné par des gens insipides, sans courage politique et sans audace. ■


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tête-à-tête

Robert

Coulombe

Entrevue réalisée par André Dumouchel

LE Q UÉBEC EST SUR LE POINT DE SE DOTER D’UNE NOUVELLE POLITIQUE DE GESTION DES MATIÈRES RÉSIDUELLES. LES OBJECTIFS À ATTEINDRE, LES ORIENTATIONS, LES ÉCHÉANCIERS AINSI QUE LES MOYENS PRIVILÉGIÉS POUR Y ARRIVER FONT PARTIE DU PLAN DE TRAVAIL QUI, LUI, DEMEURE EN CHANTIER. LES MUNICIPALITÉS QUÉBÉCOISES SONT EN PREMIÈRE LIGNE LORSQU’IL S’AGIT DE GÉRER LES MATIÈRES RÉSIDUELLES AU Q UÉBEC, ET C’EST POURQUOI ELLES ONT DÉCIDÉ D’ÊTRE AU CŒUR DE CETTE RÉFLEXION. À LA TÊTE DE L’U NION DES MUNICIPALITÉS DU Q UÉBEC (UMQ), R OBERT C OULOMBE A LE LOURD MANDAT DE PROPOSER DES PISTES DE SOLUTIONS QUI SERVIRONT SES MEMBRES TOUT EN SERVANT LES INTÉRÊTS DE LA COLLECTIVITÉ QUÉBÉCOISE. QUELLES SONT LES POSITIONS DE L’UMQ ? QUELLES SONT SES PROPOSITIONS ? LE MAGAZINE 3RVE A RENCONTRÉ SON PRÉSIDENT POUR VOUS. De quel endroit êtes-vous originaire ? Je suis originaire de la ville de Gracefield, qui est située à environ une heure au nord de Gatineau, en Outaouais. Cependant, j’habite à Maniwaki, un peu au nord de Gracefield, depuis 1974.

Pourquoi avoir fermé l’entreprise ? Il y a plusieurs raisons, mais mon implication grandissante en politique et l’arrivée des magasins à grande surface en sont les principales. Et puis ma charge de maire est maintenant à temps plein.

Quelle est votre formation générale ? J’ai fréquenté le Séminaire de Mont-Laurier et le Collège Bourget de Rigaud. J’y ai pratiqué de nombreux sports, notamment le hockey. J’ai d’ailleurs été remarqué par un éclaireur des Rangers de New York, ce qui m’a permis de jouer pour l’équipe de Kitchener. Je suis par la suite revenu au Québec pour faire une formation en comptabilité. J’ai travaillé en finance dans un premier temps pour l’entreprise IAC inc. et par la suite pour les Caisses d’entraide économique. C’est d’ailleurs grâce à IAC que je suis revenu vivre Maniwaki. Je n’ai par la suite plus quitté la ville.

Comment avez-vous commencé votre carrière en politique ? L’implication communautaire a toujours été importante pour moi. J’ai fait du bénévolat auprès des jeunes en plus de m’engager dans des clubs sociaux. J’ai aussi assuré la présidence de la chambre de commerce de ma région durant deux ans. C’est véritablement cette expérience qui m’a dirigé vers la politique municipale. J’avais envie de changer des choses et la politique m’est apparue comme le meilleur moyen d’y parvenir. En 1990, je me suis donc présenté aux élections municipales et j’ai été élu maire de Maniwaki. Ça fait maintenant 19 ans que je suis maire de cette ville.

Êtes-vous demeuré longtemps aux Caisses d’entraide économique ? J’y ai travaillé de 1978 à 1982. J’ai ensuite décidé de fonder une entreprise de papeterie et d’équipement de bureau, que j’ai dirigée jusqu’au moment où j’ai fermé ses portes en 2007.

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Pourquoi avoir choisi le palier municipal ? Je crois que c’est à ce niveau que les politiciens sont le plus près des citoyens et peuvent avoir la plus grande influence sur leur vie quotidienne. Nous ne sommes liés à aucun parti politique et le système en place nous permet de mettre en action nos décisions rapidement.


tête-à-tête Vous qui étiez propriétaire d’entreprise, avez-vous trouvé difficile le changement de style de gestion ? C’est bien certain que c’est plus difficile, on ne fait pas tout ce que l’on veut. Au tout début de mon mandat, c’était plus ardu, principalement en raison du contexte économique morose de l’époque dans la région. Nous avons perdu tout près de 800 emplois à cause de la fermeture d’usines. À un certain moment, je me demandais dans quoi je m’étais embarqué. Je comptais les mois restant à mon mandat. Puis j’ai relevé mes manches et j’ai pris goût à ce défi. J’ai véritablement une passion pour la politique municipale. Comment a débuté votre engagement au sein de l’UMQ ? Il faut savoir qu’en plus des administrateurs, l’UMQ comporte des groupes de travail divisés selon plusieurs sujets d’importance et auxquels des élus participent pour faire avancer les choses. Pour ma part, vers 2001, on avait sollicité ma participation dans la commission des assises. Cette commission organise et planifie les congrès, les ateliers de formation, les ateliers politiques ainsi que les ateliers d’orientation de l’organisation. Par la suite, j’ai collaboré à plusieurs autres commissions et, au fil du temps, je suis devenu président de la commission des assises, puis administrateur de l’organisation, et finalement président de l’UMQ.

L’UMQ pourrait-elle imposer sa vision à ses membres ? Non, pas du tout. Nous assurons l’autonomie de chacune des municipalités membres de l’UMQ même si des décisions sont prises en contradiction avec notre orientation. Notre but n’est pas d’imposer quoi que ce soit, mais bien de guider les municipalités sur certains dossiers importants. Les municipalités sont-elles bien outillées pour gérer les matières résiduelles ? Je dirais qu’actuellement nous n’avons pas tous les outils pour bien gérer ces matières. Les villes ont beaucoup investi pour tenter d’atteindre les objectifs fixés par le ministère. Cependant, bien que nous voulions les atteindre, nous avons besoin d’un coup de main de la part du gouvernement. Quels sont les moyens que vous réclamez ? Prenons le cas de la récupération. En 2006, nous avons signé une entente de partenariat fiscal et financier avec le gouvernement. L’objectif était très clair : il s’agissait d’obtenir, dès 2010, une compensation financière de 100 % de la part des entreprises générant les matières par le biais d’Éco Entreprise Québec. Nous espérons que cette entente sera maintenue.

Depuis combien de temps êtes-vous président de l’UMQ ? Je termine mon premier mandat qui est d’une durée d’un an. Lors du prochain congrès de l’UMQ, dans quelques jours, il y aura un vote pour me reconduire au poste de président. La présidence est d’une durée maximale de deux ans. Combien de municipalités sont membres de l’UMQ ? Il y a environ 325 municipalités membres de l’UMQ sur un total de 1 400 municipalités au Québec. Cependant, nous représentons environ 5 millions de citoyens. Il faut noter que la Ville de Montréal n’est pas membre de notre organisation. Comment décririez-vous vos relations avec la Fédération québécoise des municipalités (FMQ) ? Il y a déjà eu des guerres de clochers. Toutefois, nous avons rencontré les dirigeants de la FQM, il y a quelques années, afin de tenter un regroupement entre les deux organismes. Les discussions ont été très positives et un certain rapprochement s’est opéré, mais le mariage n’a pas été consommé. Nous avons décidé de commencer par nous fréquenter ! Par contre, nous avons des comités mixtes qui fonctionnent très bien. De plus, nous travaillons main dans la main sur les différents dossiers qui sont présentés à la Table Québec-municipalités (TQM), rencontres qui sont organisées par le ministère des Affaires municipales. Comment se compose le conseil d’administration de l’UMQ ? Au sein du conseil d’administration de l’UMQ, il y a 44 sièges disponibles. La plupart des sièges sont occupés par des maires, à l’exception de certaines villes comme Québec et Laval qui ont deux sièges. Est-ce difficile de gérer 325 maires avec leur ego ? En fait, je ne gère pas les maires, nous travaillons tous en partenariat, et ce, peu importe la taille de la municipalité que représentent les maires. Nous ne représentons aucun parti politique et chaque « caucus » est indépendant au sein de l’Union. Cependant, c’est le conseil d’administration qui prend finalement les décisions selon un consensus.

