Novembre 2018
Vivre, tout simplement
LE BONHEUR EST LÀ ! DR RICHARD DAVIDSON
Mieux-être : ce qu’en disent les neurosciences et l’épigénétique UN AUTRE REGARD
L’éloge de la simplicité 6,50€
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Heartfulness Vivre, tout simplement
Rédaction – Meghana Anand, Sylvie Berti Rossi, Genia Catala, Elizabeth Denley, Emma Ivaturi Graphisme – Hélène Camilleri, Emma Ivaturi, Uma Maheswari, Jasmee Rathod Traduction – Marianne et Jean-Pierre Baillon, Genia Catala, Martine Corso, Sandrine Delacroix, François Déroulède, Sylvie Galland, Clara Gambier, Lucie Hautefeuille, Jean-Pierre Legrand, Beba Marantz, Nathalie Moulis, Michelle Pain-Orcet, Vincent Scarito Photographies – Aziz Acharki, Aleksei Bakulin, Giulia Bertelli, Mona Eendra, Caju Gomes, Nam Hoang, Rajeev Jaiswal, Ian Keefe, Thomas Kolnowski, Bino Le, Helena Lopes, Suwipat Lorsiripaiboon, David Schap, Rawpixel Arts – Brian Jones, Xuan Loc Xuan Contributeurs – Dr Ichak K. Adizes, Meghana Anand, Alanda Greene, Hilary Hart, Rajeev Jaiswal, Llewellyn Vauhgan-Lee, Negin Motamed, Suchithra Murthy, Kamlesh Patel, Judith Polston, Suzanne Richards, Pubali Siddharth, Manjunath T, Anand Thiyagarajan, Teresa Valentine, Swami Vivekananda Interviewés – Dr Richard Davidson, Krish Shankar
ISSN : 2491-2255 N° CPPAP : 0419 K 93360
Envoi des contributions et correspondance avec la rédaction en français, magazine@unimeo.com – en anglais, contributions@heartfulnessmagazine.com Publicité – en français, magazine@unimeo.com ; en anglais, advertising@heartfulnessmagazine.com Abonnements – en français, www.unimeo.com ; en anglais, www.heartfulnessmagazine.com Impression – Aumüller Druck, GmbH & Co. KG, Weidener Straße 2, D-93057 Regensburg Publication – Unimeo, 5 Esplanade Compans Caffarelli, 31000 Toulouse Droits d'impression, publication, distribution, vente, sponsoring et perception des recettes réservés à l'éditeur 2018 © Tous droits réservés à Unimeo Éditeur – Unimeo
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Le BONHEUR est là ! Chacun de nous cherche le bonheur, et nous déployons toute notre énergie à le trouver dans les succès professionnels, la réussite sociale, l'amour, l'argent, la famille, le pouvoir… Tout cela nous apporte des satisfactions, des moments de plénitude, de joie, jusqu'au moment où le bonheur tant désiré se dérobe. L'avons-nous cherché au bon endroit ? Pourquoi nous échappe-t-il ? Comment le rendre permanent ? Ce sont des questions qu'abordent ici sous différents angles Richard Davidson, Kamlesh Patel, Ichak Adizes, Llewellyn Vauhgan-Lee, Hilary Hart et Alanda Greene. Pour eux, il s'agit essentiellement de modifier notre regard, notre perception des choses, d'abandonner le jugement – sur les autres et sur nous-même – et de retrouver notre capacité d'émerveillement, d'acceptation de ce qui est. L'existence n'est pas un long fleuve tranquille, mais même la vie la plus difficile a ses aspects positifs. Or tant le yoga que les recherches en épigénétique et en neurosciences démontrent que la solution est entre nos mains : c'est en transformant nos façons de penser, en cultivant la simplicité, en nous focalisant sur le positif, sur tous les petits bonheurs que nous offre la vie, c'est en changeant de paradigme que nous mettons en route un processus intérieur. Pour ancrer et dynamiser cette transformation, la méditation est un outil hors pair qui progressivement nous équilibre et nous harmonise. Car comme le découvre Santiago, dans L'Alchimiste de Paolo Coelho, c'est à l'intérieur que tout se joue. C'est là que commence notre quête du bonheur, notre chasse au trésor. Alors osons… lançons-nous dans cette aventure ! Transformons les difficultés en opportunités, prenons à bras le corps ce que nous offre chaque journée, osons l'élan de la gentillesse et de la générosité, laissons-nous toucher par les autres, mettons-nous en résonance avec eux ! C'est ainsi que jaillira la joie ! La rédaction
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l'interview
Sur le terrain
Bien-être familial
Le bien-être ça s'apprend
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focus
la pensée et l'action
Points de vue
Q&R
Sur le bonheur
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Un autre regard
La simplicité
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Évoluer
Cadeaux
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Oser les valeurs du cœur
Leadership et valeurs dans l'entreprise Un grand manager évoque sa découverte des trois principes sur lesquels il a fondé sa réussite : l'authenticité, la transparence et l'intégrité confiante.
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Les bienfaits douloureux du changement
L'impermanence du bonheur
Un nouveau billet percutant d'Ichak Adizes.
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He ar tf u ln ess
Le Dr Richard Davidson nous montre comment l'épigénétique et les neurosciences convergent pour nous offrir les moyens de faire notre propre bonheur.
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ça change être tout inspiré Changer de paradigme
Donner c'est recevoir Faisons le choix de l'abondance, donner sans rien attendre, c'est devenir un canal privilégié de la Nature.
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le goût de la vie Le goût de la vie
À l'écoute de mon jardin
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La science de la spiritualité
Portfolio
Karma, jnana et bhakti yoga, 2e partie
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Dans la triade fondamentale du yoga, bhakti joue le rôle central.
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Toutes voiles dehors Yogasanas Heartfulness
Pawanamuktasana
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Swami Vivekananda
Le religion de l'amour Au fil de ses notes, Vivekananda livre sa pensée avec énergie, concision et simplicité.
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quoi d'neuf ? 74
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SU R L E T E RRA I N
Bien- être Familial
Un progra m m e d e l ' éq ui p e He ar tf u l ness d e D ub a ï , É . A .U
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n dit que les parents sont les premiers modèles de leurs enfants et que la famille est le meilleur terrain d'apprentissage pour tous ses membres. Le véritable héritage de nos enfants n'est pas l'entreprise ou le patrimoine familial, ou encore la maison construite par leurs ancêtres – ce sont des bases saines, une éducation nourrie par des valeurs, ainsi que les expériences de leur enfance passée au sein de leur famille. C'est sur ces fondations qu'ils pourront grandir et se fortifier, et qu'ils continueront à construire leur vie pour eux-mêmes et pour leur propre famille. Ce genre de cadre vient d'une famille heureuse. Une enfance saine et heureuse permet aux enfants de s'épanouir en adultes responsables,
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grâce aux valeurs justes implantées dans leur ADN. Voilà qui les prépare à prendre les rênes du futur – les vôtres, les miennes et les leurs ! C'est ainsi qu'est né le Family Wellness Program (FWP), proposé par la Global Schools Foundation et développé en une activité structurée par l'équipe Heartfulness de Dubaï. Ce furent six jours de plaisirs sains et d'exercices physiques partagés en famille, un programme d'une semaine qui s'est déroulé pendant les vacances de l'Aïd Al-Adha sur
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le campus de la Global Indian International School (GIIS). Chaque jour en début de session, l'équipe Heartfulness présentait un nouveau thème, évoquant la santé et le bonheur. Ensuite chacun participait à quinze minutes d'activités, de jeux et de musique, autour de certains thèmes.
Sur l e te rrain
Dans l'instant En connexion Harmonie L'art de la contemplation Générosité Amour
Puis les parents, les enfants, le reste de la famille et les voisins commençaient la matinée avec 40 minutes de yoga, que suivait la relaxation guidée Heartfulness. Venait ensuite la méditation Heartfulness pour les adultes, tandis que les enfants s'adonnaient à des activités manuelles, ludiques, artistiques, axées sur des valeurs ; on leur racontait aussi des histoires s'inspirant du thème du jour.
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Ce concept de « bien-être familial » était nouveau pour les participants qui ont reconnu avoir vécu durant ces six jours un « temps familial de qualité ». La plus jeune participante était une fillette de deux ans, et l'aînée une grand-mère qui accompagnait sa famille. Les parents ont partagé leur surprise et leur joie de voir leurs enfants, en vacances, heureux de se lever tôt pour pratiquer le yoga et d'autres activités. Le programme s'est terminé avec de grands sourires et la question : « À quand le prochain programme de bien-être familial ? »
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Tu ne seras jamais heureux si tu continues Ă chercher de quoi est fait le bonheur. Tu ne pourras jamais vivre si tu cherches le sens de la vie. Albert Camus
Focus
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questions
Qu' est-ce q u i vo us a p p o r te d u bo n h e u r d a n s l a v i e ?
SUR LE BONHEUR
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P UBALI SI DD HARTH Musicienne, illustratrice et enseignante Hyderabad, Inde Reconnaître notre connexion intérieure avec tout ce qui est vivant m'émerveille. Puiser dans cet espace
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Qu'est-ce q ui vou s p r i ve d u b on h eu r ?
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d'unité, en moi et autour de moi, est une source de joie. Cela peut être aussi simple que d'observer la nature depuis mon balcon : les fleurs d'un bougainvillier parmi les épines, un pachira qui grimpe le long d'un mur, un arbre qui étale profondément ses racines avant d'élancer ses branches vers le ciel, les nuages qui flottent insoucieux du monde au-dessous d'eux, le chant des oiseaux ou un ciel teinté de pourpre. Il émane de tout cela un sentiment de joie et de contentement qui vient de ce qu'ils sont en harmonie avec leur être véritable. Lorsque je reste connectée avec la personne que je suis vraiment,
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Ressentez-vou s de la joi e à don n er ou à recevoi r ?
j'éprouve une profonde joie intérieure. Elle peut surgir d'une conversation chaleureuse avec quelqu'un, d'une méditation qui me ressource, d'un moment de grâce avec mes élèves en classe, d'une lecture qui parle à mon cœur, ou encore quand j'exprime mes inspirations profondes par des mots, des images, l'art ou la musique. Mais lorsque je commence à ruminer certaines pensées, ma connexion intérieure en est immédiatement affectée et je me dissocie de l'unité. L'ego se manifeste alors sous tous ses aspects : colère, peur, confusion, manque de confiance, sentiment de fermeture, d'inutilité,
Point s d e vue
victimisation… la liste est longue. Pour retrouver la joie dans de tels moments, je me recentre sur mon cœur et je m'efforce de pratiquer l'acceptation et la gratitude. C'est souvent difficile, mais je progresse sur ce chemin. Faire le ménage dans mon espace mental m'y aide presque toujours. Et quelquefois un bon livre, une chanson mélodieuse ou une conversation inspirante suffisent à remettre les choses en perspective. Est-ce que j'éprouve de la joie à donner ou à recevoir ? D'une certaine façon, dans les deux cas, et parfois ni dans l'un ni dans l'autre. C'est une question de perspective. Ma joie la plus grande à recevoir c'est durant la méditation. Le flux illimité de la transmission m'apporte l'amour, la joie, c'est un sentiment incomparable. Et la véritable joie que je ressens en donnant, c'est aussi durant la méditation : le fait d'abandonner son cœur est une fabuleuse expérience d'oubli de soi. Une fleur ne sait pas qu'elle exhale son parfum, et il n'est pas nécessaire qu'elle le sache. Donc je veille à rester ouverte pour permettre à tout ce que je reçois de circuler à travers mon cœur. C'est ce qui me donne la joie la plus profonde.
mécontentement, le ressentiment ou l'esprit de revanche en sont quelques exemples. Certains sentiments nous ouvrent et d'autres nous ferment. Ceux-ci nous coupent de la part de nous-même qui nous permettrait de trouver plus de joie dans la vie, et ils nous coupent aussi des autres. Au pire, nous nous sentons seuls et isolés.
SUZA NNE R ICHAR DS Enseignante retraitée Dunedin, Nouvelle-Zélande Souvent la joie vient des toutes petites choses de la vie : des moments heureux passés en famille ou entre amis, le rire d'un jeune enfant, un acte de gentillesse dont j'ai été témoin, de jeunes chiots qui jouent et culbutent les uns sur les autres. C'est aussi la perfection de la nature sous ses innombrables facettes : un paysage recouvert d'une neige fraîchement tombée, avec le silence qui l'accompagne, une fleur odorante s'ouvrant au soleil, le bourdonnement somnolent des abeilles dans un jardin en été, ou le clapotis d'un ruisseau de montagne. Je trouve que la joie est plus forte quand mon cœur est ouvert, rempli de gratitude et d'amour. Alors, mon cœur chante pleinement. Les actes ou sentiments qui nous referment sur nous-mêmes bannissent instantanément la joie. La négativité, les mots hostiles, la méchanceté, la convoitise, les préjugés, la mesquinerie, la peur, le
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La joie se trouve à la fois dans le fait de donner et de recevoir, surtout si le sentiment derrière le don est sincère. Mais j'ai remarqué qu'il y a peut-être plus de joie à donner. Je pense que c'est parce que cela nous détourne de notre focalisation sur ce qui est « moi » et « mien », et nous ouvre aux autres. Je me souviens particulièrement d'une tradition familiale dans mon enfance. Avant Noël, mes frères et sœurs et moi nous rendions avec notre argent de poche dans un grand magasin, pour acheter des cadeaux à nos parents et grands-parents. Cela nous prenait un temps infini, car nous nous donnions beaucoup de peine pour trouver le bon cadeau, et bien sûr nous étions limités par notre budget. Ensuite, nous avions la joie de les emballer en cachette, dans les gloussements et les rires, pour en faire la surprise le jour de Noël. Tout comme la joie, la générosité jaillit d'un cœur ouvert. Et dans ces occasions, tous nos cœurs chantaient de joie.
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Point s d e vue
Lorsque nous ne sommes pas connectés à nous-mêmes, que nous avons des attentes, il n'y a pas de place pour la joie. La joie est indulgente, désintéressée, inconditionnelle.
AN AND TH I YAGARAJAN Analyste commercial Hyderabad, Inde Lorsque je me sens perturbé, la seule chose qui m'apaise est de sortir contempler les arbres et les oiseaux, assis sous un arbre. Mon état s'en trouve automatiquement modifié, j'éprouve alors une sensation de tranquille bonheur.
