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Automne/hiver 2006, vol. 2 no 3

LA PÉRENNITÉ DES INFRASTRUCTURES PASSE PAR CELLE DES PROGRAMMES DE FINANCEMENT UNE TEMPÊTE... DANS UNE PISCINE QUAND « KYOTO » RIME AVEC QUALITÉ DE L’EAU

ENTREVUE avec

André

Convention de la poste-publications no 41122591

Beauchamps la sagesse au profit de l’eau

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Automne/hiver 2006, vol. 2 no 3

tête-à-tête

sommaire

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Meilleure gestion des pesticides agricoles : un atout pour la protection des rivières

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En lien avec le ministre

INFRASTRUCTURE URBAINE LA PÉRENNITÉ DES INFRASTRUCTURES PASSE PAR CELLE DES PROGRAMMES DE FINANCEMENT

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« Notre comité avait la conviction de faire quelque chose d’extraordinairement important. Malgré le côté lassant des audiences, j’avais l’impression de rendre service au Québec. Je n’ai jamais eu le sentiment de perdre mon temps. J’étais aux premières loges d’un moment historique, et c’est une chance fabuleuse que d’avoir été au centre même des changements. »

SANTÉ PUBLIQUE UNE TEMPÊTE ... DANS UNE PISCINE

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LE MUNICIPAL RÈGLEMENT FÉDÉRAL SUR LES URGENCES ENVIRONNEMENTALES (PARTIE 2)

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CHANGEMENTS CLIMATIQUESUX USÉES QUAND « KYOTO » RIME AVEC QUALITÉ DE L’EAU

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EAUX USÉES VERS LA MISE À NIVEAU DES USINES D’ÉPURATION

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TARIFICATION MONTRÉAL À L’HEURE DES COMPTEURS

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ASSAINISSEMENT DÉCENTRALISÉ NON AUX DROITS ACQUIS POUR LA NOUVELLE LICENSE EN ASSAINISSEMENT AUTONOME

26 LE JURIDIQUE

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LE S B O N S C O NTA CTS

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L’ E N V E R S D U D É C O R

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EAU, TOUR DU MONDE UNE INDUSTRIE FRAGMENTÉE

Éditeur et rédacteur en chef : André Dumouchel adumouchel@maya.cc

Direction artistique : MAYA communication et marketing Designer graphique : S’AMI graphie

Chroniqueurs : Claude Béchard, François Bédard, John Cigana, Hélène Lauzon, François Lecomte, Pierre Payment, Christian Sauvageau, François Séguin, Gilles Vaillancourt et Christian Vézina.

Ce magazine est imprimé sur papier à contenu recyclé grâce à la participation financière de Tricentris.

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Le magazine de l’eau au Québec SOURCE VOL. 2 NO 3 AUTOMNE/HIVER 2006

Photos de la page couverture et de l’entrevue : Studio Point DeVue Révision linguistique : Annie Talbot Impression : TransGraphique

Coordination des ventes : André Dumouchel Tél. : 450 508-1515 adumouchel@maya.cc Abonnement et administration : MAYA communication et marketing 457, montée Lesage, Rosemère (Qc) J7A 4S2 Téléphone : 450 508-1515 Télécopieur : 450 508-1514 info@maya.ccwww.maya.cc

© Tous droits réservés. Droits d’auteur et droits de reproduction : toute demande de reproduction doit être acheminée à MAYA communication et marketing aux coordonnées figurant ci-dessus. Les opinions et les idées contenues dans les articles n’engagent la responsabilité que de leurs auteurs. La publication d’annonces et de publicités ne signifie pas que le magazine SOURCE recommande ces produits et services. Convention de la poste-publications no 41122591. Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada aux coordonnées figurant ci-dessus. Dépôt légal : 1e trimestre 2005. ISSN 1712-9125. Le magazine SOURCE est publié 3 fois l’an.


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É D I TO R I A L

Sommes-nous des irréductibles Gaulois ? Dans la célèbre bande dessinée Les aventures d’Astérix le Gaulois de Goscinny et Uderzo, le village gaulois résiste à l’envahisseur romain encore et encore. Au gré des baffes et des coups de poing, Astérix et ses amis luttent contre l’armée impériale de Jules César pour conserver l’autonomie territoriale et la culture de la Gaule. Que les opposants soient au nombre de huit cents importe peu; Astérix et Obélix les combattront avec succès grâce à la potion magique, savamment préparée par Panoramix le druide, véritable sage du village. Les Gaulois n’ont peur de rien. De rien ? Presque. Ils ont seulement peur que le ciel leur tombe sur la tête.

André Dumouchel

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adumouchel@maya.cc

Pourquoi cette introduction ? Tout simplement parce qu’avec les récents événements, j’en suis venu à trouver une analogie entre notre société et celle de ces sympathiques personnages. D’une certaine manière, tout comme eux, nous avons dû protéger notre spécificité. Mais, encore plus important, il semblerait que nous partagions cette peur suprême que représente la chute du ciel sur nos cocos. Ne trouvez-vous pas que les dossiers ne bougent que lorsque le cataclysme nous guette ? Des exemples ? Soyez honnête. Croyezvous que la Politique nationale de l’eau serait entrée en vigueur sans la tragédie de Walkerton ?

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Bien sûr qu’on en parlait depuis des lustres. Mais justement, on en parlait… Sans ce malheur, il est permis de croire que nous serions encore en train d’en discuter. Après avoir négligé le simple entretien des ponts et viaducs du Québec pendant des décennies, le gouvernement a finalement délié les cordons de la bourse afin de sécuriser ces derniers. Quelqu’un peut-il affirmer sans rire qu’il aurait fait ainsi sans la catastrophe qui a coûté la vie à d’innocentes victimes ? Un petit dernier ? D’accord, pour le plaisir… Le Journal de Montréal a commandé une étude pour vérifier la salubrité des eaux des piscines publiques de Laval et de Montréal. Il n’en fallait pas plus pour que tout le Québec en parle. Y a-t-il un bulletin de nouvelles ou un quotidien québécois ayant contourné le sujet ? Bien sûr que non, même l’auteur de ces lignes a commandé des textes sur le sujet. Je vous invite d’ailleurs à lire les chroniques fort intéressantes du Dr Payment et de Me Lauzon. La nouvelle a créé tout un émoi et on ne s’attendait à rien de moins qu’à une réponse musclée et immédiate de la part du ministre Béchard et du gouvernement québécois. Aurions-nous pu laisser retomber la poussière ? Après tout, la nouvelle est sortie au moment où les feuilles n’allaient pas tarder à changer de couleur. Où était l’urgence ? Dans ce cas, comme dans les deux autres, il s’agissait d’une décision prise en fonction de la protection des citoyens certes, mais la rapidité des annonces montrait comme toujours la crainte ultime de tout gouvernement, c’est-à-dire la baisse de confiance de la population en ses leaders politiques. Je ne sais pas si, dans chacun des cas, les réactions étaient appropriées ou non. Mais une chose demeure : il a fallu que nous craignions que le ciel nous tombe sur la tête pour bouger.

Dans la même veine, André Beauchamps, notre Panoramix québécois, m’a fait grimacer alors que je l’interrogeais sur notre capacité à assurer la pérennité de nos infrastructures. Il m’a fait remarquer que certaines infrastructures romaines comptant dix-sept siècles d’utilisation étaient toujours fonctionnelles. Au fait, en quelle année le viaduc de La Concorde à Laval a-t-il été construit ? Par la suite, M. Beauchamps a souligné à juste titre le grand défi que représentent les changements climatiques et le lien que ces derniers auront sur nos infrastructures. Pensez-y bien, les changements de pluviosité viendront bouleverser tout le système qui a été pensé en fonction de données qui seront bientôt complètement tout autres. Dans bien des cas, il ne s’agira pas que de réparer les fuites d’un réseau, mais plutôt de remplacer un système complet. Quand on pense qu’on a de la difficulté à trouver les fonds nécessaires pour changer un bout de tuyau… Alors qu’il parlait, je commençais à réaliser à quel point je ne suis pas né à la bonne époque. Contrairement à mes amis baby-boomers, ce que je vois devant moi ne ressemble en rien aux promesses de « liberté 55 ». L’horizon de ma retraite s’éloigne de plus en plus, au fur et à mesure que la pyramide des payeurs d’impôt se renverse. Bientôt, nous ne serons qu’une poignée de travailleurs pour faire face à tous les problèmes que nos prédécesseurs nous auront légués. De quoi ai-je le plus peur ? Que les baby-boomers prennent leur retraite trop rapidement ! Ce qui est inquiétant, c’est que, contrairement aux Gaulois, ma peur est bien réelle et finira par se réaliser… ■



En lien avec le ministre Meilleure gestion des pesticides agricoles : un atout pour la protection des rivières M. Claude Béchard, ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs. Le monde agricole est de plus en plus sensibilisé à la contamination du milieu aquatique par les pesticides. Dans ce contexte, il importe de souligner les nombreux efforts déjà déployés pour réduire ces risques de contamination. Pour sa part, le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP) poursuit diverses actions pour réduire à la source l’usage des pesticides. Par son Code de gestion des pesticides, en vigueur depuis 2003, il a établi une obligation de respecter des distances d’éloignement des prises d’eau et plans d’eau lors de la préparation et de l’application des pesticides. Le Ministère collabore également avec le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ) et d'autres partenaires à réduire l’usage des pesticides. Ces mesures sont mises de l'avant car les usages de l'eau sont en croissance au Québec. De plus en plus, la population s'attend à ce que cette ressource soit mieux protégée pour le bénéfice des générations actuelles et futures. Au Québec, trois millions de kilos de pesticides sont vendus annuellement, la plus grande partie étant utilisée en agriculture. Dans les régions où on a recours aux pesticides, cette situation risque d'affecter la qualité de l'eau des rivières.

prélevés annuellement. Un rapport est publié à tous les deux ou trois ans afin de rendre compte de l’évolution de la situation. Déjà cinq rapports ont été publiés sur la question. Les résultats obtenus à ce jour montrent que des pesticides continuent d'être présents dans les cours d'eau des régions agricoles. À l'occasion, les concentrations de certains pesticides dépassent les critères de qualité de l'eau visant la protection des espèces aquatiques. Toutefois, dans les grandes rivières qui servent à l'approvisionnement en eau pour les municipalités, les concentrations sont habituellement plus faibles. Néanmoins, pour réduire les risques pour les prises d’eau municipales, le Règlement sur la qualité de l’eau potable oblige les responsables de réseaux de distribution d’eau potable qui desservent plus de 5000 personnes, à réaliser un contrôle trimestriel pour une série de pesticides. Sur les 213 réseaux municipaux visés par la réglementation, 116 (54 %) ont présentés de faibles concentrations d’un ou de plusieurs pesticides dans au moins 1 des échantillons prélevés entre juin 2001 et décembre 2004. Par ailleurs, depuis l’entrée en vigueur du règlement, aucun dépassement de norme n’a été observé, les concentrations mesurées étant habituellement très faibles.