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tête-à-tête

Nous venons de réitérer notre position auprès de la ministre de l’Environnement selon laquelle l’atteinte d’une compensation à 100 % dès 2010 doit être maintenue. Quel est le système actuel ? Théoriquement, nous devons recevoir une compensation de 50 %. Toutefois, dans les faits, Recyc-Québec conserve 6 % et Recycle Médias donne l’équivalent de 10 % en effort de sensibilisation. C’est donc dire que nous ne touchons que 34 % pour l’instant. Nous venons de réitérer notre position auprès de la ministre de l’Environnement selon laquelle l’atteinte d’une compensation à 100 % dès 2010 doit être maintenue. Nous croyons que nous assumons des frais pour traiter des matières dont nous ne sommes pas responsables. Selon nous, les entreprises qui génèrent des produits devant être récupérés devraient en assumer les coûts de traitement. C’est en quelque sorte le principe du pollueur-payeur. Quelle est la position de l’UMQ concernant la consignation ? Nous pensons qu’il devrait y avoir une consigne sur les bouteilles en verre et sur les bouteilles d’eau en plastique. En 2008 seulement, il y a eu au Québec environ 1 milliard de bouteilles d’eau en plastique sur le marché. Sur ce total, seulement 400 millions de bouteilles ont été récupérées. C’est donc dire que 600 millions de bouteilles se retrouvent dans les sites d’enfouissement ou dans la nature. C’est inacceptable. C'est pourquoi nous recommandons la consignation de ces bouteilles pour atteindre un taux de récupération de 100 %. D’autre part, le verre et le plastique contaminent les fibres dans les centres de tri, ce qui réduit la valeur marchande du papier et du carton. Selon vous, est-ce le rôle des municipalités de s’immiscer dans ce débat ? Dans le système actuel, oui. Car, en ce moment, les centres de tri dépendent de la matière que les municipalités leur apportent. La réponse à cette question sera peut-être différente à la suite des réflexions souhaitées par Mme Beauchamp sur le partage des responsabilités entre le gouvernement, les industries et les municipalités.

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L’Ontario a récemment instauré un système de consignation sur les bouteilles de vin et spiritueux en croyant réduire les coûts de la collecte sélective. Or, les premiers résultats démontrent qu’au lieu des 7,4 M$ d’économies anticipés, elle doit plutôt faire face à une augmentation des coûts. Qu’en pensez-vous ? La majorité des municipalités font la collecte des matières recyclables à l’aide d’un camion compacteur. Le verre se retrouve concassé et cela a pour effet de contaminer le papier et le carton. J’ai rencontré certaines entreprises papetières qui m’ont confirmé ne pas acheter la fibre en provenance de certains centres de tri en raison de sa trop grande contamination par le verre ou par le plastique. Il ne faut surtout pas oublier non plus que le verre est lourd et que son transport coûte cher puisque le coût est fixé en fonction du poids. Nous devons donc trouver une façon différente de gérer les bouteilles de verre. Par exemple, pourrions-nous faire une cueillette du verre mensuelle ? Ne craignez-vous pas qu’en demandant aux citoyens de conserver leurs bouteilles durant un mois, ces contenants se retrouvent à la poubelle ? Nous devons évidemment analyser toutes les situations avant de prendre des décisions. Mais on doit songer à d’autres possibilités. Un système de consignation des bouteilles de vin et de spiritueux les enlèvera probablement du bac, mais ne croyezvous pas que les autres contenants de verre contamineront tout de même les fibres ? Tout d’abord, il faut dire qu’il y a de moins en moins de contenants de verre. Mais pour ceux-ci, j'en reviens à la possibilité de faire une collecte régionale et mensuelle uniquement pour le verre. Nous devons encore nous pencher sur toutes les solutions possibles, mais je crois qu’il faudrait explorer cette piste. La solution pourrait-elle être l’abolition de la consignation des canettes d’aluminium en raison de sa valeur marchande au lieu de l’élargissement de ce système aux bouteilles de verre et de plastique ? Il est certain que les entreprises gérant la consignation des canettes d’aluminium refusent l’abolition de ce système puisqu’elles font des affaires d’or. Par ailleurs, l’un des grands problèmes réside dans le fait que les centres de tri ne veulent pas de matière déjà compactée.


tête-à-tête Il est admis que le système de consignation coûte jusqu’à cinq fois plus cher que la collecte sélective. Notre société a-t-elle les moyens d’élargir l’application d’un concept si coûteux ? Je pense que la consignation serait un frein à la surconsommation. Prenons l’exemple des emballages de 24 bouteilles d’eau, vendus dans les magasins à grande surface. Ils sont attrayants en raison du bas prix de vente. Cependant, une fois l’eau consommée, on se retrouve avec une grande quantité de bouteilles dont on doit disposer. S’il y avait une consigne de 10 ou même de 20 sous sur chacune des bouteilles, je suis convaincu que les citoyens s’en procureraient moins et consommeraient davantage l’eau du robinet. Il y aurait, de ce fait, moins de bouteilles de plastique à récupérer.

souvent sur les meilleures à adopter. Lesquels croire ? Je pense que ce dont nous avons davantage besoin, c’est d’un appui et d’une direction clairs.

Comment s’opère la gestion des matières résiduelles dans les industries, commerces et institutions (ICI) des différentes municipalités ? En général, les petites municipalités se chargent de la gestion des matières résiduelles de leurs propres ICI, contrairement aux plus grandes municipalités qui laissent ce soin aux entreprises privées.

Si l’argent n’était pas un facteur, comment les maires devraient-ils gérer les matières résiduelles ? L’argent sera toujours un facteur. L’objectif demeure d’envoyer le moins de déchets possible aux sites d’enfouissement. La collecte à trois voies et la sensibilisation sont de bons outils.

Certains maires peuvent-ils être tentés de choisir les options les moins chères afin de garder un taux de taxation bas et de se faire réélire plus facilement ? Oui, possiblement, mais ce n’est certainement pas la solution. Je crois que des pratiques responsables en matière environnementale ne représentent pas une dépense, mais plutôt un investissement pour les générations futures. Je crois que c’est possible de démontrer ce principe aux citoyens. De toute façon, ce qu’on économise maintenant devra être payé plus tard…

Monsieur Coulombe, merci beaucoup. Moyennant une tarification en conséquence, les municipalités ne devraient-elles pas étendre de manière uniforme ce service aux ICI afin d’augmenter le taux de récupération québécois ? Nous n’avons jamais discuté de cette approche. Cependant, il s’agit d’une avenue qui mérite qu’on s’y attarde comme bien d’autres. Il ne faut négliger aucune option. Pour l’instant, chaque municipalité gère cette question de manière individuelle. La redevance est-elle suffisante ? Pour certaines municipalités, oui, puisqu’elles récupèrent plus que ce qu’elles ont versé. Une redevance plus élevée inciterait-elle les municipalités à compléter le cycle des 3RV (réduction, réemploi, recyclage, valorisation) ? Je ne sais pas si c’est la solution. Toutefois, il est certain que les municipalités doivent faire un effort supplémentaire concernant les matières putrescibles, car elles représentent 70 % du poids des déchets. C’est donc ce qui nous coûte le plus cher, notamment en termes de transport. Par exemple, l’idéal pour Maniwaki serait de retirer ces matières des camions à ordures et de les traiter localement au lieu de les envoyer vers le site d’enfouissement de Lachute. Les économies en frais de transport seraient très importantes. Par contre, la troisième voie aussi a un coût. La gestion des odeurs représente-t-elle un défi trop grand pour les municipalités ? Il s’agit de bien penser les projets. Il faut trouver des lieux qui ne sont pas près des zones résidentielles. De plus, la méthanisation devient plus attrayante en raison des sommes que les gouvernements s’apprêtent à y investir (500 M$). Le courage politique est-il nécessaire pour l’atteinte des objectifs collectifs ? Je ne crois pas. Nous avons davantage besoin d’être guidés dans nos choix dans le prochain plan de gestion des matières résiduelles. Beaucoup d’options s’offrent à nous et les experts se contredisent

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HORIZON 2008* * En attente de la nouvelle politique...

RÉCUPÉRATION ET RECYCLAGE : UN SÉRIEUX COUP DE BARRE EST NÉCESSAIRE.

Et si on mettait l’emphase sur la recherche de débouchés plus stables ? critères, par exemple la rareté du produit. En 1995, le prix de la plupart des fibres et des métaux fracassait des records. Les centres de tri et beaucoup de récupérateurs improvisés réussissaient, sans trop de problèmes, à vendre leurs matières. La demande locale et internationale était grande.