Est-ce en donnant ou en recevant que je ressens de la joie ? Dans les deux cas. Mais dès que j'ai le sentiment de donner, le don perd son sens, perd toute son importance. Quand je reçois quelque chose, je suis plein de gratitude pour ce que cela me fait vivre. Et lorsque je donne à quelqu'un ce que j'aime le plus, et découvre le bonheur sur son visage, je suis aussi heureux que lui.
Pour la joie, c'est différent. C'est un état qui émane de l'intérieur et pour y accéder, je dois être connecté à mon moi profond. Alors je ressens la joie quoi qu'il se passe dans le monde qui m'entoure. Nous avons une assistante qui nous accueille toujours avec le sourire. Ce sourire n'est pas de façade, il rayonne de l'intérieur de son être. Son mari n'est plus de ce monde, sa vie n'est pas facile, et malgré cela, elle a toujours ce grand sourire. Lorsque je vois tant de contentement chez quelqu'un, mon cœur se met à l'unisson.
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TER E SA VA L ENTINE Universitaire, rédactrice-correctrice littéraire Atlanta, États-Unis Ce qui m'apporte de la joie ? L'esprit de communauté, la coopération, l'union. Lorsque les gens se rassemblent pour partager ce qu'ils aiment ou ce en quoi ils croient. Quand les mains et les esprits créent, les yeux s'illuminent, les cœurs s'ouvrent. Lorsque tout s'imprègne de quelque chose qui doit être l'Amour. Et l'engagement est important – que ce soit travailler, apprendre, aider ou simplement avoir du plaisir – car la joie n'a rien de passif. Elle émane des cœurs à l'unisson, circule en chacun pour revenir imprégner le collectif, apportant ainsi le meilleur de ce que chaque personne est prête à offrir. Il s'agit donc de travailler ensemble et de partager ce qui vient du cœur. Seule, je ressens paix et sérénité, mais la joie me vient de la communauté. Ce qui me prive de la joie ? L'isolement, le jugement, les comparaisons
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Point s d e vue
que je fais. Je regrette d'avoir raté ceci, je souhaiterais pouvoir faire cela, ou encore j'espère que quelque chose se produira. Tout ce qui m'oppose à la vie, au destin, au monde. Tout ce qui crée un sentiment de séparation, et qui s'accompagne d'inquiétude et d'autres formes de peur. Quand je suis dans cet état, j'ai tendance à réagir aux événements de la vie comme s'ils étaient quelque chose qui m'arrive à moi, et non quelque chose dont je fais partie. Peu à peu, je réalise que c'est uniquement en moi que se trouve ce dont j'ai besoin pour sortir de cet état. Cela peut demander que je m'isole un certain temps, exiger un peu de réflexion ou de nettoyage de la négativité, mais je dois me reconnecter avec cet endroit unifiant dans mon propre cœur pour qu'alors tout sentiment de séparation s'évanouisse. Je ressens facilement de la joie à donner, et j'essaye d'apprendre celle de recevoir. J'ai pris récemment conscience de ce mystère. Plusieurs personnes m'ont aidée pour un projet important. Elles ont donné si généreusement de leurs compétences et de leur temps, que je me suis dit que je ne pourrais jamais suffisamment les remercier. Tout en leur étant reconnaissante, je me sentais mal à l'aise, et je me suis demandé pourquoi. Car je sais bien, comme le dit le bouddhisme, que « personne ne donne ni ne reçoit ». Alors qu'est-ce qui résistait en moi ? Après réflexion, j'ai réalisé qu'il s'agissait de mon ego, qui avait
considéré le donneur et le receveur comme deux éléments distincts, devant idéalement être à égalité. Mais lorsque j'ai regardé au fond de mon cœur, j'ai vu que, dans l'amour, nous étions unis et en parfait équilibre.
En fait, je viens seulement de découvrir ce qu'est la joie – c'est un sentiment tout nouveau pour moi. J'ai ressenti la paix et vécu des états spirituels profonds, mais la joie m'avait échappé. Elle ne me manquait pas, je ne savais simplement pas ce que c'était de l'éprouver. Rien ne peut enlever la joie. Il s'agit de la laisser se manifester en devenant plus simple et en harmonie avec sa propre nature. Lorsque j'apporte mon soutien, qu'il soit petit ou grand, à quelqu'un, cela me procure parfois une joie inattendue. Ce qui dans un certain sens me paraît absurde puisqu'il est si naturel de donner aux autres !
JUD ITH PO LSTO N Psychothérapeute corporelle, réflexologue et praticienne de la thérapie par la polarité Langley, Colombie britannique, Canada En vieillissant, je découvre que chaque fois que je vois un bébé ou que je regarde des animaux – des chiens, des vaches, des chevaux… – cela me remplit instantanément de joie et mon cœur s'allège. Me trouver en compagnie de mon incroyable et adorable fille, et l'écouter me raconter sa vie, me donne un grand bonheur. J'éprouve aussi de la joie à manger une nourriture saine végétalienne. Et au niveau spirituel, quand je vois une personne grandir et changer, je suis heureuse pour elle et pour ses succès.
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LLEWELLYN VAUHGAN-LEE et HILARY HART font l'éloge de la simplicité et nous invitent à désencombrer nos maisons, nos esprits et nos vies. Ils nous proposent des pratiques simples pour renouer avec notre vraie nature, donner du sens à nos actes quotidiens et échapper au matérialisme omniprésent.
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es Moken, un peuple de nomades de la mer en Asie du Sud-Est, possèdent peu de choses. Ils ne peuvent transporter que ce dont ils ont besoin dans leurs petits bateaux. Dans leur langue, il n'y a aucun mot pour « inquiétude », mais quand le tsunami arriva, ils se montrèrent vigilants et observèrent la mer ; ils virent l'eau monter d'abord très haut sur la plage, puis se retirer au grand large. Ils se souvinrent de leurs mythes à propos des mers. Alors ils conduisirent leurs bateaux en eau profonde et survécurent au tsunami. Les pêcheurs locaux périrent, leurs bateaux furent détruits. Ils n'avaient pas été attentifs, ils n'avaient pas été vigilants.
de garder en mémoire ce qui se raconte, d'observer les signes et de diriger notre petite barque vers des eaux plus profondes ? Ou bien serons-nous, comme les pêcheurs locaux, inattentifs aux besoins du moment, submergés par le tsunami du matérialisme ? Nous vivons dans une culture où notre attention est constamment distraite, bombardés que nous sommes non plus par « dix mille choses », comme dans l'ancien temps, mais par dix millions de choses. Tout réclame notre attention, tout nous pousse à consommer, acheter, dépenser notre argent et notre temps. Et nous n'avons même pas idée des dessous et des subtilités de ce système consumériste, de son habileté à nous duper.
Comment pourrions-nous être pleinement attentifs quand notre vie est encombrée de tant de possessions, d'attachements et de désirs ? Aurons-nous le temps
Comment créer un espace de clarté et d'attention ? Comment revenir à l'essentiel ? Comment retrouver ce qui compte vraiment, ce qui donne un sens et une
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He ar tf u ln ess
Simplicité, patience, compassion. Ces trois-là sont tes plus grands trésors. Sois simple en actions et en pensées, et tu retourneras à la source de l'être. Sois patient avec tes amis comme avec tes ennemis, et tu seras en accord avec les choses telles qu'elles sont. En ayant de la compassion envers toi-même, tu réconcilieras tous les êtres dans le monde. Lao Tseu
Un aut re re gard
substance à notre vie quotidienne ? Comment revenir à une simplicité de vie qui rejoigne celle de notre nature essentielle, qui donne une place au sacré ? Premièrement, nous devons comprendre que notre culture est entièrement tombée sous l'emprise de désirs inutiles, et reconnaître le poison de l'accumulation pour ce qu'il est. Nous sommes mis sous pression, conditionnés à vouloir toujours plus – c'est le mythe du progrès économique continuel. Ce mythe est devenu un monstre qui détruit notre écosystème, nous prend notre argent et notre énergie vitale. Notre conscience est polluée par ses slogans et ses rengaines publicitaires, conçus pour désinformer et manipuler. Et nous n'avons même pas conscience du pouvoir de sa sombre magie, de l'emprise qu'elle exerce en nous abreuvant de fausses promesses d'une vie meilleure, en nous assurant que « les choses iront mieux » si nous achetons tel produit. Ce mythe a saturé tous les recoins de notre culture. On nous presse de consommer des aliments emballés et même de la spiritualité emballée. Nous ne connaissons plus les ingrédients de notre vie. Deuxièmement, il nous faut trouver la force de dire « non ». Pour nous opposer à cette marée toxique, pour résister au pouvoir de ses promesses vides et aux entreprises qui les propagent, nous devons retrouver une simplicité essentielle, rechercher ce dont nous avons vraiment besoin, au lieu de ce que nous croyons désirer. Alors seulement nous pourrons commencer à entendre la musique de la vie, être attentifs aux besoins intérieurs et extérieurs de la Terre. Alors seulement nous pourrons redevenir vivants avec ce qui est sacré et vrai. Troisièmement, nous devons apprendre à faire preuve de discrimination, à nous débarrasser de notre fatras intérieur et extérieur. Dans l'histoire d'amour entre Éros et Psyché, l'une des tâches presque impossibles que Psyché doit accomplir consiste à trier un énorme tas de graines. Comme elle, nous avons à trier ce qui encombre notre vie, à prendre conscience de ce qui a
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de la valeur, de ce dont nous avons vraiment besoin. La discrimination n'est jamais une tâche facile. Mais de même que Psyché est assistée dans son travail par des fourmis de bonne volonté, nous aussi recevons de l'aide : si nous y prêtons attention, nous trouvons en nous une qualité silencieuse, une sagesse instinctive. Avec le temps et la pratique, les choses deviennent plus faciles. Au fur et à mesure que nous dégageons davantage d'espace dans notre vie intérieure et extérieure, nous devenons plus attentifs à ce qui est vraiment nécessaire, plus conscients des leurres et des fausses promesses. Nous voyons plus clairement comment nos possessions prennent plus que de l'espace : elles mobilisent notre attention. Personnellement, j'aime les anciennes voies taoïstes, celles des ermites dont la spiritualité était inséparable de la nature, et leurs poèmes qui sont comme une envolée d'oies sauvages haut dans le ciel. Ils vivaient une simplicité essentielle qui parle à mon âme, avec une robe et un bol, et leur hutte dans la montagne simplement ornée de « la lune à la fenêtre ». J'ai tenté de retrouver cette simplicité dans ma vie, mais aujourd'hui il semble qu'on ait besoin de tant de choses pour simplement exister. J'ai tenté à maintes reprises de vider ma chambre, surtout quand j'étais plus jeune. Mais la vie de famille exigeait de plus en plus de biens – bien plus que ce dont un ermite a besoin dans sa hutte – et mes enfants se plaignaient de ce que je jetais trop de choses. Aussi, au fil des ans, je me suis plutôt efforcé de garder une simplicité intérieure, un espace vide aussi souvent que possible dans la journée. Maintenant que je vieillis, je ressens à nouveau l'appel d'un autre paysage, le désir d'une petite maison et de collines balayées par la pluie – peut-être dans les austères Highlands que j'ai connus enfant dans mon Écosse natale. Mais ma vie reste très remplie, bien qu'elle soit plus peuplée de gens que de choses. Je garde donc cette simplicité comme un secret intérieur, un vide auquel j'aspire.
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Un aut re re gard
Comment créer un espace de clarté et d'attention ? Comment revenir à l'essentiel ? Comment retrouver ce qui compte vraiment, ce qui donne un sens et une substance à notre vie quotidienne ? Comment revenir à une simplicité de vie qui rejoigne celle de notre nature essentielle, qui donne une place au sacré ? Je dois cependant demeurer vigilant. J'utilise la technologie moderne : un ordinateur, Internet, et j'adore écouter de la musique sur un iPod. Tout autour de moi, je sens le consumérisme et son dark web qui nous prend si facilement dans ses filets, bien plus que nous ne le pensons. En effet, il ne suffit pas d'éliminer l'encombrement matériel de nos maisons ; ce à quoi nous consacrons notre temps et notre attention doit aussi être simple – il nous faut être attentifs à notre mode de vie. La pratique de la méditation et de la pleine conscience peut nous débarrasser de l'encombrement de notre esprit. Quelques incursions aux dépôts d'entraide et de charité peuvent régler le problème de l'encombrement
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de nos demeures. Ensuite, il nous faut constamment rester vigilants, pour que nos tendances à amasser ne remplissent pas l'espace vide ainsi créé. En plus de nous libérer de l'accumulation des pensées et des choses, veillons à ne pas nous engager en permanence dans des activités, car notre culture valorise le « faire sans cesse », plutôt que l'« être ». Nous avons besoin d'espace pour regarder, écouter, marcher, respirer – pour être présents. Le Tao Te King enseigne la valeur du non-agir :
Quand nous honorons les choses simples de la vie, nous revenons à cette unité, à notre véritable Maison. Dans ce livre, toutes les pratiques proposent un retour à la simplicité. Respirer, marcher, cultiver les aliments, les cuisiner... ce sont les « coupe du bois et va chercher de l'eau » de notre époque. Si nous honorons ce qui est essentiel dans nos vies, nous nous connectons à la force de vie qui coule librement, à l'écart du théâtre et des drames de notre psychisme individuel et collectif. Nous sommes connectés et ouverts.
On fait de moins en moins jusqu'à ce que rien ne soit fait, Quand rien n'est fait, il n'y a rien qui ne se fasse. C'est par une qualité de vide que nous pouvons accéder à un rythme plus profond que le tintamarre en surface d'une activité incessante. Autrefois, nous étions tenus par le rythme des saisons et de la terre. Il nous faut maintenant lutter pour revenir à un rythme et un espace qui ne soient pas intoxiqués par la consommation, qui appartiennent aux saisons du sacré, où la vie coule encore selon sa nature essentielle. La simplicité, la patience et la compassion peuvent nous guider et nous maintenir intérieurement alignés. Nous pouvons ainsi nous remettre peu à peu à écouter la Terre, sa sagesse et sa beauté, à sentir le battement de son cœur et du nôtre. Nous pouvons ressentir à nouveau l'appartenance profonde qui nous permet d'être présents à chaque instant, non pas sous la forme d'une pratique, mais comme un simple état d'être. Nous pouvons alors nous rappeler pourquoi nous sommes ici-bas.