En vue de favoriser L’échantillonnage se fait du mois de mai au mois d’août. une meilleure gestion des pesticides en agriIl implique l’analyse de 56 pesticides dans environ culture, le M D D E P 140 échantillons prélevés annuellement. applique, depuis 1992, un programme de suivi dans les rivières du Dans une perspective de prévention, il faut donc assurer une sud du Québec, là où se concentrent les principales cultures utilisatrices de pesticides. Comme l’usage des pesticides diffère d’une gestion prudente et un usage contrôlé des pesticides. C'est justeculture à l’autre, le suivi est adapté aux particularités de chacune. ment dans cet esprit que le MDDEP et le MAPAQ ont convenu en Cette approche permet d’intervenir avec plus de pertinence auprès 2005 de l'Initiative conjointe MAPAQ-MDDEP sur les pesticides en milieu agricole pour la période 2005-2010. Celle-ci vise à des agriculteurs et de compter par la suite sur leur collaboration. réduire, d'ici 2010, la pression sur l'environnement issue de Jusqu’à maintenant, une trentaine de rivières ont déjà été l'usage des pesticides par la promotion de pratiques respecéchantillonnées pour les pesticides. Les cultures du maïs et du tueuses de l'environnement. soya, qui font usage des pesticides, sont ciblées par le programme, mais plusieurs autres cultures, telles que les vergers, la pomme de terre, et, plus récemment, les cultures maraîchères ont aussi fait l’objet de campagnes d’échantillonnage. Le réseau de base du suivi des pesticides est constitué de quatre stations sentinelles dans des bassins versants à dominance de cultures de maïs et de soya. L’échantillonnage se fait du mois de mai au mois d’août. Il implique l’analyse de 56 pesticides dans environ 140 échantillons

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tête-à-tête

dire que mon enfance n’a pas été facile. J’ai été un enfant très malade. J’ai fait le cycle des allergies, en commençant par l’eczéma dès la naissance. Les symptômes sont toutefois disparus vers l’âge de cinq ans pour faire place à l’asthme jusqu’à l’adolescence ! J’étais donc un enfant chétif, petit, timide, qui ne jouait pas beaucoup, qui n’était pas bon dans les sports, malhabile avec son corps et incapable de rivaliser avec les autres. On peut dire que j’ai plus survécu qu’autre chose, et j’étais un enfant relativement introverti. Tout cela a probablement favorisé mes intérêts pour la lecture. (Rires.) Comment avez-vous senti que vous aviez la vocation ?

André Beauchamps Entrevue réalisée par André Dumouchel

CHARISMATIQUE

ET DOTÉ D’UN SENS DE LA RÉPARTIE PEU COMMUN,

EST UN RASSEMBLEUR.

TÔT

ANDRÉ B EAUCHAMPS

DANS SA VIE, IL RESSENT LE BESOIN DE S’INVESTIR DANS SA

COMMUNAUTÉ ET SA SOCIÉTÉ. I L EMBRASSERA LA PRÊTRISE POUR ENSUITE S’INTÉRESSER AUX QUESTIONS SOCIALES ET ÉTHIQUES. I MPLIQUÉ DANS LA CRÉATION DU MINISTÈRE DE L’E NVIRONNEMENT, IL N’A JAMAIS CESSÉ D’ÊTRE AU CŒUR MÊME DES PLUS GRANDS BOULEVERSEMENTS ENVIRONNEMENTAUX QUÉBÉCOIS. I L A ÉTÉ LE PRÉSIDENT DES AUDIENCES PUBLIQUES SUR LA GESTION DE L’EAU AU BASE MÊME DE LA

QUÉBEC ET SON VOLUMINEUX RAPPORT EST À LA POLITIQUE NATIONALE DE L’EAU.

HOMME SAGE S’IL EN EST UN, LE MAGAZINE SOURCE L’A RENCONTRÉ POUR VOUS. Quelle était l’occupation de vos parents ? Mon père avait une formation en biologie, en agronomie de même qu’en médecine vétérinaire. Il a étudié à l’institut d’Oka, mais il n’a pu terminer ses études en raison de la guerre de 19141918. Il est donc devenu instituteur. Ma mère, de son côté, était couturière à la maison. Elle s’est mariée à l’âge de 27 ans. Elle a eu huit enfants : six filles et deux garçons. Je suis le benjamin de la famille. Ma mère est décédée alors que j’avais 11 ans. Mes sœurs ont donc joué les mères à mon égard.

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Quelle était la situation économique de votre famille ? Nous n’étions pas pauvres, car mon père avait un métier. Je dirais que nous étions une famille modeste. Nous mangions convenablement et avions un bon logement, assez vaste dans un milieu ouvrier de Villeray. Lorsque vous étiez jeune, quelle était votre ambition professionnelle ? J’ai pensé très tôt à devenir prêtre, car pour moi ça représentait une avenue très importante et très valorisée. Il faut

J’en suis venu au sacerdoce par deux valeurs-clés, l’une d’elle étant l’expérience spirituelle proprement dite, passant de la prière à une espèce de recherche religieuse très intense. L’autre est le service social. Pour moi, la solidarité avec la classe ouvrière et la militance ont toujours été d’une très grande importance. C’est pourquoi je m’y suis employé toute ma vie, que ce soit en tant que président de la Société Saint-Vincent-de-Paul ou à travers des clubs de réflexion et d’action sociale ou même syndicale. Étiez-vous idéaliste ? (Hésitation…) Je ne sais pas si on peut appeler ça idéaliste, mais j’étais extrêmement tenté par le marxisme. J’y ai longuement réfléchi. En fait, pour moi, changer la société était tout à fait fondamental. Étier-vous au cœur de la Révolution tranquille ? Oui, au début. Mais, vous savez, les années 1950 bouillonnaient par en dessous avant même que l’on ne parle de Révolution tranquille. Quelles ont été vos premières expériences en carrière ? J’ai tout d’abord été vicaire pendant un an à la paroisse Ste-Cunégonde dans le quartier Pointe-St-Charles. Ensuite, j’ai été un an professeur de religion au Collège St-Paul, qui est aujourd’hui le Cégep Bois-de-Boulogne. Mais l’expérience n’a pas été heureuse en raison d’un conflit avec mon supérieur du temps. J’ai été ensuite nommé à nouveau vicaire, mais cette fois dans Hochelaga-Maisonneuve pour une période de deux ans. En 1966, l’évêque (le cardinal Léger) m’a envoyé étudier en théologie à Fribourg en Suisse. Je voulais étudier en sociologie ou en philosophie sociale, mais lui tenait à ce que ce soit en droit canon. Nous nous sommes donc entendus pour la théologie. (Rires.)


tête-à-tête Comment se sont déroulées vos études à Fribourg ? Le plus grand problème fut l’échéance de deux ans que le cardinal m’avait imposée. À son époque, un doctorat, se faisait en un an, maximum deux. Au moment où moi j’y étais, ce n’était plus vrai, ça prenait quatre à cinq ans pour faire un doctorat. De plus, il ne faut pas oublier qu’à Fribourg, on exigeait la maîtrise de l’allemand, c’était donc mission impossible. Au bout de six mois, j’ai fait une erreur de jugement en écrivant au cardinal Léger pour lui dire que tout allait relativement bien, mais qu’il me serait impossible de réaliser le doctorat en deux ans, que ça ne se pouvait pas. Il m’a répondu : « Faites ce que vous voulez, mais vous n’avez que deux ans. » Il s’agit là d’une erreur de jeunesse. J’étais trop anxieux. Avec le recul, je comprends sa réaction puisque l’année suivante, le cardinal Léger démissionnait et s’en allait en Afrique. Il ne voulait donc tout simplement pas engager son successeur. Qu’avez-vous fait à votre retour ? Sans diplôme, je me suis retrouvé avec des copains à écrire un discours pour monseigneur Grégoire (devenu cardinal

plus tard). Il a apprécié le discours et a cherché à savoir qui l’avait écrit. Je suis donc devenu l’attaché personnel de l’évêque de Montréal. Un peu plus tard, j’ai commencé à m’intéresser à l’éducation de la foi des adultes et à un organisme qui s’appelait l’Office de la catéchèse. Je m’y suis investi à temps partiel pour ensuite y travailler à temps plein à partir de 1972. Les questions sociales qu’on y a abordées ont été très stimulantes. C’est d’ailleurs par ces thèmes que je me suis intéressé aux questions écologiques.

Avez-vous eu l’autorisation de vos supérieurs religieux ?

Qu’est-ce qui a fait que vous vous êtes vraiment intéressé à l’environnement ?

Vous vous êtes donc investi à fond ?

C’est un pur hasard. Alors que j’étais membre de la Société St-Jean-Baptiste, j’ai aidé un des animateurs de la société qui avait des problèmes avec le personnel. Par la suite, cette personne est devenue directeur du cabinet de Marcel Léger suivant l’élection de 1976. C’est alors qu’il m’a donné un contrat de recherche sur des questions d’éducation relative à l’environnement. J’ai trouvé ça fascinant. Par ailleurs, je connaissais M. Léger parce qu’avant de devenir politicien, il s’était occupé des systèmes de collecte dans les paroisses. C’est lui qui avait instauré le système d’enveloppes pour les quêtes du dimanche.

Ça ne m’a jamais posé de problème. J’ai simplement informé l’évêque de ma décision. Ma relation avec monseigneur Grégoire était très bonne puisque nous étions très proches l’un de l’autre. Il savait que j’avais besoin de respirer un peu, d’avoir plus de libertés, de sorte qu’il ne s’est pas objecté à mes projets. J’avais besoin de défis et d’explorer de nouvelles choses.

À ce moment, ça bouillonnait en environnement. Nous avons créé le ministère de l’Environnement, auparavant nommé les Services de protection de l’Environnement. Vous sentiez-vous à l’aise dans ce rôle ? Il s’agissait de ma première expérience en administration publique. J’ai donc appris le fonctionnement de la fonction publique, des conventions collectives et d’un tout autre univers. Avez-vous aimé l’expérience ? J’ai adoré ça et j’ai beaucoup appris sur tous les sujets relatifs à l’environnement,

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tête-à-tête

que ce soit la question des déchets ou de l’eau. Par la suite, j’ai demandé une mutation dans la région de Montréal. Je suis devenu directeur adjoint de cette région. Êtes-vous demeuré en poste longtemps ? Jusqu’à l’élection de 1981. M. Léger a été réélu et reconduit comme ministre de l’Environnement. C’est à ce moment que je suis devenu son chef de cabinet. J’ai conservé le poste environ une quinzaine de mois, car M. Léger s’est fait retirer son ministère par M. Lévesque.