Léo Fradette conseiller, gestion des matières résiduelles M. A. Écoservice leo.fradette@ecoservice.ca

Évolution dans les centres de tri Les centres de tri sont en quelque sorte l’endroit par lequel les matières collectées transitent obligatoirement avant d’être réutilisées et transformées par des recycleurs. Ils se situent à la jonction entre le producteur (le citoyen par sa municipalité) et le recycleur. Depuis l’automne dernier, plusieurs centres de tri éprouvent des difficultés financières en raison de l’effondrement des marchés des matières secondaires. Suivant le cycle des marchés des matières premières, c’est sans doute le premier grand marasme auquel l’industrie de la récupération est confrontée. Les centres de tri évoluent dans un système de libre marché où la règle de l’offre et de la demande domine. Les matières récupérées, triées, conditionnées sont écoulées selon plusieurs critères variables tels le prix, la qualité du produit et les quantités. L’approvisionnement se fait, en grande partie, auprès du secteur municipal, à la suite d’un appel d’offres où le plus bas soumissionnaire conforme aux spécifications l’emporte.

Ce qui entre doit nécessairement sortir

Ce n’est pas d’hier que les centres de tri exportent leurs produits. Dans les années 1990, le verre concassé trouvait déjà preneurs en Italie et en France. Jusqu’à tout récemment, des plastiques mélangés et des fibres étaient écoulés sur les marchés asiatiques. Le prix, forcément, se négocie selon plusieurs Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 5 NO 1 PRINTEMPS 2009

Une industrie fragile Les exploitants de centres de tri ne sont pas les seuls touchés par la tourmente des derniers mois. Ils réagissent aux pressions de leur environnement. Ils évoluent au rythme des marchés. C’est d’ailleurs tout un exploit si certains sont encore en exploitation. La débâcle soudaine des marchés a surtout démontré la fragilité de leurs moyens face à la crise. Certains ont fermé l’usine ou cessé leurs activités dans l’attente d’une reprise des marchés. Quant au gouvernement ? Bof ! La gestion de la crise a été maintenue dans la cour des municipalités. Ce sont d’ailleurs les organisations municipales qui ont su le mieux réagir et trouver des solutions alternatives intéressantes, à court et à long terme.

Pourtant, des produits de consommation ou d’utilité courante pourraient contenir des matières recyclées s’il y avait des occasions et des avantages à le faire. L’adoption de mesures favorisant l’écoulement des matières récupérées aurait un impact sur les interventions en amont du système de récupération.

S’assurer des débouchés est le 1 er objectif d’un centre de tri. Un objectif tout à fait correct dans les circonstances, mais encore faut-il que des acheteurs soient intéressés par le produit. La qualité a un prix que l’acheteur n’est pas toujours prêt à payer, même localement. Alors, est-ce une question d’offre ou de demande ? De qualité ou de prix ? Toutes les réponses sont à la fois bonnes et mauvaises. Plusieurs facteurs sont à considérer. Une chose est certaine, les débouchés doivent être suffisants, durables et viables. Parfois, les acheteurs vont opter pour un approvisionnement stable et régulier, quitte à supporter une baisse de prix pendant une certaine période. Ceci étant dit, certains centres de tri s’en tirent fort bien avec des acheteurs locaux. D’autres n’hésitent pas à exporter leurs produits parce que la demande et le prix sont là.

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Pour négocier le prix de leurs matières, les centres de tri utilisent généralement des références se trouvant pour la plupart à l’extérieur du Québec, comme pour le pétrole. Ainsi, pour le papier et le carton, l’une de ces références est le journal américain Official Board Markets – The Yellow Sheet – Transacted Paper Stock Prices, région du Nord-Est. C’est une sorte de bible qui reflète assez bien l’état d’esprit des acheteurs et des vendeurs. Les intermédiaires, aussi appelés les brookers, ont également un impact sur le marché. Ils achètent à l’un et revendent à l’autre et vice-versa. Parfois, les mêmes ballots de papier et de carton se retrouvent chez la papetière qui les avait quelques semaines auparavant refusés.

L’industrie de la récupération est également fragile parce qu’elle est peu structurée. Historiquement, elle s’est développée beaucoup plus « sur la gueule » que par des mesures mobilisatrices. L’industrie et, par extension, les municipalités ont été laissées à elles-mêmes, sans trop de direction ni de moyens. Par exemple, la participation des citoyens aux programmes de collecte sélective et de récupération est encore mise à l’épreuve. Même après plus de 20 ans de collecte sélective, peu de citoyens savent ce qu’il advient des matières triées. Ils peinent à identifier ce qu’ils doivent mettre dans le bac. Est-ce récupérable, recyclable et recyclé ? Certains produits sont consignés alors que d’autres, pourtant semblables, ne le sont pas. Les matières récupérables varient d’une région à l’autre, voire d’une municipalité à l’autre. Des matières sont récupérées à la maison, mais pas au


RÉC U PÉR ATI O N E T R E CYC L A G E : U N SÉR I E U X C O U P D E B A R R E E ST NÉC E S S A I R E. E T S I O N M E T T A I T L’ E M P H A S E S U R L A R E C H E R C H E D E D É B O U C H É S P L U S S T A B L E S ?

Une approche globale

travail. Que dire des contenants de récupération, sinon qu’ils sont mal adaptés aux habitations et à la clientèle ! Quant à la promotion de la récupération et à la sensibilisation du grand public, il y a un problème de coordination. Les médias, qui décident du moment et du message, manquent tout simplement de cohérence par rapport à la situation du marché. Rappelons-nous, par exemple, l’automne dernier, alors que plusieurs centres de tri clamaient leurs difficultés à se défaire de leurs matières récupérées, des pages entières des médias écrits encourageaient la consommation responsable et la récupération. En somme, les actions entreprises pour la mise en valeur des matières résiduelles comportent des contradictions. Ainsi, après trois décennies et deux politiques environnementales, plusieurs systèmes1 de récupération cohabitent tant bien que mal. La récupération dans le secteur des ICI (industries, commerces et institutions) s’organise souvent en parallèle avec celle du secteur résidentiel. Des matières récupérées, comme le verre mixte et des résines de plastique, trouvent difficilement preneurs, ou même pas du tout.

Le Québec (les Québécois en général) aime bien se considérer comme un champion, ou du moins un des moins mauvais lorsqu’il se compare avec les autres. Force est d’admettre qu’il ne prend pas les moyens de ses ambitions. Même si de nouvelles politiques sont annoncées et que des règlements sont adoptés, peut-on, avant de se péter les bretelles, s’assurer qu’ils soient mis en œuvre, quitte à fixer des priorités et des étapes de réalisation ? Les centres de tri jouent un rôle essentiel entre les efforts du citoyen qui trie les matières à la maison et ceux du recycleur qui transforme la matière en un produit utile. Les difficultés des centres de tri sont une autre occasion à saisir pour repositionner la récupération et le recyclage. Si le Québec accordait autant d’importance au système de récupération qu’à celui des débouchés, un pas important serait franchi pour soutenir le développement de cette industrie et, par conséquent, de la politique environnementale. ■ 1 Les systèmes visés sont la collecte sélective, la consignation et l’apport volontaire pour les innombrables produits rapportés dans les écocentres ou les points de vente. Ex. : pneus, RDD, textiles, etc.

Pourtant, des produits de consommation ou d’utilité courante pourraient contenir des matières recyclées s’il y avait des occasions et des avantages à le faire. L’adoption de mesures favorisant l’écoulement des matières récupérées aurait un impact sur les interventions en amont du système de récupération. M. Alain Lemaire, président de Cascades, a mis le doigt sur un gros bobo lorsqu’il s’est adressé aux médias au sujet de la situation des centres de tri : « Si, au fil des ans, beaucoup d’efforts ont été déployés pour augmenter le taux de récupération, les démarches pour accroître les débouchés pour la matière récupérée sont demeurées timides. » En fait, contrairement à plusieurs autres pays dans le monde, le Québec n’a toujours pas de politique d’achat de produits à contenu recyclé, ne serait-ce que pour soutenir l’écoulement des matières récupérées dans son propre marché. L’enfouissement demeure encore le mode de gestion privilégié, et ce, en dépit des mesures comme la redevance et les formules de compensation. Ces dernières ont encore très peu d’effets sur le terrain et sont venues « plutôt tard que tôt ». De plus, elles ne sont pas suffisamment dissuasives, comparativement à l’enfouissement. Est-ce que la troisième politique annoncée mettra davantage en évidence la récupération et la mise en valeur des matières résiduelles ? Des doutes subsistent. Récemment, la ministre, Mme Line Beauchamp, se posait des questions sur le concept de la responsabilité élargie des producteurs concernant la récupération des ordinateurs, des téléviseurs et autres produits électroniques. Ce texte vous fait réagir ? Pour nous faire part de vos commentaires, rendez-vous au www.maya.cc, sous l'onglet 3Rve, ou envoyez-nous un courriel à info@maya.cc

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C O M P O STA G E

LE VENT SE LÈVE ET SOUFFLE VERS

la digestion anaérobie Denis Potvin agronome consultant d e n _ p o t v i n @ v i d e o t ro n . c a

C’est bien connu, il est difficile de prévoir le temps qu’il fera et d’où viendra le vent. Alors que la mer est calme du côté du compostage, voilà qu’une brise se lève à l’horizon sur la gestion des matières organiques. Un vent qui soufflera en faveur de la digestion anaérobie (DA) et dont on ignore encore l’ampleur qu’il prendra. Il semble toutefois clair que les composteurs devront travailler fort et faire preuve d’imagination s’ils veulent tirer profit de ce « changement climatique ».