PRATIQUER LA SIMPLICITÉ La simplicité est l'essence de la vie. Le mot vient du latin simplex, qui signifie « non composé » ou « composé d'une seule partie ». Les choses simples reflètent cette nature essentielle, qui est celle de toute la création.
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He ar tf u ln ess
Portez plus d'attention à vos actes quotidiens,
comme sortir du lit et poser les deux pieds sur le sol. Faites une pause. Vous êtes réveillé, vous êtes vivant. Observez comment vous vous sentez dans votre corps et comment vos pieds touchent le sol. Soyez attentif quand vous vous dirigez vers la salle de bain, la cuisine, le café ou le thé. Soyez reconnaissant pour l'eau dans l'évier, pour les oranges qui ont donné votre jus, pour le lait dans votre thé. Buvez lentement. Appréciez votre nourriture. Appréciez votre famille, le soleil qui entre par la fenêtre, la beauté que vous voyez chez votre partenaire et vos enfants. La simplicité se révèle grâce à la lenteur, dans des moments de calme où l'on peut voir, sentir, goûter, toucher et écouter. Vivez la journée avec respect et ouverture, faites des pauses, cessez de vous précipiter d'une chose à l'autre.
Faites un inventaire honnête de votre vie. Examinez
ce qui vous prend du temps et de l'espace psychique. Inventoriez vos activités et vos engagements. Lesquels vous sont vraiment nécessaires ? Quels sont les conditionnements et les habitudes qui prennent de l'espace et vous alourdissent ? Qu'estce qui reflète vos vraies valeurs, nourrit votre âme et vous fait percevoir l'amour ? Avez-vous besoin de ce nouvel objet ou de cette nouvelle activité qui ont attiré votre attention, ou n'est-ce qu'un désir ?
Un aut re re gard
Remettons-nous à écouter la Terre, sa sagesse et sa beauté, à sentir le battement de son cœur et du nôtre. Ressentons à nouveau l'appartenance profonde qui nous permet d'être présents à chaque instant, non pas sous la forme d'une pratique, mais comme un simple état d'être.
Passez-vous de certaines choses dont vous avez l'habitude pendant une courte période. Peut-être qu'au fond vous n'en avez pas besoin.
Écoutez les leçons de la nature, c'est une école de la
simplicité. L'arbre qui pousse vers le soleil, le chat qui s'étire près du feu, les saisons qui se succèdent sans relâche nous enseignent la simplicité de ce qui est. La nature essentielle de notre vie reflète aussi cette simplicité, par le cycle de la naissance et de la mort, de la souffrance et de la joie, et même par la libération. Nous pouvons compliquer les choses en combattant la mort, en évitant la souffrance, en recherchant la liberté et le bonheur – mais nous ne faisons là que superposer notre expérience à ce qui est. Cherchez à vous harmoniser avec la simplicité naturelle sous-jacente aux complications de notre expérience humaine.
Revenez encore et toujours à ce qui est simple, à ce qui ne change pas avec le temps, à ce qui brille
en permanence à travers le brouillard. Avons-nous besoin de plus que cela ? Nous faut-il davantage que la beauté d'un pommier sauvage au printemps, une maison chaude en hiver, le murmure d'un ruisseau, une tasse de thé entre amis ? Avons-nous besoin, dans nos vies, d'autre chose que d'amour ? Pratiquer la simplicité ne signifie pas donner toutes nos affaires, quitter nos emplois exigeants, déménager dans une cabane de montagne ou vivre hors circuit. C'est simplement recenser avec une grande honnêteté nos valeurs, ce qui nous soutient, ce qui nous apporte joie et sens, et nous consacrer à ces activités, ces personnes ou ces choses-là. Bien que la simplicité puisse nous amener à moins posséder ou à changer certaines de nos habitudes, elle implique un retour, et non un rejet – elle nous fait regarder à l'intérieur et dans la profondeur, au lieu de regarder ailleurs. Lorsque nous choisissons la simplicité, nous découvrons tout naturellement que nous avons besoin de moins de choses, et que nous sommes plus ouverts à la vie. N'ayez pas peur de la simplicité. Elle peut sembler austère et vide parce qu'elle est exempte de complexité psychologique, et dépouillée de tout ce dont se pare l'accumulation de besoins et de désirs. Mais l'attention que nous lui portons, et les sentiments d'admiration, de gratitude et de respect qu'elle nous inspire, peuvent transformer cette austérité en la plus riche des expériences humaines.
Adapté de Spiritual Ecology : 10 Practices to Reawaken the Sacred in Everyday Life. www.spiritualecology.org © 2017 The Golden Sufi Center, Llewellyn Vaughan-Lee & Hilary Hart. Llewellyn Vaughan-Lee est enseignant spirituel et auteur, Hilary Hart est une auteure qui se centre sur les femmes et la conscience féminine.
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Cadeaux MEGHANA ANAND nous parle de son enfance, des liens, de l'art de donner, du cœur…
Évol ue r
Dim a nc h e ma t i n , tôt l evé e ave c l ' a l ou ette, j'a i envi e d'a l l e r me pro m e n e r d a n s l e p a rc , ah o ui, c 'est u n e s i be l l e j ou r n é e !
Q
uand j'étais enfant, mon père me réveillait presque chaque matin avec ces paroles de Beautiful Sunday, la chanson de Daniel Boone. Son fredonnement résonne encore en moi, et c'est l'un des meilleurs et derniers souvenirs qui me restent de mes moments passés avec lui. La fin de l'année est particulière à bien des égards. Ce n'est pas seulement le temps des fêtes et des célébrations dans le monde entier, c'est aussi le temps d'une réflexion plus profonde et d'un nouveau départ. Il y a deux ans, Noël a été encore plus spécial que d'habitude : mon cœur s'est ouvert à la joie du partage et d'être ensemble. En retrouvant ma famille paternelle, j'ai éprouvé un sentiment d'appartenance qui m'a aidée à surmonter certaines peurs profondes qui m'accompagnaient depuis l'enfance. Maintenant, je me réjouis des présents que cette époque de l'année m'apporte.
pas à sa place, l'image reste incomplète. Cette prise de conscience m'a progressivement aidée à résoudre des conflits intérieurs qui se traduisaient souvent par de la jalousie, le besoin d'entrer en rivalité, ou par un sentiment d'injustice, la sensation d'avoir été lésée. Plus je vis dans cette idée que chacun a sa place, plus je m'ouvre pour recevoir ce que m'offre le monde qui m'entoure.
L'UNICITÉ Ma mère m'a dit un jour : « Il y a autant d'univers qu'il y a d'êtres humains. » Chacun de nous a un rôle précis dans l'existence ; chacun a sa place. C'est comme un puzzle : tant qu'il manque une pièce ou qu'elle n'est
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VIVRE ENSEMBLE J'aime écouter l'histoire de ma belle-mère. Petite fille, de la fenêtre de sa maison dans une banlieue rurale du sud de l'Inde, elle voyait le monde comme dans un rêve. Jusqu'au jour de son mariage. Parlant de cette transition, elle racontait : « Le plus grand défi n'a pas été de pouvoir répondre à mes propres besoins et de prendre des décisions personnelles. Il a fallu m'entendre avec beaucoup de personnalités différentes, et en même temps maintenir l'harmonie entre les membres de la famille. Ce sont les hauts et les bas auxquels j'ai dû faire face, en tenant les rôles de mère, sœur, tante, belle-fille, belle-sœur et, avec le temps, grand-mère, qui m'ont façonnée. Cela m'a donné le courage de mes convictions et la force de faire l'expérience de la vie dans l'acceptation totale. J'ai commencé à comprendre que chaque situation n'est qu'un nuage qui passe. On apprend ainsi à gérer les situations sans trop s'impliquer. » Vivre ensemble est un art, même si cela ne signifie pas nécessairement habiter sous le même toit. La joie d'être ensemble se reflète dans de petites choses – la façon de se tendre la main, de s'accepter l'un l'autre, de reconnaître notre unité intérieure malgré nos différences extérieures.
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LE SERVICE Avez-vous déjà fait l'expérience de la nature thérapeutique du travail ? C'est la seule chose qui me permette de tenir le coup quand je me sens au plus bas ou traverse des situations particulièrement difficiles. Son impact est même accru quand, dans ces moments-là, je m'oublie et m'efforce de tendre la main aux autres. Ce n'est pas toujours facile, j'en conviens, mais le résultat en vaut la peine !
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Évol ue r
LA VOIE DU CŒUR Combien de fois, par peur, me suis-je abstenue de donner de moi-même. Peur que les autres profitent de moi. Peur d'être privée de ce qui me revient de droit. Peur de perdre mon identité. Cette année, la présence de mon cœur intérieur s'est renforcée en moi, et c'est le plus beau cadeau que j'aie reçu. Il n'y a rien à craindre avec le cœur, car l'amour est son essence. Le cœur physique qui bat est une chose, mais nous avons tous un cœur spirituel capable de ressentir, de donner et d'aimer infiniment. Comment le découvrir ? Comment faire pour qu'il devienne plus grand ? Comment vivre avec lui ? La joie qu'on éprouve à donner vous offre les réponses. Quand vous donnez sans compter, à l'infini, vous expérimentez le bonheur à l'infini. Et je suis intimement convaincue que plus vous donnez, plus vous devenez aptes et ouverts à recevoir. Alors que le monde se prépare à échanger des cadeaux pour Diwali, Thanksgiving, Milad Un Nabi, Hanukkah, Bodhi Day, Noël et toutes les autres traditions, je me sens pleine de reconnaissance et remercie la vie pour les petites choses qui la rendent si spéciale. Alors célébrons ensemble cette belle période de l'année !
Illustrations Xuan Loc Xuan https://www.behance.net/xuanlocxuan
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La pensée et l'action
La gloire de Dieu se reflète dans un cœur pur tel un miroir. Ram Chandra de Shahjahanpur
LEADERSHIP & VALEURS dans l'entreprise 1 ère partie
Vice-président-directeur, KRISH SHANKAR est aussi responsable des ressources humaines d'Infosys. Pendant plus de 30 ans, il a collaboré à la transformation et à l'expansion de grandes entreprises, et ses initiatives de développement du leadership ont joué un rôle-clé dans la constitution d'un solide vivier de talents. Fervent lecteur et photographe, il aime le trekking et le football. Dans cet entretien avec V. SRINIVASAN et SHARAT HEGDE, il confie sa passion pour l'enseignement et l'exploration de nouvelles idées en matière de ressources humaines et de développement organisationnel.
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Krish, vous avez travaillé dans plusieurs grandes organisations internationales comme responsable des ressources humaines. Quelles sont les valeurs qui vous tiennent à cœur personnellement et qui vous ont aidé à exercer vos fonctions au plus haut niveau ? Ce que j'ai appris au cours des 30 dernières années, je le dois à mes rencontres avec de nombreuses personnes, en particulier des leaders, au contact de qui je me suis forgé. C'est en observant les meilleurs d'entre eux que j'ai intériorisé certaines de leurs valeurs. Je les ai appliquées dans ma vie et à tout ce que j'ai construit. La première valeur est d'être vrai et authentique. Ce n'est pas toujours facile, mais quand on peut l'être et que les gens savent que ce qu'on dit correspond à ce qu'on pense, la première étape est franchie.
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La deuxième valeur, c'est la transparence – elle sous-tend tout. Quels que soient les problèmes, j'ai constaté que si l'on est transparent dans son intention – pourquoi on veut faire quelque chose – et si les autres perçoivent la pureté de cette intention, même les plus grandes difficultés peuvent être surmontées. Par exemple, quand vous avez une conversation difficile avec quelqu'un au sujet de ses performances et que vous lui dites : « Écoutez, je sais que c'est difficile, mais c'est important pour vous et pour l'entreprise, et nous voulons vous donner... », il l'accepte. Il est donc extrêmement important de faire preuve de transparence quant aux raisons pour lesquelles on fait quelque chose. La troisième valeur est celle que j'ai apprise chez Unilever ; elle ne m'a pas quitté depuis. Nous l'appelions « l'intégrité confiante ». Il s'agissait en fait de l'association de deux valeurs. D'une part la confiance en
Quels que soient les problèmes, j'ai constaté que si l'on est transparent dans son intention – pourquoi on veut faire quelque chose – et si les autres perçoivent la pureté de cette intention, même les plus grandes difficultés peuvent être surmontées.
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soi : il faut savoir pourquoi on dit quelque chose et être convaincu de son bien-fondé ; d'autre part l'intégrité, qui concerne le domaine professionnel. Quand on est responsable des relations humaines – ou de n'importe quel autre domaine – il faut faire preuve d'une certaine intégrité. Donc vous devez avoir de la conviction et vous montrer fidèle aux valeurs de la profession ainsi qu'à celles du rôle que vous y jouez.
La réflexion et l'empathie sont donc deux choses importantes qui vous aideront à coordonner le cœur et le mental.
Ces trois valeurs – l'authenticité, la transparence et l'intégrité confiante – sont celles par lesquelles je me définis. Mais en plus, j'ai découvert que les autres appréciaient en moi quelque chose que j'appelle la « relation d'aide ». Ils aiment que je sois un mentor, que je leur parle, que je les aide, que je sois leur coach en quelque sorte. J'ai ainsi compris la valeur que les gens accordent à l'aide aux autres, et que j'en ai le don. Et je me suis construit à partir de tout cela.
Comment résolvez-vous les conflits entre le cœur et le mental, dans le cadre du travail ? Eh bien, c'est assez dur. C'est peut-être facile à dire mais difficile à faire. Il faut trouver le moyen de faire collaborer le cœur et le mental. Si vous pensez qu'ils sont en conflit, vous ne parviendrez pas à faire fonctionner les choses. D'une façon ou d'une autre, vous devez faire fusionner votre mental avec le cœur, de sorte qu'il soit attentif aux émotions, aux personnes, etc. Quand vous commencez à procéder ainsi, vos décisions deviennent plus pertinentes et mieux ajustées. Dans certaines décisions, notre cœur nous dicte autre chose que notre mental. Il en sera toujours ainsi, mais si on écoute et décrypte les émotions présentes à ces moments-là, on prendra de bien meilleures décisions. Il faut donc prendre un temps de réflexion et considérer les émotions avec empathie dans toute situation, pour s'assurer que l'esprit et le cœur travaillent en tandem.
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La réflexion consiste toujours à se demander : « Pourquoi est-ce que je ressens cela ? Que se passe-t-il ? Quelles sont mes peurs ? » Et à se mettre à la place des autres, à être empathique : qu'est-ce qu'ils ressentent ? Comment se sentent-ils ? Pourquoi réagissent-ils ainsi ? La réflexion et l'empathie sont donc deux choses importantes qui vous aideront à coordonner le cœur et le mental.