Subséquemment, je suis devenu directeur pour les Pères Jésuites et les Éditions Bellarmé, poste que j’ai occupé pendant trois ans. C’est sous ma recommandation que les Jésuites ont décidé de vendre la maison d’édition. Je venais donc de perdre mon emploi à nouveau ! Avez-vous été tenté de revenir à la prêtrise ? J’aurais pu revenir en pastorale active. Je n’ai d’ailleurs jamais cessé l’action pastorale. J’ai toujours fait du ministère la fin de semaine et collaboré à la

temps à l’université McGill à la chaire de recherche en éthique de l’environnement. Est-ce que cette chaire existe encore ? Non, elle n’existe plus, mais elle a été extraordinairement utile pour moi. Elle m’a permis de faire beaucoup de lectures et de publier quelques livres sur le sujet, dont Introduction à l’éthique de l’environnement et Gérer le risque, vaincre la peur, un livre dont je suis fier. Quels sont les autres mandats importants qui vous ont été confiés ?

Des centaines de documents ont été apportés et le secrétariat a failli crouler sous la quantité de documents à photocopier et à diffuser. Mais, tout à coup, les gens ont compris que nous étions sérieux. Ce poste m’a permis d’avoir un regard sur la dimension politique des choses. Qu’avez-vous fait par la suite ? Je suis revenu à la fonction publique. On m’a demandé de faire une recherche sur le programme d’assainissement des eaux, car il y avait beaucoup de problèmes et de conflits. Par la suite, j’ai été président du Bureau d’audience publique sur l’environnement pendant quatre ans avec des dossiers très chauds ! Cependant, les relations avec M. Lincoln, le nouveau ministre de l’Environnement de l’époque, ont été un petit peu difficiles, car j’étais perçu comme un méchant péquiste en raison de mon expérience comme chef de cabinet au sein du précédent gouvernement. J’ai donc préféré me retirer de la fonction publique. Je me trouvais trop jeune pour devoir supporter une situation déplaisante.

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rédaction du Prions à l’église. Et même si je n’ai pas eu d’affectation pastorale officielle depuis 1977, j’ai collaboré à un grand nombre de comités d’évêques et à différents groupes de travail. Est-ce à ce moment que vous avez fondé Enviro-sage ? Oui. Il fallait assurer la transition avec la maison Fides, les acheteurs des Éditions Bellarmé. J’ai donc pris entente avec les Jésuites afin de faire le pont avec les auteurs pour assurer la continuité. De plus, je suis devenu consultant en environnement. J’ai continué de faire ce que j’ai toujours fait, c’est-àdire des audiences, des rencontres ou des discussions publiques, ainsi que de la résolution de conflits. Bref des domaines dans lesquels j’ai développé une expertise. J’ai aussi créé une boîte de résolution de conflits (Consensus) avec des amis en plus de travailler à mi-

En 1999-2000, le gouvernement m’a demandé de présider l’audience publique sur la gestion de l’eau au Québec. C’est probablement ce que la majorité des gens retiennent, mais j’ai aussi travaillé au dossier de l’audience de la Ville de Montréal sur la gestion des déchets en 1995 et à la commission sur la production porcine de 20022003. J’ai donc beaucoup travaillé en environnement, dans les champs qui sont les miens, c’est-à-dire l’intégration des rationalités, la consultation publique, la participation publique, l’éthique et la spiritualité. J’ai aussi publié une trentaine de livres. Maintenant, j’essaie d’être à la retraite, mais le téléphone ne cesse de sonner ! Mais je ne veux plus faire de gros dossiers parce que je n’ai plus l’énergie d’autrefois, je ne supporte plus aussi bien le stress. J’arrive au bout de la boucle, si vous voulez. Mais en même


tête-à-tête temps, j’ai reçu énormément et je suis un des rares témoins à avoir connu toutes les institutions qui ont travaillé en environnement. C’est pourquoi, s’il y a une fonction de mémoire à faire, je l’assume. Si je peux rendre un peu de la chance que j’ai eue… Est-ce que votre parcours aurait été simplifié si vous aviez été laïc ? La prêtrise n’a pas été un handicap pour moi. J’ai été capable de mettre ça entre parenthèses, mais sans le renier ou le cacher. Je ne le disais pas, mais le monde le savait. Il faut se rappeler que, dans les années 1980, l’anticléricalisme était fort. Que retenez-vous de la commission d’enquête sur la gestion de l’eau qui porte votre nom ? J’ai plusieurs beaux souvenirs, notamment une soirée en particulier, au début des audiences. J’avais réuni tous les ministères du provincial et du fédéral impliqués dans la gestion de l’eau en leur demandant d’apporter toute la documentation pertinente de chacun de leur ministère. Des centaines de documents ont été apportés et le secrétariat a failli crouler sous la quantité de documents à photocopier et à diffuser. Mais, tout à coup, les gens ont compris que nous étions sérieux. Le dernier soir de la première tournée fut également un très beau moment. Nous avions baptisé la soirée « La Symbolique de l’eau ». En plus de la projection du film de Frédéric Bach, des artistes nous ont présenté des textes et des poèmes. Nous avons eu l’impression de dépasser le seul objet technique. À la toute fin du processus, Richard Séguin est même venu chanter une chanson écrite par Vigneault sur le sujet. Avez-vous aimé faire ce travail ? Ah, c’était fascinant ! Évidemment, c’était un travail de fou qui a duré 15 mois. À cette époque, tous les dimanches après-midi, je quittais StColomban au nord de Montréal en direction de ma chambre d’hôtel à Québec pour ne revenir que le vendredi soir. Sans compter mon travail de pastorale le samedi. Notre comité avait la conviction de faire quelque chose d’extraordinairement important. Malgré le côté lassant des audiences, j’avais le sentiment de rendre service au Québec. Je n’ai jamais eu le sentiment de perdre mon temps. J’étais aux premières loges d’un moment historique, et c’est une

chance fabuleuse que d’avoir été au centre même des changements. Nous avons finalement rendu un rapport de 750 pages, très substantiel, car je voulais qu’on puisse dire, 15 ans plus tard : « Voici ce qu’on pensait sur l’eau en 2000. » Êtes-vous satisfait de l’application de votre rapport ? Je ne veux pas commencer à faire le petit vieux gâteux qui revient en disant : « Hé, ils n’ont pas fait ça comme on a dit. » Je préfère laisser ça à d’autres. Quelle est votre implication dans Aqua-Centruum ? Premièrement, il faut spécifier que la simple existence d’Aqua-Centruum relève du miracle. Tous les acteurs de l’eau y sont représentés malgré les rivalités, les compétitions et parfois même les oppositions idéologiques. Je préside l’organisme depuis environ six mois et je suis toujours surpris de l’enthousiasme des gens autour du conseil d’administration.

Serons-nous en mesure de maintenir une qualité acceptable de nos infrastructures malgré notre problème démographique ? Dans les années 1960 et 1970, il y avait une telle effervescence et tellement d’irresponsabilité de la part de tout le monde que je pense qu’il y a eu de graves manquements à l’éthique et qu’on a probablement bâclé bien des travaux. La facture risque d’être très salée. La conscience éthique n’est pas élevé au Québec. On s’arrange, on tripote, on manipule, etc. Comment expliquer la durée de vie des infrastructures romaines ? Dix-sept siècles d’utilisation et toujours fonctionnels ! En France, certains aqueducs et certains ponts datent de l’époque romaine et sont toujours là. Ici, à 40 ans, un tuyau est fini. Vous savez, le développement durable, c’est aussi ça… Le mythe du progrès, depuis la Renaissance, c’est que, automatiquement, on laisse plus à nos descendants que ce qu’on a eu nous-mêmes de nos prédécesseurs, mais ce mythe est en train de s’écrouler. Rappelez-vous

Quel est le but de l’organisme ? Le but est de permettre un débat public ouvert et éclairé sur l’eau. De plus, nous souhaitons favoriser l’ouverture du Québec à l’international en permettant à nos chercheurs et à nos intervenants de bien communiquer avec le monde et peut-être aussi de permettre la diffusion de l’expertise et de la technologie québécoises. Trouvez-vous dommage que l’environnement ne soit pas plus valorisé au sein de nos gouvernements ? Il y a la cohérence des gouvernements, mais également celle des citoyens. C’est sûr que les attentes des gens sont très grandes, mais la cohérence de leur action personnelle, leurs vrais choix, n’est pas toujours à la hauteur. On n’a qu’à penser aux gros véhicules sport utilitaires. D’autre part, il ne faut pas oublier que la montée des préoccupations environnementales dans notre société est phénoménale depuis 25 ans. Pensons simplement que le premier grand livre d’alerte sur l’environnement, Silent Spring, de Rachel Carson, remonte à 1960, et que la première grande conférence mondiale sur le sujet ne date que de 1972 à Stockholm.

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tête-à-tête la chanson de l’Expo 67 : « C’est le début d’un temps nouveau, la planète est à l’année zéro… » On a eu l’illusion du bonheur et de l’opulence faciles, mais nous avons contracté des dettes énormes et sommes en train de les transférer aux générations futures. Seront-elles capables de les porter ou est-ce que nous serons assez sages pour négocier ensemble les réductions qui s’imposent ? La question demeure entière.

Quels sont les grands défis environnementaux auxquels le Québec devra faire face ? Sans contredit les changements climatiques. Ils auront des répercussions importantes sur les structures. Pensez juste aux changements touchant la pluviosité. Les équipements en place ont été pensés en fonction d’une pluviosité donnée et, s’il y a de nouveaux incidents qui changent les modèles, nos équipements risquent d’être inadéquats. Ce n’est donc pas banal du tout.

Pourrons-nous nous adapter ? Le Québec veut s’ajuster, mais c’est le fédéral qui, pour l’instant, ne veut pas. Et comme il s’agit de questions relevant davantage du fédéral que des provinces, nous stagnons un peu en ce moment. Vraiment, on a du pain sur la planche… M. Beauchamp, un énorme merci. ■

On le cuisine pour vous! bagarrer pour la défense des gens, mais on a une fonction d’unification de la communauté et j’ai peur que cette même communauté ait tendance à se diviser pour des raisons politiques. Vous connaissez la bonne vieille parole de Mao : « La guerre est une politique avec effusions de sang, la politique est une guerre sans effusions de sang. » Pour avoir été chef de cabinet, je sais qu’il avait bien raison… Êtes-vous souverainiste ? Oui.

Avez-vous songé vous-même à vous y lancer ?

L’eau serait-elle mieux protégée dans un Québec souverain ?

Oui, souvent. J’ai été très tenté. Mais ça aurait été une erreur.

(Hésitation.) Oui, parce qu’un nombre inutile de querelles pourraient être résolues. Mais en même temps, même souverain, le dossier de l’eau, notamment du fleuve St-Laurent, ne peut pas se régler juste par le Québec, il faudra, de toute manière, une discussion avec l’État fédéral ainsi qu’avec les États américains limitrophes. C’est un bassin commun et on ne peut régler les problématiques que par une approche commune, que le Québec soit indépendant ou pas.

Êtes-vous en faveur de l’accession des femmes à la prêtrise ?