Le topo météo En février dernier, un communiqué de presse faisait état d’une déclaration commune regroupant l’Union des municipalités du Québec (UMQ), la Fédération québécoise des municipalités (FQM), la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), la Communauté métropolitaine de Québec (CMQ), Action RE-buts et le Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec (RNCREQ) demandant au gouvernement du Québec de prévoir un programme de financement des infrastructures de valorisation biologique des matières organiques par le biais de la digestion anaérobie ou du compostage dans le but de détourner de l’enfouissement au moins 60 % des matières organiques d’ici la fin de 2012. Ce front commun, qui allie groupes environnementaux et monde municipal, tourne ainsi le dos à la gazéification thermique et se range derrière le compostage et la digestion anaérobie (méthanisation). Il estime qu’avec une aide financière substantielle, il serait même possible, par valorisation biologique, de dépasser cet objectif. Cette position commune semble une bonne nouvelle pour les composteurs. Une autre annonce risque toutefois d’orienter davantage le choix des filières soutenues par le regroupement. En effet, l’annonce, en mars dernier, d’un programme de 500 M$ d’aide au financement d’immobilisations pour la production de bioénergie, constitue un incitatif clair pour les filières jumelant gains environnementaux et production de bioénergie, comme l’offre la digestion anaérobie. 18

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Ce nouveau programme, et l’exclusion conséquente du compostage comme seule solution pour gérer les matières organiques, est sans doute le résultat d’une conjoncture de deux phénomènes indépendants : l’attrait pour la production d’énergies propres et l’héritage de la filière du compostage, que certains semblent considérer comme moins attrayant et moins convaincant aujourd’hui. Voilà que, par le biais d’un tel programme, c’est le gouvernement qui, très indirectement, tourne le dos au compostage. Bien sûr, peu de personnes s’opposent au compostage, mais on en trouve de plus en plus qui envisagent d’autres options dans le cadre de l’implantation de grands projets. Ce nouveau programme est, en fait, un pied de nez pour les composteurs qui, à titre de gestionnaires d’une filière logique et verte, attendent toujours un geste ou un soutien quelconque qui permettrait d’assurer leur approvisionnement en matières et, par conséquent, la pérennité financière de leurs activités. Avec ce nouveau programme, la digestion anaérobie apparaît maintenant comme la nouvelle vedette montante, à la fois jeune et sexy. On veut la connaître, la voir et on semble prêt à soutenir financièrement sa tournée et son ascension. Sur la base de la production d’énergie propre, des changements climatiques et de la réduction des gaz à effet de serre, l’étoile montante déploie ses atouts pour percer ici aussi.

Les prévisions Quel est donc le futur du compostage, cette vedette des années 1990, ce musicien qui monte et descend ? Aurait-il fait son temps ? Le compostage a toujours été, et demeure encore aujourd’hui, une option fort intéressante, pourvu que le compost soit commercialisable et que les nuisances qui en résultent soient adéquatement gérées. On peut se demander si les déboires du compostage auraient été les mêmes si, en marge de la Politique 1998-2008, les actions, la volonté et le soutien financier avaient été au rendez-vous, comme cela semble être le cas, pour la digestion anaérobie. La mise en œuvre d’un programme d’aide pour les bioénergies laisse peu de place au développement du compostage tel que nous l’avons connu au cours des 12 dernières années. Faut-il alors envisager de faire autrement ? Bien sûr ! D’une part, la nouvelle vedette (DA) s’intéresse aux grandes foules, laissant ainsi une place pour le compostage, sur de plus petites scènes. Ce qui va dans le sens du développement régional et local. D’autre part, dans l’éventualité où la DA se développe et que le digestat doive être davantage stabilisé, les composteurs pourront compter sur des quantités significatives de matières à composter. Tout n’est donc pas noir.

Ce nouveau programme est, en fait, un pied de nez pour les composteurs qui, à titre de gestionnaires d’une filière logique et verte, attendent toujours un geste ou un soutien quelconque qui permettrait d’assurer leur approvisionnement en matières […] D’un point de vue énergétique et environnemental, la digestion anaérobie comporte de réels avantages : production de biométhane et remplacement de carburants fossiles, procédé en enceinte fermée requis et gestion des nuisances. Si, en plus, on lui fournit le financement adéquat, elle trônera rapidement au-dessus du compostage qui pourra se contenter de ramasser non pas les miettes, mais le digestat. Ce n’est pas une mauvaise nouvelle en soi, car le digestat peut être composté, si bien que son utilisation directe au sol constitue une option potentielle. Il semble bien que le compostage devra se débrouiller seul pour maintenir sa place.

En attendant, il est important de rappeler qu’il existe plusieurs technologies vertes valables pour gérer l’organique et que, conséquemment, il appartient au gouvernement de mettre en place des programmes d’aide équitables et cohérents avec une réelle volonté d’atteindre les objectifs de sa future politique. On n’insistera jamais assez sur l’importance d’envoyer un message clair. Le reste suivra, en toute logique. Après quoi, nous pourrons enfin voir le soleil poindre son nez. ■

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COLLECTE SÉLECTIVE

GESTION DES EMBALLAGES : ESSENTIELLE, PERFECTIBLE,

mais sur la bonne voie Maryse Vermette B.Sc, MBA présidente-directrice générale Éco Entreprises Québec mvermette@ecoentreprises.qc.ca

À l’échelle nationale, le Conseil canadien des ministres de l’Environnement s’intéresse actuellement à la question de l’emballage.

Avec la collaboration de Mathieu Guillemette, conseiller, Services techniques et Environnement.

Publié en février 2009, le document intitulé Vers un projet de stratégie pancanadienne sur l’emballage écologique constitue la base d’une consultation tenue par le Conseil sur l’emballage jusqu’à la fin du mois de mai 2009. Cette consultation, à laquelle a participé ÉEQ, portait sur une éventuelle stratégie pancanadienne qui viserait à accroître le degré de responsabilité des producteurs à l’égard de leurs emballages, à optimiser leur conception, à en réduire le volume et

En mai 2009, Éco Entreprises Québec (ÉEQ) assistait, à Toronto, avec plus de 1 000 représentants d’entreprises de partout au Canada, à la troisième Conférence sur l’emballage vert de Wal-Mart Canada. Cette conférence, organisée en collaboration avec l’Association canadienne de l’emballage, montre l’intérêt croissant manifesté par l’industrie pour la question environnementale et, de façon plus générale, pour la responsabilisation sociale des entreprises. Les dirigeants de grandes entreprises comme Wal-Mart Canada, Kraft Canada et Procter & Gamble sont venus démontrer la possibilité de prendre le virage vert en posant des gestes concrets pour la réduction de l’empreinte écologique de leurs activités.

à veiller à ce que toutes les entreprises choisissent des emballages plus écologiques. Plus près de nous, des entreprises ont déjà réalisé des améliorations en matière d’emballage. Le cas de l’entreprise Liberté qui, depuis 2007, a adopté l’approche « cycle de vie » pour revoir la conception de ses emballages, est bien connu. Certains embouteilleurs d’eau ont également fait le choix d’un emballage plus vert en réduisant le poids de leurs contenants. Les contenants de lessive et de produits d’entretien et certains contenants de produits alimentaires ont également été réduits en poids ou en volume.

Comme ils sont incompatibles, en grandes quantités, avec les plastiques traditionnels, les plastiques biodégradables se retrouvent donc aux rejets, ou demeurent dans des ballots de plastiques comme des contaminants.

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GESTION DES EMBALLAGES : ESSENTIELLE, PERFECTIBLE, MAIS SUR LA BONNE VOIE

De nouveaux emballages sur le marché Cependant, de nouveaux matériaux d’emballage apparaissent sur le m a r ché nord-américain et posent des défis de taille pour la collecte sélective. C’est le cas notamment des emballages biodégradables, dont la forme la plus courante est certainement le sac de plastique. À l’heure actuelle, les emballages biodégradables qui sont déposés dans les bacs de récupération par le citoyen bien intentionné causent bien des maux de tête lorsqu’ils se retrouvent aux centres de tri. Comme ils sont incompatibles, en grandes quantités, avec les plastiques traditionnels, les plastiques biodégradables se retrouvent donc aux rejets ou demeurent dans des ballots de plastiques comme des contaminants.