Comment rester joyeux et enthousiaste dans le monde des affaires d'aujourd'hui, qui est très exigeant en termes de résultats et de dynamisme ?
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Dans tout ce que nous traversons dans la vie, il y a toujours des hauts et des bas. Au cours de ces deux dernières années, j'ai personnellement subi beaucoup de pressions. Comment les gérer ? J'examine la question dans la perspective des trois principes que je tente toujours d'appliquer. Je ne suis pas un maître dans ce domaine, j'apprends encore et je ne prétends pas avoir atteint le stade où je peux tout maîtriser. J'ai aussi des problèmes, et il m'est parfois difficile de me ressaisir. Mais il y a trois pratiques que j'ai vu utiliser par d'autres et que j'ai tenté moi aussi d'appliquer : 1. Quand un problème se présente, prenez le temps d'y réfléchir et voyez-le comme une occasion d'apprendre. Par exemple, posez-vous la question : « Que puis-je apprendre à travers ce problème ? » Efforcez-vous de prendre de la distance et de l'examiner objectivement. Cela aide toujours, et je constate parfois qu'on aurait pu gérer différemment certaines questions. 2. Investissez d'autres aspects de votre vie. Pour ma part, je fais un peu de fitness, de la course à pied. Je lis et j'écris, je travaille pour la communauté et je rédige un blog. Gardez un peu de temps pour que votre mental s'attache aussi à d'autres domaines et ne soit pas focalisé sur un seul type de travail. Ensuite, il y a la famille. Passez du temps avec vos proches, soyez présent pour eux. Voilà les autres aspects de votre vie dans lesquels il faut investir. 3. Mettez les choses en perspective. Quand vous traversez une situation difficile, reconnaissez d'abord que « c'est comme ça. » Il y en a d'autres qui vivent des moments encore plus complexes, et il y a eu des périodes dans votre vie où vous avez dû faire face à des situations inextricables et pourtant vous avez survécu. Remémorez-vous comment vous vous y êtes pris à l'époque pour les traverser.
Projetez-vous aussi dans l'avenir en visualisant où vous aimeriez être plus tard : « Voilà ce que je veux faire. Voilà ce que je veux être. Voilà ce que je souhaite à l'avenir pour mon équipe ou mon groupe. » En mettant ainsi les choses en perspective, vous pouvez examiner n'importe quel problème dans un contexte plus large. Si vous considérez ainsi votre propre parcours – ce que vous avez vécu, les moments difficiles et les choses que vous avez surmontées – vous voyez que les problèmes ne sont pas aussi importants qu'ils le paraissent. Changez donc de perspective et voyez comment inscrire tout problème dans un contexte élargi. Ces trois principes vous aideront certainement à avancer. Même si vous traversez des hauts et des bas, vous irez de l'avant. Je ne dis pas que j'ai tout maîtrisé. D'autres ont fait beaucoup mieux, et nous devrions prendre exemple sur eux. Je dirais que par nature, nous sommes tous capables d'aborder les situations avec un esprit positif et de nous y adapter. C'est une caractéristique innée des humains, c'est ainsi que nous avons été programmés. Nous allons donc grandir, nous adapter, progresser et évoluer. Mais prendre le temps de réfléchir à la façon de nous améliorer facilite et accélère le processus.
Vous avez mentionné l'importance de consacrer du temps à sa famille. Ce temps familial est-il compromis pour la plupart des gens, dans l'environnement professionnel actuel ? Quelle a été votre propre expérience à ce sujet ? Il y a deux choses importantes : la famille et les amis. De nos jours, il arrive souvent que les deux conjoints travaillent et voyagent, et il leur est devenu difficile de passer du temps ensemble. Mais ces moments où nous nous retrouvons sont très importants. Malgré les pressions que nous subissons, il faut se donner ces
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plages de temps. Les autres membres de la famille sont également sous pression. Ils peuvent aussi traverser des moments difficiles, et parfois ils ont besoin que nous soyons là pour eux.
En tant que leader de votre entreprise, y a-t-il des techniques spécifiques ou des méthodes que vous appliquez pour rester émotionnellement calme et équilibré ? Les gens comptent sur vous, ils écoutent ce que vous dites, ils observent votre langage corporel, vos variations d'humeur. Comment parvenez-vous à rester centré ? Mon expérience au fil du temps m'a appris deux choses. Supprimer toutes ses émotions, ne pas admettre qu'elles
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existent, n'est sans doute pas la meilleure chose à faire à long terme. Il faut comprendre les émotions qui nous traversent. Et il est bon d'exprimer certaines d'entre elles, parce que les gens veulent aussi avoir affaire à un être humain authentique. Il est inconcevable que quelqu'un vive sa vie sans émotions. Peu de gens y parviennent, il faut pour cela un haut niveau de réalisation. Le cas échéant, un peu d'émotion aide. Par conséquent, je crois qu'il faut les montrer. Toutefois, quand je manifeste ce que je ressens, je ne dois pas oublier la fonction que j'occupe. Il faut aussi tenir compte des circonstances. Par exemple, je peux être en colère à propos de quelque chose et l'exprimer, mais je dois immédiatement changer de registre pour transmettre de l'espoir et de l'optimisme aux gens qui travaillent pour moi. En prenant du recul, je dois être
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Au fur et à mesure qu'une organisation grandit, la question de la gestion de soi devient très importante. Le rôle de leader implique d'accomplir une foule de tâches. Or nous devons beaucoup à notre équipe, à nos collaborateurs. Quand on en devient conscient, on a des égards pour les gens avec qui on travaille, on se met à penser aux autres.
capable de dire : « Voilà ce que je ressens. Cela dit, il nous faut aller de l'avant pour le bien de l'entreprise, pour le bien du groupe, pour le bien de chacun de nous. Voici les choses à faire, alors mettons-nous au travail et voyons comment nous pouvons transformer la situation. »
Les règles de management et la trajectoire des dirigeants suggèrent qu'une grande partie du leadership dépend de la façon dont on se gère soi-même. Quel est l'impact de la gestion de soi dans l'équation globale du leadership ? Au fur et à mesure qu'une organisation grandit, la question de la gestion de soi devient très importante. Le rôle de leader implique d'accomplir une foule de tâches. Or nous devons beaucoup à notre équipe, à nos collaborateurs. Quand on en devient conscient, on a des égards pour les gens avec qui on travaille, on se met à penser aux autres. Il importe aussi d'être attentif à la façon dont on va à la rencontre de l'autre. Il faut bien comprendre en quoi consiste son rôle. C'est une discipline qu'on doit construire dès le début, et on le fait en réservant des moments à la réflexion et au mentorat. En développant l'empathie, ainsi qu'une meilleure compréhension de votre parcours et de votre action, vous améliorerez votre leadership et élargirez les perspectives du plus grand nombre.
À suivre
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L'impermanence
du bonheur
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Les b ien fait s d oul oure ux d u c hange me nt
Le Dr ICHAK ADIZES questionne l'idée d'un bonheur constant, car la vie, on le sait, nous confronte sans cesse à des changements qui nous obligent à prendre des décisions parfois douloureuses. Il nous propose de trouver un équilibre entre la peur et la foi, et de modérer nos attentes.
N
ous voulons tous être heureux. Qui songerait à dire le contraire ? La recherche du bonheur est même un droit constitutionnel aux États-Unis. Mais en réalité nous sommes loin d'être toujours heureux. Nous sommes souvent malheureux et angoissés. Je soutiens que le bonheur permanent n'est pas naturel. Il est bien plus probable que la douleur le soit. Je m'explique. Quand un changement se produit dans la vie, quelle que soit sa nature, que se passe-t-il ? Il annonce quelque chose de nouveau. Et l'on doit décider comment réagir à cette « nouveauté ». Devrait-on laisser faire ou faire quelque chose ? Si l'on décide de faire, on aura sans doute à choisir entre plusieurs options. Faire un choix, y compris décider de ne rien faire, est un processus de gestion de l'incertitude. On n'est pas sûr de ce que sera la bonne décision. Par définition, tant que le nouvel événement n'a pas encore eu lieu, on ne dispose pas de toutes les informations. On ne les aura qu'après coup. On va devoir dépenser de l'énergie, ce qui dans des situations difficiles peut s'avérer épuisant. Choisir de prendre une décision est souvent pénible en
soi. Je ne veux pas dire douloureux physiquement, mais douloureux émotionnellement et intellectuellement. Et quand on met une décision en œuvre, quelle qu'elle soit, on prend le risque que les choses ne se déroulent pas comme on l'avait prévu. Prendre des risques est également éprouvant. La souffrance provient partiellement d'un état de conflit. Pas nécessairement avec d'autres personnes. Plutôt à l'intérieur de nous. Une part de nous est progressiste ; une autre est conservatrice. Je soupçonne les progressistes d'avoir comme point de départ la foi, ils sont donc réformistes dans leurs choix. Les conservateurs ont comme point de départ la peur, raison pour laquelle ils sont conservateurs. Et la dichotomie que l'on vit dans sa tête est un conflit entre la peur et la foi. Ainsi, peser le pour et le contre avant une décision consomme de l'énergie mentale. D'où la tourmente de ces nuits blanches et l'angoisse – pouvant dans certaines situations cruciales tourner à la panique – qui accompagne nos prises de décision. Ce genre de souffrances est inévitable parce que le changement est inévitable. On peut échapper à la douleur en évitant le changement, ou en partant méditer dans une grotte de l'Hima-
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Quand on met une décision en œuvre, on prend le risque que les choses ne se déroulent pas comme on l'avait prévu. laya pour le restant de sa vie. Ou en se rendant insensible au monde dans lequel on vit. Mais plus on est ambitieux, plus on a d'exigences envers soi-même et envers les autres. Plus on accueille les changements dans sa vie, plus on a de probabilités de souffrir. Si votre but est d'être heureux – même en sachant qu'on ne peut pas l'être tout le temps – ralentissez. Ayez moins d'attentes, moins de désirs, recherchez un sage équilibre entre la peur et la foi. Appréciez ce que vous avez et laissez le reste à Dieu. Hummmmmm. Je devrais relire attentivement ce que je viens d'écrire... J'y réfléchis. Publié avec l'autorisation de l'auteur http://www.ichakadizes.com/the-inevitability-of-pain
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Nul n'est inutile en ce monde s'il en allège le fardeau pour un autre. Charles Dickens
En 1992, j'ai rencontré le Dalaï Lama pour la première fois, et il m'a mis au défi : « Vous avez beaucoup utilisé ces outils des neurosciences modernes pour étudier le stress et l'adversité, l'anxiété et la peur. Pourquoi ne pas utiliser ces mêmes outils pour étudier la bonté et la compassion ? »
Le bien-être, ça s'apprend Professeur de psychologie et de psychiatrie à l'Université du Wisconsin, à Madison, le Dr RICHARD DAVIDSON, directeur-fondateur du Center for Healthy Minds, est célèbre pour ses travaux novateurs sur le cerveau et les émotions. Dans un webinaire organisé par AMIR H. IMANI, il explique comment un entraînement mental visant à cultiver le bien-être peut accroître notre réceptivité au bonheur.
Bonjour Richie ! Bonjour. Je suis très heureux d'être avec vous, merci de m'avoir invité !
Vous nous dites que « Le bien-être, ça s'apprend », et déjà à lui seul ce titre me renvoie à un sentiment de responsabilité face à ce qui se passe dans ma tête ! En étudiant vos ouvrages et vos conférences, j‘ai compris que nous devons, le moment venu, veiller à nous libérer de nos pensées. Sinon, tout ce que nous gardons en tête affecte notre
cerveau, notre esprit. Depuis que j'ai pris connaissance de votre remarquable travail en laboratoire, je me sens beaucoup plus responsable à cet égard. Pouvez-vous nous en dire davantage sur vos découvertes ? Merci beaucoup, Amir. Permettez-moi tout d'abord de résumer mon parcours. J'ai suivi une formation de neuroscientifique et de psychologue, et durant toute ma carrière je me suis intéressé à une question centrale : pourquoi, face aux défis de la vie, certaines personnes sont-elles vulnérables, d'autres résilientes ? Et comment pouvons-nous aider les
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gens à développer cette résilience ? C'est une des questions que nous continuons d'aborder de différentes façons, en fonction des nouvelles possibilités de recherche et de mesure. Au début de ma carrière, j'ai beaucoup travaillé sur nos façons de réagir face à l'adversité. Puis en 1992, j'ai rencontré le Dalaï Lama pour la première fois, et il m'a mis au défi : « Vous avez beaucoup utilisé ces outils des neurosciences modernes pour étudier le stress et l'adversité, l'anxiété et la peur. Pourquoi ne pas utiliser ces mêmes outils pour étudier la bonté et la compassion ? » Ce fut pour moi une véritable prise de conscience. J'ai donc commencé à orienter nos recherches
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vers les qualités plus positives de notre esprit. Et c'est véritablement ce qui nous a menés là où nous en sommes à présent. Dans le même temps, de nombreuses percées scientifiques majeures nous ont ouvert la voie. Nous n'étions pas tout seuls à travailler dans notre coin. Bien au contraire, nos recherches prenaient appui sur les bases jetées par d'autres, et j'aimerais décrire brièvement certains développements-clés qui ont rendu possibles nos découvertes. L'un d'eux est la neuroplasticité, un terme qui se réfère simplement au fait que notre cerveau est façonné par l'expérience. Bon gré mal gré, nos cerveaux sont constamment modelés, parfois par des forces autour de nous dont nous n'avons que peu – ou pas – conscience, et sur lesquelles nous avons en général très peu de contrôle. Nos cerveaux sont donc constamment modifiés par les événements autour de nous et par les expériences que nous vivons. Cela nous invite – comme vous le faisiez remarquer tout à l'heure, Amir – à prendre davantage de responsabilités vis-à-vis de notre cerveau. En cultivant des qualités vertueuses et en exerçant notre mental, il s'avère que nous pouvons modifier notre cerveau et promouvoir ainsi des transformations plus durables, qui favorisent notre épanouissement. La neuroplasticité est donc un thème central. Un deuxième développement lié à la neuroplasticité, dans le domaine
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Inte r view
de la génomique, est celui de l'épigénétique, ou la science de la régulation des gènes. Nous naissons avec une séquence de paires de bases qui constituent notre ADN et pour la plupart d'entre nous, sauf dans des cas rares, cette séquence ne change pas au cours de notre vie. Ce qui change, c'est qu'un gène donné soit activé ou désactivé, et dans quelle mesure. Vous pouvez vous représenter un gène muni d'un petit dispositif moléculaire de contrôle qui détermine en quelle quantité il va fabriquer la protéine qu'il est conçu pour produire. Et nous avons découvert, dans des recherches très poussées, que nos expériences pouvaient influencer le degré d'activation ou de désactivation d'un gène. Prenons un exemple. Si une mère se comporte de façon aimante et attentionnée envers son bébé, cela induit chez lui des changements épigénétiques qui favorisent des caractéristiques positives. Ces changements se maintiennent sur une assez longue durée et, dans certains cas, persistent toute la vie. Nos premières expériences peuvent donc avoir un effet très profond sur l'expression de nos gènes. Il y a plusieurs années, nous avons publié un article rapportant pour la première fois que lorsque des pratiquants de longue date méditent intensément pendant une journée, on observe des modifications dans l'expression génétique déjà au bout de huit heures. C'était la démonstration que notre expression génétique est très dynamique, et qu'elle peut
être influencée par un entraînement purement mental. À bien des égards, il s'agit d'un phénomène parallèle à la neuroplasticité, ce qui suggère que tant notre cerveau que nos gènes sont sujets à des changements dynamiques bien plus importants qu'on ne l'aurait cru. Le fonctionnement de notre esprit et l'entraînement auquel nous le soumettons influencent aussi bien le « câblage » et le mode opératoire de notre cerveau que l'expression de nos gènes. Le troisième thème, que j'évoquerai très brièvement, est ce qu'on appelle « la bonté fondamentale innée ». Ce que nous voulons dire par là, c'est que nous venons au monde avec une propension à préférer les interactions chaleureuses, coopératives et altruistes, aux interactions égoïstes, cupides et agressives. Et c'est tout à fait remarquable. Cela ne veut pas dire que le mal n'existe pas, mais que si nous avons le choix, nous préférons un échange chaleureux et prosocial à une approche égoïste et agressive. Des recherches empiriques l'ont démontré, par exemple lors d'expériences menées avec des bébés regardant des marionnettes. Dans un scénario, les marionnettes se battent entre elles et se comportent de façon méchante et égoïste ; dans un autre scénario, elles sont très chaleureuses et s'entraident. Lorsqu'ensuite on offre ces marionnettes aux bébés, ils tendent les mains vers les gentilles marionnettes, pas vers les méchantes. Ces résultats ont été démontrés à maintes reprises, et ils indiquent que
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Nos premières expériences peuvent avoir un effet très profond sur l'expression de nos gènes.