Avez-vous confiance en l’eau du robinet ? J’ai confiance et, quand les gens m’apportent de l’eau embouteillée, je demande qu’on me donne de l’eau du robinet. Que pensez-vous du saut en politique de l’abbé Gravel ? Je suis plutôt en désaccord, parce que la politique est un jeu dur, c’est un jeu de bagarres et c’est un jeu de conflits. Comme curé, on doit bien sûr se

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Et le plus important premier ministre du Québec ?

travailleur social, faire de la recherche et même être avocat.

(Longue hésitation.) Je vous dirais Adélard Godbout.

Êtes-vous peiné de voir le sort réservé à l’Église catholique dans la société actuelle ?

Est-ce que l’eau est un bien public ? C’est un patrimoine commun. Sommes-nous à l’abri d’une tragédie de type Walkerton ? Les contrôles sont bien meilleurs et les gens mieux formés, mais des tragédies du genre peuvent encore survenir, nous ne serons jamais totalement à l’abri. Est-ce que vous préférez le volontarisme ou le réglementaire, en matière d’environnement ?

Ah, mon Dieu, oui! Oui, tout à fait. Êtes-vous en faveur du mariage entre conjoints de même sexe ? Ça, c’est plus compliqué. Que les homosexuels aient des droits, c’est indubitable. La condamnation de l’homosexualité, en soi, est inadéquate, parce que nous savons, maintenant, qu’il y a là des questions d’ordre biologique qui sont indépendantes de la décision des individus, qui ne sont pas de l’ordre de la responsabilité morale ou d’action des individus, ce que nous ne savions pas il y a cent ans. Qu’on doive favoriser ce qu’on appelle l’union civile, certainement, mais qu’on appelle ça un mariage, je trouve ça plus difficile. Là, il y a des questions anthropologiques énormes derrière ça et ma réflexion n’est pas terminée. Qui a été le plus important ministre de l’Environnement du Québec ? Certainement Marcel Léger.

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Les deux vont de pair. Mais à long terme, il faut toujours travailler en profondeur sur la motivation, sur les valeurs et sur l’éducation. Mais l’homme est humain… Êtes-vous à l’aise avec votre « vedettariat » ? Ça m’amuse, je n’ai aucun problème avec ça, même si je ne l’ai jamais cherché. Par contre, si ca peut m’aider à donner un coup de pouce, tant mieux. Avez-vous des regrets au point de vue professionnel ? Ne pas avoir été diplômé à l’université… (Rires.) Qu’auriez-vous fait si vous n’aviez pas été théologien ? Le problème, c’est que j’aime tout… (Rires.) J’ai un grand appétit pour la vie. J’aurais aimé être professeur,

Oui, bien sûr, parce que c’est une très grande institution qui a accompli tellement pour notre société. On n’a qu’à penser à l’exemple de notre système de santé d’avant les années 1950, qui n’aurait pas existé sans l’important apport ecclésial. Mais je crois qu’elle paie pour les erreurs qu’elle a commises telles que l’autoritarisme et un cléricalisme très poussé. Le problème, c’est que les gens ne sont pas capables de replacer le tout dans son contexte. Ces mêmes personnes rejettent les idées en bloc, mais il y aura des problèmes de raisonnement sur le plan de l’éthique, pour ne nommer que celui-là, car ce n’est pas en lisant des articles dans des magazines comme Châtelaine que l’on peut se bâtir un code éthique valable. Comment peut-on réussir à mettre l’environnement en avant-plan en tant que société ? Il n’y a rien de mieux que d’en parler, individuellement et collectivement, pour faire avancer la question. Une société avance en se parlant. Il faut recréer les forums pour que les gens débattent des choses essentielles.


INFRASTRUCTURE URBAINE

LA PÉRENNITÉ DES INFRASTRUCTURES PASSE

par celle des programmes de financement Gilles Vaillancourt maire de Ville de Laval et président du CERIU

43 000 kilomètres, une distance énorme qui est par ailleurs inférieure à la longueur des rues et des ouvrages d’art. C’est donc dire que les besoins sont des plus urgents. En résumé, la tâche de maintien en bon état des infrastructures municipales est colossale.

Les questions du vieillissement des infrastructures municipales et des impacts financiers considérables liés à leur entretien et à leur renouvellement ne sont pas récentes. Déjà, en 1984, la Fédération canadienne des municipalités lançait un cri d’alarme. Le Centre d’expertise et de recherche en infrastructures urbaines (CERIU) a, depuis plusieurs années déjà, soulevé le problème du « déficit caché » de l’entretien et du renouvellement des infrastructures municipales. Plusieurs experts de la gestion des infrastructures ont eu l’occasion de démontrer l’urgence de procéder à un redressement de la situation. C’est ainsi que la Coalition pour le renouvellement des infrastructures du Québec que j’ai également l’honneur de présider a réussi à « chiffrer » ce déficit d’entretien : 18 milliards de dollars seraient requis pour mettre à niveau lesdites infrastructures municipales du Québec. Une étude récente du ministère des Affaires municipales et des Régions et du ministère des Finances du Québec, Repenser les relations avec les municipalités, corrobore l’importance des besoins d’investissement dans les infrastructures municipales. Cette étude a estimé les besoins d’investissement futurs pour l’ensemble des infrastructures municipales à 36 milliards de dollars sur une période couvrant les années 2005 à 2020. Ces sommes peuvent paraître exorbitantes si on ne se souvient pas qu’il y a au Québec environ 1200 réseaux municipaux de distribution d’eau potable qui totalisent près de 30 000 kilomètres de longueur. En outre, si on mettait bout à bout les canalisations qui composent les réseaux d’égout, celles-ci totaliseraient

Il faut reconnaître que depuis quelques années les gouvernements se sont mis à la tâche : plusieurs programmes de financement ont été mis sur pied ou sont sur le point de l’être. Les trois programmes d’infrastructures Canada-Québec ont injecté une somme d’environ 490 millions de dollars; le programme Infrastructures Québec a contribué pour 200 millions de dollars. Ces sommes non négligeables, il faut le reconnaître, ont permis de régler des situations pressantes; elles ont profité à quelques municipalités. Cependant, ces programmes se sont terminés beaucoup trop hâtivement pour permettre à la plus grande majorité des municipalités de mettre en œuvre un véritable programme de réhabilitation et de renouvellement des infrastructures.

d’adapter un plan d’action pour satisfaire aux exigences du du ministère des Affaires municipales et des régions et viser l’atteinte des objectifs pour la pérennité des infrastructures, tel qu’établi dans la Politique de l’eau du Québec. On admettra volontiers aujourd’hui que le niveau de l’aide des gouvernements supérieurs vient d’atteindre un seuil acceptable, et ce seuil sera maintenu jusqu’en 2009-2010. Comme il est prévisible actuellement que cette aide sera diminuée bien avant que l’état des infrastructures soit remis à un niveau acceptable, il est impératif que la pérennité des programmes soit assurée pour une période allant au moins jusqu’en 2020 pour réellement effacer le « déficit caché » de nos infrastructures. Personnellement, j’insisterai toujours auprès de nos gouvernements pour la stabilité des programmes d’assistance financière mis à la disposition des municipalités pour la réfection des infrastructures. Pour investir l’argent de la façon la plus efficace, les maîtres d’œuvre municipaux doivent connaître longtemps à l’avance le « calendrier » de

ces programmes se sont terminés beaucoup trop hâtivement pour permettre à la plus grande majorité des municipalités de mettre en œuvre un véritable programme de réhabilitation et de renouvellement des infrastructures Plus récemment, les gouvernements ont élaboré d’importants programmes de financement. Leur pertinence ne fait pas de doute : A le fonds d’infrastructures stratégiques (pour les grandes villes) – 350 millions; B le fonds d’infrastructures municipales rurales FIMR – 390 millions;

leurs interventions afin de les échelonner selon un scénario préétabli et ainsi mieux contrôler les coûts de ces travaux. En tant que président du CERIU et président de la Coalition, je souhaite qu’en cette ère de renouveau politique au Canada et au Québec nous sachions aller un peu plus loin ensemble. C’est ce que la population attend désormais de tous ses dirigeants à tous les paliers. ■

C les sommes relatives à la taxe d’accise sur l’essence totaliseront 1,15 milliard d’ici 2010. Ces programmes permettront aux municipalités, grandes et petites, de préparer un plan d’intervention bien ciblé et

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SANTÉ PUBLIQUE

UNE TEMPÊTE...

dans une piscine Pierre Payment Ph.D., professeur, INRS-Institut Armand-Frappier pierre.payment@ inrs-iaf.uquebec.ca

Ce fut l’événement de l’été dans le domaine de l’eau : selon une étude du Journal de Montréal et de Quebecor, une proportion effarante des piscines publiques était insalubre à Montréal et à Laval. La bactérie E. coli, responsable de l’épidémie de Walkerton, avait été retrouvée dans l’eau de plusieurs piscines toujours ouvertes à la baignade. Le public s’est dit effrayé et outré que les autorités aient permis une telle situation. Plusieurs piscines ont ainsi été fermées jusqu’à ce que des tests soient effectués. Le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP) a parallèlement annoncé qu’un nouveau règlement serait déposé rapidement. D’abord, quelles sont les conséquences ? Pour le grand public, c’est une perte de confiance : on sort les enfants des piscines par peur d’infection. Pour les gestionnaires municipaux et provinciaux, c’est le branlebas de combat pour comprendre la situation et faire face à la musique. Il faudra attendre la rentrée scolaire et les fraîcheurs de l’automne pour que cette nouvelle soit remplacée par d’autres. La microbiologie de l’eau et la santé publique sont des domaines que je connais bien. À la lecture de l’article du Journal de Montréal et des résultats présentés en ligne sur le site Web du quotidien, j’ai sursauté, car il y avait là plusieurs résultats incohérents. Le plus flagrant était la mise en évidence de bactéries E. coli dans des échantillons qui ne contenaient aucun coliforme total. Impossible puisque les E. coli constituent un sous-groupe des coliformes totaux, un fait que tout microbiologiste connaît bien. Certains échantillons présentaient des Legionella et Clostridium difficile, deux bactéries que l’on ne mesure pas et pour lesquelles il n’existe pas de méthode standardisée pour les eaux de piscine. Un appel au Journal de Montréal m’a permis d’accéder au rapport du laboratoire ayant procédé aux analyses. Le rapport était minimal et de nombreuses informations qui me permettraient d’évaluer la valeur des résultats n’y figuraient pas. Ce que j’y ai trouvé, par contre, c’est que l’on n’a jamais mesuré 16