Éco Entreprises Québec s’intéresse à la question des matières émergentes afin de déterminer leur impact sur la performance et l’efficacité de la collecte sélective. Ultimement, Éco Entreprises Québec devra, pour déterminer son tarif, prendre en considération les matières qui ont un impact défavorable sur la collecte sélective.

Quels sont les emballages et les modes de gestion les plus verts ? L’approche « cycle de vie » des emballages est la voie à suivre pour évaluer les impacts des emballages sur l’environnement et pour en améliorer le bilan. Éco Entreprises Québec est d’ailleurs partenaire de la Chaire internationale en analyse du cycle de vie du CIRAIG. La première étude qui sera réalisée pour le compte d’ÉEQ portera sur l’analyse de divers scénarios de gestion de quelques types de plastiques et de fibres en fin de vie. Puisque l’approche « cycle de vie » en est encore à ses premières heures au Québec, on ne peut attendre les résultats de ces études avant de passer à l’action. C’est la raison pour laquelle ÉEQ organise, à l’automne 2009, une activité de reconnaissance des initiatives vertes des entreprises à l’égard de leurs contenants, emballages et imprimés. Cette activité vise à découvrir et à faire connaître les bons coups des entreprises qui ont pris le virage vert dans la mise en marché de leurs produits emballés et dans la diffusion de leurs imprimés. Un comité d’experts évaluera les candidatures des entreprises et désignera les lauréats qui seront présentés dans le cadre d’un évènement d’envergure organisé par ÉEQ lors de la Semaine québécoise de réduction des déchets. Les 19 et 20 octobre prochains, les entreprises pourront prendre connaissance de ces « bons coups », lesquels seront présentés par ceux qui les ont développés au sein de leur organisation. Des leaders qui, nous l’espérons, viendront inspirer les entreprises qui contribuent au Régime québécois de compensation pour le financement de la collecte sélective. ■

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COLLECTE SÉLECTIVE

COLLECTE SÉLECTIVE DES MATIÈRES RECYCLABLES : ATTEINDRE LES OBJECTIFS EN FAISANT CONSENSUS

Louise Fecteau M. Sc. présidente, Gaïa Environnement inc. directrice générale, Table pour la récupération hors foyer l o u i s e . f e c t e a u @ g a i a - e n v i ro n n e m e n t . c o m

Pour atteindre les objectifs de récupération, nous devons analyser sérieusement les données disponibles sur le comportement actuel du système, en déterminer les faiblesses, puis intervenir directement et sans délai pour les corriger. Lorsque les problèmes les plus importants seront ciblés et bien documentés, des solutions originales et efficaces pourront être mises en place.

Les solutions aux problèmes réels La performance des municipalités en ce qui concerne la collecte sélective des matières recyclables a progressé considérablement au cours des 10 dernières années. D’après le Bilan 2006 de la gestion des matières résiduelles au Québec, publié en novembre 2007 par RECYC-QUÉBEC1, les quantités de matières récupérées sont passées de 261 000 tonnes en 1996 à 530 000 en 2006, pour un taux global de récupération de 48 % pour ce secteur. Nous pouvons penser que ces résultats, déjà appréciables, ne peuvent que s’améliorer. En effet, depuis 2006, de nombreuses municipalités du Québec ont effectué un virage majeur en passant du petit bac de 64 litres au bac roulant de 360 litres. L’effet de ce changement n’a pas encore été mesuré, mais il semble que, dans la majorité des cas, il aurait rapidement généré d’importantes hausses du « tonnage » des matières récupérées.

L’analyse fine des données Nous disposons dorénavant des données nécessaires à l’évaluation détaillée des résultats en vue d’atteindre les objectifs de récupération établis pour le secteur municipal. Une importante étude de caractérisation, qui a été réalisée dans le secteur résidentiel en 2006-2007, a fourni des informations très précises sur les taux de génération et de récupération propres à chaque matière, et ce, dans plusieurs secteurs et catégories d’habitation2. Par exemple, il est intéressant de savoir que le taux moyen de récupération des bouteilles de vin est de 74 %. Et plus encore d’apprendre que ce taux varie de 44 % dans le secteur des multilogements à 84 % dans le secteur des habitations unifamiliales ! En étudiant attentivement les résultats de cette étude, qui se poursuivra jusqu’en 2010, nous constatons que l’atteinte des objectifs nécessitera des actions très ciblées sur les points précis qui posent actuellement problème. Voici une autre observation pertinente : pendant que l’on débat les possibles retombées d’une éventuelle consignation de quelque 10 000 tonnes de bouteilles d’eau en plastique, près de de 200 000 tonnes de fibres (papiers, cartons, imprimés et emballages) et une quantité équivalente de plastiques multiusages (contenants alimentaires, emballages de produits ménagers) sont envoyées dans les sites d’enfouissement. Ce ne sont pourtant pas les débouchés qui manquent pour ces matières. Les conditionneurs et recycleurs du Québec en ont grandement besoin ! Le temps et les ressources consacrés aux bouteilles de plastique sont difficilement justifiables dans ce contexte. Il faut également savoir que le secteur municipal inclut souvent, dans son calcul des matières générées, la collecte des déchets des lieux publics, des petits ICI (industries, commerces et institutions) et des activités spéciales. Ces endroits étant souvent mal desservis pour la récupération des matières recyclables, on peut croire que les objectifs seront plus facilement atteints, voire dépassés, dès que la collecte sélective sera offerte dans tous les lieux générant des déchets collectés par le secteur municipal, car ces résultats s’additionneront dans le calcul de la performance.

Ponctuellement, des écueils se dressent sur le chemin de la récupération des matières recyclables : la disparition d’un marché important, les exigences changeantes d’une catégorie d’acheteurs ou, plus récemment, l’effondrement de la demande et du prix de la quasi-totalité des matières. Certains exploitants de centres de tri font également face à des problèmes particuliers avec des matières spécifiques. Ces situations nécessitent des analyses rigoureuses et la proposition de mesures ralliant la majorité des acteurs concernés. Il est peu probable que nous trouvions les solutions appropriées sans d’abord avoir bien défini le problème à résoudre et sans avoir évalué les impacts potentiels des différentes options. La création du Comité conjoint sur le marché des matières recyclables, en janvier dernier, à la demande de la ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, semble une voie prometteuse. Sous la responsabilité de RECYC-QUÉBEC et appuyé par des experts en gestion, externes et neutres, ce comité regroupe des représentants de tous les principaux partenaires concernés. Compte tenu de l’ampleur des défis et de l’urgence d’agir, le groupe a organisé ses travaux à une cadence accélérée et s’est doté d’un plan d’action orienté vers les enjeux faisant consensus. Des propositions présentant des risques et des enjeux majeurs, comme l’interdiction du verre dans la collecte sélective, doivent absolument être examinées par ce type de comité avant d’être adoptées. L’absence d’une véritable évaluation des impacts que pourraient représenter certaines revendications ou pistes de solutions formulées séparément, par chacun des acteurs du système, pourrait provoquer davantage d’inconvénients que le mal qu’elles visent à résoudre. La chute du taux de récupération, la baisse de revenus des exploitants de centres de tri, l’incapacité à instaurer un système de remplacement efficace et l’insatisfaction des citoyens sont tous des risques réels associés à de fausses bonnes idées... La collecte sélective municipale est une véritable réussite, et elle s’améliore chaque année. Dorénavant, tous les efforts devront être consacrés à récupérer les 425 000 tonnes supplémentaires de toutes les matières potentiellement recyclables. Et c’est par consensus que cette mine pourra être exploitée ! ■

1. RECYC-QUÉBEC. Bilan 2006 de la gestion des matières résiduelles au Québec, novembre 2007. http://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/upload/Publications/Bilan2006.pdf, page 20. 2. RECYC-QUÉBEC et Éco Entreprises Québec, en collaboration avec Dessau et NI Environnement. Caractérisation des matières résiduelles du secteur résidentiel au Québec 2006-2007, rapport synthèse, 27 pages, et annexes, 270 pages. http://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/upload/Publications/Rapport-Synthese-Caract.pdf et http://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/upload/Publications/Rapport-annexes-caract.pdf

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LE TOUR DU MONDE

L’ENVIRONNEMENT : UN FACE À FACE

entre le gouvernement et le citoyen Michel Marcotte ing., M.Sc.A. directeur GENIVAR michel.marcotte@genivar.com

Le réchauffement planétaire, la crise alimentaire mondiale, la gestion des déchets et de l’eau potable, l’empreinte écologique de l’humanité, le développement durable et la biodiversité constituent un catalogue de défis dont on ne peut négliger l’urgence pour ce XXIe siècle. Au cours des 30 dernières années, la prise de conscience de l’importance de l’environnement par la population ainsi que nos connaissances à ce sujet n’ont cessé de croître. Nombreux sont ceux qui s’improvisent prophètes de malheur et annoncent la fin de tout.