nous venons au monde avec une préférence innée pour les interactions chaleureuses. Ainsi, lorsque nous pratiquons une méditation simple, destinée à cultiver la bonté et la compassion, cette pratique ne crée pas ces qualités à partir de rien – ex nihilo – elle contribue plutôt à nous familiariser avec des caractéristiques constitutives de notre esprit. Nous nous rapprochons ainsi de notre bonté fondamentale innée. Or le fait de reconnaître que les êtres humains partagent tous cette caractéristique peut influencer profondément notre façon de traiter les autres. Cela peut contribuer à faire diminuer les conflits interpersonnels si fréquents dans le monde d'aujourd'hui, et qui sont à l'origine de tant de problèmes majeurs que notre civilisation doit affronter. À partir de ces thèmes, nous avons donc élaboré un cadre conceptuel pour comprendre le bien-être. Ce cadre comporte un certain nombre d'éléments constitutifs, et chacun est soutenu par des circuits cérébraux différents. Ces circuits cérébraux ont tous une certaine plasticité,
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Inte r view
Le simple fait de naître en tant qu'humain et d'avoir l'esprit dont nous sommes dotés est déjà positif en soi. Songez à la capacité qui nous est donnée de respirer – c'est magnifique et miraculeux ! Réjouissez-vous simplement de ces petites choses et appréciez-les. c'est-à-dire que nous savons qu'ils peuvent être modifiés par l'expérience et par l'entraînement. Une des principales actions de notre centre est de diffuser largement des formations pour stimuler le sentiment de bien-être dans de nombreux secteurs de la société. Nous le faisons notamment en tirant parti de la technologie numérique, par exemple avec les smartphones et les plateformes en ligne pour aider les personnes sur leur lieu de travail grâce à des pratiques guidées simples. Nous travaillons aussi avec des éducateurs pour former les différents protagonistes du domaine du bien-être, grâce à des méthodes capables, selon nous,
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d'influencer les secteurs-clés de la société. Il s'agit donc d'une initiative d'envergure. Nous prévoyons de créer des programmes pour le milieu du travail, pour les enseignants, pour les prestataires de soins, pour les parents qui attendent leur premier enfant, etc., de manière à influencer ces grands groupes et à produire du changement, un secteur après l'autre. Maintenant je serais heureux de répondre aux questions de l'auditoire.
La méditation est parfois utilisée à des fins de dissociation ou de refoulement. Quelle est la différence entre une pratique de méditation saine et celle qui cherche la fuite ? Existe-t-il un marqueur neurophysiologique qui permette de les distinguer l'une de l'autre ? C'est une question intéressante et très pertinente. Il est possible d'utiliser une pratique de méditation pour réprimer ou enfouir un trouble psychologique, mais je pense que dans la plupart des cas cette approche ne serait pas considérée comme correcte ou appropriée. Ce serait faire un mauvais usage de la méditation, c'est pourquoi il est si important d'avoir des instructeurs certifiés, qui ne risquent pas de commettre ce genre d'erreur. Dans ce cas, la présence ou non de marqueurs neurophysiologiques n'a pas fait l'objet d'études systématiques bien que, d'après les connaissances sur le cerveau et les recherches qui
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ont été faites, je crois qu'on arriverait à différencier une méditation à but répressif d'une méditation plus appropriée. Il existe des marqueurs qui, à mon avis, révéleraient des différences.
J'ai eu une vie difficile, et j'ai pris l'habitude de ne voir que l'aspect négatif des choses. Je voudrais vraiment retrouver le bonheur, mais j'ai beaucoup de mal. Pourriez-vous faire quelque chose pour m'aider ? Je vous suggère de prendre quelques minutes chaque jour, matin et soir, pour réfléchir aux aspects positifs de votre vie. Même une vie difficile a ses côtés positifs. Pour commencer, le simple fait de naître en tant qu'humain et d'avoir l'esprit dont nous sommes dotés est déjà positif en soi. Songez à la capacité qui nous est donnée de respirer – c'est magnifique et miraculeux à bien des égards. Réjouissez-vous simplement de ces petites choses et appréciez-les. Même en ayant connu une vie difficile, si vous prenez le temps de réfléchir à vos expériences quotidiennes, vous constaterez qu'il se passe des choses positives même en pleine tragédie ; la bonté que d'autres vous manifestent, par exemple. Gardez-les à l'esprit. Vous pouvez même les écrire, pour vous en souvenir après votre moment de contemplation. Cela peut être extrêmement utile pour ramener l'esprit vers le positif.
Effectivement. Je dois dire, Richie, que votre livre et vos recherches m'ont rendu très sensible à cela : découvrir des trésors au milieu des décombres. Je pense que nous les trouvons quand nous y appliquons notre volonté, car elle est là, dans l'air, la bonté. C'est une des raisons pour lesquelles nous recommandons d'adopter une pratique structurée. Pas uniquement pour les expériences qu'elle suscite, mais parce qu'une pratique régulière conditionne l'esprit à regarder du côté positif quand nous sommes confrontés à l'adversité. C'est une façon de renforcer ce muscle, si vous voulez.
Pourriez-vous nous expliquer la neurophysiologie du samadhi, ou ce qu'on appelle « absorption » en méditation profonde ? Les termes samadhi, concentration et absorption font référence à un style particulier de méditation qui implique une attention focalisée. Une attention focalisée peut aider à stabiliser l'esprit et à produire le calme et l'égalité d'âme. Certains marqueurs neuronaux associés à cette sorte de stabilité mentale montrent l'implication de réseaux dans le cerveau qui sont liés à l'attention, en particulier les connexions entre le cortex préfrontal et d'autres zones du cerveau liées aux émotions et à l'attention.
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On trouve ainsi, dans de nombreuses traditions, des pratiques conçues pour cultiver la concentration ou l'absorption, non pas comme une fin en soi, mais comme un moyen de stabiliser le mental, de sorte que lorsque vous êtes impliqués dans d'autres activités, l'attention reste stable.
Pourquoi, après de longues retraites de méditation, notre cerveau retombe-t-il dans son mode de fonctionnement par défaut ? Les observations du cerveau peuvent-elles expliquer cela ? En fait, il en faut beaucoup pour modifier le cerveau de façon significative et durable. C'est comme changer le cours d'une rivière qui coule dans la même direction depuis 30, 40 ou 50 ans. Prenez une analogie physique : quelqu'un en surpoids, qui n'a pas prêté attention à sa santé et qui va
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au fitness, ne peut pas s'attendre à de grands changements sur une courte période. C'est un processus graduel, qui exige un travail constant. Quand on entreprend ce type de cheminement, il est très important de se fixer des attentes réalistes, il faut rester très modeste, ne pas espérer des changements du jour au lendemain et faire un pas à la fois. Je pense que si les gens procédaient ainsi, ils remarqueraient effectivement des changements, mais peut-être sur des décennies et non pas quelques jours ou quelques semaines.
Cela soulève une question : à quoi tout cela sert-il ? Quand on fait une retraite Vipassana de 10 jours en silence, au retour on marche sur des nuages et on est très sensible à ce qui se passe dans son corps et autour de soi. Notre He ar tf u ln ess
cerveau a changé, il est devenu hypervigilant à tout ce qui se produit à l'intérieur et à l'extérieur… Mais après deux ou trois semaines, tout cela s'estompe. Si vous observez le cerveau à ce moment-là, voyez-vous quelque chose de particulier ? Nous ne le savons pas avec certitude, mais nous en avons tout de même une assez bonne idée. Certaines modifications sont transitoires ; on peut voir des changements, mais ils se dissipent rapidement. C'est assez courant. D'une tradition de méditation à l'autre, il y a de grandes variations dans la façon dont les retraites se déroulent, et en fait, la question centrale est celle du retour à la vie de tous les jours. Si, après une semaine ou deux, nous revenons à notre « mode par défaut », au point de départ, nous devons nous poser des questions. Peut-être les changements seront-ils
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plus durables si nous trouvons une façon d'intégrer la pratique à notre vie quotidienne. Ce qu'il faut vraiment comprendre, cependant, c'est qu'il n'existe aucune approche susceptible de convenir à tous. Quand je parle en public, je dis souvent aux gens : « La meilleure forme de méditation, c'est celle que vous pratiquez réellement, celle que vous faites régulièrement. » Cela varie d'une personne à l'autre. Il n'y a donc pas de formule magique. Cependant, tout indique que la régularité de la pratique compte beaucoup.
C'est vrai. Et l'une des découvertes mentionnées dans votre livre, Altered Traits, me ravit. Corrigez-moi si je me trompe, mais il semble qu'un des moyens les plus rapides de modifier le cerveau ou d'obtenir un effet durable est d'accomplir des gestes de générosité et d'entraide. J'ai trouvé ça très important. Je suis heureux que vous en parliez. Nous croyons que c'est lié à la notion de bonté fondamentale innée, que j'ai évoquée auparavant. Nous pensons qu'il est possible d'induire des changements plus rapidement quand nous pratiquons l'amour bienveillant ou la compassion, parce que la nature même de notre esprit est déjà imprégnée de cette bonté fondamentale innée. En réalité, nous ne faisons que retrouver une qualité présente depuis toujours.
Effectivement, et nous revenons à la racine linguistique de Mindfulness, qui est « se souvenir ». Tout à fait.
Je pratique la méditation Heartfulness accompagnée de la transmission yogique, où la force vitale, ou pranahuti , est transmise du cœur du formateur à celui du méditant, pour accélérer et faciliter l'effet de la méditation. Et je sens que cela m'aide, mon expérience est plus intense et j'atteins l'état d'absorption beaucoup plus rapidement. La transmission, c'est comme un coup de pouce de l'amour. Est-ce que cela parle à votre cerveau scientifique et à ses observations ? Est-il possible d'atteindre un état plus profond des ondes cérébrales grâce au pranahuti ? C'est une question intéressante et complexe, et il existe certainement des façons de l'aborder d'un point de vue scientifique conventionnel. Nous savons qu'une grande partie de ce que nous apprenons dans la vie, correspond à ce qu'on appelle l'apprentissage social implicite, c'està-dire que nous enregistrons inconsciemment les signaux émis par les autres, et que ceux-ci peuvent nous influencer profondément, sans l'apport d'une énergie ou d'un pouvoir surnaturels particuliers.
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Ayant eu l'honneur et le privilège de passer beaucoup de temps auprès de Sa Sainteté le Dalaï Lama, j'ai vécu ce genre d'expérience continuellement. On peut comprendre cela de façon conventionnelle, en se référant à son attitude et à l'apprentissage social implicite induit par ce type de comportement. Il me paraît tout à fait possible que ce soit le cas. S'il y a autre chose de plus, je ne le sais pas. Je ne crois certainement pas que notre compréhension scientifique de la réalité soit très complète à l'heure actuelle. Je pense au contraire qu'il y a beaucoup de choses que nous ignorons. Alors qui sait ! Mais à mon avis, le phénomène est réel, c'est important. Il faudra pousser les recherches plus avant pour déterminer s'il existe des choses qui échappent aux explications conventionnelles.
Magnifique. On passerait des heures à parler de ces sujets, mais on sait que vous êtes un homme très occupé, Richie. Merci beaucoup de nous avoir accordé ce moment. Je suis heureux de l'avoir fait, et de constater l'intérêt du public pour ces sujets. Je vous encourage tous à poursuivre sur ce chemin et à contribuer à rendre le monde meilleur en transformant les esprits un à un.
Pour visionner le webinaire https://bit.ly/2R2SDqq
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ÇA C H A N G E
tout
Un autre monde est possible, il est mĂŞme en route. Par temps calme, je l'entends respirer. Arundhati Roy
Donner c'est recevoir NEGIN MOTAMED nous parle d'un principe fondamental de la Nature qui touche à l'action de donner ou de recevoir. Elle montre comment le fait de croire en l'abondance peut changer notre vie.