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les E. coli, mais plutôt les coliformes thermotolérants (fécaux). Sur la base de ce rapport, j’ai remis en doute le sérieux de cette étude, ce qu’ont fait aussi plusieurs ordres professionnels. Lors d’une entrevue télévisée, on m’a demandé quelle note j’attribuerais à cette étude. Réponse rapide : 2/10 pour avoir eu l’idée... L’exécution des travaux et la présentation des résultats, autant par le laboratoire (non accrédité) que par le Journal, sont un désastre. Le rapport tel que présenté suggère une méconnaissance très importante du domaine, exagère les faits par des analyses non recommandées et dont les résultats ne peuvent être interprétés (ex. : C. difficile et Legionella). Le rapport ne présente pas les résultats correctement et ne les replace pas dans leur contexte. Le simple fait que certains résultats soient présentés avec des

ment les risques réels. Au contraire, il pourrait y avoir plusieurs fausses alertes microbiologiques qui priveront la population de bons moments aquatiques et qui occuperont indûment les ressources déjà surchargées de la santé publique. Ce n’est pas parce que le nouveau règlement sera en place que tout changera. La réglementation sur les eaux de piscines était en révision depuis longtemps, mais il restait quelques points en discussion avant de pouvoir présenter un règlement qui soit applicable. Le point le plus difficile était de définir les responsabilités de chacun. Légalement, l’entité responsable est le propriétaire de la piscine. Le règlement ne viserait donc pas seulement les municipalités, mais aussi les propriétaires de milliers de piscines situées partout au Québec dans des établissements de plus de neuf logements. Le MDDEP ou

Lors d’une entrevue télévisée, on m’a demandé quelle note j’attribuerais à cette étude. Réponse rapide : 2/10 pour avoir eu l’idée... valeurs-seuils dites « arbitraires » laisse place à des interprétations que seul l’auteur du rapport peut comprendre. L’eau des piscines n’est pas stérile. Au contraire, chaque individu qui y plonge y ajoute ses propres microbes qui sont pour la plupart inoffensifs. Une désinfection adéquate, la dilution dans le volume d’eau de la piscine et une bonne filtration suffisent à minimiser les risques. En présence de chlore, un nombre très faible de coliformes est une indication de désinfection adéquate. Le niveau de risque pour les piscines est équivalent à celui associé à toute baignade dans un lac ou une rivière. Le risque microbiologique associé à la baignade est à peu près le même que celui associé à nos activités quotidiennes. On oublie trop souvent que les eaux de plages peuvent contenir jusqu’à 200 coliformes fécaux avant que des effets sur la santé soient observés. Dans les deux cas, il s’agit d’un risque acceptable. En contrepartie, la baignade est une activité qui fait bouger (activité physique intéressante) et rafraîchit lors des périodes de canicule. Les principaux risques associés aux piscines sont les blessures corporelles et la noyade. Il suffit de constater le nombre d’événements rapportés. La réglementation mérite donc d’être révisée, mais ce n’est pas cela qui va réduire significative-

le ministère de la Santé et des Services sociaux doivent-ils s’impliquer chaque fois qu’une piscine est hors norme ? Certainement pas, mais ces deux ministères peuvent apporter une aide lors d’événements critiques, ce que prévoit le nouveau règlement. La réglementation ne vise pas à produire des eaux de piscines stériles, mais tente plutôt de rendre « responsables » ceux qui gèrent des piscines ouvertes au public. L’objectif est de réduire le risque en s’assurant que les règles de l’art soient appliquées et qu’un nombre suffisant de contrôles physicochimiques et bactériologique soient effectués pour assurer la qualité du traitement. Que pouvons-nous tirer de cette aventure estivale ? D’abord, ne pas croire tout ce que les médias nous présentent : certains journaux sont plus crédibles que d’autres. Ensuite, rétablir les faits auprès de la population : la réaction des professionnels ne s’est pas fait attendre, mais malheureusement trop de personnes n’ont pas suivi cette valse de critiques dans ce dossier. Nous verrons l’an prochain si la population est encore sensible à ce dossier qui n’en est pourtant pas un... ■



LE MUNICIPAL

RÈGLEMENT FÉDÉRAL SUR LES URGENCES

environnementales COÛT DU PROJET:

Christian Sauvageau directeur, Service de l’hygiène du milieu Ville de L’Assomption u s i n e f i l t ra t i o n @ v i l l e . lassomption.qc.ca

Coût annuel Bonbonne 68 kg (2,10 $/kg) Coût annuel Bonbonne 907 kg (1,10 $/kg)

35 000 $

Coût annuel Hypochlorite de sodium (0,28 $/litre)

35 000 $

17 000 $

propres employés, soit le changement du réactif chimique. Après l’analyse des coûts et des différents risques, c’est la deuxième alternative qui a été retenue. De ce fait, la Ville a donc choisi de faire le passage du chlore gazeux à l’hypochlorite de sodium. Ce produit, livré sous forme liquide, est injecté dans le procédé à l’aide de pompes doseuses avec soupape à tête autodégazante (voir photo no 3).

Tel que mentionné lors de la précédente publication de la revue SOURCE, soit dans l’édition printemps/été 2006, la deuxième partie de l’article concernant le Règlement fédéral sur les urgences environnementales portera sur le cas de la Ville de L’Assomption. La situation géographique du Centre de traitement d’eau Jean-Perreault de la Ville de L’Assomption est assez particulière. En effet, ce dernier est positionné en plein centre-ville, à moins de 6 mètres de résidences unifamiliales et à moins de 15 mètres d’un CHSLD de 4 étages (photos nos 1 et 2). Les effets sur la population limitrophe, s’il y avait fuite de chlore, seraient catastrophiques.

3

La livraison, quant à elle, s’effectue par un camion citerne à même la voie publique, dans des cabinets dûment scellés. Naturellement, cette voie secondaire est fermée à toute circulation lors d’une livraison. De plus, il y a double cadenassage avant le déchargement, durant lequel seul le personnel d’opération a l’autorisation de manoeuvrer les vannes (voir photos nos 4 et 5). Une procédure écrite de réception sécuritaire avec une liste de contrôle et de vérification vient compléter le tout.

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SOURCE VOL. 2 NO 3 AUTOMNE/HIVER 2006

85 000 $

CONCLUSIONS ■ Résultats satisfaisants quant au traitement de l’eau potable. ■ Les risques lors de la manipulation sont moindres qu’avec le chlore gazeux.

■ Coût supérieur à celui du chlore gazeux en cylindre de 907 kg, mais de par son pH de solution basique (11-12), l’hypochlorite de sodium affecte moins le pH de l’eau et nécessite moins de réactifs chimiques pour rééquilibrer le pH. ■ Permet de respecter toutes les composantes actuelles du Règlement fédéral sur les urgences environnementales, comme la détermination d’un panache de fuite, les essais du « plan des mesures d’urgence » et les essais avec le service de sécurité-incendie de la Ville. ■

Dans la dernière parution, il y avait erreur sur le prénom de M. Lacoursière. En effet, il aurait dût être mentionné M. Jean-Paul Lacoursière et non Jean-Guy.

L’ALTERNATIVE

Le magazine de l’eau au Québec

150 000 $

Erratum

4

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Coûts infra chlore gazeux 907 kg (balances, chlorateurs, etc.) Coût infrastructure Hypochlorite de sodium (pompes, membrane du réservoir, etc.)

■ Coûts identiques à celui du chlore gazeux en bonbonne de 68 kg sur une année d’opération.

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À l’époque de la transition, la Ville de L’Assomption disposait d’un budget de 150 000 $ pour remplacer ses installations de chlore gazeux de 68 kg par des cylindres de 907 kg. Cependant, avec l’arrivée de cette réglementation et avec tous les critères devant être respectés, la Ville de L’Assomption avait deux options à considérer : soit « l’encapsulage » des cylindres de chlore gazeux avec procédure de confinement interne, et ce, au risque plus élevé pour la sécurité de ses

(partie 2)

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De plus, une seconde journée technique concernant le chlore a eu lieu en juin dernier à Lévis. Cette dernière était organisée par l’APSAM, le CRAIM et Environnement Canada. Merci à M. Robert Reiss, d’Environnement Canada, pour cette mise au point.



C H A N G E M E NTS C LI M ATI Q U E S

QUAND « KYOTO » RIME AVEC

qualité de l’eau John Cigana ing., Msc.A. directeur, Laboratoires CREDEAU john.cigana@gmail.com

Avec le dépôt des nouvelles propositions fédérales concernant la qualité de l’air, on entend parler, plus que jamais, de l’Accord de Kyoto. En effet, les toutes premières négociations internationales ont eu lieu entre le 1er et le 12 décembre 1997 dans la ville nipponne de Kyoto. Comme c’est souvent le cas, le nom de la ville hôte des négociations internationales devient rapidement synonyme de l’accord lui-même. On parle alors de « Kyoto » au détour d’une conversation et notre interlocuteur comprend immédiatement la référence à l’accord international sur la réduction des gaz à effet de serre et non une référence à d’éventuels voyages touristiques en Asie. Alors, me demanderez-vous, quel est le lien entre l’accord international sur la réduction des gaz à effet de serre et la quantité et la qualité des eaux ? La réponse est loin d’être simple, mais l’impact des changements climatiques sur la qualité, la quantité et la distribution géographique des ressources hydriques est un sujet de recherche important. Et malgré ses vastes ressources hydriques, le Québec n’est pas à l’abri des modifications climatiques mondiales.

Le régime hydrologique du fleuve St-Laurent Notre proximité avec le fleuve St-Laurent et ses nombreux affluents nous fait quelquefois oublier que 97 % de la population du Québec habite dans les limites du bassin versant du fleuve et que les sources de ce dernier se trouvent autant dans le Bouclier canadien que dans la pluviométrie des États américains du Michigan, du Wisconsin, de l’Ohio, de la Pennsylvanie et de New York. On le voit bien, la santé du fleuve St-Laurent, malgré ses 12 600 m3/s de débit moyen annuel à la hauteur de Québec, est tributaire de nombreux facteurs, tant nationaux qu’internationaux. Déjà, les usages de l’eau sont nombreux : navigation commerciale et de plaisance, production hydroélectrique, alimentation en eau potable, etc. L’influence des changements climatiques sur la quantité et la qualité des ressources en eau du fleuve St-Laurent est un facteur supplé20

Le magazine de l’eau au Québec SOURCE VOL. 2 NO 3 AUTOMNE/HIVER 2006

mentaire, et récent, que les autorités doivent prendre en compte dans la gestion des usages de l’eau.