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Selon plusieurs spécialistes, l’eau est déjà un enjeu important au Moyen-Orient, en Chine, en Inde, aux États-Unis, en Afrique de même que dans la grande Europe des 27. Dans cette guerre annoncée, il y aura forcément des perdants. Devant l’urgence de la situation, le gouvernement a un rôle capital à jouer. Il a le devoir de s’assurer de comprendre les tenants et les aboutissants de la question environnementale et des choix auxquels nous sommes confrontés pour en saisir toute l’importance et la valeur. Et il a l’obligation d’en informer ses commettants. En tant que leader et gestionnaire du bien commun, il doit le faire lui-même, sans intermédiaires ni partisannerie. C’est sur cette base que le dialogue et l’exercice de la démocratie sont possibles. Sur cette base que, depuis l’école, là où le professeur joue non seulement le rôle d’arbitre au sein de la confrontation quotidienne des idées, mais aussi celui de

porte-voix pour communiquer les valeurs communes, les citoyens, bien renseignés sur les dangers qui nous menacent, sauront reconnaître toute sa légitimité à un gouvernement prêt à adopter des solutions éclairées et le soutiendront face aux pressions de ceux qui pourraient résister aux changements. Fort de sa grande expérience, tant en France qu’en Afrique et au Québec, M. Jean-Claude Marron, responsable technique du site d’enfouissement de BFI Usine de triage Lachenaie, admet que 35 années dans le domaine de l’environnement ne suffisent pas à faire le tour de la question. Les problèmes auxquels l’environnement de la planète est confronté sont complexes, mais surtout immédiats. L’heure n’est plus aux débats théoriques ni aux retards démocratiques. Selon M. Marron, il est temps d’agir. Au cours des 40 dernières années, la société québécoise s’est dotée de


L’ E N V I R O N N E M E N T : U N F A C E À F A C E E N T R E L E G O U V E R N E M E N T E T L E C I T O Y E N

professionnels responsables, informés et capables de faire des choix techniques difficiles. Avec ses divers ministères et ses nombreuses entreprises privées œuvrant dans le domaine de l’environnement, le Québec est une société d’avant-garde dont les réalisations prouvent sa compétence pour affronter les problèmes de l’avenir. Loin du débat public dont le bruit masque l’intérêt, il faut responsabiliser chaque individu, chaque jour, pour qu’il respecte le bien commun et le protège par des actions conséquentes. Et, même si la solution parfaite n’existe pas, l’action concertée, en accord avec les besoins de la majorité, peut venir à bout des difficultés.

valeurs communes, une référence commune avec laquelle sont mesurés les choix proposés. Les comportements sociaux qui commencent dès l’enfance assurent naturellement le cycle de la transmission. Comme l’expérience le lui a enseigné, M. Marron rappelle que l’école est le lieu

privilégié pour qu’une société puisse rejoindre l’esprit de ses citoyens à venir. Les jeunes ont encore à cœur le mieux-être de tous et ils seront, demain, membres de cette majorité qui donnera toute leur légitimité aux gouvernements qui les représenteront. ■

Le mal qui ronge notre monde est comme un cancer qui double sa surface chaque jour et l’attention de tous est nécessaire à sa cure. Il faut agir maintenant avec des solutions simples, industrielles, et dont l’empreinte environnementale sera minimale. Ainsi, comme l’explique M. Marron, BFI fournit toutes les informations nécessaires au suivi des activités de son lieu d’enfouissement technique (LET) à Lachenaie à un comité de vigilance composé de citoyens et de fonctionnaires appelés à faire des suggestions dans le but de minimiser les inconvénients éventuels pouvant être liés à l’activité du LET. Selon lui, la première conséquence d’une telle démarche d’ouverture est de favoriser une meilleure compréhension de la réalité des impacts plutôt qu’une perception négative, amplifiée par le manque d’information. Il y aura probablement, dans l’avenir, de nouvelles solutions pour mieux traiter les déchets et M. Marron est persuadé qu’un site industriel comme celui de Lachenaie sera alors bien positionné pour adapter ses méthodes et offrir un service de proximité. Consciente que sa pérennité dépend de son acceptation par le milieu, BFI agit comme partenaire des gens qu’elle sert au quotidien. « Comme l’acceptation sociale d’une activité dépend de la confiance des riverains, elle dépend dès lors de la transparence de l’entreprise », ajoute M. Marron. Mais, pour juger de la qualité des actions d’une entreprise, il faut un système de

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CENTRES DE TRI

LA RÉCUPÉRATION DES « CRU » : UN DOSSIER TOUJOURS À LA DÉRIVE. QUI L’EÛT CRU ?

Frédéric Potvin, ing., directeur général Tricentris fpotvin@tricentris.com

Le 14 mai dernier, dans le cadre de ses 88es Assises annuelles, l’Union des municipalités du Québec tenait un atelier sur la consignation des contenants à remplissage unique (CRU). Eh oui ! Encore ! Pourtant, une vaste enquête sur la gestion des matières résiduelles au Québec, menée par la Commission permanente des transports et de l’environnement de l’Assemblée nationale du Québec, arrive à des conclusions parfaitement claires : le système de récupération des CRU le plus efficace, à tous points de vue, est la collecte sélective. Mais nous continuons de faire du sur-place. Pourquoi ? Les jeux politiques et le leadership sont au cœur de la question. L’intérêt grandissant des citoyens pour le sort de la planète et l’influence de l’opinion publique sur les choix de nos décideurs ont peu à peu politisé les questions environnementales. C’est le propre de la démocratie, et c’est tant mieux. Toutefois, lorsque la démocratie se transforme en démagogie par une manipulation de l’information, ce n’est plus de la vertu, mais un problème. Ainsi, la « guerre des chiffres » à laquelle nous assistons actuellement accomplit son œuvre démagogique. En politique, comme en mer, le sort de l’équipage repose entre les mains de celui qui est aux commandes du navire. Le capitaine se doit de diriger, d’établir le cap, d’inspirer, de réagir aux conditions changeantes… L’avancement des dossiers environnementaux dépend de notre capitaine, la ministre Line Beauchamp.

La récupération des CRU par le moyen de la collecte sélective contribuerait grandement au maintien de l’équilibre financier de tous les centres de tri du Québec, qu’ils soient à but lucratif ou non. Ainsi, à l’issue des travaux de la Commission, un communiqué, une simple déclaration de la ministre aurait suffi : « J’appuie les conclusions de la Commission et notre prochaine politique en témoignera; notre gouvernement encouragera la collecte sélective dans le dossier de la récupération des CRU. » Mais non, rien de cela ! Avec le résultat que nous devons continuer de nous battre pour démontrer une évidence déjà établie : la consignation des CRU serait une énorme erreur. Les partisans de ce système, qui en tirent profit à nos frais, s’empressent de venir combler le vide laissé par la ministre. Nous devons vite sortir le débat de la consignation de l’arène politique pour en faire un enjeu environnemental et économique ! Comprenons-nous bien : comme la majorité des contribuables, nous sommes favorables à la consignation des contenants à remplissages multiples. Ce dont il est question ici ne concerne que les contenants à remplissage unique : les canettes d’aluminium et les contenants de plastique ou de verre, comme les bouteilles de vin. 24