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Q
uand nous ne savons pas que donner c'est recevoir, nous ignorons l'une des lois les plus puissantes de la Nature. Notre quête peut s'éterniser sans jamais trouver de réponse. Beaucoup d'entre nous croient en l'insuffisance ; leur conscience baigne dans un état de pauvreté et ils restent dans cet état toute leur vie. Dès lors, comment pourraient-ils recevoir ce qui selon eux n'existe pas ? L'univers semble toujours se conformer à l'idée qu'on s'en fait, quelle qu'elle soit. Si nous croyons au manque, notre réalité ne peut que s'y cantonner ; en revanche si nous faisons confiance à l'univers et à toutes ses voies mystérieuses,
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nous observons avec émerveillement que les choses nous parviennent de sources inconnues. Même sans savoir comment, nous pouvons vivre dans l'abondance absolue. L'abondance commence avec un état d'esprit. C'est seulement quand nous y croyons vraiment et que nous autorisons la confiance naturellement issue de cette conviction à prendre le dessus, que nous n'avons plus peur de donner. Nous sommes connectés au trésor de l'univers, nous le savons. Même s'il semble momentanément perdu, il se manifestera de nouveau à travers ce que nous donnons, que ce soit de l'argent, de l'amour, des soins, etc. Ce n'est qu'avec cette
condition intérieure et dans cet état mental que l'abondance devient notre réalité matérielle.
qui va bien pouvoir la remplacer et se préparer à accueillir une énergie fraîche et renouvelée...
L'une des lois de la Nature veut qu'elle ne connaisse pas le vide. Comme le dit si élégamment Goethe : « Il est dans la nature de la grâce de toujours remplir les espaces vides. » Les sages savent que la vacuité est étrangère à la Nature. Lorsqu'un vide apparaît, il est immédiatement comblé. Le vide n'est que transitoire. Et quand quelque chose de nouveau surgit à la place de l'ancien, son énergie fraîche, sa nouveauté nourrit notre propre énergie et se répand dans d'autres sphères de notre vie. Nous ne devrions donc jamais avoir peur de perdre quoi que ce soit. Prenons par exemple une relation qui n'a pas duré, en dépit de tous nos efforts pour la sauver. C'est triste bien sûr, mais on peut aussi se demander ce
Nous faisons des choix et, en retour, ils façonnent notre réalité. Conscience de la pauvreté ou conscience de l'abondance – le choix est toujours nôtre. Si nous choisissons la conscience de la pauvreté, nous demeurons dans un état d'inquiétude et nous nous accrochons à ce que nous possédons : notre compte bancaire, nos biens, nos ressources diverses. L'inquiétude révèle notre fixation sur l'absence de l'objet qui nous préoccupe. Cela suffit à bloquer la manifestation de l'objet désiré. Si nous choisissons la conscience de l'abondance, nous faisons de l'abondance notre réalité, nous croyons en son existence. De ce fait nous jouissons d'un état d'esprit détendu, car nous puisons dans le trésor de l'univers et non dans
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notre compte en banque pour nos dépenses. Quand nous optons pour cet état d'esprit, nous commençons à donner constamment, confiants en un approvisionnement continu. Nous devenons partie prenante des flux de la Nature. Nous sommes devenus un conduit. La Nature saura qu'elle a trouvé un bon canal par lequel tout peut transiter. Il ne s'agit pas de gaspiller des ressources, mais d'être un canal ouvert à tout ce qui doit passer par lui, conformément à la sagesse de la Nature. Et lorsque nous sommes reliés à cette sagesse, nous ne voyons pas de séparation entre nous et la Nature, qui est la source de toutes choses. Il en va de même entre nous et les autres êtres vivants. Avec une de nos mains dans celle de la Nature, nous tendons l'autre à tous ceux que nous rencontrons. Nous recevons d'une main et donnons de
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l'autre. Dans cet état de connexion, nous donnons naturellement de la chaleur à ceux qui ont froid, de la nourriture à ceux qui ont faim, de la richesse aux pauvres, de l'amour et des soins à ceux qui en ont besoin, de la compagnie à ceux qui se sentent seuls. C'est comme sentir une démangeaison dans une main que l'autre va gratter automatiquement, ou se frotter les bras pour se réchauffer quand on a froid. Quand on y songe, rien n'est figé en ce monde balayé par les vents du changement. Pourquoi donc s'accrocher à des choses qui provoqueront de l'inquiétude et bloqueront l'abondance ? À l'inverse, nous pouvons développer l'état d'esprit et le ressenti qui nous conviennent le mieux et y rester en toute sécurité. Demeurer dans un certain état signifie maintenir une certaine vibration, laquelle se traduit dans de la matière vibrant à l'identique. C'est ainsi que nous attirons dans notre vie certaines personnes, certains événe-
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ments et certaines circonstances qui s'accordent avec notre état d'esprit ou notre niveau vibratoire. C'est donc sur notre état intérieur que s'effectue le vrai travail, qui consiste à changer nos croyances restrictives et nos schémas de pensée fondés sur l'insuffisance et le dénuement. Nous pouvons les transformer à notre avantage ainsi qu'à celui de notre entourage. Cela peut sembler plus facile à dire qu'à faire, mais nous pouvons simplifier ce travail en l'accomplissant par étapes. Nos croyances sont faites de pensées que nous ressassons depuis longtemps. Alors efforcez-vous de mettre en place de nouvelles pensées et pratiquez-les avec persévérance pour qu'elles se transforment en croyances. Un procédé de nettoyage mental contribue à faciliter ce processus en nous libérant de l'emprise des vieux schémas de pensée. Quand nous nous sentons portés par l'univers, la vie devient sereine : nous faisons confiance à la vie, étant sûrs de son soutien chaque fois que nous
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en avons besoin. Alors nous pouvons sourire du fond du cœur, croître et danser librement dans notre être. Nous commençons à vivre dans l'abondance, à vivre tous les ressentis splendides qui l'accompagnent – car c'est en premier lieu la raison pour laquelle nous la recherchons. Ce sentiment de liberté, de choix, de détente, d'aisance et de générosité n'est que le résultat d'une croyance profonde dans l'abondance qui nous entoure. Et quand nous le vivons vraiment, la vibration envoyée à l'univers attire les choses, les personnes et les événements qui lui correspondent. À une telle personne, l'univers n'a pas d'autre choix que d'offrir l'abondance. C'est ainsi que nous voyons des gens généreusement insouciants recevoir encore et toujours davantage. Ils ont appris à travers leurs expériences de vie – ou en écoutant leur cœur – que donner, c'est véritablement recevoir. Car en fin de compte, quand nous donnons, c'est toujours nous-mêmes que nous donnons.
COMMENT SE DÉTENDRE? Asseyez-vous confortablement et fermez doucement les yeux. Commencez par les orteils. Remuez-les. Maintenant, sentez qu'ils se détendent… Détendez vos chevilles et vos pieds… Sentez l'énergie qui monte de la terre… de vos pieds jusqu'à vos genoux, et qui détend les jambes… Détendez les cuisses… L'énergie monte le long des jambes… et les détend. Maintenant détendez profondément vos hanches… votre ventre… et votre taille… Détendez votre dos… Votre dos est entièrement détendu, du haut en bas… Détendez votre poitrine et… vos épaules. Sentez simplement que vos épaules fondent… Détendez le haut de vos bras… Détendez chaque muscle de vos avant-bras… vos mains… jusqu'au bout des doigts… Détendez les muscles du cou… Portez votre attention sur votre visage… Détendez les mâchoires… la bouche… le nez… les yeux… les lobes des oreilles… les muscles du visage… le front… jusqu'au sommet de la tête. Sentez que tout votre corps est maintenant complètement détendu… Dirigez maintenant votre attention sur votre esprit, vous sentant profondément détendu à l'intérieur… Respirez calmement... Laissez votre esprit se relâcher. Déplacez votre attention vers le cœur… Émettez tranquillement l'idée que la Source de lumière illumine votre cœur de l'intérieur et attire votre attention. Sentez-vous immergé dans l' amour et la lumière dans votre cœur. Restez dans le calme et le silence et absorbez-vous lentement en vous-même.
être inspiré!
Le véritable travail est dans le cœur. Réveille ton cœur ! Car une fois éveillé, il n'aura plus besoin d'un ami. Rabi'a
KARMA , JNANA & BHAKTI YOGA 2e partie
L a sc ie nce d e l a s p irit ual ité
Bien avant l'écriture des Védas, les trois éléments fondamentaux de la pratique yogique étaient connus sous le nom de karma yoga, jnana yoga et bhakti yoga. Dans la première partie de cet article, KAMLESH PATEL nous a éclairés sur la façon dont ces trois éléments sont apparus, et a expliqué en détail karma et jnana. Il se concentre maintenant sur bhakti et sur l'interaction des trois éléments dans notre voie du yoga.
L
e cœur est le point central de tout notre système, et son attention peut se focaliser sur n'importe quel aspect de la vie quotidienne et de la vie spirituelle. L'énergie du cœur peut donc s'exprimer dans l'action, dans la connaissance, tout comme dans les domaines les plus subtils de l'existence. Chez une personne équilibrée, le cœur accorde de l'importance à ces trois éléments, le but supérieur étant au centre de l'attention. Pour accomplir ce but – et même simplement pour insuffler l'amour et l'enthousiasme dans notre vie quotidienne – nous avons besoin de bhakti, qui est notre filin de sécurité dans le voyage ascensionnel.
BHAKTI Qu'est-ce que bhakti ? Si nous pouvions le demander à Mirabaï, elle dirait sans doute : « Je ne sais rien de bhakti. » Et si nous interrogions Kabir, Thérèse d'Avila
ou Rabi'a, je pense que leurs réponses ne nous impressionneraient pas davantage. Et pourtant à nos yeux tous ces saints personnifient bhakti. La plupart des gens assimilent bhakti à la dévotion. En fait il s'agit de bien plus que cela. Rappelez-vous l'état qui précédait la création, quand tout reposait dans un état d'unité absolue. Quelles sont les qualités qui nous conduisent vers cet état ? C'est une combinaison de beaucoup de choses : l'enthousiasme, la volonté, l'intérêt, la foi, le courage, la dévotion, l'attachement, le respect, mais plus que tout, l'amour ; en particulier l'amour pour le principe universel que nous appelons Dieu. Bhakti, c'est chérir chaque chose si profondément dans notre cœur que l'Ultime devient tout pour nous. Toute action ou pensée à laquelle on ajoute bhakti est vivifiée. Bhakti, c'est l'étincelle dans l'action, c'est
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Que se passe-t-il lorsqu'en méditant nous parvenons à un état spirituel particulier de plus en plus beau ? Il arrive que nous nous mettions à aimer cette toile en constante évolution, dans laquelle l'horizon, le ciel de la conscience, se transforme sans cesse.
l'étincelle dans la pensée. Le mot « enthousiasme » vient du grec theos, et signifie littéralement « mettre Dieu dans » ; voilà ce qu'est bhakti. Plus que de comprendre bhakti, nous avons besoin d'en faire l'expérience. Si méditer, prier, aller à l'église, au temple ou à la mosquée menaient à bhakti, celle-ci se serait développée chez beaucoup d'entre nous, mais ce n'est pas le cas. Pourquoi ? Parce que derrière chaque rituel ou prière, nous avons une intention cachée : « Je veux la paix de l'esprit ; je veux réussir ; je ne veux plus souffrir ; j'aspire à une vie meilleure après la mort, dans un paradis de rêve ». Or bhakti, c'est aimer, pour l'amour de l'Amour. Dès que nous visons un objectif temporaire, qu'il soit de ce monde ou d'un autre, elle se dérobe. Quand nous méditons, nous accédons à différents stades de bhakti au fur et à mesure que nous progressons. Tout comme l'illumination, bhakti est un travail qui se dévoile progressivement. Nous développons différents
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états de conscience spirituelle et, avec le temps, le ciel intérieur de notre conscience se transforme et devient de plus en plus beau à mesure que nous nous élevons. Lorsque nous regardons le paysage du sommet d'une colline, nous le voyons à 360°, alors que dans la vallée notre vision est limitée. Cela dit, quatre d'entre nous au sommet d'une montagne ne regarderont pas forcément dans la même direction ; l'un fera face à l'est, l'autre à l'ouest… nous aurons chacun une vision différente, selon le chemin que nous aurons pris pour atteindre le sommet. Ainsi les âmes réalisées, tout en étant parvenues au sommet, voient des choses différentes car la vision y est infinie. Une conscience hautement évoluée y perçoit les choses suivant la direction de son regard. Ce que chacun dit est exact, parce que c'est cela qu'il voit d'en haut ; ce que je dis est tout aussi exact, car c'est fondé sur ce que je vois d'en haut. Personne n'a tort. Mirabaï rirait, elle dirait : « Mais je ne sais rien de bhakti ! », alors que sa vie est bhakti personnifiée, l'amour personnifié... Elle ne sait rien de tout cela. Dès que nous avons connaissance de notre amour pour le bien-aimé, dès que nous en prenons conscience, l'amour perd son charme. Que se passe-t-il lorsqu'en méditant nous parvenons à un état spirituel particulier, et qu'il devient de plus en plus beau ? Il arrive un temps où nous nous mettons à aimer cette toile en constante évolution, dans laquelle l'horizon, le ciel de la conscience, se transforme sans cesse. Nous éprouvons d'abord de la gratitude envers la pratique qui a suscité dans notre vie cette expérience – qu'autrement nous aurions vécue bien des années plus tard – puisque c'est grâce à elle que nous avons accéléré l'évolution de notre conscience. Nous en arrivons bientôt à ne vouloir être privés de cet état pour rien au monde. Puis nous nous demandons :
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Ainsi l'état d'akarma peut être un état de bhakti, où nous aimons Dieu mais ne savons pas que nous l'aimons. L'idée de l'amour disparaît. C'est comme cela que nous devons approcher Dieu, avec un cœur brûlant d'impatience dans l'attente du bien-aimé ! Nove mbre 2018
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un. Tel est l'état de bhakti. Mais faut-il nécessairement devenir fou amoureux ? Combien de Mira y a-t-il eu en ce monde ? Ne l'a-t-elle pas payé au prix fort, en choisissant de quitter sa famille et ses amis ?
L'amour nous fait oublier l'action. À un certain stade, elle devient absolument automatique. C'est l'état d'akarma – où l'on n'a aucune idée de karma ou d'amour, et où ni l'un ni l'autre ne laisse une impression.