Les eaux urbaines et les changements climatiques La complexité de la gestion du bassin versant du fleuve St-Laurent est reconnue depuis longtemps. En effet, depuis 1909, c’est la Commission mixte internationale (CMI), organisme indépendant et binational (Canada et États-Unis), qui est appelée à gérer l’utilisation et la qualité des eaux transfrontalières, incluant l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs. C’est dans cet esprit que la CMI a mandaté le Dr Benoit Barbeau et Annie Carrière de l’École Polytechnique de Montréal pour étudier l’influence des changements climatiques sur les installations municipales de traitement des eaux. Selon les modèles de climats retenus, les changements climatiques pourraient causer une baisse du débit du fleuve St-Laurent, et par conséquent de son niveau, pouvant même affecter l’adduction et la production de l’eau potable. Une étude récente d’Aquapraxis semble indiquer la même tendance à la baisse des niveaux du fleuve dans une perspective de changements climatiques. Inutile de mentionner l’importance de la production de l’eau potable sur les plans de la santé publique et de la salubrité. Des solutions de mitigations devraient alors être mises en place pour assurer l’alimentation en eau potable. Le lien entre Kyoto et l’eau potable coulant de votre robinet commence-t-il à se matérialiser ? Paradoxalement, cette baisse de débit du fleuve St-Laurent serait accompagnée d’une plus grande récurrence d’événements de pluviométrie extrême, selon une étude du professeur Mailhot de l’INRS. Ces débits de ruissellement, plus élevés et plus fréquents,

récepteur. La démonstration n’est plus à faire : les déversements d’eaux usées en temps de pluie ont des impacts néfastes, aussi bien sur la faune et la flore aquatiques que sur la qualité chimique et microbiologique des eaux. Voilà une autre conséquence concrète des changements climatiques sur la qualité des eaux. Finalement, d’autres impacts dus aux changements climatiques peuvent être recensés (réchauffement atmosphérique, érosion côtière, fonte du pergélisol, etc.) et font l’objet d’études multidisciplinaires telles que celles entreprises au sein du consortium Ouranos.

Implications pour les professionnels de l’eau Les changements climatiques sont une tendance lourde en ce début du XXIe siècle. La compréhension de tous les processus influençant le climat est toutefois loin d’être parfaitement assimilée et il existe encore des débats dans la communauté scientifique quant à la pertinence et à la validité des modèles climatiques à utiliser. Ce débat intéressera les spécialistes de la climatologie. Ce qui devrait attirer l’attention des professionnels de l’eau, ce sont les conséquences de ces changements climatiques sur les ressources hydriques, aussi bien en quantité qu’en qualité. Et si nos prochains défis techniques, dans le domaine de l’eau, étaient la mise en place d’adaptations aux infrastructures de traitement des eaux afin d’atténuer les conséquences des changements climatiques ? Kyoto ne serait plus qu’une question de qualité de l’air; ce serait aussi une question de qualité de l’eau. ■

Si aucun contrôle des débits de ruissellement n’est entrepris, la capacité des réseaux d’égout sera atteinte plus souvent et plus rapidement, donnant lieu à un déversement d’eaux usées et d’eaux pluviales directement dans le milieu récepteur. auraient comme conséquence de surcharger les réseaux de drainage urbain (collecteurs et intercepteurs). Si aucun contrôle des débits de ruissellement n’est entrepris, la capacité des réseaux d’égout sera atteinte plus souvent et plus rapidement, donnant lieu à un déversement d’eaux usées et d’eaux pluviales directement dans le milieu


EAUX USÉES

VERS LA MISE À NIVEAU

des usines d’épuration François Séguin ing., M. Ing. vice-président, Mabarex fseguin@mabarex.com

Les objectifs de rejets au Québec ne suffisent plus La terre représente la plus grande station d’épuration. Elle montre toutefois des signes de fatigue, car tous les jours l’humanité y ajoute un cran de tension environnementale. S’ils sont à peine perceptibles au quotidien, les ravages se font plus évidents avec le recul d’une ou de quelques décennies. Récemment, c’était le branle-bas de combat au Québec avec la polémique autour des cyanobactéries et des algues bleues. Quelle stupéfaction ! L’eau de nombreux lacs, pourtant reconnus pour leur très grande qualité, était maintenant impropre à la consommation, à toute utilisation domestique et même à la baignade. Dans de tels cas, faire bouillir l’eau ne fait

qu’aggraver la situation puisque cela risque de libérer les toxines. Quel coup dur pour l’industrie touristique ! Comment en sommes-nous arrivés là ? Une prise de conscience et une remise en question s’imposent. Les algues bleues sont le résultat d’une accumulation de plusieurs années de tension environnementale sur des écosystèmes sensibles. Elles ne sont donc pas apparues comme par magie. Cependant, les concentrations enregistrées se sont révélées plus élevées cette année. Et elles continueront à augmenter si les lacs ne sont pas protégés. À court terme, les autorités municipales doivent assurer une production et une distribution d’eau pour consommation de qualité en tout temps en vertu du Règlement du Québec sur l’eau potable (RQEP). Mais l’atténuation du phénomène de prolifération des algues bleues ne passe pas nécessairement par la mise à niveau des usines de filtration. La solution réside plutôt dans une responsabilisation collective relativement au rejet des eaux usées. Un drapeau rouge est donc levé.

Quelles sont les causes de la prolifération des algues bleues ? Les principaux facteurs qui causent la croissance des algues bleues sont : ■ les nutriments rejetés par les agglomérations; ■ les pâturages; ■ les engrais agricoles; ■ les fertilisants des jardins privés; ■ les systèmes de traitement individuel (fosses septiques).

Des choix et des conséquences Lors de l’élaboration des objectifs de rejet des eaux usées au Québec, la norme générale imposée pour les rejets des stations d’épuration était de 30 mg/l pour la DBO5, de 30 mg/l pour les MES et de 1 mg/l pour le phosphore. L’azote n’était pas considéré puisqu’on avait statué que, pour croître, les algues avaient besoin d’azote et de phosphore, et que de limiter l’un des deux suffisait pour en freiner la croissance. Or, la véritable raison du nontraitement de l’azote était beaucoup plus mercantile que scientifique ! Aujourd’hui, tout nouveau projet industriel fait l’objet d’une demande

Le magazine de l’eau au Québec SOURCE VOL. 2 NO 3 AUTOMNE/HIVER 2006

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L’ I M P A C T D E S C H A N G E M E N T S C L I M AT I Q U E S S U R L E S I N F R A S T R U C T U R E S D U S E C T E U R D E L’ E A U : P R É P A R E Z - V O U S !

d’autorisation auprès du ministère de l’Environnement (MDDEP) dans laquelle les objectifs de rejet, incluant l’azote, sont définis en fonction du milieu récepteur. Qu’en est-il des projets municipaux ?

Au-delà des normes Au Québec, environ une douzaine de municipalités ont adhéré au Programme d’excellence en matière de production d’eau potable, c’est-à-dire qu’elles produisent une eau de qualité supérieure aux normes gouvernementales. Pourquoi ne retrouvons-nous pas un programme équi-

valent pour le traitement des eaux usées ? La majorité des cours d’eau ayant une source en amont du territoire québécois sont l’objet de critères de rejet plus stricts avant la frontière. Nos voisins américains et ontariens appliquent depuis longtemps des normes sur l’azote et ont même resserré les normes sur le phosphore. Tout autour des Grands Lacs, vous pouvez visiter des chefs-d’œuvre en matière d’installations de traitement des eaux usées. À Creemore, Ontario, petite ville

reconnue pour sa fameuse brasserie, il existe un mariage parfait entre l’industrie et la municipalité pour le traitement des eaux résiduaires. Les concepteurs de l’usine construite en 2000 ont remporté le prestigieux Prix canadien du génieconseil en 2002. En novembre dernier, une conférence sur les performances de l’usine a d’ailleurs été présentée dans le cadre d’un congrès spécialisé de la Water Quality Technology à Denver, Colorado. En plus des rigoureux critères de rejet imposés, les citoyens avaient émis leurs conditions relativement au choix de la filière de traitement. La nouvelle station devait être discrète de même qu’économique à construire et à opérer. De plus, elle ne devait générer aucun impact négatif sur l’environnement. La sévérité des normes de rejet, associée aux autres critères de design, a dirigé le choix vers une filière dont le cœur est un bioréacteur à membrane (MBR). La chaîne de traitement comprend : ■ un tamisage fin; ■ deux bioréacteurs à membrane; ■ un système de désinfection aux rayons ultraviolets. Les MBR permettent :

■ de travailler à de très hautes concentra-

tions en MLSS (10 000 à 20 000 mg/l), ce qui réduit significativement la taille des ouvrages; ■ de stopper physiquement les solides en suspension, les coliformes et autres pathogènes (barrière à 0,03 micron); ■ d’effectuer un enlèvement supérieur de phosphore en retenant les microflocs; ■ d’effectuer un enlèvement supérieur d’azote, et ce, même en hiver, en retenant les bactéries nitrifiantes dans le bioréacteur.

Qu’est-ce que le Québec attend ? La station d’épuration de Creemore a été visitée par des délégations de plus de 40 pays différents, comme en attestent la mappemonde et ses épingles-témoins à l’entrée. L’opérateur avait même une anecdote à l’effet qu’une certaine matinée, le départ d’une délégation iranienne avait précédé d’une heure l’arrivée de représentants d’Israël. Partout dans le monde où les normes sur l’azote et le phosphore sont appliquées de manière stricte, les bioréacteurs à membrane représentent le groupe technologique en assainissement avec la plus forte croissance. L’Ontario compte déjà plus de 20 sites à elle seule. Quel sera le signal d’alarme qui fera bouger les instances gouvernementales et sociales au Québec afin de consolider les normes de rejet et plus particulièrement en ce qui a trait à l’azote et au phosphore ? Il semble que le dernier épisode vécu cet automne avec les algues bleues n’ait pas suffi. ■ 22

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MONTRÉAL À L’HEURE DES COMPTEURS

TA R I F I CATI O N

François Lecomte président de l’entreprise Les compteurs Lecomte flecomte@lecomte.ca

Propos recueillis par André Dumouchel, article rédigé par Annie Talbot.

La Ville de Montréal a fait réaliser en 2002 de vastes études dans le cadre de l’élaboration d’un Plan de redressement des infrastructures liées à l’eau. C’est que l’ensemble des infrastructures de l’eau sont en majeure partie obsolètes et en-deçà des normes nord-américaines. De même, les mécanismes de gestion sont insuffisants. Pour réhabiliter son réseau, opération évaluée à 4 milliards de dollars sur 20 ans, la Ville de Montréal devait trouver des sources de financement autres que l’augmentation des charges fiscales ou l’emprunt. Sur le plan du financement, la principale solution mise de l’avant vise l’implantation de compteurs d’eau dans l’ensemble des industries, commerces et institutions (ICI). On fait ainsi d’une pierre deux coups. On optimise d’abord les ressources financières liées à la gestion de l’eau. Les études démontraient en effet que les véritables coûts de l’eau avaient été historiquement sous-évalués et le service sous-financé. L’introduction des compteurs s’avère donc une solution équitable pour parvenir à facturer les coûts réels de l’eau selon le principe de l’utilisateur payeur. De plus, cette solution permet d’atténuer la demande ou la croissance

réel. L’analyse des données recueillies grâce à ce système devrait permettre d’identifier la majeure partie des fuites et d’adapter le débit à la demande. Ce volet du projet requiert lui aussi des investissements atteignant 70 millions de dollars. Le processus de qualification des entreprises a été enclenché en 2006 et clos en octobre dernier. Les entreprises qualifiées auront à déposer différentes propositions répondant aux objectifs des deux volets – l’installation de compteurs et l’optimisation du réseau. Les noms des qualifiés devraient être connus au début de l’année 2007.