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Nos objectifs sont clairs et simples, tant sur le plan environnemental qu’économique : nous devons optimiser le taux de récupération des matières recyclables, et ce, au meilleur coût possible pour le citoyen. Pour cela, nous nous basons sur des facteurs de rentabilité des installations de récupération et de tri, de quantité de matières récupérées et de qualité des services offerts aux citoyens, sans oublier de tenir compte du coût de la consignation au Québec. La récupération des CRU par le moyen de la collecte sélective contribuerait grandement au maintien de l’équilibre financier de tous les centres de tri du Québec, qu’ils soient à but lucratif ou non. Les installations de tri traitent déjà un bon nombre de contenants non consignés qui sont, en tous points, identiques aux CRU. Le polyéthylène téréphtalate (PÉT) et l’aluminium, dont sont fabriqués les CRU, consignés ou non, trouvent facilement preneurs sur le marché de la revente. Même en ce moment, en pleine crise financière mondiale, une tonne métrique d’aluminium se transige à 1 000 $ alors qu’une tonne métrique de PÉT se revend 300 $. En temps normal, le prix de l’aluminium peut atteindre jusqu’à 2 000 $ la tonne métrique. Ces matières représentent donc un apport économique important. Prenons l’exemple des centres de tri ontariens qui tirent 30 % de leurs revenus de la vente d’aluminium, comparativement à 1 % pour les centres du Québec. Quant à la qualité des services offerts à la population, maintenant que 97 % des citoyens québécois ont accès à la collecte sélective, n’est-il pas plus simple pour chacun de déposer un CRU dans un bac de recyclage que d’avoir à le rapporter chez un détaillant ? Une étude réalisée en 2003 par Marlène Hutchison, intitulée Déterminants de la participation des citoyens aux différents services de récupération des matières recyclables, appuie d’ailleurs cette position : « Le seul fait d’avoir un contenant pour mettre les matières recyclables, à portée de main, augmente le volume des matières recyclées. » On ne peut finalement passer sous silence le coût exorbitant lié à la gestion de la consignation, estimé à plus de 500 $ la tonne métrique, ce qui en fait l’une des méthodes de récupération les plus dispendieuses au monde. Il est d’ailleurs intéressant de soulever le paradoxe démontré par ceux qui réclament la gratuité de la collecte sélective tout en vantant les mérites de l’élargissement de la consignation à des coûts astronomiques. Mais, qui va payer ? Il existe aussi, au sein même de certaines municipalités, des forces prônant le système de la consignation élargie en s’appuyant sur le principe du pollueur-payeur. Cette vision ne cadre absolument pas avec la réalité des centres de tri. Financièrement parlant, il faut comprendre que les CRU ne constituent, non pas une dépense, mais un revenu. Ce qui nous amène à affirmer que, plus les centres de tri seront rentables, plus les contrats signés seront avantageux pour les contribuables. Après de nombreuses consultations, la Commission des transports et de l’environnement de l’Assemblée nationale recommande d’avoir recours à la collecte sélective des CRU plutôt qu’à leur consignation. Nous sommes du même avis, comme plusieurs organismes et entreprises, dont la Société des alcools du Québec (SAQ), Éco Entreprises Québec (ÉEQ), l’Association des embouteilleurs de boissons gazeuses du Québec (AEBGQ), le Conseil canadien des distributeurs en alimentation (CCDA), l’Association des détaillants en alimentation (ADA), l’Association des restaurateurs du Québec (ARQ), le Conseil des chaînes de restaurants du Québec (CCRQ), le Conseil de la transformation agroalimentaire et des produits de consommation (CTAC), le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD), le Conseil des industriels laitiers du Québec (CILQ), Gaudreau Environnement, Unical et Plastrec. Au capitaine de notre navire, il faudrait peut-être citer le proverbe chinois selon lequel « Dans un bateau qui navigue à contre-courant, qui n’avance pas recule ». ■ Ce texte vous fait réagir ? Pour nous faire part de vos commentaires, rendez-vous au www.maya.cc, sous l'onglet 3Rve, ou envoyez-nous un courriel à info@maya.cc



LA GESTION HUMAINE DES RESSOURCES VS LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES :

G E STI O N H U M A I N E D E S R E S S O U R C E S

une nouvelle réalité ! Dominique Dodier directrice générale EnviroCompétence d o m i n i q u e . d o d i e r @ e n v i ro c o m p e t e n c e s . o rg

Le monde du travail change constamment. La gestion des ressources humaines du passé, qui représentait un centre de coûts ou une dépense, est devenue, au fil des ans, un investissement, une valeur ajoutée. On croit même que la ressource humaine fait toute la différence dans la compétitivité des organisations. La gestion des ressources humaines traditionnelle est un ensemble de pratiques ayant pour objectifs de mobiliser et de développer les ressources humaines afin d’obtenir une plus grande efficacité, une efficience accrue, et ceci, en demeurant en soutien à toute la stratégie de l’organisation. La gestion humaine des ressources est un nouveau mode de gestion qui considère l’être humain dans toutes ses dimensions. Elle guide la conduite des dirigeants et des gestionnaires dans la réalisation des êtres humains au travail.

[…] si on combine le taux de croissance de l’emploi en environnement, la pénurie de main-d’œuvre et la génération Y, il faudra être plus proactifs et développer des actions, des orientations et des stratégies qui seront branchées sur la réalité du marché de l’emploi. Pourquoi cette nouvelle philosophie ? Dans un contexte économique ralenti, cette nouvelle façon de faire et de penser s’impose pour plusieurs raisons : la pénurie de main-d’œuvre (perspectives de 3 à 5 ans), les générations X et Y (dont les besoins et les attentes diffèrent), la compétitivité (concurrences asiatique et autres). Ces derniers éléments influencent nos modes de gestion et pousseront les organisations à aller plus loin, plutôt que de se limiter à de simples opérations de gestion traditionnelle des ressources humaines. Faut-il attendre de ne plus être en mesure de pourvoir les postes vacants avant de voir les changements s’opérer ? L’arrivée de la génération Y, par exemple, rend les employeurs plutôt sensibles et inquiets. En effet, les études démontrent que les jeunes ont des caractéristiques, des attentes et des valeurs différentes de la génération des baby-boomers. On constate que la majorité des jeunes souhaitent avoir un travail intéressant, valorisant et stimulant. Pour eux, la notion de travail n’est plus seulement qu’une obligation sociale ou une source de revenus. Le travail devient un moyen de se réaliser, de s’épanouir, 26

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et non exclusivement un statut (sources : Anctil, 2006 ; Fournier et Bourassa, 2000; Gauthier et Vulture, 2007). Même si le travail est important chez les jeunes, ils sont plus réticents que leurs aînés à s’y sacrifier et recherchent l’équilibre entre la vie, le travail et la famille. Cette nouvelle génération influencera nos structures décisionnelles, nos façons de vivre le travail d’équipe et les conditions dans lesquelles se fait le travail. Ces constats amènent la nécessité de transformer et d’adapter notre style de gestion au mode de GESTION HUMAINE DES RESSOUCES. Si, dans un passé pas si lointain, le client était roi, l’employé du futur deviendra-t-il vice-roi ? Un monde de changements nous attend ! Avec un taux de croissance de l’emploi pour l’industrie de l’environnement de 26 % (source : Diagnostic industriel et de main-d'oeuvre en environnement , EnviroCompétences, 2007), l’évolution des technologies en environnement, l’évolution et la transformation des emplois, le nombre grandissant de lois et de règlements tant au provincial qu’au fédéral et à l’international, avec la demande croissante de services environnementaux et la place de plus en plus stratégique de l’environnement dans nos sociétés et nos vies de citoyens, me croiriez-vous si je vous prédisais beaucoup de travail, et ceci, pour tous les secteurs de l’environnement incluant le secteur de l’eau ? Nous serions en pôle position si le mot CHANGEMENT devenait le mot clé et la source du succès de nos organisations. Chose certaine, d’ici peu de temps, le pouvoir de recrutement ne sera plus exclusivement du côté de l’employeur, mais bel et bien du côté du candidat. Si se concrétisent les projections sérieuses, qui prétendent que, d’ici 5 ans, 10 millions de Canadiens ne seront plus sur le marché du travail, il faudra attirer et conserver nos ressources humaines d’une autre façon, sinon elles iront ailleurs. Si, à la suite d’un affichage de poste, personne ne se présente, que devrons-nous faire et comment ? Alors, il faudra repenser, recadrer ou réinventer notre façon de gérer, peu importe le secteur, la nature ou la taille de l’organisation ! Même si les enjeux se modifient au fil des ans, certains d’entre eux comme la formation et la qualification resteront encore plus déterminants. En effet, si on combine le taux de croissance de l’emploi en environnement, la pénurie de main-d’œuvre et la génération Y, il faudra être plus proactifs et développer des actions, des orientations et des stratégies qui seront branchées sur la réalité du marché de l’emploi. Pour ce faire, une solution possible serait de repenser le milieu de travail en termes de lieu d’accomplissement, d’évolution et de réalisation. Pour savoir comment cela peut se faire, lisez notre prochaine chronique. Un gestionnaire n’ira pas très loin, ou en tout cas pas plus loin que son équipe ; alors, où seriez-vous rendus sans votre équipe ? « L’art le plus difficile n’est pas de choisir les hommes mais de donner aux hommes qu’on a choisis toute la valeur qu’ils peuvent avoir. » -Napoléon Bonaparte. ■


opinions et commentaires de nos lecteurs

LETTRE OUVERTE

Oui à la collecte sélective des matières recyclables ! À l’unanimité, en juin 2008, les parlementaires de la Commission permanente des transports et de l’environnement portant sur la gestion des matières résiduelles au Québec ont identifié la collecte sélective comme étant « le système de récupération le plus performant pour anticiper de meilleurs résultats pour la récupération des contenants à usage unique ». À titre de producteurs, embouteilleurs, détaillants, distributeurs, utilisateurs, restaurateurs, récupérateurs et conditionneurs, nous représentons la très grande majorité des acteurs directement concernés par la récupération des contenants de boissons. Nous appuyons sans réserve les recommandations de la Commission. Récemment, certains groupes et individus ont mis en doute les résultats de la collecte sélective, ont craint les impacts de la baisse de valeur des matières et ont tenté d’estimer les retombées potentielles de l’élargissement du système de consignation à de nouveaux produits. Il importe ici de rappeler les faits importants et de corriger certaines perceptions erronées.