Dans notre belle voie, un tel état se développe sans qu'il soit nécessaire d'en arriver là ; mais à la condition que nous devenions un réceptacle désireux de l'expérimenter. C'est par l'expérimentation que nous trouverons la solution. C'est ainsi que nous saurons si nous parvenons à développer bhakti tout en menant une vie de famille normale. Cela implique de pratiquer la méditation et les autres méthodes proposées. C'est la partie karma de la voie.
« Qui se trouve derrière cette pratique ? Qui m'aide à parvenir à de si belles expériences ? » Nous réalisons alors que la pratique comprend d'autres éléments que la méditation : il y la transmission, il y a le guide. Et insensiblement, nous tombons amoureux de Celui qui donne, de la Source, du Seigneur. Cet attachement ou cette filiation se développe donc naturellement à partir de notre expérience personnelle, et se convertit lentement en un état de bhakti. Et de même qu'il y a le spectre de la lumière, le spectre de la conscience, il existe un spectre de la bhakti. Au début, on aura peut-être envie de danser, comme Mira, qui était constamment en extase et chantait les louanges du Seigneur, en jouant de son instrument. Mais il vient un jour où cette musique s'intériorise. On ne parle plus du Seigneur, on ne chante plus ses louanges, mais on lui accorde une telle place dans le cœur qu'Il nous engloutit en quelque sorte. Une sorte d'osmose s'établit entre notre petit soi et son grand Soi, et nous devenons
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Au début, la pratique est aussi un fardeau. Mais il devient plus léger une fois que nous avons médité quelques jours et vécu diverses expériences. Nous sentons qu'il vaut la peine d'intégrer cette pratique dans notre vie ; nous parvenons à une sorte de connaissance. Mais karma seul ne suffit pas, et la connaissance seule ne suffit pas, car karma sans bhakti et jnana sans bhakti sont impuissants. C'est comme si vous serviez votre mari toute votre vie, mais sans amour. Qu'advient-il alors de vos actions, de votre service ? Le service sans amour ne sert à rien ; karma sans amour ne sert à rien. Et la connaissance ? Vous savez peut-être énormément de choses. Admettons que vous soyez capable de réciter la Gita ; cela est digne d'éloge et c'est un saint début, mais faut-il vous arrêter là, fier de pouvoir dire avec complaisance que vous connaissez toute la Gita ? C'est là que réside le danger de la connaissance. En effet, la connaissance peut être dangereuse s'il n'y a pas d'action. Et l'action sans amour n'est pas productive non plus. Le Seigneur Krishna le souligne dans la Gita. Il classe les actions en trois catégories : karma, vikarma et akarma. Quand karma et vikarma s'additionnent, ils deviennent akarma. Prenons un exemple ordinaire :
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sorte d'amour qui habite la mère, elle ne sera donc pas vikarma. Seul karma exécuté avec amour devient vikarma. Et celui qui clame à qui veut l'entendre : « J'ai fait cela, et je l'ai fait par amour », n'agit pas par amour – les gens portés par l'amour ne disent jamais ce genre de choses. Puis vient un moment où l'idée de l'amour disparaît complètement de l'équation, bien qu'il soit très présent à l'arrière-plan. Quand on ne se souvient ni de l'action ni de l'amour caché derrière elle, c'est l'état d'akarma.
Le choix nous appartient : nous pouvons approcher le Seigneur avec beaucoup de fumée, d'exubérance et de vantardise, ou préférer rester anonymes, discrets, insignif iants et humbles, en aimant silencieusement sa création. Car aimer le Seigneur ne suff it pas si nous oublions sa création.
La première fois qu'on conduit une voiture, on ne sait pas où mettre la clé, comment ouvrir la porte, passer les vitesses, enclencher les phares ou l'essuie-glace, et de quel côté tourner le volant. On est très attentif, anxieux, entièrement concentré sur la conduite de la voiture. Puis vient un jour où on sait bien conduire, et on commence à y prendre plaisir, comme un enfant qui chante en faisant du vélo avec ses amis. Il n'est même pas conscient de rouler à bicyclette, et il adore ça. L'amour nous fait oublier l'action. À un certain stade, elle devient absolument automatique. C'est l'état d'akarma – où l'on n'a aucune idée de karma ou d'amour, et où ni l'un ni l'autre ne laissent une impression.
une mère se réveille en pleine nuit parce que son bébé pleure, elle le nourrit et se recouche. Quelques jours plus tard, elle ne se sent pas bien, le bébé pleure et elle réveille son mari : « Chéri, s'il te plaît, le bébé pleure, réchauffe le lait et donne-lui son biberon. » Il se lèvera, le fera, et… s'en souviendra : « J'ai fait ça pour toi quand tu n'étais pas bien. » Et il le rappellera aussi à tout le monde. Qu'advient-il de telles actions ? La mère agit pour le bien du bébé, par amour, au point qu'elle n'est même pas consciente de ce qu'elle a fait, tandis que son héros de mari s'en souviendra toute sa vie (je ne vise personne !) Son action n'a pas été accomplie avec la
Ainsi l'état d'akarma peut être un état de bhakti, où nous aimons Dieu sans savoir que nous l'aimons. L'idée de l'amour disparaît. C'est comme cela que nous devons approcher Dieu, avec un cœur brûlant d'impatience dans l'attente du bien-aimé ! Et nous brûlons, soit comme du bois humide, en dégageant beaucoup de fumée, soit comme du bois sec qui flambe facilement, avec très peu de fumée et d'étincelles parce qu'il ne contient pas l'élément eau, soit comme l'électricité, sans aucune fumée, sans émotions, ni le besoin d'en faire étalage. Le choix nous appartient : nous pouvons approcher le Seigneur avec beaucoup de fumée, d'exubérance et de vantardise, ou préférer rester anonymes, discrets, insignifiants et humbles, en aimant silencieusement sa création. Car aimer le Seigneur ne suffit pas si nous oublions sa création.
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Toute action ou pensée à laquelle on ajoute bhakti est vivif iée. Bhakti, c'est l'étincelle dans l'action, c'est l'étincelle dans la pensée. Le mot « enthousiasme » vient du grec theos, et signif ie littéralement « mettre Dieu dans » ; voilà ce qu'est bhakti.
INTÉGRER KARMA, JNANA ET BHAKTI Revenons au début de l'univers, au moment où le premier remous a trouvé une possibilité d'expansion infinie. Il y avait le mouvement (karma) et la pensée (jnana), mais avant l'un et l'autre il y avait la connexion originelle de toutes choses avec la Source (bhakti). Ainsi karma, jnana et bhakti ont été présents depuis le tout début de l'univers, en tant qu'éléments fondamentaux de la vie, et ensemble ils dansent et tissent notre existence sur la trame du temps. Comment choisir avec sagesse et discernement nos actions, nos connaissances et nos pratiques dévotionnelles ? Posons-nous les questions suivantes : Karma yoga : quelles actions, quels services contribuent à m'affiner ? Quels karmas me connectent à la Source ? Jnana yoga : quelle sorte de connaissance élève ma conscience ? Quel jnana me connecte à la Source ? Bhakti yoga : à qui ou à quoi est-ce que je me dévoue ? Quelle forme de bhakti me connecte à la Source ? En fait, ces trois éléments sont inséparables et dépendants les uns des autres, et ils représentent toujours le corps, l'esprit et l'âme de toute existence. Quand ils forment en nous une unité intégrée, nous sommes capables d'atteindre l'état d'union appelé yoga.
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Kamlesh Patel, guide spirituel et responsable international Heartfulness, incarne cette rare fusion du cœur oriental et de l'esprit occidental. Dans une approche à la fois scientifique et pratique, il partage aujourd'hui son expérience de la méditation et de la spiritualité dans des conférences, des interviews et des cours dans le monde entier. Auteur de nombreux écrits, notamment sur l'évolution de la conscience, il vient de co-écrire The Heartfulness Way : Heart-Based Meditations for Spiritual Transformation. Pour en savoir plus : daaji.org
COMMENT MÉDITER? Asseyez-vous confortablement dans un endroit où vous pouvez méditer sans bruit ni distractions, de préférence au même endroit et à la même heure chaque jour. Éteignez votre téléphone portable et vos autres appareils. Fermez doucement les yeux et détendez-vous. Asseyez-vous le dos droit, mais sans rigidité. Pratiquez la relaxation Heartfulness pour détendre votre corps. Portez votre attention vers l'intérieur et prenez un moment pour vous observer. Ensuite, émettez calmement la suggestion que la Source de lumière est là, présente dans votre cœur. Pensez que cette lumière vous attire de l'intérieur. Faites cela de manière douce et naturelle. Il n'est pas nécessaire de vous concentrer. Si vous sentez que votre attention dérive vers d'autres pensées, revenez tranquillement à l'idée de la Source de lumière dans votre cœur. Laissez votre attention posée sur le cœur. Sentez que vous vous fondez dans cette perception. Vous allez peut-être dépasser l'état de vigilance pour atteindre un état de détente profonde. Tout va bien. Restez en méditation jusqu'à ce que vous sentiez qu'elle est terminée.
fr.heartfulness.org
LA RELIGION
DE L'AMOUR SWAMI VIVEKANANDA
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n poème persan raconte qu'un amant se rend chez sa bien-aimée et frappe à sa porte. Elle demande : « Qui es-tu ? » Il répond : « C'est moi, ton bien-aimé ! » Elle rétorque : « Va-t'en, je ne connais personne qui le soit ! » Mais quand il entend cette réponse pour la quatrième fois, il lui dit : « Je suis toi-même, ô ma bien-aimée, ouvre-moi donc ! » Et la porte s'ouvre. Empruntant les mots d'une jeune fille, un grand saint décrit ainsi l'amour : « Quatre yeux se rencontrèrent. Deux âmes en furent changées. Et maintenant, je ne sais plus s'il est un homme et moi une femme, ou s'il est une femme et moi un homme. Voilà tout ce dont je me souviens : il y avait deux âmes ; l'amour vint et il n'y en eut plus qu'une. » Dans l'amour suprême, l'union n'est que de l'esprit. Tout autre amour est éphémère. Seul le spirituel dure et grandit. L'amour voit l'idéal. C'est le troisième angle du triangle. Dieu a été cause, Créateur, Père. L'amour est le point culminant. Une mère peut regretter que son enfant soit bossu, mais quand elle s'en est occupée pendant quelques jours, elle le chérit et le trouve magnifique. L'amant voit la beauté d'Hélène sur un front égyptien. Nous n'avons généralement pas conscience de ce qui se passe. Les sourcils broussailleux ne sont qu'une
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suggestion : l'homme voit la belle Hélène. Son idéal se plaque sur la suggestion et la recouvre, tout comme l'huître transforme un grain de sable en perle. Dieu est cet idéal à travers lequel l'homme est susceptible de tout voir. C'est ainsi que nous en venons à aimer l'Amour même. Cet amour ne peut s'exprimer. Aucun mot ne peut le formuler. Il nous laisse sans voix. Les sens deviennent particulièrement aiguisés dans l'amour. L'amour humain, faut-il le rappeler, est assorti d'attributs. Il dépend aussi de l'attitude de l'autre. Les langues indiennes ont des mots pour décrire cette interdépendance de l'amour et d'autres facteurs. L'amour le plus bas est égoïste ; il se fonde sur le plaisir d'être aimé. En Inde, on dit : « L'un tend la joue, l'autre donne le baiser. » Un cran au-dessus, il y a l'amour mutuel. Mais celui-ci cesse aussi un jour, « mutuellement ». Le véritable amour consiste à tout donner. Nous n'avons même plus le désir de voir l'autre, ni de tenter quoi que ce soit pour exprimer nos sentiments. Il nous suffit de donner. Il est presque impossible d'aimer un être humain de cette façon, mais aimer Dieu ainsi, oui, c'est possible. […] Les trois angles du triangle sont les suivants : l'amour ne demande rien ; l'amour ne connaît pas la peur ; l'amour est toujours celui de l'idéal.
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Swami Vive kanand a
Croyez d'abord en vous-même, puis en Dieu. Une poignée d'hommes forts fera bouger le monde. Nous avons besoin d'un cœur pour sentir, d'un cerveau pour concevoir et d'un bras solide pour faire le travail.
Qui pourrait vivre une seconde, Qui serait capable de respirer un instant, Si Celui qui aime n'avait rempli cet univers ? La plupart d'entre nous admettent que nous sommes nés pour le service. Mais les résultats appartiennent à Dieu. En cas d'échec, nul besoin de s'en attrister. Le travail n'avait été accompli que pour Dieu. Chez la femme, la nature maternelle est très développée. Elle adore Dieu tout comme elle adore son enfant. Elle ne demande rien, et fera tout. […] Approfondissez votre propre pouvoir de pensée et d'amour. Faites fleurir votre propre lotus : les abeilles
viendront d'elles-mêmes. Croyez d'abord en vous-même, puis en Dieu. Une poignée d'hommes forts fera bouger le monde. Nous avons besoin d'un cœur pour sentir, d'un cerveau pour concevoir et d'un bras solide pour faire le travail. Bouddha était prêt à donner sa vie pour des animaux. Devenez un agent apte à travailler. Cela dit, c'est Dieu qui travaille, pas vous. Un seul homme contient tout l'univers. Une particule de matière est soutenue par toute l'énergie de l'Univers. Dans un conflit entre le cœur et le cerveau, suivez votre cœur. Notes d'une conférence donnée à Londres le 16 novembre 1895, tirées de Complete Works of Swami Vivekananda, vol. 8.
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Ceux qui contemplent la beautĂŠ de la terre trouvent des rĂŠserves de force qui durent autant que dure la vie. Rachel Carson
À l'écoute de mon JARDIN
ALANDA GREENE nous appelle à écouter les plantes et la nature, et insiste sur la nécessité d'apprendre ce qu'elles ont à nous dire avant qu'il ne soit trop tard.