Montréal, une pionnière ? Peut-on croire que Montréal fait figure de pionnière avec ce projet ? Pas vraiment. D’une part, près de 50 % des municipalités québécoises ont déjà doté leur secteur non résidentiel de compteurs d’eau. Néanmoins, Montréal constitue la première ville importante québécoise depuis les 10 dernières années à choisir cette solution pour gérer et financer sa précieuse ressource. D’autre part, si Montréal est en quelque sorte pionnière au Québec, il n’en va pas de même au Canada. Ottawa, par exemple, s’est mise aux compteurs il y a déjà plus de 25 ans. Par contre, les moyens de gestion de l’eau choisis par la Ville de Montréal constituent une première. Chacune des solutions prise individuellement – l’installation de compteurs d’eau et la mise en place de différents appareils pour optimiser le réseau – n’est pas nouvelle, mais la combinaison des deux technologies pour gérer efficacement la ressource est très avant-gardiste. L’avenir démontrera si le jeu en valait la chandelle.

L’analyse des données recueillies grâce à ce système devrait permettre d’identifier la majeure partie des fuites et d’adapter le débit à la demande. de la demande en eau, retardant du coup les investissements en infrastructures.

Une réflexion s’impose

Ainsi, la Ville commencera à installer des compteurs dès 2007, et ce, dans quelque 28 000 ICI. Cette phase devrait être complétée en décembre 2009 si tout se déroule comme prévu. Il s’agit là d’un investissement de plus de 70 millions de dollars. La Ville vise exclusivement les édifices non résidentiels, car il a été estimé que ceux-ci utilisaient plus de 60 % des ressources en eau, comparativement au milieu résidentiel qui compte 300 000 bâtiments pour moins de 40 % des ressources.

La solution de la tarification en fonction de l’usage devient de plus en plus commune. Après Montréal, nombre d’autres municipalités risquent d’emboîter le pas, car le problème du vieillissement des infrastructures est généralisé au Québec. Chose certaine, les municipalités ne devraient pas reporter la réflexion au prochain mandat de leurs élus. Il importe que la facture d’eau reflète son coût réel de manière à conscientiser ses usagers et amener ces derniers à adopter des habitudes en faveur de la protection de cette ressource. ■

Sur le plan de l’optimisation du réseau, la Ville procédera à l’installation d’environ 2200 appareils de mesure et de régulation sur les réseaux d’aqueducs en plus d’équipements de communication permettant la gestion du réseau en temps Le magazine de l’eau au Québec SOURCE VOL. 2 NO 3 AUTOMNE/HIVER 2006

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ASSAINISSEMENT DÉCENTRALISÉ

NON AUX DROITS ACQUIS POUR LA NOUVELLE LICENSE

en assainissement autonome Christian Vézina ingénieur Bioprocess bioprocess@sympatico.ca

Dans le cadre du projet de réforme de la qualification professionnelle des entrepreneurs en construction, la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) propose la division de l’actuelle sous-catégorie 4280 – Entrepreneur en excavation et terrassement, en deux sous-catégories, à savoir : ■ 2.3 Entrepreneur en excavation et terrassement, spécialités assainissement autonome et ouvrages de captage non forés; ■ 2.5 Entrepreneur en excavation et terrassement et en travaux d’emplacement.

D’entrée de jeu, la démarche entreprise par la RBQ de scinder ces travaux dans deux sous-catégories distinctes est une initiative bien accueillie par la majorité des intervenants de l’industrie de l’eau. Cependant, plusieurs d’entre eux tiennent à mettre en garde la RBQ sur le danger d’accorder un droit acquis aux quelque 4 200 actuels détenteurs de la souscatégorie 4280. Malgré le fait qu’une poignée d’entrepreneurs se tienne à jour du point de vue de la réglementation et de la technologique par le biais de formations obligatoires offertes par les manufacturiers de systèmes d’épuration, nous ne pouvons que constater sur le terrain qu’encore trop d’excavateurs ne maîtrisent pas du tout le volet « installation septique ». Cette séparation corrigera une situation qui mettait potentiellement la santé publique et la protection de l’environnement en danger. En effet, l’examen technique de l’actuelle sous-catégorie 4280 - Entrepreneur en excavation et en terrassement ne vérifie pas la connaissance du Règlement sur l’éva-

cuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées (Q-2, r.8) et de son guide d’application dans le cas des travaux en assainissement autonome ni celles de la section du Règlement sur le captage des eaux souterraines (RCES) portant sur les ouvrages de captage non forés, tels que les puits de surface, les pointes filtrantes et le captage de source. Sachant pertinemment que l’industrie de l’assainissement autonome et du captage des eaux souterraines a grandement évolué au cours des 10 dernières années, il devient impératif d’évaluer le niveau de compétence des entrepreneurs impliqués dans la mise en œuvre de ce genre d’ouvrage. À titre d’exemple, encore aujourd’hui, certains entrepreneurs ne sont pas en mesure de mettre en place des installations conformes aux bonnes pratiques et de mettre en service un système de distribution sous faible pression. Ces « kits » de distribution sont utilisés pour la répartition uniforme des eaux usées sur la surface d’infiltration d’un champ d’épuration. À noter que ce principe de répartition est offert sur le marché depuis plus de 10 ans.

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NON AUX DROITS ACQU IS POU R LA NOU VE LLE LICE NCE E N ASSAI N ISSE M E NT AUTONOM E Nous sommes tous conscients que le traitement des eaux usées est une activité à risque ayant un impact direct sur la santé publique et sur la conservation de la qualité de la ressource que constitue l’eau souterraine. C’est pour ces raisons

l’Environnement et des Parcs, de la Fédération des municipalités du Québec, de l’Union des municipalités du Québec et de la Fondation québécoise en environnement.

Il est donc primordial de demeurer vigilant et de se concerter afin de s’assurer que les entrepreneurs puissent avoir les outils nécessaires à l’exécution de leurs travaux de manière adéquate et responsable. Il en va de la simple logique. ■

il faut du courage politique et de nombreux appuis pour demander à la RBQ de ne pas accorder de droits acquis aux actuels détenteurs de la « licence 4280 », d’autant plus que certains entrepreneurs sont déjà mécontents que plusieurs intervenants du milieu de l’assainissement autonome et du captage des eaux souterraines sont d’avis que la Régie du bâtiment devrait faire passer un examen obligatoire pour l’émission de ces nouvelles sous-catégories afin de vérifier les connaissances des lois et des règlements régissant spécifiquement ces secteurs d’activité. Une formation sur mesure, en fonction de la sous-catégorie visée, pourra être offerte à ceux qui désirent mettre à jour leurs connaissances. Évidemment, cette formation permettra à l’entrepreneur d’obtenir « presque assurément » la licence grâce aux connaissances spécifiques qu’il aura acquises au cours de sa formation. Il est évident qu’il faut du courage politique et de nombreux appuis pour demander à la RBQ de ne pas accorder de droits acquis aux actuels détenteurs de la « licence 4280 », d’autant plus que certains entrepreneurs sont déjà mécontents de la position de certains intervenants du secteur de l’eau comme l’Association des entreprises spécialisées en eau du Québec (AESEQ). Toutefois, c’est en toute conscience que l’AESEQ fait cette démarche qui est en total accord avec son mandat de conservation de la ressource « eau souterraine ». L’objectif visé par cette dernière et la très grande majorité de ses membres est de favoriser le professionnalisme des entrepreneurs œuvrant dans ce domaine. D’ailleurs, cet objectif commun de faire la promotion d’une saine pratique professionnelle dans le secteur de l’eau est également partagé par d’autres associations telles que RÉSEAU Environnement. L’AESEQ et ses supporteurs sont convaincus qu’il est plus important que jamais de vérifier les connaissances des entrepreneurs en assainissement autonome. En effet, les nouvelles technologies apparues dans ce secteur au fil des années et les diverses modifications réglementaires rendent encore plus pertinente et pressante l’instauration de mesures de contrôle des compétences. Dans cet esprit, l’AESEQ a obtenu l’appui de la Corporation des officiers municipaux en bâtiment et en environnement du Québec qui a adopté une résolution en ce sens lors d’une réunion de son comité exécutif. Elle a également sollicité l’appui du ministère du Développement durable, de

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EAU, TOUR DU MONDE

U N E I N D U STR I E

fragmentée François Bédard ing., M.B.A. président, Fontaine International francois.bedard@ hfont aine.com

Je ne sais pas si c’est la même chose pour vous, mais chaque année, l’automne m’apporte son lot d’activités professionnelles et sociales. Les vacances estivales terminées, le va-et-vient quotidien reprend son cours. Les invitations à participer à tel ou tel événement de formation, colloque, activité associative, ou encore à assister à un match de football, ne manquent pas. Avec la chute des feuilles vient également la saison des grands salons et expositions qui, chaque année, investissent des énergies phénoménales pour nous surprendre et pour nous présenter le savoir-faire de leurs participants. Cette année encore, l’automne 2006 n’y fait pas exception avec la pré-

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sentation à Dallas du salon WEFTEC de la Water Environment Federation, lieu de rencontre de prédilection de l’industrie nord-américaine de l’eau. Par rapport à toutes les présentations précédentes, j’ai été grandement impressionné par le nombre toujours croissant d’exposants et de participants. Tellement que cette dernière édition m’a permis de réaliser un phénomène qui, bien que probablement tout a fait anodin pour la grande majorité d’entre vous, actifs dans le secteur de l’eau, ne m’était jamais sauté aux yeux de cette façon auparavant. Notre industrie de l’eau est grandement fragmentée. Plus de 950 entreprises présentaient au WEFTEC leurs produits et services. Bien que certains joueurs peuvent s’enorgueillir d’avoir une offre étendue, aucun d’entre eux n’offre tous les biens et services requis par les consommateurs. Dans notre industrie fragmentée, tous les compétiteurs s’ingénient davantage à optimiser leur pièce d’un puzzle que de s’attaquer à la résolution du puzzle même.

