4 minute read
LES 8 BONNES RAISONS D’INVESTIR AU SÉNÉGAL
Mountaga Sy, directeur général de l’Agence pour la promotion des investissements et grands travaux (APIX)
«LE SÉNÉGAL VEUT INTÉGRER LE TOP 100 DU CLASSEMENT DOING BUSINESS»
Advertisement
Le Sénégal améliore depuis une demi-douzaine d’années son environnement des affaires. Des progrès régulièrement salués par le rapport Doing Business. Mountaga Sy, directeur général de l’APIX, évoque les réformes déjà mises en œuvre et celles qui permettront au Sénégal de poursuivre sur cette lancée.
Le Sénégal a encore amélioré ses performances au dernier classement Doing Business établi par la Banque mondiale…
Effectivement, le Sénégal a progressé de 18 places au classement Doing Business publié en octobre dernier, pour occuper la 123e position sur 190 pays. Un chiffre qui témoigne de l’engagement stratégique constant du gouvernement afin d’améliorer son climat des affaires dans la droite ligne des priorités du Plan Sénégal émergent (PSE) et de ses plans d’actions prioritaires. Le classement Doing Business qui repose sur dix critères précis, atteste de la volonté de notre gouvernement à améliorer la compétitivité et à permettre au secteur privé de jouer un rôle moteur dans l’économie. Cet engagement se traduit par un train de réformes structurelles sans précédent menées dans les secteurs de l’énergie, des télécoms ou encore de l’économie numérique.
Quelles sont les principales réformes mises en avant dans le classement Doing Business 2020 ?
Le dernier classement a, par exemple, pris en compte les mesures que nous avons mises en œuvre pour faciliter l’accès au crédit par l’enrôlement des grands facturiers dans le Bureau d’information sur le crédit (BIC). Celui-ci a la charge de collecter auprès des organismes financiers, des sources publiques et des grands facturiers (sociétés d’électricité, d’eau et de téléphonie mobile), des données sur les antécédents de crédit ou de paiement d’un emprunteur. La baisse des droits d’enregistrement (passant de 25 000 francs CFA à 10 000 francs CFA) pour les Sociétés à responsabilité limitée (SARL) ayant un capital inférieur à 100 millions de francs CFA a également été prise en compte. Nous avons aussi démocratisé l’accès à l’e-taxe pour les petites et moyennes entreprises, pour ne citer que ces trois exemples. En vérité, ce bon classement s’inscrit
dans la continuité des résultats enregistrés depuis une demi-douzaine d’années. À court terme, le Sénégal a pour ambition d’intégrer le top 100 des plus grands réformateurs.
Le Sénégal s’en donne les moyens depuis plusieurs années, comment ?
Pour assainir son climat des affaires et hisser son économie parmi les plus performantes au monde, notre pays a organisé sa trajectoire de performance en s’appuyant sur son Programme de réforme de l’environnement des affaires et de la compétitivité (PREAC), lancé depuis décembre 2012 par son excellence le président Macky Sall. Le PREAC de première génération (2013-2015) a notamment porté des réformes en termes de réduction des délais et des coûts d’obtention d’actes administratifs.
À partir de 2015, nous avons lancé le PREAC de seconde génération (2016-2018) afin d’améliorer nos performances en termes de réduction des coûts des facteurs de production de l’entreprise : délais des créances, paiement des taxes en ligne, amélioration de la qualité et de la fiabilité en matière d’accès à l’énergie électrique… Cela a valu au Sénégal d’être cité à trois reprises parmi les dix meilleurs réformateurs au monde depuis 2012.
Quelles sont les réformes majeures que vous projetez afin de permettre au Sénégal de poursuivre sur sa lancée ?
Le PREAC de troisième génération, concomitant de la phase 2 du PSE sur la période 2019-2023, a amené le Sénégal à poursuivre la mise en œuvre de réformes structurelles liées à la simplification des systèmes de tarification, à l’accroissement de la concurrence, à l’accès au foncier, au développement des plateformes d’investissement, à la dématérialisation des procédures ou encore à la promotion de la justice commerciale, notamment à travers le Tribunal de commerce. Dans le cadre de l’UEMOA et de la BCEAO (Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest), nous poursuivons l’amélioration des informations fournies par le Bureau d’information sur le crédit. La perspective de finalisation des procédures automatiques du Tribunal de commerce et la rationalisation des coûts pour le commerce transfrontalier, entre autres, permettront au gouvernement de présenter cette année au moins cinq nouvelles réformes pour matérialiser la volonté du président Macky Sall d’entrer dans le top 100 du classement Doing Business. À plus long terme, nous devons continuer de préparer l’environnement lié à l’entrée du Sénégal parmi les pays producteurs de pétrole et de gaz. C’est ce dont nous avons parlé en mars dernier à Saly, avec des représentants de l’administration sénégalaise et de la Banque mondiale, dans le cadre du cycle en cours Doing Business 2020-2021.
En quelques mots, pouvez-vous nous dire quel est concrètement le rôle de l’APIX vis-à-vis des investisseurs ?
L’APIX est l’interlocuteur privilégié des investisseurs nationaux et internationaux au Sénégal. Sa raison d’être est donc d’accompagner les entrepreneurs à toutes les étapes de leurs investissements, de la création d’une société́ à son développement et, si besoin, même si nous ne le souhaitons pas, sa fermeture. Nous avons, pour ce faire, balisé un itinéraire que nous sommes parvenus à simplifier et à sécuriser au maximum. À travers le Bureau d’appui à la création d’entreprise (BCE), son guichet unique, l’APIX centralise les administrations qui interviennent dans les formalités juridiques et administratives de création d’une entreprise (impôts, registre du commerce, inspection du travail, etc.) dans des délais raccourcis à 24 heures.
L’APIX facilite également les démarches dans les procédures administratives et domaniales, c’est-à-dire dans l’obtention d’autorisations, de permis ou d’agréments auprès des administrations publiques, de même que dans le cadre de demandes d’agréments au dispositif d’incitations à l’investissement.
Quel est le rôle de l’APIX dans la réalisation des grands travaux ?
L’APIX participe à la modernisation des infrastructures en tant que maître d’œuvre de grands