C
arl Jung parlait souvent d'une expérience dont avait été témoin son collègue Richard Wilhelm, du temps où il vivait en Chine, au début du XXe siècle. Un village avait souffert d'une longue période de sécheresse. Après diverses tentatives infructueuses pour y remédier, les habitants décidèrent de faire appel au faiseur de pluie. Une délégation alla le chercher et le conduisit au village. Arrivé là, il demanda simplement à demeurer dans une petite hutte située à l'extérieur du village, sans être dérangé. Il y resta trois jours. Puis des nuages apparurent et répandirent une pluie bienfaisante et vivifiante sur la terre sèche. « Mais comment avez-vous fait tomber la pluie ? » demandèrent les villageois. Il répondit : « Je n'ai rien fait. Je me suis assis et j'ai cherché à savoir d'où venait cette disharmonie en moi, depuis mon arrivée dans votre village. C'est le manque d'harmonie qui a provoqué la sécheresse. J'ai rétabli l'équilibre en moi et la pluie a pu venir. »
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Si cette histoire était isolée, on pourrait la considérer comme une coïncidence étonnante, ou une invention. Mais on a des témoignages, dans le monde entier et à toutes les époques, que des sages ont provoqué ou interrompu la pluie et influencé d'autres phénomènes naturels. Aujourd'hui encore on signale de tels cas. L'omniprésence de ces récits atteste qu'il s'agit de phénomènes réels qui confirment l'ancien précepte : à l'extérieur comme à l'intérieur. Une femme que je respecte beaucoup, qui enseigne et pratique la médecine chinoise et la thérapie par le son, nous rend attentifs à la crise de l'eau dans le monde. « Quand vous soignez un client, prenez soin de rétablir l'équilibre et la fluidité des liquides. C'est une façon d'améliorer la santé de la circulation de l'eau sur la Terre. » C'est ce qui s'appelle la sagesse de la connectivité.
Il y a des moyens de recevoir la connaissance. Pour cela, je dois apprendre – nous devons tous apprendre – à vraiment écouter la Terre, entendre sa sagesse et la laisser nous guider vers le rétablissement de l'équilibre.
Cette ancienne sagesse, on en a pourtant abandonné les enseignements, jugés puérils ou magiques ; ils ont suscité les sarcasmes ou ont été ignorés. Mais cela ne change rien à ce principe fondamental : nous ne faisons qu'un avec cette Terre. Par quel moyen pouvons-nous redécouvrir l'extraordinaire richesse de cette condition oubliée ? C'est une question que beaucoup d'entre nous se posent sous une forme ou une autre : Comment retrouver le chemin de l'harmonie et de l'équilibre ? Comment agir avec sagesse pour rétablir de bonnes relations entre tous ? Comment savoir quelles sont les actions sages ? J'ai récemment écouté une conférence du biologiste Kevin van Tighem, ancien responsable du Banff National Park, et auteur d'ouvrages primés. « Quand
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nous parlons de restauration, il faut y inclure la restauration de nous-mêmes. » Il rappelait que la science occidentale était divisée en de nombreuses disciplines, en connaissances spécialisées morcelées, où chacun voit le monde à travers sa propre fenêtre. Or il nous faut apprendre à penser au tout : « Nous devons briser les barrières pour tous nous réunir. » Au jardin, je fais partie de ces humains qui parlent aux plantes, ce que nombre de jardiniers comprennent bien. Mais les plantes, me comprennent-elles ? Ont-elles la capacité de ressentir et de réagir ? Savent-elles que je leur parle ? Et plus important encore, est-ce que moi je sais quand elles me parlent ?
sur ce qui se passe. Et je ne vais pas interrompre mes observations et mes expériences sous prétexte qu'elles ne répondent pas à des critères que je trouve partiels et limités. Et surtout, je ne peux pas ignorer la riche histoire des peuples autochtones du monde entier, qui considèrent les plantes comme des êtres conscients capables de communiquer. Quand on cherche à savoir comment une plante médicinale a été découverte, les sages indigènes répondent : « C'est la plante qui me l'a dit. » Ils demandent aussi à la plante la permission de l'utiliser et, lors d'une cérémonie de guérison, écoutent sa réponse et s'y conforment.
« Où est la preuve que les plantes communiquent ? » me demandent mes amis scientifiques. Ils se réfèrent aux preuves selon la méthode scientifique classique, où une expérience peut être répétée en laboratoire, pour autant qu'on suive le protocole.
Cela me fait penser à la communauté de Findhorn, en Écosse. Ses jardiniers ont obtenu de fabuleuses récoltes en écoutant les plantes et en suivant leurs conseils, car les plantes indiquaient elles-mêmes ce dont elles avaient besoin.
Il existe des facteurs d'influence qui échappent à l'approche scientifique. Ce sont des conditions subtiles, qu'on ne peut pas répéter ni contrôler, pourtant elles agissent
À l'Université de Lethbridge, Leroy Little Bear, professeur émérite et spécialiste des Indiens Pieds-Noirs, déclarait récemment : « Nous n'y pensons pas souvent,
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mais nous ne sommes qu'un tout petit grain dans le cosmos. Quand on compare notre planète, notre soleil, notre système solaire avec le reste de l'univers, ils n'ont rien de particulier. Nous sommes très ordinaires. Le cosmos est composé de forces énergétiques qui fluctuent constamment. Il se trouve qu'il y a sur cette Terre la bonne combinaison de forces permettant aux humains d'exister. C'est à cela que se réfèrent les anciens : notre existence résulte d'un ensemble de relations. Si l'on enlève quelque chose, l'ensemble est affecté. »
des réponses. Il n'est pas possible de faire marche arrière, il faut donc nous adapter et trouver les moyens de le faire très vite. C'est nous qui sommes les réponses. »
Leroy mentionna aussi qu'un étudiant aborigène de sa classe lui avait raconté que les membres d'une petite tribu d'Australie-Occidentale avaient consciemment pris la décision de ne pas se reproduire, parce que l'industrie avait tellement changé leur environnement qu'ils ne pouvaient plus continuer à être ce qu'ils étaient. Leroy ajouta : « J'espère que nous n'en arriverons pas là. »
Cela me renvoie au jardin, aux plantes, aux animaux et à la terre ; cela me ramène à l'intérieur. Je reconnais que ce n'est pas par la pensée que je peux trouver l'action juste. Réfléchir, délimiter, planifier et analyser – pour ne citer que celles-ci parmi les nombreuses qualités de
Sachant tout cela, comment avancer ? Le Bouddha a enseigné le Noble sentier octuple comme moyen de surmonter la souffrance de l'existence. L'action juste est l'une de ces voies. Mais comment la discerner ? Comment faire confiance à des choix pour l'avenir, au vu de toutes les actions passées erronées ?
Il y a des événements cosmiques et terrestres qui perturbent, transforment et détruisent l'environnement. L'histoire géologique et la tradition orale regorgent d'exemples. Ce sont des mécanismes gigantesques qui échappent à tout contrôle humain. Mais d'autres perturbations majeures sont les conséquences de notre comportement. En faisant nos choix, nous ne nous attendions pas à cet impact destructeur, nous voulions un résultat positif. Or nous constatons aujourd'hui que nos actions et nos créations ont déstabilisé et endommagé nos relations avec notre monde. Comment redresser la situation ? Comment parvenir à nous réconcilier avec la Terre ? Un autre gardien du savoir des Pieds-Noirs, William Singer, qui réside dans la Blood Reserve, dans le sud de l'Alberta, est préoccupé par la disparition de nombreuses variétés de plantes et d'animaux sur sa terre. Dans sa jeunesse, William et son père, qui le formait au métier d'herboriste, utilisaient les plantes de leur environnement. « Je suis revenu au pays pour chercher
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J'aimerais apprendre à écouter ce que les autres créatures ont à nous dire, apprendre à me conformer aux messages qu'elles transmettent… Je m'y applique intensément, et le jardin est un parfait terrain d'exercice.
notre esprit rationnel – sont des moyens de cognition étonnants, mais la connaissance et la compréhension qu'ils nous apportent sont limitées. Einstein disait : « On ne peut pas résoudre un problème avec le même type de pensée que celui qui l'a créé. » Nous avons besoin d'une autre façon d'utiliser notre esprit, d'une autre façon de percevoir l'action juste pour rétablir l'harmonie, l'équilibre et de bonnes relations. Je sais que je ne sais pas. Mais je sais aussi qu'il y a des moyens de recevoir la connaissance. Pour cela, je dois apprendre – nous devons tous apprendre – à vraiment écouter la Terre, entendre sa sagesse et la laisser nous guider vers le rétablissement de l'équilibre. Barbara McClintock, lauréate du prix Nobel pour ses recherches sur le comportement génétique du maïs,
déclarait qu'elle n'avait jamais rien fait d'autre que ce que le maïs lui avait demandé de faire. Elle savait écouter le maïs qu'elle étudiait. J'aspire à être capable de ce genre d'écoute. Dans le jardin, j'apprends à écouter. En méditation, j'apprends à écouter. Nous ne pouvons revenir en arrière, mais notre avenir – tout comme celui de bien des espèces qui partagent notre maison, la planète Terre – dépendra de la façon dont nous avançons. J'aimerais apprendre à écouter ce que les autres créatures ont à nous dire, apprendre à me conformer aux messages qu'elles transmettent… Je m'y applique intensément, et le jardin est un parfait terrain d'exercice.
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BRIAN JONES appartient à la Royal Society of Marine Artists, qui expose les œuvres de ses membres dans le cadre de son exposition annuelle aux Mall Galleries à Londres. Le travail de Brian Jones a été publié aux éditions Yachting Heritage dans des ouvrages en édition limitée. Il a réalisé des commandes pour la Royal Navy et d'autres collectionneurs privés au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Europe et au Moyen-Orient.
J
e suis né sur la côte du Kent en 1945, les navires et la mer ont donc joué un grand rôle dans ma vie. Après avoir terminé mes études, j'avais hâte de rejoindre l'École des beaux-arts, mais à la fin des années 50, on encourageait les garçons à « se faire une place dans la société grâce à un emploi convenable ». C'est ce que j'ai fait. Je me suis lancé dans une carrière de chef cuisinier couronnée de succès, qui m'a permis d'accéder à des postes d'enseignant dans différents collèges, et je suis finalement devenu directeur d'une école hôtelière. Dans les années 80, je me suis remis à peindre sérieusement, en vendant mes tableaux à des galeries locales et à des collectionneurs privés. Et c'est à la fin des années 90 que j'ai décidé de consacrer tout mon temps à la peinture. J'ai déménagé à Looe dans le sud-est des Cornouailles,
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où j'ai maintenant mon propre atelier, plongé dans l'atmosphère inspirante de la côte cornouaillaise et de toutes ses connexions maritimes. Je suis très influencé par la grâce et la beauté des yachts classiques des années 1920 et 1930 et par les régates auxquelles j'assiste dans le monde entier. Je porte un intérêt particulier aux navires de la flotte de Nelson, comme à ceux qui voguaient sur la Tamise au temps de sa splendeur, et j'essaie de transmettre l'atmos-
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phère de l'époque avec le maximum de précision et de mouvement. De grands peintres de marines d'hier et d'aujourd'hui m'ont beaucoup inspiré, en particulier W.L. Wyllie, Norman Wilkinson et Montague Dawson – mes artistes favoris étant Terrick Williams et Edward Seago. Peindre est le centre de ma vie et c'est un grand bonheur. Publié avec l'autorisation de l'artiste http://www.brianjjonesmarine-art.com
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COMMENT SE RÉGÉNÉRER? Asseyez-vous confortablement, fermez les yeux doucement et détendez-vous. Portez votre attention sur votre dos et sur l'arrière de votre crâne. Émettez la suggestion que toutes les complexités et impuretés accumulées pendant la journée s'en vont. Imaginez qu'elles sortent par le dos, du haut du crâne jusqu'au coccyx. Pensez qu'elles s'échappent sous forme de fumée ou de vapeur. Poursuivez ce processus qui est à la fois actif et doux. Lorsque vous le sentez bien installé, vous pouvez l'accélérer. Poursuivez pendant 15 à 20 minutes. Puis vous ajoutez l'élément suivant au processus : imaginez que la lumière descend de la Source et entre par l'avant de votre corps. Elle passe à travers tout votre corps, vous aide à enlever les complexités et impuretés et ressort par le dos. Cette lumière remplit le vide laissé par ce qui a été retiré. Terminez par une suggestion ferme : à présent, toutes les complexités et impuretés sont parties et je me sens vraiment plus simple et pur.
fr.heartfulness.org
Yogasanas Heartfulness
PREMIÈRE ÉTAPE Asseyez-vous les jambes tendues, les paumes des mains posées sur le sol à côté des cuisses.
Fermez les yeux, et restez immobile en inspirant et expirant six fois doucement, longuement et profondément.
Gardez la colonne vertébrale droite.
DEUXIÈME ÉTAPE
Pliez les jambes, rapprochez-les de la poitrine avec les mains jointes autour des genoux.
Balancez-vous lentement d'avant en arrière sans toucher le sol avec les pieds. Ressentez l'agréable massage de la colonne vertébrale que ce balancement procure.
Inspirez, expirez. Penchez la tête vers l'avant et essayez de placer le front sur les genoux.
Faites l'exercice en respirant normalement.
Basculez légèrement en arrière en restant en équilibre sur le bas du dos.
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TROISIÈME ÉTAPE Roulez lentement en arrière jusqu'à être étendu sur le dos, les genoux toujours tenus contre la poitrine, la tête levée. Revenez vers l'avant, en posant cette fois-ci les pieds sur le sol. Balancez-vous ainsi d'avant en arrière plusieurs fois, en respirant normalement.
l'étirement et le massage bienfaisant de la colonne vertébrale quand le bassin bascule en arrière. Faites l'exercice plusieurs fois en respirant normalement. Arrêtez l'exercice et détendez-vous dans la posture de shavasana.
Appréciez le massage bienfaisant de la colonne vertébrale et du dos. Faites l'exercice en respirant normalement.
BIENFAITS Guérit l'acidité, l'indigestion et la constipation.
QUATRIÈME ÉTAPE
Fortifie les organes abdominaux.
En continuant de vous balancer, posez les pieds sur le sol quand vous vous penchez en avant, et levez les jambes à la verticale quand vous basculez sur le dos.
Sa pratique régulière guérit les problèmes gastro-intestinaux.
Faites l'exercice en respirant normalement.
Contribue à diminuer la gastrite, les douleurs arthritiques et les problèmes cardiaques.
CINQUIÈME ÉTAPE
Renforce la musculature dorsale et soigne le mal de dos.
Continuez à balancer le corps – les pieds touchant le sol quand vous vous penchez en avant. Lorsque vous basculez sur le dos, levez les jambes à la verticale, puis touchez le sol de vos pieds derrière la tête. Ressentez
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Fortifie les organes reproducteurs et normalise la menstruation.
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Yoga 24 NOV EM B R E @- UNIVE RSIT É La méditation & l'évolution de la conscience
F O R MATIO N
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