La performance de la collecte sélective s’améliore chaque année Maintenant accessible à 97 % de la population québécoise, la collecte sélective résidentielle a permis, en 2006, de recycler quelque 530 000 tonnes de matières, qu’il soit question de carton, de plastique, de métal ou de verre, pour un taux global de récupération de toutes ces matières de 52 %. Elle est en progression constante, le tonnage récupéré ayant augmenté de 40 % entre 2004 et 2006. En outre, le taux de récupération des contenants de boissons non consignés tels que les contenants d’eau, de jus, de vin et de lait est de 67 % à domicile. Celui des bouteilles de vin et de spiritueux est de 74 % en moyenne et de 84 % dans le secteur unifamilial. Ces chiffres ont de quoi faire l’envie d’autres systèmes. En effet, le taux de récupération des contenants

consignés à remplissage unique diminue quant à lui depuis plusieurs années.

Un système simple, efficace, vert et économique La collecte sélective est le système le plus simple et le plus efficace pour les citoyens québécois. Le célèbre bac de récupération permet à tous d’entreposer aisément toutes les matières. Chaque semaine, des fournisseurs de services récupèrent à leur porte les contenants et autres matières pour les acheminer vers les centres de tri où un traitement approprié leur est donné. La collecte sélective est un processus vert, car elle évite une multiplication des déplacements et une production importante de gaz à effet de serre. Soulignons que la majorité des contenants

collecte sélective ontarienne. Et les coûts de cette dernière n’ont pas diminué, alors que s’ajoutent les coûts du système de consignation.

Pour aller encore plus loin Nous ajustons continuellement nos procédés, nous investissons dans des infrastructures de traitement et nous contribuons au financement de la collecte sélective. Et nous désirons aller plus loin et lancer un appel à la mobilisation. Nous savons que les taux de récupération poursuivront leur croissance de pair avec l’amélioration du service, notamment dans les multilogements, les aires publiques ou encore les restaurants, pour lesquels des initiatives importantes sont déjà engagées.

Soulignons que la majorité des contenants de boisson à remplissage unique consignés ne sont pas récupérés par les réseaux de livraison de produits en magasin, mais bien par des circuits uniquement dédiés à leur collecte. de boisson à remplissage unique consignés ne sont pas récupérés par les réseaux de livraison de produits en magasin, mais bien par des circuits uniquement dédiés à leur collecte. Enfin, la collecte sélective est économique. Pour quelque 25 à 40 $ par année, les citoyens ont accès à un service à leur porte ! Et l’hypothèse selon laquelle la mise en place d’un système de consignation engendrerait automatiquement des économies se révèle fausse à la lumière de l’évolution de la situation en Ontario. En effet, l’organisme agréé Stewardship Ontario avait anticipé, pour 2008, des économies sur le coût du système de collecte sélective à la suite de l’instauration de la consignation sur les bouteilles de vin en février 2007. Or, selon des estimations récentes, il apparaît que l’on retrouve encore beaucoup de bouteilles de vin dans la

Le consensus pour la collecte sélective est clairement établi pour la très grande majorité des intervenants impliqués dans la récupération au Québec. Et nous nous engageons à être de toutes les tribunes pour inviter les Québécois à utiliser massivement les équipements de récupération qu’ils ont sous la main grâce à la collecte sélective !

Signataires : Société des alcools du Québec (SAQ), Éco Entreprises Québec (ÉEQ), Association des embouteilleurs de boissons gazeuses du Québec (AEBGQ), Conseil canadien des distributeurs en alimentation (CCDA), Association des détaillants en alimentation (ADA), Association des restaurateurs du Québec (ARQ), Conseil des chaînes de restaurants du Québec (CCRQ), Conseil de la transformation agroalimentaire et des produits de consommation (CTAC), Conseil québécois du commerce de détail (CQCD), Conseil des industriels laitiers du Québec (CILQ), Gaudreau Environnement inc., Tricentris, Unical inc. et Plastrec inc.

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LE S B O N S C O NTA CTS

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STÉPHEN DAVIDSON, ing. Directeur de projets Environnement 1205, rue Ampère, bureau 310 Boucherville (Québec) J4B 7M6 Tél. : 450 655-9640, poste 237 Téléc. : 450 655-7121 stephen.davidson@bpr.ca www.bpr.ca

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L’ E N V E R S D U D É C O R

Sources : Nomade, Umour.com et l’équipe de 3Rve.

es, ouvell ets n s e j d des su avez Vous ecdotes ou aire part ? des anêt à nous f tout à d’intér parvenir le Faites aya.cc m @ o f in

Au revoir Denis C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris le décès de monsieur Denis Laurin le 21 avril dernier. Denis a été l’un des premiers à croire au magazine 3Rve et l’appuyer, nous lui en sommes éternellement reconnaissants. Il était très apprécié et reconnu par ses pairs de l’industrie. Grand amateur de golf, il est possiblement en train de fouler les plus beaux terrains célestes. Nous tenons à offrir nos plus sincères condoléances à sa famille et ses collègues de l’entreprise Laurin inc.

Du nouveau dans le dossier Conporec Solutions Développement Durable inc. acquiert Conporec. Selon son président, Jean Shoiry, la première intervention de SDD sera le nettoyage du site et des installations, pour retirer une source potentielle de nuisances. Par la suite, une évaluation des besoins sera faite en vue d’élaborer l’adaptation du site et des installations en appui aux démarches régionales de gestion des matières résiduelles. En faisant l’acquisition de Conporec, SDD devient également propriétaire des brevets de tri-compostage, des technologies de compostage Biomax, de sa filiale australienne et du site du parc industriel Laprade à Bécancour. SDD entend développer et mettre en valeur l’expertise et le savoir-faire acquis par Conporec depuis sa création en 1987. Il s’agit assurément d’une bonne nouvelle pour la MRC de Pierre-De Saurel.

Victoire aux points des déchets… Un véritable duel a eu lieu le 5 mars dernier à l’occasion d’un match amical entre les gens de l’industrie de la gestion des matières résiduelles (magazine 3Rve) et ceux de la gestion de l’eau (magazine SOURCE) . Comme le laisse voir la photo, l’équipe de 3Rve était prête à tout pour remporter ce match. L’histoire ne dit pas qui a remporté le combat aux poings, mais le match a très facilement été remporté par l’équipe de 3Rve. Faut-il croire que de courir derrière des camions garde les gens de l’industrie plus en forme ?

Aouch! Alors qu’il était en voyage dans les Caraïbes plus tôt cette année, Patrick Charbonneau de l’entreprise Durabac a été victime d’un événement plutôt effrayant. Il a tout d’abord subi un accident de moto marine qui lui a laissé une coupure de 8 pouces de long à l’intérieur de la cuisse. La plaie ouverte laissant sortir du sang, il a été attaqué par un ban de piranha. Heureusement pour lui, il a réussi à s’extirper rapidement des eaux pour gagner le pont d’un bateau. Après avoir retiré un piranha qui lui mordait la cuisse et avoir refermé la plaie lui-même à l’aide d’un hameçon et de fil à pêche, il a finalement été reconduit à l’hôpital par hélicoptère. Monsieur Charbonneau est hors de danger et se porte bien. Parions qu’il aura à raconter cette histoire pour encore plusieurs années.

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Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 5 NO 1 PRINTEMPS 2009

Accélération 2009 Le 8 octobre prochain, le Conseil des entreprises en services environnementaux tiendra la 6e édition de sa soirée-bénéfice annuelle. Cette année, la soirée vous permettra de renouer avec des collègues, amis et intervenants de l’industrie sous la thématique de l’accélération. Lors de la soirée, un simulateur de voiture de course vous permettra de vivre l’expérience de la F1. Il s’agit d’un évènement à ne pas manquer. Pour réserver vos billets ou commanditer l’événement, contactez Céline Desmarais au 514-523-8222,poste 110 ou en ligne, au www.cese.ca.

Félicitations ! Le 30 mai dernier se tenait le gala de la chambre de commerce de Mascouche. À cette occasion, l’entreprise BFI s’est vue décerner le titre d’entreprise de l’année. Le directeur aux affaires publiques espère que ce prix contribuera à changer la vision que les résidents du secteur se font de l’entreprise.




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