Dans une industrie comptant, entre autres, plus de 700 manufacturiers de pompes et plus de 900 manufacturiers de vannes et robinets, plusieurs proclament être en mesure d’apporter des solutions adaptées à une grande variété de besoins des consommateurs. Mais les réels besoins des consommateurs ne sont toutefois pas spécifiquement orientés vers des pompes plus efficaces ou des robinets moins coûteux. Leurs véritables besoins reposent davantage sur la nécessité d’assurer un approvisionnement de qualité en eau, une ressource essentielle et sans substitut, et ce, en volume suffisant, au bon endroit, et à un prix acceptable. Le client final, souvent une municipalité, quelquefois une industrie, désire donc obtenir une solution intégrée à ses besoins en eau. Le fait que l’industrie de l’eau ait ainsi évolué au cours des dernières décennies, et ce, en fonction de l’offre et de la demande locales, n’est pas une nouveauté. L’industrie est très fragmentée avec ses nombreux compétiteurs tentant de


UNE INDUSTRIE FRAGMENTÉE

Bien que certains joueurs peuvent s’enorgueillir d’avoir une offre étendue, aucun d’entre eux n’offre tous les biens et services requis par les consommateurs. se concentrer sur un seul enjeu, soit leur offre propre de produits ou de services. Même si de grands joueurs de l’industrie comme les Siemens, ITT, GE ou GLV cultivent un portfolio de plus en plus étayé de produits, résultat de leurs nombreuses acquisitions, le marché demeure beaucoup trop vaste pour qu’une seule firme soit en mesure d’étancher toutes les soifs. De plus, la consolidation n’est certainement pas encore un prérequis au succès dans notre industrie. La diversification de l’offre dans tous les champs de compétence peut affecter à la baisse la compétitivité de l’entreprise plutôt que de la faire progresser. Après tout, un consommateur désirant une solution intégrée verra un avantage à transiger avec un fournisseur unique offrant une vaste gamme de produits seulement si

fois qu’il y a des pressions exercées sur le marché par les variations économiques de croissance ou de décroissance, il s’ensuit des pressions énormes sur les entreprises pour une consolidation des activités. Ce phénomène entraîne, dans bien des cas, les concurrents d’hier à associer leurs forces ou à disparaître.

ce dernier est au sommet de la technologie et respecte le sacro-saint principe du plus bas prix. En d’autres mots, le fournisseur unique réalise souvent des compromis pour accroître son offre et peut offrir une vaste gamme de produits sans toutefois présenter la meilleure valeur pour le consommateur.

Dans le secteur de l’eau, les entreprises aspirant à porter la coupe aux lèvres seront celles qui sauront s’associer ou acquérir les bons partenaires d’affaires. Elles doivent le faire de façon à offrir des solutions intégrées de haute qualité à des prix jugés acceptables par les consommateurs. Les conditions de qualité et de compétitivité demeurent essentielles, sans quoi il existera toujours dans notre système économique un compétiteur innovant capable de s’adjoindre les capitaux requis pour développer des solutions qui, elles, satisferont les besoins des consommateurs insatisfaits. ■

La fragmentation d’une industrie peut être évaluée par le niveau auquel les différents compétiteurs s’attaquent individuellement au marché. Concurrencer dans un marché fragmenté signifie généralement que vous êtes un joueur de petite ou moyenne taille, c’est-à-dire une PME, et que vous faites face à une variété de concurrents, également de petite ou moyenne taille. De cette fragmentation, nous observons que chaque

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LE JURIDIQUE

LE S E AUX TR O U B LE NT

des piscines publiques Me Hélène Lauzon avocate en droit de l'environnement Lavery, de Billy hlauzon@lavery.qc.ca

Au mois d’août dernier, les médias ont fait grand état de la problématique entourant la qualité de l’eau des piscines publiques sur le territoire de la Ville de Montréal et sur celui de la Ville de Laval. À la suite de la publication par un quotidien montréalais d’une enquête révélant que 52 des 74 piscines publiques de Montréal étaient insalubres, le maire Gérald Tremblay a demandé aux arrondissements d’interdire l’accès aux piscines. À Laval, une quinzaine de piscines sur 22 auraient aussi été visées par cette problématique. L’enquête publiée par le quotidien montréalais reposait sur une étude, préparée par le laboratoire BioMedco, selon laquelle l’eau de plusieurs piscines publiques de Montréal contenait des bactéries telles les E. coli, Clostridium difficile, Legionella, etc. pouvant entre autres causer des otites, des diarrhées et des réactions cutanées. Bien que ce laboratoire ne soit pas un laboratoire accrédité par le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP), que la méthodologie qu’il a retenue pour effectuer ses tests ait fait l’objet de controverses dans les journaux et que l’étude réalisée soit basée sur des critères plus sévères que la norme gouvernementale applicable, le ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs a malgré tout indiqué son intention d’aller de l’avant avec sa volonté de réviser le Règlement sur les pataugeoires et les piscines publiques1 et de contraindre les municipalités à assurer un meilleur suivi de ce règlement. Le Règlement sur les pataugeoires et les piscines publiques a été adopté le 22 décembre 1976 et est entré en vigueur le 2 février 1977. Il édicte des normes pour la construction, la modification ou l’installation de pataugeoires ou de piscines publiques, des obligations relatives à l’alimentation en eau potable des fontaines, lavabos et douches ainsi qu’à l’évacuation des eaux, des obligations relatives à l’écumage du plan d’eau, à la recirculation de 28

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l’eau, à la charge maximale de baigneurs ainsi qu’aux caractéristiques essentielles des divers systèmes de filtration. Le Règlement édicte aussi des normes sur la qualité de l’eau, sur la désinfection, sur les promenades des pataugeoires ou piscines publiques, sur les salles de déshabillage, sur les installations sanitaires ainsi que sur la salubrité, la propreté et l’hygiène des personnes qui fréquentent les pataugeoires et les piscines publiques. Le chapitre qui nous intéresse particulièrement aux fins de la présente chronique est celui portant sur les normes de qualité de l’eau des pataugeoires et des piscines publiques que l’on retrouve aux articles 58 à 67 du Règlement. Ce sont les caractéristiques physicochimiques ainsi que les caractéristiques bactériologiques de l’eau que le Règlement cherche à contrôler. Ainsi, en ce qui concerne les caractéristiques physicochimiques de l’eau, les paramètres que l’exploitant de la pataugeoire et

intégrés dans le Règlement sur les pataugeoires et les piscines publiques, mais aussi en raison du fait que les méthodes d’analyses prescrites par le Règlement seraient depuis longtemps dépassées. Quoi qu’il en soit sur le plan scientifique, le ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs a annoncé qu’il adoptera un projet de règlement vers la fin septembre afin d’apporter des modifications au Règlement sur les pataugeoires et les piscines publiques, qui seraient mises en application à compter du printemps 2007. Selon toute vraisemblance, d’après la revue de presse consultée sur le sujet, le Règlement serait modifié afin de contraindre à un régime plus strict les exploitants de pataugeoires et de piscines publiques, soit les municipalités, les hôteliers, les propriétaires de parcs aquatiques ou de terrains de camping.

Dorénavant, les résultats des tests de pH et de chlore effectués devraient être affichés à l’entrée des piscines, et ce, dès l’ouverture. L’exploitant aurait aussi l’obligation d’effectuer un test bactériologique tous les 15 jours et d’en transmettre les résultats au ministère. de la piscine publique doit analyser, de façon à respecter la norme en tout temps, sont la couleur, la turbidité, le pH, l’alcalinité et les halogénures en excès de l’eau d’alimentation. En ce qui a trait aux caractéristiques bactériologiques de l’eau, les paramètres à analyser, afin de se conformer en tout temps aux normes, sont le désinfectant résiduel libre, les bactéries coliformes (MF à 35 oC), les staphylocoques fécaux (groupe D de Lancefield) ainsi que les Pseudomonas aeruginosa. Le Règlement prescrit de plus les méthodes qui doivent servir à l’analyse des échantillons d’eau prélevés dans les pataugeoires et piscines publiques pour mesurer les paramètres ci-haut identifiés. Il appert des personnes interviewées dans le cadre des événements entourant la fermeture de piscines publiques à Montréal et à Laval que ce règlement serait en partie obsolète en raison du fait que de nouveaux paramètres bactériologiques sont apparus au fil des années et que ces paramètres n’ont pas encore été

Dorénavant, les résultats des tests de pH et de chlore effectués devraient être affichés à l’entrée des piscines, et ce, dès l’ouverture. L’exploitant aurait aussi l’obligation d’effectuer un test bactériologique tous les 15 jours et d’en transmettre les résultats au ministère. Advenant que le résultat d’un test démontre que la qualité de l’eau ne respecte pas les normes, l’exploitant serait tenu de procéder à la fermeture de la piscine, de prévenir la direction de la santé publique et d’apporter les correctifs nécessaires avant de permettre la baignade à nouveau. Par ailleurs, le ministre entend renforcer son service d’inspection. Bien que certains analystes contestent les résultats et la validité des tests réalisés dans le cadre de l’étude réalisée par le laboratoire BioMedco, cette nouvelle aura eu le mérite d’inciter le gouvernement à moderniser le Règlement sur les pataugeoires et les piscines publiques pour ainsi assurer une meilleure protection de la santé publique. ■ 1. R.R.Q. (1981) c. Q-2, r.17.


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L’ E N V E R S D U D É C O R

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Le jeudi 7 septembre dernier avait lieu la 2e édition du tournoi de golf de votre magazine SOU RCE au club de golf Glendale de Mirabel. C’est sous une température idéale que s’est déroulée cette classique. Le magnifique terrain de golf du Glendale était comme toujours en parfaite condition. La journée a débuté par la distribution de nombreux cadeaux, notamment un chandail de golf commandité par les entreprises IPL et Degrémont, une clé USB offerte par Tricentris et un parapluie donné par Nexsolution, peut-être pour conjurer le sort de la mauvaise température de l’an dernier…

C’est sous un soleil radieux et sur le bord de la piscine qu’étaient conviés les participants de la journée à un cocktail. Le tout au son de la musique d’un talentueux trio jazz. La soirée s’est poursuivie avec un succulent repas agrémenté de vin et de nombreux prix, dont plusieurs d’une valeur importante. Les participants ont de plus eu droit à une prestation acoustique de France D’Amour. D’une grande générosité, cette dernière a offert un spectacle chaleureux et intimiste en compagnie d’un guitariste tout aussi talentueux. Tous ont été conquis par son humour et son immense talent. La prochaine édition de votre tournoi de golf se tiendra encore une fois au prestigieux club de golf Glendale le jeudi 6 septembre prochain. Serez-vous des nôtres ?

Désormais célèbre trou à porto, cigares et chocolats offerts par MAYA communication et marketing. Certains auraient voulu y passer la journée !

prochain tournoi : jeudi 6 septembre 2007

Certains ont joué au golf, d’autre ont préféré faire du réseautage…

Après la prestation remarquée du sosie de France D’Amour, les gens ont eu droit à la prestation de la vrai chanteuse. Et ils n’ont pas été déçues…

Le magazine SOURCE, tient à remercier la participation financière de ces commanditaires, sans qui cette réussite n’aurait pu être possible. Merci encore !

Comment résister au charme feutré de ce trio jazz lorsqu’on est sur le bord de la piscine sous un ciel sans nuage ?

Rien de mieux qu’un cocktail pour retrouver des amis, des clients ou d’anciens collègues.

La soirée a permis de couronner plusieurs gagnants de prix de présence comme Daniel Lambert de Matrec qui est reparti avec un téléviseur de 52 pouces. Fait inusité, trois équipes ont eu des pointages identiques de -8 pour remporter le trophée du vainqueur du tournoi.

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Le magazine de l’eau au Québec SOURCE VOL. 2 NO 3 AUTOMNE/HIVER 2006

Véritable occasion de réseautage, le souper est également l’occasion de participer à différents concours, comme celui de la boule BFI. Certains participants en tremblent encore !




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